Vie de Saint Martin (... ) Sulpice Sévère Bpt6k102665j
Vie de Saint Martin (... ) Sulpice Sévère Bpt6k102665j
Vie de Saint Martin (... ) Sulpice Sévère Bpt6k102665j
SAINT MARTIN
VIE
DE
SAINT MARTIN
PAR
SULPICE SÉVÈRE
DISCIPLE DB SAINT MARTIN
TR1DU1T DU LlTIR
PR$6$D$ D'UHB
·
·
(f?'<lJ.J.N~'IJi~ L'ÉGLISE MÉTROPOLITAINE
.f DE DE.TOURÇ.
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,nnc.S). I
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TOURS
IMPRIMERIE Ad MAME ~E'P Cie
U6~
Le tombeau de saint Martin témoin de
miracles sans nombre fut le but d'un pèle-
rinage très-,fréquenté durant de longs siè-
cles. Malgré les ,calamités pub\ique~ qui dé-
solèrent trop souvent notre pays le chemin
de la basilique de Saint-Martin ne resta
jamaish désert. Les populations èhrétiennes
accouraient à Tours de toutes les contrées du
monde. Grands' et. petits,. riches et pauvres,
venaient..avec un égal empressement rendre
hommage au patron des Gaules. Tous
étaient attirés soit par l'espoir, soit par. la
reconnaissance tous rivalisaient de zèle
pour, célébrer sa protection puissante et
chanter ses louanges.
Nous n'avons point. à redire ici ces mer-
Teilles. Si nous en rappelons- le souvenir,
c"est seulement pour exciter, envers notre
illustre Protecteur, la confiance qui ne
s'est jamais éteinte dans les coeurs et que'
justifieront toujours de nouvelles faveurs
dues à son intercession.
En 1562, la Providence permit que les
huguenots, devenus maîtres de la ville de
Tours, missent au pillage toutes les églises,
et consommassent leurs forfaits par. le plus
affreux sacrilége: ils livrèrent aux flammes
les. reliques 'de saint Martin. Cet attentat
causa une douleur unIverselle. Dieu ce-,
pendant pour consoler ses fidèles servi-
teurs, inspira à un vertueux prêtre le cou-:
rage de braver la mort, afin d'arracher au:
feu quelques parcelies, au moins de ces
précieuses reliques. Un dévouement si hé-.
roïque reçut sa récompense. Il sauva 'la'!
majeure partie du chef et un os de l'avant-
bras du saint évêque de Tours, et nous les
possédons encore..
D'autres dévastations, plus terribles en-
core que les .pFécé4~ntes,; vinrent aflligér
et bouleverser 'la.Franèe' à la fin du siècle
dernier.' La basilique de Saint-Martin fut
emportée par l'orage. On gémissait ,à la'
pensée que cette déstruction pût être irré-
parable. On regrettait amèrement surtout
de voir le tombeau de notre grand évêque
profané et. à jamais perdu pour la piété des
fidèles. Une fausse tradition prétendait que
l'emplacement du sépulcre se trouvait au
milieu de la voie publique. Après plus d'un'
demi7'siècle, 1.'erreur fut 'reconnue à l'aide
d'un plan enfoui jusque-là .dans la pous.
sière des Archives du départemént d'l~ndre-
et-Loire. C'était une véritable découverte,
et les dévots serviteurs de saint Martin èn
furent ravis de joie. Grâce à un dévoue-
ment généreux, qui n'a pas tai~dé à obtenir.
sa récompense le 11 novembre 1860, on
retrouva le tombeau de saint Martin, con-
servP, comme par miracle, au milieu des
décombres de" l'antique église. Cette in-
vention a' été un jour de fête. Les pèlerins
pourront donc venir encore s'agenouiller
autour de cette glorieuse tombe, et le sanc-
tuaire de saint Martin redeviendra la terre'
des miracles1
SUR
SULPICE, S'ÉVÈRE
Martin.
sur le rapport de témoins 'oculaires, quand il
ne reproduit pas les paroles. mêmes: de saint
J .-J '~OURASSÉ
chanoine.
LETTRE
DE
DE
SAINT MARTIN
il
~essel';pour cela.* aér vivre comme un;moine, 1 -et
d'en` pratiquer lés vertus: Pendant quelque temps
petite ceUwe près de l'église; màis,
importuné -du. grand nombre de visites qu'il y re-
cevait; il se fit une solitude (1) -à peu près à deux
,milles' de la ,ville. Cet' endroit' était 'si. caché et si
leurs dieux. Le i
consent à cette condition, et se rësigrié à la perte
de l',arbre, si sa chute doit, écraser l'ennemi de
penchait tellement d'un côté,
que personne ne doutait du lieu où il ,devait tom-.
ber. Martin fut attaché dans cet endr~it:, suivant
la volonté des paysans ceux. ci, transportés .de
joie, se mirent aussitôt à 1'oeuvre. La foule atupé-
faite se tient à une grande distance. Déjà le pin
vacille, èt son ébranlement annonce sa chute. De
loin les moines pâlissent' de -craÏ11te, et, cons=
temés du péril imminent, ils:ont déjà ,perdu
tout espoir et toute confiancé; et n'attendent
plus que.la~ rriort de Martin. Mais celui-ci~ sé con-
fiant dans le Seigneur, demeure ferme et exempt
de toute crainte.,Tout à coup le pin éclate avec
fracas, tombe, et se précipite sur Martin, qui, éle-
vant la main, lui oppose, le signe du.salut:Aussitôt,
comme s'il eût été repoussé par un tourbillonjUl,
pétueu~, l'arbre se retourne et va tomherdel'autre
côté, où il manque de 'renverser lés paysans,, qui
ey croyaient fort en sûreté. Les païens, frappés de
ce miracle "poussent de. grands cris; ,les:moines
pleurent de joie.; les louanges du :Christ sont dans
toutes- les bouches. Ce jour-là fut' assurément un
jour: de: salut pour ce pays n'y eut per-
sonne,' dans cette immense niultitude, de- païens,
qui ne: demandât; aussit8t~1'imposition des:mains,
et- qui, abjurant.:les erreurs du.paganisme,ne cr~it
en Jésus-Christ. En effet, avant l'arrivée de M8r-
tin, presque personne ~:ne,colli1aisSaït le nom: de
Jésus- Christ dans- ce pays' ,Mais'ses,vertus et ses
exemples, y ont été. si puissants, que cette contrée
est maintenant couverte d'églises -et de monas-
tères'. A peine un ,temple païen est-il détruit, que
sur son emplacement .s'élève; une église ou un
,couvent.
te
uJ'est'proche,me coüfiânt sdâns le SéigneurJésus;
promettrais miséricorde-». Oh quelle sainte
présomption de la miséricorde, du. Seigneur!: Si ces
paroles de Martiri ne peuvent faire antorité;en cela;
elles~ montrent dù moins- lâ~bonté -de son.; éœur.
PUisque j'ai commencé:à'parler'!du'diable et dé
ses ~ificesj, ;'quoique,' je semble m'éloigner ici de
mon 'sujet, il'ne ~serâ ~cepèndant~ pâs hors de pro=
pas ;.de' raconter le fait. sUivant' parce' qu'il nous
aidera,'à mietixconnaître lapuissance'de.Martin,
et qu'il est bon' deconsèrver la. mémoire d'uri fait
si digned'a:dm~ation'; qui nous, fera tenir'sûr nos
gardes :Si;;jamais'; quelque chose de pareil nous
arrivait:
«,
revêtu de cette robe, je au
cru à la parole d'un saint; enfin.il s'écria~ « Cette
« nuit le Seigneur me donnera une robeblanche;
milieu de
« vous, et: ce vêtement.descendu du .ciel sera une
« preuveque je suis la vertu de -Dieu.: »:Tous :at-
tendaient l'événement avec une grande, impa-
tience. Vers minuit, la terre retentit- comme d'un
piétinement le monastère ,tou.t:.entier :~parut
ébranlé; on vit briller-mille éclairs dans:la cellule
d'Anaitole; un bruit de pas et des voix: nombreuses
s'y firent entendre.. A cette agitation sucçéda,,4n,
grand silence. Alors Anatoleappelleàlui.l'un des
frères, nommé Sabatius, 'et lui montre-la'1'obe.dont
il est revêtu. Surpris,, celui ci, appelle les;. autres
frères, Clair accourt lui~même. ~On apportède la
lumière et tous ezaminent-la robe avec, soin.; elle
était d'une grande délicatesse" d~une' ~blancheur.
me.rveilleusei, ornée-de -pourpre. "*on' ne~ :pouvait
cependant en découvrir ,la nature ni la matière;
et ~n:eutbeaularegarder.etla::toucheravec soin
on.- ne put reconnaître'qu'une. chose c'était une
robe. -Clair avertit ses frères de prier:le. Seigneur
avec ardeur; .pourqu'il leur montrât plus claire:-
ment. ce que c'était; pendant le. reste~ de la nuit,
ils:chantèrent des'.hymnes'et des psaumes. Au
point du jour, il prit Anatole par la main pour le
conduire à Martin étant s1Îr que le diable ne
pourrait-tromper.le bienheureux. Alors ce misé-
rable s'y refusa, s'écriant qu'il lui av~it été dé-
fendu de paraîtl'e devantMartin. 'comme les frères
3. :ent;raînaierit malgré lui., la robe disparut entre
leurs mains. Aussi qui pourrait douter que':1~puis-
sance de :1\fartin n'ait.empêché le diable de 'dissi'
muler pluslongtemps'son .artifice, au moment où
il allait:paraître ~en sa présence?
que
XXV~ Il y
appris.
en:doute,le'fa.itque j~viens: de raconter j'ajon-
terai,Pe c7est: de::}a¡.bouche; de Martin .]ui -même!
je l'ai.
SULPICE SÉVÈRE
AU DIACRE AURÉLtUS
A ;BASSULA, SA BELLE-M~RE
SULPICE SÉVÈRE
Di ~LOGUE PREMIER'
fleuri..
d'être disciple de Martin, permettez moi à son
exemple, de mépriser. 'un style vainement orné et
vie.
lité le même festin et que cela ne lui arrive
qti'une fois dans sa
FIN
TAB LE
1.
Il.
Au prêtre Eusèbe, contre ceinc
des vertus de saint Martin. 57
qui sont jaloux
Premier dialogue. 75
Deuxième 83
TrOiSiè1~~1~r~1 '1
Troisiè~é~ciiâ;lôga~~
2o7
107
.i.u:.s~i'
lJI t'
Tours. Impr. MAllE.