Resume Droit Des Assurances

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 25

KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

I. Introduction

A. Essence de l’assurance

Trois mots définissent l’assurance. Tout d’abord un sentiment, on a besoin de se sentir en sécurité. Une institution car on
doit téléphoner à l’assurance lorsque quelque chose ne va pas. Et pour finir, un contrat vu que l’on doit forcément en
passer un pour être assuré.

Besoin de prévoyance
o Prévention : éviter la survenance du risque
o Compensation : en limiter les conséquences
Technique d’assurance
o Mutualité
o Calcul de probabilité
o Sélection des risques
Constitution de capitaux importants pour l’économie : placements, constitution et gestion de parcs immobiliers,
crédits
Présence internationale croissante

B. Technique d’assurance

Concrètement la technique d’assurance est la manière avec laquelle l’assurance est concrétisée. C’est une méthode que
met en place l’assureur pour s’assurer que l’assuré est assuré.

Technique de solidarité par la mutualité, est une technique fondamentale de la technique d’assurance, c’est une forme de
solidarité, c’est une communauté de risques qui se garantissent les mêmes avantages, ils partagent les conséquences des
risques. Les risques ne se produisent pas chez tout le monde. Le financement est sous forme de cotisations. La mutualité
répartit les risques entre tous les membres. C’est l’assureur qui gère la mutualité, les membres ne sont pas en contact.
L’assureur indemnise les sinistres avec les primes qu’il reçoit des assurés.

La gestion de la mutualité :

Le calcul des probabilités et la loi des grands nombres


La détermination de la valeur de la prestation de l’assureur
La sélection des risques

La théorie du calcul des probabilités est attribuée à Blaise Pascal, apparition des tables de mortalités au XVII ème siècle.
Premier traité d’actuariat en 1771 par Richard Price qui aura une grande influence sur les compagnies d’assurance.
L’assureur doit déterminer les risques, il ne peut pas savoir quels sont les risques par assureur ça peut être le plus bas
comme le plus haut. Les sciences actuarielles se rapprochent des maths, c’est également un calcul des probabilités.

On doit la loi des grands nombres à Jacques Bemoulli qui est un mathématicien suisse. Le principe est que si on lance un dé
une fois, on a une chance sur six qu’un chiffre donné sorte. Et plus on lance de fois le dé, plus les nombres de fois que
chaque chiffre sortira seront homogènes et on pourra déterminer la probabilité qu’un nombre donné sorte.
La loi des grands nombres détermine la valeur de la prestation de l’assureur. C’est sur ce principe qu’on peut estimer la
survenance des sinistres et leurs coûts moyens. Le prix de la prestation ne peut être connue qu’à posteriori.

L’assureur détermine la prestation en observant les statistiques, la fréquence et le coût des sinistres passés pour ensuite
établir une projection future et des prévisions fondées sur le calcul des probabilités.
Afin d’obtenir un résultat fiable, les statistiques doivent porter sur une multitude de cas, plus il y a de cas plus le calcul de
probabilités est exact. Et il faut recenser des risques homogènes qualitativement et quantitativement.

Homogénéité qualitative
On ne doit pas mélanger les risques, il faut différencier toutes les situations de risques. Par exemple, on ne pourra pas
comparer un incendie dans un bâtiment industriel et un ménage privé.
Homogénéité quantitative
Il faut exclure les sinistres d’ampleur de la statistique. Par exemple une très grosse grêle est exclue des statistiques car sinon
elle monterait les primes de façon injustifiée.

Sélection des risques


KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
Sur la base des règles citées, l’assureur doit organiser la mutualité, grouper les affaires en fonction des risques, fixer la
prime adaptée à chaque et pouvoir poursuivre ses observations statistiques.
Plus le nombre d’assuré est grand, mieux la charge des sinistres est répartie. Certains risques pourraient frapper l’ensemble
des assurés comme une guerre ou une catastrophe naturelle, ce qui mettrait en péril l’équilibre financier. C’est pourquoi
certains risques sont inassurables.

La technique d’assurance à deux effets positifs sur l’intérêt général :

La fixation de la valeur de la prestation de l’assureur en fonction du risque motive l’assuré à prendre des mesures
visant à réduire ce dernier ou ses conséquences (ex: alarme effraction, protection incendie)
Par son activité l’assureur garantit une information sur les risques et la nécessité de s’en protéger

C. Contexte historique

Jusqu’au XVIIIème siècle, société agricole donc solidarité plutôt au sein de la famille. Ensuite allongement de l’espérance de
vie, urbanisation et individualisme. Le cercle familial est réduit à celui fondé à chaque nouveau mariage. XIX ème siècle,
révolution industrielle, poursuite de l’urbanisation. Le salaire est la principale ressource familiale et il y a une perte de la
protection contre les aléas de la vie.

Au XXème siècle, deux guerres mondiales, baisse de la natalité et allongement de l’espérance de vie. Urbanisation
croissante.
Le besoin de se prémunir est aussi ancien que l’humanité. Régimes de compensation exprimés en argent des risques dans
l’Antiquité et au Moyen-Age.

Exemple de dispositions 

«Si une caravane est attaquée, le dommage doit être assumé par l’ensemble des participants au voyage»
«Si un voleur ne peut être appréhendé, la communauté sur le territoire de laquelle le délit a été commis et son
chef doivent dédommager la victime»

Développement dès la renaissance. Il y a une possibilité pour l’armateur de transférer à un tiers le risque lié au capital et à
la marchandise transportée. La première police d’assurance connue était à Gênes en 1347. C’est aussi à ce moment que les
probabilités et statistiques se développent et les premières conditions générales.

En Suisse, c’est aux XIXème qu’apparaissent les premières institutions privées. Mais elles n’avaient pas bonne réputation,
faillites, solvabilité pas toujours garantie, etc.

Art. 34 al. 2 de la Constitution fédérale de 1874


Compétence de la Confédération de légiférer en matière de surveillance des assurances privées.
Buts principaux
Veiller aux solidités financière des entreprises d’assurance et à ce que les primes ne soient ni trop élevées ni trop
basses.

Loi sur la surveillance des assurances du 25 juin 1885 (LSA)

Art. 64 de la Constitution fédérale de 1874


Compétence de la Confédération de légiférer en matière de droit privé.
Loi sur le contrat d’assurance du 2 avril 1908 (LCA RS 221.229.1), entrée en vigueur 1 er janvier 1910

Après la première guerre mondiale, les sociétés d’assurance allemandes n’ont pas pu faire face à l’effondrement de la
monnaie en Allemagne. Les sociétés suisses d’assurances ont alors dû éponger une partie des pertes. Ce fut une période
faste pour la Suisse, les assurances diversifient leurs activités et leurs produits.
Cependant, après la crise des années 90, les assurances doivent se restructurer et trouver de nouvelles synergies et
fusionnent.

Changements au niveau de la loi :

Révisions totales de la LSA les 23 juin 1978 et 17 décembre 2004


La LSA de 2004 (RS 961.01), actuellement en vigueur l’est depuis le 1 er janvier 2006
Processus de révision de la LCA en deux temps
Révision partielle du 17 décembre 2004, entrée en vigueur le 1 er janvier 2006 pour une part et le 1er janvier
2007 pour le reste
Révision totale en cours

Evolutions importantes depuis 25 ans:


KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

Forte influence du droit européen


Décartellisation de l’assurance chose (31.01.89)
Accord CH-CEE sur l’assurance directe (01.01.93)
Libéralisation de l’assurance véhicules à moteur (31.12.93)
Nouveautés introduites lors de la révision partielle de 2004 (entrée en vigueur le 01.01.06):
Devoir d’information et de déclaration
Surveillance des intermédiaires
Libéralisation de l’assurance véhicules à moteur (31.12.93)

Les facteurs socio-politiques influencent beaucoup les assurances privées :

Saturation du système d’assurances sociales


Augmentation des risques, notamment en raison des nouvelles techniques et parallèlement, acceptation moindre
de l’exposition aux risques
Développement de la protection des consommateurs

D. Sources du droit des assurances privées

Les principales sont :

Codes des obligations


Code civil
Loi sur la circulation routière
Contrat
o Conditions générales
o Conditions particulières
Jurisprudence
Convention de Lugano

II. Impact économique des assurances privées

207 compagnies en Suisse dont 161 en Suisse et 46 à l’étranger. Paradoxalement le total des primes s’élève à 58.9 milliards
en Suisse et 119.8 à l’étranger.

Les assureurs privés en tant que :

Employeurs
Investisseurs
Contribuables
Participants à la balance des paiements

Les assureurs privés en tant qu’employeurs représentent plus de 100'000 collaborateurs donc le tiers en Suisse et le reste à
l’étranger.
En tant qu’investisseurs, les actifs placés par les compagnies d’assurances sont investis par exemple sous forme de papiers-
valeurs, dans l’immobilier et par l’octroi d’hypothèques. Les actifs placés sont des réserves pour les assurés.

En tant que contribuables, les compagnies paient des impôts sur leur bénéfice et encaissent le droit de timbre et agissent
en qualité d’agentes du fisc. Ce droit de timbre est un impôt prélevé par la confédération sur des transactions particulières
en particulier l’émission et le commerce de titres ainsi que les paiements des primes d’assurance comme la RC, la casco,
l’assurance ménage, et l’assurance-incendie.

Droit de timbre sur les primes d’assurances :

Base : montant de la prime d’assurance


Taux : en principe à 5%
Assujetti : assureur suisse

Exonérations : les assurances de personnes périodiques comme les assurances vie, assurances maladie, assurances-
accidents, etc.

En tant que participant à la balance des paiements, plus de la moitié des recettes de prime des assureurs suisses
proviennent de l’étranger. L’assurance suisse est un bon produit d’exportation. Les indemnités versées par les assureurs
sont injectées dans l’économie, notamment en réparant les dégâts causés par les sinistres, ce qui crée des valeurs et
augmente le PIB.
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

A. Définition de l’assurance

Il n’y a pas de définition légale. Ce sont la doctrine et la jurisprudence qui la définissent.

Alfred Manes la définit comme suit : "l'assurance est la couverture mutuelle d'un besoin d'argent aléatoire mais estimable
d'avance dont sont menacés d'égale manière une multitude d'entités économiques"

Couverture mutuelle : Solidarité et réciprocité entre tous les membres de la communauté de risques.
Besoin d’argent : la survenance d’un dommage doit occasionner un besoin d’argent – l’indemnisation ne doit pas
aboutir à un enrichissement !
Aléatoire : la survenance de l’événement redouté doit être fortuite, due au hasard. Ce caractère est très
important, ça veut dire qu’il doit y avoir un risque mais que l’événement ne doit pas arriver avec certitude. On ne
peut pas contracter sur quelque chose qui est déjà endommagé.
Estimation anticipée : L’événement redouté, bien qu'aléatoire pour un individu, doit pouvoir être estimé quant à
sa fréquence, son intensité et son coût moyen pour l'ensemble de la communauté de risques.
Menace égale : tous les membres doivent être exposés au même danger.

Eléments supplémentaires :

Organisation : la communauté de risque doit être organisée (par l’assureur) les dépenses et les recettes doivent
s’équilibrer et les contrats définissent les droits et obligations de chacun.
Prime : prestation du preneur d’assurance
Caractère autonome : Tel n’est pas le cas des actes juridiques qui prévoient, en tant qu’obligation accessoire, une
forme d’indemnisation en cas de dommage.
o Exemple : contrat de vente dont la garantie va au-delà des obligations légales, transporteur qui garantit
son partenaire contractuel contre la perte ou l’endommagement de la marchandise transportée.

Définition par la doctrine : « Convention par laquelle, en contrepartie d’une prime, l’assureur s’engage à garantir le
souscripteur en cas de réalisation d’un risque aléatoire prévu au contrat. »

Eléments spécifiques :

Risque
Prime
Prestation de l’assureur en cas de sinistre

Le contrat d’assurance n’est pas un pari. On doit faire des prévisions statistiques et mathématiques mais ce n’est pas dû au
hasard. Quand on conclue un contrat d’assurance l’assureur devrait connaître le risque qu’on représente.

B. Délimitations et distinctions

Les assurances privées sont quasiment tout le temps des compléments aux assurances sociales.

Assurances sociales – Assurances privées


Assurances obligatoires – Assurances facultatives
Assurances individuelles - Assurances collectives
Assurances de somme – Assurances de dommage
Assurances de choses – Assurances de personnes – Assurances de patrimoine
Assurances pour propre compte – Assurances pour compte d’autrui

Assurances sociales – Assurances privées


L’assurance sociale veut que toute la population ait un standard de vie décente. C’est en Allemagne que ce concept est
apparu, il faut que les personnes modestes puissent jouir d’une certaine protection.

Les fonctions prises en charge par les assurances sociales sont :

Garantie des soins médicaux et protection de la santé


KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
Garantie d’un revenu social de compensation (charge familiale et revenu social
minimum)
Garantie d’un revenu social de substitution (garantie de niveau de vie antérieure)
Protection contre le chômage et aide à la formation

Distinctions :

Dans les assurances sociales, les droits et les obligations sont régis par la législation sur le financement et les
prestations. Dans les assurances privées, tout est défini par le contrat.
Dans les assurances sociales, la procédure administrative est applicable en cas de contentieux tandis que dans les
assurances privées c’est la procédure civile.
Les assurances sociales sont gérées par des institutions publiques, les assurances privées par des entreprises
visant le profit.

Les assureurs privés peuvent être amenées à pratiquer l’assurance sociale - comme par exemple la LAA en dehors
du monopole de la SUVA – sans but lucratif.

En ce moment, le sujet de la caisse-maladie fait débat. Est-ce que l’assurance de base est un appel pour les assurances
complémentaires ? Comme par exemple les fabricants qui vendent des imprimantes bon marchées pour se rattraper sur les
cartouches qui sont très chères. Malgré tout, chacun est libre de contracter une complémentaire auprès d’une autre caisse
mais c’est rare car souvent ça fait plus de paperasse pour les gens. Un autre avantage pour les assureurs c’est qu’avec un
assuré qui a une assurance de base ils peuvent plus facilement cibler leurs besoins pour les complémentaires.

L’assurance RC est privée mais elle a des caractéristiques des assurances sociales, la volonté de protéger les
victimes
o Développement au XIXème siècle suite à l’évolution des moyens de transports. -> La responsabilité fondée
sur le risque remplace la responsabilité pour faute.
o 1875 : loi sur la responsabilité des chemins de fer, ensuite textes concernant les dommages aux ouvriers
dans les fabriques.
Adoption de la loi sur l’assurance maladie et accident en 1911.
Poursuite du développement de responsabilités causales et de la RC
Renforcement du phénomène par l’arrivée de l’automobile
Transfert de responsabilité vers l’assureur
Reconnaissance de nouvelles responsabilités -> volonté de protéger les victimes et donc nouveaux marchés pour
les assureurs.
Les juges admettent plus facilement la responsabilité si l’auteur est assuré
Instauration d’obligations d’assurance dans certains cas par exemple lorsqu’on a un véhicule à moteur
Transfert du poids de la déresponsabilisation vers l’assureur ? A cause des assurances parfois il y a des abus. C’est
pourquoi le droit pénal s’est renforcé

Assurances facultatives – Assurances obligatoires


Principe de liberté contractuelle s’applique dans le droit des assurances
o Liberté de contracter
o Liberté de choisir son partenaire
o Liberté de choisir la forme et la fin du contrat
Applicable en principe au contrat d’assurance
Assurances en principe facultatives

Limite à la liberté contractuelle dans certains domaines comme pour protéger les victimes, par exemple dans les assurances
sociales. Etant automobiliste on représente un risque.

Assurances privées : responsabilités causales aggravées avec obligation d’assurance. Le fait de pratiquer une activité
représente toujours un risque.

Assurance de somme – Assurance de dommage


Dans l’assurance de dommage le but est d’indemniser un dommage effectif, comme par exemple le paiement des frais de
remise en état d’une voiture endommagé ou remboursement de la contre-valeur d’un objet volet. Le bénéficiaire ne peut
pas se retrouver enrichi. (Règles sur la sur assurance et la double assurance Art. 51 à 53 LCA) Dans l’assurance de somme on
détermine dans le contrat que si un événement survient, l’assureur va verser une somme déjà définie comme par exemple
une indemnité journalière en cas d’hospitalisation.

Assurances individuelles – Assurances collectives


L’assurance individuelle couvre une seule personne ou une seule chose, comme par exemple assurance vie ou assurance
accident.
L’assurance collective couvre plusieurs personnes ou plusieurs choses comme par exemple l’assurance accident maladie
conclue par un employeur au profit de ses employés, l’assurance ménage qui couvre l’ensemble des choses dans un
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
ménage ou alors la RC véhicule qui couvre le détenteur et les personnes dont il est responsable. Si on prête sa voiture à
quelqu’un et qu’il fait un accident en tant que détenteur on est assuré.
Dans cette assurance il n’est pas nécessaire de mentionner individuellement les personnes et les choses. La personne ou la
chose assurée doit être déterminable au moment de la survenance d’un cas d’assurance comme par exemple une personne
accidentée employée de l’entreprise ou la chose endommagée appartenant au ménage.
Assurance collective = entité notamment en ce qui concerne sa conclusion et sa résiliation. On ne peut pas faire des
résiliations partielles.

Assurances pour propre compte – Assurances pour compte d’autrui


Dans l’assurance pour propre compte, le preneur fait assurer sa propre personne et son propre patrimoine, dans
l’assurance pour compte d’autrui, le preneur fait assurer la personne ou le patrimoine de tiers, c’est lui qui est assuré.

Assurances de choses – Assurances de personnes – Assurances de patrimoine


L’assurance de choses assure des objets matériels contre le vol, la destruction...
o Exemple : voiture, bâtiment, machines...
L’assurance de patrimoine protège les personnes physiques ou morales contre une perte de patrimoine résultant
d’un dommage causé par des tiers.
o Exemple : Un accident de la circulation entraîne généralement des dommages à des choses et des
personnes tierces. C’est l’assurance responsabilité civile qui couvre ces dommages. Le patrimoine de la
personne qui a causé l’accident est ainsi protégé.
L’assurance de personnes permet aux personnes de faire face aux conséquences financières d’une maladie, d’un
accouchement ou d’un accident. Elle fournit des prestations en espèces (remboursement de factures de médecin,
versement d’indemnités, etc.)

III. Entreprises d’assurance, surveillance des assurances privées, intermédiaires


(agents, courtiers)

A. Entreprise d’assurance

L’assurance est la partie au contrat qui s’engage à fournir la prestation lors de la survenance d’un cas d’un cas d’assurance.
Sa forme juridique (art. 7 LSA) peut être en société anonyme, coopérative MAIS ça ne peut pas être une personne
physique, associations, sociétés en nom collectif, société en commandite ou encore société à responsabilité limitée ! Le but
de ces restrictions est de garantir la pérennité des entreprises d’assurance.

Exemples de forme juridique :

Helvetia Holding AG
o Helvetia Schweizerische Lebensversicherungs-gesellschaf AG
o Helvetia Schweizerische Versicherungsgesallchaft AG
Mobilière Suisse Société coopérative
o Mobilière Suisse Holding
 Mobilière Suisse Société d’assurances SA
 Mobilière Suisse Société d’assurances sur la vie SA
 Protekta Assurance de protection juridique SA

Suivant leur importance elles peuvent comprendre :

Des directions régionales


Des sous-directions
Des succursales

Services qui composent une entreprise d’assurance

Service externe
o Lien entre l’assureur et ses clients
o Conseillers à la clientèle, agents
Service interne
o Comprend toutes les tâches qui ne relèvent pas du service externe, y compris le service des sinistres

Service externe
o Conseil aux clients
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
 Assistance aux clients
 Acquisition de nouveaux clients
 Représentation de l’entreprise
 Souvent tâches dans la gestion du portefeuille
o Agents
 Autres canaux de vente comme Internet

Suivant l’envergure et la stratégie de la compagnie d’assurance, le service externe sera divisé en agences générales qui
peuvent revêtir deux statuts distincts :
Agence générale en régie
Agence générale indépendante

Exemple :

Agence général en régie : il va gérer les agences de Suisses avec ses propres collaborateurs. Par exemple la Zurich
assurance décide d’ouvrir une agence à Neuchâtel, donc ils ouvrent une agence ils louent des locaux tout ça mais
l’agence n’a pas de risque économique car ce n’est qu’un employé de la Zurich Assurance

Agence générale indépendante : Generali a Neuchâtel par exemple, c’est une personne indépendante qui a un
contrat d’agence avec Generali et la seule chose qu’il n’est pas à la charge de l’indépendant c’est le
remboursement des cas d’assurance. Il ne vit que des commissions il n’a pas de salaire fixe. Il assume toutes les
autres charges, par exemple le salaire de ses employés...

Agence générale en régie


o Agent général et personnel sont liés à la direction par un contrat de travail
o Tous les frais de l’agence générale sont supportés par la société

Agence générale indépendante


o Agent général d’une agence indépendante = chef d’entreprise
o Contrat d’agence (art 48a CO)
o Sauf le paiement des sinistres, l’agent général indépendant supporte l’ensemble des frais de l’agence
o Pas de salaire fixe
o Commission d’acquisition et d’encaissement au moyen desquels il doit rémunérer ses collaborateurs et
subvenir aux dépenses de l’agence

Service interne
o Direction
o Comptabilité/controlling
o Informatique
o Personnel/formation
o Développement des produits
 Adaptation des produits d’assurance au besoin des clients et aux circonstances du marché
 Création de nouveaux produits ou développement de produits existants
 Questions qui se posent
 Quels risques inclure au nouveau produit ?
 Quelles prestations servir ?
 Quelles franchises prévoir ?
 Quelles situations faut-il exclure ?
 Exemple : couverture de la perte de bonus dans l’assurance RC véhicule à moteur
o Souscription/gestion des risques
 Travail qui consiste à clarifier si et à quelles conditions une proposition d’assurance peut être
acceptée
 Exemple
Assurance vie, le proposant déclare avoir subi une opération du cœur quelques années
auparavant. Le service de souscripteur se renseigne sur la gravité de l’opération et détermine
si elle représente une aggravation importante du risque. Dans ce cas, il y aura probablement
une acceptation de la proposition avec une réserve pour le risque « décès par infarctus »
Proposition pour une assurance automobile sur internet, le proposant répond qu’il a été
condamné pour délits à la LCR ou a commis des accidents. La conclusion du contrat par
Internet sera bloquée. Le service de souscription devra statuer sur la proposition.
o Gestion du portefeuille
 L’assureur doit savoir en permanence :
 Quels clients ont conclu quelles assurances chez lui et quel est leur contenu ?
 Quelles prestations ont été servies et quand ?
 Où et comment peut-on joindre le client ?
 Quelles sont les échéances des assurances et quand faut-il les renouveler ?
 Quand faut-il les adapter ?
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
 Quand faut-il envoyer les factures ?
o Service des sinistres
 Traite les avis de sinistre et les examine (s’agit-il d’un cas d’assurance ?)
 Estime le montant des dommages
 Traite le cas jusqu’au versement de la prestation
 Dans certains cas, un inspecteur des sinistres est chargé d’examiner la situation (ex  :
dommage important ou soupçon de fraude à l’assurance)

B. Surveillance des assurances

L’activité de l’assureur privé relève du principe de la liberté économique (Art 27 Constitution fédérale) car c’est l’intérêt de
garantir la pérennité des assurances et donc des assurés. Elle fait néanmoins l’objet d’une surveillance étatique régie par la
LSA -> restriction de la liberté économique basée sur l’art. 98 al. 3 Cst. (Révision totale en 2004, entrée en vigueur le 1 er
janvier 2006, son but était de renforcer la sécurité et la confiance des assurés)

Confiance particulièrement importante dans le domaine des assurances pour plusieurs motifs :
o La signification des contrats est souvent difficile à appréhender
o L’assuré verse en premier une prime pour obtenir une garantie d’assurance
o L’assureur n’exécute son obligation que plus tard, lors de la survenance d’un cas d’assurance -> si
l’assureur est devenu entretemps insolvable l’assuré peut être privé de sa prestation
o L’assuré n’a pas la possibilité de déterminer lui-même si ses primes sont proportionnées avec les
prestations promises -> elles ne doivent être ni trop élevées, au risque de léser l’assuré, ni trop basses
au risque de mettre en péril l’assureur
o L’autorité de surveillance doit identifier les risques susceptibles de ruiner la confiance des assurés
o Elle ne peut pas jouer un rôle de politique économique et influencer la concurrence
o Elle ne peut prendre que des mesures de police

Evolutions récentes sur le marché de l’assurance dans l’Union Européenne

Marché unique de l’assurance reposant sur la :


o Liberté d’établissement : possibilité pour un assureur de s’installer sur le territoire d’un autre Etat
membre aux mêmes conditions que pour un assureur indigène
o Libre prestation de service : possibilité pour les assureurs d’offrir leurs services au-delà des frontières
dans d’autres Etats membres
o Licence unique : reconnaissance sur le territoire de tous les Etats membres de l’agrément octroyé par
l’autorité de surveillance de l’un d’eux

Libéralisation : effets de l’évolution européenne dans l’assurance de choses, puis dans la RC automobile
Association Suisse des Assureurs de Choses
o Interdisant d’appliquer des conditions plus favorable au preneur d’assurance que celles de l’association,
même contre un supplément de prime. Le motif avancé : transparence des prestations
o Augmentation des primes + introduction d’une franchise obligatoire -> cartel
Enquête de la Commission de la concurrence (à l’époque Commission des cartels), recommandations
o D’interdire les ententes cartellaires
o De supprimer les contrôles préalables des conditions générales et des tarifs
o De donner les moyens à l’autorité de surveillance (à l’époque Office fédérale des assurances privées) de
procéder à un contrôle de la solvabilité des entreprises
o Ordonnance du Conseil fédéral en 1989
L’Association Suisse des Assureurs RC automobile connaissait une structure de tarifs commune
La LSA exigeait des critères uniformes pour la fixation des primes (classes de risques, francises, bonus/malus)
Abandon de ce système et libéralisation des primes dès 1 er janvier 1996

Liens entre la Suisse et l’Union Européenne

Accord Suisse-CEE sur l’assurance de dommage (liberté d’établissement)


Accord avec le Liechtenstein (libre prestation de services)

-> INFLUENCE DU DROIT COMMUNAUTAIRE SUR LE DROIT SUISSE

But de la révision de la LSA de 2004

Remplacement de divers textes en vigueur jusque-là et adopter une loi qui règle l’ensemble du domaine
Introduire une législation conforme aux règles européennes
o Renforcement du contrôle de la solvabilité des entreprises
o Abandon du contrôle a priori des prestations et des tarifs
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
o Possibilité pour l’autorité, lorsque l’intérêt des assurés l’impose, d’intervenir dans l’exploitation de
l’entreprise
o Surveillance des intermédiaires d’assurance
Prise en compte de la nouvelle législation à venir sur les marchés financiers (Loi sur la surveillance des marchés
financiers du 22 juin 2007....)
Modification de la LCA suite à l’abandon du contrôle a priori, dans le but de protéger les consommateurs

Loi sur la surveillance des assurances

Objet de la LSA (art 1 LSA)


Qui est visé par le champ d’application de la LSA ? (art 2 al. 1)
Qui est exclu du champ d’application de la LSA ? (art 2 al. 2)

Agrément

Droit du requérant qui remplit les conditions, son but est un but de police, une surveillance administrative. Il n’y a pas
d’analyse de la justification économique de l’activité, donc c’est une pure décision de police. Il n’y a pas de possibilité pour
l’autorité de faire dépendre l’agrément d’une clause de besoin. Une clause de besoin c’est faire dépendre le fait qu’on a un
besoin économique pour créer quelque chose, par exemple si on veut faire baisser les coûts de la santé on va limiter
l’ouverture de cabinets dans une grande ville. Là, la Finma ne peut pas invoquer cette clause pour ne pas laisser une
assurance ouvrir.

Demande à la FINMA accompagnée d’un plan d’exploitation (art 4 LSA) définissant :

L’activité envisagée
Les caractéristiques de l’entreprise requérante (but et organisation, limites territoriales de l’activité envisagée,
données quant à la solvabilité, statuts, bilans et comptes annuels, budgets, ...)

Plan d’exploitation

Base pour statuer sur la demande d’autorisation, mais aussi pour exercer la surveillance
Elément dynamique : les modifications doivent être annoncées (art. 5 LSA)

Les conditions d’octroi

L’entreprise requérante doit revêtir la forme de la SA ou de la coopérative (art. 7 LSA)


L’entreprise d’assurance ayant son siège en Suisse doit disposer d’un capital minimum dont le montant se situe
entre 3 et 20 millions de francs, selon les branches d’assurance exploitées (art. 8 LSA)
L’entreprise d’assurance doit disposer d’un patrimoine suffisant et libre de tout engagement prévisible, relatif à
l’ensemble de son activité -> marge de solvabilité (art. 9 LSA)
L’entreprise d’assurance doit disposer, en plus du capital, d’un fonds d’organisation frais de fondation et de
développement ou extension exceptionnelle des affaires. Au début6 de l’activité, le fonds d’organisation s’élève
en règle générale à 50% au plus du capital minimum au sens de l’art. 8 (art. 10 LSA)
Une entreprise d’assurance ne peut exercer, outre les activités d’assurance, que des activités qui sont en rapport
direct avec celles-ci (art. 11 LSA)
o Garantit que d’autres activités ne viennent pas mettre l’assurance en péril
Les entreprises d’assurance qui pratiquent l’assurance directe sur la vie ne peuvent exploiter aucune autre
branche d’assurance, hormis l’assurance-accidents et l’assurance maladie (art. 12 LSA)
o Garantit que les importants capitaux de couverture constitués dans l’assurance vie ne soient utilisés à
d’autres fins
o Groupes constitués d’entités juridiques distinctes pour exploiter l’assurance vie d’une part et les autres
branches (ex : assurances dommages) de l’autre
L’entreprise qui entend exploiter la branche de l’assurance-responsabilité civile pour véhicules automobiles doit
adhérer au Bureau national d’assurance et au Fonds national de garantie selon les art. 74 et 76 LCR
Art. 21 LSA : règle de manière stricte la participation financière d’entreprises d’assurances à d’autres entreprises,
actives dans l’assurance ou non.
Art 23 et 24 LSA : un actuaire responsable, dont la désignation fait partie intégrante du plan d’exploitation,
surveille notamment la solvabilité de l’entreprise
Art 27 LSA : Inspectorat interne indépendant de la direction
Art 28 LSA : organe externe de révision et contrôle ordinaire selon les dispositions

Une entreprise d’assurance qui pratique la protection juridique en même temps que d’autres branches doit :

a) Confier le règlement des sinistres de l’assurance de la protection juridique à une entreprise juridiquement
distincte (entreprise gestionnaire des sinistres) OU
b) Accorder aux assurés le droit de confier la défense de leurs intérêts, dès qu’ils sont en droit de réclamer
l’intervention de l’entreprise d’assurance au titre du contrat, à un avocat indépendant de leur choix...
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

Groupes et conglomérats : la surveillance des groupes et des conglomérats d’assurance implique une surveillance
consolidée en plus de celle des entités individuelles

Groupe d’assurance : ensemble de sociétés ayant la personnalité juridique dont l’une au moins est une
assurance ; dans son ensemble l’activité du groupe doit être prépondérante dans le domaine de l’assurance (art
64 ss. LSA)
Conglomérat d’assurance : regroupement de sociétés juridiquement indépendantes dont l’une d’entre elles est
une assurance et l’autre une banque ou un négociant en valeurs mobilières ayant une importance économique
considérable. L’activité exercée globalement par ces sociétés doit être prédominance dans l’assurance (art. 72 ss
LSA)

La FINMA accomplit les tâches de surveillance citées à l’art 46 al. 1 LSA !


La FINMA peut prendre les mesures correctives citées à l’art 51 al. 2 LSA !

Procédure

Loi fédérale sur la procédure administrative


Recours au Tribunal administratif fédéral
Avant le prononcé d’une mesure, la FINMA doit garantir le droit d’être entendu de l’assureur concerné
En principe, dans un premier temps, elle invite l’assureur à rectifier sa situation avant de prendre des mesures
contraignantes

Fin de l’activité d’assurance


La LSA prévoit des règles en matière :

De renonciation (art. 60) et de retrait de l’agrément (art. 61)


o C’est l’assureur qui décide d’arrêter (art. 60) la FINMA enlève l’agrément car ça se passe mal (art. 61)
De transfert volontaire d’un portefeuille d’assurance (art. 62)
o On transfère son activité vers une autre compagnie
De faillite (art. 53 ss. LSA)

C. Intermédiaires d’assurance

Définition à l’article 40 LSA : Toute personne, quelle que soit sa désignation qui agit pour des entreprises d’assurance ou
d’autres personnes en vue de la conclusion de contrats d’assurance ou conclut de tels contrats

Caractéristiques découlant de la définition  :

Englobe toutes les activités visant la conclusion de contrats d’assurance :


o Conclusion pour le compte d’assureurs
o Communication d’offres à l’assureur
o Conseil et suivi du client
Celui qui se borne à fournir des adresses n’est pas un intermédiaire d’assurance !
Exerce de l’activité pour des entreprises d’assurance ou pour d’autres personnes
o L’intermédiaire qui travaille pour le compte d’un assureur est un agent
o Celui qui travaille pour le compte d’un preneur d’assurance est un courtier (broker)
Les termes d’agent et de courtier sont distincts des contrats d’agence et de courtage en droit des obligations

Un contrat d’agence : c’est lorsqu’on ouvre une agence générale indépendante à Morges et qu’on conclut un contrat
d’agence avec la Zurich Assurance. Cependant si on est intermédiaire pour la Zurich Assurance en tant qu’agent
d’assurance, il n’y a pas de contrat d’agence, c’est juste un salarié. Les salariés qui travaillent dans une agence générale en
régie sont des intermédiaires.
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

Un

courtier libre est le patron d’intermédiaires.

Critères de classification de l’intermédiaire : ces critères servent à savoir si l’intermédiaire devra oui ou non s’inscrire au
registre du commerce. S’il est non lié il devra le faire. C’est également pour savoir qui sera responsable en cas de
dommages dans l’activité.

En fonction de la personne pour laquelle il travaille : agent vs courtier


En fonction de son contrat : dépendant / employé / de voyageur de commerce ou indépendant / contrat d’agence
En fonction de son statut selon la LSA : intermédiaire lié ou non lié

Lié ou non lié (art 41 LSA, art 183 a. 1 OS)

Exemple d’intermédiaires non liés :

Courtiers et entreprises de courtage indépendants


Personnes engagées par des courtiers et entreprises de courtage indépendants

Exemple d’intermédiaires liés :

Conseillers à la clientèle engagés par l’assureur et les agents généraux en régie


Agents généraux liés à l’assureur
Intermédiaires occasionnels liés à l’assureur

Objectifs de la surveillance des intermédiaires

Transparence : le preneur d’assurance doit être en mesure d’identifier quels intérêts l’intermédiaire représente
(assureur ou preneur d’assurance)
Confiance dans la qualification personnelle et professionnelle de l’intermédiaire
Garanties financières suffisantes pour couvrir la responsabilité civile en cas d’erreurs par l’intermédiaire dans
l’exercice de ses fonctions

Moyens de la surveillance des intermédiaires

a) Inscription au registre des intermédiaires (art. 43 LSA et 183 à 186 de OS)


b) Devoir d’information de l’intermédiaire envers son client (art. 45 LSA)

a) Inscription au registre des intermédiaires – Qualification professionnelle (art. 184 OS)


a) Inscription au registre des intermédiaires – Conditions personnelles (art. 185 OS)
a) Inscription au registre des intermédiaires – Sûretés financières (art. 186 OS)
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
b) Devoir d’information de l’intermédiaire envers son client
(Art 45 LSA al. 2) : Les informations mentionnées à l’al. 1 doivent être fournies sur un support durable et accessible à
l’assuré
 Développement de la notion textuelle
 Vise toute forme de texte y compris sous forme électronique ou internet (sauf si l’intermédiaire peut se rendre
compte que le preneur n’est pas en mesure de consulter l’information, exemple  : personne âgée qui ne dispose
pas d’internet)

b) Sanctions en cas de violation :

Administratives : art. 51 al. 2 let. g LSA


Pénale : art. 86 al. 1 let. e LSA
215 OS renvoie également à l’art. 86 al. 1 LSA pour les violations de l’art. 190 OS

IV. Contrat d’assurance : généralités, devoirs précontractuels

A. Contrat d’assurance, généralités

Applicabilité subsidiaire du CO, Art 100 al. 1 LCA : Le contrat d’assurance est régi par le droit des obligations pour tout ce
qui n’est pas réglé par la présente loi.
LCA = lex specialis

Liberté contractuelle (art 19 al. CO) assortie de quelques réserves


o Obligations liées à la surveillance, comme par exemple celle de soumettre les tarifs de la prévoyance
professionnelle et de l’assurance maladie complémentaire à la FINMA (art 4 al. 2 let. r LSA)
o Dispositions absolument impératives (art 97 al. 1 LCA)
 Il est absolument interdit d’y déroger
o Dispositions relativement impératives (art 98 al. 1 LCA)
 On peut y déroger seulement si c’est en faveur de l’assuré

Effets pour l’assureur de la liberté contractuelle


o Il est libre de conclure un contrat ou de le refuser
 En tant que particulier, si on exerce un certain genre d’activités comme par exemple ouvrir
une centrale nucléaire ou avoir simplement une voiture on a l’obligation d’être assuré, par
contre l’assureur n’a jamais l’obligation de conclure avec nous
o Il n’est soumis à aucune obligation de contracter
o Il peut procéder à la sélection des risques, mêmes dans les domaines de l’assurance obligatoire (ex  : RC
auto)
o Il peut sélectionner les critères de tarification.

Limites de la liberté contractuelle


Principes généraux du droit privé
o Bonne foi (art 2 al. 1 CC)
o Interdiction de l’abus de droit (art 2 al. 2 CC)
o Droit de la personnalité (art 27 CO)
o Contrat contraire aux mœurs (art. 20 CO)

Forme du contrat
o Aucune forme n’est prescrite
o Peut donc être conclu oralement
o Mais en pratique la forme écrite est la règle
 En cas de problème du fardeau de la preuve il est préférable de le conclure par écrit

Dispositions contractuelles
o Conditions générales d’assurance
 Similaires aux conditions générales de vente
o Conditions particulières
 Elles vont plus dans le détail, par exemple les conditions générales pour une assurance sont
l’assurance en général, mais les conditions particulières sont une sorte d’assurance maladie
o Conditions individuelles ou négociées
 On peut difficilement négocier en tant que particulier mais si on est une grande entreprise, la
négociation sera plus probable.
o Formulaire de proposition
 C’est le formulaire qu’on remplit avec l’agent ou le courtier qui le transmettra à l’assureur.
o Règlements et statuts des caisses de pension
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
o Convention d’indemnisation suite à un sinistre
 Là c’est si on veut se mettre d’accord sur par exemple un montant d’un sinistre. Suite à un
accident l’assureur propose un montant l’assuré signe ou pas

Aucune définition légale concernant les conditions générales d’assurance mais la doctrine a déduit les
caractéristiques suivantes
o Conditions contractuelles
o Pré-formulées
 Elles existent déjà lorsqu’on conclut le contrat
o Qui prévalent pour un nombre important et indéterminé de contrats
 Elles sont déterminées en masse, les mêmes pour tout le monde
o Qui sont imposées par l’utilisateur (l’assureur)
 L’assuré n’a pas le choix, il doit les accepter ou les refuser
o Le contrat ne doit pas être conclu ou ses conditions acceptées sur la base de négociations individuelles
 Elles n’ont pas dû faire l’objet de négociations individuelles
 L’ensemble doit être accepté comme tel  contrat par adhésion  conditions
contractuelles = conditions générales

L’interprétation de ces conditions doit être extensive, ce qui veut dire qu’on doit les interpréter de manière large. 
Dispositions incluses dans les documents contractuels

Les avantages des conditions générales d’assurance


o Rationalisation et standardisation d’affaires de masse
 Les mêmes conditions pour tout le monde
o Permet l’observation à long terme de l’évolution de risques semblables (nécessaire à l’application des
probabilités, statistiques et à la sélection des risques)
o Simplifie le fardeau de la preuve en ce qui concerne les conditions contractuelles.
Les inconvénients des conditions générales d’assurance
o L’assureur / rédacteur des CGA est économiquement plus fort que l’assuré
o L’assuré n’a pas la possibilité d’obtenir une prestation d’assurance sans accepter des conditions
générales
o Les dispositions contractuelles principales sont rédigées par l’assureur, qui dispose des connaissances
spécifiques du domaine, ce qui n’est pas le cas de l’assuré, qui ne comprend pas forcément les CGA qui
lui sont soumises

Définition des conditions particulières


o Conditions contractuelles pré-formulées se rapportant à un certain type de risque particulier à
l’intérieur d’une assurance
 On a par exemple des conditions générales sur l’assurance maladie et on aura des conditions
particulières sur l’indemnité journalière. Les conditions particulières approfondissent les
conditions générales
 Exemple : Risque RC du ferblantier ou du garagiste à l’intérieur d’une assurance
 (conditions particulières pour certaines assurances complémentaires maladie et accident)

Conditions individuelles ou négociées


o Elles font l’objet de conventions écrites ou orales
o Elles complètement les conditions pré-formulées ou y dérogent

Interprétation du contrat d’assurance


o Pas de règles particulières dans la LCA  Application des règles générales d’interprétation des contrats
(art. 2 CC et 18 CO)
 Ce ne sont pas des règles liées à l’assurance mais des règles liées aux contrat (car quand on
s’assure on signe un contrat d’adhésion)
o Particularités liées à la conclusion sur la base de conditions générales et particulières
o Règle de la clause insolite
o L’art. 8 de la Loi sur la concurrence déloyale (LCD, RS 241)
o Règle de la clause ambiguë
o On recherche d’abord la réelle et commune volonté des parties (art 18 CO)
o A défaut, on recherche la volonté hypothétique, en se basant notamment sur le principe de la confiance
o Pour ce faire, on tient compte de la compréhension effective que les parties ont du domaine des
assurances  on n’interprétera pas de la même manière si l’assuré est un particulier ou s’il est un
entrepreneur qui emploie des spécialistes des risques industriels
 Dans les assurances on va se demander quelle est la volonté mais la particularité on va tenir
compte des parties. Si M. X, Y, Z qui n’a pas d’idée sur le domaine de l’assurance c’est pas la
même chose si on a affaire avec le chef du personnel d’une grande entreprise qui a une idée
déjà sur l’assurance
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

Règle de la clause insolite


o Développé initialement en matière procédurale (convention de juridiction)
 Convention de juridiction: on se met d’accord sur le for par exemple si on achète quelque
chose à Zurich à la fin du contrat y a écrit : en cas de litige le for sera juridique.
o Etendue au-delà par la jurisprudence
 Il faut que ce soit bien visible
o Objectif : la disposition doit être étrangère à la nature de la convention en raison de son emplacement,
de son contenu ou d’autres circonstances
 On a une condition générale qui règle certains points (exemple assurance casco) et à
l’intérieur de ce contrat il y a des exclusions qui vont au-delà de ce qui est usuel. Un accident
est presque toujours lié à une faute. L’assureur peut exclure de prendre les dommages si par
exemple le conducteur a trop bu. On part du principe que l’assuré n’a pas lu le contrat, il ne
pouvait pas se rendre compte qu’il avait signé cette clause
 La clause insolite est qualifiée comme telle c’est quand elle va au delà de ce qui est usuel et
qui lèse la partie faible. La RC elle protège la négligence si une clause dit que quand on joue au
foot et qu’on casse le bras de quelqu’un ce n’est pas assuré c’est une clause insolite car elle
vide de sens l’assurance.
o Subjectif : la partie faible et inexpérimentée est mise au bénéfice de la règle de la clause insolite 
 Faible : celui qui est contraint d’accepter la clause telle que proposée et qui, à défaut, ne peut
devenir partie au contrat
 Inexpérimenté : celui qui ne dispose d’aucune expérience dans la domaine considéré (notion
relative)

Concrétisation dans le domaine des assurances  ATF 138 ll 411 : Une clause prévoyant que les indemnités journalières
dues pour cause de maladie sont réduites de moitié en cas de maladie psychique est objectivement insolite. On ne saurait
dénier à une telle clause son caractère subjectivement insolite, en se fondant sur l’expérience générale de la vie, au motif
que la personne assurée dispose d’une formation de médecin et de médecin-dentiste
La maladie psychique est au même niveau que la maladie physique et on n’a pas bien expliqué à l’assuré. Mais si
cette clause était en gras on part du principe qu’on en a connaissance
La clause reste quand insolite même si c’est un médecin car il peut aussi se faire avoir

Art 8 de la Loi sur la concurrence déloyale (LCD, RS 241)


Utilisation de conditions commerciales abusives : Agit de façon déloyale, celui qui, notamment, utilise des conditions
générales qui, en contradiction avec les règles de la bonne foi prévoient, au détriment du consommateur, une
disproportion notable et injustifiée entre les droits et les obligations découlant du contrat.
 Vise le contrôle abstrait des conditions générales
 Relève cumulativement du droit des contrats et de celui de la concurrence
 Dans son arrêt 119 ll 443, le TF a retenu que la clause qualifiée d’insolite violait également l’art 8 LCD (dont la
formulation était différente à l’époque)
La portée de cette disposition doit être relativisée car les critères de son application sont plus restrictifs que ceux qui
conduisent à qualifier une clause insolite  une clause qui viole l’art 8 LCD sera en principe qualifiée d’insolite
La FINMA dispose également de moyens de contrôler le contenu de conditions générales en dehors de toute contestation
concrète de sa propre initiative ou sur dénonciation.

Règle de la clause ambiguë


o Concerne les textes qui comportent deux ou plusieurs sens possibles  l’imprécision constitue alors
l’ambiguïté.
o La réelle volonté des parties doit être recherchée et, si elle est impossible à déterminer, la clause
litigieuse doit être interprétée selon le principe de la confiance
o Si l’ambiguïté ne peut toujours pas être levée, la clause doit être interprétée en défaveur de son
rédacteur (contra stipulatorem) donc en défaveur de l’assureur.

Art 33 LCA : Etendu du risque


Sauf disposition contraire de la présente loi, l’assureur répond de tous les événements qui présentent le caractère du risque
contre les conséquences duquel l’assurance a été conclue, à moins que le contrat n’exclue certains événements d’une
manière précise, non équivoque.
 L’étendu du risque c’est l’élément central. Donc il se peut qu’on ait des ambiguïtés là-dessus. Si l’assureur veut exclure
certains événements il est tenu de le dire de manière claire. Exemple: sur le risque de décès, ça doit être de toutes les
manières, accidents, maladie... Mais si l’assureur veut par exemple exclure quelqu’un qui fait du parachute il doit l’exclure
tout de suite et pas au moment de l’indemnisation.

Si un contrat prévoit la couverture d’un risque de manière générale, celui-ci est couvert dans cette mesure
Si l’assureur veut le couvrir de manière plus restrictive, il doit préciser les conditions contractuelles
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
L’art 33 LCA vise la protection de l’assuré
Le fardeau de la preuve d’une exclusion de couverture appartient à l’assureur

B. Devoirs précontractuels

Base de la responsabilité précontractuelle en générale. Elle n’est pas encrée expressément en droit suisse. Néanmoins l’art.
2 CC impose que tout sujet de droit doit se comporter conformément à la bonne foi. Il en découle qu’une pratique non
conforme à ce principe doit être sanctionnée, même si elle intervient avant la conclusion du contrat. Quand on se comporte
de manière contraire à la bonne foi même dans les discussions préalables au contrat on subit des conséquences.

Devoir précontractuels en général


o Devoir de négociation sérieuse
 De n’entrer en négociation qu’avec une réelle intention de s’engager
 Une certaine rigueur dans leur comportement
 D’aviser leur partenaire rapidement de leur volonté de ne pas poursuivre les négociations
 De ne pas rompre les négociations de manière contraire à la bonne foi (par exemple à un
moment inopportun)
 Découle du principe de la confiance
o Devoir de vérité
 Concerne aussi bien les faits que la partie doit déclarer et que ceux qu’elle choisit de
divulguer, peu importe que la partie communique spontanément ou répond à une question de
son partenaire. Donc, même les faits dont on n’est pas obligé de dire, on doit quand même
dire la vérité
 Porte sur le contenu de la communication qui doit être conforme à la réalité. Si on remplit un
questionnaire de santé et qu’on choisit de dire quelque chose qu’il n’y a pas dedans on doit
dire la vérité sinon ça entraine une réticence (voir plus tard)
 Implique de ne pas faire croire à son partenaire une situation de fait inexistante ou non
conforme à la réalité
 Découle du principe de la loyauté des affaires. Peut aussi conduire à la responsabilité pour
dol après la conclusion du contrat
o Devoir de se renseigner
 Implique que la partie qui ne dispose pas des connaissances nécessaires à la conclusion du
contrat se renseigne auprès de son partenaire de sorte que le contrat ne soit pas entaché
d’erreur
 L’art 26 CO fonde la responsabilité de celui qui invoque l’erreur alors qu’il n’a pas demandé
à son partenaire les informations que l’on pouvait atteindre qu’il recherche. On ne peut pas
dire « Je ne savais pas » alors qu’on ne s’est pas suffisamment renseigné
 Se prévaloir d’un vice du consentement dont on est à l’origine relève de la mauvaise foi
 Protection de la confiance du partenaire contractuel
o Devoir d’information

Ces règles partent du principe que les parties à la négociation sont sur pied d’égalité.
- Règles particulières dans les domaines ou tel n’est pas le cas comme par exemple dans les contrats de
consommation.

Deux objectifs et deux moyens


o Information du preneur d’assurance sur la garantie qu’il souscrit  art. 3 LCA : devoir de renseigner
l’assureur
o Information de l’assureur lui permettant d’évaluer le risque  art. 4 LCA : déclaration obligatoire du
proposant (voir partie 5 du cours)
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

C. Devoir de renseigner l’assureur

Objectifs
o Améliorer la transparence (notamment sur l’identité de l’assureur)
o Faciliter la comparaison des produits (pour favoriser la concurrence entre assureurs)
o Rétablir l’égalité des parties (pour compenser les disparités entre l’assureur et le preneur d’assurance
et la déclaration obligatoire de l’assuré

Art. 3 al. 1 LCA

L’assureur doit, avant la conclusion du contrat d’assurance, renseigner le preneur de manière compréhensible sur son
identité et sur les principaux éléments du contrat d’assurance. Il doit le renseigner sur:

a. les risques assurés  y compris exclusions (cf aussi art. 33 LCA)


b. l’étendue de la couverture d’assurance  montant maximal de l’indemnité, type de prestation (somme ou
dommage, capital, rente), méthode de calcul du dommage
c. les primes dues  y compris échéance, périodicité, règles sur la demeure, adaptation et les autres obligations du
preneur d’assurance  notamment celles découlant des art. 29, 39 al. 2 et 68 LCA
d. la durée et la fin du contrat d’assurance
e. les méthodes, les principes et les bases de calcul régissant la distribution des excédents et la participation aux
excédents  principalement assurance vie
f. les valeurs de rachat et de transformation  principalement assurance vie
g. le traitement des données personnelles, y compris le but et le genre de banque de données ainsi que sur les
destinataires et la conservation des données  particulièrement les données médicales, la LPD vise à interdire et
à sanctionner toute utilisation illicite ou abusive de données personnelles

Art. 3 al. 2 LCA

Ces renseignements sont à fournir au preneur d'assurance de sorte qu'il puisse en avoir connaissance lorsqu'il fait la
proposition de contrat d'assurance ou qu'il l'accepte. Dans tous les cas, il doit être à ce moment-là en possession des
conditions générales d'assurance et de l'information au sens de l'al. 1, let. g

Forme
o Aucune prescrite
o L’interprétation téléologique de l’art. 3 LCA et par analogie avec l’art. 45 LSA, la forme doit être durable
ce qui veut dire qu’on doit y avoir accès tout le temps.
≠ Forme orale, téléphone
 Développement de la notion de forme textuelle
 Vise toute forme de texte, y compris sous forme électronique ou Internet
o Une solution est d’intégrer les renseignements au début des conditions générales
o Une autre est de donner un document séparé, parfois intitulé « Information sur le produit »

Art. 3 al. 3 LCA

Lorsque le contrat d'assurance est un contrat collectif conférant un droit direct aux prestations à des personnes autres que
le preneur d'assurance, celui-ci est tenu de renseigner ces personnes sur les principaux éléments, les modifications et la
dissolution du contrat. L'assureur met à la disposition du preneur d'assurance tous les documents nécessaires à cette fin.

 Assurance collective, ex : assurance maladie ou accident conclue par un employeur pour ses employés

Conséquence d’une violation du devoir de renseigner

Art. 3a LCA

Violation du devoir d'information


1
 Si l'assureur a contrevenu à son devoir d'information au sens de l'art. 3, le preneur d'assurance est en droit de résilier le
contrat; il doit le faire par écrit. La résiliation prend effet lorsqu'elle parvient à l'assureur.  Annulabilité
2
 Le droit de résiliation s'éteint quatre semaines après que le preneur a eu connaissance de la contravention et des
informations selon l'art. 3 mais au plus tard un an après la contravention. (Il faut qu’après les 4 semaines ce soit dans la
main de l’assuré on ne peut pas envoyer par la poste la fin de la quatrième semaine)

Sort de la prime payée


KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
Elle doit être restituée à compter du moment où la résiliation prend fin

Quid lorsque l’assuré traite avec un intermédiaire ?


- Intermédiaire lié : 55 et 191 CO + art. 34 LCA sont applicables
 La violation de l’art. 3 LCA par l’intermédiaire sera opposable à l’assureur et le contrat pourra être
résilié
- Intermédiaire non lié : seule la responsabilité du mandataire de l’art. 354 CO s’applique
 La violation de l’art. 3 LCA par l’intermédiaire ne sera pas opposable à l’assureur et le contrat ne
pourra pas être résilié
Il engage sa propre responsabilité et pas la responsabilité de l’assureur. S’il y a un dommage lié au fait
qu’on a conclu un contrat non adapté on va devoir chiffrer le dommage et poursuivre le mandaté
(l’intermédiaire)

V. Contrat d’assurance

A. Acteurs autour du contrat d’assurance

L’assureur
L’intermédiaire
Le proposant : personne physique ou morale qui soumet un risque à assurer (proposition à l’assureur)
Le preneur d’assurance : proposant une fois sa proposition acceptée par l’assureur

L’assuré : personne dont la santé, les biens ou le patrimoine sont menacés par la survenance d’un événement qui
fait l’objet du contrat d’assurance
Le payeur de prime : personne physique ou morale qui s’oblige vis-à-vis de l’assureur à verser la prime
d’assurance selon un plan établi
Le bénéficiaire ou l’ayant droit : personne physique ou morale qui a le droit au versement de l’indemnité

B. Processus de conclusion du contrat d’assurance

Tout commence par une proposition, c’est une demande faite par le proposant à l’assureur de l’assurer et ainsi de l’inclure
à la communauté de risque. Aucune forme n’est prescrite, elle peut être orale mais la forme écrite est d’usage. Dans
certains domaines, la proposition peut être faite sur le site Internet de l’assureur (ex : RC automobile)

La proposition définit notamment


o Le danger assuré (risque)
o L’objet de l’assurance (personne ou chose)
o La prestation d’assurance
o La prime
o La durée du contrat (début et fin)

Art 1 LCA

1
Celui qui fait à l’assureur une proposition de contrat d’assurance est lié pendant quatorze jours s’il n’a pas fixé un délai
plus court pour l’acceptation.
2
Il est lié pendant quatre semaines si l’assurance exige un examen médical.
3
Le délai commence à courir dès la remise ou dès l’envoi de la proposition l’assureur ou à son agent.
4
Le proposant est dégagé si l’acceptation de l’assureur ne lui parvient pas avant l’expiration du délai.

C. Devoir de déclaration du proposant

Art 4 LCA
1
 Le proposant doit déclarer par écrit à l'assureur suivant un questionnaire ou en réponse à toutes autres questions écrites,
tous les faits qui sont importants pour l'appréciation du risque, tels qu'ils lui sont ou doivent être connus lors de la
conclusion du contrat.
2
 Sont importants tous les faits de nature à influer sur la détermination de l'assureur de conclure le contrat ou de le
conclure aux conditions convenues.
3
 Sont réputés importants les faits au sujet desquels l'assureur a posé par écrit des questions précises, non équivoques.

Le but de l’assureur est d’avoir tous les éléments pour conclure ou non. L’alinéa 2 contraint l’assuré à donner beaucoup
d’informations sur tout. Concernant l’alinéa 3, si l’assureur décide de ne pas poser des questions sur un certain thème,
l’assuré n’est pas obligé de dire quelque chose, mais s’il décide de le faire il doit dire la vérité.
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

Particularité si le contrat est conclu par un représentant : le représentant n’est pas forcément au courant de tout, donc il
serait facile en théorie de contourner le devoir de déclaration. C’est pourquoi l’alinéa 1 de l’article 5 existe. On ne peut pas
passer par un représentant afin de cacher des faits importants

Art 5 al. 1 LCA


Devront être déclarés, si le contrat est conclu par un représentant, tous les faits importants qui sont ou doivent être connus
du représenté et tous ceux qui sont ou doivent être connus du représentant.

Particularité si le contrat est conclu pour compte d’autrui  : C’est le cas où par exemple père de famille fait une assurance
vie sur le compte de sa femme au cas où elle meurt et que les enfants sont les bénéficiaires. Là aussi, le père doit tout
déclarer. Mais peu importe car la mère doit accepter de conclure cette assurance vie.

Art 5 al. 2 LCA


En cas d’assurance pour compte d’autrui (art. 16), devront aussi être déclarés les faits importants qui sont ou doivent être
connus du tiers assuré lui-même ou de son intermédiaire, à moins que le contrat ne soit conclu à leur insu ou qu’il ne soit
pas possible d’aviser le proposant en temps utile.

A noter la différence entre le représentant et celui qui conclut pour compte d’autrui  : le représentant ne fait que
représenter la personne qui conclut l’assurance, tandis que celui qui conclut pour compte d’autrui paie par exemple ses
primes même si c’est « autrui » qui est assuré.

Conséquence d’une violation  réticence

La réticence peut avoir de graves conséquences, c’est omettre de dire quelque chose ou de le déclarer inexactement. A
partir du moment où l’on commet une réticence, l’assureur peut décider de résilier le contrat

Art 6 al. 1 LCA


Si celui qui avait l’obligation de déclarer a, lors de la conclusion du contrat, omis de déclarer ou inexactement déclaré un
fait important qu’il connaissait ou devait connaître (réticence), et sur lequel il a été questionné par écrit, l’assureur est en
droit de résilier le contrat; il doit le faire par écrit.
La résiliation prend effet lorsqu’elle parvient au preneur d’assurance.

Délai de résiliation

Art 6 al. 2 LCA


Le droit de résiliation s’éteint quatre semaines après que l’assureur a eu connaissance de la réticence.

Effets de la résiliation sur les prestations d’assurance

La réticence marche toujours avec le lien de causalité si l’assuré a commis une réticence mais qu’il meurt de quelque chose
qui n’a rien avoir avec la réticence l’assureur devra indemniser.

Art 6 al. 3 LCA


... l’obligation de l’assureur d’accorder sa prestation s’éteint également pour les sinistres déjà survenus lorsque le fait qui a
été l’objet de la réticence a influé sur la survenance ou l’étendue du sinistre.
Dans la mesure où il a déjà accordé une prestation pour un tel sinistre, l’assureur a droit à son remboursement.

Si l’assuré a eu un infarctus alors qu’il était sous contrat et qu’il avait omis de dire qu’il avait des problèmes cardiaques,
l’assureur peut refuser d’indemniser.

Effets de la résiliation sur les assurances vie

Art 6 al. 4 LCA


Si un contrat d’assurance sur la vie, rachetable selon la présente loi (art. 90, al. 2), est résilié, l’assureur doit accorder la
prestation prévue en cas de rachat.

Maintien du contrat malgré la réticence


KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
Art 8 LCA
1. le fait qui a été l’objet de la réticence a cessé d’exister avant le sinistre;
2. il a provoqué la réticence;
3. il connaissait ou devait connaître le fait qui n’a pas été déclaré;
4. il connaissait ou devait connaître exactement le fait qui a été inexactement déclaré;
5. il a renoncé au droit de résilier le contrat;

Malgré la réticence, l’assureur ne pourra pas résilier le contrat si :

6. celui qui doit faire la déclaration ne répond pas à l’une des questions posées et que, néanmoins, l’assureur ait conclu le
contrat. Cette règle ne s’applique pas lorsque, d’après les autres communications du déclarant, la question doit être
considérée comme ayant reçu une réponse dans un sens déterminé et que cette réponse apparaît comme une réticence sur
un fait important que le déclarant connaissait ou devait connaître.

D. Processus de conclusion du contrat d’assurance

La couverture provisoire est une couverture qui commence à partir du moment où l’assuré signe la proposition et que
l’assureur examine les conditions, l’assureur propose une couverture provisoire « en attendant ». Elle peut être portée sur
les mêmes conditions que la proposition ou être moins étendue.

La couverture provisoire
o L’assureur doit examiner la proposition pour évaluer le risque. Le preneur souhaite bénéficier dès que
possible de la couverture d’assurance
o L’assureur peut lui accorder une couverture provisoire identique à celle visée par la proposition ou plus
réduite
o Elle est limitée dans le temps, mais dure généralement jusqu'à l’acceptation ou au refus de la
proposition par l’assureur
o Elle n’est pas soumise à une forme particulière, mais pour des raisons de preuve, une confirmation
écrite est indiquée

Remise des conditions générales au proposant/preneur d’assurance (art. 3 al. 2 LCA)


... lorsqu’il fait la proposition de contrat d’assurance ou qu’il l’accepte (le preneur d’assurance doit dans tous les cas être)
en possession des conditions générales d’assurance...
 L’assureur peut émettre une réserve, il dit qu’il est d’accord mais il exclut par exemple le risque de décès par crise
cardiaque. L’autre possibilité est qu’il décide de conclure à une prime plus élevée que ce qui était dans la proposition pour
couvrir le risque cardiaque

Police d’assurance (art. 11 LCA)


o Document où sont consignés les droits et devoirs des parties contractantes
o Pièce justificative qui atteste l’existence du contrat
 voir exemple assurance capital décès Helvetia

Après conclusion du contrat intervient la police d’assurance. C’est un document qui consigne les droits et obligations de
l’assuré et l’assureur. Ce n’est pas le contrat, c’est la récapitulation des faits et c’est une pièce justificative en cas de sinistre.
il atteste de l’existence du contrat

Police d’assurance, vérification par le preneur d’assurance (art. 12 LCA)


1
Si la teneur de la police ou des avenants ne concorde pas avec les conventions intervenues, le preneur d’assurance doit en
demander la rectification dans les quatre semaines à partir de la réception de l’acte; faute de quoi, la teneur en est
considérée comme acceptée.
2
Cette règle doit être insérée textuellement dans chaque police.

E. Débiteur de la prime

Art. 18 LCA
1
Le preneur d’assurance est obligé au paiement de la prime.
2
Dans l’assurance pour compte d’autrui, l’assureur a le droit de réclamer aussi à l’assuré le paiement de la prime, lorsque le
preneur est devenu insolvable et qu’il n’avait pas encore reçu la prime de l’assuré.
3
En cas d’assurance au profit d’autrui, l’assureur a le droit de compenser la prime avec la prestation due au bénéficiaire.
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

F. Echéance de la prime

(Art. 19 LCA)
1
Sauf stipulation contraire, la prime échoit pour la première période d’assurance au moment de la conclusion du contrat.
Par période d’assurance il faut entendre le laps de temps d’après lequel est calculée l’unité de prime. En cas de doute, la
période d’assurance est d’une année.
...
3
En cas de doute, les primes ultérieures échoient au commencement d’une nouvelle période d’assurance.

Pour les contrats de courte durée (une année ou inférieure) la prime est due intégralement lors de la conclusion
du contrat
Pour les contrats de plusieurs années, en règle générale, une prime annuelle est convenue. Dans certains cas, le
payeur de prime peut s’en acquitter par fractions (semestrielles, trimestrielles, rarement mensuelles)

G. Quid en cas de non paiement de la prime ?

Sommation obligatoire (art. 20 LCA)


1
Si la prime n’est pas payée à l’échéance ou dans le délai de grâce accordé par le contrat, le débiteur doit être sommé par
écrit, a ses frais, d’en effectuer le paiement dans les quatorze jours à partir de l’envoi de la sommation. La sommation doit
rappeler les conséquences du retard.
...
3
Si la sommation reste sans effet, l’obligation de l’assureur est suspendue à partir de l’expiration du délai légal....

Effets si le débiteur ne paie toujours pas (art. 21 LCA)


1
Si l’assureur n’a pas poursuivi le paiement de la prime en souffrance dans les deux mois après l’expiration du délai fixé par
l’art. 20 de la présente loi, il est censé s’être départi du contrat et avoir renoncé au paiement de la prime arriérée.
2
Si l’assureur a poursuivi le paiement de la prime ou l’a accepté ultérieurement, son obligation reprend effet à partir du
moment où la prime arriérée a été acquittée avec les intérêts et les frais.

H. Lieu de paiement de
la prime

Dette portable (art. 23 LCA)  elle n’est payée que quand le montant se trouve sur le compte de l’assureur ou que quand le
montant est remis à l’assureur à son siège.

 Fondamental pour le respect des délais précités, exemple : un paiement à la poste le 14 ème jour du délai de sommation
interviendra trop tard.

I. Divisibilité de la prime

Art. 24 LCA
1
La prime n’est due que jusqu’à la fin du contrat lorsque celui-ci est résilié ou prend fin avant son échéance. L’art. 42, al. 3,
est réservé.
2
La prime pour la période d’assurance en cours est due dans son intégralité lorsque le contrat devient nul et non avenu à la
suite de la disparition du risque.

J. Calcul de la prime

La prime de risque est déterminée en fonction de l’estimation de ce dernier (probabilité, loi des grands nombres, etc.)
Egalement en fonction des questionnaires remplis par les assurés.
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

L’assureur y ajoute
o La marge de sécurité
 Pour compenser les fluctuations par rapport aux prestations d’assurance prévues. Elle
augmente lorsqu’il y a peu de valeurs empiriques (manque de statistiques) ou lorsqu’il s’agit
d’assurer un risque nouveau (petite communauté de risque). En résumé, Plus on a des cas de
référence, des statistiques, plus notre estimation sera précise. Si on n’est pas sûr on devra
prendre une marge de sécurité plus grande
o La marge pour cumul de risques
 Pour tenir compte du fait que plusieurs assurés peuvent subir simultanément des dommages
(par exemple, les véhicules de toute une région peuvent être endommagés par un orage de
grêle)
o La marge pour risque de catastrophe
 Un sinistre de très grande intensité peut causer de graves préjudices à un assureur, il prélève
donc sur la prime un faible supplément lui permettant de faire face à de tels dommages
o La marge de renchérissement du coût de la vie
 Pour tenir compte de l’augmentation du prix, par exemple des réparations et de la valeur de
remplacement des choses assurées. C’est important pour une assurance vie par exemple.
L’assureur doit se rendre compte que quand l’assuré constitue ses primes, lorsqu’il les
touchera, elles ne vaudront pas la même chose, il est difficile de savoir comment les choses
vont se développer
Ensuite l’assureur soustrait
o Les intérêts qui seront produits par les réserves qu’il constitue

 Prime de risque + les surprimes de risques (marges de sécurité, catastrophe et cumul risques) – intérêts = prime nette

L’assureur ajoute à la prime nette


o Les frais administratifs engendrés par la gestion de la communauté de risques
 Entre 20 et 35% de la prime suivant les risques assurés. (Honoraires de l’assureur)
o Son bénéfice

 Prime nette + les frais administratifs + bénéfice = prime brute

L’assureur ajoute à la prime brute


o Les éventuels suppléments particuliers
 Par exemple pour paiement fractionné de la prime. Comment on va payer notre prime (tous
les 6 mois, tous les 1 ans)
L’assureur soustrait
o Les éventuels rabais particuliers
 Par exemple, pour la présence de système d’alarme en cas de vol

 Prime brute + éventuels suppléments – rabais particuliers = prime contractuelle qui figure sur la police d’assurance

C’est sur la prime contractuelle qu’on va conclure en principe sauf pour les assurances particulières (voiture, vie)

Selon les types d’assurance (par exemple assurance casco complet voiture (un bonus/malus) peut être applicable. La prime
contractuelle à laquelle le bonus/malus est appliquée devient la prime au comptant
 celle que le payeur de prime doit payer à l’assureur.

Marges diverses : marge de sécurité, de risques...

K. Limitation du risque pris en charge par


l’assureur

Le système d’assurance prévoit des limitations du risque, dont deux types :

Limitation primaire
Limitation secondaire

Limitation primaire
o Franchise (montant d’une partie du dommage que l’assureur prend en charge lorsque le sinistre se
produit)
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
 Fixe ; l’assuré prend un montant fixe à charge sur chaque sinistre
 Par exemple, on a une franchise de 500.-, si on a trois sinistres de 499.- l’assureur ne
prendra rien en charge mais si par contre les sinistres valent 510.- l’assureur
indemnisera à montant de 1530.-
 Simple ou intégrale : l’assuré prend en simple charge tous les sinistres n’atteignant pas un
certain montant. Ce montant atteint, l’assureur prend l’intégralité du sinistre en charge
 Proportionnelle au sinistre : l’assuré prend en charge une proportion de chacun des sinistres
(p. ex. 10% du dommage
 L’assuré prend en charge une part du dommage proportionnelle à la valeur de
l’objet assuré

Dans la pratique, ces diverses franchises peuvent être combinées.

o Délai d’attente : l’assuré doit attendre un certain délai avant d’avoir droit à la prestation de l’assureur
 Par exemple: en indemnité journalière en cas de maladie ou d’accident. Si on conclut un
contrat d’assurance avec un délai d’attente de 90 jours, on ne sera pas indemniser les 90
premiers jours. C’est souvent les employeurs qui font ça pour leurs employés, si un employé
tombe malade, les 90 premiers jours l’employeur prendra en charge.
o Délai de carence : l’assuré doit attendre un certain délai avant que la couverture d’assurance n’entre en
vigueur
 La couverture d’assurance qui ne commence pas à courir, on conclut le contrat mais la
couverture d’assurance ne court pas, la différence avec le délai d’attente c’est la couverture
qui court mais la prestation est en attente. Si par exemple on conclut un contrat avec un délai
de carence de 3 mois on ne peut pas annoncer un cas dans ces 3 mois, car sinon les gens qui
ont des problèmes juridiques attendraient au dernier moment pour conclure une assurance
protection juridique.
o Co-assurance : à la demande de l’assuré, le risque de l’assuré est réparti entre plusieurs assureurs selon
le système proportionnel (prime/sinistre)
 C’est un assuré qui a un risque très important, il ne peut pas mettre tous ses oeufs dans le
même panier donc il répartit son risque dans plusieurs assurances. Là le système est
proportionnel.

Sur les limitations secondaires, l’assuré ne le sait même pas il n’a aucune influence contrairement aux limitations
primaires.

Limitation secondaire
o Réassurance : rétrocession par l’assureur direct d’une partie du risque à des assureurs tiers (assurance
de l’assureur)
 Par exemple SwissAirlines va s’assurer chez XY.. Et l’assurance va conclure le contrat mais elle
constate que le risque est trop grand pour elle, donc XY va réassurer le risque chez un
réassureur, donc un autre assureur.
o Pool : regroupement d’assureurs qui mettent en commun les primes encaissées et se partagent les
sinistres dans la même proportion. On connaît en Suisse notamment le « pool atomique » le « pool
aviation » et le « pool dommages naturels »
 Permettent de répartir les charges financières liées aux risques de très grandes envergure (ex :
catastrophes naturelles, marées noires, responsabilité civile en matière de médicaments)

L. Changement de propriétaire (art 54 LCA)

1. Si l’objet du contrat change de propriétaire, les droits et obligations découlant du contrat passent au nouveau
propriétaire
2. Le nouveau propriétaire peut refuser le transfert du contrat par écrit dans les 30 jours suivant le changement de
propriétaire
a. Si on a une assurance bâtiment et qu’il y un changement de propriétaire. Donc si on achète une maison
et qu’il y a une assurance, on doit la reprendre. Il n’y a pas de risque d’avoir de «  trou » et qu’on ne soit
d’un coup pas assuré pendant un moment. Si le nouveau propriétaire ne veut pas garder ce contrat il
doit le faire savoir dans les 30 jours.
3. L’entreprise d’assurance peut résilier le contrat dans les 14 jours après avoir eu connaissance de l’identité du
nouveau propriétaire. Le contrat prend fin au plus tôt 30 jours après sa résiliation

M. Cas d’assurance (sinistre)

Pas de définition dans la loi mais la doctrine la définit comme : réalisation d’un état de fait contre les conséquences duquel
le preneur d’assurance entend se couvrir  éléments :
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES

Réalisation d’un état de fait


Conséquences
Lien de causalité adéquate

1. Prestation de l’assureur

Risk management : participation de l’assureur à la gestion des risques de son assuré + suivi des risques
o L’assureur va déjà coaché son assuré pour limiter les risques.
Prestations administratives (ex : démarches auprès du service des automobiles)
Indemnités
o Pour compenser une perte de patrimoine
o Pour réparer ou remplacer une chose
o Pour prendre en charge des frais médicaux
o Pour verser des montants sous forme de capital ou d’indemnités journalières
Protection juridique active ou passive
o Passive: c’est quand l’assureur prend la défense de l’assuré dans la situation où lui devrait intervenir si
l’assuré perd. Si l’assuré est attaqué en RC, il l’annonce à l’assureur donc l’assureur va le défendre car
s’il perd il va devoir payer. Donc l’assureur va le défendre plus ses intérêts dans ce cas-là
o Active : si on n’est pas content par exemple avec notre patron, il nous vire et on veut contester le
licenciement et on va vers notre assurance protection juridique, là l’assurance va fonctionner comme un
avocat.

Calcul des indemnisations dans les assurances choses et patrimoine

Valeur actuelle ou valeur de remplacement


Valeur à neuf
Valeur vénale majorée

Valeur actuelle ou valeur de remplacement


o L’indemnité correspond à la valeur effective de l’objet au moment du sinistre (art. 62 LCA)
o Il s’agit de la valeur d’un objet correspondant « d’occasion »
o Si l’objet est réparable, l’assureur prendra en charge les frais de sa réparation jusqu’à concurrence de sa
valeur actuelle
o Utilisation : RC
 L’assureur prend en charge le remplacement mais jamais plus que la valeur actuelle
Valeur à neuf
o L’indemnité correspond au montant que l’assuré devras débourser afin d’acquérir, après le sinistre, un
objet neuf de qualité équivalente à celle de l’objet détruit
o Si l’objet est réparable, l’assureur prendra en charge les frais de sa réparation jusqu’à concurrence de sa
valeur à neuf
o Utilisation : assurance ménage (sauf quelques exceptions), commerce, bâtiment
Valeur vénale majorée
o L’indemnité correspond à la valeur vénale (équivalente à la valeur actuelle) qui fait l’objet d’une
majoration particulière
 On a une majoration importante si par exemple il y a un grand amortissement. Elle n’est
utilisée que dans les casco. La valeur vénale majorée se trouve entre la valeur actuelle et la
valeur à neuf. On rajoute un montant parce que pour une voiture l’amortissement sera très
fort les premières années
o  valeur actuelle < valeur vénale majorée > valeur à neuf
o Utilisation : en casco uniquement
o Tabelles dans les conditions générales qui fixent l’indemnisation en cas de dommage total

N. Sous-assurance, sur-assurance et double assurance

Dans les assurances de choses, telles que les assurances « ménage-incendie » par exemple, la somme assurée doit
correspondre à la valeur à neuf de la totalité des biens assurés. Certaines fois ces montants ne correspondent pas. On parle
de :

Sous-assurance
Sur-assurance

Sous-assurance
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
o Définition : il y a sous-assurance lorsque la somme assurée est inférieure à la valeur totale des biens
assurés
o Conséquences
 En cas de dommage total, l’assureur ne versera que la somme assurée
 En cas de dommage partiel, il ne versera pas le montant du dommage effectif mais il tiendra
compte de la proportion entre la somme assurée et la valeur de remplacement (art. 69 LCA)

Sur-assurance
o Définition : il y a sur-assurance lorsque la somme assurée est supérieure à la valeur de remplacement
des biens assurés
o Conséquences
 En cas de dommage total ou partiel, l’assureur ne versera que la valeur du dommage alors que
l’on paie des primes trop élevées

Double assurance (art 53 LCA)


o Définition : Il y a double assurance lorsque le même intérêt est
assuré contre le même risque, et pour le même temps, par plus
d’un assureur, de telle manière que les sommes assurées réunies
dépassent la valeur d’assurance (al. 1)
o Conséquences :
 Le preneur d’assurance est tenu d’en donner connaissance à tous les assureurs, sans retard et
par écrit (al. 1)
 Si le preneur d’assurance a omis cet avis intentionnellement ou s’il a conclu la double
assurance dans l’intention de se procurer par là un profit illicite, les assureurs ne sont pas liés
envers lui par le contrat
 Chaque assureur a droit a toute la prestation convenue (al. 3)

Obligations de l’assuré (sinistre)


o Obligation d’annonce (art 38 LCA)
 En cas de sinistre, l’ayant droit doit, aussitôt qu’il a eu connaissance du sinistre et du droit qui
découle en sa faveur de l’assurance, en donner avis à l’assureur. Le contrat peut prévoir que
cet avis sera donné par écrit (al. 1)
 Ayant droit : pas seulement le preneur d’assurance, mais aussi la personne qui peut prétendre
à la prestation  à analyser cas en cas
 Conséquence d’une omission fautive de l’ayant droit : l’assureur a le droit de réduire
l’indemnité à la somme qu’elle comporterait si la déclaration avait été faite à temps
 Conséquence d’une omission de l’ayant droit dans l’intention d’empêcher l’assureur de
constater en temps utile les circonstances du sinistres : l’assureur n’est pas lié par le contrat
o Obligation de renseigner (art. 39 LCA)
 Conséquence d’une violation dolosive par l’ayant droit  prétention frauduleuse, l’ayant droit
ne donne pas les informations demandées dans le but d’obtenir une prestation à laquelle il
n’a pas droit (art. 40 LCA) : l’assureur n’est pas lié par le contrat
 Conséquences en cas d’omission non dolosive (art 41 LCA) : tant que l’assureur n’a pas reçu
les informations demandées le délai de 4 semaines au bout duquel la prestation devient
exigible ne commence pas à courir
o Interdiction de changements (art. 68 LCA)
 Conséquences d’u7ne violation dans une intention frauduleuse : l’assureur n’est pas lié par le
contrat (al.2) Ex : un ayant droit sauve des objets d’un incendie mais les déclare ensuite tout
de même comme détruits
 Conséquence d’une violation non frauduleuse : la LCA ne prévoit rien. Selon la doctrine, par
analogie avec les art. 38 al 2 et 61 al. 2, l’assureur doit pouvoir réduire sa prestation
 Tant que le dommage n’a pas été évalué, l’ayant droit ne doit, sans le consentement de
l’assureur, apporter aux choses endommagés aucun changement qui pourrait rendre plus
difficile ou impossible la détermination des causes du sinistre ou celle du dommage, à moins
que ce changement ne paraisse s’imposer dans l’intérêt public ou pour limiter le dommage.
o Obligation de sauvetage (art. 61 LCA)
 Lors du sinistre, l’ayant droit est obligé de faire tout ce qui est possible pour restreindre le
dommage. S’il n’y a pas péril en la demeure, il doit requérir les instructions de l’assureur sur
les mesures à prendre et s’y conformer
KENZA KEBAILI RESUME DROIT DES ASSURANCES
 Obligation de moyens
 Conséquences d’une violation : si l’ayant droit contrevient à cette obligation d’une manière
inexcusable, l’assureur peut réduire l’indemnité au montant auquel elle serait ramenée si
l’obligation avait été remplie
 Frais de sauvetage (art. 70 LCA) : si l’ayant droit a fait des frais pour limiter le dommage (art.
61) sans que cela fût manifestement inopportun l’assureur est tenu de les lui rembourser,
même si les mesures prises l’ont été sans succès, ou si ces frais, ajoutés à l’indemnité,
dépassent le montant de la somme assurée
 Un sauvetage engendre souvent des frais par exemple faire appel à une entreprise
pour poser en urgence une bâche sur le toit qui s’est cassé, l’assureur doit prendre
en charge

Contestation et évaluation du dommage (art. 67 LCA)


o L’assureur, de même que l’ayant droit, peuvent exiger que le dommage soit évalué sans retard par les
parties. En cas de destruction partielle de produits agricoles, notamment par la grêle l’évaluation du
dommage doit être ajournée jusqu’à la récolte, si l’une des parties le demande
 Conséquences d’une omission de l’ayant droit : le délai de 4 semaines de l’art. 41 LCA ne
commence pas à courir
 Conséquences d’une omission de l’assureur : risque de devoir payer des dommages et intérêts

Vous aimerez peut-être aussi