Cours Ecq
Cours Ecq
Cours Ecq
• Rappels de relativité restreinte: n’importe quel cours, par exemple le cours de relativité de L3
disponible à l’adresse
http://lptms.u-psud.fr/nicolas_pavloff/enseignement/relativite-restreinte/
• Théorie des champs par L. Landau et E. Lifchitz. Volume 2 du cours de physique théorique
(Mir, 1989). Noter que les unités des grandeurs électromagnétiques ne sont pas les unités
internationales utilisées en cours.
• Invariances en physique et théorie des groupes, par J.B. Zuber. Disponible à l’adresse
http://www.lpthe.jussieu.fr/~zuber/Z_Notes.html. Seulement le chapitre 0.
X 0α = X 0α (X 0 , X 1 , X 2 , X 3 ) . (I.1)
Cette transformation doit conserver l’intervalle ds2 entre deux évènements voisins. Cela s’écrit avec
les conventions d’Einstein
gαβ dX 0α dX 0β = gµν dX µ dX ν , (I.2)
où (gµν ) = diag (1, −1, −1, −1). En écrivant dX 0α = (∂X 0α /∂X µ )dX µ et en remarquant que
l’égalité (I.2) doit être vérifiée pour tous les dX , on obtient
‹
∂X 0α∂X 0β
gαβ = gµν . (I.3)
∂X µ ∂X ν
Une première conséquence de cette égalité est que le déterminant det(∂X 0α /∂X µ ) est non nul (on
dit que la transformation est régulière) et vaut ±1. Ensuite, en dérivant les deux membres de cette
égalité par rapport à X δ on obtient
∂ 2 X 0α ∂X 0β ∂X 0α ∂ 2 X 0β
gαβ + gαβ =0. (I.4)
∂X δ ∂X µ ∂X ν ∂X µ ∂X δ ∂X ν
Avec quelques manipulations simples on déduit de (I.4) que la matrice des dérivées secondes est
identiquement nulle et que la transformation de Lorentz est donc linéaire. Pour ce faire, on ajoute
et on retranche (I.4) à elle même en effectuant les changements de notation δ ↔ µ et δ ↔ ν. Cela
donne
∂ 2 X 0α ∂X 0β ∂X 0α ∂ 2 X 0β
gαβ + gαβ
∂X δ ∂X µ ∂X ν ∂X µ ∂X δ ∂X ν
∂ 2 X 0α ∂X 0β ∂X 0α ∂ 2 X 0β
+gαβ + gαβ
∂X δ ∂X µ ∂X ν ∂X δ ∂X µ ∂X ν
∂ 2 X 0α ∂X 0β ∂X 0α ∂ 2 X 0β
−gαβ − gαβ =0.
∂X ν ∂X µ ∂X δ ∂X µ ∂X δ ∂X ν
1
“restreinte” parce qu’elle ne concerne que les référentiels inertiels.
1
Il est clair que le second et le sixième terme du membre de gauche de l’égalité ci-dessus s’éliminent.
De même le premier et le troisième terme sont égaux. On peut également remarquer que le qua-
trième et le cinquième terme s’éliminent (cela se voit en échangeant le rôle des indices muets α et
β et en utilisant gβα = gαβ ). Il reste donc
∂ 2 X 0α ∂X 0β
gαβ =0. (I.5)
∂X δ ∂X µ ∂X ν
Comme on a déjà vu que la matrice ∂X 0β /∂X ν est régulière, il en découle immédiatement que
∂ 2 X 0α /∂X δ ∂X µ = 0. La transformation (I.1) est donc linéaire2 , du type
X 0α = Λαβ X β + Aα . (I.6)
Λ est une matrice de Lorentz. Dans tout ce qui suit on va supposer que les origines des référentiels
sont bien choisies de sorte que dans (I.6) on a A = 0.
Il est facile de vérifier que la conservation (I.2)
‹
de l’intervalle impose
2
1.3 Quelques propriétés
On définit le quadrivecteur covariant Xα = gαβ X β = (X0 , −X), ~ alors on peut écrire ds2 =
dXα dX . On peut également écrire X = g Xβ et il est clair que g αβ = gαβ .
α α αβ
On définit le symbole de Kronecker δµν par δµν X µ = X ν . Il est clair que la matrice définie par
cette relation a la même forme dans tous les référentiels et que
3
2.1 Quelques quadrivecteurs
»
• On utilise la conservation de l’intervalle de temps propre dτ = dt 1 − ~v 2 /c2 pour définir le
quadrivecteur vitesse
1
U α = dX α /dτ = » (c, ~v ) . (I.15)
1 − ~v 2 /c2
Remarque: Uα U α = c2 . Exercice: retrouver la loi de transformation des vitesses en utilisant les
propriétés de U .
‹
• La phase d’une onde doit être un invariant de Lorentz (les maxima correspondent à une différence
de phase de 2π dans tous les référentiels). Seule possibilité: k = ( ωc , ~k) est un quadri-vecteur (et
donc kµ X µ est bien un scalaire de Lorentz). Cette propriété est
e
valable pour toutes les ondes, pas
seulement pour les ondes électromagnétiques.
• Grâce à la conservation de l’élément de quadri-espace d4 X et de la charge électrique on peut
construire un nouveau quadri-vecteur. On note d3 q = ρ(~r, t)d3 v la charge élémentaire contenue
dans le volume d3 v autour de ~r à l’instant t. En multipliant les deux côtés de cette équation par
dX µ il vient
dX µ dX µ
d3 q dX µ = d3 q dt = ρ d3 vdt .
dt dt
d3 q étant un scalaire de Lorentz, le membre de gauche de cette égalité est un quadri-vecteur. Il en
découle que le membre de droite également, et que donc (puisque d3 vdt est un scalaire de Lorentz)
dX µ
Jµ = ρ = (cρ, J~ ) (I.16)
dt
est un “bon” quadri-vecteur. C’est le quadri-vecteur courant. Pour une charge ponctuelle q qui se
~ on a ρ(~r, t) = q δ (3) (~r − ξ(t))
déplace selon la loi horaire ~r = ξ(t) ~ ~
et en posant ξ µ = (ct, ξ(t)) on a
µ µ
µ (3) ~ dξ dξ
J (~r, t) = q δ (~r − ξ(t)) dt où dt = (c, ~v ). Et donc pour n charges ponctuelles on a
n µ
dξ
qa δ (3) (~r − ξ~a (t)) a .
X
J µ (~r, t) = (I.17)
a=1
dt
4
(exemple pour 3 indices, dont 2 contravariants):
Ä ä
εαβγδ εαβγδ = −24 , εαβγδ εµβγδ = −6 δµα , εαβµν εγσµν = −2 δγα δσβ − δσα δγβ . (I.21)
Pour un tenseur antisymétrique Aµν on définit le dual de Hodge:
? µν 1 µναβ ?? µν
A = ε Aαβ , on a A = −Aµν . (I.22)
2
~2 − ~2
E ~ B.
~ Les éqs. de Maxwell s’écrivent :
On a Fµν F µν = 2(B c2
) et ?Fµν F µν = − 4c E.
∂µ F µν = µ0 J ν et ∂µ ?F µν = 0 . (I.24)
4
Petit exercice: Soit Aαβ un tenseur antisymétrique et S αβ un tenseur symétrique. Que vaut le scalaire Aαβ Sαβ ?
5
d
Les éqs. du mouvement d’une particule test : dτ P µ = qF µν Uν . Une transformation de jauge
correspond à φ → φ − ∂t G et A ~ →A ~ + ∇G,
~ où G(~r, t) est un champ scalaire. Cela s’écrit sous
µ µ µ
forme covariante A → A − ∂ G. Le tenseur de Faraday est clairement invariant de jauge. La
~ A
jauge de Lorenz s’écrit ∂µ Aµ = c12 ∂t φ + ∇. ~ = 0. Elle est invariante de Lorentz.
5.1 Gauss-Ostrogradsky
Soit K µ un champ vectoriel, et soit Ω un “volume” de R4 délimité par une “surface” ∂Ω. On a
Z I
∂µ K µ d4 X = K µ d3 Sµ . (I.26)
Ω ∂Ω
Dans cette expression d3 Sµ est la normale sortante. Il faut la définir avec un certain soin dans le cas
général, mais son expression est simple dans le cas particulier auquel nous allons nous restreindre
pour démontrer (I.26): celui où Ω = [cta , ctb ] × V , V étant un volume fermé de R3 (on notera ∂V
sa surface). La figure ci-dessous correspond à un schéma avec 2 dimensions d’espace seulement.
∂Ω se décompose en trois parties:
X2
1. La face avant (colorée sur le schéma): l’ensemble X1
(ctb , ~r ) où ~r ∈ V . ~nS = x̂0 . 11
00
00
11 n~S 00
11
x̂0
2. La face arrière: l’ensemble (cta , ~r ) où ~r ∈ V . 11 11
00 00 00
11
~nS = −x̂0 . 1 11
0
0
1
00
3. L’ensemble [c ta , c tb ] × ∂V . ~nS dépend du point 00
11 00
110
1 00
11
00 11
11 00
0
1 00
11
111
0
sur ∂V . c ta c tb X0
00
On a alors :
I Z Z Z
K µ d3 Sµ = − d3 v K 0 (~r, ta ) + d3 v K 0 (~r, tb ) + ~ 2~σ ,
c dt K.d (I.27)
∂Ω V V [c ta ,c tb ]×∂V
6
~ K)
et (en écrivant ∂µ K µ = 1c ∂t K 0 + ∇. ~
∂K 0
Z Z Z
∂µ K µ d4 X = dt d3 v + ~ K
c dt d3 v ∇. ~ . (I.28)
Ω Ω ∂t Ω
Il est alors clair que les expressions (I.27) et (I.28) sont égales. Cela prouve la formule de Gauss-
Ostrogradsky (I.26) dans le cas particulier qui nous intéresse.
d3 S µ = εµαβγ dAα dBβ dCγ = εµ0jk dX 0 dBj dCk = −ε0µjk dX 0 dBj dCk .
~ ) avec d3 S|
On voit donc que d3 S 0 est nul: d3 S µ = (0, d3 S ~ i = d3 S i = −ε0ijk dX 0 dBj dCk =
0 ~ j dC|
−dX εijk dB| ~ k et donc d S
3 ~ = −dX d ~σ . On a alors bien
0 2
~ · d3 S
K µ d3 Sµ = −K ~ = dX 0 K
~ · d2~σ .
Ç Z Z å
X 00
µ 3 µ 3
− K d Sµ + K d Sµ −
Ç
X 0 0 =0,X 1 0 <0 X 0 =0,X 1 <0
å (I.30)
I
Z Z
− K µ d3 Sµ + K µ d3 Sµ =0.
X 0 =0,X 1 >0 X 0 0 =0,X 1 0 >0
a
Pour les besoins du dessin, ils sont représentés dans un quadri-espace à
seulement deux dimensions. Ce sont des triangles passant chacun par l’origine.
7
Dans la formule (I.30) on a omis la contribution sur les parois marquées en pointillées sur la
figure en supposant que K µ (~r, t) tend suffisamment rapidement vers zéro lorsque |~r | → ∞. En
regroupant les termes dans (I.30) on obtient le résultat souhaité :
Z Z
µ 3
K d Sµ = K µ d3 Sµ . (I.31)
X 0 =0 X 0 0 =0
Cela se démontre en appliquant le raisonnement (I.29) à K µ (~r, t) = T µν (~r, t)fν où fν est un quadri-
vecteur fixé quelconque. On voit ainsi que P ν fν est un invariant scalaire conservé et donc que P ν
µνρ = 0 alors L = M 0νρ d3 v est un
νρ
R
est un quadri-vecteur indépendant du temps. Idem: si ∂µ M
tenseur indépendant du temps.
8
Chapitre II : Rayonnement (non quantique)
[Ch. II]1 Potentiels retardés
On veut déterminer les potentiels en fonction des sources. En jauge de Lorenz cela revient à résoudre
Aµ = µ0 J µ . Pour ce faire on passe par l’intermédiaire de la fonction de Green du problème définie
comme la solution de G(X ) = δ (4) (X ). Une fois G connue on obtiendra l’expression des potentiels
grâce à la formule ‹ ‹
Z
Aµ (X ) = µ0 d4 X 00 G(X − X 00 ) J µ (X 00 ) . (II.1)
‹ ‹ ‹ ‹
En faisant une transformation de Fourier dans l’espace à 4 dimensions:
d4 k −ikµ X µ
Z
G(X ) = e Ĝ(k ) , (II.2)
‹ R4 (2 π)4 e
9
Grâce au δ (3) on peut facilement intégrer sur l’espace,
~ 00 )). Il reste
alors X 00 = (ct00 , ~r 00 ) devient ξ = (ct00 , ξ(t t0 ) ~r
l’intégrale sur t . Le δ restant impose de choisir t00 de
‹ 00 e c(t −
telle sorte que X − ξ soit du type lumière: un photon ~ 0)
ξ(t
~ 00 ) arrive
émis en t00 à ξ(t
‹ e
en ~r à t (le processus inverse
est tué par le Θ(t−t00 ): on utilise le potentiel retardé).
On note t0 cette valeur particulière de t00 et on l’appelle ~ 00 )
trajectoire: ξ(t
le temps retardé (cf. figure ci-contre).
α dξ α
d
En posant X − ξ = R on a dt00 R
2 = 2Rα dR
dt00 = −2Rα dt00 et donc [cf. formule (Z.1), attention
à la valeur absolue] e
‹ ‹ ‹
µ0 c q dξ µ /dt0
Aµ (X ) = α , (II.7)
‹ 4 π Rα0 dξ dt0
~ 0 )), t0 étant le temps retardé (tel que R0 R0α = 0). La notation (II.7) est
où R0 = X − (ct0 , ξ(t α
α
manifestement covariante, mais elle peut préter à confusion: par exemple dξ 0 signifie que la dérivée
‹ ‹
dt
dξ α 0
par rapport au temps dt00 est évaluée au temps retardé. En notant ~v la vitesse au temps retardé
et R~0=X ~ 0 ) on peut écrire
~ − ξ(t
µ0 q (c, ~v 0 )
Aµ (X ) = , (II.8)
‹ 4 π (1 − R̂0 .β~ 0 )R0
2.1 ~ et B
Expression de E ~
Un calcul techniquement délicat mais sans difficulté de principe permet d’obtenir les expressions
des champs E~ et B
~ dans le référentiel comobile avec la particule au temps retardé:
( ò) ( )
q R̂0 1 q R̂0 1 0
ï
˙ ˙ ˙
~ =
E 02
+ (β~ 0 · R̂0 )R̂0 − β~ 0 = + R̂ ∧ (R̂0 ∧ β~ 0 ) ,
4πε0 R cR0 4πε0 R 02 cR0
0
~ = − µ0 q R̂0 ∧ β~˙ 0 = R̂ ∧ E
B ~ . (II.9)
4πR0 c
En se souvenant de la définition du vecteur de Poynting [qui ne sera dérivée que plus tard, cf.
~ /B).
(III.12)] on s’aperçoit qu’une charge qui n’accélère pas ne rayonne pas (car alors E/ ~ Du coup
~ ~
on décompose E et B en un champ coulombien (formellement identique au champ créé par une
particule fixe) et un champ de rayonnement (qui décroı̂t en 1/R0 ):
10
2.2 Formule de Larmor
On veut calculer la puissance rayonnée par la particule à l’instant t. On sait (cela sera justifié
proprement en [Ch. III]3) que pour cela il faut caculer le flux du vecteur de Poynting S~ à travers
une surface entourant la particule.
L’expression (II.11) repose sur la relation B ~ ray = R̂0 ∧ E~ ray /c qui est valable dans tous les
~ ray |2 =
référentiels. Si l’on choisit de travailler dans le référentiel co-mobile au temps retardé alors |E
µ0 q 0
( 4πR 2 a0 est l’accélération au temps retardé [cf. (II.10)]. La puissance rayonnée à
0 a sin θ) , où ~
~ ray |2
|E 2 q 2 a0 2 2 q2 dP 0µ dPµ0
Z Z
P= ~ · R̂0 =
d2 σ S sin θdθdϕ R 02 = = − . (II.12)
S µ0 c 3 4πε0 c3 3 4πε0 m2 c3 dτ 0 dτ 0
Remarque: À t fixé, le temps retardé dépend du choix du point ~r qui a fixé la surface d’intégration
comme étant une sphère de centre ξ(t~ 0 ) (cf. figure ci-dessus). On pourrait donc penser que l’expression
(II.12) dépend du point arbitrairement choisi pour faire le calcul du flux de S. ~ Il n’en est rien si ce point est
assez éloigné pour qu’on puisse ignorer la contribution du champ coulombien. En effet, si au lieu de choisir
~ 0 ) = dξ~ ~ 0 r qui est nul dans le référentiel
~r on prend ~r + d~r alors le point retardé bouge de dξ(t dt t=t0 ∇t · d~
comobile au temps retardé. Donc t0 bouge si ~r bouge, mais pas ξ(t ~ 0 ) (et ni a0 ) dans le référentiel comobile
au temps retardé et les quantité apparaissant dans la formule (II.12) sont définies de manière non ambiguë.
11
Alors avec la formule des potentiels retardés il est facile de voir qu’en jauge de Lorenz (k = ω/c)
0
µ0 eik|~r−~r | µ 0
Z
Aµω (~r ) = d3 r0 J (~r ) . (II.14)
4π |~r − ~r 0 | ω
On note a la taille typique de la source, λ = 2π/k et R = |~r − ~r 0 |. On se place dans la zone de
rayonnement où R est grand devant a et λ. Dans cette zone, en posant ~k = kr̂ (où r̂ = ~r/r) on
peut montrer que ∇ ~ ~r ' i~k et qu’alors
~ ω (~r ) = i~k ∧ A
B ~ ω (~r ) , ~ ω (~r ) = cB
E ~ ω (~r ) ∧ r̂ . (II.15)
On a également B ~ ω (~r ) = r̂ ∧ E
~ ω (~r )/c. On peut re-écrire l’expression (II.14) des potentiels en
précisant un peu la définition de la zone de rayonnement : on se place dans des conditions telles
que 1 kR (R/a)2 (ce qu’il est toujours possible de faire) et on peut alors faire l’approximation
eikR eikr ~ 0
' e−ik.~r ,
R r
et (II.14) s’écrit donc
µ0 eikr
Z
~ 0
Aµω (~r ) = d3 r0 e−ik.~r Jωµ (~r 0 ) . (II.16)
4π r
12
Chapitre III : Formalisme lagrangien
[Ch. III]1 Charge test dans le champ électromagnétique
On fait ici comme si on ne savait rien d’électromagnétisme. On suppose qu’il existe un champ
~ ) dont l’action sur une particule se traduit par l’action
quadri-vectoriel Aµ = (φ/c, A
Z b
S= (−m c ds − q Aµ dX µ ) . (III.1)
a
C’est l’action la plus simple possible qui décrit l’interaction entre la particule et un champ quadri-
vectoriel ; on parle de “couplage minimal”. Cela correspond au lagrangien L = L0 + Lint où L0
~ v . Le principe de moindre action conduit à définir la
est le lagrangien libre et Lint = −qφ + q A.~
trajectoire comme l’extremum de l’action:
Z b Z b Z b
0 = δS = − (Pα dδX α + q Aµ dδX µ + q δAµ dX µ ) = (dPα + qdAα )δX α − q δAµ dX µ .
a a a
à une intégration par parties (le terme tout intégré est bien-sûr nul). Le terme en δAµ dans
l’expression ci-dessus ne correspond pas à une modification du champ (dans cette section le champ
est fixé, ce n’est pas une variable dynamique), mais au fait que la trajectoire de la particule étant
modifiée, elle voit un champ différent. On a donc δAµ = ∂ν Aµ δX ν . En renommant les indices
muets cela donne (on a également écrit dAα = ∂β Aα dX β )
dX β
Z b ® ´
α dPα
0= δX − q (∂α Aβ − ∂β Aα ) dτ .
a dτ dτ
d
On voit apparaitre le tenseur Fαβ = ∂α Aβ − ∂β Aα et les éqs. du mouvement sont dτ Pα = qFαβ U β
comme on s’y attendait. Vue la définition du tenseur Fαβ on a déjà directement une partie des éqs.
de Maxwell: ∂ α ?Fαβ = 0 (contraction d’un tenseur symétrique et d’un tenseur antisymétrique).
13
On va légèrement modifier l’ecriture de l’interaction particule/champ. Le terme Sint qui généra-
µ
lise le terme d’interaction de (III.1) à n particules ponctuelles s’écrit −
Pn R
q a Aµ (t, ~a (t)) dξa dt.
ξ
a=1 dt
En utilisant (I.17) il peut être mis sous la forme − 1c Aµ (X )J µ (X )d4 X. On obtient donc
R
‹ ‹
n Z
1 1
X Z Z
S = S0 + Sint + Schp = − ma c ds − Aµ J µ d4 X − F µν Fµν d4 X . (III.3)
a=1
c 4µ0 c
Remarque: L’action est, à peu de chose près, invariante de jauge. C’est clair pour la partie Schp ,
mais c’est également vrai pour le terme Sint d’interaction particule/champ: une transformation de
µ µ µ 1
R µ 4
jauge correspond à A → A − ∂ G. Alors Sint → Sint + c ∂ (GJµ )d X (où on a utilisé la
conservation de la charge électrique: ∂ µ Jµ = 0). C’est à dire que l’on a ajouté à Lint une quadri-
divergence qui –on va le voir, cf. note 1 – ne modifie pas les équations du mouvement du champ.
Ce point justifie qu’on écarte de la densité lagrangienne un terme de la forme Aµ Aµ que rien n’interdit
a priori. Ce terme brise l’invariance de jauge, et oblige à travailler en jauge de Lorentz (cela se voir à partir
des équations de Maxwell qui en découlent). On peut également montrer que ce terme donne une masse au
photon (la trace du tenseur impulsion-énergie du champ électromagnétique n’est plus nulle, cf. discussion
de la section 3.3) et modifie la loi de Coulomb qui devient exponentiellement décroissante avec la distance.
On demande à l’action d’être extrémale par rapport aux variations des champs. On fait Aµ →
Aµ + δAµ , avec, pour tout ~r : δAµ (~r, ta ) = 0 = δAµ (~r, tb ). Alors on a
1 1
Z Z
δS = − J µ δAµ d4 X − F µν δFµν d4 X .
c 2µ0 c
vérifie
∂ν F νµ = µ0 J µ . (III.4)
Ce sont les éqs. de Maxwell-Gauss et Maxwell-Ampère. Vérifier en exercice qu’en prenant la dérivée
∂µ de (III.4) on obtient la conservation du courant.
1
On a donc démontré la propriété plusieurs fois invoquée depuis le début de ce chapitre qu’une quadri-divergence
ajoutée à la densité lagrangienne ne modifie pas les éqs. du mouvement.
14
[Ch. III]3 Tenseur impulsion-énergie
3.1 Généralités
On suppose qu’on a un champ scalaire φ et une densité lagrangienne L (φ, ∂µ φ) qui ne dépend pas
explicitement de X . L’équation d’Euler-Lagrange s’écrit
‹
∂L ∂L
∂µ = . (III.5)
∂(∂µ φ) ∂φ
Exercice: Vérifier pour le champ électromagnétique que l’on retrouve les équations (III.4) à partir de (III.5)
qui s’écrit dans ce cas ∂µ [∂L /∂(∂µ Aν )] = ∂L /∂Aν .
Il est facile de voir que2
def ∂L
∂ν Tµ ν = 0 avec Tµ ν = ∂µ φ − δµν L . (III.6)
∂(∂ν φ)
T µν est le tenseur énergie-impulsion canonique du champ. D’après la propriété (I.32), la quantité
1
Z
µ
P = d3 v T µ0 (~r, t) (III.7)
c R3
15
La discussion du cours magistral montre que T µν peut être écrit comme suit :
à í
u Sx /c Sy /c Sz /c
T µν (~r, t) = c gx , (III.9)
c gy −σ ij
c gz
µν 1 νσ µ
Tchp =− F F σ − g µν Lchp . (III.11)
µ0
Cette expression est clairement symétrique en µ et ν et elle a le bon goût d’être invariante de jauge
(contrairement à (III.10)). Remarque : la manipulation que l’on vient de faire n’est satisfaisante
qu’en l’absence de particules, car elle utilise le fait que ∂σ F σν = 0 (ce qui permet d’écrire ∂σ Ψµνσ =
1 νσ µ
µ0 F ∂σ A ). Le cas du champ en interaction avec des particules est traité section 3.3.
À partir de l’expression (III.11) et de l’interprétation physique (III.9) on obtient pour le champ
électromagnétique
ε0 ~ 2 1 ~2 ~ r, t) = 1 E~ ∧B
~ .
u(~r, t) = E + B , S(~ (III.12)
2 2 µ0 µ0
Le tenseur tridimensionnel des contraintes est appelé tenseur de Maxwell, on ne le note plus σ
comme dans (III.9) mais TM avec
δ ij Ä ~ 2
ñ ô
ij
ä
TM = ε0 i j
E E +c B B − 2 i ~2 .
E + c2 B
j
(III.13)
2
16
def
α = ρ dX α /dt est un bon quadri-vecteur dont
masse. La conservation de la masse implique que Jm m
la divergence est nulle.
La densité d’impulsion des particules est certainement ρm U i , cela doit être la partie 1c Tpart
i0 . En
l’absence d’une théorie de champ pour les particules qui permettrait – comme il a été fait à la
section 3.1 pour Tchp – une approche constructiviste du tenseur impulsion-énergie Tpart on adopte
une approche inductive et comme ρm = Jm 0 /c on essaie
n
αβ def ma dξaα dξaβ (3)
δ (~r − ξ~a (t)) ,
X
Tpart (~r, t) = U α Jm
β
(~r, t) = (III.14)
a=1
γa dτa dτa
où γa = (1 − ~va2 /c2 )−1/2 . La dernière égalité résulte de la définition de J m , elle permet de voir que
le tenseur impulsion-énergie des particules est symétrique. e
δ (3) (~r − ξ~a (t)) qui est un scalaire de Lorentz4 ,
Pn ma
Remarque: On peut définir le champ ρ0m (~r, t) = a=1 γa
αβ
et alors Tpart
= U U , ce qui permet de montrer que la trace Tpart αα (~r, t) = ρ0m (~r, t) c2 . Alors, si l’on
ρ0m α β
essaie d’interpréter le champ électromagnétique comme composé de particules effectives, on voit que ces
particules doivent être de masse nulle parce que Tchp αα (~r, t) = 0 d’après (III.11).
Notre construction intuitive du tenseur impulsion-énergie des particules doit être validée par le
fait que, pour des particules en interaction avec le champ électromagnétique, on doit vérifier
Ä ä
∂β Tpart βα + Tchp βα = 0 . (III.15)
Ici, on n’a plus ∂β Tchp βα = 0 comme pour le champ libre (sec. 3.2), mais ∂β Tchp βα = −Fασ J σ , et la
contribution des particules annule exactement ce terme5 .
L’expression du tenseur impulsion-énergie du système permet d’exprimer l’énergie totale des
00 + T 00 ). Le calcul
particules et du champ en interaction mutuelle : c’est la quantité E = d3 r (Tpart
R
chp
est immédiat, on obtient :
n
ma c2 ε0 ~ 2 1 ~2
X Z ß ™
E= » + d3 r E + B . (III.16)
a=1 1 − ~va2 /c2 R3 2 2 µ0
Le premier terme est l’énergie cinétique (plus le terme de masse) des particules, et le second est
l’intégrale de la densité d’énergie du champ. On peut être surpris par cette expression de l’énergie
qui semble ne rendre compte ni de l’interaction des particules (qui sont chargées) avec le champ
électrique, ni de l’interaction des particules entre elles. Ces effets d’interaction sont bien présents
dans (III.16), mais n’apparaissent pas explicitement. Dans le chapitre suivant on va pouvoir les
identifier plus facilement [formule (IV.8)].
4
Pour une seule particule ρ0m est la densité massique dans son référentiel propre. Pour n particules il n’y a pas de
référentiel propre global, mais ρ0m est clairement invariant de Lorentz (c’est une somme de termes invariants).
5
On a n (a)
dX β ∂Uα dUα X dUα dτa (3)
∂β Tpart βα = ∂β (Jm
β β
Uα ) = Jm ∂β Uα = ρm β
= ρ m = ma δ (~r − ξ~a (t)) .
dt ∂X dt dτa dt
a=1
(a) σ σ σ
L’équation du mouvement de la particule (a) s’écrit ma dUα /dτa = qa Fασ U(a) , en écrivant U(a) dτa /dt = dξ(a) /dt
on voit que ∂β Tpart βα = Fασ ρ dX σ /dt = Fασ J σ .
17
Chapitre IV : Quantification
[Ch. IV]1 Quantification canonique en jauge de Coulomb
1.1 Notion de champ vectoriel longitudinal et transverse
Un champ vectoriel F~ (~r ) est transverse si, pour tout ~r, ∇~ · F~ = 0. Il est longitudinal si, pour tout
~ ~
~r, ∇ ∧ F = 0.
Tout champ vectoriel F~ (~r ) qui tend suffisamment rapidement vers zéro à l’infini s’écrit, de
manière unique, comme la somme d’un champ longitudinal (F~k (~r )) et d’un champ transverse
(F~⊥ (~r )). C’est la décomposition de Helmoltz1 . En utilisant Parseval-Plancherel (Z.7) on démontre
alors que Z Z Ä ä
d3 r F~ 2 = d3 r F~ 2 + F~⊥2 . k (IV.2)
R3 R3
ε0 d3 r d3 r0 ρ(~r, t)ρ(~r 0 , t)
Z Z Ä ä Z Z
3 ~2=
d rE 3 ~2+E
d r E ~2 , et 3~2=
d rE , (IV.4)
k ⊥ k
2 8πε0 |~r − ~r 0 |
2
~ 2 = 1 ε0 d3 r ∇φ
(en effet 12 ε0 d3 r E ~ = − 1 ε0 d3 r φ ∇
~ 2φ = 1
R R R R 3
k 2 2 2 d rρ φ).
1 ~ q ). On peut écrire F
Cela se démontre en passant par la transformée de Fourier spatiale F(~ ~ = F ~k + F
~⊥ où
~k = ~
F ~·~
q (F 2 ~⊥ = −~
q )/q et F q ∧ (~
q∧F~ )/q , ce qui – en utilisant (Z.6) – se traduit dans l’espace réel par
2
~ ·F
d3 r 0 ∇ ~ (~r 0 ) ~ ∧F
d3 r0 ∇ ~ (~r 0 )
ÅZ ã ÅZ ã
~ =F
F ~k + F
~⊥ , où ~k (~r ) = −∇
F ~ et ~⊥ (~r ) = ∇
F ~ ∧ . (IV.1)
4π |~r − ~r 0 | 4π |~r − ~r 0 |
Noter que la formule ci-dessus ne fonctionne pas pour un champ F~ constant dans tout l’espace que l’on peut écrire,
au choix, comme un gradient ou comme un rotationnel. Noter également que l’expression (IV.1) justifie que, par
exemple, on puisse écrire un champ de divergence nulle comme le rotationnel d’un potentiel vecteur.
18
On a également
ε0 ~ 2 d3 r d3 r0 ρ(~r, t)ρ(~r 0 , t) 1 X qa qb
Z Å ã Z X
3
d r −ρ φ + E =− = − − εcoul , (IV.5)
2 k 8πε0 |~r − ~r 0 | 4πε0 a>b |~ra − ~rb | a
a
où εcoul
a est une contribution infinie qui n’affecte pas la dynamique des particules (et bien-sûr pas
celle du champ non plus). On obtient alors :
n
ma ˙ 2 X ˙ ~ 1 X qa qb ε0
Z ï ä2 ò
X
3 ˙2
~
Ä
2 ~ ~
L= ~ra + qa~ra .A(~ra , t) − + d r A −c ∇∧A . (IV.6)
a=1
2 a 4πε0 a>b |~ra − ~rb | 2
Alors les moments conjugués sont p~a = ∂L/∂~r˙a = ma~r˙a + qa A(~ ~ ra , t) et Π(~ ~˙ = ε0 A
~ r, t) = ∂L /∂ A ~˙ =
−ε0 E~ ⊥ . Cela permet d’écrire le hamiltonien, qui n’est rien d’autre que l’énergie (III.16) exprimée
~ Π
en fonction des couples de variables conjuguées (~ra , p~a ) et (A, ~):
~2
" #
1X 1 ~2+B
Z
E= ma~r˙a2 + 3
d r ε0 E , (IV.7)
2 a 2 µ0
où i ∈ {x, y, z} représente l’une des 3 coordonnées spatiales des vecteurs considérés et la somme
P
n est une notation simplifiée pour
P
n∈Z3 [cf. la discussion de la formule (Z.11)]. Comme A(~
~ r)
~ r ) sont auto-adjoint on doit avoir
et Π(~
A( ~ † (−~kn )
~ ~kn ) = A et π~ (~kn) = π~ †(−~kn) . (IV.10)
19
Noter que la relation (IV.12) est compatible avec la jauge de Coulomb qui sécrit ~k · A~ = 0.
†
On introduit les opérateurs de création aν et d’annihilation aν (ν est une notation globale pour
n et λ)
i
def
2 Nn aν = Aλ (~kn ) +
ε0 ωn
πλ(~kn) , (IV.13)
def
où ωn = c |~kn |. On peut vérifier avec (IV.11) – en choisissant correctement la valeur pour l’instant
arbitraire de la constante de normalisation Nn – que les opérateurs aν et a†ν obéissent aux relations
de commutation
[aν , a†ν 0 ] = δν,ν 0 , [aν , a0ν ] = 0 , [a†ν , a†ν 0 ] = 0 , (IV.14)
où δν,ν 0 est une notation pour δλ,λ0 δn,n0 . Pour vérifier (IV.14) avec la bonne normalisation il suffit
de prendre Nn = [~L3 /(2ε0 ωn )]1/2 . Ensuite on suit la démarche utilisée en licence pour diagonaliser
l’oscillateur harmonique: on inverse la relation (IV.13) en résolvant le système 2 × 2 :
i i
2 Nn aν = Aλ (~kn ) +
ε0 ωn
πλ(~kn) et 2 Nn a†−ν = Aλ (~kn ) −
ε0 ωn
πλ(~kn) , (IV.15)
où l’on a utilisé (IV.10) et “−ν” est une notation pour (−nx , −ny , −nz , λ). (IV.15) conduit à
~ et B
Pour obtenir (IV.18) à partir de (IV.17) il est commode d’écrire Π ~ sous une forme qui
découle de (IV.16)
2
On utilise ~k(−n) = −~kn . Dans la formule (IV.17)
P P P
ν est une notation simplifiée pour n∈Z3 λ∈{1,2} .
20
Ensuite on utilise l’égalité de Parseval-Plancherel (Z.15) pour écrire:
~ r) = 1 1 X †~
Z X †
~ † (~r ) · Π(~
d3 r Π ~
π (~kn ) · ~
π (~kn ) = 3 πλ (kn )πλ (~kn )
3
L n L ν
[0,L]3
(IV.20)
1 X
ε0 ωn Nn 2 a†ν − a−ν aν − a†−ν ,
Ä äÄ ä
= 3
L ν
et3
~ r) = 1 ~ ~kn ) = 1
Z
~ † (~r ) · B(~ ~ † (~kn ) · B( |~kn |2 Nn2 a†ν + a−ν aν + a†−ν .
X X Ä äÄ ä
d3 r B 3
B 3
(IV.21)
[0,L]3 L n L ν
On a alors4
~ † (~r ) · Π(~
~ r ) ε0 c2
!
Π
Z
He.m = 3
d r + ~ † (~r ) · B(~
B ~ r)
[0,L]3 2ε0 2
X ~ωn îÄ
a†ν − a−ν aν − a†−ν + a†ν + a−ν aν + a†−ν
äÄ ä Ä äÄ äó
= (IV.22)
ν 4
X ~ωn î ó X ~ωn î
a†ν aν + a−ν a†−ν = a†ν aν + aν a†ν = ~ωn a†ν aν + 21 ,
ó X î ó
=
ν 2 2 ν ν
L’espace des états du champ est le produit tensoriel des espaces associés à chacun des modes
propres du champ. Le fondamental du champ peut être noté |0i = |01 . . . 0ν . . .i. Les états propres
sont de la forme (cf. le cas de l’oscillateur harmonique dans votre cours de L3)
4
La dernière égalité de (IV.22) est obtenue en utilisant la relation (IV.14) qui donne: aν a†ν = 1 + a†ν aν .
21
φe (~r, t) + φ(~r, t). L’indice “e” est pour “extérieur”. Le champ sans indice est celui qu’on quantifie
en jauge de Coulomb5 . On a alors pour l’opérateur impulsion
~ e (~ra , t), cet hamiltonien peut être séparé en 3 termes, HP,e , He.m et
En définissant p~e,a = p~a − qa A
HI . Le premier décrit des particules évoluant dans un champ extérieur:
X 1 1 X qa qb X
HP,e = pe,a )2 +
(~ + qa φe (~ra , t) . (IV.26)
a 2ma 4πε0 a>b |~ra − ~rb | a
On peut remarquer qu’il est commode de traiter le champ extérieur également en jauge de Coulomb,
car dans ce cas φe ≡ 0 puisqu’on peut clairement négliger l’interaction électrostatique entre les
électrons du système et les charges créant φe .
La deuxième contribution à (IV.25) est le hamiltonien He.m du champ électromagnétique (IV.18),
et la suivante contient tous les termes restants: c’est le terme HI qui se met sous la forme
X qa X qa2
HI = W + W 0 avec W =− ~ ra )
p~e,a · A(~ et W 0 = ~ 2 (~ra ) .
A (IV.27)
a ma a 2ma
22
Dans ces deux configurations (section 2.2 ou L3) on traite W + W 0 (ou We + We0 ) comme une
perturbation. Mais alors, en ce qui concerne les ordres de grandeurs on a (formule valable dans
tous les cas, c.a.d. avec ou sans incide “e”):
W0 q 2 A2 /m q p A/m W
≈ ≈ 2 ≈ 1. (IV.28)
W q p A/m p /m HP
Donc si l’on travaille au premier ordre des perturbations il suffit de considérer seulement l’effet de
W (ou de We le cas échéant) en négligeant W 0 (ou We0 ).
Il y a également une autre approximation très naturelle: les longueurs d’onde du rayonnement
correspondant à une transition atomique sont typiquement6 λ = 2π~c/Etransi ∼ 104 Å alors que
l’extension du nuage électronique est de l’ordre du rayon de Bohr, c.a.d. 0.5 Å. On peut donc faire
~ ra ) = A(
l’approximation dipolaire électrique: A(~ ~ ~0 ) et A
~ e (~ra , t) = A(
~ ~0, t).
Ici on étudie la désexcitation de l’atome par émission d’un photon. On calcule le taux de
transition d’un état initial |ϕi i = |a, 0i où l’électron est dans un état excité ( repéré par a) et
le champ electromagnétique est dans son état fondamental (le “vide de photons”) vers un état
|ϕf i = |b, 1ν i. La formule (Z.36) nous donne
2π
Γi→f = |hϕf |W |ϕi i|2 δ(Ef − Ei ) , (IV.29)
~
q ~ ~
où ici W = − m A(0) · p~. On obtient pour le taux de transition total (obtenu en sommant sur les
états de photons)
X q 2 (Ea − Eb )3
Γa→b = Γi→f = 4 c3
|~rba |2 , (IV.30)
ν 3πε0 ~
où ~rba = hb|~r |ai. Démonstration de (IV.30). Il faut d’abord évaluer l’élément de matrice hϕf |W |ϕi i =
q ~ ~0 )|0i·hb|~
−m h1ν |A( p |ai. En utilisant le fait que [Hel , ~r ] = −i ~ p~/m on obtient hb|~
p |ai = −i m (Ea −
1/2
~ ~
Eb ) ~rba /~. On a également h1ν |A(0)|0i = ~/(2ε0 L ωn )3 ~λ , d’où
πq 2 (Ea − Eb )2
(~rba · ~λ )2 δ Eb + ~ωn − Ea .
Γi→f = 3 2
ε0 L ~ ωn
Ensuite la somme sur ν dans (IV.30) est effectuée avec la règle ν = n λ = (L/2π)3 d3 k λ
P P P R P
[cf. section 1.3 et formule (Z.14)]. On évalue l’intégrale sur les vecteurs d’onde en coordonnées
6
En utilisant Etransi = hν ∼ 1 eV et ~ c ' 200 MeV.fm.
23
~ on a
sphériques. On obtient la formule (IV.30) en remarquant que pour tout vecteur V
Z π
8π 2
Z Z
~ · ~λ )2 = ~ · k̂)2 ] = 2πV 2
X
2 2 2
d Ωk (V d Ωk [V − (V dθ sin θ (1 − cos2 θ) = V .
λ 0 3
7
Il faut évaluer ~rab = h2, 1, 0|~r |1, 0, 0i où le ket |N, l, mi s’écrit en représentation ~r : Rn,l (r)Ylm (θ, ϕ) où n = N − l.
Il est clair que h2, 1, 0|x |1, 0, 0i = 0 = h2, 1, 0|y |1, 0, 0i. Il reste à évaluer
Z ∞ Z
2
h2, 1, 0|z |1, 0, 0i = r drR1,1 (r) rR1,0 (r) d2 Ω Y10 (Ω) cos θ Y00 (Ω) . (IV.31)
0
−3/2
Les expressions explicites des fonctions entrant dans cette intégrale sont R1,0 (r) = 2 aR0 exp(−r/a0 ), R1,1 (r) =
−3/2
√ √ p ∞ 4
(2 a0 ) (r/ 3a0 ) exp(−r/2a0 ), Y0 (Ω) = 1/ 4π, Y1 (Ω) = 3/4π cos θ. Pour β > 0 0 x exp(−βx)dx = 24 β −5
0 0
√
et l’intégrale sur r dans (IV.31) vaut a0 28 /(34 6). Celle sur les angles solides vaut 3−1/2 et finalement
28
~rab = √ a0 ~ez . (IV.32)
35 2
24
Chapitre Z : Rappels
[Ch. Z]1 Rappels de mathématique
• Pour une fonction continue f qui n’a qu’un seul zéro (soit a) on a
δ(x − a)
δ[f (x)] = . (Z.1)
|f 0 (a)|
Pour démontrer ce résultat il faut montrer que K = R g(x)δ[f (x)]dx = g(a)/|f 0 (a)| Rpour toute fonc-
R
tion g assez régulière en a. D’après les propriétés de la distribution de Dirac K = I g(x)δ[f (x)]dx
où I est un intervalle comprenant a. On le choisit assez petit pour que f soit strictement monotone
sur I. On peut alors faire le changement de variable y = f (x), dy = |f 0 (x)|dx et on note J = f (I).
Alors K = J g[f −1 (y)]δ(y)dy/|f 0 (f −1 (y))| = g[f −1 (0)]/|f 0 (f −1 (0))| = g(a)/|f 0 (a)|.
R
• Pour x et a ∈ R Z
dk exp{±ik(x − a)} = 2 π δ(x − a) . (Z.2)
R
Cela se voit rapidement en disant que la transformée de Fourier de δ(x − a) est exp{−ika}. On
peut obtenir une démonstration relativement simple de (Z.2) en discrétisant l’espace puis en faisant
tendre le pas de discrétisation vers 0 [cf. discussion après la formule (Z.13)].
• Pour x ∈ R
dk
Z
def
f (x) = exp{ikx} = i π sgn (x) . (Z.3)
R k
En effet, il est clair d’après (Z.2) que f 0 (x)
= 2i π δ(x) et donc f (x) = 2i π Θ(x) + C ste , où Θ est
la fonction de Heaviside. Si on arrive à donner un sens à f , f (x) sera clairement imaginaire, en
utilisant f (−x) = f ∗ (x) on voit que C ste = −iπ, d’où le résultat.
• Pour α ∈ R
dx
Z
def
I(α) = sin2 (αx) = π |α| . (Z.4)
R x2
I 0 (α) = R dx sin(2αx)/x. D’après (Z.3) cette dernière intégrale vaut π sgn (α). Pour arriver au
R
résultat (Z.4) on prend une primitive dans chacune des régions α < 0 et α > 0 et on détermine les
constantes d’intégration par I(0) = 0.
• Transformées de Fourier spatiales:
d3 k
Z Z
~ ~
F (~r ) = F(~k ) eik.~r , F(~k ) = d3 r F (~r ) e−ik.~r . (Z.5)
R3 (2π)3 R3
Voici une petite liste de transformées F (~r ) δ (3) (~r − ~r0 ) 1/r ~r/r3
de Fourier utiles pour le cours : (Z.6)
F(~k ) exp{−i~k.~r0 } 4π/k 2 −4iπ~k/k 2
d3 k 4π ~ r}.
R
La première est évidente, la seconde se démontre comme suit: soit J = R3 (2π) 3 k 2 exp{ik.~
L’intégrale sur les angles se fait sans difficulté [elle correspond aux calculs (Z.9) ci-dessous : J =
25
1 dk +∗
R
4 π g(~r, z0 = 0)] et on obtient J = iπr R k exp(ikr) (où r ∈ R ). Le reste découle immédiatement
de (Z.3) qui permet de montrer que J = 1/r. Pour la troisième colonne de (Z.6) on dérive par
d3 k 4π ~ r} = −∂i (1/r) =
R
rapport à xi la relation J = 1/r, cela donne −∂J/∂xi = R3 (2π) 3 k 2 (−iki ) exp{ik.~
xi /r3 .
1
= 4 π δ (3) (~r ). Cela se voit
Au passage, la deuxième relation de (Z.6) permet de démontrer que −∆ r
facilement en passant par les transformées de Fourier.
• On a la formule de Parseval-Plancherel
d3 k
Z Z
d3 r F ∗ (~r ) G(~r ) = F ∗ (~k ) G(~k ) . (Z.7)
R3 R3 (2π)3
26
toute fonction F (~r ) peut être décomposée sur la base des exp{i~kn .~r } où n est une notation pour
(nx , ny , nz ) et les ~kn sont de la forme (2πnx /L, 2πny /L, 2πnz /L) :
1 X ~
Z
F (~r ) = F(kn ) exp{i~kn .~r } , avec F(~kn ) = d3 r F (~r ) exp{−i~kn .~r } . (Z.11)
L3 n V
Dans la première égalité de (Z.11) la somme sur n est une somme sur (nx , ny , nz ) ∈ Z3 . La
première égalité doit être considérée comme une définition de F(~kn ). La seconde égalité découle
de la première et de la formule (facile à vérifier)
Z
d3 r exp{i(~kn − ~km ).~r } = L3 δn,m . (Z.12)
V
Ainsi, en prenant F (~r ) = δ (3) (~r − ~a ) on obtient grâce à (Z.11) F(~kn ) = exp{−i~kn .~a } et
1 X
δ (3) (~r − ~a ) = exp{i~kn .(~r − ~a )} , (Z.13)
L3 n
(cette identification correspond exactement à identifier l’intégrale avec la somme de Riemann as-
sociée). La formule (Z.11) devient alors identique à (Z.5). Dans la limite continue, le passage
d’une somme discrète à une intégrale permet le passage L3 δn,m → (2π)3 δ (3) (~kn − ~km ) et (Z.12) est
également un résultat attendu: c’est la version tri-dimensionnelle de (Z.2).
Enfin Parseval-Placherel s’écrit sous forme discrète :
1 X ∗~
Z
d3 r F ∗ (~r ) G(~r ) = 3 F (kn ) G(~kn ) , (Z.15)
V L n
27
[Ch. Z]2 Principe variationnel en mécanique classique
Soit un système classique à n degré de libertés décrits par les coordonnées généralisées q1 ... qn
dont la dynamique est régie par un lagrangien L(q1 , q̇1 , ..., qn , q̇n , t). Pour faire simple on va se
limiter dans les calculs au cas à un degré de liberté mais toutes les équations obtenues ci-dessous
se généralisent immédiatement au cas n > 1.
On veut déterminer la loi horaire q(t) qui décrit un mouvement partant de q0 à l’instant
R t1
t0 et
arrivant en q1 à l’instant t1 , en imposant que ce soit la loi qui extrémise l’action S = t0 L dt.
Considérons une petite modification de la loi horaire q(t) → q(t) + δq(t) qui induit une modi-
fication des vitesses q̇(t) → q̇(t) + δ q̇(t) et calculons la variation correspondante δS de l’action :
Z t1 ß Z t1 ß
∂L ∂L ∂L d ∂L
™ ï ò™
δS = δq + δ q̇ dt = − δq dt . (Z.20)
t0 ∂q ∂ q̇ t0 ∂q dt ∂ q̇
Dans le membre de droite on a effectué une intégration par parties et on s’est aperçu que le terme
tout intégré est nul à cause de la règle que l’on s’est fixée (départ de q0 à t0 et arrivée en q1 à t1 )
qui impose δq(t0 ) = 0 = δq(t1 ).
Pour que l’action soit extrémale autour d’une certaine loi horaire, il faut que pour toutes les
variations autour de cette loi (c.a.d. pour tous les δq(t)) on ait δS = 0 ce qui impose que le terme
entre crochets dans le membre de gauche de (Z.20) soit nul. C’est l’équation de Lagrange :
∂L d ∂L
ï ò
= . (Z.21)
∂q dt ∂ q̇
Lorsque L = m 2
2 q̇ − U (q) on retrouve bien la relation fondamentale de la dynamique : mq̈ = −∂q U .
Lorsque le lagrangien ne dépend pas explicitement du temps [c.a.d. L = L(q, q̇,×)]
t alors l’énergie
def
E = pq̇ − L est une constante du mouvement (où p = ∂L/∂ q̇ est l’impulsion généralisée). Avec le
p2
type de lagrangien donné trois lignes plus haut, p = mq̇ et E = 2m + U (q).
dNcol
= σ Jinc . (Z.22)
dt
28
σ est la section efficace de collision, [σ] = L2 . Si les particules incidentes sont ponctuelles, et si
on a une interaction de contact comme dans le schéma ci-dessus, alors σ est l’aire de la projection
de la cible sur un plan perpendiculaire à J~inc , d’où le nom de section efficace. Le schéma ci-dessus
illustre la notion avec l’exemple simple d’une interaction de contact sur une cible étendue. mais on
peut également travailler avec une interaction à portée finie sur une cible ponctuelle.
d2 σ/d2 Ω est appelée section efficace différentielle. Son intégrale sur les angles solides vaut
bien-sûr σ. En comparant avec (Z.23) on a
29
3.2 Diffusion d’une onde
Il suffit d’adapter les définitions de la section précédente. On ne parle plus ici de particules inci-
dentes ou diffusées mais d’énergie incidente ou rayonnée, ainsi
où, compte tenu de la condition initiale, cn (t = 0) = δi,n . À l’ordre zéro en W (t) il est clair que
(0) (0) (1)
cn (t) = δn,i exp{−i En t/~}. À l’ordre suivant on a cn (t) = cn (t) + cn (t) avec :
−iEi t/~
X
i ~ ċ(1) (1)
n (t) = En cn (t) + hϕn |W (t)| ϕm ic(0) (1)
m (t) = En cn (t) + hϕn |W (t)| ϕi i e . (Z.28)
m
C’est une équation différentielle linéaire du 1er ordre, à coefficients constants et avec second membre.
(1)
La solution en est (la condition initiale est cn (0) = 0)
Z t
i 0
c(1)
n (t) = − e−iEn t/~ dt0 hϕn |W (t0 )|ϕi i ei(En −Ei )t /~ . (Z.29)
~ 0
On considère désormais le cas particulier W (t) = W0 cos(Ωt).1 Pour effectuer l’intégration sur t0
dans (Z.29) on écrit alors
Z t Z t
0 1 (+) t0 /~ (−) t0 /~
dt0 cos(Ωt0 )ei(En −Ei )t /~ = dt0 eiE + eiE , (Z.30)
0 2 0
1
W0 est un opérateur. On peut se restreindre à Ω ≥ 0. Il est possible que Ω soit nul, auquel cas la perturbation
est indépendante du temps, mais même dans ce cas on choisit de s’intéresser à la probabilité de transition vers un
état |ϕn i après un temps t (et non à l’expression approchée des états propres de H).
30
où E (±) = En − Ei ± ~Ω. Cela donne (on se place désormais dans le cas n 6= i et on rappelle que
(0)
cn6=i (t) = 0)
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