Chauvaud Lemar Cebath-Fr
Chauvaud Lemar Cebath-Fr
Chauvaud Lemar Cebath-Fr
Directeur de thèse :
Email : laurent.chauvaud@univ-brest.fr
Co-directeurs de thèse :
Email : jacques.Gralll@univ-brest.fr@univ-brest.fr
E mail : folivier@mnhn.fr
- Résumé du projet
Contexte scientifique:
BeBEST se focalise en premier lieu sur les espèces benthiques qui sont en général au stade
adulte peu mobiles, voir sessile, car les individus sont des sentinelles de la qualité de
l'environnement dans lequel ils se développent. En effet, les réponses écophysiologiques, et
par conséquent, la valeur adaptative (‘fitness’) et le maintien des populations qu'ils
représentent sont dépendantes de leur tolérance aux facteurs abiotiques et biotiques qui les
contraignent. De ce fait, les populations benthiques intègrent dans leur structure et leur
dynamique, les effets des changements temporels de leur biotope. La composante abiotique de
ces biotopes (i.e. les habitats benthiques) est modifiée non seulement par des facteurs naturels,
mais aussi par un nombre croissant d'activités humaines, directes (eutrophisation, dragage,
extraction de matière) ou indirecte (changements globaux et hydroclimatique).
L'eutrophisation est d'ailleurs une source de dysfonctionnement qui se généralise (Rachor
1990, Frid et al 1999, Birchenough et al 2006, Rees et al 2006, Foden et al 2009, Birchenough
et al 2010), mais elle dépend de plusieurs causes, et revêt plusieurs aspects (par ex : création
de zone hypoxique) qui sont difficilement généralisables. Ce n'est pas non plus la seule source
de dysfonctionnement, et les effets cumulés ou non des différentes sources sont parfois
difficiles à discerner. A cette composante abiotique s'ajoute la composante biotique,
représentée par les interactions inter et intra-spécifiques, qui contribuent à former un paysage
adaptatif se modifiant par les processus de sélection. Composantes abiotique et biotique sont
intimement liées, et les changements des premières se reflètent à court-terme sur les secondes.
Les recherches récentes en écologie marine ont mis en évidence le rôle majeur que pouvaient
tenir les organismes benthiques par leur capacité à orienter et à réguler les flux de matière en
milieu côtier (Cloern, 1982 ; Chauvaud et al., 2000 ; Grall et Chauvaud, 2002). Le benthos
joue un rôle clé à la fois en tant que régulateur mais aussi en tant que témoin des variations
environnementales et des impacts anthropiques. La progression des connaissances sur les
relations consommateurs / sources trophiques autorisée par le développement des outils
isotopiques a permis d’entrevoir l’animal consommateur comme un indicateur de
fonctionnement de l’écosystème. Fry en 1999, à travers un effort de conceptualisation
avancée valide définitivement l’approche qui consiste à utiliser les consommateurs primaires
dans les études d’écologie fonctionnelle des systèmes côtiers.
En effet, la dynamique physique et, d’une manière plus générale, l’ensemble des attributs des
écosystèmes, ont un impact majeur sur la structuration spatiale de ces influences, d’où la
nécessité d’aborder la question de manière comparative en développant des actions sur des
écosystèmes fortement contrastés.
Une des originalités de la thèse réside dans l’analyse couplée des patrons spatiaux de la
biodiversité et de l’environnement trophique sous contraintes physiques qui implique des
compétences taxonomiques (identification morphologique de la macrofaune benthique) et de
multi-marqueurs trophiques (isotopes, acides gras marqueurs et isotopes sur acides gras…).
Les questions auxquelles se propose de répondre le travail de thèse sont les suivantes :
(1) Quels sont les impacts des fortes contraintes environnementales physiques (température
salinité) sur la biodiversité spécifique et fonctionnelle des peuplements benthiques ?
(2) Quelle est la structure et la dynamique des réseaux trophiques benthiques dans ces
écosystèmes sous contrainte physique ?
(3) Quelles sont les voies de transfert du carbone et de leur adaptation dans ces conditions
changeantes ?
(4) Dans un contexte de réchauffement des eaux, est-il possible de prédire l’évolution du
fonctionnement des écosystèmes étudiés sur le moyen terme?
Pour répondre à ces questions, des missions d’échantillonnage seront réalisées dans les
écosystèmes cibles (Groenland pour l’arctique et St pierre et Miquelon pour le tempéré). Les
recherches porteront à la fois sur la structure et la dynamique des communautés benthiques à
travers des échantillonnages quantitatifs saisonniers (minimum 2 saisons/ an). Les analyses de
la biodiversité seront menées au Lemar en étroite collaboration avec les chercheurs de
l’UQAR (C Nozais et R. Tremblay) et Université Laval (P Archambault ) au Quebec ainsi que
de l’université de Aarhusau Danemark (, M Sej & P B Christensen). Le cas échéant les
techniques moléculaires seront employées (bar-coding, métagénomique, …) seront employées
et les experts internationaux des taxons rencontrés qui poseraient problème seront sollicités
pour apporter leur aide. En parallèle, les producteurs primaires benthiques et pélagiques,
matière organique sédimentée et les tissus de consommateurs primaires le long d’un gradient
côte large seront échantillonnés pour analyses isotopiques et lipidiques. Ces analyses seront
menées au Lemar pour les isotopes et au MNHN pour les acides gras (collaboration T
Meziane).
Les analyses statistiques feront appel aux plus récentes techniques d’analyses multivarié etaux
approches bayésiennes, via des collaborations avec les biostatisticiens du Lemar (O Gauthier)
et de l’UQAM (P Legendre).
Partenariat international
Financement :
Les missions et analyses seront assurées par l’auniveristé d’Aarhus (50 k€), sur le budget
propre de l’observatoire série habityats betnhiques de l’IUEM (40 k€). En outre, une demande
est en cours pour le financement de la partie Stint Pierre et Miquelon.