Organisation Internationale de Normalisation (ISO) : Thierry CRIGNOU
Organisation Internationale de Normalisation (ISO) : Thierry CRIGNOU
Organisation Internationale de Normalisation (ISO) : Thierry CRIGNOU
de normalisation (ISO)
par Thierry CRIGNOU
Responsable du pôle Relations institutionnelles internationales à l’Association française
de normalisation (AFNOR)
1. Membres de l’ISO..................................................................................... R 83 - 2
2. Structures de l’ISO .................................................................................. — 2
2.1 Structures politiques ................................................................................... — 2
2.2 Structures techniques ................................................................................. — 3
2.3 Secrétariat central de l’ISO ......................................................................... — 4
3. Établissement et diffusion des normes internationales ............... — 5
4. Autres documents techniques élaborés et publiés par ISO ........ — 6
Références bibliographiques ......................................................................... — 6
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1. Membres de l’ISO
Comités chargés Assemblée générale
Au total, l’ISO fédère 135 organismes ce qui en fait une des plus de l'élaboration constituée de délégués des :
grandes associations internationales non gouvernementales. d'orientations
politiques : - comités membres
- membres correspondants
■ Les 90 membres de l’ISO sont les comités nationaux de norma- - membres abonnés
lisation les plus représentatifs dans leur pays. Cela signifie qu’il ne CASCO
peut y avoir qu’un seul membre de l’ISO par pays. Plus de 70 % COPOLCO
des membres sont en fait des institutions gouvernementales ou DEVCO
des organisations de droit public. Le tableau 1 donne les 15 mem-
bres nationaux qui apportent les contributions les plus importantes
à l’ISO tant en termes financiers, administratifs que d’expertise. Comités
permanents
L’AFNOR, Association Française de Normalisation, est le comité du conseil : Conseil Bureau de
membre français. 18 membres élus gestion technique
Finances
■ À côté des comités membres, l’ISO admet des membres Stratégies
correspondants qui ont en fait un statut d’observateur tant dans les
instances techniques que de gestion. Ce statut est ouvert aux orga- Groupes ad hoc Secrétariat
nismes des pays qui n’ont pas encore pleinement développé leur consultatifs central
activité en matière de normalisation. Il regroupe, fin 1999, 36 orga-
nismes de pays en développement.
■ Enfin, l’ISO offre le statut de membre abonné à des structures Figure 1 – Structures de l’ISO
de pays à économie très limitée (comme le Mali ou le Lesotho) ce
qui leur permet de recevoir une information régulière sur les tra-
vaux menés à l’ISO. Fin 1999, il existait 9 membres abonnés.
institutionnelle, correspondant à la dernière année du mandat de
son prédécesseur, permet un apprentissage de l’organisation ; elle
est suivie de deux années de mandat effectif. Citoyen d’un des
2. Structures de l’ISO pays d’un comité membre, reconnu pour son expérience dans le
domaine de la normalisation, il est normalement choisi en dehors
des comités membres. Il préside l’Assemblée Générale ainsi que le
L’organigramme simplifié de l’ISO est représenté sur la figure 1. Conseil de l’ISO.
Il est assisté par deux Vice-Présidents (Politique et Technique)
normalement choisis parmi les directeurs généraux des comités
2.1 Structures politiques membres.
L’ISO est présidée et représentée par un Président élu par ■ Assemblée Générale
l’Assemblée Générale pour une durée de trois ans. Son mandat se Pouvoir suprême de l’association, elle réunit normalement une
divise en deux parties : une première année sans responsabilité fois par an tous les membres de l’ISO.
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P P P
P P
Comité technique Comité technique Comité technique
P O
(TC) (TC) (TC)
P O
L L
P P
P
Sous comité Sous comité Sous comité
P O
(SC) (SC) (SC)
P O
L L
E
E
Groupe de travail Groupe de travail
E
(WG) (WG)
E E
E
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3. Établissement et diffusion
des normes internationales Technologies spéciales Généralités, infrastructures
1% et sciences
Construction 9%
L’établissement des normes internationales et leur diffusion est
2% Santé, sécurité et
le cœur de l’activité de l’ISO. La norme internationale a pour ambi-
tion de proposer à l’industrie mais aussi aux autres composantes environnement
de la société dans le monde, des pratiques et des solutions tech- 4%
Technologies
niques, favorisant ainsi les échanges et l’économie globale. Elle
des matériaux
résulte de la recherche, tout au long du processus d’élaboration,
28 %
d’un large consensus que les organismes nationaux de normalisa-
Ingénierie
tion sont chargés de réunir et d’exprimer. L’ensemble du processus
23 %
repose sur l’engagement de ces organismes dans l’ISO ainsi que
sur des règles rigoureuses visant à assurer la transparence et
l’équité. Agriculture et
technologie alimentaire
Aussi, le processus d’établissement des normes internationales 7%
est-il soigneusement décrit dans les directives ISO/CEI partie 1 qui Électronique, technologies
Transport et distribution
distinguent plusieurs stades. des marchandises de l'information et
11 % télécommunications
■ Stade 1 – Proposition 15 %
■ Stade 4 – Enquête
Le secrétariat central diffuse alors le projet de norme interna- Malgré les efforts entrepris depuis plusieurs années pour réduire
tionale (DIS) dans les deux versions linguistiques (anglais et fran- la durée d’élaboration des normes, celle-ci reste encore relative-
çais), si disponibles, à tous les comités membres de l’ISO pour un ment élevée : il faut en moyenne 6 ans pour établir une norme
vote sous cinq mois. Les comités membres peuvent conduire une internationale.
enquête publique, pendant cette période (en France, l’enquête Fin 1999, les collections ISO comprenaient 12 524 normes. En
publique n’est menée que dans les cas où l’AFNOR a l’intention de 1999, l’ISO a publié 961 normes nouvelles. Les collections de
reprendre comme norme française la future norme ISO). l’ISO connaissent une croissance régulière au cours de ces dix
Le DIS est approuvé si une majorité des deux tiers des votes dernières années. En 10 ans les collections internationales ont
exprimés par les membres participants (P) du TC sont favorables et augmenté de 70 % environ. La figure 4 donne la répartition
si le nombre des votes négatifs ne dépasse pas le quart des votes des normes des collections fin 1999 par grands secteurs d’acti-
exprimés. Les abstentions ainsi que les votes négatifs non motivés vité.
techniquement ne sont pas pris en compte.
Les normes internationales peuvent être utilisées soit directe-
S’il est approuvé, le projet éventuellement modifié pour prendre ment telles quelles, soit au travers des reprises en tant que normes
en compte les observations émises, devient un projet final de nationales. À la différence du Comité Européen de Normalisation
norme internationale (FDIS). Dans le cas contraire, le TC apporte (CEN) [4], il ne pèse aucune obligation de reprise des normes
des modifications pour répondre aux commentaires formulés et internationales sur les comités membres. L’Europe dans son
reprend la procédure soit au stade du comité soit à celui de ensemble a fait le choix d’un appui fort de ses collections sur celles
l’enquête selon l’ampleur des modifications apportées. de l’ISO : ainsi 35 % des normes CEN sont la reprise à l’identique
Nota : sous certaines conditions, il est possible d’introduire directement à cette étape, de normes ISO. AFNOR affiche un taux similaire d’adoption de nor-
selon le procédé du « fast track », des documents élaborés par d’autres organisations. mes internationales.
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et publiés par ISO L’ISO publie par ailleurs d’autres documents de nature informa-
tive :
Pour répondre aux besoins variés des parties intéressées, l’ISO, — des rapports techniques ISO - TR (Technical Report ) : docu-
depuis deux ans, propose une gamme diversifiée de produits. Elle ments informatifs donnant des données factuelles de nature diffé-
offre désormais la possibilité de publier comme document ISO rente de celles figurant dans les normes internationales ;
des documents qui sortent de manière anticipée du processus — des guides ISO - Guide : documents d’ordre général sur des
d’établissement des normes soit parce que la difficulté d’obtenir un sujets se rapportant à la normalisation internationale.
consensus suffisamment large pour poursuivre la procédure est
constatée, soit que les délais d’achèvement de la procédure sont Enfin, l’ISO a créé des nouveaux documents élaborés de manière
incompatibles avec les besoins du marché. Ces publications peu- radicalement différente : les accords techniques de l’industrie
vent, bien entendu, reprendre ensuite le processus normatif si un ISO - ITA (Industry Technical Agreement ). Ceux-ci sont élaborés en
besoin existe. Ces documents sont : dehors des structures traditionnelles de la normalisation, dans des
— des spécifications techniques ISO - TS (Technical Specifi- ateliers regroupant celles des parties intéressées qui sont dispo-
cation ) : documents normatifs qui reflètent un consensus obtenu sées à participer. Il reflète le consensus atteint dans ces ateliers
dans un comité technique. À titre d’exemple, on peut citer ISO sans faire intervenir la médiation des organismes nationaux de
TS 16949 visant à l’harmonisation des systèmes de management de normalisation. Ces documents peuvent néanmoins servir de base
la qualité dans le secteur automobile ; à des travaux normatifs classiques ultérieurs.
Références bibliographiques
Dans les techniques de l’ingénieur :
[1] BANSSE (M.-C.). – Organisations internatio-
nales de normalisation électrique. D 1 130.
Traité Génie électrique, vol. D2I, juin 1995.
[2] THUÉ (M.). – Organisations internationales en
télécommunications. E 7 020. Traité Télécoms,
vol. TE3, mars 1996.
[3] HERNANDEZ (J.-A.). – Normalisation et
standardisation dans les nouvelles technolo-
gies. H 5 018. Traité Informatique, vol. H4, mai
2000.
[4] CRIGNOU (T.). – Comité Européen de Nor-
malisation – CEN. R 84. Traité Mesures et
contrôle, vol. R1I, juin 2001.
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