Mémoire Intégral. OUARME
Mémoire Intégral. OUARME
Mémoire Intégral. OUARME
SUPERIEURE DE *******
KOUDOUGOU Unité-Progrès-Justice
Président : …………………………………………………
Membre 1 : …………………………………………………
Membre 2 : …………………………………………………
Date de soutenance : …………………………………
2
REMERCIEMENTS
Ce travail est le fruit de plusieurs personnes qui n’ont ménagé aucun effort pour nous
accompagner. Aussi, voudrions-nous leur adresser nos sincères remerciements et leur témoigner
notre profonde gratitude. Nous pensons en particulier à :
-notre Directeur de mémoire, Docteur Hervé OUEDRAOGO, Assistant en mathématiques pour ses
encouragements, ses précieux conseils et surtout pour la détermination avec laquelle il a fait sien
ce travail de recherche ;
-l’ensemble des formateurs de l’Ecole Normale Supérieure de Koudougou qui se sont investis pour
nous assurer cette formation ;
-monsieur Natibo OUEDRAOGO, CCEB de OHG. II. pour le soutien et l’accompagnement dont
nous avons bénéficié durant le stage ;
-l’ensemble du personnel enseignant de la CEB de OHG II pour son engagement à nos côtés lors
de notre travail de terrain ;
-tous ces anonymes qui, par leurs conseils ont contribué à donner corps à cette recherche ;
3
SIGLES ET ABREVIATION
CCEB : Chef de Circonscription d’Education de Base.
CM : Cours Moyen.
DM : Directeur de Mémoire.
IC : Instituteur Certifié.
IP : Instituteur Principal.
4
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
TABLEAUX
GRAPHIQUES
5
INTRODUCTION
L’éducation est un moyen pour accéder à un développement véritable. C’est ce qui justifie
les tenues des conférences comme la conférence de Jomtien en Thaïlande en 1990 sur l’éducation
pour tous, celle de Salamanque sur les enfants à besoins spécifiques en 1994, le forum de Dakar en
2000 qui a réfléchi sur les systèmes éducatifs afin de les rendre plus efficaces.
Le Burkina Faso, dans l’optique de mettre en œuvre les différentes conclusions de ces
grandes rencontres a organisé les états généraux sur l’éducation en 1994, les assises nationales sur
l’éducation en 2002, adopté la loi d’orientation de l’éducation du 30 Juillet 2007. Aussi,
l’élaboration et la mise en œuvre des plans et programmes comme le Plan Décennal de
Développement de l’Education de Base(PDDEB), et le Programme de Développement Stratégique
de l’Education de Base (PDSEB) ont permis d’améliorer l’offre et la qualité de l’éducation.
Mais, en dépit de ces efforts consentis, l’on constate que la question de la qualité de
l’éducation se pose toujours. Au niveau institutionnel, les résultats des acquis scolaires du
Programme d’Analyse des Systèmes Educatifs de la CONFEMEN (PASEC 2014) relèvent que les
mauvais rendements scolaires persistent dans les disciplines fondamentales que sont les
mathématiques et le français.
En outre, il faut souligner que les résultats de l’évaluation des acquis scolaires (EAS) de
2018 ne sont guère satisfaisants. En effet, le score moyen en mathématiques (39,86/100) est en de
ça du score moyen national qui est de 45,83/100. Une telle situation pourrait traduire des difficultés
rencontrées par les enseignants et leurs élèves dans les différentes disciplines de mathématiques et
plus particulièrement en arithmétique.
Aussi, prenant le cas de la CEB OHG II signalons qu’à ce niveau les échecs des élèves en
arithmétique se constatent à travers les données du tableau synoptique des compositions
harmonisées du premier trimestre (2020-2021) du CM. En effet, en opérations 62,77 %1 d’élèves
du CM ont des notes en dessous de la moyenne. Une telle situation est un signe de la non prise en
compte des erreurs commises par les élèves en arithmétique dans l’enseignement-apprentissage.
1
Source : service de l’enseignement primaire.
6
En plus de cela, il y a que les mathématiques ont été retenues dans la plupart des classes
comme étant la discipline à améliorer. Cette situation se dégage des fiches synthèses de
programmation et d’évaluation des activités pédagogiques de ladite CEB. Ainsi, durant l’année
scolaire 2019-2020, la lecture, les opérations et le problème ont été retenus. En 2020-2021, les
mêmes disciplines ont encore fait l’objet de plans d’amélioration individuels.
Dans la même dynamique, disons que certains enseignants se contentent de sanctionner tout
azimut les erreurs des élèves sans se donner la peine d’apprécier leurs logiques. A cet égard, les
erreurs commises sont soulignées au rouge et la note zéro (0) l’accompagne avec parfois les
appréciations telles que médiocre, nul, cancre…ASTOLFI (1997)2 qualifie une telle attitude de
« syndrome de l’encre rouge ». Ces pratiques nous laissent penser que les enseignants ignorent
l’importance de la prise en compte de l’erreur dans l’action pédagogique.
L’un des aspects qu’il convient de relever également est la présence d’erreurs dans les
productions des élèves. Ainsi, les cahiers de devoirs que nous avons pu consulter nous ont révélé
des erreurs liées à la disposition des opérations, aux retenues et aux tables de Pythagore.
Au plan pédagogique les rendements scolaires des apprenants sont très faibles en
arithmétique et la majorité des enseignants pour chercher les causes de ces faibles résultats
s’intéressent à la démarche des leçons tout en occultant la question des erreurs et surtout leur
analyse afin de dégager les véritables causes des échecs des élèves. Pour ce faire, nous estimons
par la présente étude pouvoir accompagner les enseignants à l’analyse des erreurs étant entendu
que lors des formations initiales et même continues l’on n’en fait pas toujours et assez cas.
2
L’erreur, un outil pour enseigner. Paris : ESF édition.
7
Aussi, l’analyse des erreurs permet de mettre l’apprenant au centre des apprentissages, de
l’aider à construire des capacités métacognitives à même d’interroger, de questionner ses
productions pour débusquer les erreurs et les corriger. Au-delà de tout ce qui vient d’être dit,
l’énumération des raisons d’ordre personnel est essentielle.
Nous nous sommes intéressé à la production d’un mémoire sur les erreurs des élèves en
arithmétique au cours moyen car il s’agit là d’un problème auquel nous portons une attention
particulière. De plus, lors notre stage de CPI, nous nous sommes penché sur les causes des échecs
des élèves du cours moyen en résolution de problèmes mathématiques. Cette réflexion nous a
permis de faire des propositions pour une amélioration des pratiques enseignantes dans cette
discipline.
L’analyse des erreurs ne semble pas être prise en compte par les enseignants dans leurs
activités pédagogiques quotidiennes. C’est pourquoi nous estimons que cette étude est l’occasion
pour nous de nous exercer à la recherche mais surtout d’apporter notre contribution à l’amélioration
des pratiques enseignantes en arithmétique. Les motivations du choix du thème étant
principalement d’ordre pédagogique et personnel, quelle question principale pourrait-on poser afin
de décliner les questions secondaires ?
La question principale est : quelles sont les facteurs qui justifient les erreurs des élèves du
cours moyen en arithmétique ? Quant aux questions secondaires, elles s’articulent comme suit :
Quelle perception les enseignants ont-ils des erreurs des apprenants en arithmétique? Quelles sont
les types d’erreurs que commettent les apprenants de façon récurrente en arithmétique? Quelles
sont les méthodes pédagogiques d’analyse des erreurs utilisées par les enseignants ?
En partant de la question principale, l’objectif général formulé est de réfléchir sur les
facteurs qui favorisent les erreurs des élèves du cours moyen en arithmétique dans la perspective
de contribuer à l’amélioration de leurs performances. A partir de l’objectif général, les objectifs
spécifiques suivants sont élaborés : déterminer les perceptions des enseignants par rapport aux
erreurs des élèves du CM en arithmétique; répertorier les types d’erreurs que commettent les élèves
du CM en arithmétique ; apprécier les méthodes pédagogiques utilisées pour une meilleure analyse
des erreurs des élèves du CM en arithmétique.
8
Pour la présente étude, une hypothèse principale et trois hypothèses secondaires sont
émises. L’hypothèse principale stipule que la non maîtrise de méthodes pédagogiques d’analyse
par les enseignants explique les erreurs des élèves du CM en arithmétique. Les trois hypothèses
secondaires sont : les enseignants ont une perception négative des erreurs des élèves en
arithmétique ; les erreurs des élèves en arithmétique sont en lien avec la typologie d’erreurs de
ASTOLFI.J.P.; la non analyse des erreurs des élèves du CM en arithmétique est due au manque de
méthodes pédagogiques efficaces.
Les indicateurs suivants ont permis de vérifier les hypothèses secondaires émises : les
indicateurs de l’hypothèse secondaire n°1 : les opinions des enseignants; l’attitude des élèves face
aux erreurs ; l’appréciation des erreurs des élèves ; l’existence de méthodes d’analyse des erreurs ;
les indicateurs de l’hypothèse secondaire n° 2 : plusieurs erreurs repérées sont en rapport avec la
typologie de ASTOLFI J.P., les indicateurs de l’hypothèse secondaire n°3 : les méthodes
pédagogiques utilisées par les enseignants; le niveau de formation ; la prise en compte des erreurs
dans les cahiers de devoirs.
9
PREMIERE PARTIE: ASPECTS THEORIQUES
10
CHAPITRE I : CLARIFICATION CONCEPTUELLE ET AUTRES
CONSIDERATIONS CONTEXTUELLES.
I.1 Clarification conceptuelle.
Les concepts et les notions à clarifier sont essentiellement mathématiques, arithmétique,
erreur et analyse des erreurs.
Pour notre part, la mathématique se définit comme une méthode de pensée et un langage
pour agir. Elle exige la rigueur et la logique dans toute situation d’enseignement/apprentissage.
3
Comprendre des énoncés, résoudre des problèmes. Paris Hachette.
11
I.1.3. Le concept erreur.
Pour certains didacticiens et pédagogues, l’erreur n’est pas l’effet d’un simple hasard. Elle
est plutôt perçue comme étant le résultat d’un processus. C’est ce point de vue que partage
SIERPINSKA A., (1986), quand il dit : « l’erreur n’est pas seulement l’effet de l’ignorance, de
l’incertitude, du hasard (…). Les erreurs sont le résultat de tout un système de conceptions de
l’élève, de ses intentions, des moyens qu’il prend pour résoudre les problèmes ». BROUSSEAU G.
(1983) souligne également que : « l’erreur est l’effet d’une connaissance antérieure qui avait son
intérêt, ses succès, mais qui maintenant, se révèle fausse ou simplement inadaptée … Aussi bien
dans le fonctionnement du maître que dans celui de l’élève, l’erreur est constructive du sens de la
connaissance acquise ».4
C’est dans cette dynamique que BACHELARD G., (1999, p.249) s’exprimait quand il dit
que : « L’erreur est un des temps de la didactique qu’il faut nécessairement traverser. Elle suscite
des enquêtes plus précises, elle est l’élément moteur de la connaissance ».5
Ces deux auteurs DE VECCHI G. et MAGNALDI N. C., (1996, p.54), définissent l’erreur
comme un obstacle. Un obstacle correspond à une conception fausse ou incomplètement élaborée
qui empêche l’apprenant d’avancer dans son apprentissage. Un tel obstacle s’entend aussi comme
un manque de connaissances ou d’habilités qui ne permettent pas d’entrer dans un problème.
4
Les obstacles épistémologiques et les problèmes mathématiques, recherche en didactique des mathématiques. La
pensée sauvage.
5
La formation de l’esprit scientifique. Paris, Vrin.
6
Construire le raisonnement chez les enfants. Analyse critique des exercices. Paris, édition RETZ.
12
I.2. Autres considérations contextuelles.
Cette partie aborde les sources des erreurs et la différence entre la faute et l’erreur.
La première source concerne les erreurs liées à des connaissances déclaratives. Les hommes
élaborent des modèles mentaux au cours de leur interaction avec l’environnement. Ces modèles
servent à une meilleure adaptation aux situations immédiates. Les erreurs qui s’inscrivent dans ce
registre sont celles où l’apprenant peut ignorer certains faits ou en élaborer une conception plus ou
moins erronée.
La deuxième source d’erreurs est celle liée aux connaissances procédurales. Dans ce
registre, l’apprenant peut connaître les faits mais échouer à les mobiliser à bon escient ou à mettre
en œuvre les savoir-faire adéquats. Les erreurs basées sur ces connaissances proviennent des
situations de résolution de problèmes.
La troisième source d’erreurs est liée aux problèmes de gestion en temps réel des activités
complexes. Elle résulte de l’incapacité de l’apprenant à gérer simultanément ou en situation
difficile des activités cognitives requérant un certain niveau de contrôle attentionnel.
7
La notion d’erreur, éléments pour une approche cognitive. Paris, Hachette, 1995, p140.
8
Extrait de la conférence de Michel Pellerey (Italie).
13
CHAPITRE II : LA REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE ET
LE CADRE THEORIQUE DE REFERENCE.
Parlant du statut négatif de l’erreur, CHARNAY R. et MANTE M. (1992)9 dans leur revue
intitulée « De l’analyse d’erreurs en mathématiques aux dispositifs de remédiation, quelques pistes.
Repères-IREM, n°7, 1992 » soutiennent ceci: « La perception de l’erreur reste négative,
regrettable dans la vision classique que celle behavioriste de l’apprentissage ». Dans ces modèles
pédagogiques, l’apprenant est responsable de ses erreurs dans la conquête du savoir. De la sorte,
l’erreur est assimilée à une faute et prend ainsi une connotation négative.
En plus, DE VECCHI. MAGNALDI. (1996)10. P.76 dans leur ouvrage « Faire construire
des savoirs » note également que l’erreur a un statut négatif et ils soulignent : « Notre culture
pédagogique fait une grande place à la faute. Quand certains enseignants corrigent des copies, ce
qu’ils recherchent surtout parfois inconsciemment, ce qui retient le plus leur attention, c’est ce qui
est faux ». Mais, quel est le statut de l’erreur dans le contexte des sciences de l’éducation ?
9
De l’analyse d’erreurs en mathématiques aux dispositifs de remédiation, quelques pistes. Repère-IREM, n°7 ».
10
Faire construire des savoirs, p76.
11
La construction du réel chez l’enfant.
14
Aussi, ASTOLFI J.P, (1997), dans son ouvrage « L’erreur, un outil pour enseigner » s’est
beaucoup penché sur le statut de l’erreur dans les apprentissages. Pour lui, les erreurs sont des ratés
de l’apprentissage. Il pense qu’il est possible de s’appuyer sur les erreurs commises pour mieux
fonder l’intervention pédagogique. Il soutient le statut positif de l’erreur dans ce qui suit « Au lieu
d’une fixation sur l’écart à la norme, il s’agit plutôt de décortiquer la logique de l’erreur et d’en
tirer parti pour améliorer les apprentissages » (ASTOLFI J.P., (1997, P.17). Aussi, quelle est la
place de l’erreur dans l’action pédagogique ?
FIARD J. et AURIAC E., (2005)12, dans leur ouvrage « L’erreur à l’école : petite didactique
de l’erreur scolaire. » ont fait une description de la place de l’erreur dans le monde et surtout dans
le processus éducatif de l’enfant à l’école primaire. Selon eux, l’erreur est une composante des
apprentissages. Dans le processus pédagogique, l’enseignant doit user des pratiques efficaces pour
permettre aux enfants de repérer leurs erreurs et non les pousser à les commettre. Ainsi ils affirment
ceci : « le risque de se tromper n’est pas fortuit ; il procède de la nature même de l’homme, qui
l’astreint à ne chercher et à atteindre le vrai qu’à tâtons ». (FIARD J. et AURIAC E., 2005 P.10).
Pour eux, le tâtonnement expérimental est un moment essentiel pour réaliser des apprentissages
fructueux. « L’élève qui apprend commet des erreurs et en commettant des erreurs, il apprend ».
(FIARD et AURIAC 2005. P.38).
Pour ASTOLFI J.P., (1997), l’erreur « joue le rôle d’outil dans l’acquisition des savoirs
par l’enseignant ». L’enseignant exploite l’erreur pour aider l’élève à construire les connaissances
et c’est ce que l’auteur appelle « l’erreur constructive ». Pour la conception constructiviste, l’erreur
constructive est celle qui cache le progrès. Quand une erreur est commise on peut voir la
manifestation « des processus intellectuels en cours » l’erreur peut avoir comme écho, un
apprentissage en cours d’acquisition. Ainsi la réflexion sur l’erreur permet à l’enseignant de
découvrir les styles d’apprentissage de chaque élève, de différencier la pédagogie.
JANY G., (1992)13 partage ce point de vue quand il dit : « l’erreur est quelquefois le seul
moyen nécessaire à la construction de la raison et à ce titre, elle doit être intégrée dans la pratique
pédagogique nommée reconstruction ». JANY G., 1992, P.4). Mais quels sont les types d’erreurs
évoqués par ASTOLFI J.P.et CHARNAY R. et MANTE M.?
12
L’erreur à l’école : petite didactique de l’erreur scolaire. Paris, l’Harmattan.
13
Pour une réhabilitation de l’échec ou l’échec pour combattre l’erreur. Le Nouvel Educateur, p4-15.
15
ASTOLFI, J.P. (1997 : 58-59), distingue huit (08) types d’erreurs qui sont :
des erreurs relevant de la compréhension des consignes données à la classe dans la mesure
où les termes employés pour introduire les exercices et problèmes ne sont pas si
« transparents » qu’on l’imagine ou la compréhension du lexique de chaque discipline est
semée d’embûches ;
des erreurs résultant d’habitudes scolaires ou d’un mauvais décodage des attentes,
lesquelles jouent un rôle essentiel dans l’activité quotidienne de la classe et le « métier
d’élève » ;
des erreurs témoignant des conceptions alternatives des élèves dont on a vu à quel point
elles perdurent tout au long de la scolarité et affleurent dans les productions de façon
inattendue ;
des erreurs liées aux opérations intellectuelles impliquées, lesquelles peuvent ne pas être
disponibles chez les élèves alors qu’elles paraissent « naturelles » à l’enseignant ;
des erreurs portant sur les démarches adoptées, celles-ci se révélant diverses alors que le
professeur s’attend à l’emploi d’une procédure canonique et peut ne pas comprendre le
cheminement ou l’intention de l’élève ;
des erreurs dues à la surcharge cognitive en cours d’exercice, les limites de la mémoire de
travail étant drastiques et la charge cognitive de l’activité souvent sous-estimées ;
des erreurs ayant leur origine dans une autre discipline, incomprises dans la mesure où le
transfert des compétences requises parait naturel, alors qu’en réalité, il ne l’est guère ;
Des erreurs causées par la complexité propre du contenu, laquelle n’est pas toujours perçue comme
telle par les analyses disciplinaires habituelles dans les progressions disciplinaires adaptées.
CHARNAY R., et MANTE M., (1992), cité par Traoré S., (2002), se sont appuyés sur le
système didactique fait de trois pôles (maitre, élève et savoir) pour analyser les erreurs des élèves.
En effet, pour ces auteurs il existe trois grandes catégories de sources d’erreurs. On a la catégorie
d’erreurs liées aux caractéristiques de l’apprenant, la catégorie d’erreurs liées au savoir, et la
catégorie d’erreurs liées aux règles du contrat didactique.
16
II.1.2. Les mémoires.
Nous nous sommes intéressé à des mémoires d’études dont les thèmes ont un lien étroit
avec notre thème de réflexion.
Notons que TRAORE S., (2002) s’est penché sur la gestion des erreurs en mathématiques
dans les classes de quatrième au BURKINA FASO. Cette étude montre que la gestion des erreurs
dans ces classes contribue véritablement à une amélioration des résultats scolaires. Mais, il faut
noter que l’étude s’est appesantie seulement sur la gestion des erreurs au secondaire. En outre, elle
n’aborde pas le volet analyse que nous pensons être une étape très essentielle pour une meilleure
gestion des erreurs.
DOAMBA, (2017) a réfléchi sur l’analyse des erreurs des élèves du CM1 en résolution de
problèmes mathématiques dans la CEB de Ouaga 11 et les stratégies de leur gestion. L’auteur a
pratiqué la méthode expérimentale qui lui a permis déceler les erreurs et leurs causes. Les types
d’erreurs dégagés sont les erreurs de table de multiplication, de retenues et du sens de la
multiplication. Les sources d’erreurs liées aux tables relevées sont les pratiques enseignantes, la
confusion des tables, le mauvais usage de l’addition réitérée pour trouver les résultats des tables de
multiplication.
17
Pour les chercheurs comme CHARNAY R., et MANTE M., (1992), l’observation,
l’imitation et la reproduction sont au centre dans cette conception de l’apprentissage. Le rôle de
l’enseignant est d’expliquer et illustrer ses propos par des exemples pertinents et des schémas.
Quant à l’enfant son rôle est d’écouter, d’imiter et reproduire le modèle enseigné. Et pour y
parvenir, il lui faut de l’attention, de la détermination, et de l’entrainement par des essais erreurs
pour éviter la survenue des erreurs.
Cette représentation de l’acte d’apprendre rejette l’erreur. L’erreur est perçue comme la
conséquence d’un manque de motivation et d’intérêt de la part de l’enfant. De la sorte, elle est
considérée comme un manque, un échec et sa remédiation commande la reprise des notions
enseignées en procédant par des explications, des illustrations ou des sanctions.
14
Cité par SORA (2013). P40.
18
II.2.3. Le constructivisme.
La théorie constructiviste a été fondée par PIAGET J. (1896-1980). Elle a été élaborée en
réaction au béhaviorisme qui limite l’étude du comportement humain à ce qui est observable. Elle
s’intéresse à la fois aux processus mentaux et à l’épistémologie. Pour Piaget, le sujet construit ses
connaissances en interaction avec les objets de son milieu. Il est capable de se représenter et
d’interpréter le monde qui l’entoure grâce à ses expériences antérieures. PIAGET affirme dans son
œuvre de 1936 ceci : « l’intelligence ne débute ni par la connaissance du moi, ni par celle des
choses comme telles, mais par celle de leur interaction et c’est en s’orientant simultanément vers
les deux pôles de cette interaction qu’elle organise le monde en s’organisant elle-même » (PIAGET
1936, in JONNAERT 2007 p.3).
Pour s’autoréguler en fonction des changements qui ont lieu dans sa vie, l’enfant s’adapte
par un double processus d’assimilation et d’accommodation. L’assimilation l’aide à rajouter de
nouvelles connaissances à celles qui existent déjà dans ses structures cognitives.
L’accommodation lui permet de transformer ses actions afin de s’approprier les nouvelles
connaissances et retrouver un nouvel équilibre. Piaget désigne cette phase d’appropriation par le
terme équilibration. Piaget reconnaît que le développement cognitif de l’apprenant est dû à ses
interactions avec les objets de son environnement, mais il ne l’attribue pas à une origine sociale.
Pour PIAGET, l’individu apprend d’une manière autonome grâce aux réflexes de base et
au développement biologique et génétique de ses structures mentales. L’intelligence est
considérée comme une forme d’adaptation biologique. La conséquence en éducation est la
naissance « d’un modèle pédagogique où l’acquisition de connaissances est le fruit d’un acte
créatif, où l’enfant confronté à des problèmes d’adaptation à son environnement, est engagé dans
un processus d’élaboration active de sa pensée ». (CRAHAY 1996, in JONNAERT 2007, p.3.)
Le développement du conflit cognitif dans cette théorie fait de la situation-problème, la situation
d’apprentissage qui permet l’émergence des pédagogies actives. De la sorte, le constructivisme
considère l’erreur comme un outil pédagogique fructueux pour construire des connaissances
efficaces. Cette théorie est complétée par le socioconstructivisme.
19
II.2.4. La théorie de la conception socioconstructiviste de l’apprentissage.
Le socioconstructivisme a été développé par Vygotsky (1989)15. Il considère les
interactions sociales comme des facteurs essentiels à la construction des processus mentaux et des
connaissances. Pour lui, l’enfant est avant tout un être social et c’est pourquoi il postule l’idée
d’une construction sociale de l’intelligence à partir des facteurs comme les interactions, les
échanges, la verbalisation, la co-construction de sens et la zone proximale de développement.
II.2.5. La métacognition.
La métacognition est la capacité pour un apprenant dans une situation d’apprentissage à se
poser des questions pour organiser ses actes, réguler son comportement et adopter de bonnes
attitudes. Elle permet à l’élève de s’évaluer au fur et à mesure, avant, pendant et après une tâche
accomplie. Pour Noel. B. (1991)17 : « c’est un processus mental dont l’objet est soit une activité
cognitive soit un ensemble d’activités cognitives que le sujet vient d’effectuer ou est en train
d’effectuer, soit un produit mental de ces activités cognitives » (p.17).
15
Cité par SANOU (2018) p.21
16
Se construire le savoir. Paris, Collection pédagogique.
17
Cité par DOAMBA (2017) P.19
20
La métacognition concerne la connaissance explicite qu’un individu a de ses ressources
cognitives et surtout l’autorégulation délibérée qu’il est en mesure d’exercer sur leur utilisation.
Ce qui justifie le point de vue de P. MEIRIEU quand il souligne que la métacognition est un
moyen privilégié pour comprendre l’erreur de l’élève dans ses apprentissages.
En résumé, on peut dire que la métacognition peut être entendue comme une prise de
conscience par l’élève de ses propres processus cognitifs lorsqu’il apprend et l’utilisation de cette
conscience afin de superviser ses processus d’apprentissage par l’autorégulation en arithmétique.
Elle est un outil efficace dans l’analyse des erreurs.
21
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES
22
CHAPITRE III : LES ASPECTS METHODOLOGIQUES.
Ce chapitre traite du dispositif méthodologique de notre recherche. Il présente
respectivement le champ d’étude, la population de l’enquête, l’échantillonnage, la méthode de
collecte de données, le mode de dépouillement, les difficultés et les limites de la recherche.
Notre choix est motivé par la situation géographique de la circonscription, la diversité des
écoles et la disponibilité des encadreurs pédagogiques et des enseignants. En plus, il y a le fait que
nous avions fait notre stage de CPI dans cette CEB et nous pensons trouver des personnes disposées
à nous fournir des informations nécessaires pour la présente étude.
Notre échantillon au niveau des enseignants est de trente (30) sur soixante-douze (72)
enseignants soit 41,66 % auxquels nous avons adressé des questionnaires. Nous avons choisi
d’analyser trente (30) cahiers de devoirs sur trois mille cent trente-cinq (3135) cahiers soit 0,95 %.
23
Tableau 1: répartition de la population d’étude
Enseignants Cahiers de devoirs
Classe Classe Total
Directeurs d’écoles
cm1 cm2 cm1 cm2
26 15 15 30 30 116
III.5.1. Le questionnaire
Le questionnaire permet de collecter des données à partir des questions adressées à un
public cible. Il est structuré ainsi qu’il suit : Une première partie, une seconde partie qui identifie
l’enquêté et une troisième partie. La troisième partie fait d’abord cas des perceptions que les
enseignants ont de l’erreur, ensuite l’enquêté est invité à énumérer les erreurs en lien avec la
typologie de ASTOLFI et enfin à se prononcer sur ses méthodes d’analyse et faire des suggestions.
24
III.5.3. La grille d’analyse des cahiers de devoirs journaliers.
Cette grille est utilisée pour vérifier l’existence ou non des erreurs en arithmétique dans les
cahiers de devoirs. Elle est une opportunité pour relever les différentes erreurs et les classer selon
les types d’erreurs commises par les élèves en arithmétique. Aussi, elle permet d’apprécier les
différentes annotations, d’anticiper sur les difficultés et d’en déduire les causes probables. La grille
d’analyse des cahiers de devoirs est celle de DESCOMPS. D.18 modifiée par nous.
Aussi, devons-nous préciser que notre étude ne s’est pas étendue à l’ensemble des cours
de l’école primaire. Elle s’est limitée au cours moyen. Cette réalité ne nous a pas permis d’avoir
une vue d’ensemble des erreurs en arithmétique au niveau de l’institution scolaire. Au-delà de ces
difficultés relevées, il faut dire que notre statut de chercheur novice ne nous a pas facilité la tâche.
La collecte et le dépouillement des données ont été fastidieux.
Nous n’avons aucunement la prétention d’avoir exploré tous les aspects de l’analyse des
erreurs des élèves en arithmétique au CM. Mais nous osons croire que cette étude servira au
mieux à la communauté éducative pour minimiser les échecs des élèves liés à la non prise compte
des erreurs dans le processus enseignement-apprentissage.
18
DESCOMPS D. (1999), la dynamique de l’erreur. Paris, Hachette Education.
25
CHAPITRE IV: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE LA
RECHERCHE
Ce chapitre traite de la présentation et de l’analyse des résultats de la recherche.
Echantillon Echantillon % de
Echantillon
prévu réalisé réalisation
Enseignants 30 30 100%
Directeurs 26 21 80,76%
Cahiers 30 30 100%
Total 86 81 94,18%
Source : enquête terrain.
Emploi Enseignants %
IAC 0 0%
IC 30 100%
Total 30 100%
Source : enquête terrain
Ce tableau laisse percevoir que tous les trente (30) enseignants concernés par l’enquête sont
des instituteurs certifiés. Ceci dénote qu’ils sont assez outillés pour les tâches d’enseignement et
nous permettront d’avoir assez d’informations sur les erreurs des élèves.
26
IV.1.3. Situation des directeurs enquêtés.
Tableau 4 : répartition des directeurs selon l’emploi.
Il ressort dans ce tableau que nous avons pu nous entretenir avec vingt et un (21) directeurs
d’écoles. Aussi, la majorité de ces directeurs d’écoles sont des instituteurs principaux, ce qui laisse
entrevoir des entretiens de qualité.
Féminin 4 8 12 40%
Source : enquête terrain
Il ressort dans ce tableau que dans les 30 cahiers analysés, il y avait plus de cahiers de
garçons que de cahiers de filles. Cet état de fait laisse percevoir un déséquilibre au niveau du genre.
27
Graphique 1: situation des réponses par rapport à la définition de l’erreur.
100
80
60
40
20
0
Faute Connaissance Anomalie Total
Nbr d’enseignants %
A lumière de ce graphique, il ressort que dix-huit (18) enseignants soit 60% trouvent que
l’erreur est une faute, trois (03) enseignants soit 10% disent qu’elle est une anomalie et les neuf
(09) enseignants soit 30% pensent qu’elle est un état de connaissance. Ainsi, 70% des enseignants
interrogés pensent que l’erreur est une faute et une anomalie. Ces statistiques traduisent clairement
la perception négative de l’erreur que les enseignants ont de l’erreur.
A la question de savoir si les enseignants doivent punir ou encourager l’erreur, sur un total
de 30 enseignants enquêtés, (21) enseignants pensent qu’il faut punir l’erreur de l’élève soit un taux
de 70% et les neuf (09) enseignants estiment qu’il faut encourager l’erreur soit un taux de 30%.
Ces réponses mettent également en évidence la perception négative de l’erreur par les enseignants.
Les entretiens avec les directeurs d’écoles ont permis d’avoir leur avis sur la perception que
les enseignants ont des erreurs de leurs élèves. Concernant la question sur l’attitude des enseignants
face aux erreurs des élèves, les tendances des réponses qui se dégagent révèlent que les enseignants
menacent les élèves sinon les frappent quand ils commettent des erreurs. Ainsi, pour l’enquêté
n°7 « les enseignants ne tolèrent pas les erreurs de leurs élèves. Ils ne se remettent pas en cause
quand ils parlent des erreurs de leurs élèves en arithmétique ».
28
Quant à la question sur l’importance que les enseignants accordent aux erreurs des élèves,
la majorité des enquêtés trouve que les enseignants ne s’intéressent pas aux erreurs des élèves. Et
l’enquêté n°4 renchérit en disant ceci : « les erreurs des élèves ne bénéficient pas d’une attention
particulière de la part des enseignants. Ils n’annotent pas les devoirs, ils barrent généralement les
opérations non trouvées ». La dernière question de cette rubrique a trait à l’attitude des élèves face
aux erreurs de leurs camarades. A travers les différentes réponses, il ressort que tous les enquêtés
reconnaissent que les élèves ont peur de commettre des erreurs car ceux qui en commettent sont
victimes de moqueries et parfois de railleries de leurs camarades.
La perception que les enseignants ont des erreurs des élèves s’observe également à travers
l’analyse des erreurs dans les cahiers de devoirs des élèves. Des trente (30) cahiers de devoirs
analysés, vingt-cinq (25) ne possèdent aucune trace d’analyse des erreurs. En effet, l’on constate
que les réponses erronées sont soulignées ou barrées sans aucune annotation spécifique référant un
type d’erreur. Ainsi, dans le cahier n°11, on note les appréciations vexantes suivantes « mal,
médiocre, travail nul, insuff, des devoirs complètement barrés ». Aussi, dans le cahier n°25,
l’enseignant écrit : « élève paresseux, tu ne suis pas, tu es inattentif ». Une telle situation confirme
la perception négative de l’erreur par les enseignants.
De ces différentes réponses et analyses, nous constatons que les erreurs sont considérées
comme des fautes et sanctionnées. Il existe très rarement des traces d’analyse des erreurs qui
attestent une perception positive des erreurs de la part des enseignants. Mieux, en analysant les
différentes données, il apparaît que les enseignants ne tolèrent pas les erreurs des apprenants. Ainsi,
nous déduisons que les enseignants ont une perception négative des erreurs des élèves. Mais quelles
sont les types d’erreurs rencontrées par les enseignants dans leur pratique classe ?
IV.2.2. Présentation et analyse des résultats de la recherche liés aux types d’erreurs.
A la question de savoir si les 30 enseignants ont l’habitude de repérer les erreurs des élèves,
vingt-huit (28) ont répondu par l’affirmative et 02 ont répondu par la négative. La seconde question
adressée aux enseignants s’intéressait aux erreurs les plus récurrentes commises par les élèves.
29
Graphique 2 : situation des réponses par rapport aux erreurs les plus récurrentes.
Tables
Consigne
6%8%
Retenues
12%
50% Disposition
8%
5% Sens
11%
Virgules
Total
A partir de ce graphique nous constatons que les élèves commettent des erreurs en
arithmétique. En effet, les erreurs qui résultent de la mauvaise exploitation des retenues sont les
plus préoccupantes avec un taux de 12% ensuite viennent les erreurs liées à la mauvaise gestion
des virgules avec un taux de 11%, les erreurs liées à la disposition des opérations 8%, les erreurs
liées à la mauvaise compréhension des consignes 8%, les erreurs liées aux tables de Pythagore 6%,
et enfin les erreurs liées au sens des opérations avec 5%.
100
50
0
consignes Contenus Didactique Total
Réponses %
Des données de ce graphique, l’on s’aperçoit que les élèves commettent des erreurs en lien
avec la typologie de ASTOLFI.
30
Ainsi, les erreurs liées à la mauvaise compréhension des consignes viennent en tête avec douze
(12) réponses, ensuite les erreurs liées à la complexité du contenu avec dix (10) réponses et enfin
les erreurs liées au décodage du contrat didactique avec huit (8) réponses.
En outre, pour vérifier l’existence des types d’erreurs en lien avec la Typologie de
ASTOLFI, nous avons eu recours également à l’entretien. Cet entretien nous a permis de repérer
certains types d’erreurs. Ainsi, l’enquêté n°12 dit ceci : « les types d’erreurs que nous rencontrons
chez nos élèves sont essentiellement les erreurs liées aux tables de Pythagore, les erreurs liées au
sens des opérations et celles liées à la mauvaise compréhension des consignes ».
Erreurs liées à Tables Consignes Retenues Disposition Nombres Zéro Sens Total
CM1 Nbr 14 12 7 11 8 6 8 66
Pourcentage % 21,21 18,18 10,6 16,66 12,12 9,09 12,12
CM2 Nbr 13 9 13 5 10 3 11 64
Pourcentage % 20,31 14,06 20,31 7,81 15,62 4,68 17,18
Total Nbr 27 21 20 16 18 9 19 130
Pourcentage % 20,76 16,15 15,38 12,3 13,84 6,92 14,61
Source : enquête terrain
Les données de ce tableau nous révèlent que les élèves commettent un certain type
d’erreurs. Ainsi, l’on note que les erreurs liées aux tables de Pythagore: 27, les erreurs liées à la
mauvaise compréhension des consignes : 21, les erreurs liées à la disposition des opérations :20,
ont les plus forts taux d’occurrence.
ASTOLFI réfère les erreurs produites par les apprenants à huit (08) types. Dans notre étude,
nous avons cherché à comprendre si les erreurs commises par les élèves pouvaient être rapprochées
à ces types d’erreurs. Ainsi, des résultats des différentes enquêtes, il ressort que la majorité des
élèves font des soustractions en lieu place des additions. Ce qui pourrait ramener ces erreurs soit à
celles relevant de la compréhension des consignes ou à celles liées au contrat didactique. En plus,
il faut souligner que certains élèves éprouvent des difficultés quant à la gestion des retenues. Une
telle situation pourrait être ramenée aux erreurs liées à la non maîtrise des contenus. Ces exemples
montrent qu’il est possible d’insérer les erreurs des élèves dans la typologie décrite par ASTOLFI.
31
IV.2.3. Présentation et analyse des résultats de la recherche liée aux méthodes d’analyse.
A la question de savoir les sources des erreurs des élèves, les enseignants enquêtés estiment
que les causes des erreurs sont entre autres la non maîtrise du vocabulaire mathématique, la non
maîtrise des contenus, la non maîtrise des tables de Pythagore, la non maîtrise des techniques
opératoires, la mauvaise compréhension des consignes. Quant à la question relative à l’existence
de méthodes d’analyse, il faut dire que dix-sept (17) enseignants ont répondu par l’affirmative soit
un taux de 56,67% et treize (13) enseignants ont répondu par la négative soit un taux de 43,33%.
Parmi les dix-sept (17) enseignants qui disposent de méthodes d’analyse, treize (13)
estiment qu’elles ne sont pas efficaces soit un taux de 76,47% et quatre (04) pensent que leurs
méthodes sont efficaces soit un taux de 23,53%. Aussi, les enseignants qui ont répondu par la
négative trouvent que leurs méthodes ne sont pas efficaces car ils notent la récurrence des erreurs.
Leurs méthodes utilisées sont les évaluations, la reprise des leçons, multiplication des
exercices, du suivi des élèves à la maison et la pratique de la pédagogie différenciée. Mais lorsque
nous les analysons, nous nous rendons compte que seulement la pédagogie différenciée et les
évaluations permettent d’analyser les erreurs des élèves en arithmétique. Les autres méthodes nous
paraissent plus globales. En effet, nous n’arrivons pas à percevoir véritablement la pertinence d’une
méthode basée sur la reprise des leçons ou la multiplication des exercices car ces activités sont
remises en cause dans les conceptions classique et behavioriste de l’apprentissage.
En plus, il faut noter que nous avons cherché à savoir les points de vue des directeurs sur
les méthodes d’analyse. Ainsi, sur vingt et un (21) interviewés, quinze (15) trouvent que les
enseignants ont des méthodes d’analyse des erreurs. Et l’enquêté n°9 dit ceci : « les méthodes
utilisées par les enseignants pour détecter les erreurs sont les évaluations, la reprise des leçons,
multiplication des exercices et la pédagogie différenciée ». Mais ils déplorent l’inefficacité de ces
méthodes d’analyse. Ils suggèrent une formation des enseignants à l’analyse des erreurs.
En outre, l’on note que l’analyse documentaire laisse entrevoir que les enseignants n’ont
pas de stratégies d’analyse efficaces. Ainsi, ils se contentent de souligner les réponses erronées ou
parfois les barrent sans aucune annotation. A travers l’analyse des différentes données recueillies,
l’on peut déduire que les enseignants ne disposent pas de méthodes d’analyse efficaces des erreurs.
32
CHAPITRE V : INTERPRETATION DES RESULTATS, VERIFICATION
DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS.
Cette partie va aborder l’interprétation et la vérification d’une part et d’autre part faire des
suggestions. La vérification des hypothèses va consister à confronter les résultats de la recherche
sur le terrain aux hypothèses de travail afin de les confirmer, nuancer ou réfuter.
En définitive, en plus des 70% des enseignants qui assimilent l’erreur à une faute, l’entretien
avec les directeurs et l’examen des cahiers de devoirs montrent que les enseignants ont une
perception négative de l’erreur. Ce faisant, nous pouvons affirmer que l’hypothèse secondaire n°1
est confirmée. Mais qu’en est-il de la deuxième hypothèse secondaire?
33
V.3. Cas de l’hypothèse secondaire n°3.
Par cette hypothèse secondaire nous affirmons que : « le manque de méthodes
pédagogiques efficaces au niveau des enseignants explique la non analyse des erreurs des élèves
du CM en arithmétique ». Ainsi, le constat suivant se dégage après les résultats des enquêtes et
l’analyse des cahiers de devoirs : 13/17 des enseignants enquêtés ne disposent pas de méthodes
d’analyse efficaces. Ils citent comme méthodes d’analyse la multiplication des exercices, les
exercices de maison, la reprise des leçons. Aussi, ils estiment que le manque de formation est l’un
des facteurs qui entrave l’analyse des erreurs. Ils fustigent ce facteur et suggèrent une formation.
Aussi,15/21 des directeurs trouvent que les enseignants n’ont pas de méthodes d’analyse
efficaces des erreurs en arithmétique au CM. Ce manque de méthodes est aussi décelé à travers
l’inexistence d’une véritable analyse des erreurs des apprenants dans les cahiers de devoirs. Au vu
de tous ces résultats, nous pouvons affirmer que l’hypothèse secondaire n°3 est confirmée.
En définitive, les trois hypothèses secondaires ont été confirmées. Nous déduisons dès lors
que notre hypothèse principale qui stipule que la non maîtrise des méthodes d’analyse par les
enseignants explique les erreurs des élèves du CM en arithmétique est confirmée. De ce fait, il
s’avère nécessaire de faire des suggestions pour une meilleure implication des enseignants dans le
processus enseignement-apprentissage de l’arithmétique au CM.
V.4. Suggestions
Il s’agit ici des actions suggérées par les enquêtés et celles que nous jugeons assez
pertinentes au regard des réalités apparues au cours des investigations. Ainsi, les enquêtés ont fait
les suggestions suivantes à l’endroit des enseignants : la remise en cause des pratiques
enseignantes, la création des situations d’apprentissage motivantes, la pratique de la pédagogie
différenciée et celle de groupes. Au niveau des autorités éducatives, il faut dire que les enquêtés
ont proposé la formation initiale et continue des enseignants à l’analyse des erreurs.
Pour notre part, nous estimons qu’au niveau des enseignants, il est de bon ton de souligner
que la bonne préparation de la classe, la bonne correction des productions des élèves, l’élaboration
et la mise en œuvre des plans d’amélioration, la pratique de la pédagogie différenciée et celle de
groupes pourraient contribuer à réduire la récurrente des erreurs. Aussi, au niveau des autorités
éducatives, nous suggérons un encadrement pédagogique qui accorde une attention particulière à
l’analyse des erreurs des apprenants et un renforcement des capacités des enseignants.
34
CONCLUSION
Au terme de notre étude qui s’est penchée sur l’analyse des erreurs des élèves en
arithmétique au cours moyen dans la CEB OHG II, il convient d’en faire le point à présent. Cette
étude s’est déroulée en deux étapes. Dans la première, nous nous sommes intéressé aux aspects
théoriques avant de consacrer la seconde aux aspects pratiques.
En ce qui concerne la première partie, deux chapitres ont été développés. Le premier a porté
sur le cadre conceptuel et les généralités. Ainsi, cette clarification était focalisée sur les concepts
mathématiques, l’arithmétique, l’erreur et l’analyse des erreurs. Dans les généralités nous avons
aussi clarifié les notions comme les sources des erreurs et la différence entre la faute et l’erreur.
Nous avons également donné le cadre théorique de référence. A ce niveau, nous avons
procédé à la définition des théories de référence pour éclairer notre recherche qui se voulait une
analyse des erreurs des élèves en arithmétique. Ainsi, la théorie de la conception classique de
l’apprentissage, celle de la conception béhavioriste de l’apprentissage, le constructivisme, le
socioconstructivisme et la métacognition ont été parcourus avant de légitimer les trois dernières
théories citées comme les paradigmes dominants dans notre recherche.
Dans cette partie, il a été aussi question de la formulation des hypothèses. En rappel,
l’hypothèse principale était formulée comme suit : les erreurs des élèves en arithmétiques
s’expliquent par la non maîtrise des méthodes d’analyse des erreurs par les enseignants.
Cette hypothèse s’est traduite en trois hypothèses secondaires. La première était formulée
ainsi : les erreurs des élèves en arithmétique sont dues à la perception négative de l’erreur par les
enseignants. Quant à la seconde, elle stipulait que les erreurs des élèves du CM en arithmétique
sont en lien la typologie de ASTOLFI J.P. La troisième émise était que le manque de méthodes
d’analyse efficaces des erreurs explique la non analyse des erreurs des élèves en arithmétique par
les enseignants.
35
Quant à la seconde partie de notre étude, à savoir l’aspect pratique, elle a compté trois
chapitres. Le premier chapitre a été consacré à la méthodologie. A ce niveau, nous avons opté de
combiner l’approche qualitative et celle quantitative. Notre champ d’étude était la CEB OHG II
avec une population composée d’enseignants, des directeurs d’écoles et des élèves. Nous avons eu
recours au questionnaire, au guide d’entretien et à la grille d’analyse documentaire pour recueillir
des données auprès de cette population.
Le deuxième chapitre de cette partie nous a permis de présenter et analyser les résultats.
Les résultats auxquels nous sommes parvenu nous ont révélé d’abord que les enseignants ont une
perception négative de l’erreur, ensuite que les erreurs des élèves du CM en arithmétique sont en
lien avec la typologie de ASTOLFI J.P et enfin que le manque de méthodes d’analyse efficaces des
erreurs explique la non analyse des erreurs des élèves en arithmétique par les enseignants.
Le dernier chapitre de la seconde partie de notre étude nous a permis de nous intéresser à
l’interprétation, la vérification des hypothèses et aux suggestions. Ainsi, il est ressorti que nos trois
hypothèses secondaires sont confirmées et par voie de conséquence l’hypothèse principale est
également confirmée. Quant aux suggestions, elles ont été faites aux enseignants autour de leurs
activités quotidiennes de la classe et aux autorités pédagogiques pour le renforcement des capacités
des enseignants. Nous pensons avoir atteint nos objectifs qui étaient d’analyser les erreurs des
élèves du CM en arithmétique.
Cependant, nous n’avons aucunement la prétention d’avoir épuisé les contours de notre
thème car, comme nous l’avons précédemment souligné, il y a des limites à cette étude. Nous
n’avons fait qu’ébaucher la problématique de l’analyse des erreurs au CM en arithmétique. Cette
étude, nous l’espérons, pourrait être prolongée par d’autres afin de rectifier, de confirmer ou
d’infirmer s’il y a lieu les conclusions auxquelles nous sommes parvenu.
36
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
ASTOLFI J.P., (1997), L’erreur, un outil pour enseigner, Paris, édition ESF.
DE VECCHI G. et MAGNALDI N.C., (1996), Faire construire des savoirs. Paris, Hachette.
FIARD J. et AURIAC E., (2005), L’erreur à l’école : petite didactique de l’erreur scolaire. Paris
l’Harmattan.
OUVRAGES SPECIFIQUES
Assemblée Nationale du Burkina Faso. Loi n°013/2007/AN du 30/07/2007 portant loi d’orientation
de l’éducation.
37
MEMOIRES
DOAMBA V., (2017), Analyse des erreurs en résolution de problèmes mathématiques de la CEB
de OUAGA 11 et les stratégies de leur gestion.
BATIONO P., (2016), L’exploitation des erreurs liées aux techniques opératoires pour un
enseignement efficace des mathématiques au cours élémentaire.
IMA B., (2016), Analyse critique de l’échec des élèves de l’école primaire en résolution de
problèmes mathématiques dans la CEB de Kombissiri II.
TRAORE S., (2002), Gestion des erreurs en mathématiques en classe de 4ème au Burkina Faso : cas
des régions des cascades, du Centre, du Centre-Ouest et du Haut-Bassin.
WEBOGRAPHIE
38
TABLE DES MATIERES
DEDICACE............................................................................................................................................ 2
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................. 3
SIGLES ET ABREVIATION ................................................................................................................ 4
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES ..................................................................................... 5
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 6
PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUES ........................................................................... 10
CHAPITRE I : CLARIFICATION CONCEPTUELLE ET AUTRES CONSIDERATIONS
CONTEXTUELLES. ........................................................................................................................... 11
I.1 Clarification conceptuelle. .......................................................................................................... 11
I.1.1. Le concept mathématiques.................................................................................................. 11
I.1.2. Le concept arithmétique ..................................................................................................... 11
I.1.4. Le concept analyse des erreurs ........................................................................................... 12
I.2. Autres considérations contextuelles. ......................................................................................... 13
I.2.1. Les sources des erreurs. ...................................................................................................... 13
I.2.2. La différence entre la faute et l’erreur. .............................................................................. 13
II.1. La revue critique de la littérature. ........................................................................................... 14
II.1.1. Les ouvrages généraux. ..................................................................................................... 14
II.1.2. Les mémoires. .................................................................................................................... 17
II.2. Cadre théorique de référence. .................................................................................................. 17
II.2.1. La théorie de la conception classique de l’apprentissage. ................................................ 17
II.2.2. La théorie de la conception béhavioriste de l’apprentissage. ........................................... 18
II.2.3. Le constructivisme. ............................................................................................................ 19
II.2.4. La théorie de la conception socioconstructiviste de l’apprentissage. ............................... 20
II.2.5. La métacognition. .............................................................................................................. 20
II.2.6. Choix d’une théorie de référence. ..................................................................................... 21
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS PRATIQUES .............................................................................. 22
CHAPITRE III : LES ASPECTS METHODOLOGIQUES. ............................................................. 23
III.1. Le champ de recherche ........................................................................................................... 23
III.2. La population cible. ................................................................................................................ 23
III.3. L’échantillonnage et l’échantillon d’étude. ............................................................................ 23
III.4. Méthode de recherche. ............................................................................................................ 24
III.5. Les instruments de collecte des données................................................................................. 24
III.5.1. Le questionnaire ............................................................................................................... 24
39
III.5.2. Le guide d’entretien. ........................................................................................................ 24
III.5.3. La grille d’analyse des cahiers de devoirs journaliers. ................................................... 25
III.6. Validation des instruments. .................................................................................................... 25
III.7. Les difficultés et les limites de la recherche. .......................................................................... 25
CHAPITRE IV: PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS DE LA RECHERCHE ..... 26
IV.1. Situation générale des enquêtes et de l’analyse documentaire. .............................................. 26
IV.1.2. Situation des enseignants enquêtés. ................................................................................. 26
IV.1.3. Situation des directeurs enquêtés. .................................................................................... 27
IV.1.4. Situation de l’analyse des cahiers de devoirs. .................................................................. 27
IV.2. Présentation et analyse des résultats de la recherche. ............................................................ 27
IV.2.1. Présentation et analyse des résultats de la recherche liés au statut de l’erreur. ............. 27
IV.2.2. Présentation et analyse des résultats de la recherche liés aux types d’erreurs. .............. 29
IV.2.3. Présentation et analyse des résultats de la recherche liée aux méthodes d’analyse. ....... 32
CHAPITRE V : INTERPRETATION DES RESULTATS, VERIFICATION DES HYPOTHESES
ET SUGGESTIONS............................................................................................................................. 33
V.1. Cas de l’hypothèse secondaire n°1. .......................................................................................... 33
V.2. Cas de l’hypothèse secondaire n°2. .......................................................................................... 33
V.3. Cas de l’hypothèse secondaire n°3. .......................................................................................... 34
V.4. Suggestions ............................................................................................................................... 34
CONCLUSION .................................................................................................................................... 35
BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................................... 37
ANNNEXES ......................................................................................................................................... 41
40
ANNEXES
ANNNEXES
Liste des annexes.
41
LE QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX ENSEIGNANTS.
OUARME Oussény
I-Identification de l’enquêté(e)
Emploi : IAC IC
2) Quelles sont les erreurs les plus récurrentes commises par les élèves?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
………………………………….
42
3) Classez ces erreurs selon les types d’erreurs énumérés par de ASTOLFI, J.P ( Mauvaise
compréhension des consignes, les connaissances antérieures de l’enfant, le développement mental, mauvais
décodage du contrat didactique, la surcharge cognitive, complexité du contenu, transfert des savoirs dans
d’autres disciplines…)
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
……………..
1) Quelles sont selon vous les sources des erreurs de vos élèves en arithmétique?
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
…………………………
………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………....................................
3) Pensez-vous que vos méthodes vous permettent d’analyser les erreurs efficacement?
Oui Non
5) Quelles propositions faites-vous pour une prise en compte de l’analyse des erreurs en
arithmétique dans le processus enseignement-apprentissage ?
………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………
43
GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES DIRECTEURS D’ECOLES.
I-Identification de l’enquêté(e)
Emploi : IC IP :
1) Quelle est l’attitude des enseignants face aux erreurs de leurs élèves?
2) Pensez-vous que les enseignants accordent de l’importance aux erreurs des élèves ?
3) Quelle est l’attitude des élèves face à leurs erreurs ? Ont-ils peur de commettre des erreurs ?
Ont-ils honte de faire des erreurs ?
III-Des erreurs en lien avec la typologie d’erreurs selon Jean Pierre Astolfi.
1) Quelle appréciation faites-vous du niveau des élèves du CM en arithmétique dans votre école ?
Etes-vous satisfaits de ces résultats ?
3) Quelles sont les erreurs commises de façon récurrente par les élèves ?
1) Les enseignants ont-ils l’habitude d’identifier les sources des erreurs de leurs élèves?
2) Pouvez-vous nous énumérer les différentes stratégies utilisées par les enseignants pour analyser
les erreurs de leurs élèves?
4) Quelles propositions faites-vous pour que les enseignants intègrent l’analyse des erreurs en
arithmétique dans leur pratique pédagogique ?
44
Grille d’analyse des cahiers de devoirs journaliers.
I-Identification de l’élève.
Sexe : M F
Commentaires :
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
…………………………
45