Un Essai D'analyse Sur L'utilisation de La Carte Électronique de Retrait Et de Paiement Interbancaire (CIB) en Algérie

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Journal of Economic & Financial Research

ISSN : 2352 - 9822


Sixth Issue/ December 2016
OEB Univ. Publish. Co.

Un essai d’analyse sur l’utilisation de la carte électronique


de retrait et de paiement interbancaire (CIB) en Algérie

Test analyses about the use of the electronic card of payement and
interbank withdrawal in Algeria

LAZREG Mohammed GOUDIH Djamel torqui


Université de Sidi Bel Abbés Université de Mostaganem

JEL: G21, P44. Received date: 20/09/2016 Accepted paper: 05/12/2016

Résumé:
Malgré le lancement de la carte interbancaire de retrait et de
paiement (CIB) en 2006 par la SATIM (Société d’Automatisation et
de Transaction Interbancaires et de Monétique), son utilisation par
les porteurs n’a pas considérablement évolué. Notre article tente de
mettre en lumière une approche conceptuelle ayant trait à la CIB
d’une part et d’autre part mettre en évidence quelques éléments de
réflexion sur la monétique en Algérie ponctué par une étude
empirique : le cas pratique en question tente d’identifier les facteurs
qui font que les porteurs ou les détenteurs de la carte interbancaire
de retrait et de paiement CIB continuent de retirer leurs argents au
niveau des guichets bancaires et non pas par l’intermédiaire des
Distributeurs Automatiques des Billets (DAB), et ce , à travers une
étude de type qualitatif et quantitatif effectuée auprès d’un
échantillon constitué des porteurs de la carte interbancaire au niveau
de plusieurs banques publiques et multinationales. L’objectif
principal de notre article s’inscrit dans le cadre de la modernisation
de notre système bancaire.
Mots clés : Modernisation du système bancaire, la Monétique, La
carte interbancaire (CIB), la SATIM.

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Journal of Economic & Financial Research

: ‫الملخص‬
‫ من قبل‬2006 ‫) في عام‬CIB( ‫على الرغم من إطالق بطاقة ما بين البنوك للسحب والدفع‬
‫) إال أن‬SATIM( ‫ المعامالت ما بين البنوك والصيرفة اإللكترونية‬،‫شركة التشغيل اآللي‬
‫ تهدف هذه الورقة البحثية إلى الوقوف‬.‫استخدامها من طرف حامليها لم يعرف تطو ار ملحوظا‬
‫على األسباب وتحديد العوامل التي تحول دون استخدام هذه البطاقات بالشكل الصحيح وتجعل‬
‫من حامليها مواصلة السحب بالشكل التقليدي وهذا من خالل دراسة تجريبية ذات طابع كمي‬
.‫ونوعي أجريت على عينة تتألف من حاملي بطاقة ما بين البنوك في عدة بنوك عمومية وأجنبية‬
‫ان الهدف الرئيسي لهده الورقة البحثية يدخل في إطار تحديث الجهاز البنكي والمصرفي في‬
.‫الجزائر‬
‫ بطاقة ما بين البنوك للسحب‬،‫ صيرفة إلكترونية‬،‫ تحديث الجهاز البنكي‬:‫الكلمات المفتاحية‬
.SATIM ‫ شركة‬،‫والدفع‬

Introduction :

Depuis plusieurs années, les banques notamment en Occident ont


développé des technologies, notamment la monétique, pour le retrait des
espèces, et ce ; dans une optique afférente à une diminution des couts de
gestion liés au retrait des espèces par la voie classique. Ces stratégies ont
consisté principalement à modifier soit les conditions de distribution des
pièces et billets par augmentation des distributeurs automatiques des
billets (DAB), tarification des retraits sur les DAB, etc.., soit les
arbitrages liées aux choix des instruments de paiement par le
développement des produits substantielles tels que la carte bancaire de
retrait et de paiement1. En 1914 est apparue, à l’initiative de la Western
Union, la première carte (en métal) offrant le différé de paiement à ses
clients privilégiés2.

En Europe et plus précisément en France, la conception du système de


paiement par carte puis son développement par les banques débutent dès
la fin des années soixante, dans un contexte de banques nationalisées
pour la plupart et caractérisé par trois facteurs majeurs :

Un taux de bancarisation des Français en très fort progression ;

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Un essai d’analyse sur l’utilisation…. Journal of Economic & Financial Research
L’utilisation de nouvelle technologie telle que les pistes
magnétiques ;
Concurrence de cartes accréditives américaines, à vocation
internationales3.

La monétique en Algérie par rapport à nos voisins les Marocains et les


Tunisiens accuse un retard considérable en la matière puisque la
monétique algérienne se limite à la carte de retrait interbancaire et reste
encore très peu répandue. Aujourd’hui, elle est désormais considérée
comme une nécessité au plan économique, financier et social en
permettant :

De promouvoir le tourisme national ;


De drainer les ressources en devises et en monnaie national ;
De réduire la circulation de la monnaie fiduciaire et donc de réduire
les coûts liés à leur manipulation ;
Réduire les délais de recouvrement d’espèces 4.

La monétique offre une nouvelle prestation bancaire qui met en relief la


diversité et la proximité du service à travers le réseau interbancaire. Les
paiements par cartes interbancaires procurent également plusieurs
avantages aux commerçants et diminuent les risques et les coûts de
gestion. Quant aux banques, l’automatisation des transactions permet de
réduire leurs coûts, désencombrer leurs agences et redéployer leurs
activités et leurs personnels pour d’autres segments de services. En
Algérie, la carte interbancaire CIB de retrait et de paiement mise en place
à partir de l’année 2006 pour le retrait au niveau des DAB et le paiement
chez les commerçants détenant des TPE est encore loin de se réaliser. Les
espèces demeurant toujours en Algérie le premier instrument utilisé au
point de vente et le chèque pour les opérations de retrait au niveau des
guichets bancaires. En ce qui concerne les opérations de retrait de
l’argent, les détenteurs ou les porteurs de la carte interbancaire CIB
continuant à utiliser pour les opération de retrait les guichet bancaire,
alors même qu’elles présentent des désavantages par rapport aux
distributeurs automatiques des billets (DAB) ; durée des opérations de
retrait , file d’attente, fermeture des guichet bancaire pendant les
weekend ou bien l’absence d’interopérabilité entre les agences de
différents banques commerciales contrairement au DAB accessible à tout
porteur de la carte interbancaire de retrait et de paiement CIB mise en
place par la SATIM5.
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Dès l’année 2006, la Société d’Automatisation et de Transactions


Interbancaires et de Monétique (SATIM) a injecté sur le marché
algérienne une carte interbancaire CIB qui permettre à ces détenteurs de
faire des retrait de l’argent au niveau des DAB 24H/24H, opérationnel les
weekends6. Malgré ces avantages, en Algérie la plus part des détenteurs
et porteurs de carte interbancaire choisissent les guichets bancaires
comme lieu préféré des opérations de retrait de l’argent.

Problématique:

Une question centrale est au cœur de notre problématique dans le cadre


de notre modeste contribution à travers cet article:

Pourquoi les détenteurs de la carte électronique de retrait et de


paiement interbancaire CIB n’utilisent pas les moyens
technologiques mis à leur disposition et préfèrent retirer les espèces
aux guichets bancaires ?

Pour résoudre cette problématique, nous avons émis un certain nombre


d’hypothèses :

L’absence de culture bancaire constitue un frein au


développement de la monétique en Algérie.
Le paiement de commissions au niveau des distributeurs
automatiques de billets laisse les détenteurs de la carte
interbancaire CIB retirer des espèces aux guichets bancaires.
Le manque d’étude afférent à l’emplacement des DAB peut
constituer un handicap pour les retraits.
Le plafond fixé par la banque peut transformer la carte
interbancaire en un instrument contraignant de retrait chez les
porteurs de la carte interbancaire (CIB).
Manque de publicité.

C’est dans ce contexte que vient s’inscrire cet article qui vise donc à
analyser les causes qui empêchent le développement de la carte
interbancaire (CIB) comme un moyen efficient de retrait et de paiement.

Les objectifs de notre article :


Trois objectifs seront mis en évidence dans le cadre de notre article :
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Le premier objectif vise à mettre en relief l’importance de la
technologie numérique pour une efficience des activités bancaires
en Algérie
Le deuxième objectif dans son ensemble tente de mettre en
exergue l’importance de la monétique dans une économie. Cette
technologie est d’une importance capitale afin que notre pays
puisse s’inscrire dans la mondialisation économique et financière.
Le troisième objectif s’inscrit dans le cadre de la tendance
constatée ces dernières décennies pour la réforme des systèmes de
paiement à travers plusieurs pays dans le monde en particulier au
niveau du Maghreb.

Méthodologie :
En vue de vérifier nos hypothèses ; nous avons eu recours à la technique
documentaire qui nous a permis d’exploiter différents ouvrages et
documents pour faciliter notre recherche ayant trait à la monétique. Nous
avons également tenté de mettre en relief une application sur le terrain à
travers un cas empirique. Dans ce cadre ; nous mettrons en exergue
certains apports personnels, tout en contribuant modestement à
l’approfondissement des connaissances à travers de nouveaux éclairages
dans le domaine de la monétique.

Présentation du champ d’investigation :


Nous avons tenté de mettre en application sur le terrain proprement dit le
travail théorique que nous avons entrepris dans notre article et ce grâce à
la recherche documentaire ayant trait à notre thème. Aussi, et dans ce
cadre, nous avons distribué un questionnaire aux clients de plusieurs
institutions financières bancaires et ce, dans le but d’analyser l’utilité et
l’efficacité de la carte interbancaire. L’étude empirique en question, à
travers un questionnaire a été menée auprès des clients détenteurs de
l'interbancaire CIB de certaines banques publiques (CPA, BEA, BDL) et
multinationales (NATIXIS, Société Générale). Cette étude donc établi à
l’aide d’un questionnaire a été adressé aux porteurs de la carte
interbancaire (CIB) au niveau de plusieurs agences des banques citée ci-
dessus. A cet effet nous avons distribué 400 questionnaires comprenant
05 questions.

Notre article est structuré en deux axes fondamentaux intitulés


respectivement :
L’approche conceptuelle concernant l’utilisation de la CIB ;
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Quelques éléments de réflexion sur la monétique en Algérie.

1- Quelques aspects sur L’approche conceptuelle ayant trait à la


monétique :
Nous tenterons de mettre en évidence ci-dessous les éléments relatifs à
cette approche.

1-1- La revue de la littérature :


Durant ces dernières années, plusieurs chercheurs ont étudié et analysé
les raisons qui conduisant toujours certains détenteurs et porteurs de carte
interbancaire de retrait à continuer de privilégier le retrait des sommes
d’argent à partir des guichets bancaires au détriment des moyens
technologiques nouveaux : les distributeurs automatiques des billets de
banques (DAB).
Pour résoudre ce paradoxe (David Bounie et Abel François, 2007)7 ont
effectué une étude en deux étapes :
La première concernait les coûts directs et indirects liés aux
activités de retrait ;
La seconde étape avait trait aux incidences des coûts sur la
probabilité de retirer des espèces aux guichets bancaires.
Les résultats obtenus par ces deux chercheurs auprès d’un échantillon
constitué de porteurs de carte bancaire, que le coût direct capturé par la
taxe sur le retrait ne semble pas influencer les comportements de retrait
en banque.

1-2- Les variables associés aux coûts indirects des retraits d’espèces :
Les variables associées aux coûts indirects des retraits d’espèces à la
banque ont été confirmées par (Davis Bounie et Abel François, 2007).
Selon, les deux auteurs en question, il semble que le revenu constitue une
variable importante. En effet, Ces deux chercheurs, constatent que le
niveau de revenu impacte positivement la probabilité de détention une
carte.
D’autres auteurs, notamment (Boeschoten, 1998 ; Attanasio et al. 2002 ;
Stix, 2004) confirment ces travaux d’une part. D’autre part, des
chercheurs à l’instar de (Carow et Staten, 1999 ; Duca et al., 1995 ;
Hayashi et Klee, 2003) mettent l’accent sur les effets des cartes de
paiements.
(Davis Bounie et Abel François, 2007) mettent l’accent également sur la
distance. En effet, La distance qui sépare le lieu de résidence ou
d’emploi vers l’agence bancaire influe sur la probabilité d’effectués des
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retraits au niveau des guichets bancaires, plus la distance augmente plus
la probabilité des retraits à la banque diminue. De la même maniéré, la
densité des DAB a un impact statistiquement significatif sur la
probabilité de retrait à la banque est faible. Ce résultat confirme que les
stratégies de développements des DAB des banques depuis ces dernières
années ont une influence significative sur la diminution de la
fréquentation des agences bancaires de la clientèle à des fins de retrait.
L’âge est également mis en évidence. L’usage des instruments de
paiement par les personnes âgées est altéré du fait de certaines difficultés
physiologiques. Par exemples, remplir un chèque, reconnaitre
visuellement les touches d’un DAB ou bien se déplacer jusqu’à un
guichet bancaire pour retirer des espèces. Ces difficultés liées à l’âge
conduisent généralement les utilisateurs d’un certain âge à privilégier les
instruments dont les coûts sont plus faibles. Donc le facteur âge a une
influence significative sur l’adoption de nouveaux instruments de
paiement et de retrait 8.

1-3- Les résultats des différentes études :


L’ensemble des études ayant trait aux choix des variables mettent en
évidence les déterminants du choix des retraits aux guichets bancaires
effectués par les détenteurs de la carte de retrait sont dépendant
principalement des coûts indirects de retraits estimés par les revenus, la
densité des DAB et enfin par la distance qui sépare le consommateur de
son agence bancaire.

2- Explosion des technologies et apparition de la monétique :


2-1- De l’invention à l’innovation :
Il y a dans l’histoire des périodes où le cours des évènements s’accélère
de manière impressionnante. Survient alors une foule de bouleversements
qu’aucun de nous n’aurait pu imaginer quelques années plus tôt. Le
19éme siècle est le début d’une de ces périodes. Connu comme étant
celui des révolutions industrielles et des innovations technologiques, on y
voit la fin du bimétallisme et l’avènement de l’étalon-or conséquence du
développement plus rapide de la monnaie scripturale par rapport à la
monnaie fiduciaire. Le besoin incessant d’information en temps réel, le
traitement d’immenses quantités de données….imposent une révolution
en matière de communication et d’information. La technologie prend
alors de plus en plus d’ampleur et enregistre des innovations
impressionnantes. L’industrie bancaire mondiale est sans doute l’une de
celles qui ont le plus investi dans les nouvelles technologies de
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l’information. Les nouvelles technologies induisent une meilleure
connaissance du client grâce à l’enregistrement et l’analyse des données
le concernant, ces informations conduisant ensuite à personnaliser
l’offre9. La banque est une industrie de l’information. Cette réalité a été
amplifiée par l’internationalisation des opérations et l’explosion des
marchés financiers. Rien s’étonnant à ce que l’informatique ait fait
irruption très tôt dans ce secteur et continue à y jouer un rôle
considérable. De ce fait, les banques sont devenues les premiers clients
de l’industrie informatique. L’industrie bancaire et financière mondiale
occupe la seconde place parmi les différentes industries concernées par
le mouvement de fusions-acquisitions aux cours des dernières années 10 .
Les moyens de paiement ne sont pas restés en marge de cet ébranlement
technologique et culturel. La nécessité d’automatisation croissante des
traitements, mais également leur dématérialisation ont provoqué bon
nombre de changements. A brève échéance par exemple ; le commerce
électronique ne sera probablement rien de plus qu’une partie
commerciale routinière11 .A côté des espèces, effets de commerce,
chèque, qui occupaient la première place dans le paiement, apparurent de
nouveaux moyens dont l’avis de prélèvement. En fait, le monde bancaire
est aussi en mutation profonde du fait des technologies applicable à la
banque. Le métier bancaire est passé au crible de la technologie et de ses
impacts sur l’organisation, le traitement des processus, et sur les
ressources humaines dédiées à ces métiers. La technologie bancaire est
passée de la phase préindustrielle à une phase réellement industrielle, qui
n’est pas totalement achevée et entre dans l’ère de l’économie
numérique, des services en ligne 12 .L’évolution de ces moyens de
paiement surgit suite à un besoin d’assouplissement de la gestion
traditionnelle de ces moyens et à une recherche de simplification
d’utilisation non seulement pour les banques mais également pour les
particuliers. En effet, les banques modernes recherchent de plus en plus
la gestion la plus optimale qui leur permettrait d’augmenter leur marge
bénéficiaire grâce à la réalisation d’économie d’échelle, tout en réduisant
leur risque. Elles sont particulièrement sensibles à un certain nombre de
critère :
La simplicité et la rapidité de mise en œuvre des transactions qui
est évidente pour les paiements en espèces, mais qui l’est moins
pour les paiements par chèque ;
La baisse des coûts de traitement particulièrement pour les coûts
d’émission ;
Le risque sur le stockage spécialement pour les espèces ;
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Les particuliers eux, considèrent d’autres critères tout aussi importants :
La facilité lors de l’utilisation ;
Le respect des délais ;
La garantie de paiements.

2-2- La monétique ; une nouvelle donne :


Afin de faire face à ces nombreux critères, une nouvelle donne pour la
monnaie se met en place : les paiements et les transferts d’argent sont
désormais capables d’être effectués à n’importe quel moment, en temps
réel et dans des conditions de coût et de risque de plus en plus minimes.
On parle dorénavant de la télé-compensation, de distributeur automatique
de billets, de terminal électronique de paiement, de paiement on-line,…
de monétique. Le libre-service bancaire s’installe. En effet, la monétique
permet, entre autres :
D’éviter la manipulation de l’argent liquide ;
Faciliter la gestion grâce à l’automatisation ;

Fidéliser la clientèle.
Ainsi, la monétique est considérée comme un marché très important, et
qui a permis le développement de nouvelles entreprises dans ce domaine.
La monétique, utilisée dans le secteur bancaire, puise son origine des
développements des :
Infrastructures de télécommunication ;
Systèmes de traitement des informations ;
Technologies d’automatisation.
Pour cela, la monétique peut être désignée « comme étant la réalisation
d’opération bancaires par le biais d’outils combinant les techniques
d’automatisme, d’informatique et de télécommunications 13.

2-3- L’apport de la monétique au système bancaire :


L’apport de la monétique au système bancaire implique l’intervention des
banques émettrices ainsi que de la banque centrale.

2-3-1- La position des Banques Centrales :


La monnaie électronique est, à côté des moyens traditionnels de
paiement, une nouvelle forme de monnaie qu’il convient de bien analyser
et de cerner ses caractéristiques afin de connaître les possibles
implications qu’elle peut engendrer sur les sphères économique et
monétaire.

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La monnaie électronique est une dématérialisation de la monnaie. Son
support est, dans la majorité des cas, une carte, en faisant référence au
porte-monnaie électronique (PME) qui permet d’effectuer des paiements
à partir d’une réserve de fonds préalablement constituée sur le
microprocesseur de la carte (notion de prépaiement). La carte bancaire
est quant à elle assimilable à de la monnaie scripturale puisqu’elle n’est
qu’un support permettant la mobilisation de fonds déposés sur des
comptes gérés par les banques. L’utilisation de l’informatique ou de
l’électronique n’affecte jamais que la manière dont les ordres de
paiement sont donnés où transmis. Ce sont les dépôts à vue qui
constituent le moyen de règlement 14.
En général, la monnaie électronique peut également être assimilée à une
forme de monnaie scripturale puisque « l’encours non utilisé, chargé dans
la carte est inscrit au bilan de l’émetteur comme un engagement de nature
financière qu’il est toujours tenu d’honorer sans préavis et dont la
disponibilité doit être totale à l’égard des bénéficiaires ». Il s'agit donc là
d'un encours de nature monétaire comparable aux monnaies, aux billets
et aux dépôts à vue inclus dans l'agrégat M1. Les agrégats regroupaient
pour l’ensemble des agents non financiers résidents les moyens de
paiement et, placements financiers, ceux qui peuvent être utilisés en
règlement des transactions après conversions rapide et facile en moyens
de paiement, sans risque important de perte en capital15. Bien
qu’actuellement, la monnaie électronique soit loin d’être un phénomène
très répandu dans le monde, sauf peut-être en Occident et dans certains
pays émergents, son développement est susceptible d'avoir des
implications significatives pour la politique monétaire dans l'avenir.
D'autres inquiétudes méritent l’attention des autorités monétaires :
l’efficacité du fonctionnement des systèmes de paiement et la confiance
des agents économiques dans cet instrument de paiement, la protection
des consommateurs et des commerçants et la stabilité des marchés
financiers.
Pour pallier à ces différentes préoccupations et afin de garantir
l’efficacité de la politique monétaire, les Banques Centrales estiment
que :
L’élaboration d’un cadre juridique solide et transparent à même de
garantir la sécurité des agents économiques ;
La solution la plus évidente serait de réserver l’émission de monnaie
électronique aux seuls établissements de crédit. Toutefois, au stade actuel
de développement de la monnaie électronique, il est peut-être souhaitable
que les Banques Centrales adoptent une attitude souple et laissent la
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technologie et les forces du marché jouer leur rôle tout en veillant à ce
que les systèmes proposés soient suffisamment sécurisés. Toutefois, ‘un
des points forts du capitalisme financier tient à la fertilisation croisée de
ses deux facteurs d’impulsion majeurs : la finance de marché et la
diffusion des technologies de l’information et de la communication
(TIC). La financiarisation de l’économie a soutenu la dynamique de
diffusion des nouvelles technologies cependant que les bouleversements
technologiques ont catalysé la montée en régime de la finance 16.

2-3-2- La position des banques émettrices :


Pour mieux comprendre l’ampleur que risque de prendre la monétique, il
faut analyser la perception que le public s’en fait. Pour l’instant, ces
nouveaux instruments de paiement sont très mal connus des agents
économiques, et pour que ceux-ci arrivent à se vulgariser, il faut que les
diverses parties concernées (porteur de la carte, commerçant, banque) y
trouvent un avantage qu’elles relativiseront en fonction des coûts et
inconvénients et qui amène à poser les problèmes de rentabilité de tels
projets.
Mais avant tout, la monnaie suppose la confiance du public. Celle-ci est
double :
Les agents doivent avoir confiance dans le support ;
Mais également, avoir confiance dans l’émetteur.
Aussi, ce dernier se trouve confronté à trois types de contraintes :
Contraintes économiques : introduire un substitut électronique
aux billets et aux pièces n’est possible que si le prix de ce nouveau
service est inférieur à la valeur d’usage perçue par les utilisateurs,
particuliers ou commerçants. Les émetteurs doivent donc
rechercher les solutions les moins coûteuses, non seulement pour
le public mais également pour lui-même ;
Contraintes opérationnelles : comme vouloir assurer l’anonymat
des opérations et permettre un remboursement en cas de perte ou
de vol du PME, semble difficilement possible dans des conditions
économiques satisfaisantes ;
Contraintes sécuritaires : l’aspect sécuritaire étant l’une des
conditions majeures de réussite de la monétique. Toutes les
mesures de prévention et de sécurisation doivent être prises en vue
d’éradiquer toute forme de fraude.
Après s’être progressivement déployée dans la sphère économique des
pays développés, la monétique commence à s’insérer dans les pays
émergents et constitue à présent un passage obligé à travers lequel, les
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banques bénéficieront d’avantages considérables pouvant être regroupés
en 03 catégories :
Avantages commerciaux :
 Amélioration de l’image de marque de la banque ;
 Fidélisation de la clientèle ;
 Support au marketing et à l’action commerciale ;
 Augmentation du nombre de clients porteurs de cartes ;
 Réduction des délais de règlement et de compensation.
Avantages économiques :
 Réduction des coûts de manipulation des espèces ;
 Automatisation des opérations bancaires impliquant une
réduction des coûts ;
 Réduction des risques d’impayés du fait de la sécurisation des
systèmes électronique ;
 Réduction des encaisses immobilisées.
Avantages financiers :
 Gonflement des dépôts ;
 Contribution à la bancarisation ;
 Développement de l’intermédiation ;
 Disponibilité d’une trésorerie gratuite.

3- Quelques éléments de réflexion sur la monétique en Algérie :


3 .1 : le développement de la monnaie fiduciaire en Algérie.
La création et l’offre de monnaie sont le fait de la banque centrale et du
système bancaire. Elles sont rendues possibles par la transformation en
moyens de paiement d’un ensemble de créances qui constituent les
contreparties de la masse monétaire ; En Algérie avec l’augmentation des
prix du pétrole durant les années 2000, nous avons assisté à une
explosion de la monnaie fiduciaire qui constitue la contrepartie des
créances sur l’étranger notamment les dollars issus de la vente des
hydrocarbures. Cette augmentation est due principalement à la
valorisation des salaires d’une part, et d’autre part, à la création de
monnaie scripturale par les banques commerciales grâce aux crédits
octroyés aux opérateurs économiques.

3.2 : Les causes qui ont conduits la population et les opérateurs


économiques à recourir au cash
Plusieurs causes sont à mettre en évidence, nous pouvons citer entre
autres : La faiblesse de la monétique, le manque de culture bancaire, la
non utilisation des effets de commerce (lettre de change par exemple
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dans les transactions commerciales), le manque de réglementation qui
impose le recours aux effets de commerce (chèque, billet à ordre, lettre
de change etc.), le développement de l’économie informelle etc.

3.3 : La faiblesse de la monétique en Algérie


En Algérie ; la monétique n’est pas suffisamment développée eu égard à
plusieurs causes ; dont notamment : la faiblesse de la bancarisation ; le
recours à la monnaie fiduciaire et le manque de culture bancaire.
Dans ce cadre, l’instauration d’une politique de développement des
moyens de paiement s’avère une nécessité absolue.
Une économie moderne, puissante, performante et compétitive ne peut
exister sans un système bancaire et financier moderne, puissant,
performant et ouvert. L’une ne va pas sans l’autre. Les pays développés
nous offrent le meilleur exemple de cette parfaite osmose 17 .
De ce fait, les banques se doivent dorénavant de se mettre à jour en vue
d’augmenter leur proximité vis-à-vis de leur clientèle, d’assurer la
diversité des produits et services offerts afin que chaque client puisse
trouver la formule qui lui convient, tout en assurant la rapidité
d’exécution et la fiabilité des opérations. Chose désormais possible grâce
aux divers avantages qu’offre la monétique.

3.4 : Quelques aspects succincts sur la monétique en Algérie :


L’Algérie s’est engagée depuis plus d’une décennie dans un processus de
réformes économiques visant à supplanter le système de gestion
centralisé par de nouvelles normes d’organisation s’inscrivant dans le
cadre de l’économie de marché. Nous assistons à un débat sans fin sur la
modernisation du secteur bancaire en Algérie. Nous sommes en retard sur
la monétique et de nombreuses autres opérations bancaires. Des progrès
ont été réalisés mais beaucoup reste à faire 18. Les réformes économiques
ont engendré de profondes mutations dans la configuration du secteur
bancaire. Un programme de modernisation, de développement et
l’initiation de nouveaux moyens de paiement (cartes bancaire) a été mis
en œuvre par les banques algériennes en partenariat avec la Société
d’Automatisation des transactions Interbancaires et de Monétique.
L’introduction de la monétique en Algérie a été envisagée par la plupart
des banques à des périodes différentes dont le plus ancien projet remonte
à l’année 1975. En effet deux distributeurs de billet installés en 1975 ont
été opérationnels pendant une très courte durée. D’autres tentatives faites
par la suite sont restées au stade expérimental, juste quelques projets ont
vu la lumière et parmi ces expériences réussies on citera l’expérience du :
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Le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) qui a commencé son activité


monétique en 1989 par l’adhésion à Visa International en qualité
de membre principal émetteur et acquéreur, et en 1990 par
l’adhésion à Mastercard International en qualité d’acceptant. Le
CPA émet aujourd’hui des cartes Visa International à puce aux
normes EMV.
La BADR qui a tenté de développer la monétique à travers une
carte pour les clients salariés domiciliés dans les agences BADR.
La BEA qui a mis en place une carte monétique spéciale pour
l’achat de carburant auprès des stations de services Naftal en
remplacement des bons d’essence.
Algérie poste occupe une place privilégiée, vu le nombre de cartes
qu’elle a émis et le parc DAB de son réseau.

Après les initiatives individuelles, les banques algériennes ont vite pris
conscience que l’existence de plusieurs centres de traitements
indépendants entraînerait une multiplication des investissements, des
coûts d’exploitation élevés et constituerait un frein à l’interbancarité et à
l’interopérabilité des cartes. C’est dans ce cadre qu’elles ont décidé de la
mise en place du projet monétique national en optant pour la mise en
commun des moyens. Ainsi est née la SATIM (Société d’automatisation
des transactions interbancaires et de la monétique), l’opérateur monétique
interbancaire en Algérie pour les cartes domestiques et internationales.
Actuellement, la monétique se constitue d’un réseau national composé de
: CCP, CNEP-banque, BNA, BDL, CNMA, BEA, BADR, CPA, EL
BARAKA, Société Générale, BNP, AGB, NATIXIS, Gulf Bank, ARAB
Bank, ABC Bank, Housing-bank, Fransa-banque. L’adhésion de ces
institutions financières au RMI (réseau monétique interbancaire) 19 se
concrétise par :
La signature d’une convention interbancaire ;
La signature de contrats de coopération liés aux services offerts
par le RMI ;
Le respect des spécifications techniques éditées par le RMI
(gestion de fichiers porteurs, délais…).

Dès 1996, SATIM a démarré le retrait d’espèces à partir des distributeurs


automatiques de billets de banque (DAB) en mettant en place un réseau
monétique interbancaire. Le domaine de la monétique a poursuivi son
affermissement au cours de l’année 2015 avec extension du RMI en
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Un essai d’analyse sur l’utilisation…. Journal of Economic & Financial Research
atteignant 1 142 145 de cartes fin 2015 contre 1 125 689 fin décembre
2014 et avec un objectif d’en avoir 2 million d’ici fin 2017 (voir tableau
n°1).

Tableau n°1: Nombre de cartes CIB en Algérie.


Année 2011 2012 2013 2014 2015
Cartes 1056018 1075989 1098566 1125689 1142145
Source : la SATIM Alger année 2016

Tableau n°2: Nombre des transactions par carte CIB réalisés en 2014
et 2015
Année Nombre de carte ayant Aucune Nombre de
effectuées au moins une transaction carte
transaction
2014 287051 838638 1125689
2015 253586 888559 1142145
Source : la SATIM Alger année 2016

Le tableau n°2, démontre malheureusement, le faible taux d’utilisation


des cartes résultant:
D’un taux important de cartes inactives ;
D’une sous-utilisation suite soit à l’insuffisance du réseau
d’acceptation soit aux d’autres contraintes.

Ce constat démontre l’incapacité de gestion des banques par rapport aux


infrastructures réseau, aux équipements…, mais aussi, à une insuffisance
d’actions marketing visant à convaincre leurs clients pour l’utilisation des
cartes de retrait et de paiement (CIB). Ceci peut éventuellement
s’expliquer par une absence de motivation de la part des banques.

3.5 :Un aperçu succinct sur l’E-Paiement en Algérie et la monétique


au Maghreb
Nous tenterons dans ce cadre, de mettre en évidence certes d’une manière
générale, la problématique de la monétique au Maghreb et en Algérie ;
afin de mettre en relief à travers des statistiques sur la retard enregistré en
Algérie en matière de monétique par rapport au pays voisins en
l’occurrence le Maroc et la Tunisie.
3-5-1- le nouveau e-paiement en Algérie :
En date du 04 octobre 2016 un service du e-paiement ou paiement à
distance a été mis en œuvre par onze banques (6 banques publiques et 5
Sixth Issue 33
Journal of Economic & Financial Research
privées) et neuf web marchands en l’occurrence : Air Algérie, Tassili
Airlines, Djezzy, Algérie Télécom ; Mobilis, Seaal, Cnas, Ooredo et
l’assureur Amana. D’après les pouvoirs publics : la concrétisation de l’e-
paiement va permettre dans un délai très court dès le début 2017, le
télépaiement et la téledéclaration. C’est un besoin pressant de la part du
secteur économique dont notamment les entreprises. Le paiement à
distance va permettre la bancarisation de l’économie. A ce sujet, nous
rappelons, que sur le plan de la législation la loi sur le e-commerce est en
phase finale de préparation. Cette loi viendra encadrer toutes les
transactions à caractère commercial qui prendront naissance sur le cyber
espace.

3-5-2- La monétique au Maghreb :


Le secteur bancaire de la majorité des pays africains reste encore
largement sous-équipé. Seuls quelques pays sont bien avancés en ce
domaine comme le Maroc et la Tunisie. L’expérience de la monétique
dans ces pays, a démontré que les systèmes électroniques de paiement ne
sont pas une mode à suivre mais une nécessité sur le plan économique.
Les banques doivent se moderniser pour faciliter la mise en place des
mécanismes de marché, et donc augmenter la fluidité des flux financiers.
La monétique est fortement liée au taux de bancarisation. Or ce taux est
relativement faible en Afrique (de l'ordre de 5 à 10 % en moyenne). Le
Maroc, bien qu'il ait un taux de bancarisation plus faible que la Tunisie
(entre 12 et 15 % contre près de 30 %), est le pays le plus avancé en
Afrique francophone. Nous distinguons entre l’Afrique francophone et
l’Afrique anglophone car le système monétique est différent : alors que le
moteur principal de la monétique anglophone est la carte de crédit
(l'Afrique du Sud est très développée à ce niveau), l'Afrique francophone
est centrée sur les cartes de paiements et de retraits. Les systèmes
financiers tunisien et marocain sont caractérisés par des avancées
importantes en matière de monétique et de télépaiement par rapport à
l’Algérie. Le niveau qu’ont pu atteindre le Maroc et la Tunisie en matière
de la monétique n’est pas l’effet du hasard mais le résultat des différentes
réformes qu’ont connues leurs systèmes financiers (voir graphe n° 1 ci-
dessous)20.

34 Oum El Bouaghi University – December 2016


Un essai d’analyse sur l’utilisation…. Journal of Economic & Financial Research
Tableau n°3 : Evolution du nombre de cartes en Algérie, au Maroc
et en Tunisie :
2012 2013 2014 2015
Algérie 1075989 1098566 1125689 1142145
Maroc 6039415 6917894 8028142 8398451
Tunisie 2070140 2367022 2373404 2665199
Source : établi par les chercheurs suivant les données de la SATIM en Algérie/ SMT
Tunisie / CMI Maroc
Concernant le nombre de cartes en circulation, sont croissantes mais avec
des taux moyens de croissance annuels différents 12,3% pour la Tunisie,
4,6% pour le Maroc et 1,7% pour l’Algérie. Si on prend par exemple
l’année 2015 on remarque que le nombre de cartes au Maroc est de 8 398
451 contre 1 142 145 en Algérie soit (un écart de 7 256 306 cartes) plus
de six fois. Et la même année, le nombre des cartes en Tunisie est de 2
665 199 contre 1 142 145 en Algérie soit (un écart de 1 523 054 cartes)
plus de deux fois.

3-5-3- Les contraintes majeures au développement de la monétique


en Algérie sont21 :

La faiblesse du système d’information et de gestion dans la


plupart des banques ; c’est-à-dire un manque flagrant
d’information efficientes à même de mettre en évidence au niveau
de chaque établissement bancaire les soldes des porteurs en temps
réel ou tout au moins à J+1 ;
Le manque d’offres commerciales autour de la carte et du TPE ;
L’inefficacité de la démarche marketing ;
L’incapacité de beaucoup de banques adhérant au réseau
monétique interbancaire à fournir un solde en temps réel ;
Taxes dissuasives, frilosité des commerçants ;
Direction monétique inexistante ou sans pouvoir de décision
dans quelque établissement ;
Désintéressement des Directions des Réseaux pour la
monétique ;
Enorme décalage entre Direction centrales et Agences ;
Agences démunies face à la monétique ;
Peu de respect des procédures.

Toutefois, nous espérons qu’avec l’e-paiement introduit récemment en


Algérie, le système algérien sera engagé vers la modernisation. Nous
Sixth Issue 35
Journal of Economic & Financial Research
espérons également que le processus de modernisation des banques
suivra son cours et reste à l’écoute des évolutions technologiques et des
besoins du marché tout en insistant sur la nécessité de prêter attention
aux systèmes mondiaux en évolution pour mettre à jour notre système
financier pour davantage de qualité et de service. La sécurisation de ce
mode de paiement est garantie par la banque d’Algérie.

4-L’étude empirique :
Nous avons mené une enquête auprès de certaines institutions
financières. L’enquête en question a pour but de mesurer les attentes des
clients sur la carte interbancaire de retrait et de paiement (CIB).
A cet effet, nous entendons par clients, les opérateurs économiques qui
ont un certain courant d’affaires important avec l’institution bancaire.
Dans ce cadre, les opérateurs économiques qui ont été questionnés ont
largement répondu aux questions posées.

4-1-Le questionnaire en question :


Q1. Avec quelle fréquence utiliseriez-vous la carte interbancaire
CIB ?

Les porteurs de la carte CIB %


Plusieurs fois par jour 0 0
Plusieurs fois par 0 0
semaine
Une fois par semaine 156 39.00%
Une fois par mois 200 50.00%
Sans réponse 44 11.00%
TOTAL 400 100%

Q2. Est-ce que la carte interbancaire CIB induits des couts plus
importants en comparaison au service réalisé dans des guichets ?

Les porteurs de la carte CIB %


Oui 360 90.00%
Non 40 10.00%
TOTAL 400 100%

36 Oum El Bouaghi University – December 2016


Un essai d’analyse sur l’utilisation…. Journal of Economic & Financial Research
Q3. A votre avis, l’installation des Distributeurs automatiques de
billets (DAB) à l’extérieur de l’agence bancaire peut-elle constituer
une contrainte majeure lors des opérations de retraits ?

Les porteurs de la carte CIB %


Oui 300 75.00%
Non 100 25.00%
TOTAL 400 100%

Q4. Les Distributeurs automatiques de billets (DAB) n’est pas


infaillible, certaines erreurs peuvent être générées lors des retraits de
billets de banque?

Les porteurs de la carte CIB %


Fréquente 0 0%
Rare 400 100%
TOTAL 400 100%

Q5. Le montant à retirer est-il donc plafonné pour chaque opération


de retrait. Trouvez-vous que ce mode opératoire de retrait d’argent
est contraignant ?
Les porteurs de la carte CIB %
Oui 400 100.00%
Non 0 0%
TOTAL 400 100%

4-2- Résultats et analyse du questionnaire :


A) La question n°01 : Avec quelle fréquence utiliseriez-vous la carte de
retrait et de paiement interbancaire CIB ?
La fréquence démontre l’insuffisance de l’utilisation de la carte CIB par
ses détenteurs au niveau des agences de la CNEP-Banque. 50% des
détenteurs utilisent leurs cartes une fois par mois et 39% une fois par
semaine c’est-à-dire 4 fois par mois et 11% n’ont pas répondu au
questionnaire.
Ce résultat nous interpelle pour instaurer une véritable culture monétique
qui devrait inculquer à nos citoyens son avantage à travers des
campagnes de sensibilisation (publicité et distribution de guide pratique
d’utilisation de la carte CIB).

Sixth Issue 37
Journal of Economic & Financial Research
B) Concernant le paiement des commissions en utilisant la carte
interbancaire de retrait et de paiement CIB en réponse à la question n° 02
du questionnaire :
Pensez-vous que la carte interbancaire CIB induit des coûts excessifs par
comparaison au service réalisé par des guichets. Cette situation peut-elle
influencer le comportement des clients ?
90% des détenteurs de la carte CIB déclarent que les coûts sont excessifs
par comparaison aux prestations fournies par les services des guichets car
ils considèrent que ce dernier est moins onéreux.
En réalité toutes les banques tirent leurs bénéfices à travers les
commissions et agios prélevés directement ou indirectement des comptes
de leurs clients et qu’elles offrent quelques produits gratuitement pour
attirer et fidéliser leurs clients. Toute nouvelle technologie peut susciter
des coûts ; aussi la carte interbancaire CIB a généré une certaine
augmentation des coûts par rapport aux services du guichet. 10% des
porteurs de la carte CIB sont conscients des bienfaits de la carte
interbancaire et considèrent ces coûts comme des frais de services rendus
(non dépendance des guichets et du personnel, retrait d’argent après la
fermeture des agences ainsi que les week-ends…).

C) L’emplacement des distributeurs automatiques de billets (DAB) doit


correspondre à des finalités et études et faciliter la tâche des porteurs de
la carte CIB au moment du retrait de leurs argents en toute sécurité
(éclairage suffisant autour des DAB et choix de l’emplacement des DAB
à côté des rues fréquentées ou mouvementées) et cela en réponse à la
question n°03 du questionnaire : A votre avis, l’installation des
distributeurs automatiques des billets (DAB) à l’extérieur de l’agence
bancaire peut-elle constituer une contraintes majeurs lors des opération
de retrait ?
75% des porteurs de la carte interbancaire de retrait et de paiement CIB
considèrent que l’emplacement des DAB à l’extérieur de l’agence ou
plus loin de l’entrée principale de l’agence (présence des agents de
sécurité) constitue une crainte majeure lors des opérations de retrait
(agressions, vols, discrétion,..). Cependant, nous estimons que même un
distributeur automatique de billets bien étudié à l’extérieur de l’agence
peut constituer un atout.

D) La confiance des porteurs de la carte CIB au distributeur automatique


de billets par rapport au guichet bancaire en présence du guichetier : Ce
DAB est technologiquement infaillible grâce à la carte à puce qui utilise
38 Oum El Bouaghi University – December 2016
Un essai d’analyse sur l’utilisation…. Journal of Economic & Financial Research
des algorithmes cryptographiques intégrés aux normes de sécurité EMV
(Eurocard, Mastercard, Visa). Toutefois, les erreurs peuvent être
générées lors de l’utilisation de la carte CIB par les porteurs au moment
de l’opération de retrait (trois fois le numéro confidentiel composé de
manière erronée, ou bien en laissant l’argent plus de 5 secondes sur
l’appareil DAB). Ce phénomène est certes rare puisque 100% des clients
l’affirment.

E) Le plafond fixé par la banque peut transformer la carte interbancaire


de retrait et de paiement CIB en un instrument contraignant chez les
porteurs. Nous ne le pensons pas, étant donné que cette mesure
s’applique même au niveau de nos voisins marocains et tunisiens qui sont
avancés dans le domaine de la monétique ainsi qu’en Europe, notamment
en France que l’on compte parmi les pays les plus développés sur ce
plan. Le plafond de retrait est une mesure de sécurité consistant à
minimiser les dégâts en cas de vols ou de falsification du numéro
confidentiel malgré l’existence de la puce et le niveau technologique de
cette dernière.

Conclusion :
Nous avons émis une problématique dans le cadre de notre article.
L’étude empirique menée à travers le questionnaire nous a permis de
comprendre pourquoi les détenteurs de la CIB retirent les espèces aux
guichets bancaires. Le questionnaire en question a permis ainsi de
répondre à la problématique posée. Que faut-il faire pour une efficacité
accrue et une efficience quant à l’utilisation la CIB en général et du
développement de la monétique en Algérie. Nos convictions peuvent se
résumer ainsi :
Aujourd’hui, la monétique devient une nécessité car elle constitue un
instrument qui répond favorablement aux exigences du développement,
c’est un moyen d’accompagnement et de mise en œuvre de la stratégie
commerciale. Bref elle constitue inéluctablement un moyen concret de
modernisation du secteur bancaire. Malgré les actions entreprises pour le
développement et l’automatisation des moyens de paiement, l’Algérie en
matière de monétique reste loin des niveaux réalisés par d’autres pays,
non par les pays développés, mais aussi les pays avec lesquels elle
partage la même histoire, culture, religion et le niveau de développement
économique (comme c’est le cas du Maroc et de la Tunisie). Par ailleurs,
le facteur culturel semble être un élément décisif pour réussir la
promotion de la culture de la carte interbancaire de retrait et paiement
Sixth Issue 39
Journal of Economic & Financial Research
CIB en Algérie. Dès lors, un plan de marketing bien étudié et commun
doit être appliqué au niveau de toutes les banques algériennes. Toutefois,
une fois la loi encadrant le e-commerce sera promulguée en Algérie. A
ce moment-là, l’e-paiement ne concernera pas seulement l’achat des
services mais aussi des biens. Cette étape ouvrira les voies à l’économie
numérique dans notre pays et dynamisera l’utilisation d’internet et des
réseaux mobiles 3G et 4G. En effet, les défis à venir sont encore plus
complexes à relever : collecte informationnelle des sites marchands,
recrutement des ressources humaines, financement économique mais
surtout la bancarisation à travers de nouveaux instruments. La
bancarisation des acteurs économiques est le pilier fondamental pour
l’optimisation du succès du e-commerce et la dynamisation de l’e-
économie, incontestablement, la prochaine révolution sera numérique ou
ne le sera pas.
Toutefois, nous assistons actuellement, avec l’introduction de l’E-
paiement et du E- banking notamment, opérées par les pouvoirs publics à
un certain éveil dans ce domaine. Certaines banques publiques et privées
en Algérie commencent à développer la monétique et à mettre en relief
l’importance de cette technologie bancaire, qui est un pilier fondamental
de l’économie de marché.
Quant à la valeur ajoutée de notre modeste contribution, elle se
caractérise par quelques recommandations dans l’optique d’optimiser et
d’accélérer le développement de la carte CIB en Algérie :

Des actions de sensibilisation sont à mettre en œuvre en faveur de


la clientèle à travers une politique commerciale proactive axé sur
la communication : un plan de marketing doit être mis en place ;
Instauration d’une culture à travers des séminaires et des
formations ;
La monétique devra être le fer de lance de l’institution bancaire.
Une politique marketing de grande envergure est nécessaire afin
de sensibiliser les opérateurs économiques sur les bienfaits de la
monétique. Cette opération devra s’inscrire dans un schéma de
stratégie bancaire ;
Augmentation du taux de bancarisation ;
D’insister sur l’instauration d’une action de communication avec
les détenteurs de la carte interbancaire CIB et les commerçants
afin de les assurer et de les sécuriser ;
Proposer à la clientèle des carte CIB au lieu des chéquiers ;

40 Oum El Bouaghi University – December 2016


Un essai d’analyse sur l’utilisation…. Journal of Economic & Financial Research
Mise en place d’un réseau de télécommunication fiable,
performant et opérant en temps réel ;
La maintenance quotidienne des Distributeurs des billets (DAB) ;
La création d’une autorité de coordination et de régularisation ;
La Banque d’Algérie ne doit pas se limiter à sécuriser le système
mais plus à le développer ;
Actualisation de la réglementation et des lois qui régissent le
monde des cartes bancaires.

Bibliographie & Référence :


1
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de l’usage des instruments de paiement : éléments théoriques et
empiriques », Département EGSH, 2005.
2
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2000.
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4
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5
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6
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7
David BOUNIE, ABEL François, « Carte bancaire », Revue
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8
Op.cit.
9
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Economica ; Paris, pp 393-404.
10
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11
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MicroSoft Press, Québec (Canada) p 1.
12
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13
C. Dragon & autres, les moyens de paiement, Edition Banque, 1997, p 25.
14
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Mémoire de maîtrise de Sciences économiques, Université de Toulouse1,
1999.
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19
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l’ouest, Casablanca le 16 et 17 février 2008.
21
CNEP/Finance, « le paysage bancaire algérien : réalité et
développement », n°15, Avril 2011.

42 Oum El Bouaghi University – December 2016

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