Memoire Complet PDF
Memoire Complet PDF
Memoire Complet PDF
PROMOTION 2019-2020
Remerciement
Nous tenons à remercier tout particulièrement notre encadrant, Mr. HADJOU
Abdel Aziz, pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils,
concernant l’aspect rédactionnel, qui ont contribué à alimenter notre réflexion.
Nos vifs remerciements vont à l’endroit des membres de jury qui ont accepté
d’analyser, d’examiner et d’évaluer notre mémoire.
A mes cher(e)s oncles et tantes, pour leurs conseils, leurs encouragements et leurs
accompagnements ;
Que ce travail soit l’accomplissement de vos vœux tant allégués, et le fruit de votre
soutien infaillible,
Merci d’être toujours là pour ma modeste personne.
A mes très chers parents qui n’ont jamais cessés de m’accompagner et de me soutenir
tant sur le plan académique que dans la vie de tous les jours, vous rendre fière est une
priorité pour moi, je vous aime et qu’ALLAH vous garde pour nous,
A mes frères et sœurs, tous autant que vous êtes, merci pour vos encouragements et votre
soutien depuis toujours, Dieu vous préserves
A tous mes amis qui m’ont soutenu et remonter le moral plus d’une fois,
Mariama
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
Figure N°2 Représentation graphique des totaux du passif du bilan de CRMA 2017-2018
Remerciements.
Dédicaces.
Liste d’abréviation.
Liste des tableaux.
Liste des figures.
SOMMAIRE
Introduction générale ……………………………………………………………………………………………………01
Chapitre 01 : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour
les sociétés d’assurance…………………………………………………………………….04
Introduction Générale
Depuis plusieurs années, les entreprises d’assurance ont pris une place importante dans le
monde de la capitalisation. Elles contribuent aujourd’hui à la bonne santé de l’économie
mondiale grâce à son rôle de pourvoyeur d’épargne vers les secteurs actifs de l’économie. Elle
est l’un des investisseurs clés sur les marchés financiers.
L’idée des assurances est née de l’idée de solidarité et d’entraide des hommes contre les
risques de la vie en général, mais les activités exercées de cette entraide et solidarité sont nées
de la mutualité en tant qu’association.
L’activité d’une entreprise d’assurance est de fournir une prestation lors de la survenance
d’un évènement incertain ou aléatoire. Pour faire face à cette probabilité de survenance d’un
risque lié à des biens ou à des personnes, les acteurs procèdent à la mobilisation des outils
statistiques permettant d’évaluer le montant du sinistre que peut subir le client de façon à
anticiper le coût probable pour l’assureur. Il s’agit là du principe de l’actuariat, à partir de ce
principe s’il n’y a pas d’erreur, les cotisations ou primes collectées permettent d’assurer la
constitution des provisions techniques et ainsi de couvrir l’indemnisation des sinistres des
clients. Elles constituent la source principale de revenus d’une compagnie d’assurance.
Néanmoins, face à une innovation sans cesse croissante dans les activités, ces compagnies
d’assurances sont souvent confrontées à la couverture de risques plus importants et plus lourds
qui nécessiteraient en cas de réalisations des remboursements plus conséquents ce qui pourrait
perturber l’équilibre de la trésorerie et engendre un problème de solvabilité pour pouvoir faire
face à leurs engagements, les compagnies d’assurances procèdent à la division des risques
importants soit en coassurance ou en réassurance mais également en constituant des provisions.
1
INTRODUCTION GENERALE
Donc à partir d’un diagnostic on pourra savoir la capacité de l’entreprise d’assurance à créer
de la richesse, son équilibre financier, ses stratégies de gestions adaptées aux risques et sa
rentabilité qui déterminée surtout la pérennité de l’entreprise. Une compagnie d’assurance qui
n’est pas solvable ou qui n’est pas rentable ne peut pas être compétitive.
L’analyse financière d’une entreprise repose sur sa solvabilité, c'est-à-dire sa capacité à couvrir
ses dettes à l’aide de ses actifs liquides. L’outil principal pour analyse de cette structure
financière est le bilan comptable, il permet une évaluation de la situation financière de
l’entreprise.
A partir de cette recherche, nous allons apporter des réponses à la problématique suivante :
Une compagnie d’assurance peut-elle être solvable sans pour autant être rentable ?
Quelles sont les stratégies mises en place pour assurer une rentabilité ?
Quelles sont les techniques appropriées pour faire face à ses engagements ?
Pour aboutir à notre objectif, nous partirons sur des hypothèses suivantes :
Pour mieux structure notre travail, nous l’avons divisé en trois (3) chapitres :
2
INTRODUCTION GENERALE
Ainsi notre premier chapitre, sera consacré aux aspects généraux de l’assurance mais
également de la solvabilité et de la rentabilité, dans le deuxième chapitre, nous allons à travers
des recherches théoriques et empiriques faire ressortir les méthodes d’analyses financières de
la solvabilité et de la rentabilité d’une compagnie d’assurance. Notre troisième chapitre est basé
sur les informations collectées auprès de la CRMA, ce stage nous a permis d’enrichir notre
connaissance dans le domaine de l’assurance en général, mais surtout sur leurs mécanismes de
contrôle de la solvabilité et de la rentabilité en particuliers.
3
CHAPITRE 1
Généralités sur l’assurance, et concept de
solvabilité et de rentabilité pour les sociétés
d’assurance.
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Introduction
La bonne santé du secteur de l’assurance a permis aux citoyens algériens d’absorber les
nombreux chocs qui ont marqué l’histoire récente. Le secteur n’a cessé de se moderniser et
d’innover : de nouveaux produits ont été proposés aux assurés, particuliers comme entreprises,
autant pour répondre à leurs besoins courants de protection (assurance-vie, garantie contre les
accidents de la vie) que pour leur permettre de faire face aux situations exceptionnelles (garantie
contre les catastrophes naturelles, garantie contre le terrorisme). Il a profondément changé ses
modes de fonctionnement pour inscrire ses prestations dans une logique de services aux assurés
(conseil, assistance).
Dans ce chapitre, nous allons enrichir notre recherche sur les concepts fondamentaux du secteur
de l’assurance mais également sur les notions de solvabilité et de rentabilité. L’analyse de ces
notions est primordiale pour une compagnie d’assurance, car c’est un atout concurrentiel. Elles
permettent de faire le point sur la situation financière de la structure, raison pour laquelle c’est
un souci majeur de la gestion quotidienne.
La notion d’assurance est apparue tardivement et ce sous la forme d’un pari contrairement à ce
que nous connaissons aujourd’hui, de la mutualité des assurés. Il en est ainsi, en assurances
maritimes, nées à la fin du moyen âge, du prêt à la grosse aventure qui est avant tout une
opération de spéculation sur les chances d’arrivée à bon port d’une marchandise embarquée sur
un navire. Les assurances terrestres sont apparues en Angleterre au 17è siècle, principalement
à la suite de l’incendie qui s’était déclenché à Londres en 1666 ravageant des milliers de maison,
lorsque des compagnies ont proposé de garantir le risque incendie. En France, après les
assurances maritimes destinées à assurer le navire et la cargaison, issues de l’ordonnance de la
marine de 1681, les assurances terrestres commencent à s’organiser en 1786 après la
constitution de la première société royale d’assurance incendie. A l’initiative de la société
royale d’assurance dument autorisée par un édit royal du 3 novembre 1787, l’assurance vie voit
le jour et prospère malgré son caractère immoral. Au 19è siècle, avec le développement du
4
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Le droit des assurances s’inscrit dans le droit privé, plus précisément il est une branche du droit
des affaires. Le contrat d’assurance est un contrat spécial, en tant que tel régi par des règles
spéciales. Cela étant, le droit des assurances fait parfois application du droit des obligations et,
réciproquement, le droit des obligations se trouve enrichi par les nombreuses illustrations issues
du droit des assurances. Tel est notamment le cas de l’action en répétition de l’indu, de l’action
directe, de la stipulation pour autrui ou encore de la responsabilité du fait d’autrui.
L’assurance est donc, au sens de l’article 619 du code civil «un contrat par lequel l’assureur
s’oblige, moyennant des primes ou autres versements pécuniaires, à fournir à l’assuré ou au
tiers bénéficiaire au profit duquel l’assurance est souscrite, une somme d’argent, une rente ou
une autre prestation pécuniaire, en cas de réalisation du risque prévu au contrat 1».
Le droit des assurances révèle l’aspect juridique d’une activité, aussi bien technique que
financier.
Envisagé de façon strictement juridique, le contrat d’assurance prend la forme d’un pari entre
deux personnes, l’assureur et le souscripteur, alors qu’en réalité il doit tenir compte de son
aspect technique qui consiste dans l’organisation d’une mutualité. Ainsi, l’assurance devient
1
Ordonnance n°95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances et ses textes d’application, www.UAR.DZ
5
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
une opération par laquelle, l’assureur organise en mutualité une multitude d’assurés exposés à
la réalisation de certains risques et indemnise ceux d’entre eux qui subissent un sinistre grâce à
la masse commune des primes collectées. Sous cet angle, l’assurance devient une opération
globale anti aléatoire de lutte collective contre le hasard, c’est à dire quelle n’évite pas les
sinistres mais dilue plutôt ses effets entre tous les assurés. Toutefois, avant de procéder à une
indemnisation, l’assureur doit d’abord organiser sa mutualité en sélectionnant les risques puis
en les divisant.
La sélection des risques n’est possible que grâce aux calculs statistiques, effectues par les
actuaires en assurances pour les compagnies d’assurances, faisant application du calcul des
probabilités et de la loi des grands nombres. Afin de fournir à l’assureur un instrument de
prévision des sinistres, et lui permettre un juste calcul des primes, les statistiques doivent porter
sur une multitude de cas et recenser des risques homogènes, aussi bien quantitativement que
qualitativement. En effet, la sélection par l’assureur, d’une multitude de risques disperse et de
valeur équivalente est la condition essentielle de l’opération d’assurance, qui ne peut se réaliser
que par la compensation des risques afin de maintenir l’équilibre financier de la mutualité. Une
fois les risques sélectionnés, pour garantir cet équilibre, l’assureur doit déterminer quel est le
plein d’assurance de son entreprise ; c’est à dire la somme maxima qu’un assureur accepte sur
un risque déterminé. Pour parvenir à cet équilibre, l’assureur a également recours à la division
des risques.
Deux techniques permettent de réaliser les impératifs de division et de dispersion des risques :
la coassurance et la réassurance 2.
a. La coassurance
C’est la division de la garantie d’un gros risque entre plusieurs assureurs, chacun étant garant
de la seule part qu’il a accepté dans la limite du plein de souscription déterminé pour son
entreprise. Les risques se trouvent repartis dès la conclusion du contrat, et chacun des
coassureurs prend en charge un pourcentage convenu sans solidarité, ce qui oblige en théorie le
2
Bases techniques de l’assurance, www.cloudfront.net, 13 novembre 2020, 15h40
6
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
b. La réassurance
C’est l’opération par laquelle une entreprise d’assurance, dénommée « cédant », se fait assurer
à son tour auprès d’un réassureur, dénommé « cessionnaire », contre tout ou partie des risques
qu’elle demeure seule à garantir à l’égard du souscripteur. Et lorsque le cessionnaire demande
à son tour la garantie d’un autre réassureur, on l’appelle « rétrocédant »et son réassureur est
appelé « rétrocessionnaire ». La réassurance peut être facultative et ne porter que sur une affaire
ou un groupe d’affaires, sans que les parties ne soient liées en permanence. Cette réassurance
au coup par coup est cependant exceptionnelle dans les assurances terrestres. Généralement,
assureur et réassureur concluent un accord permanent dans le cadre d’un traité de réassurance
obligatoire : l’assureur cédant s’engage alors à céder au réassureur une partie de ses risques
selon les modalités prévues au contrat, et le réassureur s’engage à les accepter. On distingue la
réassurance proportionnelle et la réassurance non proportionnelle.
Aucune relation juridique n’existe entre le souscripteur et le réassureur. Sur le plan technique,
la réassurance permet de diluer les risques au maximum, en laissant à chaque assureur la seule
charge de ce qu’il doit conserver pour son propre compte afin de respecter son plein
d’assurance. On doit donc distinguer le « plein de souscription » qui est la somme maximale
totale que l’assureur s’engage à garantir à l’égard de l’assuré, du « plein de conservation » qui
est le capital maximum conservé par l’assureur pour son propre compte, le surplus étant cédé
en réassurance. La réassurance constitue une indispensable technique de dispersion des risques
dans le temps et dans l’espace, et ce d’autant qu’il faut signaler une augmentation considérable
de sinistres de plus en plus catastrophiques, non seulement des catastrophes naturelles mais
aussi technologiques.
7
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Le contrat d’assurance est une convention par laquelle, une partie dénommée assureur, s’engage
à garantir une autre partie, dénommée souscripteur, qui souscrit le contrat en son nom personnel
ou pour le compte d’autrui, moyennant le paiement d’une prime (pour les sociétés commerciales
d’assurance) ou cotisation (pour les sociétés d’assurance à forme mutuelle), en cas de réalisation
du risque prévu au contrat. Il est rédigé en caractères apparents et doit contenir obligatoirement,
outre les signatures des parties, les mentions ci-après3 :
Les éléments d’un contrat d’assurance sont le risque (assurable), la prime et le sinistre. Ses
caractéristiques sont les suivantes :
3
Ordonnance n°95-07 du 25 janvier 1995, art.7 de l’UAR relatif aux assurances et ses textes d’applications
4
Ordonnance n°95-07 du 25 janvier 1995, art.8 de l’UAR relatif aux assurances et ses textes d’applications
8
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
survenu ne peut être garanti, l’assurance est donc nulle si au moment de la conclusion
du contrat l’objet à assurer à péri.
Le caractère obligatoire : certaines assurances sont imposées par la réglementation du
pays, telles que les assurances couvrant la responsabilité civile et les assurances de
sécurité sociale.
Le caractère onéreux : il n’y a aucune intention libérale entre les parties au contrat.
En payant les primes ou les cotisations, le souscripteur paie le prix de la garantie due
par l’assureur. Toutefois, une telle intention existe entre le souscripteur d’une
assurance en cas de décès et son bénéficiaire.
Le caractère nommé : c’est un contrat soumis à des dispositions particulières ou à un
statut juridique spécial.
Le caractère synallagmatique : le contrat d’assurance implique que l’assureur comme
le souscripteur s’engagent réciproquement : le premier à régler le sinistre en cas de
réalisation du risque couvert, le second à faire les déclarations de risques et de sinistre
et aussi à payer les primes. Cette réciprocité justifie le refus de garantie de l’assureur
lorsque le souscripteur manque à l’une de ses obligations.
Le caractère successif : le contrat d’assurance s’échelonne dans le temps, la garantie
est en général renouvelée d’année en année ; néanmoins certaines garanties peuvent
être beaucoup plus courte, par exemple souscrite le temps d’un voyage. Ce caractère
successif implique l’application, lors de la résiliation du contrat, de la règle de
divisibilité des primes calculées au prorata de la période de garantie.
Le caractère adhérent : c’est un contrat dans lequel le souscripteur ne peut pas
négocier les termes du contrat qui sont élaborés, rédigés et imprimés par l’assureur.
Le souscripteur adhère à un contrat préétabli dont il n’a pas discuté les conditions
générales. La situation est cependant différente s’agissant des très gros risques
industriels ou commerciaux, généralement places par des intermédiaires d’assurance
qui discutent des modalités de la garantie avec les sociétés d’assurance les mieux
placées pour garantir le risque à couvrir.
Le contrat de bonne foi : le contrat d’assurance met en présence la mutualité des
assurés, une éventuelle mauvaise foi des souscripteurs lèsera l’ensemble de la
mutualité. Une mauvaise foi dans les déclarations peut entrainer la nullité du contrat.
9
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Les assurances sont classées selon deux méthodes : une classification juridique (assurance de
dommage et assurance de personne) et une classification technique (assurance gérée en
capitalisation et assurance gérée en répartition) 5.
Elle se subdivise en deux catégories : les assurances de personnes vie et les assurances
de personnes non vie.
-dans les assurances vie, qui ont pour objet la sécurité financière, l’assureur prend un
engagement dont l’exécution dépend de la durée de la vie humaine ; c’est le cas des assurances
en cas de vie ou cas de décès.
-dans les assurances non vie, qui ont pour objet la sécurité des personnes, l’assureur garantit
des risques qui affectent la personne physique de l’assuré : c’est le cas des assurances maladie
(ou complémentaire santé), accident corporel, invalidité ou incapacité.
5
https://cours-de-droit.net, les classifications des assurances, consulté le 28 nov.2020 à 13h17
10
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Dans certains cas d’assurance de personnes, les prestations sont « indemnitaires » : comme par
exemple les indemnités journalières de maladie et les prestations d’invalidité. Bien que ces
dernières soient prévues par un contrat d’assurance de prévoyance, la jurisprudence précise
qu’elles peuvent avoir un caractère indemnitaire. Quand l’assureur de personnes verse à son
assuré des prestations indemnitaires, il pourra ensuite exercer un recours subrogatoire contre le
responsable du dommage ; alors que s’il verse des prestations forfaitaires, ce recours lui est au
contraire fermé.
Ce sont des assurances gérées à long terme, les primes sont capitalisées et le risque n’est pas
constant mais vari tout au long du contrat. Il s’agit des assurances sur la vie, des assurances
nuptialité-natalité, des assurances liées à des fonds d’investissement, des opérations tontinières,
de la capitalisation, de la gestion de fonds collectifs, et de la prévoyance collective.
11
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Les tiers bénéficiaires : ce sont les personnes qui bénéficient des prestations de
l’assureur après la réalisation du sinistre sans au préalable être en contact direct avec
l’assureur avant la survenance dudit sinistre.
1.4 Les droits et obligations des parties prenantes au contrat d’assurance
Le contrat d’assurance est un contrat de bonne foi, chacune des deux parties possède des droits
et des obligations envers l’autre.
L’assureur doit, d’après les articles 12, 13, 16 à 23 de l’ordonnance n°95-07 du 25 janvier 1995
relative aux assurances et ses textes d’application6:
Répondre des pertes et dommages résultant de cas fortuit ; provenant de la faute non
intentionnelle de l’assuré ; causés par les personnes dont l’assuré est civilement
responsable, en vertu des articles 134 à 136 du code civil, quelles que soient la nature
et la gravité de la faute commise ; causés par les choses ou les animaux dont l’assuré est
civilement responsable, en vertu des articles 138 à 140 du code civil ;
Exécuter selon le cas, lors de la réalisation du risque assuré ou à l’échéance du contrat,
la prestation déterminée par le contrat. Il ne peut être tenu au-delà ;
L’indemnité ou la somme fixée au contrat doit être payée dans un délai fixé dans les
conditions générales du contrat d’assurance. Lorsque l’expertise est nécessaire, celle-ci
doit être diligentée par l’assureur dans un délai maximum de sept jours à compter du
jour de la réception de la déclaration de sinistre. L’assureur est tenu de veiller à ce que
le rapport d’expertise soit déposé dans les délais fixés au contrat d’assurance.
Dans les contrats renouvelables par tacite reconduction, l’assureur est tenu de rappeler
à l’assuré l’échéance de la prime au moins 1 mois à l’avance en lui indiquant la somme
à payer et le délai de règlement ; l’assuré doit procéder au paiement de la prime due au
plus tard dans les quinze (15) jours de l’échéance ; à défaut de paiement, l’assureur doit
mettre en demeure l’assuré, par lettre recommandée avec accusé de réception, d’avoir à
payer la prime dans les trente (30) jours suivants, après l’expiration du délai fixé
précédemment ; passé ce délai de trente jours, et sous réserve des dispositions
6
www.UAR.dz, ordonnance n°95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances modifiée et complétée par la loi
n°06-04 du 20 février 2006, p9-10-11 consulté le 20/11/2020 à 20H17
12
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
concernant les assurances de personnes, l’assureur peut, sans autre avis, suspendre
automatiquement les garanties, la remise en vigueur des garanties ne peut intervenir
qu’après paiement de la prime due ; l’assureur a le droit de résilier le contrat dix jours
après la suspension des garanties et le notifier à l’assuré par lettre recommandée avec
accusé de réception, les primes échues restent acquises à l’assureur ; sous réserve des
dispositions de l’article 51 de la présente ordonnance, l’assurance non résiliée reprend,
pour l’avenir, ses effets le lendemain à midi du jour ou la prime arriérée a été payée et
dans ce cas seulement (dans le contrat à durée ferme, la garantie ne produit ses effets
que le lendemain à 00h du paiement de la prime sauf convention contraire).
En cas d’aggravation du risque assuré, l’assureur peut dans un délai de trente jours à
partir de la connaissance de l’aggravation, proposer un nouveau taux de prime. Dans le
cas contraire il garantit ces aggravations sans prime additionnelle. L’assuré est tenu dans
un délai de trente jours à partir de la réception de la proposition du nouveau taux de
prime, de s’acquitter de la différence de la prime réclamée par l’assureur ; en cas de
non-paiement l’assureur a le droit de résilier le contrat. Lorsque l’aggravation du risque
dont il a été tenu compte pour la détermination de la prime vient à disparaitre en cours
du contrat, l’assuré a droit à une diminution de la prime correspondante, à compter de
la date de la notification faite à son assureur.
Si, avant le sinistre, l’assureur constate qu’il y a eu de la part de l’assuré omission ou
déclaration inexacte, il peut maintenir le contrat moyennant une prime plus élevée et
acceptée par l’assuré ou résilier le contrat si l’assuré refuse de payer l’augmentation de
prime. Le paiement de celle-ci doit intervenir quinze jours après la date de notification,
et en cas de résiliation la portion de prime payée pour le temps où l’assurance ne court
plus est restituée à l’assuré.
Si, après le sinistre, l’assureur constate qu’il y a eu omission ou déclaration inexacte de
la part de l’assuré, l’indemnité est réduite dans la proportion des primes payées par
rapport aux primes réellement dues pour les risques considérés. En outre, le contrat doit
être réajusté pour l’avenir.
Dans les contrats où le calcul de la prime est basé sur le salaire, le nombre des personnes
ou le nombre des choses, l’assureur n’a droit, en cas d’erreur ou d’omission de bonne
foi dans les déclarations y afférentes, qu’à la prime omise. Lorsque les erreurs ou
omissions ont, par leur nature, leur importance ou leur répétition, un caractère
frauduleux, l’assureur est en droit de récupérer les indemnités payées et de réclamer à
13
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
l’assuré la prime omise, et en guise de réparation, une indemnité qui ne peut excéder
20% de cette prime.
La détermination et l’appréciation du dommage causé relèvent de l’autorité judiciaire.
Toute réticence ou fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré ayant pour
conséquence de fausser l’appréciation du risque par l’assureur entraine la nullité du
contrat, sous réserve des dispositions prévues à l’article 75 de la présente ordonnance.
On entend par réticence, l’omission volontaire de la part de l’assuré de déclarer un fait
de nature à modifier l’opinion que l’assureur se fait du risque. A titre de dommages et
intérêts, les primes payées demeurent acquises à l’assureur quia droit également aux
primes échues, sous réserve des dispositions relatives aux assurances de personnes. A
ce même titre, l’assureur peut réclamer à l’assuré le remboursement de l’indemnité déjà
perçue.
Lorsque l’assuré n’a pas observé les obligations prévues aux 4eme et 5eme de l’article
15 et que les conséquences de cette inobservation ont contribuées aux dommages ou à
leur étendue, l’assureur peut réduire l’indemnité proportionnellement au préjudice réel
subi par lui du fait de l’assuré.
En cas de faillite ou de règlement judiciaire de l’assuré, l’assurance continue au profit
de la masse des créanciers, qui est tenue de régler les primes à échoir à partir de
l’ouverture de la faillite ou du règlement judiciaire. La masse des créanciers et l’assureur
ont néanmoins le droit de résilier le contrat après un préavis de quinze jours, durant une
période qui ne peut excéder quatre mois à compter de la date de l’ouverture de la faillite
ou du règlement judiciaire. Dans ce cas, l’assureur devra restituer à la masse des
créanciers la fraction de prime correspondant au reste du temps pour lequel le risque ne
court plus.
1.4.2 Les droits et obligations de l’assuré
14
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Les produits d’assurances sont proposés au public suivant différents canaux de distribution,
chacun présentant des avantages et des inconvénients. Ils sont :
Ce type d’agence est constitué par des salariés de l’entreprise, toutes les charges
d’investissement ou bien d’exploitation sont prises en charge par cette dernière, le directeur
d’agence est désigné par l’entreprise et n’obéit à aucune condition réglementaire en matière de
diplôme ou de qualification, car celle-ci est libre d’en désigner.
L’avantage de ce mode de distribution réside dans le fait que la compagnie d’assurance a une
maîtrise directe et parfaite sur ses employés, car ce sont des salariés directs. L’importance de
cette mainmise sur les employés de l’agence réside dans l’application stricte des directives
émises par la compagnie d’assurance et la concrétisation de la politique adoptée par la
compagnie en termes de règles de souscription, de règlement de sinistres, etc.
Ce type de réseau permet également de domicilier des contrats importants, et ce pour assurer
un service de qualité aux assurés de premier ordre.
16
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Est considérée comme agent général d'assurance, toute personne physique qui représente une
société d'assurance, en vertu d'un contrat de nomination portant son agrément en cette qualité.
L'agent général, en sa qualité de mandataire, met d'une part, à la disposition du public sa
compétence technique, en vue de la recherche et de la souscription du contrat d'assurance pour
le compte de son mandant ; d'autre part, à la disposition de la ou des sociétés qu'il représente,
ses services personnels et ceux de l'agence générale, pour les contrats dont la gestion lui est
confiée.
a. Conditions d'agrément
- Être titulaire d’un niveau de 3ème année secondaire ou d’un brevet professionnel en
assurance, et justifier d’une expérience professionnelle dans le domaine technique des
assurances, de l’économie, ou dans d’autres domaines assimilés auprès d’une société
d’assurance ou intermédiaire d’assurance, d’une durée de sept (7) ans, au minimum ;
- Être titulaire d’un brevet de technicien supérieur en assurance et justifier d’une expérience
professionnelle dans le domaine technique des assurances, de l’économie, ou dans d’autres
domaines assimilés auprès d’une société d’assurance ou intermédiaire d’assurance, d’une durée
de cinq (5) ans, au minimum ;
7 -Ordonnance n° 95-07 du 25-01-1995 relative aux assurances, titre III, chapitre I, section 1 et 3, articles 252 à 257 et 263 à 268 (JO n° 13 du 08-03-1995).
-Décret exécutif n° 95-340 du 30-10-1995 fixant les conditions d'octroi et de retrait d'agrément, de capacités professionnelles, de rétributions et de contrôle des intermédiaires
d’assurance (JO n° 65 du 31-10-1995) modifié et complété par le décret exécutif n° 17-192 du 11 juin 2017 (JO n°36 du 14-06-2017).
-Décret exécutif n° 95-341 du 30-10-1995, portant statuts de l'agent général d'assurance. (JO n° 65 du 31-10-1995).
17
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
- Être titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur (niveau de baccalauréat + deux (2)
ans, au moins), et justifier d'une expérience professionnelle dans le domaine technique des
assurances, de l’économie, ou dans d’autres domaines assimilés auprès d’une société
d’assurance ou intermédiaire d’assurance, d’une durée de trois (3) ans, au minimum.
Disposer d'une garantie financière soit sous forme d'un dépôt auprès du trésor, à titre de
caution, soit d'une caution bancaire délivrée à concurrence du montant de la garantie
fixée à cinq cent mille dinars (500.000,00 DA) pour l’agent général d’assurance
dommage et deux cent cinquante mille dinars (250.000,00 DA) pour l’agent général
d’assurance de personnes ;
Être résident en Algérie ;
Disposer d’un local à usage commercial en qualité de propriétaire ou de locataire, pour
l’exercice de l’activité d’agent général d’assurance, répondant aux prescriptions du
cahier des charges selon le modèle-type établi à cet effet par l’association des sociétés
d’assurance.
Le modèle-type, ainsi établi, du cahier des charges, est soumis par l’association, susvisée, à
l’approbation de l’administration de contrôle des assurances, dans un délai de deux (2) mois, à
compter de la publication du présent décret au Journal officiel.
Le dossier d'agrément, à déposer auprès de la société que l'agent général veut représenter, doit
comprendre la demande d'agrément accompagnée de :
18
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
un certificat de résidence ;
une déclaration écrite du postulant confirmant qu’il n’exerce aucune activité
professionnelle, réputée par la législation en vigueur incompatible avec la qualité
d’agent général d’assurance, à compter de la date d’effet de son contrat de nomination
;
une ou (des) attestation(s) de capacités professionnelles requises ;
du ou (des) diplôme(s) requis ;
des documents justifiant les garanties financières requises ;
une copie de l’acte de propriété ou de location du local à usage commercial.
c. La délivrance de l'agrément et la signature du contrat de nomination
Le dossier d'agrément est examiné par les services compétents de la société d'assurance
concernée. En cas d’acceptation, l’agrément est délivré par la signature du contrat de
nomination entre l'agent général d'assurance et la société d'assurance concernée, conformément
à la réglementation en vigueur en la matière.
L’administration fiscale doit être informée, par les sociétés d'assurance, de tout agrément
délivré pour l'exercice de la profession d'agent général d'assurance.
Le contrat type de nomination doit indiquer notamment que l'agent général d'assurance ne
représente la société d'assurance que pour les opérations d'assurance pour lesquelles il a été
mandaté ; qu’il doit réserver l'exclusivité de sa production à la société mandante; les taux de
commissions d'apport et de gestion que la société d'assurance consent à lui accorder pour
chaque catégorie d'assurance, et ce, dans la limite des taux maximums fixés par arrêté du
Ministre chargé des Finances ; la circonscription de l'agent général d'assurance, qui constitue
l'étendue territoriale dans laquelle celui-ci exerce ses fonctions, qui correspond, soit à une
circonscription administrative du territoire national, telle que wilaya, daïra ou commune, soit à
tout autre découpage reconnu par les autorités administratives compétentes. Cette
circonscription ne peut être modifiée que par l'accord des parties au contrat de nomination.
19
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Hormis le contrat de nomination, l’agent général doit aussi justifier de la possession d’une carte
professionnelle délivrée par l’association des sociétés d’assurance.
d. La rémunération
Pour l'exercice de ses fonctions en tant qu'apporteur, l'agent général d'assurance bénéficie de
deux sortes de rémunération :
e. Le contrôle
Est considérée comme courtier d'assurance, toute personne physique ou morale qui fait
profession à son compte de s'entremettre entre les preneurs d'assurance et les sociétés
d'assurance, en vue de faire souscrire un contrat d'assurance. Le courtier est le mandataire de
l'assuré et est responsable envers lui. L’agrément pour l'exercice du courtage d'assurance peut
être demandé soit par une personne physique, soit par une personne morale. Les conditions
d'agrément ainsi que le dossier d'agrément sont différents selon qu'il s'agisse de l'une ou de
l'autre forme d'exercice du courtage8.
8 -Ordonnance n° 95-07 du 25-01-1995 modifiée et complétée, relative aux assurances, titre III, chapitre I, section 2 et 3, articles 252 et 252 bis, 258 à 268 (JO n° 13 du 08-
03-1995)
20
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Disposer d'une garantie financière soit sous forme d'un dépôt auprès du trésor, à titre de
caution, soit d'une caution bancaire délivrée à concurrence du montant de la garantie
fixée à un million cinq cent mille dinars (1.500.000,00 DA) pour le courtier d’assurance
(personne physique) ;
Disposer d’un local à usage commercial en qualité de propriétaire ou de locataire, pour
l’exercice de l’activité de courtage en assurance ;
Être résident en Algérie.
b) Constitution et dépôt du dossier d'agrément des courtiers personnes physiques
Le dossier d'agrément à déposer soit à la Direction des Assurances au Ministère des Finances,
soit au Secrétariat Permanent du CNA, doit comprendre :
-Décret exécutif n° 95-340 du 30-10-1995 fixant les conditions d'octroi et de retrait d'agrément, de capacités professionnelles, de rétributions et de contrôle des intermédiaires
d’assurance (JO n° 65 du 31-10-1995) modifié et complété par le décret exécutif n° 17-192 du 11 juin 2017 (JO n°36 du 14-06-2017).
-Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste et les formes des états à transmettre par les courtiers d'assurance. Application de l'article 261 bis de l'ordonnance 95-07 modifiée et
21
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
22
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Le courtier, constitué en la forme de personne morale, doit disposer d’un siège social
en qualité de propriétaire ou de locataire pour l’exercice de l’activité de courtage en
assurance.
Le dossier d'agrément à déposer soit à la Direction des Assurances au Ministère des Finances,
soit au Secrétariat Permanent du CNA, doit comprendre :
Pour le gérant :
e) La délivrance de l'agrément
23
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
L’agrément est délivré par arrêté du ministre des finances après avis de la commission
d'agrément du CNA. Le dossier d'agrément doit requérir l'avis de la commission d'agrément
instituée au sein du Conseil National des Assurances ; l'agrément est délivré par arrêté du
Ministre chargé des finances et publié au journal officiel de la République Algérienne
Démocratique et Populaire ; l’arrêté portant agrément doit indiquer l'opération ou les opérations
d'assurances que le courtier ou la société de courtage est habilité à pratiquer. Le refus d'agrément
fait l'objet d'un arrêté dûment motivé et doit être notifié par lettre recommandé avec accusé de
réception par le Ministre chargé des Finances au courtier ou à la société de courtage concernée.
La profession de courtier d'assurance est une activité commerciale. A ce titre, le courtier est
soumis à l'inscription au registre de commerce et aux autres obligations à la charge du
commerçant. Hormis l’agrément, le courtier d’assurance doit justifier de la possession d’une
carte professionnelle délivrée par le ministre chargé des finances.
f) Le contrôle
L’avantage du réseau indépendant ou privé « Agent Général & courtier d’assurance » réside
dans le fait que l’ensemble des frais sont la charge de l’agent général ou du courtier et le chiffre
d’affaire est appréciable vu que la rémunération est purement variable ce qui motive l’agent
général ou le courtier. Les inconvénients étant que ce sont des employés indépendants c'est-à-
dire non-salariés de la compagnie, ce qui rend difficile pour cette dernière de faire appliquer
ses directives en matière de gestion de production ou de sinistres ; un manque du personnel
qualifié dans ce type d’agence, du fait que l’agent général ou bien le courtier et en l’absence de
rémunération fixe, et qui a tendance à réduire les charges, il ne peut se permettre de recruter des
spécialistes en gestion de production ou de sinistres dont les salaires sont souvent élevés. Par
conséquent, ceci peut impacter directement la qualité de service.
Du fait que beaucoup de personnes ne remplissent pas les conditions réglementaires d’agent
général d’assurance ou bien de courtier, les compagnies d’assurance recourent à ce type de
réseau dans lequel, le chef d’agence est désigné par la compagnie d’assurance et n’obéit à
24
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Egalement, un Cahier des charges est signé entre le chef d’agence et la compagnie et dans
lequel, il est stipulé que tous les frais de fonctionnement sont pris en charge par le chef d’agence.
Ce type de distribution est mis en place de façon transitoire par la compagnie d’assurance, en
attendant que le chef d’agence dispose des conditions exigées par la réglementation pour
l’exercice de la fonction d’agent général, car il sera reconverti en agent général dès que ça sera
fait.
Avantage : ce mode de distribution présente les mêmes avantages que ceux de l’agent général
ou du courtier. Egalement, celui-ci peut offrir à la compagnie d’assurance la possibilité de
constituer son réseau de distribution malgré l’absence des candidatures remplissant les
conditions réglementaires exigées pour exercer en tant qu’agent général d’assurance.
1.5.4 La bancassurance
Elle est devenue, dans certains pays, le premier canal de distribution des risques du particulier.
9 L’ordonnance n° 95/07 du 25 /01/1995 relative aux assurances modifiée et complétée par la Loi 06-04 du 20 février 2006, titre III, chapitre I, articles 252. Jo n°15 du 12 mars
2006.
Décret exécutif n°07-153 du 22 mai 2007 fixant les modalités et conditions de distribution des produits d’assurance par les banques, établissements financiers et assimilés et
autres réseaux de distribution. Jo n°35 du 23 mai 2007.
25
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Les sociétés d’assurance peuvent distribuer les produits d’assurance par l’entremise des
banques, des établissements financiers et assimilés et autres réseaux de distribution,
conformément à l’article 252 de l’ordonnance N°95-07 modifiée et complétée par la loi N°06-
04 du 20 février 2006 sur les assurances :
La convention
-Les sociétés d’assurance agréées peuvent présenter, sur la base d’une ou de plusieurs
conventions de distribution, des opérations d’assurance par l’intermédiaire des banques ou des
établissements financiers et assimilés. art.2 du DE 07-153.
-La société d’assurance doit soumettre, à la commission de supervision des assurances, toute
convention de distribution conclue entre elle et l’un des organismes financiers et assimilés
article 228 de l’ordonnance N°95-07 modifiée et complétée.
Les produits
L’arrêté du 06 août 2007 fixant les produits d’assurances pouvant être distribués par les banques, établissements financiers et assimilés ainsi que les niveaux maximum de la
commission de distribution. Jo n°59 du 23 septembre 2007.
Autres Dispositions
Décret exécutif n°02-293 du 10 septembre 2002 modifiant et complétant le décret exécutif n° 95-338 du 30 octobre 1995 relatif à l’établissement et à la codification des
opérations d’assurance. Jo n°61 du 11 septembre 2002.
Arrêté du 20 février 2008 fixant le taux maximum de participation d’une banque ou d’un établissement financier dans le capital social d’une société d’assurance et/ou de
réassurance. Jo n°17 du 30 mars 2008.
26
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Les produits d’assurance sont distribués par les organismes financiers et assimilés, qui agissent
en qualité de mandataires des sociétés d’assurance. art.4 du DE 07-153.
La Formation
Une formation adaptée des agents souscripteurs d’assurance employés par les organismes visés
plus haut. Ces modalités pratiques on les retrouve dans l’art.6 du décret exécutif n° 07-153 :
Les agents souscripteurs d’assurance employés par ces organismes doivent être
titulaires d’un diplôme universitaire.
La société d’assurance doit dispenser un stage d’au moins quatre-vingt-seize (96) heures
effectives portant sur les opérations d’assurance à distribuer et sanctionné par une
attestation.
En fin de stage, une carte professionnelle sera délivrée aux agents souscripteurs par
l’association des assureurs avec mention des produits d’assurance pour lesquels ils sont
habilités à souscrire.
27
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
-Pour les produits d’assurance (article 2) qui peuvent être distribués par les banques,
établissements financiers et assimilés sont ceux relatifs :
- Pour la rémunération des organismes (article 3) les banques, les établissements financiers et
assimilés, bénéficient, dans le cadre de la distribution des produis d’assurances :
Une rémunération sous forme d’une commission de distribution calculée en pourcentage sur le
montant de la prime encaissée nette de droit et de taxes.
Assurance de personnes (capitalisation 40% de la première prime et 10% des primes annuelles
suivantes durant toute la durée du contrat ; autres branches d’assurance de personnes 15 %),
assurances crédits 10%, assurance des risques simples d’habitation (multirisques habitation 32
%, assurance obligatoire des risques catastrophiques 5 %) et assurance risques agricoles 10%.
Le premier avantage réside dans le fait de choisir le banquier, car le banquier est un gestionnaire
de fonds qui a pour fonction l'octroi de crédits et la tenue des comptes clients ; il dispose d'une
clientèle potentielle importante qu'il peut fidéliser par le biais de services diversifiés ; enfin il
aspire à élargir ses sources de revenus, à rentabiliser ses réseaux de vente et à renforcer sa
position concurrentielle par le maintien et l'extension de ses parts de marché.
Le second avantage réside dans le fait que l’assureur aspire à augmenter son chiffre d'affaires,
à réduire ses coûts de distribution et à réaliser des économies d'échelle en confiant la fonction
de distribution à la banque.
28
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Inconvénients : seulement quelques produits qui peuvent être distribués par le réseau de
bancassurance « voir ceux cités au-dessus » ; le banquier ne peut gérer les sinistres, par
conséquent l’assuré n’admet pas de payer la prime auprès de la banque et lorsqu’il y a sinistre,
il sera orienté vers l’assureur ; les produits d’assurance sont commercialisés par le banquier, et
parfois celui-ci ne peut maîtriser quelques aspects de produits d’assurance ; le volume de
formation dispensé par la compagnie d’assurance aux banquiers chargés de commercialiser les
produits d’assurance qui est de l’ordre de 96 heures n’est guère suffisant pour maîtriser la
commercialisation des produits d’assurance ; les agents banquiers chargés de commercialiser
les produits d’assurance ne sont guère motivés en raison de la commission de distribution qui
est versée à la direction générale de la banque et pas directement aux vendeurs d’assurance.
Le secteur des assurances est un secteur réglementé et ses activités sont soumises à des contrôles
par des organismes spécialisés qui sont :
Il intervient pour délivrer l’autorisation préalable pour l’ouverture des agences d’assurances
nationales et étrangères. Le ministère des finances délivre des agréments aux associations
professionnelles d’assurance et aux associations professionnelles des agents généraux et des
courtiers.
Il se défini comme étant le cadre de concertation entre les différentes parties impliquées dans
l’activité de l’assurance : les assurances et intermédiaires d’assurance, les pouvoirs publics,
mais aussi comme force de réflexion et de proposition, organe consultatif des pouvoirs publics
et centre de réalisation des études techniques. Il délibère sur toutes les questions relatives à tous
les aspects de l’activité d’assurance et de réassurance ainsi que celles concernant les opérations
qui interviennent dans ce domaine. Il est saisi soit, par le ministre chargé des finances soit, à la
demande de la majorité de ses membres. Le CNA peut soumettre au ministre chargé des
finances toutes propositions visant à mettre en œuvre les mesures propres à rationaliser le
fonctionnement de l’activité des assurances ainsi qu’à promouvoir celle-ci. Il peut également
proposer, conformément à la législation en vigueur, toutes mesures relatives :
29
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Elle est une composante du conseil national des assurances et exerce le contrôle de l’Etat sur
l’activité des assurances. Elle a pour but de protéger les intérêts des assurés en veillant à la
régularité des opérations et de promouvoir et développer le marché national des assurances.
Elle est créée au niveau du ministère des finances et est rattachée à la direction des assurances
selon le décret exécutif n°07-138 du 19 Mai 2007 de l’ordonnance n°95-07 relative aux
assurances (J.O.n°33 du 20 mai 2007) fixant les missions, l’organisation et le fonctionnement
de la centrale des risques, elle collecte et centralise les informations relatives aux contrats
d’assurance souscrits auprès des sociétés d’assurance. En effet, toutes les compagnies sont
tenues de déclarer tous les contrats engagés et la centrale des risques les informe de tous cas de
pluralité d’assurance de même risque et de même personne.
Il est chargé de supporter en cas d’insolvabilité des sociétés d’assurances, toutes ou parties des
dettes envers les assurés et les bénéficiaires des contrats d’assurance. Le financement de ce fond
est assuré par une cotisation annuelle des sociétés d’assurance.
Pour toute entreprise l’objectif principale est de créer de la richesse, ainsi les notions de
solvabilité et de rentabilité sont fondamentales, elles permettent d’avoir une idée sur les
capacités ou les performances de l’entreprise et de cette logique les compagnies d’assurance ne
font pas exception. Ainsi, dans cette section nous allons discuter de notions générales des deux
concepts.
30
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
La performance dans son approche théorique intègre de notions diverses dont les plus
importantes sont : la croissance de l’activité, la solvabilité, la rentabilité, la productivité,
l’efficacité et l’efficience. La performance puise ses origines du latin : « performare » et en
anglais au 15ième siècle et signifiant accomplissement d’une manière convenable. 10
Pour être compétitive, toute entreprise doit être performante, c'est-à-dire meilleure que
ses concurrents tant dans sa stratégie que dans son organisation, ce qui est responsable peut ou
doit agir sur les paramètres de la performance et doit rendre des comptes sur sa performance et
sur l’utilisation des moyens mis en son autorité.
a. Efficacité 12
Est le rapport entre le résultat atteint par un système et les objectifs visés. De ce fait plus les
résultats seront proches des objectifs vises plus le système sera efficace. On s’exprimera donc
le degré d’efficacité pour caractériser les performances d’un système »
D’une manière plus brève nous pouvons résumer l’efficacité dans la formule suivante :
10
MURHULA BASHWIRA Prince, Analyse de la performance financière d’une unité de production et son
impact sur la pérennité des établissements AMUR Mugote de 2009-2013 », Mémoire, UOB, 2013-2014
11
G. CHARREAUX, Le point sur la mesure de performance des entreprises, Paris, Ed. Economica, 1998, p7
12
BOISLANDELLE, H. M. « gestion des ressources humaine dans la PME ». Edition. Paris : économica, 1998,
P.139.
31
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
b. Efficience
On dit qu’un procédé est plus efficient qu’un autre s’il exigé moins de moyens que ce dernier.
L’efficience est ainsi le rapport inverse de la productivité moyenne apparente. Si cette dernière,
en tant que rapport entre la valeur ajoutée et le volume du facteur utilisé, indique la production
par unité de facteur, l’efficience indique le Volume de facteur nécessaire pour obtenir une unité
du produit, ce qui correspond au rapport (volume du facteur / volume de la production) la
solution efficience est celle qui utilise le moins de moyens, ou tout simplement la moins
couteuse.
c. Economie
Par l’économie, on entend les conditions dans lesquelles on acquiert des ressources humaines
et matérielles. Pour qu’une opération soit économique, l’acquisition des ressources doit être
faite d’une qualité acceptable et au coût le plus bas possible.
On peut ajouter que la performance oblige à une vision globale interdépendante de tous les
paramètres internes et externes, quantitatifs et qualitatifs, techniques et humains, physiques et
financiers de la gestion. Le gestionnaire doit donc rechercher la performance globale, qui
intègre plusieurs niveaux d’évaluation :
- Pour la finance, C’est la rentabilité qui peut être définie de plusieurs manières.
d. La pertinence
C’est qui met en relation les objectifs ou les moyens avec les contraintes de l’environnement.
La pertinence permet d’évaluer la performance dans le domaine stratégique, c’est-à-dire
l’avantage concurrentiel à partir d’une appréciation entre l’adéquation des éléments de l’offre
(création de valeur) et les attentes du marché. 13
13
MARION, Alain., et al. Diagnostic de la performance d’entreprise. Concepts et méthode, dunod, 2012, P48.
32
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Lorsque la performance repose sur une appréciation des processus mis en œuvre (c’est-à- dire
les différents modes d’obtention du résultat, Baird) 14son évaluation requiert d’intégrer dans
l’analyse les conditions d’obtention du résultat.
Toutes les définitions de la rentabilité ont une certaine similarité par le fait que la rentabilité
mesure l’aptitude d’une opération économique à produire. Cependant, la rentabilité a un sens
proche de celui du rendement, encore que ce dernier terme puisse aussi avoir une signification
moins directement monétaire, étant alors équivalent de productivité. Par exemple la
productivité du travail est calculé à partir du ratio : quantité produite/ quantité du travail15.
La rentabilité est la capacité d’un capital placé à générer les revenus C’est une notion financière.
L’utilité et la nécessité du calcul de rentabilité proviennent de l’existence d’une économie de
marché (une économie dans laquelle le marché joue un rôle important)
L'étude de la rentabilité ne peut bien sûr être menée qu'à condition de disposer de
données sur le capital et sa rémunération.
14
BAIRD, Johon willey. «Managing performance », 1986. P.46.
15
www.africmemoire.com part.3-chap-i-revue-de-la-littérature consulté à 16H58 le 20/10/2020
33
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
La rentabilité des capitaux investis est une des variables importantes du comportement des
entreprises, et un des critères essentiels d'action des institutions financières.
En effet, la rentabilité est l’une des principales sources de production du capital. Un bon
secteur assuranciel est constitué d’une compagnie d’assurance rentable et dotées de fonds
propres en quantité adéquates. La rentabilité d’une société d’assurance est révélatrice de sa
position concurrentielle sur les marchés assuranciels et de la qualité de sa gestion. L’existence
de la rentabilité est nécessaire à toute institution financière. D’abord, elle est la garantie du
maintien de la solidité de la structure financière qui doit résulter d’une progression des fonds
propres proportionnelle à celle des sinistres. Elle permet de mesure la performance de
l’entreprise à l'aide des indicateurs, L'objectif de ces indicateurs est d'apprécier l'efficacité et
l'efficience de l'entreprise dans l'utilisation de ses ressources en lien avec la nature de ses
activités et de ses objectifs économiques.
•soit pour estimer la rentabilité des nouvelles affaires produites dans l’année ;
16
Analyse prospective des résultats d’une compagnie d’assurance,www.cours-assurance.org consulté le
21/10/2020 P.8
34
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Le TRI représente le taux d’actualisation qui annule la valeur des flux investis et dégagés par
le produit ou l’activité. Ce calcul est fait en tenant compte des contraintes liées aux règles de
solvabilité et intègre donc les flux nécessaires pour couvrir les exigences de capital minimum
que l’actionnaire doit affecter à l’activité.
•à l’ensemble des marges techniques, administratives et financières prévues sur la durée de vie
des contrats ;
•au capital minimum nécessaire que doit immobiliser l’actionnaire pour pouvoir exercer son
activité (marge de solvabilité) ;
Le calcul du TRI peut être rapproché de celui de la VAN (Valeur Actuelle Nette ou Net Present
Value). La VAN est la valeur actualisée des flux au coût du capital (risk discount rate). Le coût
du capital correspond au rendement attendu par l’actionnaire. Il est égal au taux sans risque
(rendement d’obligation d’État) plus une prime de risque fixée par l’actionnaire.
TRI et VAN sont donc des concepts liés car le TRI correspond au taux du capital pour lequel
la VAN est nulle.
Alors, il faut savoir que le TRI est principalement utilisé pour calculer la rentabilité dégagée
par les affaires nouvelles ou dans le cadre des projets, la VAN est plutôt tournée vers
l’évaluation du portefeuille dans son ensemble.
Le calcul de l’Embedded value est en général réalisé par des actuaires ou fait l’objet
d’externalisation auprès de cabinets spécialisés. En effet, la détermination de l’Embedded
value, en particulier dans ses évolutions actuelles (european Embedded value) implique des
techniques de modélisation complexes (techniques stochastiques). La collaboration avec les
services de contrôle de gestion est nécessaire puisque le calcul de l’Embedded value nécessite
l’exploitation de données relatives aux frais généraux issues de la comptabilité analytique. Il
s’agit d’ailleurs de paramètres particulièrement sensibles.
L’Embedded value est égale à la somme de l’actif net réévalué de la société plus la valeur
actualisée du portefeuille (value in force).
Embedded value (EV)=Actif net réévalué (ANR) + Valeur du portefeuille (value in force).
L’actif net corrigé représente la part des actifs de la société étant réputés appartenir aux
actionnaires. Il est égal aux fonds propres comptables après retraitements. Les corrections
portent notamment sur la prise en compte des plus ou moins-values sur les actifs.
La valeur du portefeuille correspond à la valeur actuelle des résultats futurs probables issus des
contrats en portefeuille compte tenu du coût d’immobilisation des fonds propres (ce qui
correspond donc à la NPV).
36
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Embedded value
Valeur de la
Valeur du
société (appraisal
portefeuille (VIF)
value)
Valeur des
affaires futures
(goodwill)
Le calcul de l’Embedded value et de la valeur de l’entreprise est réalisé en général une fois par
an. Il s’accompagne :
•d’une analyse de la variation de l’Embedded value depuis le dernier calcul qui permettra de
comprendre la variation de la valeur de l’entreprise ;
37
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Mode de calcul RF :
17COHEN. Elie, « Analyse financière », Édition ÉCONOMICA, 5ème édition, Paris, 2004, p, 84
18GINGLINGER : « Gestion financière de l’entreprise », Édition Dalloz, Paris. P. 37.
38
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Mode de calcul de RC
La dévaluation de la monnaie
19
hm2finances.orgla-rentabilite-lindicateur-de-performance-par-excellence consulté à 17H56 le 21/10/2020
39
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
La conjoncture économique
L’intervention de l’Etat
La baisse du revenu.
La politique de rémunération
La motivation
La prise en compte de la rentabilité d’une activité est indispensable, l’absence se traduit par
des dépenses supérieures aux recettes. Certaines activités non rentables en elles-mêmes peuvent
être indispensables à la réalisation d’une opération très rentable. Tel est le cas des services
d’entretien ou de sécurité dans les entreprises. Inversement une rentabilité positive ne suffit pas
toujours à justifier la poursuite d’une activité ou d’apprécier les performances économiques de
l’entreprise
L'analyse de la solvabilité est désormais clairement et fortement inscrite parmi les dispositions
juridiques incombant aux professionnels, établissement de crédit prêteurs ou intermédiaires.
Elle repose à la fois sur les revenus et les charges du candidat à l'emprunt, mais également sur
tout autre élément d'analyse financière et économique, tel que, par exemple, la présence et la
20
<<www.joelpro-educ.com>>la notion de rentabilité cours tle ses consulté à 17H38 le 25/10/2020
40
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
La solvabilité est la capacité pour un assureur à respecter les engagements de long terme qu’il
prend auprès de ses clients. Elle dépend de l’importance de ces engagements (les garanties et
protections offertes aux assurés) et des ressources dont dispose la société d’assurance pour y
faire face, notamment sous la forme des fonds propres et des actifs qu’elle détient (actions,
obligations, etc.).
L’insolvabilité est le principal risque financier auquel sont confrontées les sociétés
d’assurances. Selon l’article 2 et 3 de décret exécutif n° 13-115 de 28/03/2013 relatif à la marge
de solvabilité des sociétés d’assurance « La solvabilité des sociétés d’assurance et/ou de
réassurance en Algérie est matérialisée par l’existence d’un supplément aux provisions
techniques, appelé « marge de solvabilité ». Ce supplément ou marge de solvabilité est constitué
par :
21
Ccr.dz, LA SOLVABILITÉ DES SOCIÉTÉS D’ASSURANCE : FINALITÉS & RÈGLES LE CAS
ALGÉRIEN consulté à 18H42 le 25/10/2020
22
Conseil national des assurances, les réglementions de la marge de solvabilité,cna.dz consulté à 19H16 le
25/10/2020
41
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Pour les sociétés d’assurance vie : on distingue les branches à développement long (vie-décès,
capitalisation) et celles à développement court :
20% des primes émises et/ou acceptées, nettes de taxes et d’annulations. (Article 3 de décret
exécutif n° 13-115 relatif à la marge de solvabilité des sociétés d’assurance).
42
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Unité : millions DA
43
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
44
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Le diagnostic financier vise à porter un jugement, émettre une opinion sur les performances
économiques et financières de l’entreprise. Ces performances peuvent s’apprécier par rapport
aux critères suivants :
_ La profitabilité : C’est la capacité de l’entreprise à dégager des bénéfices ;
_ La rentabilité : C’est le rapport entre résultats obtenus et capitaux investis, on peut prendre
différents résultats et différents actifs économiques.
Toutefois, le diagnostic de la santé financière des sociétés d’assurance reste un travail périlleux
et vaste car il nécessite souvent de travailler à partir d’indicateurs de performances extra-
financiers, les normes comptables actuelles ne permettant pas de totalement appréhender les
risques pris par les assureurs.
Plusieurs outils comptables permettent donc à l’entreprise de faire état de sa situation financière.
Il a pour rôle de :
Détecter les problèmes qui empêchent une évolution adéquate de l’activité de
l’entreprise
Prendre des décisions correctives tant au niveau de la gestion à court terme que
des plans à moyen terme
45
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Le diagnostic peut avoir pour objectif d’évaluer les performances de l’entreprise et déceler des
dysfonctionnements afin de mettre à disposition un plan d’action permettant d’améliorer les
performances financières de l’entreprise.
Lorsque l’objectif est l’amélioration des performances de l’entreprise, il peut concerner
indépendamment chacune des différentes fonctions de l’entreprise, c’est-à- dire financière et
administrative, commerciale, marketing, technique, industrielle, logistique et humaine. Il s’agit
généralement d’un diagnostic interne à l’entreprise qui a ses forces et ses faiblesses.
Le diagnostic consiste à maitriser la chaine de valeurs et d’identifier les sources de gaspillages
afin de permettre une amélioration générale de l’entreprise.
Gérer le portefeuille d’activité de l’entreprise
Le diagnostic peut également avoir pour principal objectif d’aider la direction à prendre des
décisions relatives à la gestion du portefeuille d’activité de l’entreprise.
Dans ce cas, le diagnostic devra analyser, à partir des historiques des ventes et des prévisions
par produit, l’évolution de la demande pour chaque domaine d’activité stratégique (DAS) de
l’entreprise afin de conseiller l’entreprise sur l’arrêt ou le renforcement de certains DAS au
profit d’autres DAS dont la demande est plus forte.
Aussi, la rentabilité économique des différents DAS et la situation du produit dans sa courbe
de vie sont prises en compte afin d’établir un diagnostic de gestion du portefeuille d’activité sur
le court, le moyen et le long terme. Il s’agit alors d’un diagnostic stratégique incluant une
analyse externe.
A partir des analyses internes de l’entreprise, c’est-à-dire l’étude de ses forces et faiblesses mais
également les opportunités et menaces de l’environnement de cette dernière, le diagnostic
stratégique permettra d’établir des axes d’orientations qui peuvent être de plusieurs natures,
dont principalement :
- un développement d’activités nouvelles pour l’entreprise ;
- l’arrêt de certaines activités au profit d’autres plus rentables ou demandées ;
- un renforcement de certaines de ses activités ;
- une extension de son marché cible (géographique, type de marché, etc.)
3.3 Les étapes du diagnostic financier23
Les documents financiers et non financiers ainsi collectés vont ensuite être analysés selon
plusieurs méthodes complémentaires, chacun apportant un éclairage différent sur un aspect de
la situation de l’entreprise, en particulier sur sa performance et sur sa solidité.
En résumé, la démarche du diagnostic est la suivante :
23
Laurence Le Gallo, Analyse financière ,DUT GEA, 2ème année option PMO, 2005-2006,p.5
47
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
3.3.1 Le bilan :
L'origine latine du mot bilan (bis signifie deux et l ans signifie plateau) indique qu'il s'agit d'un
tableau se composant de deux parties absolument équilibrées. Les comptes sont disposés de
haut en bas selon un certain ordre : au passif, depuis le capital aux dettes à court terme,
l'exigibilité est de plus en plus grande ; à l'actif, d'une manière parallèle les biens et valeurs sont
ordonnés selon une liquidité ou une disponibilité croissante.24
Le bilan décrit le patrimoine de l’entreprise à une date donnée. Ainsi, contrairement au compte
de résultat, on parle du bilan « au 31/12/N » et non pas « de l’année N ». 25 Il présente séparément
:
La partie droite s'appelle passif du bilan et représente tout ce que doit l'entreprise.
La partie gauche s'appelle l'actif du bilan et représente tout ce que l'entreprise possède et tout
ce qu'on lui doit.
On remarque que la classe trois habituellement réservée aux stocks est occupée d'une manière
originale par des comptes de provisions techniques.
Il faut aussi insister sur la règle de séparation des patrimoines qui impose une distinction entre
le patrimoine de l'entreprise et celui de ses propriétaires.
A sa création, l'entreprise a donc un patrimoine nul et sa première opération consiste à
emprunter de l'argent auprès de ses propriétaires pour constituer son capital.
- le passif indique les ressources de l'entreprise et l'origine des capitaux mis à sa disposition ;
- l'actif représente les emplois qui ont été fait de ces ressources. 26
24
N0BILE, D : Le contrôle de gestion dans une entreprise d'assurances et de réassurances, éd. L'Argus, Paris
1979, p.80
25
Laurence Le Gallo<<Introduction à la gestion comptable>>,2 année, 2007-2008 M711, p.4
26
Contrôle de gestion appliqué à l'assurance www.cours-assurance.org consulté à 18H27 le 30/10/2020
48
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
50
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Il représente essentiellement l’ensemble des investissements, ainsi que d’autres actifs dont la
durée est supérieure à 1 an. Il est constitué :
▪ Des immobilisations financières, qui sont constitués par des créances et des titres détenus a
priori dans un souci de long terme ou dans le cadre d’une stratégie de développement de
l’entreprise.27Nous distinguons :
Ecart d’acquisition :
Il s’agit essentiellement de la valeur des fonds de commerce acquis (goodwill) et des logiciels
acquis ou crées par l’entreprise.
Placements
27
HUBERT de la Bruslerie, « Analyse financière :( information financière, évaluation, diagnostic) », édition
DUNOD, 4 ème édition, Paris, 2010, p 56
28
FRIHA Naima, L’étude de la rentabilité d’une compagnie d’assurance : cas de la SAA (Direction
Générale).,mémoire,UMMTO,2017-2018 . p.54
51
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
b. Actif courant AC
Il représente les actifs qui ont une durée probablement inferieur a 1 an. Il est constitué :
Ce poste reflète la créance que l’entreprise possède sur les réassureurs au titre de leurs parts
dans les provisions techniques. La ventilation est symétrique à celle des provisions techniques
au passif.
Des actifs corporels d’exploitation c'est-à-dire tous les biens acquis nécessaires à
l’exploitation (meubles, matériels informatiques, …) à l’exclusion des immeubles qui doivent
être classés en placement. Ces actifs sont présentés nets d’amortissement
Le passif reflète l’ensemble des dettes de l’entreprise. On parlera aussi de « ressources » dans
la mesure où elles permettent de financer les emplois que sont les actifs. En assurance, le passif
est essentiellement constitué des provisions techniques (engagements). 30
a. Capitaux propres CP
29
Contrôle de gestion appliqué à l'assurance www.cours-assurance.org consulté à 20H30 le 30/10/2020
30
TOSETTI, Alain., BEHAR, Thomas., Michel, FROMENTEAU et al : « ASSURANCE Comptabilité
Réglementation Actuariat », Édition ÉCONOMICA, Paris 2000, p 24
52
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Les fonds propres comprennent le capital social (pour les sociétés anonymes) ou le
fonds d’établissement (pour les sociétés d’assurances mutuelles). Ils comprennent également
les réserves de tout type y compris la réserve de capitalisation. Enfin les capitaux propres
incluent le résultat de l’exercice, qu’il s’agisse d’un bénéfice ou d’une perte (le montant sera
alors négatif).
b. Passif non courant PNC
En plus des postes communs : (fond propres, réserves…) ; les compagnies d’assurances
disposent des postes importants repérés ci-dessous :
▪ Le poste des provisions réglementées : Dont le but est de palier une éventuelle
insuffisance des provisions techniques ainsi que le risque de fluctuation des taux.
▪ Les dépôts en réassurance : Sont des valeurs déposées par les cessionnaires et les
rétrocessionnaires en représentation de leurs engagements techniques à défaut de non-
paiement de leur part des sinistres qui leur reviennent. Ces montants représentent des
dépôts sur les REC et SAP à leur charge ; viennent en diminution de leurs provisions
techniques. La constitution de ces comptes (fonds) génère le paiement d’une charge
financière appelé intérêt sur dépôt par la cédante.
▪ Autres dettes non courantes : constitués généralement de différentes provisions dont :
provisions pour risques et charges.
c. Passif courant PC
Ce poste comporte :
Les dettes liées à l’exploitation, c'est-à-dire issues d’opérations d’assurance de
coassurance ou de réassurance ;
Les dettes financières : emprunt obligataire et dettes envers les établissements de crédit
;
Enfin, les « autres dettes » comprennent :
Les autres dettes financières : titres de créance négociables émis par l’entreprise et
autres emprunts, dépôts et cautionnement reçus.
Les autres dettes : dettes sur le personnel, l’état, les organismes de sécurité sociale et
collectives publiques, créanciers divers…
53
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
La notion de provision est un terme comptable qui répond au principe de prudence. C’est le
passif réel des assureurs c'est-à-dire l’ensemble de leurs obligations vis-à-vis des assurés et des
bénéficiaires des contrats d’assurance (REC+ SAP) ; il est l’un des postes les plus importants
des compagnies d’assurances, il représente plus que la moitié du passif. Dans le but de s’assurer
que les entreprises d’assurance soient en mesure de faire face aux engagements pris envers leurs
assurés/adhérents/participants, le législateur impose la constitution de provisions techniques. 31
Il est le résumé de l'activité de l'entreprise pendant douze (12) mois, permettant d'expliquer la
formation du résultat de l'exercice en récapitulant les revenus (produits), source
d'enrichissement et les coûts (charges), source d'appauvrissement et donnant également la
possibilité aux tiers d'apprécier la rentabilité de l'entreprise de manière générale.
Fraction des primes qui correspond à la durée courue pour un risque à la clôture de l'exercice
considéré par rapport à la durée totale de la garantie. La portion des primes non acquises est
portée en provision de primes ; elle est incluse dans des provisions techniques.
31
GODRIX, Bastien :« Prévisions d’activité de mutuelles santé sous les réglementations Solvabilité I et II »
Mémoire présenté devant l’Institut de Science Financière et d’Assurances pour l’obtention du diplôme
d’Actuaire de l’Université de Lyon le 9 janvier 2012. Page, 13.
32
TRAINAR, P., THOUROT, P : « Gestion de l’entreprise d’assurance », édition DUNOD, 2 éd, paris, 2017, p
.241
54
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Pourcentage des primes reversé par le réassureur en traité quote-part ou facultative à l'assureur
à titre de participation aux frais d'acquisition et de gestion des affaires qui lui sont cédées.
Il est un indicateur clé de la rentabilité de l'activité d'un opérateur économique. Il permet, en effet,
d'apprécier la performance économique d'une entreprise, sans tenir compte d'événements
exceptionnels ou des modalités de financement choisis par la société.
Il permet de faire ressortir tous les produits et charges financières d’une entreprise.
55
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Il est obtenu en ajoutant au résultat technique opérationnel les opérations financières réalisées.
Il permet de mesurer l'influence de votre politique financière sur votre résultat.
Les produits et charges résultant de l’activité ordinaire qui sont d’une taille, d’une nature ou
d’une incidence telles qu’ils nécessitent d’être mis en évidence pour expliquer les performances
de l’entité pour la période sont présentés sous des rubriques spécifiques du compte de résultat.
Résultat net des résultats ordinaires = total des produits ordinaires - total des charges
ordinaires.
Ce résultat est un indicateur qui se calcule par la différence entre les produits et les charges
considérés comme anormaux et peu courant. Il montre l'impact des événements exceptionnels
sur le résultat net comptable ou résultat de l'exercice.
Il est égal à la déférence entre le total des produits et le total des charges de l’exercice. Il
correspond à un bénéfice (ou profit) en cas d’excédent des produits sur les charges et à une
perte dans le cas contraire.
56
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) sont des indicateurs de gestion établis à partir des
données du compte de résultat. Ils permettent de comprendre la formation du résultat et
d’apprécier la performance de l’activité de l’entreprise. Le compte de résultat présente une
synthèse de l’activité en classant les produits et les charges de l’entreprise dans trois catégories
distinctes : les opérations d’exploitation, les opérations financières et les opérations
exceptionnelles.33
- De décrire la répartition de la richesse créée par l’entreprise entre les salariés et les organismes
sociaux, les apporteurs des capitaux et l’entreprise elle-même ;
33
www.tifawt.com/comptabilite les soldes intermediaires de gestion sig consulté à 22H03 Le 1/11/2020
La capacité d'autofinancement est l'aptitude d'une entreprise à dégager des liquidités provenant
de ses ressources internes en vue de financer ses besoins d'exploitation et de développement.
La capacité d'autofinancement (CAF) correspond à la différence entre les produits encaissables
et les charges décaissables. En règle générale, la CAF permet de payer les dividendes,
rembourser les crédits et financer les investissements. Elle se calcule soit à partir de l'excédent
brut d'exploitation (EBE), soit à partir du résultat net comptable.35
La CAF peut être calculée par la méthode soustractive ou par la méthode additive.
A. La méthode soustractive
A partir de cette méthode, la CAF représente la différence entre les produits et les charges
monétaires. Elle peut s’explique par La formation de la CAF à partir de l’excédent brut
d’exploitation (EBE) qui s’obtient par la différence entre les produits encaissables et les charges
décaissables de l’activité d’exploitation.
B. La méthode addictive
La CAF peut être calculé à partir du résultat net auquel on ajoute les charges calculées (dotations
aux amortissements et provisions) et on déduit les produits calculés (des reprises sur provisions
et amortissements). Autrement dit, on intègre les éléments (produits et charges) qui ne sont pas
considérés par la méthode soustractive.
3.3.4.2 Autofinancement
L’autofinancement représente le reste de la CAF après avoir distribué les dividendes aux
actionnaires. L’autofinancement est un flux de fonds qui représente le surplus monétaire
potentiel dégagée par l’entreprise au cours de l’exercice.
35
droit-finances.commentcamarche.com<< capacité d’autofinancement>>, consulté à 00H28 le 12/11/2020
59
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
L'effet de levier désigne l'amplification des gains et des pertes potentielles, par exemple grâce
à l'endettement ou à l'utilisation d'instruments dérivés comme les options d'achat ou de vente.
Si la rentabilité économique est plus grand que la rentabilité financière, l’effet de levier et
positif.
Si la rentabilité des fonds investis devient inférieure au cout des capitaux empruntés, l’impact
sur le rendement des fonds propres sera d’autant plus fort que l’endettement sera important,
l’effet de levier et négatif.
Résultat net RN
Capitaux propres
Actif
économique CP
Répartition
AE Résultat économique
L’actif économique représente l’ensemble des fond investis par l’entreprise dans ses activités,
et permet de dégager le résultat économique. Ce dernier est réparti entre les deux apporteurs de
fond : l’entreprise verse les intérêts aux prêteurs et le résultat net revient aux propriétaires des
capitaux propres. Par définition, le résultat net est égal au résultat économique après paiement
des intérêts. Ces intérêts correspondent au coût de l’endettement financier net (puisque la
trésorerie est déduite de la dette financière) et s’entend après impôt.
Une première interrogation que suggère l’analyse de l’effet de levier est de savoir si elle est
applicable en cas d’endettement financier négatif, c’est-à-dire au cas où les placements
financiers sont supérieurs aux dettes. Le taux d’intérêt à prendre en considération est alors le
taux moyen des placements financiers effectués par l’entreprise. La rentabilité financière nette
pour les actionnaires est la moyenne pondérée des rentabilités de l’actif économique investi et
des placements nets.37
37
Huber de la BRUSLERIE, <<Analyse financière>>,4eédition, dunod, paris,2010, P.221
61
Chapitre I : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour les
sociétés d’assurance
Conclusion
Afin de clore ce premier chapitre, nous avons consacré la première section à l’étude générale
et théorique des compagnies d’assurance. A partir de laquelle, nous pouvons dire que la notion
d’assurance a connu plusieurs formes avant devenir commerciale c’est à dire une société
d’assurance. Une compagnie d’assurance permet de protéger, d’atténuer, ou encore de soulager
les besoins des personnes contre les risques auxquels elles sont confrontées. Son importance
aujourd’hui va au-delà de la couverture des risques parce qu’elle crée de la richesse ainsi
contribuer fortement à l’économie.
Dans un second temps, nous avons évoqué les bases fondamentales de la rentabilité et de la
solvabilité. A partir des différentes définitions, les typologies, les objectifs, méthodes et
importances, nous pouvons constater de ce fait, que l’analyse de ces concepts permettent à
l’entreprise d’assurance la garantie de sa pérennité, mais également d’ajuster sa politique de
gestion.
62
CHAPITRE 2
Analyse financière comme outil d’étude de
la solvabilité et de la rentabilité d’une
compagnie d’assurance.
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Introduction
Comme dans toute activité humaine, la logique impose d’analyser d’abord la situation
avant d’agir. Dans l’entreprise, « cet état des lieux » constitue le diagnostic. Il peut être global
ou modulaire pour se focaliser sur une dimension particulière. Il peut être stratégique et vise les
objectifs et les choix stratégiques de l’entreprise au regard de son marché et de la concurrence. Il
peut aussi être opérationnel et vise l’organisation générale, ou enfin il peut être mené au plan
financier.1
En tant qu’outil de la gestion financière, l’analyse financière est fondée sur une vision purement
technique basée sur l’analyse et l’interprétation des résultats portant sur la lecture des documents
comptables et financiers. Elle fournit toutes les informations nécessaires pour préserver
l’équilibre financier de l’entreprise tant à long qu’à court terme et prendre les décisions qui
influencent les valeurs de l’actif et du passif, les résultats et la valeur de l’entreprise.
Les termes de gestion Actif Passif (GAP) ont été choisis pour traduire l’expression anglaise Asset
Liability Management (ALM). Les premières notions de gestion actif-passif remontent aux
années 1930. Suite aux difficultés de grandes institutions financières au cours de la grande
dépression, les gouvernements ont mis en place une surveillance et une réglementation du secteur
de l’épargne et les concepts financiers comme l’immunisation et la duration se sont
développées. 2
Dans le secteur de l’assurance, ceci a fait prendre conscience des risques de placements (actif) et
des risques de souscription (passif). Depuis, les assureurs ont compris l’intérêt de la gestion actif-
passif. Dans cette section, nous allons parler de la raison et de la mise en place de la gestion
actif-passif. 3
63
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
1.1. Définition de l’analyse financière
Selon COHEN Elie : « L’analyse financière constitue un ensemble des concepts, des méthodes
et d’instruments qui permettent de connaitre la situation financière de l’entreprise, aux risques
qui l’affectent, aux niveaux et à la qualité de ses performances ». 4
La gestion actif-passif est devenue ces dernières années une fonction incontournable de
l’évaluation des risques d’une compagnie d’assurance. La démarche actif-passif continue
aujourd’hui à reposer sur deux piliers :
4COHEN.E, Analyse financière et développement financier, édition EDICEF, Paris, 1997, page 4
5 MARION, Alain. Analyse financière concepts et méthodes. 4 emeedition. Paris: Dunod, 2007, P.01.
64
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
D’autres parts, avec un certain décalage, l’évolution de la réglementation qui
contraint les sociétés d’assurance à transmettre à la commission de contrôle des
assurances des éléments de reporting en matière de gestion actif-passif
La gestion actif-passif est en charge de la gestion des risques de transformation (ou risques
financiers), qui comprennent les risques de taux, de liquidité et de change. Au-delà de
L’aspect technique de la gestion, la cellule de gestion actif-passif est la structure qui veille à la
Cohérence du développement du bilan de l’établissement.
J-M ERRERA. Et C. JIMENEZ6, la considèrent comme « une démarche qui a pour but, sur le
court terme, de protéger les marges face à des fluctuations de taux d’intérêt et de taux de
change, et d’optimiser les résultats sous des contraintes externes (règles prudentielles,
concurrentielles) ou internes (limites de risques) et, sur le long terme, de protéger la valeur
économique de la banque ; le tout devant être fait de manière prévisionnelle »
La gestion Actif Passif consiste essentiellement à permettre à l’assurance de faire face à ses
engagements contractuels et commerciaux vis-à-vis de ses actionnaires.
Pour cela, le gestionnaire Actif Passif doit être en mesure :
-d’immuniser le bilan contre les différents risques de marché en mettant en place une politique
de couverture et de financement adaptée.
-de facturer un taux client en cohérence avec le coût des ressources et le taux de rentabilité
attendu par l'établissement
-de responsabiliser les fonctions financières et commerciales sur les objectifs de rentabilité
qu’elles maîtrisent directement en organisant l’établissement autour de GAP.
Ses objectifs sont donc :
-D’assurer l'équilibre de la trésorerie à la date courante
-De déterminer la politique de financement future en fonction du degré d'aversion au risque.
-De se prémunir contre une éventuelle réduction des marges ou de la valeur de l'établissement
en fonction de l'évolution des facteurs de risque.
6
ERRERA J-M. et JIMENEZ C.(1999), Pilotage bancaire et contrôle interne, édition ESKA, Paris, p. 95
65
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
1.3.3 Les principaux risques
Pour honorer ses engagements en toutes circonstances, la société d’assurance doit être en mesure
de se prémunir contre les risques suivants :
Ces risques sont fortement dépendants. Pour se couvrir contre leur réalisation, il est nécessaire
d’avoir une vision d’ensemble et de ne pas traiter séparément le passif et l’actif.
Les risques techniques relèvent de l’activité même de l’assureur. Les provisions de primes et de
sinistres sont portées au passif du bilan. Une quelconque insuffisance de ces réserves due à une
erreur de calcul de primes ou à une mauvaise évaluation des sinistres en suspens peut mettre la
société en difficulté.
Dans ses conditions, l’assureur aura du mal à faire face à ses engagements techniques. Les
principaux risques techniques concernent :
Les autres risques inhérents à l’assurance l’assureur peut également être confronté à un
sinistre exceptionnel, mal évaluer les risques restant à payer ou voir la croissance des frais
généraux dépasser celles de ses chargements.
66
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
1.3.3.2 Les risques de comportement 8
-de la démographie ;
En fonction du niveau des marchés financiers et des taux d’intérêt, la survenance de rachat dans
le portefeuille peut assainir ou au contraire affaiblir le bilan et plus généralement la richesse de
la société.
Ces rachats peuvent provoquer la réalisation du risque de liquidité. C’est le risque pour une
compagnie de ne pas disposer dans le futur de la trésorerie nécessaire pour faire face à ses
engagements (termes, rachats anticipés, décès).
La société d’assurance se trouvera alors dans l’obligation l’emprunter ou de vendre des actifs
dans des conditions inconnues aujourd’hui. Ces ventes pourraient avoir des conséquences très
négatives sur les comptes de la société ou sur sa capacité à honorer ses engagements.
67
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Les risques de placement concernent principalement les obligations (les risques de taux) ainsi
que les actions et les immeubles (les risques de marché).
a. Le risque de taux
Lors de baisse des taux, les flux sont investis ou encore réinvestis à un taux inférieur à
l’initial, ce qui peut avoir un impact sur le taux de rendement financier qui sera insuffisant
pour honorer les engagements de taux.
En cas de hausse des taux d’intérêt, les compagnies peuvent être amenées à réaliser des
moins-values. Si la réserve de capitalisation est insuffisante, elles peuvent se trouver face
à des insuffisantes de rendement pour revaloriser les contrats au même niveau que ceux
des compagnies récentes et limiter les comportements de rachat anticipé. 9
b. Le risque de baisse du marché des actions
Pour un assureur, la baisse du marché des actions conduit à la fois une insuffisance de
rendement financier (risque de devoir doter la provision pour dépréciation durable et la
provision pour risque d’exigibilité des engagements techniques) et le risque de devoir la
provision pour aléa financier et la provision globale de gestion.
La valeur d’une action est souvent considérée comme égale à la valeur actuelle de ses
dividendes futurs estimés actualisés à un taux qui prend en compte le taux de marché et
la prime du risque.
1.4 Les impacts des variations des taux
La valeur de marché des actifs et la valeur actuelle au taux du marché des engagements sont
sensibles au taux d’intérêt. Dans la plupart des cas, l’actif réévalué et le passif en valeur actuelle
varient différemment en fonction des fluctuations de taux.
Donc la gestion actif-passif, en particulier, doit conduire à une appréciation des risques de taux
sur l’actif et le passif de manière à mener une gestion de l’actif (modification de l’allocation de
l’actif) ou du passif (politique commerciale), pour pouvoir conserver la capacité de l’entreprise
à respecter ses engagements.
68
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Le bilan comptable est construit, en particulier, sur la notion de continuité d’exploitation qui
vise à lisser les résultats dans les résultats dans les comptes, indépendamment du niveau des taux
d’intérêt.
La baisse des taux sur le compte de résultat n’a pas d’effet immédiat jusqu'à ce que les
rendements soient insuffisants pour faire face à l’augmentation de taux.
Une diminution de la marge financière peut être observe par l’assureur et une incapacité pour
l’assureur de faire face à ses engagements de revalorisation à un taux minimum garanti, sont le
début de l’effet de la baisse des taux sur le compte de résultat, d’où l’apparition de pertes.
Malgré un effet de la baisse des taux sur la valeur actuelle probable des engagements et des actifs,
il y’a un traitement dissymétrique de l’actif et du passif dans le calcul de la marge de solvabilité
en cas de baisse des taux qui donne l’illusion d’une richesse apparente :
Il y’a perte de valeurs des obligations en cas de hausse de taux, ce qui peut conduire à une
diminution de la couverture de la marge de solvabilité.
Lorsqu’il y’a une augmentation importante des taux, durable et mal gérée, les taux servis par la
société peuvent devenir sensiblement inférieurs à ceux du marché obligataire ou de la
concurrence et entraîner de nombreux rachats anticipés alors que les titres obligataires sont pour
la plupart en moins-value latente.
Le bilan économique d’une société d’assurance peut être ébranle lors d’une variation de taux,
elle a un impact immédiat puisque la valeur de marché des actifs et la valeur actuelle des
engagements au taux du marché sont instantanément modifiées par cette variation de taux.
69
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Il peut y avoir une appréciation des impacts financiers réels en comparant l’évolution en cas de
variation des taux de la valeur du marché du portefeuille avec la valeur actuelle des flux générés
par le passif.
En fonction des actifs détenus en couverture des engagements, le niveau de risque en cas de
fluctuation des taux d’intérêt (à la hausse ou à la baisse) sera plus ou moins important.
La baisse des taux conduit à une augmentation de la valeur de marché de l’actif et de la valeur
actuelle des engagements au taux du marché.
Toutes fois, l’une peut augmenter plus vite que l’autre et ce en fonction des caractéristiques du
contrat d’une part, et des actifs d’autre part, d’où la déformation de l’écart actif-passif en valeur
actuelle probable.
En cas de hausse des taux, une diminution de la valeur du marché de l’actif et de la valeur
actuelle des engagements au taux de marché peut être observé.
La baisse de la valeur économique du passif restera limitée au-delà d’un certain taux si l’on prend
compte le coût maximal de l’exercice des options de rachat au gré de l’assuré, dans le cas de
contrats rachetables.
Le dispositif de contrôle interne des risques est transversal par rapport à l’ensemble des filières
de risque. Il s’appuie sur 3 niveaux :
11
TRAINAR, P., THOUROT, P: gestion de l’entreprise d’assurance, Dunod, Paris, 2017p. 315-323
70
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
• 2 e niveau : la validation des contrôles de premier niveau effectuée par des équipes dédiées ou
des opérationnels indépendants ; c’est le contrôle permanent ;
– reporting des risques : reporting instantané du risque vers les dirigeants de l’entreprise en
appliquant le principe de proportionnalité, suivi de son évolution et clôture du suivi ;
– atténuation des risques : suivi de la mise en œuvre des mesures d’atténuation du risque,
contrôle de leur efficacité.
Le principe de proportionnalité qui garantit l’efficience des outils de contrôles des risques,
l’indépendance des fonctions de contrôle et de reporting, la capacité de détection anticipée des
risques, la possibilité de déployer les contre-mesures rapidement et pour l’ensemble des
départements de l’entreprise concernés, la sensibilité de tous les collaborateurs au reporting des
incidents sont les fondements d’un dispositif de contrôle permanent efficace.
1.5.2 La modélisation
Le premier pilier de Solvabilité II, les normes de calcul de la valeur introduites par le CFO Forum
et les exigences de la gestion actif/passif ont accéléré l’utilisation d’outils de simulation par les
entreprises d’assurance. Ces nouvelles exigences ont été facilitées par la richesse de l’information
disponible dans les entreprises et par les capacités de calcul actuelles des systèmes
d’informations.
Le stress testing est l’un des outils les plus importants de la prise de décision. Il s’agit de mesurer
comment l’entreprise, son bilan, son compte de résultat, son activité résistent à telle situation
définie : crise interne, crise économique, crise politique, catastrophe naturelle ou technologique,
etc.
71
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
1.5.4 Le reporting
Les entreprises d’assurance, et notamment les groupes, sont confrontées à des exigences de
reporting différentes dans chacun des territoires où elles opèrent et mais également dans le pays
d’implantation du groupe.
Les transferts de risques permettent de piloter les risques et la solvabilité, au-delà des choix de
développement stratégiques. À titre d’exemple, une entreprise qui a pour objectif de faire évoluer
son profil de risque en diminuant son exposition aux risques de souscription dommages pour
prendre plus de risque de souscription de prévoyance utilisera des techniques de transfert de
risque. Un traité de réassurance élargi diminuera son exposition aux risques de dommages dans
tel ou tel marché.
La plus grande limite du dispositif de risque sera toujours le système d’information et la qualité
des données disponibles. La meilleure politique de risque, le meilleur concept d’appétence au
risque ou le meilleur modèle seront sans utilité sans une infrastructure informatique de qualité.
a. Les données
Les risques ont pour particularité d’utiliser l’ensemble des données de l’entreprise :
– les sources d’information nécessaire sont multiples : les systèmes de gestion des polices et
des sinistres, les outils de back-office financiers, les outils de sélection, les outils externes
pour les informations financières, et les sources digitales ;
– la collecte des données s’appuie sur des processus divers, manuels ou automatiques ;
– la préparation et la qualification des données répondent à des méthodologies transversales
mais reposent sur des processus hétérogènes ;
– les calculs comprennent les processus d’arrêté comptable, d’arrêté technique et d’arrêté
prudentiel ;
– l’archivage des données est effectué à un niveau de granularité et avec un historique qui
doit être suffisant pour permettre la tarification, le provisionnement et les calculs de solvabilité
;
– le reporting interne et réglementaire est la dernière étape consommatrice de données ;
Il se caractérise par la multiplicité des fréquences, des destinataires et des niveaux de
granularité.
72
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
b. L’infrastructure
Les entreprises d’assurance ont dû revoir leur système d’information pour répondre aux
nouvelles exigences de la gestion des risques et de la solvabilité. Les nouveaux outils sont à la
fois gourmands en données, en temps de calcul et en espace mémoire. Les calendriers des arrêtés
prudentiels, techniques et comptables sont souvent concurrents, imposant une forte saisonnalité
de la consommation informatique. Les outils s’appuient sur des informations internes et externes,
sur tous les systèmes d’information de l’ensemble des entités, sur des outils bureautiques, ou sur
des plates-formes partagées en imposant parfois des niveaux de granularité plus fins que pour les
autres besoins financiers de l’entreprise. Enfin, les exigences de contrôle et de traçabilité des
données, s’étendant des polices souscrites dans tels territoires jusqu’au calcul final de la
solvabilité d’un groupe, sont élevées et extrêmement coûteuses. L’ensemble des systèmes
d’information sont donc concernés par ces nouvelles contraintes : les outils de gestion des
polices, les systèmes de sinistres, les back offices financiers… L’architecture globale doit
s’adapter. Les différentes couches doivent garantir la cohérence du dispositif de gestion des
risques : à la couche stratégie (politique de risque, stratégie) répond la couche fonctionnelle (prise
de risque, reporting et pilotage). La couche applicative organise l’architecture globale des
multiples outils de calcul (modèle interne, outils de calcul des provisions, reporting sur les actifs,
etc.) et de contrôle des données. Elle-même s’appuie de manière cohérente sur les couches
techniques et l’infrastructure informatique de l’entreprise.
Les compagnies d’assurance, par la nature même de leur modèle d’affaires où les clients paient
les primes afférentes au contrat dès sa signature, accumulent des quantités substantielles de
liquidités. Ce cash doit être disponible à une date ultérieure, parfois connue, comme c’est le cas
en assurance-vie, lorsque l’échéance est fixée au contrat, mais souvent inconnue, pour payer les
sinistres (les prestations) aux clients. Dans l’intervalle de temps entre le paiement de la prime
d’assurance et l’indemnisation du sinistre, la liquidité (cash) est utilisée en investissement dans
des actifs.
Les actifs constitués par les assureurs sont de deux ordres :
les actifs qui représentent le surplus ou le capital de la compagnie d’assurance ;
les actifs qui résultent de la politique de provisionnement de la compagnie.
73
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Ces derniers sont utilisés pour payer les sinistres survenus (ou les prestations qui sont dues),
mais la compagnie devra utiliser ses fonds propres si les fonds constitués par les provisions
sont insuffisants.
Les catégories et les montants investis dans chaque catégorie d’actifs varient beaucoup en
fonction du modèle d’affaires (business model) de l’assureur, des contrats d’assurance adossés,
de la réglementation financière ou des spécificités de l’assureur. Les entreprises d’assurance-
vie accumulent traditionnellement les plus fortes quantités d’actifs investis, parce que l’assuré
verse à l’assureur des montants substantiels de liquidités pendant une longue période, avant que
l’épargne ne lui soit rendue, le plus souvent, avec un profit pour l’assuré. Les assureurs vie
investissent en priorité dans des actifs à moyen et long terme et à taux d’intérêt fixe. A
l’inverse, les assureurs de biens et responsabilité détiennent généralement un pourcentage plus
élevé de fonds propres (capital) et donc, un niveau plus élevé d’actifs adossés aux fonds
propres, tandis que leurs actifs sont détenus pendant une période plus courte. En conséquence,
leur bilan présente un plus faible montant d’actif total que les assureurs vie.
D’autres types de compagnies d’assurance enfin ont des caractéristiques et des besoins
spécifiques de stratégie d’investissement.
La construction du portefeuille d’investissement au mieux des politiques spécifiques
d’investissement, complexes et changeantes (fréquemment) de l’assureur est cruciale pour le
succès de la compagnie. De même, il est fondamental que cet investissement soit suffisamment
prudent pour permettre à l’assureur de faire face à ses obligations futures à l’égard des clients.
1.7 La duration
La duration peut servir de mesure de la durée de vie d’un actif à revenu fixe comme elle peut
être un indicateur de la sensibilité du prix d’un actif aux variations des taux d’intérêt et être, par
la même, un actif outil de mesure du risque de taux.
La duration est différente de la durée de vie moyenne. Cette dernière est obtenue par la
pondération des durées de vie par leurs valeurs futures.
𝐹𝑖
∑𝑁
𝑖=1 𝑡𝑖 (1+𝑟)𝑖
D=
𝑉0
74
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
- ti : la maturité de chaque flux.
Plus la durée de vie moyenne d’un actif financier est longue plus la valeur est sensible aux
variations de taux d’intérêt. En revanche, la mesure de sensibilité actuelle en utilisant de valeurs
de flux futurs paraît incohérente d’où l’introduction de concept de duration. D’après la formule :
Si les taux d’intérêt baissent, les prix des obligations à long terme augmentent d’une manière
plus importante que ceux des obligations à court terme et par conséquent, il est plus intéressant
d’avoir un portefeuille avec une duration longue. 13
En revanche, si les taux d’intérêt augmentent, les obligations à long terme vont subir une baisse
plus importante par rapport au prix des obligations à court terme. Par conséquent, le gestionnaire
de trésorerie doit opter pour une duration petite afin de diminuer l’effet de la hausse des taux sur
la valeur de son portefeuille.
Le rôle du gestionnaire ALM est de s’assurer d’une bonne adéquation des flux issus du
portefeuille d’actifs (tombée de coupons, remboursements, dividendes) avec les flux issus du
portefeuille des assurés (échéances, rachats, décès, rentes, rentes incapacité-invalidité, paiement
de sinistres en non vie).
La plupart des flux ne sont pas déterministes, il est nécessaire de faire des hypothèses pour étudier
les projections des flux (taux de rachats, taux de croissance des dividendes…). Une fois ces
hypothèses fixées, les flux peuvent être projetés et comparés.
Des stress scénarii de liquidité restent un outil important malgré le développement des techniques
de projections stochastiques car celle-ci tiennent modélisent rarement les risques de liquidité.
75
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
1.9 Le ratio de financement
Le ratio de financement est défini comme le rapport de l’actif en valeur de marché et de la valeur
actuelle des engagements de l’assureur au taux du marché. Le ratio de financement doit être
supérieur à 100%.
Dans une perspective ALM, il est intéressant de mesurer la sensibilité du ratio aux différents
facteurs de risques, et notamment aux niveaux des taux.
76
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
des actifs représentatifs du « surplus » ou fonds propres (qui comprennent le capital économique
de l’entreprise et qui appartient in fine aux actionnaires). 16
Le processus ALM commence par l’analyse des besoins futurs de liquidités. Dans sa forme la
plus simple, la compagnie calcule le montant de liquidités qui doit être versé chaque année.
Dans les cas de paiements futurs incertains, on utilise des modèles pour définir le scénario
central.
Des raffinements ultérieurs construisent des stress-tests où des circonstances Particulièrement
négatives (pessimistes) sont simulées pour vérifier la capacité d’une entreprise d’assurance à
survivre à des périodes de tensions sur les marchés financiers ou de difficultés de l’activité
d’assurance.
Les Autorités de contrôle donnent une importance toute particulière aux résultats des stress-tests.
1.11 L’organisation de la fonction actif-passif
Cette démarche permet d’anticiper l’évolution des risques qui pourront affectés le bilan et le
comptes de résultat de la société, tout en utilisant différents indicateurs pour renforcer les
informations comptables.
1.11.1 La mise en œuvre de l’analyse actif-passif
Une vision prospective et dynamique des engagements et des actifs peut être appréhendée par la
réalisation d’échéanciers de flux d’actifs et de passifs (prestations réglées par l’assureur) basées
sur des hypothèses de comportement des clients.
Le premier consiste en une analyse des gaps de trésorerie, qui est complété par un contrôle
élémentaire portant sur le niveau des durations de l’actif et du passif (calculées au même taux).
L’élaboration des hypothèses de projection des flux est la partie la plus délicate. Elle nécessite
une bonne connaissance :
Des contrats (clause de participation aux bénéfices, possibilité de prorogation…) ;
Du comportement des clients (arbitrage, rachat, prorogation…) ;
De l’attitude du réseau.
Le deuxième examen porte sur le bilan comptable simplifié et doit conduire à la réalisation d’un
bilan réévalué simplifié. Seule la constitution de ce bilan réévalué simplifié mais équilibré permet
de justifier la comparaison entre la valeur du marché des actifs et la valeur actuelle des passifs.
La troisième étape consiste à réévaluer l’actif en valeur de marché et le passif en valeur actuelle
afin de calculer, d’une part, le surplus et, le ratio de financement. L’étude des variations du
77
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
ratio de financement comme fonction de certaines variables permet d’appréhender les risques et
donc d’avoir une véritable politique de pilotage consistant à :
Utiliser les instruments de la gestion actif-passif pour limiter ces risques tant au niveau
de l’actif qu’au niveau du passif ;
Accepter délibérément les risques encourus pour des raisons tactiques.
1.11.2 Les instruments de la gestion actif-passif
Dans le modèle dynamique ou stochastique, la question financière n’est plus limitée au choix de
la durée des investissements obligataires, mais de créer une tactique financière. Il est dans ce cas
essentiel d’au moins traiter la répartition par classes d’actifs (obligations, actions, immobiliers,
monétaires) et la durée des investissements obligataires. Ces éléments représentatifs de la
stratégie de l’assureur sont désignés sous l’appellation de politique d’allocations d’actifs, ou
d’allocation stratégique des actifs ou stratégie de diversification du portefeuille. L’allocation
stratégique d’actifs débute par la composition initiale des actifs, et l’analyse des différents
scénarii permet de conduire à des décisions d’investissement ou de désinvestissement selon les
risques détectés.
Comme le dit l’adage, il ne faut pas mettre tous ces œufs dans le même panier. Il s’agit d’une
approche d’investissement dite optimale dans le sens où elle permet d’accroître le rendement du
portefeuille tout en diminuant le risque. Dans l'allocation d'actifs, on distingue deux étapes qui
précèdent le choix des supports :
17 Konan Eugène KOUADIO Commissaire Contrôleur en Chef<< LA GESTION ACTIF PASSIF DANS UNE SOCIETE
D’ASSURANCE>>,dakar,2016,P109
18 Op,cit.P110
78
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Les stratégies de limitation ou de réduction des risques sont alors déterminées ainsi que les
restrictions apportées à la gestion du portefeuille. Souvent, ces dernières le sont avec les gérants
de portefeuille qui achètent et vendent des titres individuels pour le compte du gestionnaire des
investissements. Enfin, les gérants de portefeuille construisent (c’est-à-dire, achètent les titres
désignés) le portefeuille d’investissements.
C’est le domaine des gestionnaires de portefeuilles. En fonction du degré de liberté qui leur a été
consenti, ils déterminent les allocations d’actifs à court terme, comparent le portefeuille existant
avec l’allocation optimale des actifs, produisent avec leurs équipes des analyses techniques ou
fondamentales du marché et recherchent les contraintes nouvelles qui pourraient affecter le
portefeuille. Ils prennent les décisions d’acheter et de vendre les titres, s’ils disposent d’un
mandat actif ou suivent un indice prédéfini si le mandat est passif.
1.11.2.2 Instruments financiers dérivés
Dans un objectif de protection de performance, les assureurs font parfois recours aux
instruments financiers dérivés.
Les compagnies cherchent à se protéger contre les risques de variation des taux ou contre une
baisse des marchés boursiers à l’aide des instruments dérivés, après avoir remarqué la grande
volatilité des taux de marché et des marchés d’actions.
La politique commerciale joue un rôle non négligeable dans la gestion actif-passif dans la
mesure où ce sont les passifs qui constituent la partie la plus lourde de la gestion actif-passif.
Les moyens de corriger ou d’influencer ces passifs sont nombreux. Nous pouvons cités entre
autres :
79
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Les compagnies peuvent profiter des années <<fastes>> pour constituer des provisions à
caractère prudentiel (provision pour dépréciation durable au titre du risque de signature,
provision pour participation aux excédents) en prévision d’années plus difficiles.
Le lissage des comptes qui exploite le principe de continuité d’exploitation est depuis
longtemps complété par diverses formes d’adossement actif-passif.
La gestion actif-passif gagne à s’appuyer sur un instrument d’analyse globale et à être pilotée
par un comité rassemblant les grandes directions de la compagnie.
Le comité de gestion de l'actif et du passif (CGAP) établit la politique sur les risques liés aux
taux d'intérêt, qui comporte des limites formelles à l'intérieur desquelles la Société doit demeurer.
Le CGAP fixe aussi les lignes directrices concernant la gestion des risques liés à l'exploitation et
surveille de près la performance.
Les entreprises d’assurance, tout comme les entreprises commerciales, dans l’exercice de leur
activité, doivent faire face à un ensemble de charges qui leur incombe. L’entrepreneur doit donc
prévoir, pour chacune des dépenses futures programmées, une somme nécessaire pour les
couvrir. L’activité d’assurance et ou de réassurance se caractérisé par :
En vue de garantir la sécurité des assurés, l’entreprise d’assurance doit constituer des réserves à
partir de tout ou partie des primes encaissées. Ces réserves, aussi appelées provisions techniques,
permettront à l’assureur de régler les sinistres, et constituent donc une dette envers les assurés.
Une tentative de diminution des provisions techniques, en attendant la survenance des sinistres,
mettrait en péril la continuité de la société et les intérêts des assurés. Pour cela, la capacité des
80
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
sociétés d’assurances à faire face à leurs engagements doit être contrôlée, et ce en se basant sur
des principes prudentiels. L’assureur doit prouver l’existence de ces provisions par des actifs
représentatifs, et ces dits actifs doivent être à la fois liquides, surs et rentables.
Les provisions techniques sont l’ensemble des provisions évaluées par les sociétés d’assurance
et ou de réassurance suffisantes pour le règlement intégral de leurs engagements techniques vis-
à-vis des assurés ou bénéficiaires de contrats ; elles sont en réalité l’épargne des assurés
constituée par l’assureur à partir des primes perçues d’eux. Le qualificatif technique permet de
faire la distinction avec les autres provisions telles que les provisions pour risques et charges et
les provisions pour dépréciation. Elles ne doivent cependant pas être assimilées à une réserve ou
épargne des actionnaires devant servir à leur bénéfice 21. Les assureurs doivent évaluer
correctement leurs dettes au sens le plus large. Le calcul des provisions techniques doit se faire
en fonction du type de l’assurance (assurance vie et assurance non vie) et doit présenter un
caractère suffisant 22.
On distingue :
Elles correspondent à la valeur actuelle des engagements de l’assureur envers les assurés en ce
qui concerne les rentes.
Il s’agit d’une provision constituée pour couvrir les charges de gestion futures des contrats qui
ne sont pas couvertes par ailleurs, des charges engendrées par des contrats en portefeuille dès
lors qu’elles ne sont pas couvertes par des revenus futurs.
GUY Simonet, Comptabilité des Entreprises d’Assurances, 3ème éd l’Argus, Paris 1990, p 129
21
22
https://www.mémoireonline.com, Evaluation des provisions techniques dans les entreprises d’assurances,
consulté le 13 nov.2020 à 11h29
81
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Elles sont constituées pour enregistrer les engagements des assureurs envers les bénéficiaires des
contrats lorsque les montants dus au titre des bénéfices n’ont pas encore été versés ou crédités au
compte de l’assuré.
Il s’agit des provisions pour enregistrer l’engagement de l’entreprise d’assurance envers les
assurés qui ont souscrit des contrats pour lesquels la garantie n’est pas exprimée en devise mais
en fonction d’un support (actions, placement collectif en valeurs mobilières, …).
La PSAP est la dette de l’assureur envers ses assurés pour les sinistres, rachats, arrivée à échéance
déclaré mais non encore décaissé ainsi que les sinistres survenus mais non encore déclarés.
f. Provision d’égalisation
C’est des montants réservés pour permettre d’égaliser les fluctuations des taux de sinistres pour
les années à venir dans le cadre des opérations d’assurance de groupe contre le risque décès.
Il s’agit de la provision destinée à constater, pour l’ensemble des contrats en cours, la part des
primes émises et des primes restantes à émettre se rapportant à la période comprise entre la date
d’inventaire et la date de la prochaine échéance de prime ou du terme du contrat.
La provision pour risque en cours est définie comme étant le montant à provisionner en
supplément des primes non acquises pour couvrir les risques à assumer, elle est destinée à faire
face à toutes les demandes d’indemnisation et à tous les frais (y compris les frais administratifs)
liés aux contrats d’assurance en cours excédant le montant des primes non acquises et des primes
exigibles relatives aux dits contrats. Elle consiste de ce fait à constater la part des primes émises
qui concerne d’autres exercices afin de respecter le principe de séparation des exercices.
82
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
La provision pour sinistre à payer correspond à une évaluation du montant qui sera versé
postérieurement à la clôture de l’exercice au titre d’évènements qui se sont réalisés
antérieurement à la clôture de l’exercice. Les provisions comportent trois types de sinistres
restant à payer :
Les sinistres dont l’évaluation est définitive, connue et pour lesquels il ne demeure que
le mouvement de trésorerie à générer,
Les sinistres pour lesquels l’évaluation n’est pas définitive et ayant fait l’objet ou non de
règlements partiels,
Les sinistres survenus antérieurement à la clôture mais dont la survenance n’a pas été
portée, à cette date, à la connaissance de l’assureur. Il s’agit des sinistres tardifs.
Il s’agit du produit à attendre des actions exercées par une entreprise d’assurance en vue
d’obtenir, par le responsable d’un préjudice, le remboursement d’une indemnité ou partie
d’indemnité de sinistres versée au titre d’un sinistre.
Il s’agit des montants destinés aux assurés ou aux bénéficiaires des contrats sous la forme de
participation aux bénéfices et de ristournes dans la mesure où ces derniers n’ont pas été crédités.
Cette provision fera l’objet d’utilisation au cours de ou des exercices ultérieurs.
Il s’agit de la valeur actuelle probable des montants qui seront versés sous forme de rentes ou
accessoires de rentes postérieurement à la clôture de l’exercice au titre d’évènements qui se sont
réalisés antérieurement à la clôture de l’exercice. Autrement dit, elle permet de couvrir des tierces
victimes d’accidents ayant une assurance de responsabilité civile ou d’accident de travail,
payables par tranches.
83
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
h. Dépôt espèces et dépôt de valeurs
Le montant des provisions techniques doit à tout instant être suffisant pour permettre à
l'entreprise d'honorer, dans la mesure de ce qui est raisonnablement prévisible, les engagements
résultant des contrats d'assurance.
Provisions mathématiques
A la clôture de chaque arrêté comptable, les entreprises doivent évaluer et comptabiliser les
provisions mathématiques d'assurance vie relatives aux contrats en portefeuille. Ces provisions
mathématiques d'assurance vie correspondent à la différence à la date d'inventaire entre les
valeurs actuelles des engagements respectivement pris par l'assureur et les assurés. La provision
mathématique d'assurance vie comprend la valeur actuarielle estimée des engagements de
l'entreprise d'assurance, y compris les participations aux bénéfices déjà allouées et déduction faite
de la valeur actuarielle des primes futures. La provision mathématique d'assurance vie doit être
calculée séparément pour chaque contrat individuel d'assurance vie. L'utilisation de méthodes
statistiques peut cependant être autorisée par l'autorité de tutelle pour les contrats groupe. Dans
ce cas, un résumé des principales hypothèses retenues doit être fourni dans les notes aux états
financiers. Le calcul des provisions mathématiques d'assurance vie doit être fait sur la base de la
prime d'inventaire, c'est-à-dire de la prime commerciale en excluant les chargements
d'acquisition des contrats. Les entreprises doivent évaluer et comptabiliser les frais d'acquisition
des contrats en vertu des principes énoncés dans la norme relative aux charges techniques. Le
montant des frais d'acquisition reportés doit être inscrit à l'actif du bilan. Les notes aux états
financiers doivent fournir la décomposition de ces frais d'acquisition inscrits à l'actif du bilan par
23
www.uar.dz, ordonnance n°95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances et ses textes d’application,
engagements réglementés, chapitre 3, section 1&2, p 97-100
84
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
type de contrat et génération de souscription. Le calcul des provisions mathématiques est fait
annuellement à la date d'inventaire sur la base d'une méthode actuarielle certifiée par un actuaire.
Les entreprises doivent constater en comptabilité une provision pour frais de gestion à
concurrence de l'ensemble des charges de gestion futures des contrats non couverts par des
chargements sur primes ou par des prélèvements sur produits financiers prévus par ceux-ci.
La provision constituée doit être suffisante pour faire face aux frais de gestion futurs dès lors que
ceux-ci ne sont pas couverts par ailleurs (prélèvement sur primes ou produits financiers). Les
charges de gestion future des contrats correspondent à la valeur actuelle probable de l'ensemble
des frais qui seront engagés après la date de clôture pour couvrir les charges de gestion des
contrats et le règlement des sinistres et des rachats. Les lois de sorties utilisées (rachats, sinistres,
arrivées à échéance) doivent être mises en œuvre en respect du principe de prudence. Les
chargements sur primes correspondent à la valeur actuelle probable de la part des primes, perçues
postérieurement à la date de clôture de l'exercice, qui est affectée à la gestion des contrats. A ce
titre, seuls les contrats à primes périodiques sont concernés. Les produits financiers
correspondent à la valeur actuelle des produits financiers qui seront utilisables dans le futur par
l'assureur pour couvrir les frais nécessaires pour la bonne fin des contrats. Les produits financiers
qui doivent être versés aux assurés ou aux bénéficiaires en vertu d'obligations réglementaires
et/ou de clauses contractuelles doivent être exclus du calcul.
La provision pour participation aux bénéfices et ristournes comprend les montants destinés aux
assurés ou aux bénéficiaires des contrats sous la forme de participations aux bénéfices et de
ristournes dans la mesure où ces derniers n'ont pas été crédités aux assurés ou ne sont pas inclus
dans un "fonds spécial". Le montant de la participation aux bénéfices est déterminé eu égard aux
obligations réglementaires et/ou contractuelles ou alors résulte d'une décision de gestion prise
par l'entreprise.
Les entreprises d'assurance doivent évaluer et comptabiliser, lors de chaque arrêté comptable,
leur engagement au titre des contrats en unité de compte en portefeuille. La provision des contrats
en unité de compte comprend les provisions techniques constituées pour couvrir les engagements
85
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
liés à des investissements dans le cadre de contrats d'assurance vie, dont la valeur ou le rendement
est déterminé en fonction de placements pour lesquels le preneur supporte le risque ou en fonction
d'un indice. Pour ces contrats, la garantie offerte est exprimée non en Dinars mais par référence
à un actif sous-jacent. La provision des contrats en unité de compte doit donc être évaluée sur la
base du nombre de part de cet ou ces actifs sous-jacents inscrits au compte de l'assuré et de la
valeur de marché, à la date d’arrêté, de ces actifs sous- jacents. Les provisions additionnelles qui
peuvent être constituées au titre des frais d'administration, de risques de mortalité ou d'autres
risques doivent être indiquées en provision d'assurance vie.
Lors de chaque arrêté de comptes, les entreprises doivent inscrire dans les provisions pour
sinistres à payer le montant correspondant aux sinistres déclarés mais non encore réglés aux
bénéficiaires des contrats. Ce montant doit être majoré des frais de règlement des sinistres. En
contrepartie, les provisions mathématiques d'assurance vie relatives aux contrats concernés
doivent être exclues des provisions mathématiques d'assurance vie. Les entreprises utilisent les
sous comptes nécessaires pour identifier les sinistres, les rachats et les arrérages à payer.
Provision d'égalisation
La provision pour égalisation comprend tous les montants provisionnés pour permettre d'égaliser
les fluctuations des taux de sinistres pour les années à venir ou de répondre à des dispositions
contractuelles.
Ils sont :
La provision pour primes non acquises est destinée à constater, pour l'ensemble des contrats en
cours, la part des primes émises et des primes restant à émettre se rapportant à la période comprise
entre la date d'inventaire et la date de la prochaine échéance de prime ou, à défaut, du terme du
contrat. Lors de chaque arrêté comptable, les entreprises doivent évaluer et comptabiliser
séparément pour chacune des catégories d'assurance les provisions pour primes non acquises
relatives aux contrats en cours. Ainsi, dans le cas où la garantie accordée porte sur plusieurs
exercices comptables, seule la part de la prime qui correspond à la période de garantie de
l'exercice en cours doit être intégrée dans les revenus de la période. Dans une première phase, le
86
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
calcul est réalisé sur la base des primes nettes de cessions ou rétrocessions puis dans une seconde
phase sur la base de la partie des primes cédées ou rétrocédées. La provision pour primes non
acquises relative aux cessions en réassurance ou rétrocessions ne doit en aucun cas être portée au
passif du bilan pour un montant inférieur à celui pour lequel la part du réassureur ou du
rétrocessionnaire dans la provision pour primes non acquises figure à l'actif. Cette provision est
calculée sur la base de la méthode du prorata temporis et porte sur la prime commerciale, c'est à
dire la prime de risque majorée des différents chargements. La variation d'un exercice sur l'autre
du poste des provisions pour primes non acquises est inscrite sur une ligne spécifique du compte
de résultat technique sous la ligne des primes émises. L'ensemble constitué par les primes émises
et la variation des primes non acquises constitue les primes acquises à l'exercice. La provision
pour primes non acquises doit être calculée séparément pour chaque contrat d'assurance.
Cependant, l'utilisation de méthodes statistiques (proportionnelles ou forfaitaires) peut être
retenue lorsqu'il y a lieu de supposer que ces méthodes donneront approximativement des
résultats similaires. Lorsque les traités de cession ou rétrocession en réassurance prévoient, en
cas de résiliation, l'abandon au cédant ou au rétrocédant de la portion de prime due en sus des
primes payées d'avance, la provision pour primes non acquises relatives à ces traités ne doit en
aucun cas être inférieure au montant calculé des provisions pour primes non acquises compte
tenu de ces abandons. Pour les branches d'assurance dans lesquelles la méthode du prorata
temporis se révèle inadaptée du fait du cycle du risque, il y a lieu de tenir compte de l'évolution
différente du risque dans le temps. Les entreprises doivent inscrire à l'actif du bilan, les frais
d'acquisition des contrats pour la fraction non imputable à l'exercice. La période d'imputation des
frais d'acquisition ne peut s'étendre au-delà de la date à laquelle le souscripteur peut exercer son
droit de résiliation. Lorsque les frais reportés sont des commissions payables à chaque échéance
de prime, cette période d'imputation ne peut courir au-delà de la prochaine échéance de prime.
Ainsi, les frais d'acquisition reportés sont évalués en appliquant au montant des primes non
acquises le coefficient de frais d'acquisition déterminé par le rapport des frais d'acquisition
enregistrés en comptabilité (ligne spécifique de l'état de résultat technique) aux primes émises.
Les entreprises doivent, lors de chaque arrêté comptable évaluer et comptabiliser si nécessaire
les provisions pour risques en cours relatives aux contrats en cours. Pour évaluer la provision
pour risques en cours, l'entreprise calcule, pour chacune des catégories d'assurance, le montant
total des charges de sinistres rattachées à l'exercice courant et à l'exercice précédent, et des frais
d'administration autres que ceux immédiatement engagés et frais d'acquisition imputables à
87
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
l'exercice courant et à l'exercice précédent ; elle rapporte ce total au montant des primes brutes
émises au cours de ces exercices corrigé de la variation sur la même période, des primes restant
à émettre, des primes à annuler et de la provision pour primes non acquises; si ce rapport est
supérieur à 100 %, l'écart constaté par rapport à 100 % est appliqué au montant des provisions
pour primes non acquises.
La provision pour sinistres à payer correspond au coût total estimé que représentera pour
l'entreprise d'assurance le paiement de tous les sinistres survenus jusqu'à la fin de l'exercice,
déclarés ou non, déduction faite des sommes déjà payées au titre de ces sinistres. La provision
qui doit être calculée par catégorie de risque brute de réassurance tient en compte les
considérations suivantes :
- Une provision est en principe constituée séparément pour chaque sinistre à concurrence du
montant prévisible des charges futures. Des méthodes statistiques autorisées peuvent être
utilisées dans la mesure où la provision constituée est suffisante compte tenu de la nature des
risques,
- Cette provision doit tenir compte également des sinistres survenus mais non déclarés à la date
de clôture du bilan. Pour le calcul de cette provision, il est tenu compte de l'expérience du passé
en ce qui concerne le nombre et le montant des sinistres déclarés après la clôture du bilan,
- Dans le calcul de la provision il est tenu compte des frais de gestion des sinistres (chargements
de gestion), quelle que soit leur origine. Ces frais doivent être évalués sur la base des frais réels
de gestion des sinistres à condition de justifier de la méthode adoptée dans les notes aux états
financiers. A défaut, les entreprises d'assurance et/ou de réassurance doivent utiliser des taux qui
ne peuvent être inférieurs à ceux prévus par la réglementation en vigueur.
Ces frais de gestion sont enregistrés en comptabilité séparément dans un sous - compte du compte
principal créé à cet effet.
Toute déduction ou tout escompte implicite issu d'un calcul d'actualisation des provisions pour
sinistres à payer est interdit(e).
Les états financiers doivent faire apparaître la provision pour sinistres à payer pour son montant
brut, les prévisions de recours à encaisser qui viennent en déduction des provisions pour sinistres
88
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
à payer et le montant net des provisions pour sinistres à payer. Les prévisions de recours à
encaisser doivent être évaluées de manière prudente.
Les sommes récupérables provenant de l'acquisition des droits des assurés vis-à-vis des tiers
(subrogation) ou de l'obtention de la propriété légale des biens assurés (sauvetage) sont inscrites
en prévision de recours à encaisser et sont estimées avec prudence. Ces montants sont mentionnés
dans les notes aux états financiers.
La provision d'égalisation et/ou d'équilibrage comprend tous les montants qui sont provisionnés
conformément aux dispositions légales et réglementaires permettant d'égaliser les fluctuations
des taux de sinistres pour les années à venir ou de couvrir des risques spéciaux notamment grêle,
assurance-crédit et assurance caution. Ces provisions sont évaluées conformément aux principes
définis dans le code des assurances et doivent être comptabilisées dans deux comptes qui
s'intitulent selon le cas : provision pour égalisation (grêle) ou provision pour équilibrage
(assurance-crédit et assurance caution).
Les entreprises doivent évaluer et comptabiliser, lors de chaque arrêté comptable, l'engagement
qui résulte des clauses contractuelles de participations aux bénéfices et de ristournes qui peuvent
exister pour chacune des catégories d'assurance. La provision pour participation aux bénéfices et
ristournes comprend les montants destinés aux assurés ou aux bénéficiaires des contrats sous la
forme de participations aux bénéfices et de ristournes dans la mesure où ces derniers n'ont pas
été crédités aux assurés.
Lorsque les indemnités au titre d'un sinistre seront servies sous forme d'annuités, les montants à
provisionner à cette fin doivent être calculés sur la base de méthodes actuarielles reconnues. La
provision mathématique de rente correspond à la valeur actuelle des engagements de l'entreprise
en ce qui concerne les rentes et accessoires de rentes mis à sa charge.
89
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Toutes ces provisions sont constituées au passif de l’entreprise, elles sont la garantie que les
assurés et bénéficiaires de contrats d’assurance soient pris correctement en charge dans la mesure
du possible.
Néanmoins, les actifs aussi peuvent faire l’objet d’une constitution de provision. Cette dernière,
appelée provision pour risque d’exigibilité(PRE) 24, a pour but de réduire les risques dus à la
diminution des valeurs de marchés et des actifs de l’entreprise. Elle est provisionnée en cas de
constatation d’une moins-value latente globale. A la date de clôture, il est procédé à l'évaluation
des placements selon leur valeur de marché. La valeur de marché est déterminée séparément pour
chaque catégorie de placements de même nature. La moins-value globale constatée par rapport
à la valeur comptable nette des placements doit faire l'objet d'une provision pour risque
d'exigibilité des engagements techniques comptabilisés dans les charges de l'exercice. Les plus-
values relevées par rapport à la valeur comptable nette ne sont pas enregistrées. Cette provision
est inscrite au passif du bilan dans les provisions techniques. Si la provision qui figure au bilan
de l'exercice précédent devient sans objet, il convient de la reprendre dans le résultat de l'exercice
en cours. Les modalités de calcul de la PRE sont résumées dans le schéma ci-dessous :
Oui non
Oui non
24
www.uar.dz, ordonnance n°95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances et ses textes d’application,
engagements réglementés, chapitre 2, section 1, article 8, p 96
90
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
2.3 Les exigences de la réglementation : tests de solvabilité
La solvabilité d’une compagnie d’assurance est une question que regardent de près les autorités
de tutelle en mettant en place des normes de plus en plus exigeantes, mais elle doit également
être surveillée de manière rapprochée par les entreprises elles-mêmes en mettant en place des
modèles internes qui vont au-delà de la réglementation. Ces tests (normes) réglementaires
permettent non seulement de mettre en avant l’existence permanente d’un actif réel supérieur au
passif réel, tel qu’imposé par la réglementation, mais également de confirmer la solvabilité de
l’assureur ou d’alarmer l’autorité de tutelle de son risque de défaillance pour que celle-ci
entreprenne des actions correctives à cet égard. Nous nous attèlerons principalement sur trois
tests réglementaires, qui sont :
a. Le test d’exigibilité
Il a pour but d’évaluer les contraintes de liquidité à un horizon de cinq ans en retenant des
hypothèses défavorables d’évolution de l’actif et une hausse de la sinistralité au passif. Si les
résultats à l’issu de ce test ne sont pas satisfaisant, la Commission de Contrôle des Assurances,
des Mutuelles et des Institutions de Prévoyance (CCAMIP) peut exiger un renforcement de
l’exigence de marge de solvabilité. Le test d’exigibilité consiste à déterminer le besoin de
liquidité sur cinq ans de la compagnie, après la prise en compte des encaissements et
décaissements prévisibles, et d’observer l’impact de cession d’actifs pour subvenir à ce besoin
dans des situations financières critiques.
En assurance non vie, les décaissements futurs correspondent aux prestations futures estimées à
partir de la PSAP comptable (aggravée de 20% en utilisant une hypothèse de cadence de
règlement dans une optique de run-off, c’est-à-dire en l’absence d’affaires nouvelles). Les
encaissements futurs correspondent quant à eux aux disponibilités, aux revenus financiers futurs
(coupon et remboursement des obligations des cinq prochaines années) et aux dépôts à court
terme.
Si le solde entre les encaissements et les décaissements est négatif, l’entreprise doit alors
envisager la vente d’une partie de ses actifs sous différentes hypothèses de conditions de marché.
Les textes réglementaires proposent de calculer ces valeurs dans l’hypothèse où le marché
financier est défavorable.
Le test d’exigibilité apparait donc comme une mesure de la capacité de l’assureur à faire face à
ses engagements dans des conditions qui lui sont défavorables à l’actif comme au passif. Il permet
91
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
notamment de déterminer si les actifs représentatifs des engagements d’assurance sont suffisants
même dans des conditions de marché particulièrement dégradées, et d’évaluer l’impact des
cessions de ces actifs.
Les entreprises d’assurance doivent disposer d’une richesse propre suffisante pour faire face à
des évolutions défavorables de l’actif ou du passif non prises en compte dans les provisions
constituées ou les évaluations comptables prudentes des actifs. La marge de solvabilité est une
contrainte réglementaire qui détermine le montant minimum des ressources exigées pour la
pratique des opérations d’assurance. Elle se définie comme le rapport minimum entre les fonds
propres et l’activité de l’entreprise. L’Etat Algérien, à travers l’article 2 (modifié par l’article 2
du décret exécutif 09/375 relatif aux fonctionnement des assurances), a rehaussé le capital social
exigé pour l’activité des assurances, passant de 200 millions de dinars à 1 milliard de dinars pour
les assurances de personnes et de 450 millions de dinars à 2 milliards de dinars pour les
assurances de dommages25. Cette augmentation a d’ailleurs poussé certaines compagnies à aller
en bourse, à l’exemple de « Alliance Assurance ».
Le minimum réglementaire de marge de solvabilité repose sur une méthode du ratio fixe, il est
égal au maximum entre : la marge calculée à partir des primes et la marge calculée à partir des
charges de sinistres sur les trois années antérieures. En somme, le minimum de marge que doit
disposer l’entreprise est une fonction croissante de son activité ou des sinistres passés (leurs
fréquences et leurs coûts moyens).
Cette marge de solvabilité doit être, pour les sociétés d’assurances dommages et/ou de
réassurance, au moins égale à 15% des provisions techniques (à tout moment de l’année, elle ne
25
www.cna.dz revue de l’assurance n°1- Juin 2012, consulté le 30 nov.2020
26 décret exécutif n°95-343 du 30 octobre 1995 relatif à la marge de solvabilité des sociétés d’assurances (J.O.n°65 du 31 octobre 1995) modifié par le décret exécutif n°13-115
du 28 mars 2013 (J.O.n°18 du 28 mars 2013), ordonnance n°95-07 du 25 janvier 1995 relative aux assurances modifiée et complétée, art.2 modifié par l’art.2.DEN°113-115
92
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
doit pas être inférieure à 20% des primes émises et/ou acceptées, nettes de taxes et
d’annulations) ; et pour les sociétés d’assurances de personnes, au moins égale :
-pour les autres branches, à 15% des provisions techniques ; à tout moment de l’année elle ne
doit pas être inférieure à 20% des primes émises et/ou acceptées, nettes de taxes et d’annulations.
Art.3 (modifié par l’article 3.DEN°113-115)
Lorsque la marge de solvabilité est inférieure au minimum requis, la société d’assurance et/ou de
réassurance est tenue, au plus tard dans un délai de six mois, au rétablissement de sa situation
soit par une augmentation de son capital social ou son fonds d’établissement, ou soit par un dépôt
d’une caution au trésor public. Le délai indiqué prend effet à compter de la date de notification
de l’insuffisance de la marge de solvabilité, par l’administration de contrôle, à la société
d’assurance et ou de réassurance concernée. Dans le cas de dépôt d’une caution, cette dernière
est libérée, après rétablissement de la situation, par décision de la commission de supervisions
des assurances. Article 4 (modifié par l’article 4.DEN°113_115)
Le fond de garantis des assurés (FGA), est institué en Algérie, en 2006 par l’art.32 de la loi n°06-
04 du 20 février 2006 pour renforcer la solvabilité des sociétés d’assurance. Il est alimenté par
une contribution des sociétés d’assurance et ou de réassurance à un taux fixé à 0,25% de la
production, ce taux pouvant fluctuer jusqu’à 1%.
c. L’état T3 Actif/Passif
L’état T3 est un reporting trimestriel dont le but est d’analyser l’impact de variations durables de
taux et de cours boursiers sur les équilibres actif-passif. L’entreprise d’assurance doit réévaluer
son actif et son passif sous différents scenarii de taux et de valeurs de marchés des actifs non
obligataires.
93
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
financière est celle pratiquée à l’aide des ratios. L’étude de la variation des ratios est un moyen
d’apprécier la situation et la gestion de l’entreprise, elle est attachée à l’analyse globale du risque.
Les ratios ne sont cependant que des indicateurs, sans interprétations, ils ne permettent pas
d’avoir d’avis clairs sur la situation de l’entreprise. Il conviendra de rechercher la cause de leurs
variations pour prendre les mesures nécessaires à l’amélioration de la situation.
Les ratios représentent des outils importants pour analyser les caractéristiques et la santé de
l’entreprise. Ils permettent :
Dans le but de s’auto-évaluer et mesurer leurs performances, les compagnies d’assurance utilisent
des indicateurs calculés sur la base de leurs activités, des charges techniques et financières, ainsi
que sur leurs résultats. Ces indicateurs sont dressés en fonction du type de l’assurance, c’est-à-
dire assurance non vie et assurance vie. Nous essayerons d’expliquer dans les lignes qui suivront,
les différents ratios en assurance non vie de façon brève et claire.
Ce sont tous les indicateurs en rapport direct avec l’activité même de l’assurance :
94
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Il reflète la croissance du chiffre d’affaire de l‘entreprise, le calcul sur la base des primes émises
reflète la croissance du quittanciez tandis que le calcul sur la base des primes acquises traduit la
croissance du chiffre d’affaire comptable. Il s’obtient par le rapport primes émises N/primes
émises N-1 et primes acquises N/primes acquises N-1. Dans la pratique, ces ratios peuvent être
très proches lorsque le taux du report des primes est faible. Ce taux doit être supérieur à 100%
(ou coefficient supérieur à 1) pour constater une croissance.
Il permet néanmoins de constater la croissance mais pas son origine, l’évolution pouvant être à
cause d’un effet volume ou d’un effet prix.
Ce ratio peut être également calculé au montant. Il s’agit d’un ratio interne à la société et traduit
le dynamisme des réseaux de distribution, aussi il permet de mesurer l’impact des opérations
commerciales. Un taux satisfaisant permet d’avoir une idée sur la rentabilité des actions entrepris
par l’entreprise. Il est cependant important d’être vigilant lors de l’analyse de ce ratio notamment
s’il est calculé sur l’ensemble de la société puisqu’il peut mélanger des contrats de natures
différentes, donc une analyse par branche est souvent nécessaire.
Le taux de résiliation
Il s’agit d’un indicateur très utilisé et qui ne peut etre calculé que sur la base des données internes
de l’entreprise et se calcule de la sorte : taux de résiliation=nombre de résiliation N/ portefeuille
1/1/N.
95
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Ce ratio mesure la croissance du portefeuille en nombre de contrats. Il s’explique d’une part par
le nombre d’affaires nouvelles souscrites et d’autre part par le nombre de résiliation enregistré.
Il se calcule de la sorte : nombre de contrats en portefeuille 31/12/N (nombre de contrats au
31/12/N-1+ affaires nouvelles N –résiliation N)/nombre de contrats en portefeuille 31/12/N-1.
Ils permettent d’apprécier le poids des charges dans le chiffre d’affaire d’un exercice, ces charges
sont reparties en charges techniques et charges financières.
Ratio de sinistralité
Il constitue le ratio le plus important dans une société d’assurance et reflète la charge des sinistres
rapportée aux primes. Ce ratio est plus apprécié quand son taux est faible, la limite de son
appréciation réside dans le fait que la charge de sinistres intègre les gains et les pertes dégagés
lors du règlement des sinistres antérieurs à l’exercice étudié. Si le règlement des sinistres
antérieurs est supérieur au montant des provisions constituées, la société est globalement en
situation de malus (perte), tandis que si le règlement des sinistres anciens est inférieur au montant
des provisions, la société est en situation de bonus (gain). Ce ratio permet, d’une manière
générale, de mesurer la solvabilité de l’entreprise vis-à-vis des assurés.
Les charges sinistres étant : sinistres payés+ provision pour sinistre à payer (+-) part des
réassureurs (+-) recours+ frais accessoires (honoraires des experts).
Il permet de mesurer le poids des frais, autres que les frais de gestion de sinistres, vis-à-vis du
chiffre d’affaire de l’exercice. A cet effet, on peut trouver les ratios des frais administratifs (frais
administratifs/primes acquises) et des frais de personnels (frais personnels/primes acquises).
96
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Il reflète la contribution des activités de placements au résultat et est calculé suivant cette
formule : résultat financier/actifs gérés (placés).
Ces deux derniers ratios offrent la possibilité d’apprécier la rentabilité des placements et des
investissements effectués.
Il se calcule comme suit : résultat technique N/ primes émises N. Il peut être calculé net de
réassurance ou brut de réassurance, et peut également être calculé branche par branche, ce qui
permet de comparer la rentabilité des branches entre elles et de voir celles qui contribuent le plus
à la construction du résultat technique global.
Pour arriver au résultat de l’exercice il faut ajouter le résultat non technique qui est composé de
la part du résultat financier non liée aux provisions techniques et de la charge d’impôt sur les
bénéfices. Sur la base du résultat net, on peut calculer le ratio suivant : résultat net N/primes
émises N.
97
Chapitre 02 : Analyse financière comme outil d’étude de la solvabilité et de la rentabilité
d’une compagnie d’assurance
Conclusion
Le secteur de l’assurance est un secteur caractérisé par la notion de risque. Les assureurs et
réassureurs en acceptant de couvrir les risques qui pèsent sur la personne assurée s’exposent à
divers risques également, notamment les risques de taux, les risques d’insolvabilité, de
placements, etc.
Une bonne politique de gestion est primordiale pour assurer la pérennité de l’entreprise sur un
marché hautement concurrentiel. L’un des meilleurs outils de pilotage reste l’analyse
financière, cette dernière permet à tout instant de vérifier la santé financière de l’entreprise et
pouvoir apporter des actions correctives en cas de détection d’un problème quelconque.
Toutefois, l’intérêt des assurés n’est pas à mettre en arrière-plan. Pour cela les compagnies
d’assurance sont dans l’obligation de constituer des provisions techniques pour tous les contrats
engagés et de respecter un certain nombre de prescriptions réglementaire.
98
CHAPITRE 3 :
Analyse de la rentabilité et de la solvabilité
au sein de la CRMA.
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Introduction
Après avoir traité notre problématique sur le plan théorique, nous allons dans ce dernier
chapitre essayer de la traiter sous un aspect empirique de façon à démontrer la différence ou la
ressemblance entre la théorie et la pratique et cela à travers l’analyse de données que nous allons
présenter.
Pour mieux enrichir et illustrer la partie théorique et aussi pour avoir des réponses aux
questions posées dans la problématique, nous avons effectué un stage pratique au sein de la
Caisse Régionale de Mutualité Agricole de Tizi-Ouzou.
Les résultats de nos recherches nous permettent de structurer ce cas pratique de la sorte :
présenter d’abord la CNMA d’une manière générale et la CRMA en particulier puis procéder à
l’analyse de leur solvabilité et leur rentabilité à travers les documents comptables mis à notre
disposition et le calcul de certains ratios.
100
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
101
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
même marché en qualité de prêteur, confirmant ainsi son rôle d’institution financière. En 2006,
l’activité banque a été attribuée au CAM détachée de la caisse de mutualité agricole initiale.
En outre, elle gère pour le compte des pouvoirs publics et dans le cadre du programme de
développement agricole et soutien à l’agriculture, la gestion financière des fonds d’état. Ainsi
la CNMA a pour missions de :
pratiquer les opérations d’assurance liées aux risques agricoles, automobiles, transport
et divers
encaisser les primes
régler les sinistres qui ne dépassent pas son pouvoir financier
adresser, chaque trimestre, à la direction générale de mutualité agricole un rapport des
réalisations budgétaires, en matière de production, sinistre, comptabilité relative aux
moyens généraux et personnel, le recouvrement des créances ainsi que les actions
publicitaires réalisées durant la période.
La mutualité agricole a pour but de :
préserver le patrimoine agricole et rural
Assurer un revenu minimum
Assurer la solvabilité de l’agriculteur /banque
Assurer la sécurité alimentaire
Pérenniser l’activité
Stabiliser l’économie du pays.
1.1.4 Organisation et organigramme de la CNMA
La CNMA est administrée par un conseil d’administration dont les membres sont élus parmi
les présidents des caisses régionales et gérée par un directeur général, nommé par décret
présidentiel sur proposition du ministre de l’agriculture et du développement rural.
Le conseil d’administration de la CNMA est constitué de 12 membres dont 9 membres sont
élus et 3 membres représentant le ministère de l’agriculture et du développement rural.
1.1.5 Les atouts de la société
la couverture maximale du patrimoine des assurés
la possibilité de règlement de sinistres à titre commerciale
un accompagnement et visite de risques
la garantie d’une meilleure prestation
Des produits adaptés aux besoins de la clientèle
1.1.6 Les assurances de la CNMA
102
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
La CNMA est agrée pour pratiquer les opérations d’assurance par l’intermédiaire de ses caisses
régionales et en faveur des personnes physiques et morales exerçant leurs activités dans les
secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’aquaculture et connexes.
Assurances des particuliers
Assurances des entreprises
Assurances des agriculteurs
1.1.7 Les Mesures de Prévention
Tempête : Installation, dans le mesure du possible, des brises vents, éviter les couloirs
des vents dominants.
Inondation : Réalisation des opérations de compactage du sol, prévoir un système de
drainage.
Sirocco : Maintenir une humidité constante par des irrigations fréquentes et répétées
durant la période des grandes chaleurs
Gel : Respecter les travaux culturaux, choisir des plants de qualité, maintien d’une
bonne humidité de la culture par des irrigations constantes, pas de travail de sol entre
les rangs en période gélives
Sécheresse : Respect de l’itinéraire technique édicté par l’institut technique des grandes
cultures (ITGC)
Incendie: confectionner des tourbières en bandes de 2 à 4 Mètres de largeur aux abords
des routes ou voie ferrée, soit en début de compagne, en laissant la bande labourée et
incultivée, soit en période de végétation par fauchage en vert des récoltes les quelles
seront utilisées comme source fourragère
Mortalité: les conditions normatives d’élevage, suivi sanitaire
1.1.8 Les branches d’assurance commercialisées
La CNMA, depuis sa création, ne cesse de répondre aux besoins des agriculteurs en produits
d’assurances adaptés à leurs besoins. Les produits commercialisés par la CNMA et ses caisses
régionales sont :
assurance végétale
assurance animale
assurance automobile
assurance de personne
assurance transport
assurance engineering
103
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
La CRMA de Tizi-Ouzou fut créée en 1968 et compte à nos jours 53 employés. Son parc est
doté de 3 véhicules. Elle était régie par les dispositions de la loi de 1901 portant sur les
associations non commerciales et à but lucratif.
En tant que filiale de la CNMA, elle a les mêmes missions et rôles que la société mère.
104
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Caisse régionale
Direction
Ouagenoune
Beni Douala
Secrétariat de
direction
Siège
Mekla
Assurances Division personnels Service fonds
Oudhias et moyens généraux d’états
Freha
Division Service
informatique ordonnancement
suivi
Isser
Division sinistre
Draa El Mizan
Division étude et
Tigzirt prospection
Draa Ben
Bureaux locaux
Khedda
Ouacif
Division
comptabilité et
Azazga finance
Nouvelle ville
Division
production
LNI
Azeffoune
Bouzeguene
105
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Le bilan et le compte de résultat sont les principaux documents comptables qu’une entreprise
met à la disposition de ses collaborateurs et futurs associés ou sociétaires notamment dans sa
quête de financement ; ils permettent d’avoir une vision globale sur la santé financière de la
société. Ces comptes sont établis conformément au système comptable financier.
Dans cette partie du travail, nous allons analyser et tenter d’interpréter au mieux les résultats
du bilan et du compte de résultat de la CRMA de Tizi-Ouzou, et, par la même occasion, faire
la lumière sur les différentes hypothèses émises.
Notre étude empirique portera sur deux années consécutives à savoir 2017 et 2018.
2.1 Le bilan
Le tableau cumulatif de l’actif du bilan des deux années considérées figurera dans les
annexes.
106
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
années Variation
Actif non courant 2017 2018 %
Immobilisations 2 877 329,92 2 875 360,69 -0,06
incorporelles
Immobilisations 32 910 412,58 40 583 641,17 23,31
corporelles
Immobilisations 26 700 000 26 700 000 0
financières
Total actif non courant 62 487 742,50 70 159 001,86 12,27
Source : tiré du bilan de la CRMA et reformulé par nous même
Ce tableau nous montre que l’actif non courant a connu une variation positive de 12,27% en
2018 par rapport à l’exercice antérieur grâce à une augmentation des immobilisations
corporelles qui est de 23,31%. On constate également une faible baisse des immobilisations
incorporelles de juste 0,06%, n’affectant quasiment pas l’intégralité de l’actif non courant.
Quant aux immobilisations financières, elles sont constantes.
On déduit que dans l’ensemble les investissements sont rentables, et la non variation du taux
des immobilisations financières peut s’expliquer par la vocation de la CRMA à ne pas réaliser
du profit et à ne pas effectuer des placements
107
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
L’actif courant
années variation
Actif courant 2017 2018 %
Provisions techniques 202 761 994,73 244 863 041,26 20,76
d’assurance
Créances et emploi assimilés 291 473 521,20 441 879 719,62 51,60
Disponibilités et assimilés 107 382 391,10 110 642 215,58 3,03
Total actif courant 601 617 907,03 797 384 976,46 32,54
Source : tiré du bilan de la CRMA et reformulé par nous même
L’actif courant a connu une augmentation de 32,54% en 2018 par rapport à l’année 2017 suite
à une augmentation dans toutes les classes qui le compose.
108
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Le total de l’actif
Années Variation
Total actif 2017 2018 %
Total actif non 62 487 742, 50 70 159 001,86 12,27
courant
Total actif courant 601 617 907,03 797 384 976,46 32,54
Total général actif 664 105 649,53 867 543 978,32 30,63
Source : dressé par nous à partir du bilan de la CRMA
De 2017 à 2018 l’actif général de la CRMA de Tizi-Ouzou a accru de 30,63% suite à une
augmentation de son actif courant et non courant.
Ci-dessous nous avons fait la représentation graphique de ce tableau (exprimée en valeur des
pourcentages).
a. Présentation du passif
109
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
TOTAL CAPITAUX PROPRES 236 926 473,22 303 571 477,74 28,13%
TOTAL PASSIF COURANT 411 953 082,10 550 049 980,49 33,52%
TOTAL GENERAL PASSIF 664 105 649,53 867 543 978,32 30,63%
110
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Capitaux propres
A partir des informations dans le tableau ci-dessous, nous constatons une augmentation
des capitaux propres de 28,13% en 2018 par rapport en 2017.
Cette augmentation peut s’explique par une hausse de 3,51% des apports constitués par les
sociétaires, de 26,45% du résultat de l’exercice avec une incorporation de 44,55% de report à
nouveau.
TOTAL CAPITAUX PROPRES 236 926 473,22 303 571 477,74 28,13%
111
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Passif courant
Les passifs courants sont composés des provisions techniques, assurés et intermédiaires
d’assurance, impôts dus ainsi que d’autres dettes.
Le passif courant a connu une augmentation de 33,52% en 2018 par rapport à 2017. Elle peut
s’explique par une hausse 21,88% des provisions constituées pour permettre le règlement des
engagements pris envers les assurés et les bénéficiaires, mais aussi par l’augmentation de
59,93% des impôts dus, de dettes d’exploitations de 69,78% et 56,91% des commissions dues
aux intermédiaires d’assurances. (Voir le tableau ci-dessous)
112
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Total capitaux propres 236 926 473,22 303 571 477,74 28,13%
Total passif courant 411 953 082,10 550 049 980,49 33,52%
TOTAL GENERAL PASSIF 664 105 649,53 867 543 978,32 30,63%
0,00
2017 2018
TOTAL CAPITAUX PROPRES TOTAL PASSIF NON COURANT TOTAL PASSIF COURANT
113
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Il comprend l’ensemble des charges et des produits de la société et a pour but d’établir la
somme des pertes et des profits réalisés à la fin d’un exercice.
Y figure dans le tableau qui suit, les comptes des années 2017 et 2018 (comme pour le bilan)
114
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
VIII - Résultat net des résultats ordinaires 55 262 914,34 69 880 483,46
Eléments extraordinaires (Produits à préciser)
IX - Résultat extraordinaire
X Résultat net de l'exercice 55 262 914,34 69 880 483,46
Source : Elaborer, à partir des données de la CRMA
Elle est obtenue en déduisant de la production de l’exercice considéré, les charges directes de
l’activité d’assurance, c’est-à-dire le règlement des sinistres. On entend par production :
primes acquises+/-commissions de réassurance+ subventions d’exploitation d’assurance.
D’après les comptes dont nous disposons, les commissions et les subventions s’élèvent à
0DA.
115
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Le tableau sus représenté nous montre que l’accroissement de la marge d’assurance nette n’est
pas proportionnel à celui des primes acquises parce que les prestations de l’exercice 2018 ont
elles aussi considérablement augmentées (augmentation de 30,07% par rapport à 2017).
C’est le résultant obtenu après incorporation des différents frais (de gestion, administratifs et
personnels) à la marge nette d’assurance.
De 2017 à 2018, il est passé de 62 338 843,12DA à 78 852 709,27DA soit une augmentation
de 26,49%. Cela peut s’expliquer par la baisse importante des dotations aux amortissements et
provisions malgré qu’il y’a eu une augmentation dans les charges de personnel.
Le résultat financier
L’activité financière à la CRMA est quasi inexistante, les résultats sur 2017 et 2018 sont
extrêmement faibles, surtout en 2017. Cela est dû au fait que les mutuelles ne font pas des
placements.
116
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Il reste sensiblement égal au résultat technique opérationnel parce que le résultat financier
influence très peu (à 0,04%).
Résultat net= résultat ordinaire avant impôt -impôts exigibles sur résultats ordinaires.
On constate d’après ce tableau que l’exercice 2018 a eu un résultat meilleur que celui de
2017, toutefois cette augmentation reste inférieure au taux d’accroissement du résultat
technique opérationnel à cause de l’absence de produits financiers.
117
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Interprétation :
D’après ce tableau ci-dessus, nous constatons que le taux de croissance des primes est
supérieur à 100%. Ce taux a connu une augmentation de 16% en 2018 par rapport à 2017.
Cette progression reflète la croissance du chiffre d’affaire en 2018.
Le taux de sinistralité
Tableau N°20 taux de sinistralité
Désignation 2017 2018
118
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Interprétation
A partir des données du tableau ci-dessus, nous pouvons remarque une différence de taux, car
le taux sinistralité à augmente de 1,11% en 2018 par rapport à 2017. Toutefois, nous
constatons que la CRMA dégage une solvabilité positive, car les prestations réalisées en 2018
représentent 29,68% des primes acquises.
Interprétation :
Le frais de personnel a connu une diminution de 0,95% en 2018 par rapport à 2017.
En 2018, le poids des frais de personnels représente 29,3% du chiffre d’affaire. Tandis que,
elle représentait 30,8% en 2017. (Voir tableau ci-dessus).
119
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Interprétation
Taux de solvabilité :
Tableau N°23 du taux de solvabilité
Désignation 2017 2018 %
Total des dettes (passif non 427 179 176,2 563 972 501,39 32,02%
courant+ passif courant)
Taux : ACTIFS/DETTES 155,46% 153,82% 0,98%
Interprétation
Ce qui signifie que, la CRMA est susceptible de rembourser l’intégralité de ses dettes grâce à
ses actifs. Donc la CRMA est solvable.
120
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Marges de solvabilité
Tableau N°24 marges de solvabilité
Désignation 2017 2018
Interprétation
Dans ce tableau ci-dessus, nous pouvons constater que la marge de solvabilité de la CRMA a
connu une progression de 27,38% en 2018 par rapport à 2017.
A cet effet, suivant la réglementation concernant la marge de solvabilité, cette marge est
supérieure à 15% des provisions techniques et 20% des primes acquises. Donc la CRMA est
la largement solvable, car elle peut faire face à ses engagements.
121
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Interprétation
Le taux de résultat technique a connu une légère augmentation de 1,03% en 2018 par rapport
à 2017. Ce qui signifie, en 2018 pour chaque 100DA de primes investis, le résultat technique
dégagé par la CRMA est de 29,69%. Tandis qu’en 2017, il a dégagé un résultat de 28,8%.
(Voir le tableau ci-dessus).
Interprétation :
Le taux de rentabilité financière mesure la rentabilité dégagée par rapport aux capitaux
rapportés. C’est-à-dire le rendement des investissements réalisé par les sociétaires de la
CRMA. Ce taux a connu une diminution de 0,98% en 2018 par rapport à 2017, et, ce malgré
une augmentation des capitaux propres en 2018. Toutefois, la CRMA, doit comparer ce taux
de 23,01% au taux d’intérêt sans risque offert par sa banque, pour évaluer sa politique
financière. (Voir le tableau ci-dessus).
122
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Interprétation
A partir du tableau ci-dessus, nous pouvons constater une augmentation de 1,08% en 2018 par
rapport à 2017 du taux de rentabilité commerciale. Elle peut s’explique par un excédent du
chiffres d’affaires en 2018. Donc en 2018, sur chaque vente réalisée, la CRMA a gagné
28,39%. Alors qu’en 2017, elle a dégagé un bénéfice de 26,09% sur chaque vente.
123
Chapitre3 : Analyse de la rentabilité et de la solvabilité au sein de la CRMA
Conclusion
Cette analyse a été possible, grâces aux bilans et aux comptes de résultats de deux années
successives 2017-2018 de la CRMA.
A l’aide des informations recueillis sur ses données, et, à partir des calculs effectués grâces
aux indicateurs de performances, nous pouvons en déduire que la CRMA au cours de ses deux
années a assuré une bonne performance financière.
124
CONCLUSION
GENERALE
Conclusion générale
Conclusion générale
Les compagnies d’assurance commerciales et les mutuelles d’assurance sont toutes des
institutions financières qui se doivent de gérer au mieux leur patrimoine de façon à être apte à
répondre à leurs engagements aussi bien envers leurs clients que leurs actionnaires et ou
sociétaires.
L’une des principales préoccupations d’une société d’assurance est d’être solvable car étant
l’essence même de son activité, apporter un soutien matériel et financier aux individus qui
seraient touchés par une calamité de la vie, soulager des risques de l’aléa. Pour pouvoir
assurer cette noble fonction, elles doivent réaliser des placements et des investissements pour
fructifier les produits perçus sur les assurés.
Les mutuelles, à l’image de la CRMA qui fut l’objet de notre cas pratique, sont des
institutions à but non lucratif, elles cherchent cependant la rentabilité et non à réaliser des
bénéfices sur leurs activités.
En effet, nous avons tenté de répondre à notre problématique qui est la suivante : une
compagnie d’assurance peut-elle être solvable sans pour autant être rentable ?
Dans le but de résoudre cette énigme, nous nous sommes penchés sur l’étude des états
financiers de la CRMA (bilan et compte de résultat des années 2017 et 2018) et le calcul de
certains ratios indicateurs de sa bonne santé financière.
125
Conclusion générale
A la lumière de tout ce qui précède, nous pouvons dire que nos hypothèses émises sont
vérifiées et que la CRMA est à la fois rentable et solvable.
Son ambition est de figurer parmi les plus fidèles accompagnateurs du monde rural.
Toutes fois, il serait judicieux de s’interroger sur le processus de contrôle mise en place par
l’Etat pour remédier en cas d’insolvabilité et de non rentabilité d’une compagnie d’assurance.
126
BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie
Ouvrages
_BAIRD, John Willey, « Managing performance », 1986
-BOISLANDELLE, H.M, « gestion des ressources humaines dans la PME », Édition Paris : Economie,
1998
_COHEN Elie, analyse financière et développement financier, édition Edicef, Paris, 1997
_ERRERA J.M et JIMENEZ C, pilotage bancaire et contrôle interne, édition ESKA, Paris, 1999
_G. CHARREAUX, le point sur la mesure de performance des entreprises, Paris, Ed. Economie, 1998
_LUKAN NK, cours de gestion des assurances, G1 GTA ULK, 06_07, inédit
_MARION Alain, analyse financière concepts et méthodes, 4e éd, Dunod, Paris, 2007
_Piemay Michel, Pierre Mathoulin et Arnaud Cohen, la gestion actif passif d’une compagnie
d’assurance ou d’un investisseur institutionnel, éd economica, 2002
_SUZAN, Pour comprendre les comptes des entreprises d’assurances, 3e édition l’Argus, Paris 1980
_TRAINAR Philippe, THOUROT Patrick, Gestion de l’entreprise d’assurance, édition Dunod, 2e éd,
Paris, 2017
_BENABDELHAK Lakhal, tester l’approche gestion actif passif au sein de la CNEP banque de la wilaya
de Béjaia, 2017
_GODRIX Bastien, Prévision d’activité de mutuelle santé sous les réglementations solvabilité I et II
_www.africmémoire.com, part-3-chap-i-revue-de-la-littérature
_hm2finances.orgla-rentabilité-l’indicateur-de-performance-par-excellence
_Ccr.dz, la solvabilité des sociétés d’assurance : finalités & règles, le cas algérien
_Lise HE, Méthodes de provisionnement et analyse de la solvabilité d’une entreprise d’assurance non
vie
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
Table des matières
Remerciements.
Dédicaces.
Liste d’abréviation.
Liste des tableaux.
Liste des figures.
Introduction générale ……………………………………………………………………………………………………01
Chapitre 01 : Généralités sur l’assurance, et concept de solvabilité et de rentabilité pour
les sociétés d’assurance……………..……………………………………………………….04
a. La coassurance …………………………………………………………………………….06
b. La réassurance……………………………………………………………………………...07
1.1.2. Le contrat d’assurance………………………………………………………………….07
e) La délivrance de l'agrément………………………………………………………………...24
f) Le contrôle…………………………………………………………………………………24
1.5.2 La modélisation…………………………………………………………………………71
1.5.3 Le stress test……………………………………………………………………………..71
1.5.4 Le reporting……………………………………………………………………………..71
a. Les données…………………………………………………………………………………72
b. L’infrastructure……………………………………………………………………………..72
1.7 La duration………………………………………………………………………………...74
f. Provision d’égalisation……………………………………………………………………...82
a. Le test d’exigibilité…………………………………………………………………………91
c. L’état T3 actif/passif………………………………………………………………………..94
Conclusion au chapitre02……………………………………………………………………..98
Pour y parvenir, nous avons d’abord cherché à connaitre les techniques et les
méthodes de gestion des assurances, les stratégies financières qui permettent l’atteinte des
objectifs visés, l’approche et la gestion des risques, les dispositions quant à la prise en charge
des sinistres.
Aussi, nous avons démontré qu’il existe un lien bilatéral et incontournable entre la
solvabilité et la rentabilité au sein d’une entreprise d’assurance.
Toutefois, avant de rentrer dans le vif de la thématique, nous avons présenté explicitement les
notions d’assurance, de rentabilité et de solvabilité.
summary
The object of our work was to analyze the solvency and profitability of an insurance
company and to highlight the theoretical information with the reality of the CRMA to detect
To achieve this, we first sought to know the techniques and methods of insurance
management, the financial strategies that allow the achievement of the targeted objectives, the
approach and management of risks, the arrangements for taking claims charge.
Also, we have shown that there is a bilateral and unavoidable link between solvency
However, before getting to the heart of the matter, we have explicitly presented the concepts