Au Peuple Les Os Et Au Clan Sassou Les Gigots

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9.

000 milliards de Francs CFA dans des opérations douteuses


CRC : Congrès pour la Renaissance du Congo, 22 avril 2020

La richesse de ce petit pays d’Afrique centrale de 5 millions d’habitants,


dirigé depuis trente-six ans par Denis Sassou-Nguesso, 76 ans – s’évapore
dans des circuits financiers offshore complexes que seuls maîtrisent
certains membres du clan au pouvoir et une poignée de traders qui leur
sont proches. Pendant ce temps, les populations martyrisées affrontent le
COVID-19, les mains nues.

Denis Auguste Marie GOKANA, Conseiller Spécial de Denis Sassou Nguesso, Chargé
des Hydrocarbures, des Mines et de l’économie forestière, Président du Conseil
d’Administration de la SNPC, Fondateur et de fait Directeur Général de la société
Africa Oil and Gas Corporation (AOGC) Congo à la tête de laquelle il a placé le faire-
valoir centrafricain Jean Christophe DA SILVA.

L’humanité est préoccupée par la pandémie du COVID-19, dont les effets induits directs et
indirects tyrannisent les populations congolaises démunies. A ce sujet, SASSOU NGUESSO
affirme dans une interview que l’Afrique va faire face au drame les mains nues. Pourtant, ce
même Denis SASSOU NGUESSO vient de s’octroyer le permis Kombi-Likalala-Libondo de
manière friponne. Selon une stratégie bien rodée et vieille de plus de 20 ans, il vient
d’utiliser des sociétés écrans et des hommes liges pour s’octroyer une manne constituée de
plusieurs centaines de millions de barils de pétrole.
En effet, deux projets de loi présentés par Jean-Marc Thystère Tchicaya, Ministre des
Hydrocarbures ont été adoptés au cours d’un conseil des ministres tenu le samedi 18 avril
2020 à Brazzaville.

Jean-Marc Thystère-Tchicaya, président du RPDS, Ministre des


Hydrocarbures du Congo et fusible du clan au pouvoir

Le premier contrat concerne Eméraude II, signé le 9 avril 2020 entre la République du
Congo, la Société Nationale des Pétroles du Congo et les sociétés Congorep S.A. et Perenco
S.A.
Le second concerne le partage de production sur Kombi-Likalala-Libondo II, signé le 17 avril
2020 entre la République du Congo, la Société Nationale des Pétroles du Congo et les
sociétés Perenco S.A., Petro Congo S.A. et Africa Oil & Gas Corporation (AOGC).
Les huiles du deuxième contrat, pour ne prendre que celui-là, sont évaluées à 530 millions
de barils de pétrole. Si on s’en tient au cours actuel du dollar et du baril, cette manne
rapporte près de 16 milliards de dollars us, plus de 9.000 milliards de Francs CFA.
Ces contrats léonins ont été signés de gré à gré entre la Société Nationale des Pétroles du
Congo (SNPC) régentée par Denis Sassou Nguesso, Président de la république, et :

 Perenco S.A (compagnie pétrolière franco-britannique),


 Petro Congo S.A en sigle PETCO (société privée nationale à capitaux 100%
congolais, exerçant dans la recherche et la production des hydrocarbures). En 5 ans
d’existence, elle a créé deux filiales exerçant dans l’amont et dans l’aval pétrolier :
HORUS SA et CONGO OILFIELD SERVICES.

AOGC est le principal actionnaire de PETCO !!

 Africa Oil & Gas Corporation (AOGC) propriété de Denis Auguste Marie GOKANA et
sa filiale Petro Congo S.A, actionnaire à 55% de la société Congolaise de Gaz de
Pétroles Liquéfiés en sigle GPL.SA GPL SA.

En réalité, Denis Auguste Marie GOKANA, le Conseiller Spécial Chargé des Hydrocarbures,
des Mines et de l’économie forestière manœuvre, sur ordre de Denis Sassou Nguesso pour
faire main basse, une fois de plus, sur les revenus du pétrole. Le simulacre de marché de gré
à gré est une entourloupe dont le but est d’enfumer la Communauté internationale, le FMI
et la Banque mondiale qui s’apprêtent à geler les dettes de nombreux Etats du continent.

Pour masquer le hold-up de la démocratie et respecter les formes, le projet sera converti en
loi par la Commission économique de l’Assemblée Nationale dont le Président n’est autre
que Maurice Mavoungou, Directeur Général Adjoint de GPL.SA, une filiale d’AOGC.
Maurice Mavoungou, Président de la Commission ad hoc de
l’Assemblée Nationale, chargée du suivi de l’exécution de
l’accord Congo-FMI, Président de la Commission économie,
finances et contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale,
Directeur Général Adjoint de GPL.SA qui est la première filiale
du Groupe dans laquelle AOGC a acquis 55 % du capital social

Ces scandales financiers qui sont légion font partie de l’ADN de Sassou Nguesso et de son
système, au pouvoir depuis 1997. Ces faits sont constamment rapportés par plusieurs
publications d’ONG qui font autorité : Global Eye, Global Witness, Transparency
International, Panama et Paradise Papers. Les années se suivent et se ressemblent avec les
mêmes protagonistes, les mêmes noms, les mêmes holdings et les mêmes drames et
misères pour les populations.

Non content d’avoir confiné des populations sans ressources malgré les dangers du Covid 19,
non content d’avoir conduit le Congo au chaos économique et social, les régents se lancent
dans un recensement saugrenu des populations dans un seul et unique but : préparer le
passage en force lors des élections présidentielles de 2021, se maintenir au pouvoir envers
et contre tout.

Les années passent et la dramaturgie congolaise résiste. Tels des os à ronger, pour ne pas
être dérangé pendant le festin, des rumeurs sur des conflits entre bandes et clans au pouvoir
ont été lancées à la population congolaise pourtant habituée aux ragots. Des propos d’une
irresponsabilité inqualifiable, qui sous d’autres cieux auraient valu l’ouverture immédiate
d’enquêtes criminelles, sont tenus publiquement devant un parterre d’hurluberlus, par un
autre hurluberlu qui se prend pour omniscient et omnipotent.

Les Combattants de Brazzaville en sigle CoBra, créés en mars 1977, sont remis en selle pour
exécuter des plans cachés et multiplier les fausses alertes.

On assiste à un film digne d’un polar : le GANGSTER, l'ASSASSIN et les TRUANDS, chacun
jouant sa partition, dans une dramaturgie qui continue à remplir de cadavres les placards de
la "Républiquette". Malgré le Covid 19 et les prières qui flétrissent nos âmes confinées,
malgré la suspension de fait des accords avec le FMI, malgré la mise au banc diplomatique
d’un Etat en banqueroute, malgré les dénonciations diverses relayées par des ONG crédibles,
malgré l’opiniâtreté salutaire d’hommes embastillés pour leurs convictions politiques,
malgré l’énergie des activistes sur les réseaux sociaux, le dictateur, son système et son
gouvernement d’incapables ne lâcheront prise que si les citoyennes et les citoyens et les
patriotes, des 12 départements du Congo et ses diasporas, sortent de la résistance formelle
pour s’engager dans la lutte pour la liberté.

Nos aïeux, emportés par un mal plus déshumanisant et cruel, l’esclavage, avaient plus de
dignité et de force mentale que nous. Nos pères qui ont conduit nos Etats aux
indépendances, quoiqu’on en dise, ont été plus courageux et subtils face à la colonisation
que nous.

Disons les choses avec des mots usuels : le Congo Brazzaville est un poids mouche au milieu
des poids welters. Attendre la délivrance de "Mère France et sa Communauté
internationale", d’un messie ou d’une force divine, d’un coup d’Etat, de la mort du tyran
annoncée depuis la nuit des temps, est inexcusable. Nos petits-enfants pisseront sur nos
tombes, si nous ne perpétuons pas cette flamme, ces hymnes à la gloire et à la liberté qui
nous ont bercés, si nous ne détrônons pas cette barbarie politique, ce système dictatorial
inique.

L'histoire politique de notre pays ne doit pas donner raison au plus fourbe, au plus rusé, au
plus violent, à l’infâme qui ment, trompe, menace, tue et tient les citoyens par la panse. La
vraie question qui vaille est la suivante : pourquoi ne nous révoltons-nous pas, pourquoi
continuons-nous à obéir, pourquoi n’osons-nous pas passer du verbe acide à l’action, à la
reconquête du souffle de vie ?

22 avril 2020

La Coordination du CRC, Congrès pour la Renaissance du Congo.

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