REI Chap 1.PP - Nada MOUFDI

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 35

Université Sidi Mohammed Ben Abdellah

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Fès.

Chapitre 1: Les théories


traditionnelles de l’échange
international
6ème semestre : 2019 – 2020
Parcours : Economie & Gestion
Matière : Relations
Economiques Internationales
Enseignante : Mme. Nada Moufdi
1
Section 1 : La théorie de l’avantage
absolu chez A. Smith
• Le L.E est une doctrine économique qui vise à limiter les
obstacles à la circulation des biens, des services et des
capitaux entre les économies nationales.
• Selon les partisans du libre échange: le L.E est favorable
au développement des nations.
• L’échange international s’explique par la nécessaire
division du W entre les nations, permettant une
production au moindre coût.
• La division internationale du W correspond donc à la
situation résultant d’une spécialisation de la p° au
niveau mondial.
2
La théorie de l’avantage absolu
d’A.Smith
• Chaque pays doit se spécialiser dans la P° et
l’exportation de biens qu’il peut produire à des
coûts inférieurs à ceux du reste du monde et
importer les produits qu’il aurait produits à des
coûts plus élevés.
• L’idée d’A. Smith: La spécialisation qui
s’appuie sur les avantages absolus accroît la
richesse nationale.

3
Exemple :
• Prenons l’exemple de 2 pays, le Maroc et la
France, produisant 2 biens, les mixeurs et le
vêtement. Supposons que ces 2 pays n’utilisent
qu’un seul facteur de p°, la MOD :

Mixeur Vêtement
France 2 6
Maroc 4 2

4
• La France possède un avantage
absolu dans la production des
mixeurs, tandis que le Maroc
détient le même avantage pour le
vêtement

5
En autarcie: les prix relatifs sont les
suivants:
• En France:
• 1 vêtement = 3 mixeurs
• Coût de P° d’un vêtement 6÷2 = 3
• Au Maroc:
• 1 mixeur = 2 vêtements
• Coût de P° d’un mixeur 4÷ 2= 2

6
• En ouverture:
• Si une entreprise française échange 3 mixeurs
sur le marché marocain:
• 3 mixeurs 3 × 2 = 6 vestes
• Comme ces 3 mixeurs échangés localement ne
lui auraient rapporté qu’une veste, l’entreprise
dégage de cet échange un profit de 5 vestes.

7
• Le Maroc doit se spécialiser dans la
production vestimentaire.
• La France doit se spécialiser dans
l’électroménager.
• Les 2 pays ont intérêt chacun à se spécialiser
dans le secteur de production pour lequel il est le
meilleur de façon absolue.

8
Limites de la théorie d’A . Smith
• Un pays qui ne dispose d’aucun avantage absolu
dans la P° d’un bien est condamné à l’autarcie.
• De même qu’un pays qui dispose d’un avantage
absolu dans la P° de tous les biens ne peut pas
participer au commerce international.

9
Section 2: La théorie des avantages
comparatifs de D. Ricardo
• Même si un pays a la possibilité de produire
l’intégralité des biens dont il a besoin à des coûts
absolus moins élevés que les autres pays, celui-ci
aura toujours intérêt à se spécialiser dans les
activités où il bénéficie d’avantages comparatifs
et d’échanger une partie de sa production contre
les autres produits.

10
Le modèle Ricardien de
l’avantage comparatif
• En se spécialisant dans la production
dans laquelle il dispose d’un avantage
relatif en terme de coût de P°, chaque
pays accroît sa capacité productive et
dégage un surplus exportable lui
permettant en retour d’importer les
biens qu’il ne produit pas.
11
Exemple
• En tenant compte de cette contribution de
Ricardo, modifions légèrement l’exemple de P°
des mixeurs et du vêtement au Maroc et en
France:
Mixeur Vêtement

Maroc 6 12
France 4 2

12
• Dans ce cas, la France a un avantage absolu dans
la P° des 2 biens.
• Le Maroc a-t-il un intérêt à échanger avec la
France, et à quelles conditions?
• La France a seulement un avantage comparatif
dans la P° vestimentaire.
• De son côté, le Maroc, quoique n’ayant aucun
avantage absolu, détient tout de même un
avantage comparatif dans la P° des mixeurs.
13
• En autarcie:
• Au Maroc 1 vêtement = 2 mixeurs
• Coût de P° mixeur au Maroc: 6 ÷ 12= 0.5
• Coût de P° vêtement Maroc : 12 ÷ 6 = 2
• En France:
• Coût de P° mixeur : 4 ÷ 2 =2
• Coût de P° vêtement: 2÷ 4 = 0.5

14
• En libre échange:
• Le libre échange profite à chacun: le Maroc plutôt
que de faire travailler 12 salariés pour produire une
unité de vêtement a intérêt à produire 2 unités de
mixeurs, et les exporter en France.
• La France a intérêt à se spécialiser dans la P° du
vêtement puisque au lieu d’utiliser 4 salariés pour
produire une unité de mixeur, en produisant 2
unités de vêtements, elle peut les échanger contre 4
unités de mixeurs au Maroc.
15
Conclusion

• Chaque pays a intérêt à se


spécialiser dans le secteur de
production dans lequel il est
relativement le meilleur.

16
Les critiques de la théorie de D .
Ricardo
Elle repose sur des hypothèses restrictives et
irréalistes:
• Le W est le seul facteur de production: le K, lui-
même est assimilé à du W indirect.
• Parfaite mobilité des facteurs de production à
l’intérieur du pays.
• Immobilité des facteurs de P° entre les pays.
• Il existe un plein emploi des facteurs de P° dans
chaque pays: il n’y a pas de chômage.
• Les pays ont des techniques de P° différentes.
17
critiques des hypothèses
• La mobilité du W et du K est aujourd’hui une réalité
incontournable: existence des migrations
internationales de populations et des FMN.
• Problème de la qualification et de la reconversion de
la MOD.
• L’origine de la différence des coûts comparatifs:
Ricardo ne précise pas les sources de la différence
des coûts de P°.
• Spécialisation absolue de chaque économie
(monop°).
• Oubli de la demande.
18
Section 3: La théorie des dotations
factorielles: modèle H.O.S
• Le modèle H.O.S (Heckscher, Ohlin et Samuelson)
prolonge la théorie des avantages comparatifs de
Ricardo en expliquant l’origine de l’avantage
comparatif:
• Les pays se spécialisent dans les P° qui incorporent
le facteur de P° le plus abondant localement.
• Ils exportent les biens qui renferment bcp de
facteurs qu’ils possèdent en abondance.
• Ils importent des biens qui nécessitent bcp de
facteurs qui lui manquent.
19
Exemple de l’Australie et de
l’Angleterre
Abondance des Spécialisation du pays
Le prix relatif
terres et relative dans des combinaisons à
de la terre par
pénurie du facteur forte intensité de terre et
rapport au
travail en à faible intensité de
travail est faible
Australie travail

Abondance du Le prix relatif Spécialisation du pays


travail et pénurie de la terre par dans des combinaisons à
de terre de rapport au forte intensité de travail
l’Angleterre travail est élevé et à faible intensité de
terre

20
• Les inégalités dans les dotations de facteurs
entraînent des écarts de prix et des différences
de spécialisation des économies.
• Ohlin donne l’exemple de l’Angleterre qui
possède bcp de travail et peu de terre, et
l’Australie, qui possède bcp de terre et peu de W.
• Il en déduit que l’Angleterre a intérêt à se
spécialiser dans l’industrie, et l’Australie dans
l’agriculture.
21
Le théorème H.O.S
• Considérant les effets de la spécialisation
internationale sur les prix des facteurs de
production, les travaux d’Heckscher, d’Ohlin et
de Samuelson avancent la proposition plus
connue sous le nom de Théorème H.O.S: « A
long terme, le commerce international tend à
produire une égalisation des rémunérations des
facteurs ».

22
Exemple: cas de l’Australie
Abondance des Le prix relatif
Spécialisation du pays dans des
terres et relative de la terre par
combinaisons à forte intensité
pénurie du rapport au
de terre et à faible intensité de
facteur travail en travail est
travail
Australie faible

Augmentation de la production Diminution de la production de


agricole; hausse des besoins en textile, ceci libère du facteur
terre; hausse du prix relatif de la travail; baisse du prix du facteur
terre. travail

23
Théorème d’égalisation du prix
des facteurs
•Le libre échange rend égale la
rémunération des facteurs
entre les pays et sert de
substitut pour la mobilité
externe des facteurs.

24
Les hypothèses du théorème H.O.S
• C’est un modèle 2× 2 × 2.
• Mêmes fonctions de production pour chaque
bien dans les deux pays.
• Fonctions de production à rendements d’échelle
constants.
• Les facteurs de P° sont mobiles à l’intérieur d’un
pays et immobiles entre les pays.
• La concurrence est pure et parfaite.
• Préférences identiques des consommateurs.
25
Critiques du modèle néo-classique de
spécialisation
• L’immobilité des facteurs de P°: or, les
mouvements de Kx, les transferts de technologie
et les migrations de MOD ne cessent de se
développer.
• La concurrence pure et parfaite: ce qui suppose
l’homogénéité des biens et des techniques de P°
entre pays. Or, incompatibilité avec le
renouvellement technologique et avec les
stratégies de différenciation des produits
généralement établies par les FMN.
26
Suite des critiques du modèle néo-
classique
• Le modèle H.O.S appartient à la statique et ne se
prête guère au traitement d’une évolution historique
qui requiert un traitement dynamique.
• Il est également pas possible d’accepter le choix du
modèle néo-classique à 2 facteurs et à 2 produits.
• Ce modèle ignore la présence plus que probable de
rendements d’échelle non constants, et ne cadre pas
avec la réalité caractérisée par des rendements
d’échelle croissants.

27
Vérification du modèle H.O.S
• Leontiev a effectué une étude empirique, qui
remet en question la théorie H.O.S. L’auteur
s’est concentré sur des données américaines
dans 50 industries.
• Il a pu montrer que contrairement à ce qui a été
démontré par la théorie H.O.S, les E.U
exportaient vers le reste du monde des biens à
forte intensité de MOD en échange de biens à
forte intensité en capital.
28
Résultats de Leontiev
Les résultats obtenus sont contraires à la théorie:

Alors que les E.U sont censés être bien dotés en


capital par rapport au travail, ils exportent des
marchandises incorporant plus de travail que de
capital.

29
Interprétation des résultats de
Leontiev
• Ce paradoxe a été interprété par l’auteur lui-
même en disant que les exportations
américaines sont intensives en MOD qualifiées
et à forte valeur ajoutée, alors que les
importations sont relatives à des produits
intensifs en travail qualifié.
• Leontiev: son paradoxe relève du capital
humain. Le facteur W est hétérogène: un
travailleur américain « vaut » plusieurs
travailleurs étrangers.
30
L’approche néo-factorielle
• Le paradoxe de Leontiev conduit à distinguer
plusieurs types de travail par niveau de
qualification.
• Distinction de plusieurs catégories de travailleurs
depuis les plus qualifiés jusqu’à la MOD non
spécialisée.
• Prise en compte de 3 facteurs:
Le K physique: les machines;
 Le W simple: nombre de travailleurs abstraction faite
de leur formation;
Le K humain: stock d’éducation « incorporé » dans les
travailleurs.
31
Critiques des théories traditionnelles
de l’échange international
• Ces théories avaient une forte connotation idéologique et
politique: le but était de maintenir la domination de la G.B sur
le monde.

• L’échange international est perçu comme une chose naturelle


et volontaire: la spécialisation internationale des colonies
n’avait rien de naturel ni de volontaire puisqu’elle était
imposée par la métropole et subie par les pays dominés.

• Ricardo: l’échange international d’un pays dépend de sa


capacité à offrir des biens ayant un coût inférieur à ses
concurrents étrangers: ce raisonnement n’est plus suffisant
pour expliquer la multiplicité des facteurs de la compétitivité
(qualité, différenciation des produits, délais de livraison…).

32
Le développement du commerce
intra-branche
• Est une remise en question des théories de
l’avantage comparatif et des dotations
factorielles. (La différence est à la base du
commerce entre les nations).
• Aujourd’hui, le commerce entre pays
industrialisés est d’abord un commerce de
produits différenciés mais satisfaisant le même
besoin.
• Le commerce intra-branche est basé sur
l’existence de similitudes entre les pays.
33
Les avantages comparatifs ne sont
plus naturels et statiques
• Mise en place de nouveaux avantages dans des
secteurs prometteurs grâce à des politiques
commerciales et industrielles stratégiques.
• Les pays qui avaient acquis des avantages dans
certaines branches industrielles les ont perdus au
profit d’autres pays qualifiés de « suiveurs ».
• L’avantage comparatif n’est pas uniquement une
question de « dotations factorielles naturelles »
statique, mais il est aussi dynamique, complexe et
malléable.
• Risque de délocalisation.
34
35

Vous aimerez peut-être aussi