Le Regulateur Et Ses Fonctions
Le Regulateur Et Ses Fonctions
Le Regulateur Et Ses Fonctions
MANUEL DE FORMATION
Cours EXP-MN-SI070
Révision 0
Formation Exploitation
Maintenance Instrumentation
Le Régulateur et Ses Fonctions
MAINTENANCE INSTRUMENTATION
LE REGULATEUR ET SES FONCTIONS
SOMMAIRE
1. OBJECTIFS .....................................................................................................................5
2. LA REGULATION ............................................................................................................6
2.1. DEFINITIONS ...........................................................................................................6
2.2. INTRODUCTION.......................................................................................................6
2.2.1. Le comportement en régulation.........................................................................8
2.2.2. Le comportement en asservissement................................................................8
2.3. LA REGULATION EN BOUCLE FERMEE ................................................................9
2.3.1. Principe de fonctionnement ...............................................................................9
2.4. LA REGULATION EN BOUCLE OUVERTE............................................................11
2.4.1. Principe de fonctionnement .............................................................................11
3. LE PROCEDE ET SES CARACTERISTIQUES.............................................................13
3.1. LA STABILITE .........................................................................................................13
3.1.1. Procédé naturellement stable..........................................................................13
3.1.1.1. Le principe..................................................................................................13
3.1.1.2. Exemple de procédé stable........................................................................14
3.1.2. Procédé naturellement instable .......................................................................15
3.1.2.1. Le principe..................................................................................................15
3.1.2.2. Exemple de procédé instable .....................................................................15
3.2. PARAMETRES DE LA REPONSE D’UN PROCEDE..............................................16
3.2.1. Régime transitoire et régime permanent .........................................................16
3.2.1.1. Le principe..................................................................................................16
3.2.1.2. Exemple .....................................................................................................16
3.2.1.3. Conclusion .................................................................................................20
3.3. CARACTERISTIQUE STATIQUE D’UN PROCEDE ...............................................20
3.3.1. Le gain statique ...............................................................................................20
3.3.2. L’erreur statique ..............................................................................................21
3.3.3. Linéarité et non linéarité d’un système (procédé)............................................21
3.4. CARACTERISTIQUE DYNAMIQUE D’UN PROCEDE ...........................................21
3.4.1. Le temps de réponse.......................................................................................21
3.4.2. Le dépassement..............................................................................................21
4. LE REGULATEUR .........................................................................................................22
4.1. LE ROLE DU REGULATEUR .................................................................................22
4.2. LA STRUCTURE DU REGULATEUR .....................................................................23
4.3. REPRESENTATION D’UN REGULATEUR SUR UN SCHEMA PID.......................27
4.4. CLASSIFICATION DES REGULATEURS...............................................................28
4.4.1. Le régulateur pneumatique..............................................................................28
4.4.2. Le régulateur électronique...............................................................................30
4.5. SENS D’ACTION DU REGULATEUR .....................................................................33
4.5.1. Définition .........................................................................................................33
4.5.2. Choix du sens d’action du régulateur ..............................................................34
5. LES ALGORITHMES DU REGULATEUR .....................................................................35
5.1. ACTION PROPORTIONNELLE ..............................................................................35
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Maintenance Instrumentation
Le Régulateur et Ses Fonctions
1. OBJECTIFS
Le but de ce cours est de permettre à un futur instrumentiste de comprendre les bases de
l’instrumentation sur un site industriel à dominance pétrolière.
2. LA REGULATION
2.1. DEFINITIONS
Grandeur réglée
Grandeur physique que l'on désire contrôler. Elle donne son nom à la régulation.
Exemple: une régulation de température.
Valeur de consigne
Grandeur réglante
Grandeur physique qui a été choisie pour contrôler la grandeur réglée. Elle n'est
généralement pas de même nature que la grandeur réglée.
Grandeurs perturbatrices
Grandeurs physiques qui influencent la grandeur réglée. Elles ne sont généralement pas
de même nature que la grandeur réglée (ex : variation de température ambiante).
2.2. INTRODUCTION
Il faut donc commencer par mesurer les principales grandeurs servant à contrôler le
procédé. Le régulateur récupère ces mesures et les compare aux valeurs souhaitées par
l’opérateur, plus communément appelées « valeurs de consigne ».
Le choix des éléments de la chaîne de régulation est dicté par les caractéristiques du
processus industriel à contrôler, ce qui nécessite de bien connaître le processus et son
comportement.
Dans la chaîne de régulation, les 3 organes que nous avons cités précédemment
constituent le système réglant, tandis que le procédé constitue le système réglé.
Le comportement en régulation
Le comportement en asservissement
La consigne est maintenue constante et il se produit sur le procédé une modification (ou
une variation) d’une des entrées perturbatrices.
L’aspect régulation est considéré comme le plus important dans le milieu industriel, car les
valeurs de consigne sont très souvent fixes.
Dans une régulation en boucle fermée, une bonne partie des perturbations, y compris les
dérives propres de certains composants de la boucle, sont automatiquement compensés
par la contre-réaction à travers le procédé.
Exemple :
Il n’est pas nécessaire de connaître avec précision les lois, le comportement des différents
composants de la boucle, et notamment du processus, bien que la connaissance des
allures statiques et dynamiques des divers phénomènes rencontrés soit utile pour le choix
des composants de la boucle.
Parmi les inconvénients d’une régulation en boucle fermée, il faut citer le fait que la
précision et la fidélité de la régulation dépend de la fidélité et de la précision sur les
valeurs mesurées et sur la consigne.
Enfin, la régulation en boucle fermée n’anticipe pas. Pour que la régulation envoie une
commande à l’organe de contrôle, il faut que les perturbations ou les éventuelles
variations de la valeur de consigne se manifestent sur la sortie du processus : ceci peut
exiger un délais parfois gênant.
Nous sommes en « boucle ouverte » quand nous passons le régulateur en Manuel, c'est-
à-dire que c’est l’opérateur qui fait réagir le procédé comme il veut en « jouant »
directement sur l’organe de réglage.
Exemple :
C’est l’opérateur qui agit directement sur le système de réglage pour avoir la température
de sortie de four TS qu’il souhaite obtenir, nous n’avons pas de retour d’information (la
valeur mesurée du capteur transmetteur).
L’asservissement en boucle ouverte est envisageable lorsqu’il n’y a pas de contrôle final
possible, cela revient a dire que nous mettons le régulateur en manuel que lorsqu’un
capteur transmetteur est en panne et que nous avons perdu la mesure.
L’inconvénient majeur est qu’il n’y a aucun moyen de contrôler, à plus forte raison de
compenser les erreurs, les dérives, les accidents qui peuvent intervenir à l’intérieur de la
boucle.
Autrement dit, il n’y a pas de précision ni surtout de fidélité qui dépend de la qualité
intrinsèque des composants. Enfin, la régulation en boucle ouverte ne compense pas les
facteurs perturbateurs.
Le choix du type de boucle de régulation et leur mise au point impliquent une bonne
connaissance du comportement du procédé.
Comment évoluent, de façon naturelle par exemple, la température sortie d’un échangeur
thermique ou le niveau d’un ballon ?
Il existe 2 classes qui couvrent l’ ensemble des éléments de procédé : des éléments de
procédés dont le comportement est dit stable et d’ autres dont le comportement est dit
instable. Par habitude, on parlera de procédé stable et de procédé instable.
Pour voir le comportement du procédé industriel, nous nous mettons toujours en boucle
ouverte, c'est-à-dire le que le régulateur est en mode MANUEL et nous agissons
directement sur la sortie du régulateur Y.
Quand nous changeons la valeur de sortie du régulateur en mode MANUEL, cela revient
à dire que nous avons appliqué « un échelon de vanne de X% ».
3.1. LA STABILITE
3.1.1.1. Le principe
Un procédé est dit naturellement stable si à une variation finie de la grandeur réglante E
correspond une variation finie de la grandeur réglée S.
A l'instant to, provoquons un échelon de vanne, le niveau monte dans le bac ce qui
provoque l'augmentation du débit de sortie Qs.
Ce phénomène se prolonge jusqu'à ce que le niveau soit tel qu'il provoque un débit Qs de
nouveau égal à Qe.
On constate donc que suite à une variation de la grandeur réglante Qe, la grandeur réglée
N retrouve un nouvel équilibre N1.
Nous insistons sur le fait qu'il s’agit bien du procédé seul puisque le régulateur est
en manuel.
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Le Régulateur et Ses Fonctions
3.1.2.1. Le principe
Un procédé est dit naturellement instable si à une variation finie de la grandeur réglante E
correspond une variation continue de la grandeur réglée S.
En répétant l’essai précédent, on observe que cette fois le niveau N ne se stabilise pas. Le
procédé est dit instable.
Remarque :
On dit qu'un procédé est de type intégrateur, si pour une entrée E constante, la sortie S
est une droite croissante.
3.2.1.1. Le principe
On dit que le système fonctionne en régime permanent, si l'on peut décrire son
fonctionnement de manière simple.
Pour passer d'un régime permanent à un autre, le système passe par un régime
transitoire.
3.2.1.2. Exemple
Nous avons précédemment observé la réponse d'un procédé pour déterminer s'il était
stable ou instable.
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Le Régulateur et Ses Fonctions
Cette forme en S est la réponse type d'un procédé stable. Le régime transitoire est
l'intervalle de temps entre l'instant to d'origine de l'échelon et l'instant t3 où la mesure
atteint sa valeur finale Mm.
Appellation Définition
Nous observons bien sur la figure ci-dessus que le procédé instable est de type
intégrateur.
Appellation Définition
ΔM
K Coefficient d’intégration
Coefficient caractéristique du procédé. K= unité de K en mn-1
Δt × ΔV
ou s-1
3.2.1.3. Conclusion
Les réglages des boucles de régulation, sont souvent réalisés par des techniciens
expérimentés, qui n ‘ont pas obligatoirement la connaissance de la valeur des paramètres
(Gs, teBO, Tr, K) des procédés sur lesquels ils agissent.
fournir une indication du mode de régulation le mieux adapté (P, PI, PID, PID
auto adaptatif,…).
Remarque :
Si le système est naturellement stable, le gain statique G est le rapport entre la variation
de la grandeur d'entrée S et la variation de la grandeur de sortie E.
C'est l'aptitude du système à suivre les variations de la grandeur réglante. Dans le cas
d'un échelon de la grandeur réglante, la croissance de la grandeur réglée définit les
différents temps de réponse. Dans l'exemple ci dessous, on mesure le temps de réponse
à 10 qui est égal à T1 - T0.
3.4.2. Le dépassement
Le premier dépassement permet de qualifier la stabilité d'un système. Plus celui-ci sera
important, plus le système sera proche de l'instabilité. Dans certaine régulation, aucun
dépassement n'est toléré. Dans la réponse indicielle le premier dépassement est de 20
(=120% au lieu de 100%).
4. LE REGULATEUR
Nous avons donc dit précédemment qu’une boucle de régulation était composée de quatre
éléments principaux :
Le capteur transmetteur,
Le régulateur,
La vanne de régulation,
Et bien nous allons définir dans ce cours ce qu’est le régulateur, de quoi il est composé et
nous allons voir toutes ses fonctionnalités dans une boucle de régulation.
La régulation automatique d'un système a pour objet le maintien, à une valeur constante et
prédéterminée, d'un paramètre opératoire (grandeur réglée) en dépit de l'influence de
paramètres incontrôlés (grandeurs perturbatrices).
Remarque :
Ces deux grandeurs ont été pendant de nombreuses années, et le sont encore pour
maintes personnes repérées par les lettres « M » et « C ».
C’est pour cela que les lettres ont aussi été normalisées par un système international
américain et les lettres utilisées pour la mesure et la consigne sont :
X : Mesure
W : Consigne
Il « régule » :
Il délivre :
Nous voyons sur le schéma ci-dessus que le régulateur est un ensemble de plusieurs
éléments, il est composé de :
Les signaux :
Les blocs:
4 : Générateur de consigne.
5 : Module PID:en automatique, la sortie du bloc est celle du régulateur.
Les réglages :
Les sélecteurs:
Les indicateurs:
16 : Indicateur de consigne
17 : Indicateur de mesure.
18 : Indicateur d'écart Mesure - Consigne.
19 : Indicateur de sortie.
Le tableau suivant indique les principaux symboles et appellations utilisés sur les
régulateurs suivant les constructeurs.
M
Mesure PV (Process Value)
X
S
Sortie OUT ou OUTPUT
Y
C
Consigne SP (Set Point)
W
X
Écart (W-X) DV
E
INT et EX
Consigne interne, externe C.I et C.E
L (local) et D (Distance)
Tracking
Consigne suiveuse
P.V.T (Process Value Tracking)
D et I
Direct, inverse
INC (Increase) et DEC (decrease)
M et A
Manuel, auto MAN. Et AUT.
MANUAL et AUTO
O.L et O.H
Limites hautes et basses
L.B et L.H
Les instruments utilisés sont représentés par des cercles entourant des lettres définissant
la grandeur physique réglée et leur(s) fonction(s).
La première lettre définie la grandeur physique réglée, les suivantes la fonction des
instruments (voir cours « Plans en instrumentation » et le cours « Normes en
Instrumentation »).
En fonction du signal transmis par le capteur transmetteur, nous avons donc 2 types de
régulateur :
Le régulateur pneumatique
Le régulateur électronique
Le régulateur pneumatique est un régulateur pour une régulation locale, il est de moins en
moins utilisé.
Le régulateur électronique est le plus couramment utilisé, il peut être sur un tableau local
ou sur un système de conduite centralisé ou sur un automate programmable.
Il affiche la mesure grâce à un tube de bourdon qui va faire déplacer une aiguille en
fonction du signal pneumatique.
La comparaison mesure consigne s’effectue à l’aide d’un système buse palette et le signal
de commande du régulateur est amplifié grâce à un relais pneumatique.
Le plus souvent, vous avez deux manomètres intégrés sur le régulateur, ils indiquent la
pression d’alimentation et le signal de sortie du régulateur.
La consigne se règle à l’aide d’une aiguille, vous devez tourner la molette de l’aiguille pour
changer la valeur.
Vous pouvez toujours ajuster le zéro de la mesure à l’aide d’une vis de réglage.
Son principal inconvénient est la difficulté d’intégrer les fonctions de plusieurs régulateurs
dispersés dans les unités.
Le fait que les liaisons avec les instruments de mesure et les vannes de régulation se
fassent par signaux analogiques (4-20 mA) nécessite des entrées-sorties (E/S)
analogiques numériques (A/N et N/A).
On distingue:
Cet avantage lui permet de traiter l’information de mesure plus rapidement qu’un
régulateur analogique.
Nous avions dit précédemment qu’il pouvait être sur un tableau local (face avant de
tableau) et aussi qu’il pouvait se trouver sur un système de conduite ou un automate avec
superviseur. Pour cela de nos jours, tous les systèmes de conduite centralisé et automate
programmable sont équipés de processeurs avec les algorithmes de base et complexe
d’un régulateur.
Ce qui revient à dire que dans la programmation de ces systèmes, nous déclarons chaque
algorithme PID que nous désirons directement en software.
C’est la manière la plus utilisée de nos jours car elle est très simple, vous n’avez juste qu’à
prendre l’entrée et la sortie que vous souhaitez, les déclarer dans le bloc algorithme d’un
régulateur prévu à cet effet et le tour est joué.
L’opérateur a directement accès au régulateur sur ces vues synoptiques avec toutes les
commandes possibles (manuel, automatique, etc….).
4.5.1. Définition
Un procédé est direct, quand sa sortie varie dans le même sens que son entrée. Dans un
régulateur, la mesure est considérée comme une entrée E. Dans le cas contraire, le
procédé est dit inverse.
Si le procédé est direct : Il faut mettre le sens d'action du régulateur sur inverse
Si le procédé est inverse : Il faut mettre le sens d'action du régulateur sur directe
Remarque :
Pour avoir un système stable dans une boucle de régulation, le régulateur doit agir de
manière à s'opposer à une variation de la grandeur X non désirée.
Ces réglages se font à l’aide de 3 actions du régulateur qui sont les suivantes :
5.1.1. Définition
Afin de diminuer l’écart de réglage (W-X) et rendre le procédé plus rapide, on augmente le
gain (on diminue la bande proportionnelle).
Attention car si cette action est trop importante, on risque d’avoir une instabilité de la
boucle de régulation (oscillations).
Le régulateur avec une action proportionnelle est utilisé lorsque l’on désire régler un
paramètre dont la précision n’est pas importante.
Termes employés :
BP ou Xp : Bande proportionnelle en %
K ou Kp: Gain
Y : Signal de commande du régulateur vers l’organe de réglage (ex : vanne de régulation).
5.1.2. Présentation
100
Dans la partie proportionnelle, appelée bande proportionnelle, on a : B p =
K
Selon les sites chacun à son langage, vous entendrez parler soit du gain ou soit de bande
proportionnelle.
Exemple de calculs:
La consigne W= 15%
Nous allons alors retrouver la bande proportionnelle de mon régulateur en faisant des
petits calculs.
W - X = 15 – 10 = 5%
5.1.3. Fonctionnement
Figure 32: Réponse indicielle d’un procédé avec une action proportionnelle
On peut déduire de cette construction, la valeur de l'erreur statique (W-Xs), ainsi que la
valeur de la commande du régulateur en régime permanent Ys.
En effet, pour la même erreur, la commande fournie est plus importante qu'avec une
bande proportionnelle plus importante.
Soit Yo ajustable.
Kp = gain de correcteur :
Yo = décalage de bande
Si le procédé possède lui même un intégrateur (exemple niveau), l’action I est quand
même nécessaire pour annuler l’écart de perturbation car, suite aux variations de la
consigne l'intérêt de I est moindre car l’écart s’annule naturellement.
De plus, il faut souligner que l’action I est un filtre donc il est intéressant de l’utiliser pour le
réglage des paramètres dynamique telle que la pression.
On veut :
Cette fonction est remplie par l'opérateur mathématique : 'intégral par rapport au temps'.
Ainsi, dans un régulateur, on définie l'action intégrale à partir d'un des deux paramètres Ti
ou Ki avec :
1
Ki =
Ti
ou :
Ti est le temps intégral, défini en unité de temps [sec, minutes] ou en nombre de répétition
par minute (rep/min).
5.2.2. Fonctionnement
Pour annuler l'action intégrale, il existe plusieurs solutions, fonction du régulateur. Si, on
règle l'action intégrale à l'aide du gain Ki, il suffit de mettre Ki à zéro. Dans le cas où le
réglage du gain intégral se fait à l'aide du temps Ti, il y a deux solutions :
Tout dépend du constructeur d’un régulateur sur tableau. Sur soft (DCS ou PLC), il suffit
de désactiver l’action intégrale.
L’action intégrale répète l’effet de l’action proportionnelle, jusqu’à ce que l’écart entre la
mesure et la consigne soit nul. Elle intègre l’écart W-X en fonction du temps.
T = Ti = 1 min
K=1
Comportement statique : Quelle que soit la valeur de l'action intégrale, l'erreur statique
est nulle (si le procédé est stable).
L’action dérivée compense les effets du temps mort du procédé. Elle a un effet
stabilisateur.
Dans la pratique, l’action dérivée est appliquée aux variations de la mesure et non à l’écart
mesure consigne afin d’éviter les à-coups dus à une variation subites de la consigne.
Elle n’est pas recommandée pour le réglage d’une variable bruitée ou trop dynamique (la
pression). En dérivant un bruit, son amplitude risque de devenir plus importante que celle
du signal utile.
Elle a une action opposée à l'action intégrale. Cette fonction est remplie par l'opérateur
mathématique : 'dériver par rapport au temps'.
5.3.2. Fonctionnement
Ces impulsions sur le signal de sortie Y sont appelées « pointes de Dirac ». Nous voyons
que celles-ci agissent rapidement sur la mesure X.
Comportement dynamique : Plus le temps de dérivation Td est grand plus le procédé est
rapide.
C’est le type d’algorithme le plus utilisé. Il est en général disponible sur la plupart des
régulateurs actuellement utilisés (régulateurs PID). Il permet la stabilisation de la mesure
au point de consigne en un temps minimum.
La figure ci-dessus nous permet de voir évoluer le signal de sortie du régulateur Y avec
les 3 actions du régulateur conjuguées P + I + D.
Figure 50 : Réponse indicielle de chaque action d’un régulateur ainsi que ses
combinaisons PI, PD et PID
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Le Régulateur et Ses Fonctions
Action lente
Intégrale Annule l’erreur statique
Ralentit le procédé
Anticipe
Rapide
Proportionnelle
+
Précise Pompage si l’action dérivée est trop
Intégrale
forte
+
Pas d’écart de la grandeur à régler
Dérivée
Limite l’amplitude et la durée de la
variation de la grandeur à régler
Pour déterminer la structure d'un régulateur, il faut l'isoler le procédé (faire en sorte qu'il
n'agisse plus sur la mesure) et le mettre en fonctionnement automatique.
C’est la structure interne du régulateur la plus ancienne car elle était déjà utilisée en
pneumatique. Elle peut être considérée comme une variante dans la structure mixte que
nous allons voir dans le chapitre ci-dessous.
C’est la structure interne la plus répandue pour les régulateurs locaux, en technologie
électronique ou numérique.
C’est la structure la plus simple, les trois corrections élémentaires étant indépendantes.
Les systèmes numériques de contrôle commande l’utilisent presque systématiquement.
Equation : S = Gr (M - C) + S’o
PI
(série)
Gr
Equation : S = Gr (M − C ) + ∫ (M − C )dt − S o
Ti
PD
(série)
d (( M − C )
Equation : S = G (M − C ) + Gr × Td + S0'
dt
PID
(série)
Equation :
⎛ T + Td ⎞ Gr
S = Gr (M − C )⎜⎜ i ⎟⎟ + ∫ (M − C )dt
⎝ Ti ⎠ Ti
d (M − C )
+ Gr × Td + S0
dt
Dans un régulateur PID, il existe plusieurs façons d’associer les paramètres P,I et D. La
réponse d’un régulateur à un échelon de mesure présente la même allure, quelle que soit
la structure du régulateur.
Par contre, la détermination des actions d’un régulateur par le calcul, pour la mise au point
d’une boucle de régulation, nécessite la connaissance de la structure du régulateur.
Pour mettre en œuvre tous ces outils, il faut disposer d’un modèle mathématique du
procédé à contrôler. Pour obtenir ce modèle, on peut partir des lois régissant les
phénomènes physico-chimiques, notamment les lois de la chimie, de la thermique, de la
mécanique, de l’hydraulique, de l’aérodynamique, de la mécanique des fluides, etc…
A partir de là, tout procédé d’exploitation peut être décrit sous la forme d’un ensemble
d’équations mathématiques.
En résolvant ces équations, il est alors possible de savoir comment va réagir le procédé
suite à une modification d’une de ses entrées ou à l’arrivée d’une perturbation externe.
Et connaissant ce comportement, il est possible de définir les caractéristiques du
régulateur qui permettra de contrôler au plus près le procédé.
Pour calculer les paramètres des régulateurs, d’autres techniques doivent être utilisées. Il
en existe plusieurs, toutes basées sur des essais expérimentaux :
Modes de
PI PI PID PID PID
régul P
Actions Série Parallèle Série Parallèle Mixte
G rc G rc G rc G rc G rc G rc
Gr
2 2,2 2,2 3,3 1,7 1,7
T 2T T 0,85T T
Ti Maxi
1,2 G rc 4 G rc 2
T T × G rc T
Td 0 0 0
4 13,3 8
Deux variantes sont proposées pour cette méthode, l’une pour une régulation en boucle
ouverte et l’autre en boucle fermée.
Pour un régulateur PI série, la bande proportionnelle doit être 2,2 fois celle produisant
l’oscillation non amortie et le temps d’intégration égal à 0,83 fois la période de l’oscillation
non amortie ; pour un régulateur PID mixte, la bande proportionnelle doit être de 1,66 fois
celle produisant l’oscillation non amortie et les temps d’intégration et de dérivée
respectivement à ½ et 1/8 de la période d’oscillation non amortie.
Ces réglages donnent en général des résultats acceptables, mais ils ne sont pas efficaces
pour tous les procédés dans toutes les conditions.
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Le Régulateur et Ses Fonctions
Tout d’abord ils sont déduits du critère de comportement optimum de Ziegler et Nichols,
défini à partir de l’amplitude maximum de la variable contrôlée et de son temps
d’établissement (le choix des paramètres varie beaucoup d’un procédé à l’autre).
D’autre par la méthode consiste à appliquer une perturbation de type échelon sur la
charge alors que des excitations de type impulsion, rampe, ou sinusoïde conviennent
mieux dans certains cas.
D’une façon générale, cette méthode n’est pas adaptée pour les boucles rapides (débits
par exemple) et les procédés à retard important. Mais elle est utilisable sur les procédés
stables et instables.
La plupart des méthodes de calcul des paramètres de réglage consistent à faire des
calculs sur les courbes de réponse de procédé en boucle ouverte, suite à l’application d’un
échelon. La courbe de réponse sur la figure ci-dessous a une allure en « S » plus ou
moins prononcée, suivant le procédé.
Dans tous les cas, on considère la zone linéaire où la courbe de réponse présente la
pente maximum, on trace une droite ‘épousant’ cette zone linéaire et on s’intéresse au
point d’intersection de cette droite sur l’axe des abscisses (axe des temps) : on définit
ainsi le temps Tu.
On définit ensuite le temps Tg, comme étant le temps qu’il faut à la variable contrôlée pour
varier de même amplitude que la sortie du régulateur, ceci à la variation maximale (il faut
donc reprendre la droite précédemment tracée).
TG
P Gr =
TU
TG
G r = 0,9
TU
PI
Ti = 3,3TU
TG
G r = 1,27
TU
PID
Ti = 2TU
Td = 0,5TU
Lorsqu’elle est connue avec une grande précision, cette fonction de transfert permet de
déterminer de façon optimale les actions de réglage du régulateur pilotant le procédé, ceci
afin d’assurer la stabilité de l’ensemble et le contrôle de la grandeur à régler.
Strejc considère qu’un procédé stable et assimile la réponse indicielle du procédé (suite à
l’application d’une excitation échelon) à celle d’un procédé du nième ordre (au sens
mathématique du terme) avec un retard pur.
Comme Strejc, Broîda s’intéresse aux procédés stables, et procède à une identification en
boucle ouverte. Mais il simplifie en considérant que la forme en « S » peut être assimilée à
une fonction mathématique du premier ordre avec une constante de temps, assortie d’un
retard pur:
La fonction mathématique que nous venons de décrire ci-dessus est donc la fonction de
transfert du procédé à identifier.
GS : gain statique
τ : temps de retard
θ : constante de temps
Pour identifier le procédé, nous devons donc réussir à déterminer la constante de temps et
le temps de retard.
ΔC
Il obtient : G S = θ = 5,5(T2 − T1 ) τ = 2,8T1 − 1,8T2
ΔM
Le régulateur est en position automatique, les actions intégrale et dérivée sont inhibées.
On recherche d’abord le gain statique Gs. Pour ce faire, on fixe un gain (Gr) au
régulateur et on applique un échelon de consigne ∆C : La mesure varie de ∆M
et il subsiste, après stabilisation, un écart e entre la mesure et la consigne.
M
Le gain statique est donné par : G S =
ε × Gr
Une fois que nous avons effectué ces 2 essais pour obtenir les paramètres du procédé
recherchés, nous pouvons en déduire les actions du régulateur selon le tableau suivant :
Modes de
PI PI PID PID PID
régul P
Actions Série Parallèle Série Parallèle Mixte
θ θ
0,8 × θ 0,8 × θ 0,8 × θ 0,85 × θ + 0,4 + 0,4
Gr τ τ
GS × τ GS × τ GS × τ GS × τ
1,2 × G S 1,2 × G S
GS × τ GS × τ
Ti Maxi θ θ θ + 0,4τ
0,8 0,75
0,35 × θ θ ×τ
Td 0 0 0 0,4 × τ
GS τ + 2,5θ
Le choix du mode de régulation est lié à la réglabilité du procédé, déterminé par le rapport
θ / τ.
Le plus simple, c’est lorsque l’on considère que le procédé suit le modèle d’un intégrateur
pur (avec une constante d’intégration K) associé à un retard τ :
Compte tenu du caractère instable du procédé, cette méthode doit être pratiquée avec
prudence.
Soit Grc le gain critique qui permet d’obtenir ces oscillations, et soit T la période des
oscillations obtenues. Les valeurs K et τ sont données par les formules suivantes :
Modes de
PI PI PID PID PID
régul P
Actions Série Parallèle Série Parallèle Mixte
K ×τ ² K ×τ ²
Ti Maxi 5 ×τ 4,8 × τ 5,2 × τ
0,15 0,15
0,35
Td 0 0 0 0,4 × τ 0,4 × τ
K
Le choix du mode de régulation est lié à la réglabilité du procédé déterminé par le produit
K.τ
Si K.τ est supérieur à 0,5 : limite du PID en boucle simple. Il faut utiliser des
boucles multiples.
C'est une méthode qui échappe au cas général. Le réglage du régulateur se fait par petit
pas.
7. LA BOUCLE DE REGULATION
De manière évidente, on utilisera au minimum une boucle fermée, raison de plus s’il n’y a
aucune grandeur perturbatrice autre que la grandeur réglante du procédé.
C'est la régulation que l'on a étudiée jusqu'à présent. La mesure est comparée à la
consigne afin de calculer le signal de commande. Cette régulation est d'autant moins
adaptée que le temps mort est grand.
Dans le cas où plusieurs grandeurs perturbatrices sont identifiées, on utilisera une boucle
fermée comme boucle principale sur laquelle s’imbriquent une ou plusieurs boucles
ouvertes. Chacune de ces boucles ouvertes interviennent dans la boucle fermée par le
biais d’un correcteur calculé (généralement un sommateur).
Une régulation cascade est composée de deux boucles imbriquées. Le système peut être
décomposé en deux sous systèmes liés par une grandeur intermédiaire mesurable.
Une première boucle, la boucle esclave, a pour grandeur réglée cette grandeur
intermédiaire.
Exemple d'utilisation :
Ce type de régulation se justifie quand on a une grande inertie du système vis à vis d'une
perturbation sur la grandeur réglante, ou sur une grandeur intermédiaire.
Il faut d'abord régler la boucle interne, puis la boucle externe avec le régulateur esclave
fermée.
On utilise une régulation de rapport quand on veut un rapport constant entre deux
grandeurs réglée X1 et X2 (X2/X1 = constante).
Dans l'exemple ci-dessous, la grandeur pilote X1 est utilisée pour calculer la consigne de
la boucle de régulation de la grandeur X2
Exemple d'utilisation :
On peut utiliser une régulation de rapport pour établir le rapport air/gaz d'une régulation de
combustion de chaudière.
On utilise la mesure d'une perturbation pour compenser ses effets sur la grandeur réglée.
Une telle boucle est utile lorsque qu'une perturbation a un poids important et que la
mesure ne varie pas rapidement suite à cette perturbation.
Exemple d'utilisation :
On utilise une régulation à échelle partagée lorsque l'on désire contrôler le procédé à
l'aide de deux organes de réglage différents.
Ces organes de réglage peuvent avoir des effets antagonistes de type chaud-froid
Exemple d'utilisation :
Pour éviter les problèmes de cavitation, on utilise deux vannes de régulation avec des
capacités de débits différents (Cv).
Une vanne sera utilisée pour contrôler les débits importants, l'autre pour les débits faibles
Lors de cette régulation, les deux organes de réglage sont pilotés à partir d’une seule
commande provenant du régulateur.
Lorsque la mesure atteint la limite inférieure, l’actionneur prend une position particulière
(arrêt ou marche pour une pompe, ouvert ou fermé pour une vanne). De façon analogue,
le fait d’atteindre la limite supérieure place l’actionneur dans la position contraire.
La mesure oscille donc entre deux valeurs extrêmes et sa variation prend une allure en
dents de scie. Ce réglage simple est bon marché et a l’inconvénient d’être peu précis.
D’autre part, ce dispositif ne peut s’appliquer qu’à des installations présentant une inertie
suffisamment grande provoquant une fréquence d’oscillation faible afin de ne pas solliciter
les organes de commande trop souvent, ce qui réduirait leur durée de vie.
Je dirais que ce type de régulation est en sorte comme par exemple une régulation de
température dans une maison, pour ceux qui ont le chauffage électrique.
Figure 46: Signal de sortie du régulateur soumis à une action dérivée .............................47
Figure 47 : Influence du temps de dérivée Td en boucle fermée .......................................48
Figure 48 : Exemple de réglage d’un régulateur PD ..........................................................48
Figure 49: Signal de sortie du régulateur avec les 3 actions conjuguées ..........................49
Figure 50 : Réponse indicielle de chaque action d’un régulateur ainsi que ses
combinaisons PI, PD et PID .......................................................................................49
Figure 51 : Détermination d’une structure interne d’un régulateur PID ..............................51
Figure 52: La structure série ..............................................................................................52
Figure 53: La structure mixte .............................................................................................52
Figure 54: La structure parallèle ........................................................................................52
Figure 55 : Schématisation électronique d’un régulateur PID // .........................................53
Figure 56 : Réponse indicielle d’un procédé en boucle ouverte à un échelon ...................57
Figure 57 : Réponse indicielle du procédé selon le modèle mathématique .......................59
Figure 58 : Réponse indicielle du procédé en boucle ouverte soumis à un échelon..........60
Figure 59 : Réponse indicielle du procédé en boucle fermée soumis à un échelon ..........60
Figure 60: Gain Grc pour mettre la boucle en oscillations ..................................................61
Figure 61: Identification procédé instable en boucle ouverte .............................................63
Figure 62: Gain Grc pour mettre le processus en oscillations.............................................64
Figure 63 : Réglage de la bande proportionnelle ...............................................................65
Figure 64 : Réglage du temps d’intégrale ..........................................................................65
Figure 65 : Réglage du Temps de dérivée.........................................................................66
Figure 66 : Principe d’une boucle de régulation en cascade .............................................67
Figure 67 : Exemple d’une boucle de régulation en cascade.............................................68
Figure 68 : Principe d’une boucle de régulation de proportion...........................................68
Figure 69 : Exemple d’une boucle de régulation de proportion..........................................69
Figure 70 : Principe d’une boucle de régulation feedforward .............................................69
Figure 71 : Exemple d’une boucle de régulation feedforward ............................................70
Figure 72 : Principe d’une boucle de régulation Split range...............................................70
Figure 73 : Exemple d’une boucle de régulation Split range..............................................71
Figure 74 : Exemple avec deux vannes réglées avec un décalage pour le Split range .....71
Figure 75 : Exemple avec bloc de calcul sans décalage de vanne pour le Split range......71
Figure 76 : Allure du signal de mesure en régulation tout ou rien......................................72