E ph1mp2018
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• On veillera à une présentation et une rédaction claires et soignées des copies. Il convient en
particulier de rappeler avec précision les références des questions abordées.
• Toutes les réponses devront être très soigneusement justifiées.
• Si un résultat donné par l’énoncé est non démontré, il peut néanmoins être admis pour les
questions suivantes. Les différentes parties du problème sont relativement indépendantes entre
elles.
• Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le signale
sur sa copie et poursuit sa composition en indiquant clairement les raisons des initiatives qu’il est amené à
prendre.
Notre mode de vie actuel est fortement tributaire de l’utilisation de l’électricité. Pour subve-
nir à nos besoins, d’autres formes d’énergie (mécanique, chimique, nucléaire, etc.) sont converties
en énergie électrique. L’électricité est présente dans tout les aspects de notre quotidien : appareils
électroménagers, moyens de transports, moyens de communications, etc. Dans ce sujet, on aborde
quelques aspects du courant électrique comme l’effet Joule et des manifestations magnétiques.
Données :
- Masse de l’électron : m = 9, 1.10−31 kg.
- Charge de l’électron : q = −e = −1, 6.10−19 C.
- Conductivité électrique du cuivre : γc = 6.107 S.m−1
- Vitesse de la lumière : c = 3.108 m.s−1
- Permittivité diélectrique du vide : ε 0 = 8, 854.10−12 F.m−1 .
- Constante de Stefan : σ = 5, 67.10−8 W.m−2 .K −4
- Constante de la loi de Wien : cW = 2, 90.10−3 m.K
−→ →−
− →
- Pour un vecteur V , div(rot V ) = 0.
- D’autres données sont insérées dans le texte.
I Questions de cours
−
→
Un générateur électrique crée un champ électrique E , supposé uniforme, dans un conducteur
métallique cylindrique (C ) d’axe X 0 X de longueur AB = L, de section S. Les porteurs de charges
libres, de charge q, de densité volumique n, sont supposés avoir le même vecteur vitesse − →
v par
rapport au conducteur : voir figure 1.
−
→
I.1.3. Donner l’expression de j ( M )
I.1.4. En déduire l’intensité I du courant dans le conducteur.
I.2. Bilan de la charge électrique en régime variable
On se propose d’établir le bilan local, unidirectionnel selon X’X, de la conservation de la charge.
On raisonne sur la tranche de conducteur, de section S, comprise entre x et x+dx.
I.2.1. Donner l’expression de la charge dQsur f reçue grâce aux échanges surfaciques, en x et en
x+dx, pendant une durée élémentaire dt .
I.2.2. Exprimer la variation de la charge au sein de la tranche en fonction de ρ( x, t).
I.2.3. En déduire l’expression du bilan local de charge à une dimension, puis faire la généralisa-
tion à trois dimensions.
I.2.4. Retrouver ce bilan en partant de deux relations de Maxwell dans la matière.
I.3. Loi d’Ohm et effet Joule
On étudie le mouvement d’un électron de charge q = −e au sein d’un métal sous l’action du
−
→ −
→
champ électrique E du générateur et on modélise les frottements par une force F f = − mτ .−
→
v,
où τ est une constante positive.
I.3.1. Par application du principe fondamental de la dynamique, déterminer l’expression du vec-
teur vitesse −
→
v ( t ).
−
→
I.3.2. Donner, en régime permanent la vitesse limite, et le vecteur densité volumique j .
I.3.3. En déduire la loi d’Ohm locale et donner l’expression de la conductivité électrique γ.
u
I.3.4. Exprimer la résistance R = , d’un fil de section s, de longueur l et de conductivité γ.
i
I.3.5. En régime permanent, faire un bilan des puissances pour un porteur de charge q.
I.3.6. En régime permanent, la puissance apportée par le générateur est dissipée sous forme de
chaleur : c’est l’effet Joule. Montrer que la puissance volumique de Joule est p J ( M) =
−
→ −
→
j ( M ) E ( M ).
I.3.7. Pour le conducteur ohmique, donner l’expression intégrale de la puissance totale de Joule
en fonction de l’intensité et de la tension.
Dans la pratique, les fils électriques sont sécurisés par une gaine, ou couverture, isolante électrique-
ment et conductrice thermiquement pour évacuer la chaleur.
On considère un long fil électrique cylindrique de cuivre de longueur L, et de rayon a et d’axe X’X.
−
→
Il est parcouru par un courant électrique d’intensité I de densité volumique uniforme j = j.− →u x.
Il est chauffé grâce à l’effet Joule et la température y varie. Ce fil est enveloppé par une gaine de
polyéthylène (PE) cylindrique d’épaisseur e, et celle-ci est en équilibre thermique avec l’air ambiant.
On note par λ et λ g les conductivités thermiques respectives du fil et de la gaine. On se place en
régime permanent. Voir figure 2.
On considère une lampe à incandescence de puissance P=100W sous une tension efficace V = 220V.
Son filament de tungstène (symbole W) est cylindrique de longueur L = 0, 5m et de rayon a = 15µm.
A cause de l’effet Joule le filament est porté à la température de fonctionnement T f .
Pour le tungstène, on donne : la masse volumique µ = 1, 93.104 kg.m−3 et la capacité thermique
massique (supposée constante) C ≈ 138Jkg−1 K −1 .
II.3.1. La variation de la conductivité électrique du tungstène avec la température (en K), peut
être modélisée 1 par : γW ( T ) = k.T −1,2 S.m−1 , avec k = 1, 67.1010 SI.
En déduire la valeur de T f .
II.3.2. Lors de l’établissement de l’état d’équilibre du filament, on suppose la transformation adia-
batique, estimer le temps τ mis pour atteindre la température T f .
II.3.3. En régime permanent, si on suppose que la puissance électrique reçue est rayonnée, quelle
serait la valeur de la température de travail T f0 ? Indiquez les approximations utilisées.
1. D.C. Agrawal Lat. Am. J. Phys. Educ. Vol. 5, No. 2, June 2011
Le fusible est un fil conducteur placé en série dans le circuit électrique à protéger. Il fond et ouvre le
circuit s’il est soumis à une forte chaleur engendrée par un courant intense.
Considérons un fusible constitué d’un fil cylindrique de plomb de longueur l, de rayon a, et d’axe
X’X. Le fil métallique est porté à ses deux extrémités à la température T0 , et sa paroi latérale est
adiabatique. Lorsqu’il est parcouru par un courant d’intensité I, il s’échauffe par effet Joule. On
note µ p sa masse volumique, C p sa capacité calorifique massique, γ p sa conductivité électrique et
λ p sa conductivité thermique. Voir figure 3.
Figure 3 – Fusible
II.4.1. On suppose que la température est de la forme T ( x, t). En raisonnant sur une tranche infi-
nitésimale d’épaisseur dx, établir l’équation différentielle vérifiée par la température.
II.4.2. En régime permanent, déterminer la loi de température T ( x )
II.4.3. Donner la position xmax du fil métallique où débute la fusion du métal lorsque le courant
atteint l’intensité maximale Imax supportée par le fusible.
II.4.4. Déterminer l’expression de la température correspondante Tmax
II.4.5. Soit T f ,p = 600K la température de fusion du plomb, déterminer l’expression du rayon
minimal amin tolérant un courant d’intensité Imax = 25A.
Calculer amin sachant que l = 1cm, γ p = 4, 81.106 S.m−1 et λ p = 35, 3.W.K −1 .m−1 .
II.4.6. Justifier pourquoi on utilise les fusibles plutôt en plomb, qu’en un autre métal.
L’électricité atmosphérique influe sur les systèmes électriques usuels, surtout en présence de la
foudre qui est un courant de grande intensité entre les nuages et le sol terrestre.
III.1. Atmosphère nuageuse
III.1.3. A l’intérieur du nuage, on suppose que ρ(z) varie linéairement avec z dans l’intervalle
ρ1 ≤ ρ(z) ≤ −ρ1 , où ρ1 = ρ(z = h1 ) < 0 est la densité volumique de charges pour z = h1 .
h1 + h2
Déterminer l’expression de ρ(z) pour h1 ≤ z ≤ h2 . On pose hm = 2 .
III.1.4. Donner l’expression de E(z) dans le nuage.
III.1.5. Représenter l’allure du champ électrique dans la région 0 ≤ z ≤ h2
III.2. Modélisation de la foudre
Le système nuage-sol peut être assimilé à un condensateur géant de capacité C. Si le champ entre
les armatures dépasse le champ disruptif Emax , il se forme un canal conducteur dans l’air. L’éclair
nuage-sol peut être modélisé schématiquement comme la décharge d’un condensateur de capacité
C, à travers ce conducteur, supposé ohmique, de résistance R. Le condensateur est initialement
chargé sous une tension continue u0 = 107 V positive. Voir figure 5.
K
base du nuage
d’orage -Q
uC C RR u
Canal ionisé +Q R
- - - - -
condensateur air I
+ + + + + sol
Lors d’un coup de foudre l’air est ionisé dans un canal conduisant du sol au nuage orageux. On as-
simile l’éclair à un fil électrique cylindrique infini, d’axe OZ et de rayon a, parcouru par un courant
I(t), permanent, uniformément réparti dans une section droite.
III.3.1. Que peut on déduire des considérations d’invariances et de symétries, pour le champ ma-
−
→
gnétique B (r, θ, z) crée par cette distribution. On utilisera la base cylindrique {−
→
u r, −
→
u θ, −
→
u z }.
III.3.2. Déterminer le vecteur champ magnétique créé en tout point M de l’espace.
III.3.3. A partir de la force de Laplace, justifiez la tendance du canal de l’éclair à imploser.
La foudre engendre, donc, des champs magnétiques variables qui peuvent perturber les circuits
électriques domestiques. On considère le circuit électrique domestique qu’on assimile géométrique-
ment à un cadre carré de coté d = 5m, situé à la distance moyenne D de l’éclair. Le circuit électrique
et l’éclair sont coplanaires : voir figure 7.
III.3.4. Justifier l’apparition d’une force électromotrice d’induction e(t), que l’on exprimera en res-
pectant la convention d’orientation du circuit.
Le circuit électrique est modélisé par une alimentation alternative de force électromotrice U (t) =
Um .cos(ωt), une bobine d’inductance L et une résistance R en série : voir figure 7b.
III.3.5. Établir l’équation différentielle électrique complète de ce circuit, reliant I (t) et i (t), courant
circulant dans le circuit électrique en présence de l’éclair.
|e(t)|
III.3.6. On peut caractériser la perturbation de la foudre par ε = Ummax . On donne Um = 311V.
III.3.6.1. Montrer que pour avoir ε ≤ 1%, on doit avoir D ≥ Dmin ; donner l’expression de la
distance minimale Dmin . On justifiera les éventuelles approximations utilisées.
III.3.6.2. En vous inspirant de III.2, donner un ordre de grandeur de Dmin .
III.4. Décharge de la foudre dans le sol
Le sol est assimilé à un conducteur, homogène et isotrope, de conductivité γs = 2.10−2 Sm−1 . Quand
la foudre tombe sur un arbre, celui-ci peut être assimilé à une tige conductrice OZ parcourue par
un courant I = 10kA.
Un homme, de masse m = 70kg, court avec un pas de 1m, vers l’arbre pour s’abriter d’un orage.
Estimez les risques qu’il peut encourir si l’arbre est touché par la foudre, sachant que celle-ci dure
900µs. Les raisonnements seront accompagnés, d’abord, par des expressions littérales. On donne :
La résistance électrique de son corps vaut R = 2kΩ.
Pour i H ≥ Imax = 50mA, il y a risque de défibrillation cardiaque pouvant entrainer la mort.
La capacité calorifique massique de l’eau est C = 4, 18.kJ.kg−1 .K −1