Cathédrale de Chartres

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Les structures provisoires de la cathédrale de Chartres

Chobriat Thibault

Compte rendu de séminaire


extérieur
Les structures provisoires de la cathédrale
de Chartres

M1

Intervention de Maxime L’Héritier : 29/11/2019

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Les structures provisoires de la cathédrale de Chartres

Chapitre I : Résumé de l’intervention


Présentons rapidement la chronologie de la cathédrale de Chartres. Le 10 juin 1194,
l’édifice est touché par un incendie relaté par la chronique de Jean le Marchant. Vers 1200, les
parties inférieures de sa nef sont achevées et les parties basses du chœur vers 1210.
L’utilisation de la dendrochronologie revêt une importance capitale pour l’étude
archéologique de la construction. Guillaume le Breton mentionne le haut vaisseau voûté dans
La Philippide et la Gesta Philippi Augusti, textes sur le règne de Philippe Auguste. On estime
la datation des hauts vitraux du chœur entre 1215 et 12201. Les années 1254 à 1257 sont
marquées par l’exil des chanoines de la cathédrale. Cette dernière est consacrée le 17 octobre
1260. Cet édifice, étant donné sa taille et le matériel nécessaire à sa construction, fut bâtit très
rapidement.

La cathédrale de Chartres comporte un certain nombre de pièces métalliques ainsi que


des armatures en bois relatives à la construction. En premier lieu, les tenons avec mortaise
scellés au plomb sont visibles sur les roses des baies hautes. Cependant, les spécialistes
ignorent encore l’utilité de ces pièces. Des hypothèses sont formulées mais le système
imaginé serait trop laborieux compte tenu du savoir-faire de l’époque en construction. On
observe aussi des agrafes sur les arcs-boutants, fréquemment utilisées pour consolider les
blocs de pierre des ouvrages médiévaux. La datation de ces pièces peut poser un problème.
On estime leur fabrication au début du XIIIe siècle grâce à la datation radiocarbone.

Photo 1 : Crochets des roses des baies hautes de la cathédrale de Chartres, de M. L’Héritier

1
DEREMBLE C. et DEREMBLE J.-P., Vitraux de Chartres, Zodiaque Editions, Paris, 2003

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Les structures provisoires de la cathédrale de Chartres

Les roses des baies hautes comprennent aussi de nombreuses pièces métalliques telles
que les crochets noyés dans la maçonnerie. Une fois encore, plusieurs hypothèses sont
avancées quant à leur utilité. Notons que ces pièces sont quasiment équidistantes les unes des
autres, orientées pour leur majorité vers l’extérieur des roses. Elles mesurent environ 5 cm de
long pour une épaisseur de 1-2 cm, essentiellement composées de fer. Les forgerons étaient
des acteurs non négligeables dans la construction de cet édifice.

Figure 1 : Dessin de l’enduit peint de la cathédrale de Chartres, de E. Bouticourt

Plusieurs parties des murs étaient recouvertes d’un enduit peint. La cathédrale a subi
deux restaurations qui permirent de faire apparaître l’enduit d’origine, suscitant certaines
polémiques quant à l’aspect de l’édifice.

Photo 2 : Le haut de chœur de la cathédrale de Chartres, de M. L’Héritier

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Les structures provisoires de la cathédrale de Chartres

Enfin, on remarque des pièces de fer fichées dans les piédroits, d’environ 8 cm de
long, particulièrement abîmés.

Chapitre II : Biographie
Cette présentation ne vise pas à citer tous les travaux de l’auteur mais plutôt à donner
un aperçu au lecteur de ses publications ainsi que des pistes de lecture pour approfondir le
sujet.

Maxime l’Héritier est maître de conférences en histoire médiévale à l’université Paris


8. Il est spécialiste de l’histoire des techniques, de la construction ainsi que de
l’archéométallurgie. Il soutient sa thèse : « L’utilisation du fer dans l’art gothique » en 2007.
Il est chercheur au CNRS et l’auteur de plusieurs publications significatives telles que Les
armatures de fer de la cathédrale de Bourges : nouvelles données, nouvelles lectures 2, Le
chantier de l’abbaye de Saint-Denis à l’époque gothique3 ou encore Archéométrie et histoire
des techniques : les procédés direct et indirect en sidérurgie (XIVe-XVIIe siècles)4. Il est aussi
codirecteur de l’ouvrage Sarta Tecta : De l’entretien à la conservation des édifices5en 2019 et
travailla sur la cathédrale de Chartres6.

Il est aussi membre l’équipe Archéologie de la Gaule dans le Monde Antique


(GAMA) ainsi que de la Maison de l’Archéologie et de l’Ethnologie.

2
L’HERITIER M., « Les armatures de fer de la cathédrale de Bourges : nouvelles données, nouvelles
lectures », Bulletin Monumental, 174-4, 2016, p. 447-465
3
L’HERITIER M., « Le chantier de l’abbaye de Saint-Denis à l’époque gothique », Médiévales, 69, 2015,
p. 129-148
4
L’HERITIER M., « Archéométrie et histoire des techniques : les procédés direct et indirect en sidérurgie
(XIVe-XVIIe siècles) », Artefact, 4, L’Europe technicienne XVe-XVIIIe siècle, 2016, p. 63-81
5
DAVOINE C., D’HARCOURT A. et L’HERITIER M., Sarta Tecta : De l’entretien à la conservation des
édifices, Presses universitaires de Provence, Aix-en-Provence, 2019
6
L’HERITIER M. et LEFEBVRE E., « De l’emploi du fer dans la structure de la cathédrale de Chartres »,
TIMBERT A., Construire et restaurer la cathédrale xie - xxie s., Septentrion, 2014

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Chapitre III : Analyse critique


Cette intervention était particulièrement intéressante. Le métal est un matériau sous-
estimé dans l’étude de la construction médiévale. Mais il revient dans l’actualité de la
recherche. L’approche historique et archéologique de Maxime l’Hériter permet d’analyser
différents aspects de la construction de la cathédrale de Chartres. Cette étude souligne aussi
que les spécialistes ignorent l’utilité de certains outils et matériaux. L’intervenant compare les
pièces métalliques avec celles retrouvées sur d’autres chantiers médiévaux. Il prend des
photos, analyse le chantier et émet des hypothèses. Bien qu’aucune problématique ne soit
formulée, on peut imaginer que le fil conducteur de cette étude est de retrouver l’utilité de ces
pièces métalliques sur le chantier de la cathédrale de Chartres et de savoir si cela correspond à
un cas unique.

J’ai choisi de travailler sur cette intervention étant donné le lien avec mon sujet de
recherche : « Toulouse ville ruyneuse à la fin du Moyen Âge ». Mon sujet porte sur la
construction et la destruction. J’ai eu une formation essentiellement historique et l’approche
archéologique a attiré mon attention. J’envisage pour le mémoire de deuxième année de
consacrer une partie à une approche archéologique sur les maisons romanes et gothiques
restantes à Toulouse, bien que cela ne soit qu’une idée.

L’étude des cathédrales est un champ historiographique ancien. Citons notamment les
travaux de Jean Gimpel, Les bâtisseurs des cathédrales7, et de Alain Erlande-Brandenburg,
La cathédrale8, considérés comme des ouvrages de référence. Dans les années 1990,
l’ouvrage de ce dernier Quand les cathédrales étaient peintes9 offre une approche plus
artistique. Plus spécifiquement, citons La cathédrale de Chartres dans tous ses états 10 de
Alain Barandard ou les travaux de Claudine Billot11, André Trintignac12 et Jean Villette13.

La cathédrale de Chartres possède une abondance d’articles spécialisés et d’œuvres à


son sujet, nous ne citerons pas exhaustivement toutes ces publications.

7
GIMPEL J., Les bâtisseurs de cathédrales, Éditions du Seuil (collection Microcosme), Paris, 1958
8
ERLANDE-BRANDENBURG A., La cathédrale, Fayard, Paris, 1989
9
ERLANDE-BRANDENBURG A., Quand les cathédrales étaient peintes, édition Galimard, 1993 (réédité en
2009)
10
BARANDARD A., La cathédrale de Chartres dans tous ses états, Denoël, Paris, 1988
11
BILLOT C., Chartres à la fin du Moyen Age, HESS, Paris, 1987
12
TRINTIGNAC A., Découvrir Notre-Dame de Chartres, Éditions du Cerf, Paris, 1988
13
VILLETTE J., Les portails de la cathédrale de Chartres, J.-M. Garnier, Chartres, 1994

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