Extrait
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Logique
et raisonnements
Né dans une famille de commerçants, George Boole
UN MATHÉMATICIEN
■■ Un peu d'histoire
On considère les Grecs anciens comme les fondateurs des mathématiques car les
premiers, ils ont eu le souci de justifier leurs résultats par des démonstrations. Des philo-
sophes comme Aristote ou les Stoïciens ont même réfléchi à la notion de raisonnement.
Au milieu du XIXe, les mathématiciens anglais George Boole et Augustus De Morgan
s’intéressent au raisonnement logique en tant que tel. Le premier définit des opérations
logiques telles la négation d’une proposition, la conjonction ou la disjonction de deux
d’entre elles. Le second, s’inspirant d’Aristote, introduit la notion de quantificateur.
Au tournant du XXe siècle, des mathématiciens comme Giuseppe Peano ou Bertrand
Russell utilisent le langage de la théorie des ensembles pour fonder le raisonnement
mathématique sur des bases solides.
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 3
etplus
■■et plussisiaffinités
affinités
Appliquer une récurrence forte.
Raisonner par analyse-synthèse.
P Q non P P et Q P ou Q P ⇒ Q P ⇔ Q
V V F V V V V
V F F F V F F
F V V F V V F
F F V F F V V
Remarque : d’après cette table de vérité, si P et P ⇒ Q sont vraies alors Q est vraie. C’est le
principe de déduction.
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Proposition 1.2.— Règles de calcul pour la négation —. Soit P et Q deux assertions. Alors
(P ⇒ Q) ⇐⇒ (non Q ⇒ non P )
Quantificateurs
Définition : Soit P (x) une propriété dépendant d’un paramètre x, où x est un élément d’un en-
semble E.
• Quantificateur universel : Pour signifier que la propriété P (x) est vraie pour tous les éléments
x de E, on écrit :
∀x ∈ E, P (x)
Remarque : attention, l’ordre des quantificateurs est très important. Lorsque plusieurs quantifi-
cateurs apparaissent dans une proposition, on ne peut pas intervertir leur ordre sans changer (en
général) le sens de la proposition. Pour s’en convaincre, on pourra consulter le Vrai/Faux.
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Chapitre 11
• Si Q ⇒ P est vraie
Alors P est vraie
• Si non(Q) ⇒ P est vraie
Théorème 1.6.— Propriété fondamentale de N —. Toute partie non vide de N admet un plus
petit élément.
Théorème 1.9.— Principe de récurrence forte (ou récurrence avec prédécesseurs) —. Soit
P(n) une proposition dépendant de n ∈ N, et n0 ∈ N. Si
• Initialisation : la proposition P(n0 ) est vraie,
• Hérédité : pour tout entier n n0 , P(n0 ) et P(n0 + 1) et · · · et P(n) implique P(n + 1) ;
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Exemple : montrer qu’il n’existe pas d’entier naturel supérieur à tous les autres.
Nous allons démontrer cette proposition en raisonnant par l’absurde. Pour cela, on suppose qu’il
existe un entier naturel N0 supérieur à tous les autres. On a alors, pour tout n ∈ N, n N0 . La
relation est donc vraie pour l’entier n = N0 + 1, donc N0 + 1 N0 ; d’où 1 0, ce qui est faux !
Par conséquent, il n’existe pas d’entier naturel supérieur à tous les autres.
Mise en œuvre : exercice 1.9, exercice 1.12.
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Chapitre 11
l’implication P ⇒ Q est équivalente à sa contraposée non Q ⇒ non P .
Méthodes
Ainsi, pour montrer que l’implication P ⇒ Q est vraie, on peut prouver que l’implication
non Q ⇒ non P est vraie. En pratique, on suppose donc que non Q est vraie et on montre
que non P est vraie.
Exemple : soit n un entier naturel. Montrer que, si n2 est pair, alors n est pair.
La proposition à démontrer s’écrit : n2 est pair ⇒ n est pair . Nous allons raisonner par
contraposition en démontrant la proposition (équivalente) : n n’est pas pair ⇒ n2 n’est pas
pair , c’est-à-dire n est impair ⇒ n2 est impair . Considérons un entier impair n : il existe
donc k ∈ N tel que n = 2k + 1. On a alors n2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1, ce qui s’écrit aussi
n2 = 2p+1, où p = 2k 2 +2k. Par conséquent, n2 est un entier impair, ce qui démontre l’implication :
si n est impair, alors n2 est impair. Par contraposition, nous avons donc montré l’implication : si
n2 est pair, alors n est pair.
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Exemple : on pose f (x) = mx + 1. Montrer que f garde un signe constant sur R si et seulement
si m = 0. Nous allons prouver cette équivalence en raisonnant par double implication.
⇒ Si m = 0, f est constante et égale à 1, elle garde donc un signe constant (positif) sur R.
⇐ Réciproquement, montrons que, si f garde un signe constant sur R, alors m = 0. Pour cela,
on raisonne par contraposée en supposant que m �= 0. On a alors :
1
f (x) = m x + ,
m
1 1 1
et f change de signe en − m (du signe de m pour x > − m , du signe de −m pour x < − m ). Ainsi,
si m �= 0, f change de signe sur R.
Nous avons montré les deux implications. Ainsi, f garde un signe constant sur R si et seulement
si m = 0.
√
Exemple : résoudre dans R l’équation 2x = x2 + 1.
On va raisonner par double implication.
• Si x est solution de l’équation, alors (2x)2 = x2 + 1, soit 4x2 = x2 + 1, d’où 3x2 = 1. On obtient
donc x = √13 ou x = − √13 .
• Réciproquement, √13 et − √13 sont-ils solutions de l’équation ? Si x est égal à √13 ou − √13 , alors
√
x2 + 1 = 4/3 = √23 . Par conséquent, √13 est solution mais − √13 ne l’est pas.
Finalement, l’unique solution de l’équation est √13 .
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Chapitre 11