1002 - Criminologie Séance 1

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La criminologie

S5 Droit privé en langue française

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Introduction générale

Se passe-t-il un seul jour sans que les journaux écrits ou parlés ne


rapportent une escroquerie, un hold-up, un viol, un assassinat ou un
attentat terroristes?
Se passe-t-il un jour sans parler des prisons, des tribunaux, services
de police et de sécurité?

C’est la raison d’être de la criminologie, celle de rendre intelligibles


ces actes et ces institutions, de décrire, de comprendre, expliquer de
quoi le phénomène criminel est fait.
Avec le mode de la vie actuelle, le nombre de crimes a connu une
croissance considérable en tous genres et de cas de trafic qui
affectent tout, les grands pays sans exception.

Le problème criminel contemporain est trop imbriqué dans la trame


de notre vie quotidienne pour qu'il soit combattu avec des moyens
simples, brutale et expéditifs.

Pour le contenir sans porter atteinte à nos valeurs, il faut le connaitre


et le diagnostiquer, sans de minimiser ni de dramatiser. C’est pour
répondre à ce besoin d’analyse et de connaissance que la criminologie
existe.

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I. La notion de criminologie A. Le sens commun Qu’est-ce que la
criminologie ?

N’étant pas soumis aux contraintes de vocabulaire qui pèsent sur les
juristes, les criminologues utilisent les termes crime, délit,
délinquance et infraction dans le même sens. Ils préfèrent toutefois le
mot crime pour désigner les faits graves.

Cependant, ils ne voient pas tous la notion de la même peine.

Certains adoptent le regard du sociologue (une déviance).

D’autres fondent leur analyse sur la définition juridique de


l’infraction.

D’autres croient découvrir dans les faits sociaux une notion de crime
fondée en raison et en justice.
La Criminologie est une science humaine, une science qui travaille
avec des jugements de valeurs (comme la médecine (santé, maladie,..),
opposition aux mathématiques). Elle travaille sur des notions telles
que la responsabilité, les peines, etc..

Il y a deux types de criminologie : une générale : Elle voit les


phénomènes de masse (le crime), l’autre est clinique : Elle voit les
phénomènes individuels (le criminel).

1- Le délit comme déviance

Toute société, tout groupe humain doté d’une certaine permanence


engendre ses propres normes: règles de conduite dont la
transgression est passible de sanction.

Exp: les sociétés édictent des règles de politesse... « Autres temps,


autres moeurs »

La déviance, c’est la transgression d’une norme sociale. Les


sociologues utilisent ce terme pour désigner les États et les conduits
qui violent les normes auxquelles les membres d’un groupe tiennent
au point de punir ceux qui les violent.

Les sociologues ont réalisé de fascinantes recherches sur plusieurs


formes de déviance, notamment sur le suicide, la consommation de
drogue, les maladies mentales. Ils ont insisté sur le fait que les
groupes créent la déviance en édictant et en sanctionnant des règles
(Becker, 1963). Ils ont développé les notions de stigmatisation ou
d’étiquetage pour décrire le processus au terme duquel un individu
est défini, marqué comme déviant et exclut du groupe. La
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délinquance sous toutes ses formes (vols, fraudes, violence ...... sont
de la déviance.

Deux leçons à retenir des notions sociologique de norme et de


déviance:

a) Chaque société se donne les normes qui correspondent à ses


valeurs ou aux intérêts de son groupe dominant. On déduit que, ce
qui est déviant ou criminel varie d’un pays à l’autre. La déviance est
relative au contexte normatif dans lequel il est posé.

b) Que norment de sanctions fait partie intégrante de la vie sociale


d’où elles émergent le plus souvent sans qu’un législateur intervienne.

2- Le délit comme infraction

On entend par crime « tout acte prévu comme tel par le li et donnant
lieu à l’application d’une peine de la part de l’autorité supérieure
» (Pica).

Qu’en est-il de la légitimité des lois qui créent les crimes?

Elles ne manquent pas d’être entachées par les soupçons qui pèsent
sur tout pouvoir. Que vaut une incrimination si elle procède de
l’arbitraire, de l’opportunisme ou du fanatisme.

Dans les théocraties d’hier et dans les états totalitaires d’aujourd’hui,


les pouvoirs ont criminalisé des actes comme le blasphème ou la
dissidence dont le caractère criminel ne nous paraît pas du tout
évident.

Quand la sanction pénale s’abat sur des délits d’opinion, faut-il y voir
des crimes?

Quand un Parlement démocratiquement élu vote, après discussion,


en faveur d’un Code pénal dans lequel le meurtre, l’abus de conivance
et le vol restent criminalisés. Se pourrait-il que la validité de la notion
juridique de crime tienne à la qualité du régime politique, de ses
politiciens, de ses juristes et du processus débouchant sur un texte
d’incrimination?

Dans plusieurs pays aujourd’hui, certains actes caractérisés comme


criminels soulèvent de graves doutes. Le refus de porter le voile
islamique. Les fumeurs de marijuana.
Nous sentons qu’il y a de vrais crimes et d’autres qui n’en sont pas.
des criminalisations qui sont fondées en raison et en justice et
d’autres qui sont les fruits amers de l’égarement, du fantasme ou de
la volonté de puissance.
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La question: est-il possible d’affirmer qu’une loi est injuste? se
demandent les philosophes.

B. Le crime comme violence et ruse

Gassin s’efforce de distinguer dans l’action criminelle une spécialité


qui ne tiendrait pas seulement au texte de la loi mais aussi à des
prohibitions ayant valeur universelle.

Si le droit des incriminations est quelquefois fabrication de crime


artificiel, il lui arrive aussi de partir d’un « donné » normatif
préexistant dans la conscience commune.
Ce donné consiste en un ensemble de représentations communes « de
nature intuitive qui portent sur ce qui est jugé comme
particulièrement injuste et demande à être sanctionné de manière
énergique ».
Le rôle du législateur donc est de mettre en forme et de codifier ces
représentations. Il précise les contours d’une infraction dont le
principe de la prohibition paraissait devoir s’imposer dans l’opinion et
y attache une peine.

Exp: le meurtre et le vol ont été de tout temps considérés comme des
crimes et ils sont encore partout. Ces « invariants » montrent que
toute société humaine met hors la loi deux catégories de moyens que
les individus sont susceptibles d’utiliser pour arriver à leurs fins : la
violence et la ruse. La violence ( l’utilisation de la force soumise à des
règles) comme meurtre, coups et blessures... La ruse, qui ne faut pas
confondre avec l’habileté, s’incarne dans la fraude, l’escroquerie et le
vol. Les auteurs de tels actes réalisent un gain au détriment d’autrui
et contre son gré en usant de mensonges.

« La violence et la ruse impliquent un déséquilibre caractérisé dans la


relation entre l’auteur de l’acte et celui qui en est le point
d’application ».

C. Les fonctions sociales de la notion de crime

En 1964, les américains Sellin et Wolfgang offraient à la communauté


des chercheurs un nouvel instrument pour mesurer la manière dont
la gravité des délits et perces dans la population.

Exp: « Une personne vole 1 000 $ à une victime avec une arme à feu.
La victime est blessée et doit être hospitalisés » les répondants avaient
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pour tâche de comparer leur gravité ) celle d’un énoncé de base « une
personne vole une bicyclette dans la rue ». et de dire combien de fois il
est plus ou moins grave.

Le sondage de gravité.

L’intérêt de cette méthode elle nous fait appréhender indirectement la


notion de crime telle qu’elle est pensée par la conscience commune.

Plus une infraction paraît grave, plus il est évident qu’elle est un
crime aux yeux du public.

Un fait décisif émerge de ces sondages, c’est le remarquable


consensus des répondants sur l’ordre de gravité des infractions.
L’immense majorité des gens s’entend sur le fait qu’un homicide
commis au cours d’un hold-up est plus grave qu’un vol avec violence
de 1 000 dollars ... au plus bas d’échelle de gravité se trouvent des
fautes tellement vénielles qu’elles en cessent de paraître des délits: le
vagabondage ou la consommation de marijuana, la prostitution.

Le plus important sondage de gravité et le plus complet fut réalisé en


1977, 50 000 citoyens américains adultes. Ce sondage a fait découvrir
six critères implicites utilisés par les citoyens pour les ordonner:

• l’ampleur des atteintes à l’intégrité physique; • les dangers auxquels


l’acte exposent autrui; • la violence des moyens;
• l’importance des pertes monétaires;

• la vulnérabilité relative de la victime; • l’intention coupable.

Une réflexion sur critères permet de donner la notion commune de


crime.

1° plus un acte menace la sécurité intérieure d’une collectivité, plus il


paraît grave et moins l’on doute qu’il soit un crime. Il est plus grave
de tuer que de blesser. Placer une bombe dans un lieu public.
Ces agissements diffusent ma méfiance et la peur dans le corps
social, leur prohibition préserve de la peur de l’autre et nous permet
de cohabiter en paix. Interdire ces actes, c’est servir la sécurité
intérieure de la nation.

2° Les atteinte flagrante à un juste équilibre des rapports sociaux


tendent à être assimilés à des crimes. Exp: l’agression permet réée
réée un fort contre un faible paraît plus grave que l’inverse ou qu’un
combat loyal. La faute lourde commise par la victime atténue la
gravité de l’infraction commise à son endroit. La légitime défense.

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Selon Gassin, : la notion de crime sous-entend un déséquilibre
caractérisé entre l’agresseur et la victime.

Le jeu social doit se jouer dans le respect des règles de la justice et de


l’équité, d’où les normes de réciprocité et d’égalité.

Il va de soi que la notion de crime n’a pas été conçue pour instaurer
une justice parfaite, seulement faire obstacle à certaines des atteintes
les plus flagrantes et les plus grossières à un juste équilibre des
rapports entre les personnes.

Le concept de crime sert à pointer du doigt les atteintes


intentionnelles à la sécurité et à la justice dans les rapports sociaux.
Pour sa part, la gravité fixe l’ordre de priorité des actions à mener
contre ces menaces. Elle est le « programme » du Contrôle social; elle
contient l’instruction sur l’intensité du blâme privé et de la peine
publique devant logiquement suivre la perpétration d’un délit.

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