Un Essai D'analyse Sur L'utilisation de La Carte Électronique de Retrait Et de Paiement Interbancaire (CIB) en Algérie
Un Essai D'analyse Sur L'utilisation de La Carte Électronique de Retrait Et de Paiement Interbancaire (CIB) en Algérie
Un Essai D'analyse Sur L'utilisation de La Carte Électronique de Retrait Et de Paiement Interbancaire (CIB) en Algérie
Test analyses about the use of the electronic card of payement and
interbank withdrawal in Algeria
Résumé:
Malgré le lancement de la carte interbancaire de retrait et de
paiement (CIB) en 2006 par la SATIM (Société d’Automatisation et
de Transaction Interbancaires et de Monétique), son utilisation par
les porteurs n’a pas considérablement évolué. Notre article tente de
mettre en lumière une approche conceptuelle ayant trait à la CIB
d’une part et d’autre part mettre en évidence quelques éléments de
réflexion sur la monétique en Algérie ponctué par une étude
empirique : le cas pratique en question tente d’identifier les facteurs
qui font que les porteurs ou les détenteurs de la carte interbancaire
de retrait et de paiement CIB continuent de retirer leurs argents au
niveau des guichets bancaires et non pas par l’intermédiaire des
Distributeurs Automatiques des Billets (DAB), et ce , à travers une
étude de type qualitatif et quantitatif effectuée auprès d’un
échantillon constitué des porteurs de la carte interbancaire au niveau
de plusieurs banques publiques et multinationales. L’objectif
principal de notre article s’inscrit dans le cadre de la modernisation
de notre système bancaire.
Mots clés : Modernisation du système bancaire, la Monétique, La
carte interbancaire (CIB), la SATIM.
: الملخص
من قبل2006 ) في عامCIB( على الرغم من إطالق بطاقة ما بين البنوك للسحب والدفع
) إال أنSATIM( المعامالت ما بين البنوك والصيرفة اإللكترونية،شركة التشغيل اآللي
تهدف هذه الورقة البحثية إلى الوقوف.استخدامها من طرف حامليها لم يعرف تطو ار ملحوظا
على األسباب وتحديد العوامل التي تحول دون استخدام هذه البطاقات بالشكل الصحيح وتجعل
من حامليها مواصلة السحب بالشكل التقليدي وهذا من خالل دراسة تجريبية ذات طابع كمي
.ونوعي أجريت على عينة تتألف من حاملي بطاقة ما بين البنوك في عدة بنوك عمومية وأجنبية
ان الهدف الرئيسي لهده الورقة البحثية يدخل في إطار تحديث الجهاز البنكي والمصرفي في
.الجزائر
بطاقة ما بين البنوك للسحب، صيرفة إلكترونية، تحديث الجهاز البنكي:الكلمات المفتاحية
.SATIM شركة،والدفع
Introduction :
Problématique:
C’est dans ce contexte que vient s’inscrire cet article qui vise donc à
analyser les causes qui empêchent le développement de la carte
interbancaire (CIB) comme un moyen efficient de retrait et de paiement.
Méthodologie :
En vue de vérifier nos hypothèses ; nous avons eu recours à la technique
documentaire qui nous a permis d’exploiter différents ouvrages et
documents pour faciliter notre recherche ayant trait à la monétique. Nous
avons également tenté de mettre en relief une application sur le terrain à
travers un cas empirique. Dans ce cadre ; nous mettrons en exergue
certains apports personnels, tout en contribuant modestement à
l’approfondissement des connaissances à travers de nouveaux éclairages
dans le domaine de la monétique.
1-2- Les variables associés aux coûts indirects des retraits d’espèces :
Les variables associées aux coûts indirects des retraits d’espèces à la
banque ont été confirmées par (Davis Bounie et Abel François, 2007).
Selon, les deux auteurs en question, il semble que le revenu constitue une
variable importante. En effet, Ces deux chercheurs, constatent que le
niveau de revenu impacte positivement la probabilité de détention une
carte.
D’autres auteurs, notamment (Boeschoten, 1998 ; Attanasio et al. 2002 ;
Stix, 2004) confirment ces travaux d’une part. D’autre part, des
chercheurs à l’instar de (Carow et Staten, 1999 ; Duca et al., 1995 ;
Hayashi et Klee, 2003) mettent l’accent sur les effets des cartes de
paiements.
(Davis Bounie et Abel François, 2007) mettent l’accent également sur la
distance. En effet, La distance qui sépare le lieu de résidence ou
d’emploi vers l’agence bancaire influe sur la probabilité d’effectués des
24 Oum El Bouaghi University – December 2016
Un essai d’analyse sur l’utilisation…. Journal of Economic & Financial Research
retraits au niveau des guichets bancaires, plus la distance augmente plus
la probabilité des retraits à la banque diminue. De la même maniéré, la
densité des DAB a un impact statistiquement significatif sur la
probabilité de retrait à la banque est faible. Ce résultat confirme que les
stratégies de développements des DAB des banques depuis ces dernières
années ont une influence significative sur la diminution de la
fréquentation des agences bancaires de la clientèle à des fins de retrait.
L’âge est également mis en évidence. L’usage des instruments de
paiement par les personnes âgées est altéré du fait de certaines difficultés
physiologiques. Par exemples, remplir un chèque, reconnaitre
visuellement les touches d’un DAB ou bien se déplacer jusqu’à un
guichet bancaire pour retirer des espèces. Ces difficultés liées à l’âge
conduisent généralement les utilisateurs d’un certain âge à privilégier les
instruments dont les coûts sont plus faibles. Donc le facteur âge a une
influence significative sur l’adoption de nouveaux instruments de
paiement et de retrait 8.
Fidéliser la clientèle.
Ainsi, la monétique est considérée comme un marché très important, et
qui a permis le développement de nouvelles entreprises dans ce domaine.
La monétique, utilisée dans le secteur bancaire, puise son origine des
développements des :
Infrastructures de télécommunication ;
Systèmes de traitement des informations ;
Technologies d’automatisation.
Pour cela, la monétique peut être désignée « comme étant la réalisation
d’opération bancaires par le biais d’outils combinant les techniques
d’automatisme, d’informatique et de télécommunications 13.
Sixth Issue 27
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La monnaie électronique est une dématérialisation de la monnaie. Son
support est, dans la majorité des cas, une carte, en faisant référence au
porte-monnaie électronique (PME) qui permet d’effectuer des paiements
à partir d’une réserve de fonds préalablement constituée sur le
microprocesseur de la carte (notion de prépaiement). La carte bancaire
est quant à elle assimilable à de la monnaie scripturale puisqu’elle n’est
qu’un support permettant la mobilisation de fonds déposés sur des
comptes gérés par les banques. L’utilisation de l’informatique ou de
l’électronique n’affecte jamais que la manière dont les ordres de
paiement sont donnés où transmis. Ce sont les dépôts à vue qui
constituent le moyen de règlement 14.
En général, la monnaie électronique peut également être assimilée à une
forme de monnaie scripturale puisque « l’encours non utilisé, chargé dans
la carte est inscrit au bilan de l’émetteur comme un engagement de nature
financière qu’il est toujours tenu d’honorer sans préavis et dont la
disponibilité doit être totale à l’égard des bénéficiaires ». Il s'agit donc là
d'un encours de nature monétaire comparable aux monnaies, aux billets
et aux dépôts à vue inclus dans l'agrégat M1. Les agrégats regroupaient
pour l’ensemble des agents non financiers résidents les moyens de
paiement et, placements financiers, ceux qui peuvent être utilisés en
règlement des transactions après conversions rapide et facile en moyens
de paiement, sans risque important de perte en capital15. Bien
qu’actuellement, la monnaie électronique soit loin d’être un phénomène
très répandu dans le monde, sauf peut-être en Occident et dans certains
pays émergents, son développement est susceptible d'avoir des
implications significatives pour la politique monétaire dans l'avenir.
D'autres inquiétudes méritent l’attention des autorités monétaires :
l’efficacité du fonctionnement des systèmes de paiement et la confiance
des agents économiques dans cet instrument de paiement, la protection
des consommateurs et des commerçants et la stabilité des marchés
financiers.
Pour pallier à ces différentes préoccupations et afin de garantir
l’efficacité de la politique monétaire, les Banques Centrales estiment
que :
L’élaboration d’un cadre juridique solide et transparent à même de
garantir la sécurité des agents économiques ;
La solution la plus évidente serait de réserver l’émission de monnaie
électronique aux seuls établissements de crédit. Toutefois, au stade actuel
de développement de la monnaie électronique, il est peut-être souhaitable
que les Banques Centrales adoptent une attitude souple et laissent la
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technologie et les forces du marché jouer leur rôle tout en veillant à ce
que les systèmes proposés soient suffisamment sécurisés. Toutefois, ‘un
des points forts du capitalisme financier tient à la fertilisation croisée de
ses deux facteurs d’impulsion majeurs : la finance de marché et la
diffusion des technologies de l’information et de la communication
(TIC). La financiarisation de l’économie a soutenu la dynamique de
diffusion des nouvelles technologies cependant que les bouleversements
technologiques ont catalysé la montée en régime de la finance 16.
Après les initiatives individuelles, les banques algériennes ont vite pris
conscience que l’existence de plusieurs centres de traitements
indépendants entraînerait une multiplication des investissements, des
coûts d’exploitation élevés et constituerait un frein à l’interbancarité et à
l’interopérabilité des cartes. C’est dans ce cadre qu’elles ont décidé de la
mise en place du projet monétique national en optant pour la mise en
commun des moyens. Ainsi est née la SATIM (Société d’automatisation
des transactions interbancaires et de la monétique), l’opérateur monétique
interbancaire en Algérie pour les cartes domestiques et internationales.
Actuellement, la monétique se constitue d’un réseau national composé de
: CCP, CNEP-banque, BNA, BDL, CNMA, BEA, BADR, CPA, EL
BARAKA, Société Générale, BNP, AGB, NATIXIS, Gulf Bank, ARAB
Bank, ABC Bank, Housing-bank, Fransa-banque. L’adhésion de ces
institutions financières au RMI (réseau monétique interbancaire) 19 se
concrétise par :
La signature d’une convention interbancaire ;
La signature de contrats de coopération liés aux services offerts
par le RMI ;
Le respect des spécifications techniques éditées par le RMI
(gestion de fichiers porteurs, délais…).
Tableau n°2: Nombre des transactions par carte CIB réalisés en 2014
et 2015
Année Nombre de carte ayant Aucune Nombre de
effectuées au moins une transaction carte
transaction
2014 287051 838638 1125689
2015 253586 888559 1142145
Source : la SATIM Alger année 2016
4-L’étude empirique :
Nous avons mené une enquête auprès de certaines institutions
financières. L’enquête en question a pour but de mesurer les attentes des
clients sur la carte interbancaire de retrait et de paiement (CIB).
A cet effet, nous entendons par clients, les opérateurs économiques qui
ont un certain courant d’affaires important avec l’institution bancaire.
Dans ce cadre, les opérateurs économiques qui ont été questionnés ont
largement répondu aux questions posées.
Q2. Est-ce que la carte interbancaire CIB induits des couts plus
importants en comparaison au service réalisé dans des guichets ?
Sixth Issue 37
Journal of Economic & Financial Research
B) Concernant le paiement des commissions en utilisant la carte
interbancaire de retrait et de paiement CIB en réponse à la question n° 02
du questionnaire :
Pensez-vous que la carte interbancaire CIB induit des coûts excessifs par
comparaison au service réalisé par des guichets. Cette situation peut-elle
influencer le comportement des clients ?
90% des détenteurs de la carte CIB déclarent que les coûts sont excessifs
par comparaison aux prestations fournies par les services des guichets car
ils considèrent que ce dernier est moins onéreux.
En réalité toutes les banques tirent leurs bénéfices à travers les
commissions et agios prélevés directement ou indirectement des comptes
de leurs clients et qu’elles offrent quelques produits gratuitement pour
attirer et fidéliser leurs clients. Toute nouvelle technologie peut susciter
des coûts ; aussi la carte interbancaire CIB a généré une certaine
augmentation des coûts par rapport aux services du guichet. 10% des
porteurs de la carte CIB sont conscients des bienfaits de la carte
interbancaire et considèrent ces coûts comme des frais de services rendus
(non dépendance des guichets et du personnel, retrait d’argent après la
fermeture des agences ainsi que les week-ends…).
Conclusion :
Nous avons émis une problématique dans le cadre de notre article.
L’étude empirique menée à travers le questionnaire nous a permis de
comprendre pourquoi les détenteurs de la CIB retirent les espèces aux
guichets bancaires. Le questionnaire en question a permis ainsi de
répondre à la problématique posée. Que faut-il faire pour une efficacité
accrue et une efficience quant à l’utilisation la CIB en général et du
développement de la monétique en Algérie. Nos convictions peuvent se
résumer ainsi :
Aujourd’hui, la monétique devient une nécessité car elle constitue un
instrument qui répond favorablement aux exigences du développement,
c’est un moyen d’accompagnement et de mise en œuvre de la stratégie
commerciale. Bref elle constitue inéluctablement un moyen concret de
modernisation du secteur bancaire. Malgré les actions entreprises pour le
développement et l’automatisation des moyens de paiement, l’Algérie en
matière de monétique reste loin des niveaux réalisés par d’autres pays,
non par les pays développés, mais aussi les pays avec lesquels elle
partage la même histoire, culture, religion et le niveau de développement
économique (comme c’est le cas du Maroc et de la Tunisie). Par ailleurs,
le facteur culturel semble être un élément décisif pour réussir la
promotion de la culture de la carte interbancaire de retrait et paiement
Sixth Issue 39
Journal of Economic & Financial Research
CIB en Algérie. Dès lors, un plan de marketing bien étudié et commun
doit être appliqué au niveau de toutes les banques algériennes. Toutefois,
une fois la loi encadrant le e-commerce sera promulguée en Algérie. A
ce moment-là, l’e-paiement ne concernera pas seulement l’achat des
services mais aussi des biens. Cette étape ouvrira les voies à l’économie
numérique dans notre pays et dynamisera l’utilisation d’internet et des
réseaux mobiles 3G et 4G. En effet, les défis à venir sont encore plus
complexes à relever : collecte informationnelle des sites marchands,
recrutement des ressources humaines, financement économique mais
surtout la bancarisation à travers de nouveaux instruments. La
bancarisation des acteurs économiques est le pilier fondamental pour
l’optimisation du succès du e-commerce et la dynamisation de l’e-
économie, incontestablement, la prochaine révolution sera numérique ou
ne le sera pas.
Toutefois, nous assistons actuellement, avec l’introduction de l’E-
paiement et du E- banking notamment, opérées par les pouvoirs publics à
un certain éveil dans ce domaine. Certaines banques publiques et privées
en Algérie commencent à développer la monétique et à mettre en relief
l’importance de cette technologie bancaire, qui est un pilier fondamental
de l’économie de marché.
Quant à la valeur ajoutée de notre modeste contribution, elle se
caractérise par quelques recommandations dans l’optique d’optimiser et
d’accélérer le développement de la carte CIB en Algérie :
16
Aglietta M, Reberioux A (2004) : Les dérives du capitalisme financier.
Edition, Albin Michel, Paris, p 36.
17
Mouhoubi S (1998) : L’Algérie à l’épreuve des réformes économiques.
OPU, Alger, p 37.
18
Lamiri A (2013) : La décennie de la dernière chance. Emergence ou
déchéance de l’économie algérienne ? Chihab Editions ; Alger ; p 251.
19
Magazine de la monétique, SATIM, Année 2010.
20
Forum sur la monétique au Maghreb, de l’Afrique centrale et de
l’ouest, Casablanca le 16 et 17 février 2008.
21
CNEP/Finance, « le paysage bancaire algérien : réalité et
développement », n°15, Avril 2011.