Bie Congo Guide Mobilisation Communautaire Facilitateur FR
Bie Congo Guide Mobilisation Communautaire Facilitateur FR
Bie Congo Guide Mobilisation Communautaire Facilitateur FR
BANQUE MONDIALE
GUIDE DU FACILITATEUR
juin 2004
A - RAPPORTS D’ETUDE
1. Enquêtes sur les connaissances, les attitudes, les croyances et les pratiques
relatives à l’infection à VIH en population générale, auprès des élèves et des
étudiants et chez les professionnelles du sexe.
2. Enquête nationale de séroprévalence des infections à VIH et de la syphilis.
3. Analyse des connaissances, attitudes, croyances, pratiques et autres facteurs
humains associés à la séroprévalence VIH.
4. Indicateurs UNAIDS et UNGASS de suivi & évaluation ; valeurs en novembre 2003.
5. Etude qualitative sur l’impact psychosocial du VIH/SIDA dans la vie des personnes
infectées et affectées.
6. Etude socio-anthropologique sur les secteurs et les groupes vulnérables prioritaires ;
analyse de situation et recommandations.
7. Analyse de la situation des préservatifs au Congo.
8. Stratégie nationale de communication en matière de VIH/SIDA/IST.
1. Counselling.
2. Education sexuelle par les pairs éducateurs jeunes.
3. Prise en charge psychosociale.
4. Communication pour le Changement de Comportement.
5. Conversations Communautaires en réponse au VIH/SIDA.
6. Prise en charge thérapeutique du VIH/SIDA.
Ces études et ateliers ont été rendus possibles grâce à la collaboration efficace et attentive :
a
(ix) des représentants des syndicats,
(x) de l’ensemble des personnes et structures-ressources qui, partout dans le pays, ont facilité
le déroulement de la mission.
1. Enquêtes nationales sur la prévalence VIH/syphilis, les connaissances, les attitudes, les croyances et
les pratiques relatives à l’infection à VIH en population générale, auprès des élèves et des étudiants
et chez les professionnelles du sexe : M. Richard LALOU, démographe et statisticien ; Dr Christophe
ROGIER, médecin épidémiologiste et biologiste ; M. Santob SARAGOSTI, biologiste ; Dr Benjamin
ATIPO, biologiste ; Dr Blaise BIKANDOU, biologiste ; M. Gaston HALEMBOKAKA, informaticien; Dr
Jean Pierre NKOUENDOLO, médecin de santé publique ; Pr. Joseph Henri PARRA, biologiste ; Dr
SAMBA, biologiste, quatre techniciens de laboratoire, vingt cinq enquêteurs, quinze superviseurs, dix
facilitateurs de terrain
2. Etude qualitative sur l’impact psychosocial du VIH/SIDA dans la vie des personnes infectées et
affectées : Mlle Anne-Laure CHARRUAU, économiste ; Mlle Sandrine DEKENS, spécialiste de
sciences sociales ; M. Julien MAKAYA, psychologue
3. Etude socio-anthropologique sur les secteurs et les groupes vulnérables prioritaires ; analyse de situation et
recommandations : Mme Catherine ENEL, socio-anthropologue ; M. Marc Eric GRUENAIS, socio-
anthropologue ; Mlle Madina QUERRE, socio-anthropologue ; M. Raoul GOYENDZI, socio-anthropologue ;
Mme Rose N’TARY KOUKA, socio-anthropologue
4. Analyse de la situation des préservatifs au Congo : M. Heiko WEISSLEDER, économiste spécialiste
en programmation nationale d’accès aux préservatifs ; M. Auguste NKENKELA, spécialiste en
programmes d’accès aux préservatifs
5. Stratégie nationale de communication en matière de VIH/SIDA/IST : Dr Brigitte QUENUM, spécialiste
en communication; M. Patrice MILEMBOLO, journaliste
6. Guides de counselling : Dr Abdon GOUDJO, spécialiste en counselling et programmes à base
communautaire ; Dr Michel DZALAMOU, médecin psychiatre
7. Guides d’éducation sexuelle par les pairs éducateurs jeunes : Dr Christine LE GOUESTRE-
ETCHEPARE, spécialiste en formations et programmes à base communautaire ; Mme Léa Colette
IOUELE IBINGA, experte en pédagogie
8. Guides de prise en charge psychosociale : M. Christophe CORNU, spécialiste en pédagogie et
programmes à base communautaire ; Mme Madeleine Yila BOUMPOUTOU, experte en sciences
sociales
9. Guides de Communication pour le Changement de Comportement : Dr Brigitte QUENUM, spécialiste en
communication ; Mme Marie-Laure KIBANGOU, spécialiste en communication
10. Guides des Conversations Communautaires en réponse au VIH/SIDA : M. Daouda DIOUF, spécialiste
en pédagogie et programmes à base communautaire ; M. Alexis BOYOKO, expert en réponse
communautaire
11. Guides de prise en charge thérapeutique du VIH/SIDA : Pr. Christian COURPOTIN, spécialiste en
prise en charge thérapeutique ; Dr Alexis Elira DOKIKIAS, spécialiste en prise en charge
thérapeutique.
La coordination sur le terrain a été assurée par le Dr Michel ETCHEPARE et M. Raymond GOMA,
administrateur ; le suivi au siège par Mlle Anne Laure CHARRUAU et Nicolas BONHOMME,
administrateur.
La coordination de la rédaction des documents a été réalisée par le Dr Michel ETCHEPARE, Mlle
Anne Laure CHARRUAU et Mlle Ellen TROMP.
La supervision de l'ensemble des documents a été assurée par le Dr Jacques LEBAS.
b
Table des matières
I- Introduction................................................................................................................. 1
1.1 Pourquoi ce guide................................................................................................ 2
1.2 A qui est destiné ce guide.................................................................................... 3
1.3 Critère de sélection du facilitateur ....................................................................... 3
Bibliographie ........................................................................................................................ 37
Annexes
Annexe 1 : Contexte de la lutte contre le VIH/SIDA et les IST en République du Congo ................... 38
Annexe 2 : Données de base sur le VIH/SIDA et les IST .................................................................... 90
c
I - INTRODUCTION
En République du Congo, selon les données les études réalisées par le Conseil National de
Lutte contre le Sida (CNLS) en novembre 2003, le taux de prévalence est estimé à 4,2%
avec des disparités d’une ville à l’autre. Le nombre de personnes vivant avec le VIH est ainsi
estimé entre 36.000 et 55.000. 78.000 enfants ont, avant l’âge de 15 ans, perdu leur mère ou
les deux parents à cause du Sida depuis le début de l’épidémie.
Ces études révèlent que la plupart des Congolais (hommes et femmes) ont entendu parler
du VIH/SIDA. Entre 72 et 85% des Congolais connaissent au moins deux moyens
spécifiques importants pour éviter de contacter cette affection. De même entre 64,4 et 68,8%
savent qu’une personne apparemment en bonne santé peut porter le virus.
Les services sociaux et de santé ainsi que les communautés elles mêmes n’étaient pas
préparés à prendre en charge ce nouveau phénomène englobant des questions plus
complexes liées au sexe, à la phase terminale de la maladie, et à la mort.
Les leçons apprises avec les approches déjà utilisées auprès des communautés ont montré
leur capacité de développer des mécanismes de réponses aux défis auxquels elles sont
confrontées si des informations précises leur sont données.
Elles peuvent prévoir comment leur mode de vie et leurs pratiques socio culturelles peuvent
être affectées.
Plus difficile ont cependant été la réflexion et l’introspection, afin de lier la propagation de
l’épidémie et la vie de tous les jours tant au plan individuel qu’organisationnel et social.
L’approche des conversations communautaire contraste avec les autres approches. Ces
dernières consistent à rassembler des personnes dans des sessions de sensibilisation, en
distribuant des prospectives ou affiches sans création d’espaces d’interaction, de facilitation
d’apprentissage, de réflexion et d’introspection.
Ces approches laissent les communautés avec des messages peu clairs, à sens unique,
sans possibilité pour les communautés de dialoguer sur tous les aspects (directs ou
indirects) liés à la manière dont elles peuvent être affectées par le VIH/SIDA. Elles sont de
souvent saturées de messages sans savoir faire la part des choses, faisant ainsi des
commentaires du genre : « Si nous faisons ce qu’ils disent, nous n’aurons plus d’enfants ».
1
Le but de la conversation communautaire ne consiste pas seulement à discuter de sujets
qu’on connaît déjà, mais d’amener les participants à prendre en compte les répercussions
liées à la situation donnée. Les aider à réfléchir sur la manière dont leurs attitudes, leurs
comportements et leurs valeurs socio culturelles les affectent directement, et à en parler
avec d’autres (exemple : « Quels effets ont l’expropriation de propriété, sur les enfants ? »).
Cela se fait dans un cadre méthodologique avec des étapes, des compétences et des outils
spécifiques.
Les discussions lors de la conversation communautaire sont des espaces dans lesquels les
préoccupations de cette nature sont débattues et explorées, avec la participation des
hommes et des femmes, des jeunes et des personnes âgées, des personnes aisées et des
démunies, pour les besoins de la préservation des liens communautaires et de la création
d’un meilleur futur en commun. Un environnement est créé dans lequel tous ceux qui sont
intéressés travaillent ensemble sur la base de la reconnaissance que les communautés
disposent de capacités et de connaissances en leur sein. Celles ci sont validées, mises à
profit et renforcées par des rencontres communautaires. Dans le cadre de cette approche,
on reconnaît également que peuvent exister de fausses croyances, une fausse information,
de la mauvaise foi au sein de ces mêmes communautés.
Le guide du facilitateur a été produit pour répondre au besoin croissant d’outils permettant de
développer des actions de mobilisation communautaire en matière de VIH/SIDA.
Ce guide est conçu comme un outil d’orientation pour la préparation, la facilitation et le suivi
des conversations communautaires.
Il n’a pas la prétention d’être exhaustif ni de se substituer à l’expérience personnelle du
facilitateur ou le savoir faire et la créativité collective.
Il donne au facilitateur un cadre méthodologique, explique des concepts, des aptitudes et
attitudes nécessaires à la stimulation de changements individuels et collectifs face au VIH.
De plus, des outils et un mode opératoire sont proposés pour permettre au facilitateur
d’accompagner les communautés dans leur processus de changement et de réponse face
au VIH/SIDA.
Il faut souligner que le facilitateur doit préalablement suivre une formation de facilitateurs de
conversations communautaires (7 jours) pour tirer un profit optimal de ce guide. « Comme un
permis de conduire, il ne suffit pas de le posséder pour être un bon conducteur ; ne faut-il
pas apprendre à conduire et se perfectionner par la pratique quotidienne ? ».
2
1.2 A qui est destiné ce guide ?
Ce guide est élaboré à l’intention des travailleurs de terrain, acteurs associatifs, enseignants,
personnes vivant avec le VIH, leaders communautaires ou toute autre personne impliquée
ou souhaitant s’impliquer dans la prévention, la prise en charge et l’accompagnement des
personnes vivant avec le VIH, le développement de la réponse au VIH/SIDA au niveau
communautaire.
Dans la sélection des facilitateurs, il faut prendre en considération les éléments suivants :
1. Bonnes connaissances de base sur le VIH/SIDA
2. La capacité de mobilisation et d’organisation
3. Respect les droits et la dignité des personnes vivant avec le VIH
4. Disponibilité, patience, volontariat et engagement
5. Sensibilité sur les questions de genre
6. Capacité de travailler en équipe
7. Bonne connaissance de sa communauté et implication dans les actions de
développement local (groupement de femmes, association de jeunes, instituteur,
infirmier, coopératif), de promotion sociale, d’éducation ou de promotion de la santé.
Il doit être en contact avec la communauté
8. Capacités de communication
9. Respect de la confidentialité
10. Respect de la différence et la diversité
11. Reconnaissance et valorisation des ressources et capacités des communautés face
au VIH
12. Maîtrise de la langue locale.
2.1 La communauté
Ce sont des espaces d’interactions entre les membres d’une communauté autour de la
manière dont leurs attitudes, leurs comportements et leurs valeurs socio-culturelles les
affectent directement. Cela se fait dans un cadre méthodologique avec des étapes, des
compétences et des outils spécifiques.
3
les relations de pouvoir et de créer un environnement qui permette aux communautés de
pouvoir développer des réponses efficaces face au VIH/SIDA et à d’autres problèmes
notamment socio-économiques
Une conversation communautaire peut regrouper entre 50 et 100 personnes (le nombre
varie selon la taille de la communauté et la capacité de mobilisation des facilitateurs).
Ce nombre devrait croître au fur et à mesure que les conversations communautaires se
déroulent. Une séance de conversation communautaire doit être facilitée par une équipe de
facilitateurs composée de 2 à 5 personnes.
4
1- Les facilitateurs accueillent les membres de la communauté.
2- La facilitation doit se faire en respect des traditions et coutumes de la communauté
(salutation, respect des anciens, etc.) Il faut remercier les membres de la
communauté au début et à la fin de chaque séance
3- Les facilitateurs doivent veiller à ce que la façon dont les gens s’installent et
participent aux conversations communautaires ne reproduise pas les relations de
pouvoir (entre hommes et femmes, riches et démunis, personnes infectées et celles
qui ne le sont pas, instruits ou analphabètes…)
4- les facilitateurs doivent éviter de monopoliser la parole
5- les facilitateurs doivent veiller à donner la parole à ceux qui ne parlent pas souvent
6- A la fin de la séance, les facilitateurs doivent faire un résumé qui rappelle les points
clés qui ont été abordés et les décisions prises
7- Au début d’une nouvelle séance, les facilitateurs doivent faire un rappel des dernières
activités menées, des thèmes abordés et les décisions prises
8- A la fin de la séance, les facilitateurs planifient avec la communauté la prochaine
rencontre
9- Les facilitateurs remercient les membres de la communauté pour leur participation.
5
• Les dynamiques socio-culturelles et le VIH/SIDA
• Le respect, la confiance
• L’apprentissage mutuel et collectif
• Le co-apprentissage
• La résonance sociale
• Le processus de changement
• L’espoir
• Les contrats sociaux
• Les perspectives individuelles et communautaires
• Les thèmes générateurs et thèmes non générateurs.
• Description dense
• Réflexion
• Introspection
• Questionnement stratégique
• Ecoute active
• Respect et acceptation de la différence
• Tolérance.
6
V - CADRE METHODOLOGIQUE DE L’APPROCHE
Etablissement de
relations avec la
communauté
Identification des
Réflexion et revue préoccupations de la
communauté
ESPOIR,
TRANSFORMATION,
RESULTATS
Prise de décisions et
planification
Dès cette phase, les facilitateurs développent avec les gens des relations basées sur la
confiance, la compréhension et le respect mutuel, ce qui requiert des compétences telles
que le questionnement stratégique, l’écoute et l’observation participante. Les activités
participatives avec les communautés peuvent également aider à l’établissement de relations
avec la communauté. Les rôles, les responsabilités et les attentes de la communauté d’une
part et des facilitateurs d’autre part devront être clairement définies.
Il est important que les facilitateurs apprécient les valeurs, les ressources et forces
communautaires et s’en référent dans l’identification de leurs propres préoccupations et
besoins.
7
2. Identification des préoccupations communautaires
4. La prise de décisions
Les décisions prises sont des plans qu’on doit mettre en œuvre en vue des changements
souhaités. Le maximum de membres de la communauté doit y participer, afin que
l’appropriation et la durabilité soient garanties pour les communautés.
6. Réflexion et revue
Il s’agit non pas d’une évaluation mais d’une réflexion et de la revue de ce qui a été fait, en
tenant compte de la capacité des communautés à identifier les changements et leurs
indicateurs.
Elle repose fondamentalement sur le questionnement suivant : qu’est ce qui était fait jusque
là ? Comment renforcer les acquis et les changements ? De quelle manière peut on
améliorer ce qui a été fait ?
Durant la revue on a aussi recours aux techniques de la méthodologie des histoires, de
l’analyse du capital social et autres approches participatives.
Quand bien même la réflexion et la revue font parti d’une phase spécifique du processus,
elles restent parties intégrantes de chaque phase de ce processus. Chaque session
communautaire est conclue par une réflexion et un résumé de la journée. La session
suivante, elle aussi, débute par un rappel des accords obtenus durant la session précédente.
7. Documentation
8
8. Résonance
9
Etablissement de
relations avec la
communauté
Identification
problèmes et des
Revue et réflexion besoins de la
(évaluation) communauté
La facilitation des
processus
communautaires de
Exploration des
changement face au
préoccupations
VIH
communautaires
Mise en oeuvre des
actions et
changements
nécessaires
Prise de décision
planification des actions
Mobilisation des
ressources Identification
communautaires des ressources
communautaires
10
Attitude/compétence
• Ecoute Active
Attitude/compétence • Respect
• Questionnement Stratégique Activités/outils
• Ecoute active
• Rendre visite à la communauté
• Interviews
Activités/outils • Discussion
• Processus dynamique de
Etablissement de • Transect walk
planification Revue/réflexion relations avec la • Session d’information sur les faits
• Méthodologie des histoires de base sur le VIH/SIDA
communauté
• Quadrants de Ken Wilber
Identification des
La facilitation des préoccupations
Aptitudes/compétences
Action processus communautaires
• inclusion
• Ecoute active communautaires de Attitude/compétences
• Ecoute Active
Activités/outils changement face au VIH • Confiance
• Rappel des décisions
prises processus Activités/outils
dynamique de • Méthodologie des histoires
planification • Transect walk
• Méthodologie des • Mapping
histoires • Questionnement Stratégique
Exploration des • Capital Social
Prise de décision
préoccupations
planification des actions communautaires
Attitude/aptitude
• Ecoute Active
Attitude/aptitude • Questionnement Stratégique
• Ecoute Active Activités/outils
• Faire des résumés • Méthodologie des histoires
• Descriptions denses • Le Transect walk (la marche
Activités/outils communautaire)
• Brainstorming • La carte communautaire
• Focus group discussions • Diagramme de l’arbre
• Méthodologie des histoires • Questionnement Stratégique
• Questionnement stratégique • Analyse du CapitaSocial
• Quadrants de Ken Wilber
11
BILAN DES APPROCHES
Objectifs
Permettre aux membres de la communauté d’identifier les forces et les faiblesses de leur
manière de travailler, mais aussi ce qu’ils pensent avoir mieux fait et moins bien réussi dans
le cadre de leur travail, tant au plan individuel que collectif.
Déroulement
Pour chaque point fort et point faible identifié, ils doivent dire pourquoi ?
Matériel :
12
LE ROLE DU FACILITATEUR
Le facilitateur joue un rôle de premier plan dans les discussions de groupe, assurant une
responsabilité totale sur ce qui s’ensuit, et sous la supervision de l’ensemble du groupe. Les
quatre principales fonctions du facilitateur sont :
2 - Guider le processus
en :
¾ assurant une compréhension claire et un consensus sur la procédure
¾ séparant l’attention portée à la procédure de celle portée au contenu à chaque fois
que c’est nécessaire ;
¾ fournissant séparément des créneaux pour communiquer les perceptions et les
sentiments sans jugement ni discussion, des moments pour l’acquisition d’idées et
d’autres pour engager une évaluation objective et une prise de décision, puisque
étant tous appropriés ;
3 - Mobiliser la participation
en :
¾ encourageant la participation entière, l’expression effective de tous les points de
vues, et la communication mutuelle ;
¾ sollicitant les contributions de premier plan des membres du groupe ;
¾ démontrant le comportement accepté par le groupe ;
¾ respectant et en protégeant les sentiments des membres du groupe par l’exemple ;
¾ décourageant la ridiculisation, le mépris, le blâme, la négligence, les minimisations
personnelles.
4 - Clarifier la communication
en :
¾ écoutant non seulement les paroles mais aussi les insinuations, en vérifiant que
celle-ci ont été bien entendues et enregistrées et que les ambiguïtés et les
généralisations trompeuses ont été relevées et résolues ;
¾ étant ouvert, et en encourageant l’ouverture ;
¾ écoutant ce qui n’a pas été dit et en le disant.
13
L’EPIDEMIE A VIH AUJOURD’HUI DANS VOTRE COMMUNAUTE
Objectifs
Déroulement
• Les facilitateurs se répartissent dans les groupes pour écouter, contribuer et s’assurer
que les membres de la communauté ont bien compris l’exercice.
• La restitution se fera en en grand groupe. Si cela est possible, ils peuvent se servir de
papier que l’on peut coller sur un arbre ou un mur.
• Le facilitateur principal devra tirer au sort les groupes qui vont présenter.
• Le facilitateur n’a pas la réponse clé, il doit encourager le respect des perspectives des
autres.
B. Quels sont les soubassements d’une explosion de l’épidémie dans votre communauté?
Un vieux sage Congolais a été charge d’identifier les soubassements - différents facteurs
sous jacents a l’explosion de l’épidémie du VIH dans les départements du Congo. Pour ce
faire, il décida de voyager et visiter: Le Kouilou, le Niari, la Bouenza, la Lekoumou, le Pool,
Brazzaville, les Plateaux, la Cuvette, la Cuvette Ouest, la Sangha et la Likouala. Dans
chacun des ces départements, il a rencontré et discuté avec les Préfets, les Maires, les sous
préfets, les conseils départementaux de lutte contre le sida, les associations, les personnes
14
vivant avec le VIH, les chefs coutumiers et les chefs religieux. A la fin de ses visites, il a
identifie les facteurs suivants:
Pour chaque soubassement identifié, les membres de la communauté doivent répondre aux
questions suivantes
Matériel :
15
ANALYSE DU CAPITAL SOCIAL EN RELATION AVEC L’EPIDEMIE DU VIH/SIDA
Le capital social est la colle qui cimente les individus avec leur communauté et leur société. Il
peut être comparé au ciment - plâtre que les maçons utilisent pour solidariser les briques
entre elles afin de créer un bâtiment solide. Sans ce plâtre - ciment les briques tomberaient
et le bâtiment ne serait pas solide. De la même manière, le capital social forme le nœud du
tissu social et rend nos sociétés et communautés pérennes.
« En face d’un phénomène aussi intimement lié au tissu social, aussi menaçant, tant sur le
plan personnel que professionnel, comme le VIH/SIDA, il est probable que seuls les
programmes qui pénètrent l’âme des communautés, des organisations ou des nations vont
être efficace (Campbell 97) ». Au centre de cette assertion est la croyance que les valeurs,
normes et pratiques à l’intérieur des communautés, déterminent la nature des
comportements individuels et collectifs.
Aussi la nature et la densité des liens et des relations à l’intérieur d’une communauté sont
des facteurs déterminants de la propagation et de l’impact de l’épidémie. Ceci inclut :
• le rôle du respect, de la confiance et des réseaux à travers les différences socio
économiques ; les différences de genre, de classe et les autres facteurs qui influencent le
renforcement des communautés et leurs systèmes de gouvernance.
• la manière dont les peuples s’identifient et se comprennent à travers leur culture et leur
dynamique sociale qui peut être reconstituée après la désolation causée par l’épidémie ;
• la densité et la synergie des modèles relationnels qui soudent les peuples à l’intérieur de
leur société.
Objectifs :
Déroulement :
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C) Selon vous comment est-ce que le capital social est lié à la prévention. Aux soins et aux
traitements ?
Matériel :
17
LE QUESTIONNEMENT STRATEGIQUE
Notre vie de tous les jours est rythmée par la recherche, l’acquisition de connaissances et
par l’apprentissage.
Si nous pouvons vivre avec nos certitudes, très souvent nous avons besoin d’explorer
d’autres pistes, de comprendre des phénomènes qui souvent sortent de l’ordinaire ; c’est
pourquoi nous sommes à la recherche d’informations.
Nous ne pouvons pas cependant considérer les informations comme des choses inertes, et
pour ce faire, l’un des outils est représenté par le questionnement.
Une métaphore le compare à un fleuve ; dans un fleuve d’informations, les idées et les
relations sont en constante mutation ; à chaque fois que l’on plonge dans le fleuve, on y sort
avec de nouvelles perspectives différentes de celles qu’on avait la veille, parce que l’eau aura
coulé sur son lit avec plus d’expériences et de pensées. Poser la même question aujourd’hui
apporte une réponse différente par rapport à hier. Ce que nous ne savions pas hier, on
pourrait le savoir aujourd’hui.
Je pose là une question dynamique vers une seule direction (Poto poto). Cela limite beaucoup
les options auxquelles il doit penser. Une question stratégique débouche sur des options :
« Où aurais tu aimé vivre ? » Ou bien « quels sont les trois ou quatre endroits auxquels tu
penses être attaché ? »
Le questionnement stratégique est une façon de poser des questions qui offrent plusieurs
possibilités de choix; Il peut aider les gens à créer de nouvelles stratégies de changement. Le
questionnement stratégique implique Sept éléments importants :
Objectifs
Déroulement
18
• Les histoires sont racontées à tous les membres de la communauté.
• Former des groupes de travail dans lesquels les membres de la communauté discutent
leurs réponses et choisissent les questions à présenter.
• Ensuite, ils vont traduire le concept dans leur langue locale.
• La restitution se fait en grand groupe. Le facilitateur leur demandera leur avis sur l’outil et
son utilisation dans leur travail.
Scénario
Il y a un chef de village qui est infecté par le virus du VIH. Il a perdu tout espoir et a voulu
mourir ; il a eu honte ; mais après un certain temps, il a accepté sa situation. Il a changé de
comportement et a retrouvé la joie de vivre. Il a cependant décidé de cacher son état aux
autres et de ne pas l’annoncer pour le moment. Récemment, eu égard à ses responsabilités
de chef de village, il a décidé d’aborder le problème de la diffusion de l’épidémie avec les
gens du village, de les mobiliser pour se protéger et pour créer un esprit de solidarité avec les
familles et les individus touchés. Il a convoqué une réunion des sages du village et vous
demande conseil sur comment aborder le sujet d'une façon qui créera la possibilité d’une
discussion en profondeur?
Aider le à formuler des questions stratégiques ; Placez les questions dans un ordre de
priorité.
Matériel
19
LE « TRANSECT WALK »
Objectifs
• Un outil aux relations humaines qui aiderait les facilitateurs à mieux comprendre la
communauté à travers l’observation et la conversation avec les membres de la
communauté.
La méthodologie
• La promenade peut-être faite sans toutefois poser des questions aux gens, mais
plutôt regarder et observer l’environnement de la communauté.
Il faut rechercher :
- les forces de la communauté et les éléments qui peuvent aider à faire face au VIH
(l’herbe verte)
- les points de rencontre de la communauté
- les activités de la communauté
- les choses qui peuvent causer une vulnérabilité de la communauté au VIH (l’herbe
sèche).
20
MAPPING : LA CARTE COMMUNAUTAIRE
Objectifs
Déroulement
Qu’est ce qui se passe dans votre communauté dans les domaines de la santé et du
développement ? Où ?
Quels sont les endroits d’activités à risque potentiel ?
Matériel
21
LA MEMOIRE COMMUNAUTAIRE
Objectifs
Déroulement
Matériel
22
DISCOURS ET CHANGEMENTS
Tout langage, et les images qu’il évoque, est susceptible de façonner et d’influencer les
comportements et les attitudes.
Les mots utilisés nous situent par rapport à nos interlocuteurs : ils créent parfois des fossés,
parfois des rapprochements et servent tantôt à hiérarchiser les relations, tantôt à consolider
des alliances. Le discours affecte les gens de manière diverse car il peut mobiliser ou
décourager, convaincre ou laisser indifférent. Le choix des mots est donc une question
d’éthique et d’objectifs visés.
Buts
Permettre aux membres de la communauté d’êtres sensibles à la manière dont ils parlent ou
communiquent dans le cadre de l’épidémie à VIH.
L’utilisation d’un discours adéquat assure le respect de la dignité et des droits de tous,
facilite l’inclusion, évite la stigmatisation et le rejet et contribue à générer un changement
social.
Déroulement
Le facilitateur fait une présentation brève sur le rôle du discours dans la réponse à
l’épidémie.
Faire la restitution en grand groupe suivi d’une discussion facilitée par le facilitateur
Ceux qui veulent se comporter d’une façon qui renforce et valorise les capacités de tous,
ceux qui sont impliqués, doivent être tous conscients de l’utilisation du langage. Les mots
utilisés nous situent par rapport à nos interlocuteurs et en même temps reflètent nos
perspectives et nos attitudes.
Voici une liste de mots qui sont rarement utilisés par ceux qui ont adopté cette approche:
Contrôle Sidéen
Groupe cible Promiscuité
Intervention Maladie à VIH
Victimes Les drogués
Eux Lutte
Bénéficiaire
Créez une liste de phrases qui reflètent l’approche de renforcement des capacités et
identifiez leurs métaphores.
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Approche Communautaire de Renforcement des
Capacités Changement Social
Environnement favorable
• Stabilité politique et sécurité
• Cadre légal
• Cadre Éthique
• Réduction de la pauvreté
Ressources/biens
• Argent
• CDAV
• Service de santé
• Condoms
• ARV – médicaments
• Organisation – ONG etc.
24
CREATION DES ESPACES D’INTERACTION :
LA METHODOLOGIE DES HISTOIRES
« Seuls les programmes qui pénètrent l’âme des communautés peuvent être efficaces et
induire un changement social durable. »
Déroulement
Le facilitateur doit créer une histoire en tenant compte d’un certain nombre de paramètres
importants :
* bien choisir un thème pertinent
* histoire bien ancrée dans le vécu des participants
* l’histoire doit être stimulante, pouvoir susciter un débat
* la description doit être dense
* la manière de terminer l’histoire est d’importance capitale car permettant aux
participants d’entrer dans la conversation.
* les facilitateurs doivent identifier avec la communauté le lieu ou l’endroit ou
devrant se dérouler les conversations communautaires ainsi que le matériel
(papier, craies, marqueurs, etc.)
* répartir les participants en deux groupes :
- Un groupe nommé ‘’équipe’’ et qui représente les facilitateurs.
- Un groupe nommé ’’communauté’’.
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Dans la partie « communauté », seront analysés :
Dans la méthodologie de création des histoires, on parle des gens, de leurs vies et de ce
qu’ils font. C’est une méthodologie de compréhension de la vie sociale avec ses valeurs, ses
dynamiques, ses influences et son impact.
Les histoires touchent ceux qui les écoutent d’une manière que ne le feraient pas les
présentations théoriques ou les statistiques. Dans la tradition, c’est avec les histoires et les
proverbes qu’on aide les membres de la communauté à comprendre leurs propres actions et
leur impact sur les autres. Les histoires peuvent donner une certaine profondeur et une
complexité à la compréhension en moins de temps que d’autres moyens.
Demander à des personnes de créer une histoire revient à leur demander de partager leurs
expériences avec leurs propres mots dans des espaces où elle est écoutée et respectée.
Cela, en soi, est transformateur, puisque peuvent émerger des profondeurs de vue, des
discussions et des changements.
Le début de l’histoire est écrit et raconté. Avant de commencer à l’écrire, on doit être sûr de
la problématique qu’on veut soulever. Le but de la discussion est de permettre aux gens de
penser à la manière dont leurs comportements et valeurs, ceux de leurs familles et voisins,
affectent leurs vies, y réfléchir et les discuter avec les autres. Le but n’est pas seulement de
créer une discussion autour d’un problème qu’on connaît déjà (Ex: la pauvreté, la spoliation
etc.), mais également d’amener les gens à penser aux répercussions d’une situation donnée
(Ex: Qu’adviendra t-il des enfants, si la mère est infectée).
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Quand on est sûr du début de l’histoire, imaginer pour soi-même quelques lignes possibles,
et la manière dont celle-ci sera complétée, et décider des faits dont on aura besoin pour
considérer ces différentes lignes de l’histoire comme des options. Par exemple, si dans
l’ébauche de l’histoire il s’agit d’enfants abandonnés après la mort de leurs parents, on devra
y inclure des informations brèves et pertinentes sur la famille de la mère, celle du père, des
amis et des voisins. On devra également savoir si les enfants vont à l’école, si l’un des
parents avait une pension, les ressources de la maisonnée ou les stratégies de survie. Les
amis et les voisins peuvent ne pas occuper une bonne place dans l’histoire mais servir à
créer la possibilité de discussion sur le changement. L’ébauche d’histoire peut s’arrêter juste
avant ou juste après la mort si on souhaite y inclure la possibilité de spoliation.
La fin de l’ébauche d’histoire doit être bien négociée. Elle doit placer le personnage principal
en train d’envisager une action ou une décision. Elle doit poser une question à laquelle les
gens aimeraient répondre afin de susciter l’intérêt, et même le suspense, en donnant une
impulsion au processus de continuation de l’histoire, s’ils se l’approprient. Les participants ou
la communauté devront générer différentes lignes d’histoire en la continuant comme s’ils
étaient les personnages. Cela participe à la transformation, car les gens ne se sont jamais
imaginés être dans une position où ils doivent prendre des décisions personnelles et mener
des actions liées au VIH/SIDA, en tant que personnes infectées ou non. Cette introspection
est l’élément le plus puissant et le plus transformateur de la méthodologie des histoires.
En rédigeant l’ébauche de l’histoire, les mots doivent sonner vrais. Après qu’on ait pris
connaissance du début et créé la suite de l’histoire, les personnages feront partie de la
communauté, et vivront au sein de celle-ci.
En la racontant, l’ébauche de l’histoire doit ressembler à une histoire. Le langage doit être
celui parlé localement. Son écriture nécessite une certaine capacité d’observation, d’écoute,
surtout concernant les rythmes de la langue, et une capacité de réfléchir avec imagination.
Le cadre doit être au sein de la communauté ou dans les environs, et la question soulevée,
une préoccupation locale.
Les personnages doivent être complexes, contradictoires, des êtres humains faillibles, tels
que nous sommes, et non des stéréotypes. Ils sont présentés comme des êtres humains et
l’histoire doit refléter les préoccupations de la communauté.
Chaque personnage principal doit avoir un nom afin qu’on puisse s’en référer facilement et
respectueusement. Les noms sont locaux. Chaque détail doit être précis : l’âge des
personnages, le nombre d’enfants, leurs occupations, les relations sociales et les lieux
d’habitation des membres de la famille.
Quand bien même l’histoire doit sonner vraie, elle soulève une seule question. Celui qui
l’écrit doit être clair sur la question qu’il voudrait voir discutée, dès le début.
Il faut décider de ce qu’il faut y mettre. Cela nécessite une capacité d’évaluation de sa
pertinence et de sa signification. L’ébauche de l’histoire doit être « dense », c’est-à-dire en y
incluant des émotions, des sentiments, des idées, des valeurs, des attitudes et des faits.
Mais en même temps, elle doit être simple. On peut insinuer certaines choses sans les dire
clairement. Ne pas inclure des faits qui ne sont pas essentiels.
Il est nécessaire de savoir les informations dont on a besoin pour dérouler l’histoire :
Les réseaux d’appui aux familles, les lieux d’établissement des membres ;
Les réseaux de voisins et d’amis
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L’aptitude clé requise est la décision d’arrêter l’histoire. La fin doit constituer un point de
mouvement en avant, un point où des actions et des décisions sont requises. Si cela survient
tôt, de nombreuses lignes de l’histoire peuvent être dégagées. Si la fin survient tard, la
créativité du groupe peut en être affectée. Il doit simplement s’agir d’une ébauche, le début
d’une histoire qui doit impliquer les gens et faire en sorte qu’ils veuillent savoir, et par
conséquent raconter ce qui va se passer.
Les histoires ainsi créées feront qu’on sera plus conscient des relations ou de l’absence de
relations entre les membres de la communauté. Ainsi cela contribuera à créer un sentiment
de relation et de responsabilité. La force de cette méthodologie réside dans son caractère de
renforcement de pouvoir, de transformation, et de solution.
Avant d’aller dans une communauté pour raconter une histoire, celle-ci doit être préparée.
On doit informer les leaders et les sages des raisons et de l’importance à répondre au défi
de l’épidémie de manière à développer des alliances. Le nombre de participants ne doit pas
être limité. Plus on en a, plus le facilitateur doit être compétent. Cependant, on conseille de
commencer avec un groupe de cinquante (50). Le facilitateur doit être alerte à propos des
dynamiques au sein de la communauté.
On doit y aller en équipe, de deux (2) à quatre (4) personnes. Quand un facilitateur raconte
l’histoire, les autres membres de l’équipe l’aident et observent les dynamiques de groupe.
Certains participants peuvent avoir vécu la même chose que ce qui est raconté dans
l’histoire. Par conséquent, ils doivent bien observer la communauté et enregistrer ce qu’ils
ont observé. On analysera cela en recourant au mur communautaire et à celui de l’équipe.
Le mur communautaire
Les perspectives : Il s’agit des points de vue qui émergent au moment où la communauté
répond aux questions stratégiques posées dans l’ébauche de l’histoire et au moment du
déroulement des différentes lignes de l’histoire. Les perspectives sont importantes parce
qu’elles reflètent les dynamiques sociales, les relations de pouvoir, etc. Il est crucial que les
sages et les leaders acceptent le fait que toutes les perspectives doivent être entendues.
Les thèmes générateurs ou questions brûlantes : Ce sont des thèmes qui, une fois posés,
suscitent de l’intérêt et des discussions. Ce sont des questions soulevées par beaucoup de
membres de la communauté.
Les thèmes non générateurs : Ce sont des questions qui n’ont pas été discutées mais qui
ont été soulevées sans attirer d’attention. Elles peuvent refléter le deni au sein de la
communauté. Elles peuvent être si chaudes et profondes que la communauté ne veut pas
les discuter. Peut être qu’elles étaient importantes pour la situation mais elles n’ont pas été
soulevées.
Le mur de l’équipe
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L’analyse de ce que pense l’équipe est nécessaire pour la renforcer, et permettre à la
communauté de restituer à l’équipe la précision ou non de leurs observations ainsi que
l’utilité de la méthodologie. Le mur de l’équipe contient les perspectives de ses membres, les
implications pour la communauté et l’amélioration de la méthodologie.
Les perspectives des membres de l’équipe : Il s’agit de ce que pensent les membres de
l’équipe au sujet de ce que disent ou non les membres de la communauté. Les membres de
l’équipe doivent être transparents et dire vraiment ce qu’ils pensent. Cela aide à asseoir la
confiance et la clarté, à valider les résultats obtenus.
Amélioration de la méthodologie : La méthodologie n’est pas parfaite, elle doit être améliorée
sur la base des contributions de la communauté et des observations de l’équipe durant tout
le processus.
Matériel :
• Papier ou tableau, craie, marqueurs, scotch ou punaises.
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LES RELATIONS CAPACITANTES
Buts
Déroulement
Le facilitateur commence par situer le sujet : nous avons tous expérimenté des moments
dans notre vie où nous étions en position de faiblesse. Nous avons vécu aussi d’autres
moments de transformations où nous sommes passés d’une position de faiblesse à une
position de puissance, de capacitation.
Pendant que l’un raconte, l’autre devra lui poser les questions ci-dessous :
Une description dense ne se contente pas de noter ce que fait une personne.
• Elle va au delà des apparences, elle présente des détails, le contexte, les émotions, ainsi
que les réseaux de relation sociale qui unissent les gens, les uns aux autres.
• Elle invoque les émotions et les sentiments personnels.
• Elle inscrit l’histoire dans l’expérience.
• Montre quelle est l’importance d’une expérience, ou le déroulement des événements,
pour la ou les personnes en question.
• Dans une description dense, les sentiments, les voix, les actions, et les significations des
interactions entre les individus sont perçues.
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MISE EN OEUVRE DE L’APPROCHE
Objectifs
• Aider les membres de la communauté, dans leur vie, dans la mise en œuvre de l’approche
de renforcement de capacité, à pouvoir faire face à certain nombre de situations difficiles.
• Permettre aux membres de la communauté de développer des plans d’action personnels,
dans la vie familiale et communautaire.
Déroulement
Exemples :
1) Quels sont les préalables à la mise en œuvre de l’approche? (qu’est ce qui doit
être fait avant le démarrage?)
2) Comment pourrez-vous établir une façon de travailler avec les
communautés/avec d’autres organisations à long terme dans le cadre de
l’approche?
3) Comment savez-vous que les autres ont un sentiment de désapprobation ?
4) Est-ce que vous pouvez identifier des activités qui ne font pas partie d’une
approche de renforcement des capacités?
5) Quelles difficultés pensez-vous rencontrer dans la mise en œuvre?
6) Comment pensez-vous les surmonter?
7) Quelles alliances stratégiques auriez-vous besoin d’établir pour une réponse
durable?
8) Comment résoudre les conflits et les tensions?
9) Comment allez-vous faire le suivi de votre approche pour que toutes les couches
de la population soient impliquées?
10) De quelle formation avez-vous besoin pour affiner votre approche?
11) Comment est ce que vous allez apprendre des autres?
12) Comment est ce que vous allez mettre et remettre en question vos principes,
votre compréhension, vos actions.
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LA DOCUMENTATION DES CONVERSATIONS COMMUNAUTAIRES
Objectifs
Méthodologie
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FORMAT DOCUMENTATION COMMUNAUTAIRE
1ère PARTIE
Communauté :............................................................................................................................
2ème PARTIE
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VI - REFLEXION ET REVUE SUR LES CONVERSATIONS COMMUNAUTAIRES
Les facilitateurs doivent régulièrement faire le point avec la communauté, évaluer les progrès
accomplis et les changements individuels et collectifs constatés ainsi que les difficultés
rencontrées.
Dans cette approche, l’évaluation fait partie intégrante du processus communautaire de
réflexion, questionnement, changement et doit par conséquent se faire par et avec les gens
de la communauté. Il faut éviter d’en faire un processus parallèle, conduit par des personnes
du dehors de la communauté. Elle doit être perçue comme un espace de réflexion et
d’apprentissage mutuel, de documentation des résultats obtenus et de consolidation des
changements face au VIH/SIDA.
Les éléments de la documentation des étapes du processus doivent être restitués et
partagés avec les membres de la communauté (cartes communautaires, les rapports, les
photos...)
Ils peuvent ainsi les valider ou leur donner une autre interprétation.
But
Objectifs
Méthodologie
Niveaux individuel/familial/communautaire?
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2- Parmi ces concepts, aptitudes et outils, sur lesquels désirez-vous des clarifications, de la
pratique ou un renforcement des capacités?
1- Quel est l’apport du travail fait avec les facilitateurs sur la compréhension des gens
de la nature de l’épidémie du VIH/SIDA?
Documentation (check-list)
2 - Photographies
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VII - ELARGISSEMENT DES CHAINES DE MOBILISATION COMMUNAUTAIRE
Par la résonance
Les thèmes abordés, les discussions qui ont eu lieu, les décisions prises et les expériences
mutualisées continuent à être évoqués par les gens bien après les sessions de
conversations communautaires. Les membres de la communauté les lient à leur vécu
quotidien, les partagent avec leur famille, leur voisinage et les personnes avec lesquelles ils
travaillent.
Souvent on constate que l’écho des conversations communautaires va bien au delà des
personnes qui sont directement impliquées. Sa diffusion se faisant à travers divers canaux
modernes ou traditionnels de communication et d’interaction : activités inter villageoises,
réunions de coopératives paysannes, funérailles, baptême, moment de convivialité après la
prière, lettre, émissions de radio etc.
Ainsi, il est très fréquent que les communautés sollicitent l’appui des facilitateurs pour
démarrer un processus de conversations communautaires identique à celui qui a eu lieu
dans une communauté voisine et dont elles ont entendu parler.
Le rôle du facilitateur dans ce contexte, sera de contribuer à la création d’un tel espace
d’apprentissage mutuel et d’accompagner les communautés à l’élargir.
Par le plaidoyer
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Bibliographie
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