Université de Paris I - Sorbonne 1 Session - Janvier 2012 Licence 1 Droit Constitutionnel Cours Du Professeur ROUSSEAU

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Université de Paris I - Sorbonne


1ère session – janvier 2012
Licence 1
Droit constitutionnel
Cours du professeur ROUSSEAU

Eléments de correction

Sujet 1 : Qu’est devenu le principe de la séparation des pouvoirs ?

Explication du sujet
Le sujet présentait plusieurs difficultés.

- D’une part, il s’agissait au stade de l’introduction, d’être capable de définir ce qu’était le


principe de séparation des pouvoirs à l’origine. Vous deviez alors utiliser l’introduction pour
faire montre de vos connaissances en insistant : sur le rôle de Locke comme précurseur de la
séparation des pouvoirs, sur le rôle de Montesquieu dans la formalisation de la séparation
des pouvoirs. Il pouvait être utile à cette occasion de rappeler que Montesquieu n’avait pas
cherché à construire une théorie. En effet, il avait avant tout cherché à décrire les institutions
britanniques et c’est en se fondant sur son « interprétation » de la séparation des pouvoirs
telle qu’elle existe en Grande Bretagne que la doctrine a dégagé une « théorie de la
séparation des pouvoirs ».

- Ensuite, il s’agissait de montrer que les révolutionnaires avaient donné une interprétation
« surprenante » de la séparation des pouvoirs en assimilant séparation des pouvoirs aux
principes d’indépendance et de spécialisation des organes.

- Enfin, il fallait insister sur la consécration juridique du principe de séparation des pouvoirs en
droit constitutionnel français par l’article 16 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du
citoyen. En prenant appui sur ce fondement, vous pouviez ainsi orienter votre problématique
sur la question de savoir ce qu’était devenu le principe de séparation des pouvoirs.

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Quelques écueils à éviter
Plusieurs écueils devaient être évités :

- D’abord, le plan du type « I. ce qu’est la séparation des pouvoirs ./ II. Ses modalités ». le sujet
portait bien sur la question de savoir ce qu’est « devenu » le principe de séparation des
pouvoirs. Il vous fallait donc analyser l’évolution du principe de séparation des pouvoirs.

- Ensuite, le plan du type « I. voilà ce qu’était le principe de séparation des pouvoirs / II. Voilà
ce qu’il est devenu ». Là encore, le sujet portait sur l’évolution du principe de séparation des
pouvoirs (et non sur les origines). La présentation des origines du séparation des pouvoirs
devait relever de votre introduction.

Problématique possible

Votre problématique devait mettre en avant l’importance du principe de séparation des pouvoirs
pour la protection des droits et libertés et l’évolution, les « lectures » de la séparation des pouvoirs
dans les différents régimes (français et étrangers).

Les grands axes d’un plan

Votre plan devait permettre de montrer que le principe de séparation des pouvoirs avait donné lieu à
des lectures très différentes. Il avait ainsi conduit à une lecture « rigoriste » (par les révolutionnaires,
par les américains) ainsi qu’à une lecture « souple » (le régime parlementaire).

Il convenait ensuite de montrer que ce principe de séparation des pouvoirs n’en demeurait pas
moins compromis dans sa réalité. Non seulement, le « facteur politique » vient remettre en cause la
réalité de la séparation juridique des pouvoirs, d’autre part, ce principe de séparation de pouvoir ne
semble peut-être plus à même de garantir par lui-même la protection des libertés (Feldman).

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Sujet 2 : Commentaire de texte, Maurice Hauriou

Explication du sujet
Le sujet de commentaire proposé était particulièrement intéressant (et me semble-t-il plus
accessible que le sujet de dissertation). Il s’agissait de réfléchir sur la valeur normative de la
Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789.

Il convenait de se rappeler quelques petites choses avant de commencer :

- Tout d’abord, la DDHC devait servir de Préambule à la constitution de 1791. Son statut de
Préambule conduisait à s’interroger sur la valeur juridique : un Préambule peut-il avoir une
valeur juridique ? en outre, l’abrogation de la constitution de 1791 par les constitutions
ultérieures ne pouvait-elle pas être considérée comme ayant abrogé également la DDHC ?

- Il convenait en outre de relever la date du texte : M. Hauriou écrivait à l’époque de la IIIème


République. L’adoption de la constitution de la IIIème République s’est faite dans un contexte
de crise (1871 à 1875) et dès lors, cette constitution ne comportait pas de Préambule.

Le sujet présentait plusieurs centres d’intérêt :

- D’une part, la question de la valeur normative de la DDHC : il s’agit là d’une question


classique étudiée en TD. En somme, il fallait mobiliser toutes les connaissances classiques
(valeur d’engagement).

- D’autre part, le texte traitait de la question de la portée de la DDHC : il s’agissait de savoir si


cette déclaration avait des conséquences normatives pour l’Etat.

Quelques écueils à éviter

En théorie, on fait un commentaire de texte à la date de l’adoption du texte. En théorie donc, vous
auriez du limiter votre réflexion à la date de 1929. Toutefois, eu égards à ce qui avait été fait en TD, il
semble qu’il fallait ouvrir et analyser la question sous l’angle du droit positif également.

Le sujet de commentaire présente toujours le risque de partir en dissertation. Ici, on peut dire que le
risque était assez limité dans la mesure où l’auteur reprenait les deux « thèses » sur la valeur des
déclarations : il combattait l’idée que les déclarations n’aient qu’une valeur morale, il essayait de
démontrer que les déclarations avaient une valeur juridique.
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Une problématique possible

La problématique devait nécessairement orbiter autour de la question de la « portée » (entendue


largement) de la DDHC.

Les grands axes d’un plan

Votre plan, comme pour tout plan de commentaire de première année, devait essayer de suivre le fil
du texte. Il était bien sûr d’opter pour un autre type de plan mais ce serait vraiment se compliquer
l’esprit.

Dans une première partie, il s’agissait de démontrer que les déclarations avaient une valeur
juridique. Pour ce faire, vous deviez dans un premier temps rappeler que l’existence des délcarations
avait tout d’abord bien sûr une valeur « morale », « indicative » (et vous deviez alors insister sur le
fait que leur existence était déjà une évolution par rapport au passé). Dans un deuxième temps, vous
deviez insister sur les conséquences juridiques de cette valeur normative pour l’Etat (production de
normes conformes).

Dans une deuxième partie, vous deviez insister sur la valeur « constitutionnelle » de ces déclarations
des droits alors même qu’elles ne sont pas incorporées au texte de la constitution. C’est à cette
occasion qu’il était bon de vous interroger sur la pertinence de ce raisonnement (un préambule peut-
il faire partie d’une norme ? vous deviez à cette occasion reprendre bien sûr l’analyse du Conseil
constitutionnel – 16 juillet 1971, Liberté d’association). Vous deviez ensuite vous interroger sur les
conséquences de cette constitutionnalisation de la déclaration des droits pour l’Etat et pour le juge.

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