Métabolisme Des Glucides
Métabolisme Des Glucides
Métabolisme Des Glucides
Ali
Chapitre 2
Métabolisme des glucides
1. Introduction
Les réactions enzymatiques individuelles ont été analysés dans le but d’expliquer
les mécanismes de la catalyse. Cependant, dans les cellules, ces réactions se produisent
rarement de façon isolée, mais plutôt sont organisés en plusieurs étapes en séquence
appelées voies métaboliques.
Dans une voie, le produit d’une réaction sert comme substrat pour la réaction suivante.
Différentes voies peuvent également se croiser, formant ainsi un système intégré ; Ceux-ci
sont appelés collectivement le métabolisme, ce qui est la somme de tous les changements
de produits chimiques, qui se produisent dans une cellule, un tissu, ou le corps en tous.
La plupart des voies peuvent être classés en :
Catabolisme (dégradation).
Anabolisme (synthèse).
Catabolisme Anabolisme
Amidon Glycogène
Transport Membranaire
Glycolyse Néoglucogenèse
Glucose
Glycogénogénèse Glycogénolyse
Localisation : Les principaux sites de la digestion des glucides alimentaires sont la bouche et la
lumière intestinale.
Cette digestion est rapide et catalysée par des enzymes connues sous le nom de glycosides hydrolases
(glycosidases) qui hydrolysent obligatoirement les liaisons glycosidiques.
Comme il y a peu de monosaccharide présent dans les régimes d’origine animale et végétale.
Les enzymes sont principalement :
Endoglycosidases qui hydrolysent les polysaccharides et oligosaccharides.
Disaccharidases qui hydrolysent les disaccharides.
Lorsque le contenu acide de l'estomac atteint l'intestin grêle, les produit de digestion sont neutralisées par
du bicarbonate sécrétée par le pancréas, et l’enzyme α-amylase pancréatique continue le processus de
digestion de l'amidon/glycogène.
Les processus digestifs finales se produisent surtout à la muqueuse du jéjunum supérieur, et notamment
sous l'action de plusieurs disaccharidases. Par exemple :
Figure 4:
4. La glycolyse
4.1. But de la Glycolyse
La glycolyse est une voie métabolique qui sert à :
Dégrader le glucose,
Fournir de l’énergie sous forme d’ATP
Fournir des Intermédiaires pour d'autres voies métaboliques.
C’est une voie utilisée par toutes les cellules et se déroule au niveau cytosolique.
Enzyme responsable :
Héxokinase / Glucokinase
Glucokinase
L'un des effets de l'insuline, dans le foie est l'activation de la transcription du gène qui code pour
l'enzyme Glucokinase. Glucokinase n’est pas soumis à l'inhibition du produit par la glucose-6-
phosphate. Elle est active même à haute concentration du glucose.
Glucokinase est soumise à l'inhibition par la protéine régulatrice Glucokinase (GKRP).
4.5.2. La Phosphofructokinase 1
Enzyme allostérique
Inhibé par l’ATP (effecteur allostérique négatif).
Fortement activée par le fructose 1,6 bis Phosphate (effecteur allostérique positif)
Activation de la glycolyse lorsque l’organisme est en déficit d’énergie Figure 8: Régulation Hormonale
et donc par l’excès d’ADP et d’AMP, l’insuline et l’alcalose. de la Glycolyse
5. Devenir du Pyruvate
Suite à la glycolyse les deux pyruvates, formés à partir d’une molécule de glucose, auront
plusieurs destinées :
En anaérobie (sans consommation d’O2), le pyruvate aura différents devenirs suivant l’organisme dans
lequel il se trouve :
Chez l’Homme, le pyruvate formera de l’acide lactique (lactate) par la lactate-déshydrogénase, avec
consommation d’un NADH, H+ (formé au niveau de la glycolyse). Le lactate formé est envoyé
continuellement vers le foie permettant ainsi une production rapide d’énergie lors d’un effort important
En anaérobie (sans consommation d’O2),
le pyruvate aura différents devenirs suivant Lactate Dehydrogenase
l’organisme dans lequel il se trouve :
O O O O
Chez l’Homme, le pyruvate formera de l’acide
C NADH + H+ NAD+ C
lactique (lactate) par la lactate-déshydrogénase, avec
consommation d ’un NADH, H+ (formé au niveau C O HC OH
de la glycolyse).
CH3 CH3
pyruvate lactate
Figure 9: Formation des lactates en Anaérobiose
En aérobie (avec consommation d’O2), le pyruvate aura différents devenirs suivant les besoins
de l’organisme :
Cytosol
Membrane externe
Matrice
NAD+
NADH, H+
6. Cycle de Krebs
6.1. Caractéristiques
Le cycle de Krebs (ou cycle tricarboxylique ou cycle de l’acide citrique) est la plateforme énergétique
de la cellule, continuant le catabolisme des glucides après la glycolyse. Il se réalise dans la matrice
mitochondriale et se fait exclusivement en aérobie.
6.2. Entrée du pyruvate
Voir destination du pyruvate en aérobiose.
6.3. Etapes Enzymatiques
La séquence des réactions conduit à l’oxydation complète de l’acétyl-CoA en 2 molécules de CO2
et à la régénération de l’oxaloacétate, accepteur catalytique du cycle, il est devisé en :
Une phase d’oxydation totale de l’acétyl-CoA
C’est la transformation de l’acétyl-CoA en deux molécules de CO2 et
formation du succinyl CoA.
Trois réactions irréversibles.
Site de régulation majeur du cycle de Krebs
Total 36 38 30 32
Figure 11: Tableau montre le Bilan énergétique de l'oxydation du glucose selon les types de
navettes et les systèmes de Calcul d'ATP
La nature amphibolique de ce cycle tient donc au fait qu’il peut à la fois fournir des précurseurs
biosynthétiques et être une voie de dégradation et d’élimination de composés issus d’autres métabolismes.
6.6. Les Réactions Anaplerotiques du Cycle de Krebs
L'oxaloacétate est considéré comme le métabolite indispensable au démarrage et à la poursuite du
fonctionnement du cycle de Krebs.
Tout prélèvement de ce métabolite, soit pour la formation du glucose, soit pour la synthèse de l’aspartate,
est compensé par l’action de 2 enzymes.
6.6.1. Pyruvate carboxylase
Cette enzyme de la matrice mitochondriale n’intervient pas dans le cycle de l’acide
citrique. Le produit de la réaction catalysée est l’oxaloacétate :
ATP
NADH, H+ ADP
Glucagon
Forme inactive
Forme active
ATP
CoA - SH
Insuline
ADP
Pyruvate Ca2+, Mg2+
NAD+
Acétyl CoA
+
Pyruvate
NAD
NADH, H+
CoA - SH
Ca2+
CO2 + H+
1ère Année médecine 2016 – 2017 27
Chapitre 2 : Métabolisme des Glucides Dr.S. Ali
Total 36 38 30 32
Seules 4 liaisons phosphates, riches en énergie, sont directement formées, ce qui représente seulement
10,5 % de l’énergie totale susceptible d’être libérée par le glucose.
Mais son oxydation complète en CO2, dans la cellule, s’accompagne de la formation de 10 NADH, H+
et de 2 FADH2.
Au niveau de la mitochondrie : La synthèse d'ATP, couplée à ce transport d'électrons, est appelée
Phosphorylation oxydative.
7.2. Système Navette
8. Néoglucogenèse
8.1. Besoins de l’organisme en Glucose
8.2. Définition
Le glucose peut être synthétisé par la voie de la néoglucogenèse ou gluconéogenèse à partir de précurseurs
comme le pyruvate, le lactate, le glycérol issu de l’hydrolyse des triglycérides et des ceto acides provenant
de la désamination des acides aminés glucoformateurs.
La majeure partie du glucose néoformé (90 %) est synthétisée dans le foie et les 10 % restants dans
les reins.
8.3. Etapes Enzymatiques
Le démarrage de la néoglucogenèse exige la conversion du pyruvate en phosphoénolpyruvate. Deux
pyruvates sont nécessaires pour faire un glucose.
8.3.1. Transformation du pyruvate en phosphoénolpyruvate
Phase mitochondriale
Le pyruvate, exporté dans la mitochondrie, est d'abord carboxylé par la pyruvate carboxylase, située dans
la matrice. L’enzyme est une ligase à biotine. L’ATP est nécessaire. La pyruvate carboxylase se rencontre
dans les mitochondries du foie et des reins mais pas dans celles des muscles.
L’oxaloacétate formé est réduit en malate par la malate déshydrogénase mitochondriale. Le malate est
ensuite transporté de la mitochondrie dans le cytosol.
Phase cytosolique
Le malate est réoxydé en oxaloacétate par la malate déshydrogénase cytosolique. Enfin l'oxaloacétate est
transformé en phosphoénolpyruvate, suivant une réaction réversible) en présence du GTP
par la phosphoénolpyruvate carboxykinase (PEPcarboxykinase), enzyme spécifique de la néoglucogenèse.
Ces enzymes sont considérées comme les sites principaux de contrôle de ces deux voies (Glycolyse
et Néoglucogenèse). Un effecteur positif de PFK1 devient simultanément un effecteur négatif de FBP1
et vice versa, Ainsi se trouve réalisée une régulation coordonnée des deux voies par le même métabolite.
8.4.1.2. Pyruvate déshydrogénase /Pyruvate carboxylase (PDH/PC).
La pyruvate déshydrogénase et la pyruvate carboxylase constituent le deuxième couple d'enzymes
réciproquement régulées affectant la glycolyse et la néoglucogenèse. Ces deux enzymes sont
mitochondriales.
En cas de besoin en ATP, le fructose-1,6-bisphosphate stimule la pyruvate kinase pour produire du
pyruvate indispensable à la formation de l’acétyl-CoA. Une activité de la pyruvate Déshydrogénase
favorise la glycolyse.
En cas d'excès d'ATP, signal de ralentissement en aval du cycle de Krebs et de la phosphorylation
oxydative, le citrate et l’acétyl-CoA s’accumulent.
L’acétyl-CoA en excès devient un effecteur négatif de la pyruvate Déshydrogénase mais un activateur
de la pyruvate carboxylase qui, en temps normal, est peu active. Le pyruvate est alors transformé
en oxaloacétate, ce qui engage ses carbones dans la néoglucogenèse plutôt que dans le processus de
production de l’ATP.
8.4.2. Régulation Hormonale
La régulation réciproque de la glycolyse et de la néoglucogenèse est assurée par le taux de fructose-2,6-
bisP (F-2,6-bisP).
Il résulte, dans le foie, de la phosphorylation du fructose 6-phophate par la phosphofructokinase 2
(PFK2). Ce métabolite est un effecteur allostérique positif de la phosphofructokinase-1 et négatif de la
fructose-1,6-bisphosphatase 1 (FBP-1).
Le fructose-2,6-bisphosphate est synthétisé par la phosphofructokinase 2 (PFK2) et déphosphorylé en
fructose 6-phosphate par la fructose 2,6-bisphosphatase 2 (FBP2). Ces deux activités appartiennent à un
complexe enzymatique bis-fonctionnel. L’équilibre entre les deux activités du complexe (et par conséquent
le taux cellulaire de F-2,6-bisP) est assuré par le glucagon et l’insuline.
9.1. Rôle
Les glucides sont aussi à l'origine de réactions d'oxydoréduction dont les électrons et les protons libérés
sont stockés sous forme de NADPH, H+. Le pool de NADPH, H+ représente le pouvoir réducteur dont
la cellule a besoin dans les réactions de biosynthèse réductrices. La formation de NADPH, H+ a lieu,
dans les cellules, grâce à la voie des pentoses phosphates.
Cette voie des pentoses phosphates n'engendre pas seulement du NADPH, H+ mais aussi des pentoses,
en particulier du ribose 5-P, constituant essentiel des coenzymes pyridiniques et flaviniques, du coenzyme
A, de l'ATP et des acides nucléiques.
La voie des pentoses phosphates est nourri par le glucose 6-P.
9.3. Régulation
9.3.1. Production de NADPH, H+ : pouvoir réducteur
Dans ce cas de figure la cellule produit essentiellement du NADPH, H+ à partir du glucose. La séquence
des réactions enzymatiques est décrite en 3 phases.
9.3.2. Conversion du glucose en ribose
Lorsque les besoins cellulaires en ribose sont élevés, le glucose est transformé essentiellement en ribose.
Les substrats sont prélevés au niveau de la glycolyse sous forme de 2 fructose 6-P et de glycéraldéhyde 3-
P. Seules les phases 2 et 3 fonctionnent mais en sens inverse puisque toutes les réactions de cette phase
sont réversibles.
9.3.3. Conversion du glucose en ribose avec formation de NADPH, H+
Il y aura que les deux phases 1et 2.
9.4. Le NADPH, H+ : potentiel réducteur de la cellule
NADPH, H+ : POUVOIR REDUCTEUR DANS LES BIOSYNTHESES.
REDUCTION DU PEROXYDE D’HYDROGENE (H2O2) ET DES PEROXYDES
SYSTEME CYTOSOLIQUE P-450 MONO-OXYGENASE DU FOIE
LA PHAGOCYTOSE
L’organisme des animaux a développé dans le foie et dans les muscles striés un processus de mobilisation
rapide en réponse à une demande immédiate en l’absence du glucose alimentaire. Ce processus est la
glycogénolyse ou dégradation du glycogène.
Alors que le glycogène hépatique est mobilisé pour maintenir le taux du glucose sanguin et pour alimenter
les tissus périphériques, le glycogène stocké dans les muscles est mobilisé et consommé sur place pour leur
fonctionnement.
Les réserves en glycogène du foie augmentent quand les animaux sont bien nourris et peuvent diminuer
pendant le jeûne prolongé jusqu’à épuisement. Les réserves en glycogène des muscles sont peu affectées
par un jeûne prolongé, et elles peuvent être reconstituées après une activité qui en a consommé une partie.
Que ce soit dans le foie ou dans les muscles, le glycogène est synthétisé à partir de glucose 6-P comme
précurseur. La synthèse du glycogène est la glycogénogenèse.
10.1. Dégradation du glycogène
10.1.1. Etapes Enzymatiques
L’enzyme principale de la dégradation du glycogène endogène (hépatique et musculaire) est la glycogène
phosphorylase qui libère des glucose1-P et une dextrine limite.
Deux autres enzymes, une glycosyltransférase et une α (1-6) glucosidase et une Phosphoglucomutase
interviennent dans la conversion complète du glycogène en glucose 6-P. Seul le foie peut transformer le
glucose-6-P en glucose, excrété dans le sang.
10.1.2. Régulation
10.1.2.1. Régulation hormonale
Le glucagon et l’adrénaline (épinéphrine) sont les deux principales hormones qui contrôlent la dégradation
ou la mobilisation du glycogène.
Il existe deux glycogène phosphorylases, l'une musculaire et l'autre hépatique.
Chacune existe sous deux formes, forme a
(active) et forme b (pratiquement inactive).
Les deux formes, que ce soit dans le muscle ou dans
le foie, s'inter convertissent l'une dans l'autre grâce
à l'action de deux enzymes : la phosphorylase kinase
(passage de la forme inactive à la forme active par
phosphorylation) et la phosphorylase phosphatase
(hydrolyse du groupement phosphate).
La phosphorylase kinase qui phosphoryle
la phosphorylase hépatique ou musculaire existe aussi
sous deux formes : l'une active (phosphorylée) et l'autre
inactive (déphosphorylée). L'inter conversion entre
la forme inactive et la forme active est assurée par une
protéine kinase.
Figure 22: Régulation de la Glycogène Phosphorylase
La glycogène synthase qui assure la formation de la liaison α (1-4) est une enzyme d’élongation et ne peut
initier de novo la synthèse du glycogène à partir du glucose. Il faut un primer (ou une amorce) qui peut
être obtenu de différentes façons :
Utilisation d’un fragment de glycogène sous forme de dextrine.
En l’absence de ce fragment, intervention d’une protéine spécifique : la glycogénine.
Elle possède une chaîne latérale de tyrosine qui sert d’accepteur, grâce à sa fonction
-OH, au premier résidu glucosyle provenant de l’UDP glucose.
La formation de la première liaison osidique est catalysée par une glycogène synthase initiatrice. La
glycogénine, elle-même, peut rajouter quelques unités glucose liées par des liaisons a(1-4) pour terminer
le primer (8 unités ).
10.2.1.4. Elongation de la chaîne par la glycogène synthase
L’élongation de la chaîne est assurée par la glycogène synthase qui transfère le résidu glucosyle de
l’UDPglucose à l’extrémité non réductrice de la chaîne du primer ou du glycogène en élongation.
L’UDP est reconverti ensuite en UTP par une nucléoside diphosphate kinase en présence de l’ATP.
10.2.1.5. Formation des chaînes latérales
A tous les 8 résidus glucose sur la chaîne linéaire synthétisée par la glycogène synthase, se forme une
branche. Les ramifications sont assurées par une enzyme branchante : amylo (α-1,4 ® α -1,6)
transglycosylase ou glycosyl (4,6) transférase.
Elle prélève un oligoside de 5 à 8 résidus glucose de l’extrémité non réductrice de la chaîne en élongation
et l’attache sur un résidu glucosyle de la chaîne principale par une liaison α (1-6).
10.2.2. Régulation
La régulation de la synthèse du glycogène est assurée par la possibilité pour la glycogène synthase d’exister
sous deux formes : forme active (déphosphorylée) et forme inactive (phosphorylée).
L’inter conversion entre les deux formes est sous le contrôle d’une protéine phosphatase insulino-
dépendante et de la protéine kinase A.