Organisation Internationale de Normalisation (ISO) : Thierry CRIGNOU

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Organisation internationale

de normalisation (ISO)
par Thierry CRIGNOU
Responsable du pôle Relations institutionnelles internationales à l’Association française
de normalisation (AFNOR)

1. Membres de l’ISO..................................................................................... R 83 - 2
2. Structures de l’ISO .................................................................................. — 2
2.1 Structures politiques ................................................................................... — 2
2.2 Structures techniques ................................................................................. — 3
2.3 Secrétariat central de l’ISO ......................................................................... — 4
3. Établissement et diffusion des normes internationales ............... — 5
4. Autres documents techniques élaborés et publiés par ISO ........ — 6
Références bibliographiques ......................................................................... — 6

elon ses statuts, l’ISO, Organisation internationale de normalisation, a pour


S mission de « favoriser le développement de la normalisation dans le monde,
en vue de faciliter entre les nations les échanges de marchandises et les pres-
tations de service et de réaliser une entente dans les domaines intellectuel, scien-
tifique, technique et économique ».
Elle a une vocation générale et son domaine d’activité n’est formellement borné
que par celui de l’organisation sœur qu’est la Commission Électrotechnique Inter-
nationale (CEI) [1] et celui de l’Union Internationale des Télécommunications
(UIT) [2] [3].
Créée en 1947 comme association internationale de droit suisse, son activité
s’est longtemps concentrée sur le secteur de la mécanique, avec par exemple
les éléments de fixation, et les produits du grand commerce international.
Cependant, l’ISO a connu un renouveau à partir du milieu des années 1980
sous l’influence :
— d’une part, du succès planétaire et transversal des normes de la série
ISO 9000 concernant le management de la qualité et l’assurance de la qualité,
publiées pour la première fois en 1987 ;
— d’autre part, de l’émergence de la normalisation européenne capable
désormais dans certains secteurs de proposer des solutions alternatives à celles
proposées par les grands organismes américains de développement des normes
tels que l’ASTM (American Society for Testing and Material), API (American
Petroleum Institute), l’ASME (American Society for Mechanical Engeneers).
Ce renouveau a été consolidé par les nouvelles dispositions de l’accord sur
les obstacles techniques au commerce (OTC) de l’Organisation Mondiale du
Commerce (OMC) qui préconisent aux 134 pays signataires de baser leur
réglementation sur les normes internationales. Si aucune définition n’est donnée
de ces dernières, il ne fait cependant aucun doute que l’ISO publie des normes
internationales. Elle a d’ailleurs reçu le statut d’observateur auprès du comité
de l’accord OTC.
Les coordonnées du site internet de l’ISO sont : http://www.iso.ch

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1. Membres de l’ISO
Comités chargés Assemblée générale
Au total, l’ISO fédère 135 organismes ce qui en fait une des plus de l'élaboration constituée de délégués des :
grandes associations internationales non gouvernementales. d'orientations
politiques : - comités membres
- membres correspondants
■ Les 90 membres de l’ISO sont les comités nationaux de norma- - membres abonnés
lisation les plus représentatifs dans leur pays. Cela signifie qu’il ne CASCO
peut y avoir qu’un seul membre de l’ISO par pays. Plus de 70 % COPOLCO
des membres sont en fait des institutions gouvernementales ou DEVCO
des organisations de droit public. Le tableau 1 donne les 15 mem-
bres nationaux qui apportent les contributions les plus importantes
à l’ISO tant en termes financiers, administratifs que d’expertise. Comités
permanents
L’AFNOR, Association Française de Normalisation, est le comité du conseil : Conseil Bureau de
membre français. 18 membres élus gestion technique
Finances
■ À côté des comités membres, l’ISO admet des membres Stratégies
correspondants qui ont en fait un statut d’observateur tant dans les
instances techniques que de gestion. Ce statut est ouvert aux orga- Groupes ad hoc Secrétariat
nismes des pays qui n’ont pas encore pleinement développé leur consultatifs central
activité en matière de normalisation. Il regroupe, fin 1999, 36 orga-
nismes de pays en développement.
■ Enfin, l’ISO offre le statut de membre abonné à des structures Figure 1 – Structures de l’ISO
de pays à économie très limitée (comme le Mali ou le Lesotho) ce
qui leur permet de recevoir une information régulière sur les tra-
vaux menés à l’ISO. Fin 1999, il existait 9 membres abonnés.
institutionnelle, correspondant à la dernière année du mandat de
son prédécesseur, permet un apprentissage de l’organisation ; elle
est suivie de deux années de mandat effectif. Citoyen d’un des
2. Structures de l’ISO pays d’un comité membre, reconnu pour son expérience dans le
domaine de la normalisation, il est normalement choisi en dehors
des comités membres. Il préside l’Assemblée Générale ainsi que le
L’organigramme simplifié de l’ISO est représenté sur la figure 1. Conseil de l’ISO.
Il est assisté par deux Vice-Présidents (Politique et Technique)
normalement choisis parmi les directeurs généraux des comités
2.1 Structures politiques membres.

L’ISO est présidée et représentée par un Président élu par ■ Assemblée Générale
l’Assemblée Générale pour une durée de trois ans. Son mandat se Pouvoir suprême de l’association, elle réunit normalement une
divise en deux parties : une première année sans responsabilité fois par an tous les membres de l’ISO.

Tableau 1 – 15 membres principaux de l’ISO


Pays Comité national de normalisation Sigle Adresse internet
Allemagne Deutsches Institut für Normung DIN http://www.din.de
États-Unis American National Standards Institute ANSI http://www.ansi.org
France Association Française de Normalisation AFNOR http://www.afnor.fr
Royaume-Uni British Standards Institution BSI http://www.bsi-global.com
Japon Japanese Industrial Standards Committee JISC http://www.jisc.org
Italie Ente Nazionale Italiano di Unificazione UNI http://www.unicei.it
Pays-Bas Nederlands Normalisatie-instituut NEN http://www.nen.nl
Canada Conseil Canadien des Normes SCC http://www.scc.ca
Suède Standardiseringen i Sverige SIS http://www.sis.se
Belgique Institut Belge de Normalisation IBN http://www.ibn.be
Russie State Committee of the Russian Federation for Standardisation and Metrology GOST-R http://www.gost.ru
Espagne Asociacion Espanola de Normalizacion AENOR http://www.aenor.es
Suisse Schweizerische Normen-Vereignigung SNV http://www.snv.ch
Corée (Rép. de) Korean Agency for Technology and Standards KATS http://www.ats.go.kr
Chine China State Bureau of Quality and Technical Supervision CSBT http://www.csbts.cn.net

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■ Conseil (plus 34 observateurs). Il constitue un forum pour les pratiques et


L’ISO est gouvernée par un Conseil de 18 membres élus parmi la satisfaction des besoins des pays en développement.
les membres par l’Assemblée Générale pour une durée de deux
ans non renouvelable. Les cinq organismes qui contribuent le plus
à l’activité de l’ISO (tableau 1) bénéficient d’un siège permanent. 2.2 Structures techniques
L’AFNOR est donc un des membres permanents du Conseil.
Le Conseil est assisté de deux comités permanents pour les Un organigramme des structures techniques de l’ISO est
finances et la stratégie. représenté sur la figure 2.
■ Comités chargés de l’élaboration d’orientations politiques ■ Bureau de gestion technique (TMB)
Ces comités sont créés par l’Assemblée Générale, ouverts à tous
Sous l’autorité du Conseil, le bureau de gestion technique (Tech-
les membres et rapportent au Conseil qui approuve leur pro-
nical Management Bureau ) a en charge la définition de la politique
gramme de travail. Ils sont chargés de proposer des lignes direc-
technique de l’ISO. Il prépare, pour décision par le Conseil, les
trices horizontales pour la conduite de la politique de l’ISO sur des
directives pour l’élaboration et la présentation des normes (qui
aspects particuliers. Actuellement, ils sont au nombre de trois :
sont communes avec la Commission Électrotechnique Internatio-
— le CASCO, comité pour l’évaluation de la conformité, créé en nale (CEI)) et fixent les modalités de leur mise en œuvre. Il décide
1970, est le plus connu et regroupe 62 membres participants (plus de la création de nouveaux comités techniques et de leur domaine
20 observateurs). Il a en fait des activités mixtes : d’une part, il d’activité, attribue les secrétariats et nomme les présidents,
mène une réflexion stratégique dans le domaine de l’évaluation de approuve leur programme de travail, et assure le suivi de leurs
la conformité aux normes et de la promotion de la reconnaissance activités.
et de l’acceptation mutuelle des systèmes nationaux et régionaux
d’évaluation de la conformité ; d’autre part, il conduit des activités Le bureau de gestion technique (TMB) est composé de 13 mem-
classiques d’élaboration de référentiels normatifs concernant les bres et présidé par le vice-président technique. Les quatre mem-
pratiques de l’évaluation de la conformité. C’est lui en particulier bres (dont l’AFNOR) qui contribuent le plus aux travaux techniques
qui est à l’origine des guides ISO/CEI concernant l’accréditation et à leur charge administrative siègent au TMB de manière perma-
(repris aujourd’hui en normes européennes de la série EN 45000), nente. Il se réunit normalement trois fois par an. Les décisions sont
progressivement transformés en normes internationales ISO/CEI prises à la majorité simple.
de la série 17000 ;
■ Comités techniques (TC)
— le COPOLCO, comité pour la politique en matière de
consommation, créé en 1978, regroupe 35 membres participants. Les comités techniques (Technical Committees ) sont en charge
Lieu d’échanges et d’expérience sur la participation des consom- de la réalisation d’un programme normatif dans un domaine
mateurs, il contribue à la prise en compte des besoins des donné. Ils établissent ce programme, les groupes de travail char-
consommateurs dans les travaux normatifs ; gés de préparer les projets de normes, assurent leur coordination
— le DEVCO, comité pour les questions relatives aux pays en et approuvent tous les projets de norme avant leur envoi à
développement, créé en 1961, regroupe 65 membres participants l’enquête (voir § 3).

Bureau de gestion technique


(TMB)

P P P
P P
Comité technique Comité technique Comité technique
P O
(TC) (TC) (TC)
P O
L L

P P
P
Sous comité Sous comité Sous comité
P O
(SC) (SC) (SC)
P O
L L

E
E
Groupe de travail Groupe de travail
E
(WG) (WG)
E E
E

P : délégations nationales désignées par les membres nationaux participants (P)


O : délégations nationales désignées par les membres nationaux observateurs (O), s'il y en a
L : organisations en liaison (associations régionales ou internationales), s'il y en a
E : experts

président secrétaire animateur

Figure 2 – Structures techniques de l’ISO

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Les comités techniques (TC) sont créés par le bureau de gestion


technique (TMB) après consultation de l’ensemble des comités Océanie Afrique
membres lorsque les deux tiers des votes exprimés se prononcent 2% 1%
en faveur de la proposition et qu’au moins cinq comités membres
Asie
sont prêts à y participer activement.
8%
Chaque comité membre peut participer à un TC. Il a le choix
entre deux niveaux de participation :
Amérique
— une participation active, le statut « P » (participant), qui entraîne du Nord
l’obligation de prendre part à tout vote formel ; et du Sud
— un suivi en observateur, le statut « O » (« observateur »), qui 21 %
permet de présenter des commentaires et d’assister aux réunions.
Les comités techniques sont donc composés de délégations
nationales auxquelles peuvent s’adjoindre des représentants qui Europe
ont le statut d’observateur, d’autres TC ou d’organisations en 68 %
liaison. Celles-ci sont des organisations internationales ou régio-
nales largement représentatives ayant des intérêts dans les domai-
nes similaires ou connexes à ceux du TC concerné (fin 1999, il y a
538 organisations en liaison avec l’ISO). Figure 3 – Répartition des secrétariats des comités techniques
La gestion administrative d’un TC est assurée par un secrétaire et sous-comités par zones géographiques
désigné par le comité membre à qui le TMB a confié le secrétariat.
Les travaux sont conduits par un président dont la nomination est
proposée par le secrétariat du TC et est entérinée par le TMB. Ce nique. Un groupe de travail n’a pas de secrétariat mais il a un ani-
président, élu pour une durée maximale de 6 ans, n’est pas mateur désigné à titre personnel par le comité technique
nécessairement de la même nationalité que le secrétaire. responsable. Fin 1999, l’ISO comptait 2 063 groupes de travail.
Un comité technique se réunit normalement une à quatre fois
par an.
Fin 1999, l’ISO compte 187 comités techniques actifs qui forment 2.3 Secrétariat central de l’ISO
une structure stable depuis longtemps. Beaucoup de TC à l’ISO ont
créé des sous-comités (SubCommittees SC) à qui sont délégués la Le secrétariat central de l’ISO assure le secrétariat des instances
plupart de leur tâche dans un sous-domaine particulier. 572 politiques et stratégiques de l’ISO, fournit une assistance adminis-
sous-comités étaient actifs fin 1999. trative aux présidents et aux secrétaires de comités techniques et
Le tableau 2 présente quelques exemples de TC de l’ISO fin des autres instances techniques, coordonne la circulation des
1999. documents ainsi que le lancement de certaines étapes clés et le
dépouillement des résultats. Il édite et publie les normes ISO en
La figure 3 fournit une répartition des secrétariats de comités français et en anglais ainsi que certaines publications de pro-
techniques et sous-comités par zones géographiques qui est un motion de la normalisation telles que l’ ISO bulletin ou
des indicateurs de l’influence de celles-ci dans le système de l’ISO. « ISO 9000 + ISO 14000 news ». Il assure la représentation de l’ISO
Ce graphique fait clairement apparaître l’implication importante auprès d’instances internationales telles que l’Organisation Mon-
des Européens à l’ISO. À eux seuls, les instituts allemand, britan- diale du Commerce.
nique et français assurent 44 % des secrétariats de TC et SC.
Le secrétariat central de l’ISO, situé à Genève, comprend environ
■ Groupes de travail (WG) 165 personnes en 2000 et est dirigé par un secrétaire général
assisté de deux adjoints. Son budget de 30 millions de francs
Les groupes de travail (Working Groups ) sont chargés de prépa- suisses provient pour les deux tiers des cotisations de ses mem-
rer les projets de normes sur un sujet particulier. Créés par un bres et pour le tiers restant de ressources propres tirées notam-
comité technique ou un sous-comité, ils sont constitués d’experts ment de la vente et des redevances liées aux normes
nommés à titre individuel et chargés d’établir un consensus tech- internationales.

Tableau 2 – Exemples de comités techniques de l’ISO, fin 1999


Nombre de pays Nombre de pays
Comité technique Secrétariat
participants observateurs

TC 22 – Automobile AFNOR (France) 24 38


TC 28 – Produits pétroliers et lubrifiants ANSI (États-Unis) 28 37
TC 46 – Information et documentation AFNOR (France) 31 37
TC 176 – Management et assurance de la qualité (1) SCC (Canada) 56 21
TC 207 – Management environnemental (2) SCC (Canada) 58 16
JTC 1 – Technologies de l’information (3) ANSI (États-Unis) 27 35
(1) En charge des normes de la série ISO 9000.
(2) En charge des normes de la série ISO 14000.
(3) Comité mixte ISO/CEI.

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3. Établissement et diffusion
des normes internationales Technologies spéciales Généralités, infrastructures
1% et sciences
Construction 9%
L’établissement des normes internationales et leur diffusion est
2% Santé, sécurité et
le cœur de l’activité de l’ISO. La norme internationale a pour ambi-
tion de proposer à l’industrie mais aussi aux autres composantes environnement
de la société dans le monde, des pratiques et des solutions tech- 4%
Technologies
niques, favorisant ainsi les échanges et l’économie globale. Elle
des matériaux
résulte de la recherche, tout au long du processus d’élaboration,
28 %
d’un large consensus que les organismes nationaux de normalisa-
Ingénierie
tion sont chargés de réunir et d’exprimer. L’ensemble du processus
23 %
repose sur l’engagement de ces organismes dans l’ISO ainsi que
sur des règles rigoureuses visant à assurer la transparence et
l’équité. Agriculture et
technologie alimentaire
Aussi, le processus d’établissement des normes internationales 7%
est-il soigneusement décrit dans les directives ISO/CEI partie 1 qui Électronique, technologies
Transport et distribution
distinguent plusieurs stades. des marchandises de l'information et
11 % télécommunications
■ Stade 1 – Proposition 15 %

Toute proposition de nouvelle norme ou de révision entrant dans


le domaine d’activité d’un comité technique (TC) existant est déci-
dée à la majorité simple des membres participants (P) du TC lors- Figure 4 – Répartition des normes ISO par secteurs d’activité
que cinq d’entre eux sont prêts à participer activement à sa
préparation. Elle est alors inscrite au programme de travail de
celui-ci.
■ Stade 5 – Approbation
■ Stade 2 – Préparation
Le comité technique désigne alors le groupe de travail ou Le secrétariat central diffuse à tous les comités membres d’ISO
l’expert chargé de mettre au point un premier projet. Lorsque le projet final de norme internationale (FDIS) dans les deux ver-
celui-ci est prêt, il est alors transmis formellement au comité tech- sions linguistiques, si elles sont disponibles, pour approbation par
nique et devient un projet de comité (Committee Draft CD). vote sous deux mois. Les votes positifs ne peuvent pas être accom-
pagnés de commentaires. Les modalités d’approbation sont les
■ Stade 3 – Comité mêmes que celles au stade de l’enquête.

Durant ce stade les comités membres du comité technique font


part de leurs observations sur le projet de comité (CD) qui leur a ■ Stade 6 – Publication
été distribué. Lorsque le Président, en concertation avec son
secrétaire, estime qu’un niveau de consensus suffisant a été atteint Dans les deux mois suivant la diffusion du vote, le secrétariat
sur un projet de comité, il décide de diffuser le projet pour central doit publier la norme internationale. Ces normes peuvent
enquête. Le projet devient alors un projet de norme internationale être obtenues soit auprès du secrétariat central de l’ISO, soit
(DIS). En cas de doute sur le niveau de consensus, la décision est auprès de comités membres nationaux (l’AFNOR en France). Tous
soumise à l’approbation d’une majorité des deux tiers des mem- les cinq ans, le TC doit se prononcer sur l’opportunité de maintenir,
bres participants (P). réviser ou retirer la norme internationale.

■ Stade 4 – Enquête
Le secrétariat central diffuse alors le projet de norme interna- Malgré les efforts entrepris depuis plusieurs années pour réduire
tionale (DIS) dans les deux versions linguistiques (anglais et fran- la durée d’élaboration des normes, celle-ci reste encore relative-
çais), si disponibles, à tous les comités membres de l’ISO pour un ment élevée : il faut en moyenne 6 ans pour établir une norme
vote sous cinq mois. Les comités membres peuvent conduire une internationale.
enquête publique, pendant cette période (en France, l’enquête Fin 1999, les collections ISO comprenaient 12 524 normes. En
publique n’est menée que dans les cas où l’AFNOR a l’intention de 1999, l’ISO a publié 961 normes nouvelles. Les collections de
reprendre comme norme française la future norme ISO). l’ISO connaissent une croissance régulière au cours de ces dix
Le DIS est approuvé si une majorité des deux tiers des votes dernières années. En 10 ans les collections internationales ont
exprimés par les membres participants (P) du TC sont favorables et augmenté de 70 % environ. La figure 4 donne la répartition
si le nombre des votes négatifs ne dépasse pas le quart des votes des normes des collections fin 1999 par grands secteurs d’acti-
exprimés. Les abstentions ainsi que les votes négatifs non motivés vité.
techniquement ne sont pas pris en compte.
Les normes internationales peuvent être utilisées soit directe-
S’il est approuvé, le projet éventuellement modifié pour prendre ment telles quelles, soit au travers des reprises en tant que normes
en compte les observations émises, devient un projet final de nationales. À la différence du Comité Européen de Normalisation
norme internationale (FDIS). Dans le cas contraire, le TC apporte (CEN) [4], il ne pèse aucune obligation de reprise des normes
des modifications pour répondre aux commentaires formulés et internationales sur les comités membres. L’Europe dans son
reprend la procédure soit au stade du comité soit à celui de ensemble a fait le choix d’un appui fort de ses collections sur celles
l’enquête selon l’ampleur des modifications apportées. de l’ISO : ainsi 35 % des normes CEN sont la reprise à l’identique
Nota : sous certaines conditions, il est possible d’introduire directement à cette étape, de normes ISO. AFNOR affiche un taux similaire d’adoption de nor-
selon le procédé du « fast track », des documents élaborés par d’autres organisations. mes internationales.

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4. Autres documents — des spécifications disponibles publiquement ISO - PAS


(Publicly Available Specifications ) : documents normatifs qui reflè-
techniques élaborés tent un consensus obtenu dans un groupe de travail.

et publiés par ISO L’ISO publie par ailleurs d’autres documents de nature informa-
tive :
Pour répondre aux besoins variés des parties intéressées, l’ISO, — des rapports techniques ISO - TR (Technical Report ) : docu-
depuis deux ans, propose une gamme diversifiée de produits. Elle ments informatifs donnant des données factuelles de nature diffé-
offre désormais la possibilité de publier comme document ISO rente de celles figurant dans les normes internationales ;
des documents qui sortent de manière anticipée du processus — des guides ISO - Guide : documents d’ordre général sur des
d’établissement des normes soit parce que la difficulté d’obtenir un sujets se rapportant à la normalisation internationale.
consensus suffisamment large pour poursuivre la procédure est
constatée, soit que les délais d’achèvement de la procédure sont Enfin, l’ISO a créé des nouveaux documents élaborés de manière
incompatibles avec les besoins du marché. Ces publications peu- radicalement différente : les accords techniques de l’industrie
vent, bien entendu, reprendre ensuite le processus normatif si un ISO - ITA (Industry Technical Agreement ). Ceux-ci sont élaborés en
besoin existe. Ces documents sont : dehors des structures traditionnelles de la normalisation, dans des
— des spécifications techniques ISO - TS (Technical Specifi- ateliers regroupant celles des parties intéressées qui sont dispo-
cation ) : documents normatifs qui reflètent un consensus obtenu sées à participer. Il reflète le consensus atteint dans ces ateliers
dans un comité technique. À titre d’exemple, on peut citer ISO sans faire intervenir la médiation des organismes nationaux de
TS 16949 visant à l’harmonisation des systèmes de management de normalisation. Ces documents peuvent néanmoins servir de base
la qualité dans le secteur automobile ; à des travaux normatifs classiques ultérieurs.

Références bibliographiques
Dans les techniques de l’ingénieur :
[1] BANSSE (M.-C.). – Organisations internatio-
nales de normalisation électrique. D 1 130.
Traité Génie électrique, vol. D2I, juin 1995.
[2] THUÉ (M.). – Organisations internationales en
télécommunications. E 7 020. Traité Télécoms,
vol. TE3, mars 1996.
[3] HERNANDEZ (J.-A.). – Normalisation et
standardisation dans les nouvelles technolo-
gies. H 5 018. Traité Informatique, vol. H4, mai
2000.
[4] CRIGNOU (T.). – Comité Européen de Nor-
malisation – CEN. R 84. Traité Mesures et
contrôle, vol. R1I, juin 2001.

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