Ed 6342

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Vibrations mains-bras

Guide des bonnes pratiques


L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

Dans le domaine de la prévention des risques


professionnels, l’INRS est un organisme scientifique
et technique qui travaille, au plan institutionnel,
avec la Cnam, les Carsat, Cramif, CGSS
et plus ponctuellement pour les services de l’État
ainsi que pour tout autre organisme s’occupant
de prévention des risques professionnels.
Il développe un ensemble de savoir-faire pluridisciplinaires
qu’il met à la disposition de tous ceux qui, en entreprise,
sont chargés de la prévention : chef d’entreprise, médecin
du travail, instances représentatives du personnel, salariés.
Face à la complexité des problèmes, l’Institut dispose
de compétences scientifiques, techniques et médicales
couvrant une très grande variété de disciplines, toutes
au service de la maîtrise des risques professionnels.
Ainsi, l’INRS élabore et diffuse des documents
intéressant l’hygiène et la sécurité du travail :
publications (périodiques ou non), affiches,
audiovisuels, sites Internet… Les publications de l’INRS
sont diffusées par les Carsat. Pour les obtenir,
adressez-vous au service Prévention de la caisse régionale
ou de la caisse générale de votre circonscription,
dont l’adresse est mentionnée en fin de brochure.
L’INRS est une association sans but lucratif (loi 1901)
constituée sous l’égide de la Cnam et soumise
au contrôle financier de l’État. Géré par un conseil
d’administration constitué à parité d’un collège
représentant les employeurs et d’un collège
représentant les salariés, il est présidé alternativement
par un représentant de chacun des deux collèges.
Son financement est assuré en quasi-totalité
par la Cnam sur le Fonds national de prévention
des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat),


la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif)
et les caisses générales de sécurité sociale (CGSS)

Les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail,


la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France
et les caisses générales de sécurité sociale disposent,
pour participer à la diminution des risques professionnels
dans leur région, d’un service Prévention composé
d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs de sécurité.
Spécifiquement formés aux disciplines de la prévention
des risques professionnels et s’appuyant sur l’expérience
quotidienne de l’entreprise, ils sont en mesure
de conseiller et, sous certaines conditions, de soutenir
les acteurs de l’entreprise (direction, médecin du travail,
instances représentatives du personnel, etc.) dans
la mise en œuvre des démarches et outils de prévention
les mieux adaptés à chaque situation. Ils assurent la mise
à disposition de tous les documents édités par l’INRS.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS,


de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite.
Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction,
par un art ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle).
La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de trois ans
et d’une amende de 300 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).
© INRS, 2019.
Conception graphique : Véronique Nouailhetas
Photos © Couv : Gael Kerbaol/INRS, Guillaume J. Plisson pour l’INRS. © Pages 3, 7, 17 : Gael Kerbaol/INRS, Patrick Delapierre, Guillaume J. Plisson, Claude Almodovar, Grégoire Maisonneuve, pour l’INRS.
© Page 15 : Serge Morillon/INRS. © Page 22 : Vincent Nguyen pour l’INRS. © Page 25 : Claude Almodovar pour l’INRS.
Vibrations mains-bras
Guide des bonnes pratiques

ED 6342
octobre 2019
Membres du groupe de travail Carsat/Cramif/INRS
INRS : Maël Amari, Patrice Donati

Centre de mesure physique :


Carsat Clermont-Ferrand : Alexandre Sanmarti, Jean-Xavier Tisserand
Carsat Lille : Sébastien Maes
Carsat Limoges : Philippe Cros
Carsat Nancy : Benoît Gallin
Carsat Orléans : Céline Ruillard
Cramif Paris : Frédéric Maître
Carsat Rennes : Vincent Marquenie
Carsat Toulouse : Laurent Hardy

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SOMMAIRE
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/// PRÉSENTATION Page 4

PARTIE 1 /// EVALUATION DES RISQUES VIBRATOIRES Page 7


1.1. Identification des risques 8
1.2. Évaluation de l’exposition quotidienne A(8) 10
1.2.1. Estimation du niveau vibratoire d’une machine 10
1.2.2. Calcul de l’exposition quotidienne A(8) 11
1.3. Comparaison de l’exposition aux valeurs réglementaires 12
1.4. Mesurage des vibrations 12

PARTIE 2 /// RÉDUCTION DU RISQUE VIBRATOIRE Page 17


2.1. Élaboration d’une stratégie de maîtrise du risque 18
2.2. Réduction des vibrations par modification de la tâche, du produit et du procédé 19
2.2.1. Adaptation des tâches de travail aux opérateurs 19
2.2.2. Modification du produit manufacturé 19
2.2.3. Modification du procédé 19
2.3. Réduction des vibrations par le choix de machines peu vibrantes 20
2.3.1. Achat de machines peu vibrantes 20
2.3.2. Choix de systèmes antivibratoires 22
2.3.3. Réduction des forces exercées par les opérateurs 22
2.3.4. Maintenance des machines et des outils associés 23
2.4. Protection individuelle 23
2.4.1. Gants antivibratiles 23
2.4.2. Protection contre le froid 24
2.5. Réduction de la durée d’exposition 24
2.6. Information et formation des opérateurs 25

ANNEXE A • Risques pour la santé : signes et symptômes 26


ANNEXE B • Osev main-bras : évaluation simplifiée du risque vibratoire lié à l’usage des machines tenues à la main 28
ANNEXE C • Mesure des vibrations 29
ANNEXE D • Exemple de fiche d’exposition vibratoire à un poste de travail 31
ANNEXE E • Mesures de prévention contre les vibrations : questions, réponses et exemples 32

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PRÉSENTATION
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L
es opérateurs de machines, tenues ou guidées à la main,
sont exposés à des vibrations et des chocs qui peuvent se
propager dans les membres supérieurs. Des niveaux sé-
vères peuvent à terme conduire à des pathologies ostéo-articu-
laires des articulations du poignet ou du coude, et des affections
vasculaires (syndrome de Raynaud : maladie des doigts blancs
ou des doigts morts) reconnues comme des maladies profession-
nelles (tableau 69 du régime général et 29 du régime agricole)
ou des troubles neurologiques (moindre sensation du toucher et
de la perception du chaud et du froid, diminution de la préhen-
sion, perte de la dextérité manuelle).

Ce guide de bonnes pratiques sur les vibrations transmises à


la main et au bras, est destiné en particulier à réduire le risque

page
page
4 4 ED 6342 / / /
vibratoire en aidant les entreprises à appliquer les dispositions ré-
glementaires (articles R. 4441-1 à R. 4447-1 du Code du travail),
relatives à la prévention des risques d’exposition aux vibrations
mécaniques. Il définit les méthodologies pour déterminer et éva-
luer l’exposition aux vibrations, faciliter le choix et l’utilisation de
machines moins vibrantes, optimiser les méthodes et l’application
des mesures techniques ou organisationnelles de protection, sur
la base d’une analyse préalable des risques.

Ce guide s’appuie sur les dispositions prévues par le Code du tra-


vail et l’arrêté du 6 juillet 2005 sur les vibrations, qui transposent
les dispositions de la directive européenne 2002/44/CE du 25 juin
2002 .
La réglementation apporte des précisions sur les obligations de
l’employeur pour évaluer et réduire les risques résultant de l’ex-
position aux vibrations main-bras. Sont notamment définies deux
valeurs d’exposition journalière rapportées à une période de réfé-
rence de huit heures. La première de 2,5 m/s2 déclenche l’action
de prévention et impose aux employeurs de contrôler les risques
liés aux vibrations transmises aux membres supérieurs des opéra-
teurs. La seconde de 5,0 m/s2 correspond à la valeur limite d’expo-
sition journalière au-dessus de laquelle les opérateurs ne doivent
pas être exposés.

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05

1
La réglementation concerne aussi l’exposition aux vibrations transmises à l’ensemble du corps
5

(voir document INRS ED 6018).

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EVALUATION
DES
RISQUES
VIBRATOIRES
1
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07
7

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L’objectif de l’évaluation des risques, liés aux vibrations transmises aux membres
supérieurs, est de permettre aux employeurs de prendre des décisions efficaces
pour réduire ou maîtriser correctement les niveaux des vibrations mécaniques aux-
quels les opérateurs sont exposés. Le plus souvent, l’évaluation pourra se faire sans
avoir besoin de réaliser des mesures.

Les étapes de l’évaluation


des risques sont :
7
7
l’identification des risques,
1.1. Identification
7 des risques
l’évaluation de l’exposition
vibratoire quotidienne
Le point de départ de l’évaluation des risques
notée A(8) 2,
consiste à identifier dans l’entreprise les postes
7 ou situations de travail nécessitant l’utilisation
de machines tenues ou guidées à la main (meu-
la comparaison aux deux leuses, burineurs, plaques vibrantes…) ou de
valeurs seuils fixées pièces tenues à la main (tourets à meuler…) ex-
par le Code du travail, posant à des vibrations. Pour chaque machine,
7 il faut ensuite définir les différentes phases
vibrantes (par exemple, meulage puis tronçon-
mesurage des vibrations. nage avec une meuleuse d’angle…), ainsi que
les conditions d’utilisation associées.

Outre les vibrations, d’autres paramètres liés à


l’ergonomie peuvent contribuer à l’apparition
de l’ensemble des affections rassemblées sous
le terme de « syndrome vibratoire mains-bras »
(voir annexe A), notamment :
• la posture contraignante telle que les bras
au-dessus de la tête pendant le travail,
• l’effort de poussée important pour améliorer
la performance de la machine ou l’effort de
préhension pour la maintenir,
• le poids important de la machine s’il n’est
pas compensé,
• les gestes répétés…

2
C’est une accélération (A, en m/s2) rapportée à
une période de référence de 8 heures.

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EXEMPLES DE QUESTIONS
POUR L’IDENTIFICATION DES RISQUES
Des machines rotatives (meuleuse, Des opérateurs utilisent une ou
polisseuse, etc.) sont-elles utilisées ? plusieurs machines pendant plusieurs
Il est fréquent que ces machines soient heures par jour ?
utilisées plus de 1 à 2 heures par jour par Les paramètres qui induisent l’exposition
certains opérateurs. Dans ce cas, si la va- journalière d’une personne aux vibra-
leur d’émission vibratoire déclarée par tions sont l’amplitude (niveau) et la durée
le fabricant est supérieure à respective- pendant laquelle la personne est expo-
ment 7 ou 5 m/s2, il est recommandé de sée. Si plusieurs machines sont utilisées,
préciser l’estimation vibratoire et de lan- les expositions s’additionnent suivant une
cer des actions de prévention. règle mathématique.

Des machines percutantes (marteau- L’opérateur doit-il exercer un effort


piqueur, burineur, etc.) sont-elles important pour compenser le poids de
utilisées ? la machine ou la maintenir ?
Les machines percutantes sont en Plus grands sont les efforts exercés par
moyenne plus vibrantes que les machines l’opérateur pour tenir la machine, plus
rotatives, mais les durées quotidiennes forte sera l’amplitude vibratoire trans-
d’utilisation sont le plus souvent plus mise aux membres supérieurs.
courtes. Si la valeur d’émission vibratoire
déclarée par le fabricant est supérieure à Certaines machines vibrantes
10 m/s2, il y a lieu de préciser l’estimation provoquent-elles un fourmillement ou
vibratoire et de lancer des actions de pré- un engourdissement dans les mains
vention dès lors que la durée excède plus pendant ou après l’utilisation ?
de 30 minutes par jour. Des fourmillements ou des engourdis-
sements des mains peuvent apparaître
Les fabricants ou fournisseurs des pendant ou après l’utilisation d’une ma-
machines mettent-ils en garde contre chine. Ils constituent un signe d’alerte sur
les risques liés aux vibrations ? le risque de pathologie des membres su-
Si des risques vibratoires pour les opéra- périeurs lié aux vibrations en cas d’utilisa-
teurs sont possibles, le fabricant doit en tion prolongée de cette machine.
avertir l’utilisateur dans sa notice d’ins-
tructions. Le médecin du travail rapporte-t-il des
problèmes de syndrome des vibrations
Les machines sont-elles utilisées selon mains-bras parmi les opérateurs ?
l’usage prévu par le fabricant ? Sont- En cas de signes de syndrome des vibra-
elles adaptées à la tâche ? tions mains-bras, les expositions aux
On se référera à la notice d’instructions vibrations devront être réduites par la
du fabricant. Une mauvaise adaptation mise en place d’actions de prévention.
peut conduire à augmenter la durée
909

d’exposition de l’opérateur. L’usage anor-


mal prévisible doit être envisagé par le
fabricant.

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


7 par chaque machine doivent être calculées sé-
parément. Ensuite, la combinaison de ces expo-
sitions permet d’évaluer la valeur d’exposition

1.2. Évaluation journalière A(8).

de l’exposition Les principaux paramètres influant la valeur


du niveau vibratoire sont notamment :
quotidienne A(8) • la famille de machine (meuleuse,
perforateur…),
• le modèle (meuleuse d’angle, ponceuse
L’exposition vibratoire quotidienne notée A(8)
orbitale…),
(en m/s²) dépend :
• les caractéristiques (masse, vitesse de
• du niveau vibratoire de la machine (accélération
rotation ou cadence de frappe, puissance ou
pondérée totale ahv exprimée en m/s²),
couple, ancienneté…),
• de la durée réelle quotidienne (T en heures)
• les dispositifs antivibratoires
d’exposition de l’opérateur aux vibrations de la
(poignée suspendue, plot élastomère…),
machine.
• les tâches effectuées (tronçonnage,
lustrage…),
Il convient donc d’estimer (ou de mesurer),
• les outils consommables (grain du disque
pour chaque machine utilisée et chaque tâche
à poncer, patin de support, diamètre de la
réalisée à un poste de travail, la valeur de ces
meule…),
deux grandeurs et d’en déduire par calcul la va-
• l’usure des outils associés (mèche, burin…),
leur de l’exposition quotidienne A(8) (exprimée
• l’adaptation de la machine et des outils à la
en m/s²). La valeur d’exposition ainsi détermi-
tâche,
née est à comparer à la valeur d’action ou à la
• l’entretien de la machine, des dispositifs anti-
valeur limite fixées par les articles R. 4443-2 et
vibratoires, des outils associés,
R. 4443-1 du Code du travail (respectivement
• l’expérience et la formation de l’opérateur,
2,5 et 5,0 m/s2).
• le réglage de la pression de l’air comprimé
pour les machines pneumatiques.
Mesurer le niveau de vibration sur la machine
nécessite une instrumentation de mesure dé-
diée et une expertise technique. Dans de nom- NOTE
breux cas, il n’est pas nécessaire de mesurer
directement les amplitudes des vibrations, Les dispositions du Code du travail issues de la
comme le montrent les paragraphes ci-après transposition de la directive « Machines » 2006/42/
qui illustrent une méthode simplifiée d’estima- CE (annexe I de l’article R. 4312-1) imposent aux
tion du A(8). fabricants, importateurs et fournisseurs de machines,
dans un objectif de comparaisons, d’indiquer dans les
1.2.1. Estimation du niveau notices d’instruction les valeurs d’émission vibratoire

vibratoire d’une machine transmise aux membres supérieurs suivant des codes
d’essais normalisés. Les codes d’essais permettent
de contrôler les conditions de mesures pour ces
Le niveau vibratoire d’une machine portative (ou
d’une tâche) exposant l’opérateur est caractéri- déclarations et ainsi de comparer les machines entre
sé par la valeur d’accélération pondérée totale elles. Ils ne représentent pas forcément des situations
ahv (exprimée en m/s²). Cette valeur combine les réelles de travail. Il est donc déconseillé d’utiliser ces
mesures effectuées suivant les trois axes princi- valeurs pour estimer l’exposition A(8). Cela peut être
paux d’un repère de l’espace lié à la machine. une source d’erreur importante, même en suivant les
Lorsque l’opérateur est exposé à plusieurs conseils de la norme européenne EN/TR15350 : 2013.
sources de vibration, les expositions générées

page 10 ED 6342 / / /
Pour estimer le niveau vibratoire, l’employeur de machine les plus courantes. Cette applica-
peut avoir recours à plusieurs stratégies : tion simple et rapide intègre des valeurs d’émis-
• Des mesures de vibration peuvent être réali- sion vibratoire (ahv) qui reposent sur une base
sées au poste de travail dans les trois axes des de données de plus de 2 000 mesures réalisées
machines utilisées, ce qui permet de détermi- sur le terrain. Cette application est disponible
ner la valeur de l’accélération pondérée totale sur les pages « Vibrations » du site internet de
ahv pour chaque machine. l’INRS (outil59) (annexe B).

• En l’absence de résultat de mesures vibratoires, • En l’absence de mesures réalisées au poste et


l’application « Osev main-bras » (méthode sim- si l’application Osev ne référence pas les ma-
plifiée d’estimation de l’exposition vibratoire) chines utilisées, il est possible d’estimer l’émis-
élaborée par l’INRS en coopération avec les sion vibratoire de la machine (accélération pon-
Carsat et la Cramif permet d’estimer l’exposi- dérée totale ahv) en se référant :
tion journalière A(8) d’un opérateur en fonction - à des bases de données contenant des me-
du type de machine et des conditions de son sures vibratoires sur une machine identique,
utilisation. Elle ne nécessite aucune mesure sur (voir figures 1 à 4),
le terrain ni de connaissance particulière sur les - et en dernier recours aux valeurs d’émission
vibrations mais elle ne couvre que les familles vibratoire déclarées par le fabricant.

Figure 1 Machines utilisées pour les travaux de construction. Exemples de valeurs


d’accélération pondérée totale, ahv en m/s² pour des machines courantes (extrait de la
norme EN/TR/1030-2).

1 Brise-béton.
1a b c 2 Perceuse à percussion.
2a c
3 Carotteuse.
b 4 Dameuse.
3 b c 5 Plaque vibrante.
a
4a b c
6 Tronçonneuse.
7 Meuleuse d'angle.
5a b c 8 Perforateur SDS plus.
6a c
9 Perforateur SDS max.
b
7a b c
a 10e percentile.
b 75e percentile.
8a b c c 90e percentile.
9a b c
>
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 X en m/s2

Figure 2 Machines utilisées pour les travaux d’aménagement paysager


et de jardinage. Exemples de valeurs d’accélération pondérée totale, ahv en m/s²
pour des machines courantes (extrait de la norme EN/TR/1030-2). 1 Tondeuse.
2 Débroussailleuse
à disque.
1a b c
3 Débroussailleuse
à roto fil.
2a c 4 Scie à chaîne.
b
3 5 Perche élagueuse.
a b c 6 Perche élagueuse.
4a bc 7 Souffleur à feuilles.
5 a bc 8 Taille-haie.
6a a 10e percentile.
bc b 75e percentile.
7a
11

b c c 90e percentile.
8a b c
>
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 X en m/s2

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


Figure 3 Machines utilisées dans le domaine de la transformation du bois.
Exemples d’amplitudes de vibrations pour des machines courantes, données sous
forme de valeurs d’accélération pondérée totale, ahv (extrait de la norme 1 Cloueur.
EN/TR/1030-2). 2 Agrafeuse.
3 Scie sauteuse.
1a b c a 10e percentile.
2a b 75e percentile.
bc c 90e percentile.
3a b c >
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 X en m/s2

Figure 4 Machines utilisées pour le travail des métaux. Exemples d’amplitudes de


vibrations pour des machines courantes, données sous forme de valeurs d’accélération
pondérée totale, ahv (extrait de la norme EN/TR/1030-2).
1 Meuleuse d’angle.
1a b c
2 Meuleuse verticale.
3 Meuleuse droite.
2a 4 Visseuse.
b c
3a c
5 Clé à choc (batterie).
b 6 Clé à choc
4a b c (pneumatique, 1").
5a b c
7 Clé à choc
pneumatique, < 1".
6a c 8 Boulonneuse à
b
7a b c
impulsion/clé à rochet.
9 Décapeur non
8a b c suspendu.
9a b c
10 Décapeur suspendu.
10 a 11 Ponceuse d’angle.
b c 12 Ponceuse orbitale.
11 a b c 13 Ponceuse vibrante.
12 a 14 Perceuse.
b c 15 Perceuse à percussion.
13 a b c 16 Scie alternative.
14 a b c a 10e percentile.
15 a b c
b 75e percentile.
c 90e percentile.
16 a b c
>
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 X en m/s2

AUTRE
Norme
LECTURE EN/TR15350 : 2013 – Vibrations mécaniques. Guide pour l’évaluation de l’exposition aux
vibrations transmises à la main à partir de l’information disponible, y compris l’information
fournie par les fabricants de machines.
CEN/TR1030-2 : 2016 – Vibrations main-bras. Guide pour la réduction des risques de
vibrations. Partie 2 : mesures de prévention sur le lieu de travail.
Bases de données sur les vibrations transmises à l’homme
INAIL : http://www.portaleagentifisici.it/
INSHT : http://vibraciones.insht.es
Hire Association Europe (HAE) : http://www.hae.org.uk/Havs-data-hae/
Umea university : http://www.vibration.db.umu.se/app/
LAVG : KarLA database : http://www.karla-info.de
CDC NIOSH : https://wwwn.cdc.gov/niosh-sound-vibration

page 12 ED 6342 / / /
1.2.2. Calcul de l’exposition NOTE
quotidienne A(8)
Pour faciliter le calcul de A(8)
À partir de l’accélération pondérée totale ahv La calculette vibration main-bras (« outil43 »,
(en m/s²) et de la durée d’exposition T (en téléchargeable sur le site de l’INRS) facilite le calcul
heures), il est possible de calculer l’exposition arithmétique de A(8) et ce, jusqu’à une dizaine de
quotidienne A(8) (en m/s²) d'un opérateur. machines vibrantes utilisées au cours d’une journée
La durée réelle quotidienne de l’exposition T de 8 heures par un même opérateur.
prend en compte uniquement les périodes pen- Pour déterminer la valeur de A(8), l’utilisateur de
dant lesquelles l’opérateur est effectivement l’application « Osev main-bras » doit répondre aux
soumis aux vibrations. Elle n’intègre donc pas trois étapes suivantes (« outil59 », voir l’annexe B) :
les phases non vibrantes ou d’attente. En cas de >>> Étape 1 : choix par menu de l'activité et
difficulté pour évaluer la durée réelle d’exposi- de la machine, ou des machines, utilisée(s)
tion, on peut considérer une fourchette à partir
quotidiennement.
de durées d’exposition, longue et courte.
>>> Étape 2 : réponse à un questionnaire basique
Dans le cas de l’utilisation quotidienne d’une
sur les conditions d’utilisation de chaque machine.
seule machine :
>>> Étape 3 : entrée de la durée réelle d’utilisation
A(8) = ahv (T/8)1/2 (1)
de chaque machine.
Si un opérateur utilise plusieurs machines (ou
réalise plusieurs tâches différentes avec une
machine) au cours d’une journée de travail, il À partir des deux grandeurs évaluées au préa-
convient de calculer les expositions partielles lable (accélération totale et durée), le calcul de
Ai(8) séparément pour chacune d'elles. Son l’exposition quotidienne A(8) est effectué en
exposition globale A(8) est déterminée à partir appliquant les deux formules (1) et (2) (figure 5).
des expositions partielles, soit :
(2)

Figure 5
Savoir estimer la
durée d’exposition
n’est pas simple
(extrait de
l’application Osev
main-bras).
13

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


7
1.3. Comparaison
La mesure de l’émission des vibrations trans-
mises aux membres supérieurs s’effectue à

de l’exposition aux l’aide d’un vibromètre ou d’un exposimètre (ap-


pelé aussi dosimètre) qui doit satisfaire aux exi-

valeurs réglementaires gences de la norme ISO 8041. De plus, la norme


ISO 5349 spécifie les précautions à prendre
pour la réalisation de mesures fiables des vibra-
Les valeurs d'exposition quotidienne calculées tions prélevées sur la zone de préhension de
sont à comparer à la valeur d'action (VDA) et à la machine : compatibilité des accéléromètres
la valeur limite d’exposition (VLE) fixées par le avec la dynamique des signaux vibratoires, fixa-
Code du travail (respectivement 2,5 et 5,0 m/s²). tion rigide du capteur par collier de serrage ou
Si la valeur d’exposition obtenue dépasse ces ciment colle sur la surface de préhension… Ces
valeurs réglementaires des mesures de préven- mesures doivent être faites par une personne
tion doivent être mises en œuvre. formée et compétente (voir annexes C et D).

NOTE L’incertitude sur l’évaluation de l’exposition


aux vibrations dépend de nombreux facteurs
La calculette arithmétique et l’application Osev
(voir ISO 5349-2), tels que :
décrites ci-dessus (voir « Évaluation de l’exposition
• instrument : incertitude sur son calibrage,
quotidienne ») donnent une interprétation des résultats
• précision des sources de données,
par rapport à la réglementation. • différences entre opérateurs (expérience,
savoir-faire, morphologie),
• aptitude de l’opérateur à reproduire diffé-

7
rentes tâches typiques durant les mesures,
• répétitivité des tâches,
• facteur de l’environnement (par exemple :
bruit, température),
1.4. Mesurage • différences entre les machines (par exemple :
nécessité d’une maintenance ; la machine
des vibrations doit-elle tourner avant les essais ?),
• usure des composants ajoutés ou des abrasifs
(par exemple : la lame de scie est-elle aiguisée ?
Les méthodes simplifiées (Osev, bases de don-
Le disque abrasif est-il usé ?).
nées…) ne suppriment pas la nécessité d’ef-
Les incertitudes associées à l’évaluation de A(8)
fectuer des mesures de vibrations, notamment
peuvent atteindre 20 à 40 %. Si la durée d’ex-
pour l’optimisation ou la vérification de l’effica-
position ou l’amplitude des vibrations a été
cité d’une démarche de prévention. Le mesu-
obtenue par estimation, l’incertitude affectant
rage reste aussi nécessaire pour les machines
l’évaluation de l’exposition quotidienne peut
tenues à la main non présentes dans les bases
être beaucoup plus grande.
de données ou dans des cas d'utilisation inhabi-
tuelle (conditions extrêmes…). Les entreprises
qui souhaitent réaliser un mesurage peuvent
s’adresser aux services prévention de leur
Carsat/Cramif ou CGSS, à leur service de santé
autravail ou à un consultant spécialisé 3.

3
Si les mesures sont réalisées sur mise en demeure de l’Inspection du travail, l’organisme correspondant devra être
accrédité par le COFRAC qui édite une liste sur son site.

page 14 ED 6342 / / /
Figure 6
Des appareils de mesure de plus en plus simples à utiliser.
Meuleuse équipée d’accéléromètres tri-axes sans fil.

AUTRE ISO 8041 – Réponses humaines aux vibrations mécaniques. Instruments de mesure.
LECTURE
ISO 5349 – Vibrations mécaniques. Mesure et évaluation de l’exposition aux personnes des vibrations
transmises par la main. Partie 1 : Exigences générales. Partie 2 : Guide pratique pour les mesures sur
le lieu de travail.
ISO/TR 18570 – Vibrations mécaniques - Mesurage et évaluation de l’exposition des individus aux
vibrations transmises par la main. Méthode supplémentaire pour l’évaluation du risque de troubles
vasculaires.
Caruel E., Donati P. – Comment mesurer les vibrations émises par les machines percutantes ?
Hygiène et sécurité du travail, n° 231, NT 3, 2013.
15

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


page 16 ED 6342 / / /
RÉDUCTION
DU RISQUE
VIBRATOIRE
2
/ / / / / / / // ///
// / /// /
/ /
/ / / / // // / ////
//
/
//
//////
/// // / / //
//
//
///////////////////////////////////////////
///
// ///////////////////
/
17

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


L’évaluation des risques doit permettre d’identifier les priorités pour maîtriser l’expo-
sition. L’évaluation des expositions aux vibrations doit ensuite permettre la détermi-
nation des processus qui sont à leur origine. Comprendre pourquoi les opérateurs
de machines tenues à la main sont exposés à des vibrations importantes aide fina-
lement à définir les actions prioritaires pour les réduire ou les éliminer ( annexe E ).

7
2.1. Élaboration d’une La maîtrise des risques sera réussie si elle re-

stratégie de maîtrise pose sur l'implication des opérateurs.

du risque Il est important de réexaminer régulièrement


les solutions anti-vibratiles pour garantir qu’elles
sont encore pertinentes et efficaces, notam-
Les principales étapes de la maîtrise du risque ment à chaque fois que des modifications inter-
conduisent à : viennent sur le lieu de travail et peuvent affecter
• identifier les principales sources de vibrations, le niveau d’exposition, comme :
• estimer l’exposition quotidienne A(8), • l’introduction de différentes machines ou
• comparer le A(8) aux valeurs réglementaires, procédés,
• classer les sources dans l’ordre de leur contri- • des modifications des modes ou méthodes
bution au risque, de travail,
• hiérarchiser les solutions potentielles en • des modifications du nombre d’heures
termes de faisabilité et de coût, élaborer un travaillées avec la machine vibrante,
plan d’action et son suivi, • l’introduction de nouvelles mesures de
• définir les responsabilités des cadres et maîtrise des vibrations.
allouer des ressources adéquates,
• informer et former les opérateurs,
• suivre l’avancement du plan d’action,
• évaluer l’efficacité des solutions adoptées,
• conserver cette efficacité dans le temps.

Exemple

UTILISATION DE L’EXPOSITION PARTIELLE POUR CLASSER LES RISQUES

L’opérateur d’une aciérie utilise deux machines, une meuleuse émettant en service des vibrations de 7 m/s² et un
burineur émettant 16 m/s². La meuleuse est utilisée au total 2,5 heures par jour, le burineur pendant 15 minutes :

Meuleuse (7 m/s² pendant 2 ½ heures) : A1(8) = 3,9 m/s²


Burineur (16 m/s² pendant 15 minutes) : A2(8) = 2,8 m/s²
Exposition totale : A(8) = 4,8 m/s²

Bien que le burineur émette des vibrations de plus forte amplitude que celles de la meuleuse, les expositions
partielles montrent que l’utilisation de la meuleuse représente la plus grande part de risque. C’est donc sur la
meuleuse et la tâche de meulage qu’il faudra d’abord se concentrer en priorité.

page 18 ED 6342 / / /
7 entre différents types de revêtements décora-
tifs pour finir la façade d’un immeuble. Selon le
type de finition, l’opérateur pourra être amené
2.2. Réduction des à utiliser ou non une machine plus ou moins
vibrante (par exemple machines de repiquage).
vibrations par modifi-
cation de la tâche, du
En conséquence, les concepteurs d’un produit
doivent évaluer l’effet de conceptions diffé-

produit et du procédé rentes sur les contraintes pour les opérateurs


au niveau des tâches. En particulier, il faut éviter
les opérations nécessitant l’emploi de machines
2.2.1. Adaptation des tâches particulièrement vibrantes.

de travail aux opérateurs Ainsi, le polissage du béton pour obtenir une


apparence analogue au marbre peut être effec-
Les tâches de travail doivent être conçues de tué mécaniquement sur une surface plane sans
sorte que : l’intervention d’un opérateur. Mais cette opéra-
• les valeurs des vibrations main-bras soient tion nécessitera le plus souvent des machines
aussi faibles que possible ; portatives tenues par des opérateurs pour finir
• la période d’exposition journalière aux les surfaces courbes d’une colonne ronde.
vibrations soit aussi courte que possible ;
• la posture de travail soit non contraignante ; Dans le travail des métaux, l’utilisation de joints
• les forces exercées, en particulier (mais pas collés ou soudés, au lieu d’assemblage par ri-
seulement) celles sur le système main-bras, vets, supprime l’emploi d’un riveur vibrant. De
soient compatibles avec les capacités de même, le fait de privilégier la réalisation de cor-
l’opérateur ; dons de soudure dans des zones non visibles
• les forces de préhension et de poussée permet de supprimer les opérations de meulage.
requises pour contrôler la machine ou la pièce
usinée soient aussi faibles que possible.
Rappelons que plus les forces appliquées par 2.2.3. Modification du procédé
la main sur la surface vibrante sont élevées, plus
les vibrations transmises à l’opérateur sont Il est souvent possible de trouver des améliora-
importantes. tions du procédé de fabrication qui réduisent
• les répétitions fréquentes et rapides des non seulement les vibrations (et éventuellement
mouvements des membres supérieurs soient d’autres risques, tel que le bruit) mais amé-
évitées. liorent également la productivité.

Il est parfois possible d’utiliser d’autres mé- Par exemple, l’utilisation accrue dans le BTP
thodes de travail (mécanisation ou automatisa- d’éléments préfabriqués non réalisés sur place
tion des tâches, autres procédés) qui réduisent, permet d’avoir des éléments de meilleure qua-
voire suppriment, l’exposition aux vibrations. lité, produits par des moyens mécanisés. Il
sera tenu compte des incertitudes de fabrica-
tion en prévoyant des jeux et en recomman-
2.2.2. Modification du produit dant l’emploi du mastic et autres matériaux de
manufacturé remplissage. Cela réduit ainsi les opérations
« couper-assembler » sur place au moyen de
Le concepteur d’un produit n’envisage pas tou- machines portatives.
jours les conséquences ergonomiques de ses
19

choix lors de la réalisation des tâches par l’opé- Dans les industries de la construction, le fait de
rateur. Par exemple, un architecte a le choix s’assurer que le coffrage pour le coulage du

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


béton est étanche, réduit la nécessité d’élimi- donc le recours à des actions correctives avec
ner ultérieurement le béton en excès avec un des machines vibrantes.
piqueur.
On veillera à ne pas remplacer un risque par un
Dans les industries mécaniques légères et risque plus important. Le contrôle de la quali-
lourdes : té doit commencer dès la conception. Ainsi la
• les progrès réalisés dans le domaine de la conception des passages de conduites dans la
technologie de découpe (profilage laser ou phase de coulée du béton peut dispenser de
par jet d’eau à haute pression) ont augmenté la nécessité de pratiquer des saignées pour les
la précision des coupes et réduit les retouches conduites à l’aide de machines portatives, après
(redressage) avant l’assemblage final. Cette la prise du béton.
découpe, aux dimensions spécifiées de pièces

7
métalliques, peut éliminer la nécessité d’enlever
quelques millimètres avec une meuleuse ou un
burineur au cours de l’assemblage final :
• les méthodes d’oxycoupage et autres
méthodes de découpe se substituent aux
burineurs et aux meuleuses pour l’ébauchage 2.3. Réduction des
de pièces en fonte et travaux similaires ;
• des techniques hydrauliques sans à-coups
vibrations par le choix
sont employées plutôt que des techniques
pneumatiques, à impulsion ou par rivetage ;
de machines peu
• des procédés de nettoyage (par abrasion,
mécanique et combiné mécanique et
vibrantes
chimique) tel que le grenaillage, peuvent être
utilisés à la place d’opérations de meulage ou 2.3.1. Achat de machines
de décalaminage ; peu vibrantes
• l’utilisation de perforateurs, pour la démolition
de certaines structures en béton renforcé, Les fabricants et importateurs qui commercia-
peut être réduite en partie par l’utilisation de lisent des machines en Europe peuvent vous
techniques hydrauliques d’écrasement ou par aider à choisir les machines les plus adaptées à
l’emploi de grignoteuses. vos besoins et les plus sûres. Ils sont tenus de
respecter la directive « Machines » 2006/42/
Il fut un temps où l’accès aux surfaces, en des- CE qui leur demande notamment de concevoir
sous d’une chaussée construite, nécessitait leurs machines de façon à réduire autant que
la réalisation d’une tranchée tout le long de la possible les risques vibratoires selon l’état de
route. Ce travail était habituellement effectué l’art. De plus, les notices d’instructions et les
au moyen de brise-béton. Il est désormais pos- documents commerciaux (y compris les catalo-
sible d’utiliser des machines mobiles pour tron- gues en ligne) doivent préciser :
çonner les routes ou réaliser ces tranchées. De • la valeur efficace de l’accélération pondérée
même, l’utilisation des techniques de détection mesurée au niveau de la zone de préhension
électronique pour localiser les fuites d’eau de (appelée valeur d’émission), si elle excède
façon plus précise sur des canalisations enter- 2,5 m/s² selon le code d’essai approprié.
rées, réduit le besoin de creuser une tranchée Quand elle ne dépasse pas les 2,5 m/s², ce fait
tout en augmentant la productivité. doit être mentionné ;
• le code d’essai appliqué pour obtenir cette
Un bon contrôle de la qualité du procédé per- valeur d’émission ;
mettra non seulement de garantir la qualité du • l’incertitude de mesure (en m/s²).
produit, mais également de réduire les risques
en diminuant considérablement les erreurs et

page 20 ED 6342 / / /
(((( (( Attention ))) )) ) Pour de nombreuses familles de machines
tenues ou guidées à la main, les fabricants
L’examen des valeurs déclarées par les fabricants commercialisent des modèles peu vibrants.
et importateurs permet principalement de clas- Aujourd’hui les brise-béton, ponceuses, ton-
ser les appareils d’une même ou de différentes
marques en fonction de leur niveau vibratoire et deuses à gazon, tailles haies, scies à chaîne, pis-
ainsi de choisir celui présentant la valeur vibra- tolets à aiguilles… sont souvent anti-vibratiles.
toire la moins importante pour un même code Il est important de sélectionner une machine
d’essai. efficace pour la tâche à effectuer. Une machine
inadaptée ou de capacité insuffisante ralentira
le travail et exposera les employés plus long-
Pour acheter une nouvelle machine moins temps à des vibrations. A contrario, une ma-
vibrante, une stratégie simple consiste à : chine trop puissante peut entraîner une expo-
• établir une liste des machines adaptées ; sition à des amplitudes vibratoires inutilement
• prendre en compte les informations élevées.
disponibles concernant les vibrations pour les
machines de cette liste. Pour chaque machine, Un choix attentif des consommables (par
vérifier que l’on dispose des informations exemple, des abrasifs dans le cas des meu-
adéquates (valeurs déclarées) ; leuses ou des ponceuses) et des accessoires
• éliminer de la liste les machines déclarées (mèches, burins, lames de scie…) permettra
comme générant des vibrations anormalement d’optimiser l’exposition aux vibrations. Certains
élevées. fabricants proposent des accessoires conçus
pour réduire les vibrations.
Les fabricants et leurs représentants doivent
également fournir des conseils notamment sur Les catalogues des fabricants de machines
la façon de : sont très fournis en consommables et acces-
• maintenir la machine en bon état, soires, avec des formes et des matériaux adap-
• éviter les utilisations de la machine tés à pratiquement chaque situation de travail.
susceptibles d’accroître le risque de vibrations Pour les meuleuses par exemple, il existe des
élevées, réduire les vibrations. disques à meuler, disques ou roues à lamelles,
brosses, manchons abrasifs, roues élastiques en
Pour choisir une machine, il y a lieu également caoutchouc… Il existe également des disques
de tenir compte de considérations ergono- à lamelles avec une forme inclinée, spécifiques
miques telles que : pour les cordons de soudure.
• le poids et le volume des machines,
• la disposition, la forme, la taille et le confort Le choix de l’outil consommable peut avoir un
des poignées, effet important dans l’exposition vibratoire des
• les forces de préhension et de poussée, opérateurs. Par exemple, des mesurages réa-
• la facilité d’utilisation et la prise en main, lisés dans une entreprise ont montré qu’avec
• le froid au contact des surfaces de préhension une même meuleuse, un même opérateur, et
ou de l’air d’échappement pour les machines une même pièce à meuler, le changement de la
pneumatiques, marque et du matériau du disque peut doubler le
• le bruit, niveau vibratoire pour un même diamètre d’outil.
• les poussières émises.
Généralement, les fabricants de consommables
Certains fabricants ou fournisseurs acceptent indiquent les vitesses optimales et maximales
de prêter des machines pour essai. Il faudra des outils tournants. Pour rendre le travail plus
profiter de cette occasion pour demander l’avis efficace et diminuer le temps d’exposition, il
21

des opérateurs à l’issue d’essais en conditions sera nécessaire de travailler avec la vitesse de
réelles d’utilisation. rotation optimale de l’outil et donc de vérifier
l’adéquation avec la vitesse de la machine.

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


2.3.2. Choix de systèmes Pour les machines tenues à deux mains, il est
préférable que les deux poignées bénéfi-
antivibratoires cient de suspensions ou aient fait l’objet d’une
conception anti-vibratile. Par exemple, sur cer-
Le contact direct des mains des opérateurs avec taines meuleuses d’angle de 230 mm, en plus
les surfaces vibrantes peut être évité en insérant de la poignée auxiliaire, la poignée de com-
entre les deux une isolation anti-vibratoire. Ce- mande peut être suspendue par conception
pendant, l’installation d’une telle isolation peut avec un découplage de cette poignée par rap-
s’avérer peu efficace, en particulier pour les port au reste de la machine (figure 7).
machines qui transmettent des vibrations de
basses fréquences. Les poignées vibrantes, recouvertes d’un ma-
tériau résilient, sont souvent appréciées pour
De nombreuses machines sont équipées de poi- leur confort. En revanche, il est peu probable
gnées, de carters (voire de réservoirs d’essence) que cela suffise à diminuer notablement les
suspendus. Bien choisies, les poignées peuvent vibrations de fréquences inférieures à 250 Hz,
réduire les vibrations, mais un choix incorrect qui contribuent le plus dans le calcul de l’expo-
peut conduire à un effet contraire et gêner les sition. À moins d’un choix attentif, les matériaux
opérateurs dans la maîtrise de leur machine. résilients peuvent même amplifier les vibrations
C’est pourquoi il est préférable de ne retenir que à certaines fréquences.
des poignées suspendues recommandées par
le fabricant de la machine. Les poignées suspen- Le cas des gaines montées autour des burins
dues montées sur des machines non portables des marteaux à sculpter la pierre, constitue une
mais guidées à la main (exemple des dameuses) exception. Les mesures effectuées ont montré
assurent en général une réduction efficace des une réduction significative des vibrations au ni-
vibrations transmises à l’opérateur. veau de la zone de préhension sur le burin gainé,
comparées à celles prélevées sur un burin nu.

Dans le cas des meuleuses ou des ponceuses,


la principale source vibratoire est liée au dé-
séquilibre des parties tournantes. Beaucoup
de meuleuses sont aujourd’hui équipées d’au-
to-équilibreurs de balourd ; les ponceuses sont
rééquilibrées avec des masselottes judicieuse-
ment placées sur la partie tournante. Ces dispo-
sitifs complémentaires sont efficaces pour ré-
duire les vibrations transmises aux opérateurs.

2.3.3. Réduction des forces


exercées par les opérateurs
Les forces de préhension ou de poussée exer-
cées par l’opérateur sont nécessaires pour tenir
Figure 7
la machine ou la pièce à usiner, contrôler ou gui-
Meuleuse équipée de poignées suspendues.
der la machine… Une réduction de ces forces se
traduit par un couplage moindre entre la main
et la machine et donc une plus faible transmis-
sion des vibrations aux membres supérieurs.
On peut réduire les efforts exercés par l’opéra-
teur en employant par exemple des systèmes

page 22 ED 6342 / / /
de compensation du poids, qui servent à soute- Pour les machines pneumatiques, il faut vérifier,
nir les machines vibrantes lourdes, comme des le cas échéant, que l’air comprimé contient de
perceuses, des meuleuses, des clefs à choc… l’huile (brouillard d’huile), afin de lubrifier les or-
La texture du matériau recouvrant les zones ganes mobiles et que sa pression est constante
de préhension doit être choisie pour faciliter la et suffisante pour faire fonctionner la machine à
prise en main de la machine par l’opérateur. sa puissance nominale.

Un mauvais choix des machines, une mainte-


nance inadéquate, une formation insuffisante
ou un mauvais agencement du poste de travail
conduiront l’utilisateur à appliquer des forces
plus élevées que ce qu’exige un travail efficace.
7
2.4. Protection
2.3.4. Maintenance des individuelle
machines et des outils associés Les équipements de protection individuelle
(EPI) ne constituent qu’un dernier recours en
Les machines dégradées vibrent généralement
matière de protection contre les risques pro-
plus que celles en bon état de marche. C’est
fessionnels. Il convient de ne les considérer
pourquoi les machines et leurs accessoires
comme un moyen de prévention qu’après avoir
doivent être entretenus de façon régulière se-
exploré toutes les autres options. La protection
lon les instructions fournies par les fabricants.
collective doit demeurer la priorité. Cependant,
lorsque l’analyse des risques révèle que celle-
Ainsi :
ci est insuffisante ou impossible à mettre en
• les outils tranchants seront affûtés,
œuvre, l’employeur doit mettre à disposition
• les parties mobiles seront lubrifiées,
des salariés les EPI appropriés.
• les pièces usées seront remplacées,
• l’équilibrage sera vérifié et corrigé,
les poignées suspendues, les plots anti- 2.4.1. Gants antivibratiles
vibrations, les amortisseurs, les paliers et
les engrenages seront remplacés avant leurs Les gants commercialisés sous la mention « an-
détériorations (examiner les fissures, ti-vibrations » doivent porter la marque « CE »,
le gonflement et le ramollissement ou qui indique qu’ils ont été soumis à des essais et
le durcissement des plots en caoutchouc), sont conformes aux exigences de la norme ISO
• les équilibreurs de balourd seront changés 10819 (comme le fait de couvrir toutes les pha-
s’ils présentent une fuite d’huile, langes).
• les dents des tronçonneuses seront affûtées
et la tension de la chaîne sera ajustée selon Dans la pratique, la réduction des vibrations
les recommandations du fabricant, aux fréquences inférieures à 150 Hz (9 000 tr/
• les moteurs seront réglés. min) apportée par ces gants est négligeable.
En conséquence, ils ne constituent pas une so-
Les opérateurs devraient disposer d’un stock lution efficace pour assurer la protection contre
pour le remplacement des consommables, tels les vibrations émises par la plupart des ma-
que les disques de ponceuses, les disques de chines portatives et notamment les machines
machines à polir, les meules… percutantes. Ils peuvent réduire les risques
vibratoires uniquement pour les machines fonc-
Un programme préventif de maintenance est à tionnant à des vitesses de rotation supérieures à
élaborer par l’employeur qui doit désigner les 9 000 tours par minute et tenues avec une force
23

machines nécessitant une maintenance, ainsi de préhension faible.


que l’intervalle de maintenance approprié.

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


2.4.2. Protection contre le froid 72.5. Réduction de
Une basse température du corps augmente le
risque de blanchiment des doigts (syndrome
de Raynaud) par diminution de la circulation
la durée d’exposition
sanguine des extrémités.
Si les actions mises en œuvre pour réduire
l’amplitude des vibrations transmises ne sont
En conséquence, il faut :
pas suffisantes, une solution complémentaire
• limiter les travaux utilisant des machines
consiste à limiter la durée de l’exposition des
vibrantes en extérieur par temps froid. Si des
opérateurs en les faisant tourner sur les postes
opérateurs doivent travailler à l’extérieur par
ou en modifiant l’organisation du travail (per-
temps froid, il existe des poignées chauffantes
muter les postes, intercaler des tâches non
(tronçonneuse par exemple). Ils doivent en outre
vibrantes, aménager le temps de travail sur cer-
disposer de vêtements chauds et de gants.
tains postes…).
• éviter l’utilisation de machines susceptibles
de refroidir les mains, par exemple les
Les employeurs doivent éviter d’exposer les
machines à corps en acier ou les machines
opérateurs aux vibrations pendant des pé-
pneumatiques qui rejettent l’air d’échappement
riodes longues en continu (voir la norme ISO
sur les mains de l’opérateur.
5349-1, tableau C.1 et figure C.1). Il est souhai-
table d’inclure des pauses fréquentes et régu-
La température en intérieur doit être suffisante
lières. Ainsi, si le travail est rémunéré à la pièce,
pour assurer un confort raisonnable, sans né-
il faut prévoir une organisation encourageant
cessiter le port de vêtements spéciaux.
les interruptions. Par exemple : éviter les postes
uniquement de clouage, privilégier un travail in-
cluant l’ensemble des processus amenant à la
fabrication complète d’une palette.

Exemple *

4 heures d’utilisation d’un burineur émettant en service des vibrations de 7 m/s² donne un
A(8) = 5 m/s². Celui-ci atteint la VLE.
L’objectif étant de rester à une valeur maxi de 2,5 m/s² (VDA),
Voici ci-dessous deux solutions pour aboutir au même résultat :
Réduire la durée d’exposition par quatre : Réduire le niveau vibratoire par deux :
soit 1 heure d’utilisation du burineur émettant par le choix d’un burineur moins vibrant
en fonctionnement des vibrations de 7 m/s² : émettant 3,5 m/s² :
A(8) = 2,5 m/s² A(8) = 2,5 m/s²

(* Exemples)
a) La durée d’exposition peut être réduite en choisissant des machines performantes appropriées pour une tâche
spécifique (voir paragraphe 3.3.1).
b) Certains employeurs, en coopération avec les fabricants et les fournisseurs de machines, peignent leurs machines
en vert/orange ou rouge pour caractériser les vibrations main-bras. La couleur est fonction de l’amplitude de vibrations
attendue lors de l’utilisation de chaque machine et donc de la durée acceptable d’exposition (par exemple 4 h si la machine
est verte, 2 h si elle est orange ou 1 h si elle est rouge).
c) Des indicateurs de durées, destinés au mesurage du temps d’exposition fixés sur les machines ou sur les mains,
peuvent alerter les opérateurs lorsque la dose de vibrations est dépassée.
d) Certaines machines récentes (ponceuses) disposent, de série, d’accéléromètres intégrés qui informent,
via une application, des doses vibratoires reçues par l’opérateur.

page 24 ED 6342 / / /
Limiter la durée d’exposition est moins efficace Les opérateurs doivent être formés à l’utilisation
que diminuer le niveau d’émission vibratoire. des machines tenues à la main pour éviter d’ap-
Conformément à la norme ISO 5349-1 [formule pliquer des forces de préhension ou de guidage
(1) du chapitre 2.2.2], la réduction de moitié de excessives et pour garantir que les machines
l’exposition aux vibrations, nécessite d’abaisser soient utilisées de manière sûre et avec une ef-
la durée d’utilisation par un facteur de 4 contre ficacité optimale. Ils doivent apprendre à tenir
un facteur de 2 pour l’émission vibratoire. correctement les machines dotées de poignées
suspendues, afin de bénéficier pleinement de

72.6. Information
la course de la suspension. Par exemple, un
brise-béton à poignées suspendues produit de
plus fortes expositions vibratoires si l’opérateur
appuie trop fortement sur les poignées de la
machine (ce qui revient à court-circuiter la sus-

et formation
pension).

des opérateurs Les opérateurs et les techniciens de mainte-


nance doivent recevoir une formation pour sa-
voir reconnaître quand des éléments de la ma-
Il est important de fournir aux opérateurs et au chine qui affectent l’exposition aux vibrations
personnel d’encadrement des informations sur : (plots élastomères, ressorts, systèmes anti-
• les risques liés à l’exposition aux vibrations balourd…) nécessitent une maintenance ou un
émises par les machines ; remplacement.
• les circonstances dans lesquelles les
opérateurs ont droit à un suivi individuel de
leur état de santé ;
• l’existence d’une valeur limite d’exposition
et d’une valeur déclenchant l’action ;
(((( (( Attention ))) )) )
• les résultats de l’évaluation des risques Les machines portatives peu vibrantes sont par-
vibratoires et/ou des mesures réalisées ; fois rejetées par les utilisateurs pensant à tort
qu’elles sont moins performantes que les ma-
• les mesures employées pour éliminer ou
chines auxquelles ils étaient habitués, du fait de
réduire les risques vibratoires ; leur différence de poids et de la modification des
• les méthodes de travail qui minimisent sensations dues aux vibrations.
l’exposition aux vibrations ;
• le signalement des machines ou des outils
nécessitant une maintenance ;
• le remplacement des outils (mèches, meules…)
et des consommables qui contribuent à des
expositions vibratoires excessives.

CUMUL D'EXPOSITION
Les opérateurs doivent aussi être informés de l’effet
des activités extraprofessionnelles sur les risques
pour la santé. En effet, l’utilisation de matériels
de bricolage à la maison ou la pratique d’activités
telles que la moto augmente l’exposition vibratoire
25

quotidienne et donc le risque de développer une


pathologie liée aux vibrations.

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


ANNEXE A
Risques pour la santé :
signes et symptômes

L’utilisation régulière des machines vibrantes tenues à la main peut provoquer l’apparition de
troubles ostéo-articulaires au niveau des membres supérieurs se traduisant par des atteintes
articulaires du coude et du poignet et des troubles de la circulation sanguine au niveau des
doigts, d’origine neuro-vasculaire. L’ensemble de ces affections sont rassemblées sous le terme
de syndrome vibratoire mains-bras (SVMB). Le temps de latence entre l’exposition vibratoire et
l’apparition des symptômes est variable. Initialement, les symptômes sont intermittents, mais
peuvent devenir permanents avec la progression de la maladie.

hhh Troubles neuro-vasculaires


La manifestation majeure des symptômes neuro-vasculaires est l’apparition d’un phénomène de
Raynaud secondaire (à l’exposition aux vibrations) encore appelé syndrome des doigts blancs
ou syndrome des doigts morts. Les symptômes sont généralement plus sévères du côté de la
main dominante au niveau d’un ou plusieurs doigts et volontiers déclenchés par une exposition
au froid. Le pouce est rarement touché. La crise typique se déroule en trois phases successives :
1 – une phase ischémique ou syncopale correspondant à un spasme des petits
vaisseaux artériels. Les doigts deviennent blancs, sont engourdis et il existe une perte de la
sensibilité tactile ;
2 – une phase cyanique ou asphyxique, pas systématiquement présente, avec une stagna-
tion du sang dans le réseau veineux et capillaire qui a tendance à faire bleuir les doigts ;
3 – une phase érythralgique de récupération se traduisant par la reperfusion et une dilata-
tion des vaisseaux. Les doigts sont alors rouges, gonflés et souvent douloureux.

La crise se termine avec un retour à la normale. Les troubles sont réversibles à l’arrêt de l’ex-
position aux vibrations. Toutefois, avec la progression de la maladie et la persistance de l’ex-
position vibratoire, la durée, la fréquence et la sévérité de la phase ischémique s’accentuent et
peuvent nécessiter une prise en charge médicale spécialisée.

h Cas du syndrome du marteau hypothénar


Il s’agit d’un trouble vasculaire qui va affecter l’artère ulnaire. En effet, au niveau de l’éminence
hypothénar (partie interne du talon de la main), l’artère ulnaire est peu profonde et directement
soumise aux chocs. Les traumatismes répétés sur cette partie de la main peuvent provoquer une
lésion de sa paroi vasculaire qui est fragilisée et amincie avec un risque d’apparition de throm-

page 26 ED 6342 / / /
bose et d’anévrysme de l’artère (formation d’une hernie à travers la paroi de l’artère). Le diagnostic est
fait devant un opérateur qui se plaint de fourmillements, d’engourdissements du 4e et du 5e doigt de
la main qui montrent également des signes d’atteintes vasculaires (doigts froids, bleutés ou noirs). De
multiples situations de travail amènent les opérateurs à utiliser le talon de leur main comme un marteau :
par exemple pour assembler, ajuster ou caler certains matériaux ou pour serrer et débloquer des écrous
avec des clefs.

hhh Troubles neurologiques


Les vibrations transmises aux membres supérieurs peuvent provoquer l’apparition de sensations
d’engourdissement et de picotements des doigts et des mains. Ces symptômes tendent à s’aggraver
(en durée, en fréquence et en intensité) si l’exposition se poursuit. Les opérateurs concernés peuvent
présenter une réduction de la perception tactile, une moindre sensibilité au chaud et au froid, ain-
si qu’une dégradation de la dextérité manuelle. Ceci peut interférer avec le travail à accomplir et
accroître le risque de survenue d'un accident : lâcher d'objet, blessure avec un outil, chute...

Note Les opérateurs exposés aux vibrations peuvent parfois présenter des signes et des symp-
tômes comme le syndrome du canal carpien, un trouble dû à la compression du nerf médian
lorsqu’il passe dans un tunnel anatomique au poignet. Les contraintes ergonomiques agis-
sant sur la main et le poignet (mouvements répétitifs, préhension énergique, postures incon-
fortables), combinées à des vibrations, pourraient causer ce type de syndrome chez les opé-
rateurs qui manipulent des machines vibrantes (tableau 57 des maladies professionnelles).

hhh Troubles ostéo-articulaires


Les vibrations mécaniques mains-bras augmentent la force de préhension et la charge musculaire des
muscles de l’avant-bras du fait notamment de troubles de la perception induits par l’exposition aux vibra-
tions. Les opérateurs ont tendance à serrer plus fort que nécessaire leur outil de travail par exemple,
ce qui accroît la charge musculaire et augmente le risque de troubles ostéo-articulaires. Les opérateurs
exposés peuvent souffrir de douleurs dans les mains et les avant-bras accompagnées d’une diminution
de leur force musculaire.

La présence d’arthrose du poignet et du coude avec des calcifications synoviales peut être mis en
évidence chez des opérateurs exposés à des vibrations (maladies de Kienböck et de Köhler), D’autres
troubles liés au travail peuvent être retrouvés : tels que des tendinopathies (inflammation des tendons
et de leurs gaines) ou maladie de Dupuytren à l’origine d’une fibrose au niveau de la face palmaire de
la main qui aboutit à la rétraction progressive en flexion du 4e et du 5e doigt.

hhh Tableau 69 des maladies professionnelles


Les affections vasculaires, neurologiques (ou angioneurotiques) et ostéo-articulaires liées à l’expo-
sition aux vibrations émises par les machines ou les pièces tenues à la main sont reconnues depuis
1980 comme maladies professionnelles au titre du tableau n° 69 du régime général de la Sécurité
sociale (et n° 29 du régime agricole).
27

Pour en savoir plus, consultez les tableaux des maladies professionnelles :


http://www.inrs.fr/publications/bdd/mp.html

/ / / VIBRATIONS MAINS-BRAS. GUIDE DES BONNES PRATIQUES


ANNEXE B
Osev main-bras : évaluation
simplifiée du risque vibratoire lié à
l’usage des machines tenues à la main
Afin d’évaluer l’exposition aux vibrations, l’employeur dispose d’une alternative aux instru-
ments de mesure avec l'application Osev Main-bras1. Elle permet d’estimer en quelques mi-
nutes l'exposition journalière transmise par les poignées/corps des machines tenues à la main.
Et ceci, même si les opérateurs emploient plusieurs machines dans une même journée. Pour
obtenir une valeur de l’accélération équivalente plus précise, il faut faire réaliser des mesures
dans les conditions réelles d’utilisation (annexe C).

hhh Comment utiliser Osev main-bras ?


hh Avant de commencer
Téléchargez l'application Osev Main-bras, accessible librement sur www.inrs.fr (rubrique
« vibrations des membres supérieurs »). Cette application nécessite l’exécution de macros
Excel® (versions à partir de 2007).
Étape 1 : type de machine
Après avoir renseigné le poste de travail, sélectionnez un type d'activité puis dans le menu
déroulant proposé, choisissez la machine utilisée par l'opérateur lors d’une journée type. Pour
une meilleure gestion des informations, précisez la référence de la machine.
Étape 2 : conditions d’utilisation
Précisez via un questionnaire, les conditions d’utilisation de chaque machine selon l’environne-
ment de travail, l'entretien de la machine et de l'outil ou la formation des opérateurs, etc. Après
validation du questionnaire par l’utilisateur, un code couleur vert, ou jaune indique la sévérité
de l’exposition de l’opérateur.
Étape 3 : durée quotidienne
Pour chaque machine sélectionnée, indiquez la durée réelle d'utilisation quotidienne pendant
laquelle l’opérateur est soumis aux vibrations. Cette durée d'exposition est limitée aux phases
de fonctionnement de la machine, pendant lesquelles l’opérateur est effectivement soumis aux
vibrations. Elle n’intègre donc pas les phases non vibrantes ou d’attente.
Étape 4 : résultats
Une fois tous les paramètres saisis, le résultat de l’exposition vibratoire quotidienne apparaît pour
chaque machine ainsi que pour l’ensemble de celles-ci. Ce dernier résultat permet d’apprécier le
niveau d’exposition de l’opérateur par rapport aux valeurs seuils réglementaires. Les valeurs du
A(8) données pour chaque machine offrent la possibilité de classer les sources vibratoires.
Étape 5 : pistes d'action et documentation
Des actions de prévention, ainsi que des documents et brochures (directement téléchargeables
sur le site INRS) sont proposés pour le risque vibratoire.
1
Cette application ne couvre pas toutes les familles. Elle est complétée au fur et à mesure des cam-
pagnes de mesures. Il est recommandé de télécharger la dernière version à partir du site de l’INRS.

page 28 ED 6342 / / /
ANNEXE C
Mesure des vibrations

L’exposition des personnes à des vibrations transmises par les mains doit être évaluée par la méthode
définie dans la norme ISO 5349 parties 1 et 2. Les mesures réalisées doivent être les plus représen-
tatives possible de l’activité réelle (opérateur habituel, environnement, tâches, famille de machines,
durée de mesure…). Les appareils employés pour la mesure des vibrations doivent être conformes
aux spécifications de la norme ISO 8041.

h 1. Direction
Pour les vibrations transmises aux membres supérieurs, on prélève les vibrations selon trois direc-
tions (ou axes) notées x, y et z (voir figure 1). Les directions des vibrations sont repérées par rapport
à l’orientation de la main. L'axe X représente la direction des vibrations perpendiculaire au dos de la
main, l'axe Y, les vibrations gauche-droite et l'axe Z, les transmissions longitudinales à l’axe du bras.

Figure 1. Directions des vibrations


repérées par rapport à l’orientation
de la main

h 2. Amplitude
L’amplitude des vibrations (a) s’exprime comme une accélération efficace en mètres par seconde au
carré (m/s2). Elle est mesurée au niveau des zones de préhension des machines ou des pièces tenues à
la main. Elle représente l’accélération moyenne sur une période de mesure. Un capteur de vibrations
ne mesure l’accélération que dans une seule direction. Pour obtenir une représentation complète des
vibrations transmises à la main, on a donc besoin de trois capteurs : un pour chaque axe. Les fabri-
cants d’accéléromètres commercialisent des boîtiers contenant 3 accéléromètres orthogonaux les
uns par rapport aux autres, on parle d’accéléromètre triaxial.

h 3. Qu’est-ce que la fréquence et la pondération en fréquence ?


La fréquence représente le nombre de fois par seconde où la partie du corps en contact avec la ma-
chine vibrante se déplace en va-et-vient. On l’exprime par une valeur en cycles par seconde, exprimée
en Hertz (Hz). Pour les machines rotatives, la fréquence dominante est déterminée généralement par
29

la vitesse à laquelle la machine tourne, exprimée par le nombre de tours par minute (tr/min) ; on divise
le nombre de tr/min par 60 pour obtenir la fréquence en Hz. Pour les machines percutantes, on pro-
cède de même pour connaître la fréquence dominante, en remplaçant le nombre de tours par minute

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par la cadence de frappe exprimée en coups par minute.
Pour les vibrations mains-bras, les fréquences jugées importantes sont comprises entre
8 Hz et 1 000 Hz environ. Cependant, comme le risque de dommage n’est pas égal à toutes
les fréquences, une pondération en fréquence est utilisée pour représenter la probabilité
de dommages. Globalement, le risque et donc l’accélération pondérée diminuent quand la
fréquence augmente (figure 2). La même courbe de pondération en fréquence est utilisée
pour les trois directions de mesure.

Figure 2.
Évolution, en fonction
de la fréquence Les connaissances et les normes progressent régulière-
Note
(bande d’octave), ment. Le rapport technique ISO/TR 18570 définit une
de l'atténuation nouvelle courbe de pondération avec un maximum
de la courbe de sensibilité entre 20 Hz et 400 Hz. Elle vise à mieux
de pondération prendre en considération le risque de troubles vascu-
laires au niveau de la main mais n’est pas encore inté-
grée à la norme ISO 5349.

h 4. Quels paramètres utilise-t-on pour évaluer l’exposition ?


Pour chaque axe de vibrations, on mesure une accélération efficace pondérée en fréquence,
notée ahw. La valeur employée pour l’évaluation est la valeur de l'accélération pondérée totale
notée ahv, qui combine les trois valeurs pondérées de ahw pour les axes x, y et z selon :

h 5. Quels instruments faut-il utiliser ?


Les appareils de mesure des vibrations main-bras doivent être conformes aux spécifications de
la norme ISO 8041. Les vibrations peuvent être très élevées sur les machines tenues à la main,
notamment pour les machines percutantes et peuvent dépasser aisément les capacités de cap-
teurs inadaptés. Il est donc important de choisir soigneusement les accéléromètres (capteurs
de vibrations) en fonction des amplitudes vibratoires à mesurer. La fixation des capteurs sur les
poignées et/ou le corps de la machine conditionne la validité de la mesure. Elle nécessite de ce
fait des systèmes légers, compacts et fixés rigidement sur les surfaces de préhension. La norme
ISO 5349-2 conseille sur le choix des capteurs et les méthodes de fixation.

page 30 ED 6342 / / /
ENTREPRISE/SITE : Définition du poste de travail :
Nom du salarié : Date d’évaluation :

Exposition vibratoire Mesures de


Machine
Durée (m/s2) prévention
d’exposition
journalière Accélération Exposition
ANNEXE D

Type Modèle Tâche Énergie Accessoire (heure) totale journalière


(ahw) [A(8)]

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vibratoire à un poste de travail
Exemple de fiche d’exposition

31
ANNEXE E
Mesures de prévention
contre les vibrations :
questions, réponses et exemples

Afin qu’une mesure de prévention soit acceptée et acceptable, les questions à se poser sont
les suivantes :
hh Quelle est l'efficacité attendue des mesures de prévention ? [Si possible, leur effet sur la
valeur A(8)].
hh Quels sont le délai et la quantité de travail nécessaires pour leur mise en œuvre ?
hh Quel est le nombre d'opérateurs pour lesquels elles améliorent la situation ?
Pour vous aider, vous trouverez des exemples de mesures de prévention appropriées en
fonction du risque identifié dans les questions suivantes.

1. Existe-t-il des procédés de travail alternatifs à ceux impliquant une exposition aux vibrations ?
Des procédures ou des méthodes alternatives permettent d'éliminer, ou au moins de réduire
l'effet des vibrations.
Exemples : des pièces moulées sans bavures réduisent la nécessité de l’ébavurage à l'aide
de meuleuses ou de burineurs ;
> utiliser des joints collés ou soudés plutôt que des assemblages par rivets.

2. Est-il possible de remplacer les machines vibrantes par des équipements peu vibrants ?
L'utilisation de machines avec un principe de fonctionnement différent ou équipées de dispo-
sitifs amortisseurs peut réduire sensiblement les vibrations.
Exemple : perforateurs munis d’un mécanisme de percussion au lieu de perceuses à per-
cussion, brise-béton avec poignées suspendues, couteau vibrant suspendu…

3. Est-il possible de remplacer les outils ou les consommables par des produits générant moins
de vibrations ?
Bien choisir les outils peut agir sur l'exposition aux vibrations. Certains fabricants proposent
des accessoires conçus pour réduire l'émission de vibrations
Exemple : les vibrations générées par les forets, burins, lames de scies ou disques de meu-
lage, peuvent être réduites par des produits ayant une géométrie, une propriété de maté-
riaux ou une précision de fabrication particulière.

4. Est-il possible d'ajouter des dispositifs spécifiques pour réduire l'exposition vibratoire ?
L’équipement de la machine avec un support ou des poignées anti-vibrations évite à l'opéra-
teur un contact direct avec les surfaces vibrantes.
Exemple : utiliser uniquement des poignées approuvées par le fabricant car l'utilisation de
poignées anti-vibrations inadéquates peut produire l’effet inverse.

page 32 ED 6342 / / /
5. Les machines utilisées doivent-elles être adaptées pour réaliser la tâche prévue ?
Des vibrations anormalement élevées peuvent être générées quand la machine est utilisée en dehors
de son domaine de fonctionnement.
Exemples : > utiliser une machine de puissance adaptée. L'emploi d'une machine de puissance insuf-
fisante peut augmenter le temps d'exposition ;
> suivre les instructions d'utilisation du fabricant et former les opérateurs.

6. Les conditions d’utilisation de la machine sont-elles conformes aux informations du fabricant ?


L’utilisation d’une machine pneumatique à une pression autre que celle recommandée peut conduire
à une exposition anormalement élevée.
Exemples : > mettre en place des moyens de contrôles et de réglages (détendeurs) ;
> suivre les instructions d'utilisation du fabricant et former les employés.

7. Peut-on réduire les vibrations par des vérifications régulières des accessoires, des outils ou
des consommables ?
Des outils émoussés ou des accessoires usés entraînent souvent une augmentation des vibrations, des
efforts et/ou de la période d'exposition.
Exemples : > vérifier et affûter ou remplacer les mèches, lames de scies, disques…
> former les opérateurs et suivre les instructions du fabricant.

8. L’entretien de la machine a-t-elle une influence sur les niveaux vibratoires ?


L’absence d’entretien suivant les notices techniques peut provoquer une exposition à des niveaux de
vibrations anormalement élevés. Il convient de contrôler régulièrement le fonctionnement et l'état des
machines et des dispositifs réducteurs anti-vibratiles.
Exemples : > Opérations de maintenance et d'entretien :
> lubrification de toutes les parties mobiles selon les recommandations du fabricant,
> remplacement des pièces usées,
> vérification du balourd et réglage, le cas échéant,
> inspection et remplacement des dispositifs réducteurs anti-vibratiles avant la détério-
ration de leur efficacité,
> remplacement des poignées suspendues défectueuses,
> vérification des paliers et des transmissions, et remplacement des pièces défectueuses.

9. Est-il possible de réduire la transmission des vibrations en diminuant les forces de préhension et
de poussée ?
La réduction des forces de couplage entraîne une réduction des vibrations.
Des dispositions doivent être prises pour éviter les tâches au cours desquelles l'opérateur doit
supporter le poids de la machine et exercer une force de traction/poussée supplémentaire (exemple
d'un travail au-dessus de la tête).
Exemples : > utiliser des équilibreurs sur supports afin de compenser le poids des machines, tels que
des perceuses lourdes, meuleuses, visseuses, cloueurs et marteaux à sculpter ;
> choisir une machine avec une zone de préhension conçue pour aider l'utilisateur à
réduire les forces de préhension nécessaires pour tenir et guider la machine.

10. Est-il possible de réduire les effets d'autres agents ou des conditions de travail susceptibles
d'augmenter le risque ?
L'opérateur exposé à des vibrations doit éviter de travailler dans des environnements qui augmentent le
risque dû aux vibrations : froid, humidité, mauvaises postures, forces appliquées élevées.
Exemples : > travailler dans un endroit à l'abri de l’humidité ou du froid ;
> porter des gants et des vêtements chauds ;
33

> utiliser des machines conçues pour ne pas refroidir les mains (machines à corps en
acier revêtus d’un isolant thermique, rejet de l'air d'échappement vers l’extérieur…)
ou machines munies de poignées chauffantes (scies à chaîne…).

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11. Doit-on réduire la durée de l'exposition des opérateurs aux vibrations ?
Dès que la valeur d’action de prévention est atteinte, limiter la durée d'utilisation des machines
peut contribuer parmi d'autres actions à se situer sous la VDA. Cette action est généralement
moins efficace que celles qui consistent à agir sur l'amplitude des vibrations (voir partie 2, §2.5).
Exemple : il convient d'organiser les tâches de sorte que les opérateurs soient expo-
sés aux vibrations pendant de courtes durées peu répétées. Prévoir une rotation entre
postes exposés à des vibrations d'amplitude élevée et postes exposés à des vibrations
d'amplitude peu élevée.

12. Est-il efficace de poser un matériau viscoélastique sur les zones de préhension pour réduire les
vibrations ?
Les matériaux viscoélastiques sont inefficaces pour réduire les vibrations en dessous de
200 à 300 Hz. Des tels matériaux mal choisis peuvent augmenter l'amplitude des vibrations à
certaines fréquences.
Exemple : envelopper les poignées vibrantes de caoutchouc ou d'un autre matériau élas-
tique peut améliorer le confort et réduire la transmission du froid.

13. Les gants commercialisés sous la mention « anti-vibrations » peuvent-ils contribuer utilement
à la réduction de l'exposition aux vibrations ?
Les gants même « anti-vibrations » au sens de la norme ISO 10819 ne sont pas suffisants pour
assurer la protection contre les vibrations en dessous de 150 Hz (rotation du moteur ou de
l’outil en dessous de 9 000 tr/min).
Par contre, ces gants peuvent réduire partiellement le risque vibratoire pour les machines fonc-
tionnant à des vitesses de rotation élevées (au-dessus de 9 000 tr/min).
Exemple : certains opérateurs apprécient les gants commercialisés sous la mention « an-
ti-vibrations » car ils rendent la tenue des machines ou des pièces vibrantes plus confortable.
Une épaisseur excessive des gants peut altérer la dextérité et induire des risques d’accidents.

14. Les pauses sans vibrations protègent-elles les opérateurs ?


Des pauses sans vibrations peuvent réduire les troubles vasculaires, éliminer les contraintes sur
le système musculaire, etc.
Exemple : l'organisation du travail avec des pauses sans sollicitations vibratoires est à
privilégier.

page 34 ED 6342 / / /
Pour commander les brochures et les affiches de l’INRS,
adressez-vous au service Prévention de votre Carsat, Cramif ou CGSS.

Services Prévention des Carsat et de la Cramif


Carsat ALSACE-MOSELLE Carsat BRETAGNE Carsat NORD-EST
(67 Bas-Rhin) (22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère, (08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne,
14, rue Adolphe-Seyboth 35 Ille-et-Vilaine, 56 Morbihan) 52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle,
CS 10392 236, rue de Châteaugiron 55 Meuse, 88 Vosges)
67010 Strasbourg cedex 35030 Rennes cedex 09 81 à 85, rue de Metz
tél. 03 88 14 33 00 tél. 02 99 26 74 63 54073 Nancy cedex
fax 03 88 23 54 13 fax 02 99 26 70 48 tél. 03 83 34 49 02
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www.carsat-alsacemoselle.fr www.carsat-bretagne.fr www.carsat-nordest.fr

(57 Moselle) Carsat CENTRE - VAL DE LOIRE Carsat NORD-PICARDIE


3, place du Roi-George (18 Cher, 28 Eure-et-Loir, 36 Indre, (02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise,
BP 31062 37 Indre-et-Loire, 41 Loir-et-Cher, 45 Loiret) 62 Pas-de-Calais, 80 Somme)
57036 Metz cedex 1 36, rue Xaintrailles 11, allée Vauban
tél. 03 87 66 86 22 CS44406 59662 Villeneuve-d’Ascq cedex
fax 03 87 55 98 65 45044 Orléans cedex 1 tél. 03 20 05 60 28
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(24 Dordogne, 33 Gironde, fax 05 55 45 71 45 fax 02 35 03 60 76
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64 Pyrénées-Atlantiques) www.carsat-centreouest.fr www.carsat-normandie.fr
80, avenue de la Jallère
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43 Haute-Loire, fax 01 40 05 38 84 www.carsat-pl.fr
63 Puy-de-Dôme) prevdocinrs.cramif@assurance-maladie.fr
Espace Entreprises www.cramif.fr Carsat RHÔNE-ALPES
Clermont République (01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme, 38 Isère,
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www.carsat-auvergne.fr 34068 Montpellier cedex 2 tél. 04 72 91 97 92
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71 Saône-et-Loire, 89 Yonne, (09 Ariège, 12 Aveyron, 31 Haute-Garonne, 05 Hautes-Alpes, 06 Alpes-Maritimes,
90 Territoire de Belfort) 32 Gers, 46 Lot, 65 Hautes-Pyrénées, 13 Bouches-du-Rhône, 2A Corse-du-Sud,
46, rue Elsa-Triolet 81 Tarn, 82 Tarn-et-Garonne) 2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)
21044 Dijon cedex 2, rue Georges-Vivent 35, rue George
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Services Prévention des CGSS


CGSS GUADELOUPE CGSS LA RÉUNION
Espace Amédée Fengarol, bât. H 4, boulevard Doret, CS 53001
Parc d’activités La Providence, ZAC de Dothémare 97741 Saint-Denis cedex 9
97139 Les Abymes tél. 02 62 90 47 00 – fax 02 62 90 47 01
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www.preventioncgss971.fr
CGSS MARTINIQUE
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CS 37015 97210 Le Lamentin cedex 2
97307 Cayenne cedex tél. 05 96 66 51 31 et 05 96 66 76 19 – fax 05 96 51 81 54
tél. 05 94 29 83 04 – fax 05 94 29 83 01 documentation.atmp@cgss-martinique.fr
prevention-rp@cgss-guyane.fr www.cgss-martinique.fr
Ce guide de bonnes pratiques sur les vibrations transmises
à la main et au bras est destiné à aider les entreprises
à réduire le risque, pour leurs salariés, d’exposition
aux vibrations mécaniques. Sur la base d’une analyse
préalable des risques, il définit les méthodologies pour :
• déterminer s’il y a une présomption d’exposition
aux vibrations et, dans ce cas, pour l’évaluer,
• faciliter le choix et l’utilisation de
machines moins vibrantes,
• optimiser les méthodes et l’application des mesures
techniques ou organisationnelles de protection.

Institut national de recherche et de sécurité


pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles

65, boulevard Richard-Lenoir 75011 Paris Tél. 01 40 44 30 00 info@inrs.fr •
Édition INRS ED 6342
1re édition octobre 2019 • 5 000 ex. • ISBN 978-2-7389-2504-6

u L’INRS est financé par la Sécurité sociale - Assurance maladie / Risques professionnels t

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