Découvrez les joyaux vivants du monde des amphibiens, depuis

leur vie dans la nature jusqu'à leur reproduction en captivité.

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Tàri & Lenwë
 LES NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE L'ELEVAGE DES DENDROBATES

ET DES MANTELLA
REMERCIEMENTS DE L'AUTEUR

Je tiens à exprimer toute ma gratitude aux personnes suivantes qui ont apporté CHARLY MERMINOD
une aide précieuse à l'élaboration du présent ouvrage.

liilal Ramadan et Philippe Golay, du Vivarium Elapsoïdea de Genève, pour la

recherche de référence, leurs conseils judicieux et leur relecture du manuscrit.
Yves, pour la fourniture de nombreux documents et tirés à part et pour avoir
eu la gentillesse de nous donner accès à ses installations personnelles pour les
besoins des prises de vue.
Merci à Patrick et Etsuko Rossé ainsi qu'à Dominique, mon épouse, pour leur
contribution à la relecture du manuscrit.

Philippe Gérard Editions, 2000

7, rue Rousselel, 75007 Paris tel : 01 45 67 05 63

Impression Atelier Alfortville

I, rue Veron 94140 Alfortville

Maquette Frederic Pras

34, rue Villeneuve 92110 Clichy

ISBN 2-912521-22-X
EAN 9782912521224

Sauf indication contraire, toutes les photos sont de l'auteur.

En couverture : Dendrobates tinctorius de Guyane, variété «Regina».

Au dos : Dendrobates azureus, couple en parade nuptilale.
PREFACE

Conformément à la ligne directrice de cette collection, entamée voici

deja trois ans, le présent ouvrage a pour objet de vous présenter des créa-
tures que l'on pourrait qualifier - avec prudence toutefois - de «Nouveaux
Animaux de Compagnie». A la différence des titres déjà publiés, il ne
concerne pas des reptiles ni des arachnides, mais des batraciens, c'est à dire
des représentants du chaînon intermédiaire entre la vie aquatique et la
vie terrestre. En quelque sorte, il est donc dédié à nos très lointains
ancêtres.

Les animaux que vous allez pouvoir découvrir - ou tout simplement

mieux connaître pour les terrariophiles plus avertis - comptent parmi les
plus beaux de la création, mais aussi les plus menacés. En effet, ils sont
originaires de régions particulièrement touchées par les saccages entrepris
par l'homme à l'encontre des biotopes, puisqu'ils vivent dans la grande
forêt amazonienne et à Madagascar.

Autrement dit, il ne s'agit pas de jolis bibelots décoratifs, mais d'êtres

vivants infiniment précieux. Cela ne doit nullement vous dissuader d'en
acquérir, mais simplement de le faire alors de manière responsable : en
choisissant en priorité des sujets d'élevage et non pas prélevés dans la
nature, en leur procurant des conditions de vie optimales avec, autant
que faire se peut, l'objectif de les reproduire.

D'après nos informations, certains projets d'élevage en captivité en vue

d'opérer des réintroduction en milieu naturel sont en train de se concrétiser,
notamment en Suisse. Souhaitons que de telles initiatives se multiplient,
apportant la preuve que la terrariophilie et la protection de la nature ne
sont pas antinomiques mais complémentaires.

Philippe Gérard
Paris, le 27 juillet 2000
INTRODUCTION
Parmi tous les animaux élevés en terrarium, les Dendrobatidés occupent
une place à part. La petite taille de ces grenouilles, leur coloration
extraordinaire de même que leurs mœurs diurnes, leur mode de repro-
duction, ainsi que les relations symbiotiques qu'elles entretiennent
avec certaines plantes telles que les Broméliacées font d'elles des hôtes
de choix pour nos terrariums.
lilevés avec succès depuis de nombreuses années par les terrariophiles
allemands et hollandais, les Dendrobates suscitent un intérêt croissant
parmi les éleveurs francophones. Rien d'étonnant à cela, car quels
autres animaux que ces magnifiques grenouilles colorées permettent de
satisfaire son goût esthétique tout en donnant libre court à son talent
artistique et créatif dans l'aménagement de terrariums?

Le plaisir de pouvoir observer la parade nuptiale, le transport ou l'éle-

vage des têtards ou d'écouter les chants de nos pensionnaires dans un
décor agrémenté de magnifiques plantes tropicales et de cascade fera le
bonheur de chaque terrariophile, qui aura accepté de consacrer le temps
nécessaire aux soins de ses petites protégées.
Rien d'insurmontable cependant comme vous allez pouvoir le découvrir
dans les pages suivantes de cet ouvrage.

Dénommées en allemand Pfeilgiftfrösche ou en anglais poison-dart

frogs (littéralement « grenouilles des fléchettes empoisonnées ») elles
émettent des sécrétions toxiques utilisées par quelques tribus indiennes
de Colombie pour empoisonner les fléchettes de sarbacane pour la
chasse. Nous verrons cependant qu'il n'y a là pas de quoi s'effrayer.
Malheureusement il nous faut rappeler ici que ces animaux, en prove-
nance des forêts les plus humides d'Amérique centrale et du sud, occupent
souvent une aire de répartition restreinte. De plus, les colorations au
sein de certaines espèces diffèrent considérablement d'un lieu à l'autre,
voire d'une île à l'autre. Ces grenouilles sont souvent menacées par la
destruction de leur biotope.

7
Chaque détenteur de ces « jolis bijoux » aura donc à cœur de conserver CHAPITRE 1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
les caractéristiques de chacune des variétés qu'il détient et d'éviter les
croisements qui détruiraient ces différences. Ce sera d'autant plus facile
que les Dendrobatidés offrent aux plus exigeants une palette de cou-
leurs si variées qu'ils trouveront forcément leur bonheur. ORIGINE ET CLASSIFICATION

En ce qui concerne les grenouilles malgaches du genre Mantella, dont A la lumière des connaissances scientifiques actuelles, c'est probablement
certaines sont aussi très colorées, elles sont le pendant africain de leur au cours du Dévonien, voici plus de 350 millions d'années, que les premiers
cousines les Dendrobates. Comme ces derniers, elles sont de mœurs amphibiens quittèrent l'eau pour conquérir le milieu terrestre. Ils furent
diurnes et ont un mode de reproduction spécialisé. Certaines partagent les premiers vertébrés à coloniser la terre ferme et c'est pendant la
aussi certains composants de leurs sécrétions toxiques. période du Jurassique qu'apparurent les premiers anoures.
Malheureusement, elles sont gravement menacées par la destruction
rapide de leur territoire et ne sont reproduites en captivité que par de La classe des amphibiens est divisée en trois ordres :
rares amateurs, bien que les mécanismes de leur reproduction soient les APODES : Cécilies,
maintenant connus. les URODELES : Salamandres et Tritons,
Il serait souhaitable que les amateurs de Dendrobates et de Mantellas les ANOURES : Grenouilles, Crapauds et Rainettes.
se regroupent en associations afin de faire progresser plus rapidement Ce sont parmi les ANOURES, contenant 4750 espèces, que sont classés
leurs connaissances, de partager expériences et animaux et de rendre les Dendrobatidés et les Ranidés dont font partie les Mantellinés, les
plus crédible leur travail auprès des autorités. deux familles qui font l'objet du présent ouvrage.

D'après nos informations, certains projets d'élevage en captivité en vue Le classement systématique des Dendrobatidés, mais aussi celui des
d'opérer des réintroduction en milieu naturel sont en train de se concrétiser, Mantellinés fait encore l'objet de nombreuses discussions. De nou-
notamment en Suisse. Souhaitons que de telles initiatives se multiplient, velles espèces sont décrites chaque année, alors que d'autres sont
apportant la preuve que la terrariophilie et la protection de la nature ne renommées.
sont pas antinomiques mais complémentaires. Actuellement les Dendrobatidés regroupent six genres :
Colostethus : environ 106 espèces
Dendrobates : environ 25 espèces
Epipedobates: environ 25 espèces
Minyobates : environ 9 espèces
Phyllobâtes : 5 espèces
Aromobates : 1 espèce
Les Mantellinés comptent deux genres. Celui, moins connu, des
Mantadactylus et celui des Mantella qui compte 11 espèces, mais ce
nombre pourrait très prochainement avoisiner 20 à 25 espèces et autant
de sous-espèces.

8 9
DONNEES BIOLOGIQUES ET MORPHOLOGIQUES Grâce à leur odorat les têtards sont capables de reconnaître sous l'eau
leur nourriture. Plus tard, au moment de la métamorphose, un organe
D'une manière générale, les Dendrobates se caractérisent par leur complexe et de grande taille dit de Jacobson devient fonctionnel et ren-
mode de reproduction unique chez les amphibiens, comportements ter- seigne, concurremment avec l'odorat, les animaux sur la nature des
ritoriaux, ponte à terre, garde et soins des œufs, transport des têtards à odeurs portées par l'air.
l'eau et parfois nourrissage des têtards. Ils occupent ainsi une niche Enfin, les têtards sont dotés d'un organe sensoriel appelé ligne latérale,
écologique où la concurrence avec d'autres amphibiens est réduite. présent également chez les poissons, qui perçoit les vibrations de l'eau.
La reproduction des Mantella suit aussi un cheminement différent de
celui auquel nous ont habitué les grenouilles et crapauds de nos régions: Bien qu'essentiellement terrestres, les Dendrobates ont la faculté de
elles pondent aussi leurs œufs à terre, mais laissent ensuite à dame nature grimper sur les feuilles les plus lisses, l'extrémité de leurs orteils étant
le soin de transporter les têtards à l'eau lors de fortes précipitations. aplati en ventouse ronde ou en forme de cœur.

Animaux poïkilothermes, leur métabolisme dépend des conditions de La langue est une arme de chasse remarquable. A l'exception des
température du milieu ambiant. Les amphibiens ont une peau nue et membres aquatiques, Xénopes et Pipas, de la famille des Aglosses (ce
richement dotées de glandes à mucus et à sécrétions toxiques qui néces- qui signifie sans langue), les anoures se servent de leur langue extensible
site de l'eau ou de l'humidité pour ne pas se déshydrater. Ces deux et rendue adhésive grâce à la sécrétion de la glande du pré-maxillaire
paramètres dictent les conditions dans lesquelles doivent être maintenus située dans le plafond buccal. En la projetant rapidement comme un
les animaux. Si la température est trop basse, ils ne pourront ni se nourrir, fouet, ils capturent les proies dont ils se nourrissent.
ni digérer, ni se déplacer normalement ou lutter contre les maladies. En
deçà de la température minimale critique, ils meurent de froid. A GRENOUILLES VÉNÉNEUSES OU VENIMEUSES ?
l'inverse, lorsque la température s'élève au-delà de la température
maximale critique, ils meurent de chaleur. Une précision s'impose quant aux adjectifs vénéneux et venimeux. Si
De même, si l'animal manque d'eau ou ne dispose pas de l'humidité ces deux mots recouvrent la notion de poison sécrété par une glande, ils
ambiante nécessaire, il sèche littéralement et meurt rapidement de
diffèrent cependant dans leur mode d'action. Ainsi, vénéneux signifie
déshydratation.
que le poison agit après ingestion, alors que venimeux signifie que le
venin est inoculé; un animal venimeux possède donc un appareil qui
Autre élément biologique à considérer, le rôle des différents sens.
permet d'injecter le venin.
La vue est sans aucun doute le sens le plus important chez ces animaux
diurnes. Ils sont ainsi capables de discerner les minuscules proies dont Pour notre part, gardant à l'esprit que, selon Myers et al. (1978), les
ils se nourrissent. sécrétions toxiques de P. terribilis seraient susceptibles de pénétrer par
L'ouie joue également un rôle important dans la vie des anoures en les pores de la peau, nous retiendrons, faute de mot plus approprié, le
général, puisque c'est grâce à leur chant, que les mâles appellent les terme vénéneux pour les Dendrobates dont le poison agit après ingestion.
femelles vers le lieu de reproduction. C'est aussi par la voix que les Les anglophones utilisent d'ailleurs l'expression poison dart frogs lit-
mâles Dendrobales marquent leur territoire. léralement «grenouille des fléchettes empoisonnées» .

10 11
Ce terme désigne en réalité toutes les espèces des genres Dendrobates, Ainsi, les grenouilles nourries en captivité de drosophiles et de grillons
Epipedobates, Minyobates et Phyllobates dont les sécrétions cutanées ne sont plus aussi dangereuses. Les chercheurs ont remarqué une diffé-
sont les plus toxiques. rence de toxicité entre les animaux sauvages et ceux nés en captivité.
Même les sécrétions toxiques des fameux Phyllobates terribilis perdent
Ce nom commun rappelle que certaines tribus indiennes du nord de la beaucoup de leur puissance après deux générations.
Colombie empoisonnent leurs fléchettes de sarbacane avec les sécré-
tions toxiques de l'une des trois espèces de Phyllobates. A ce jour, aucun homme n'est mort ou tombé malade en manipulant des
Ces trois espèces fort voisines sont Phyllobates aurotaenia, P. bicolor animaux nés en captivité, alors même que l'on rapporte que quelques
et la bien nommée Phyllobates terribilis. Les sécrétions toxiques de importateurs américains ont montrés des symptômes d'envenimation
cette dernière espèce contient une quantité suffisante d'une toxine après avoir manipulé à mains nues un grand nombre de Dendrobates
appelée batrachotoxine pour tuer plus de 20 000 souris ou 4 à 10 tinctorius fraîchement importés du Surinam. De plus, un ex-légionnaire
hommes adultes (voir Myers et al. 1978). En effet, 120 à 450 micro dit avoir erré plusieurs jours en délirant dans la forêt guyanaise, après
grammes (millionième de gramme) de batrachotoxine synthétisée par avoir saisi de sa main blessée un D. tinctorius.
ces grenouilles pourraient tuer un homme adulte. ( 'es sécrétions toxiques ne jouent pas seulement un rôle répulsif contre
Les indiens Chocos de Colombie utilisent ces sécrétions redoutables d'éventuels prédateurs, mais exercent aussi une fonction bactéricide et
pour enduire la pointe de leurs fléchettes de sarbacane en la frottant sur fongicide servant à protéger contre les microbes et les champignons
le dos de ces grenouilles; ces fléchettes conserveront leur effet mortel l'épiderme, particulièrement exposé dans cet univers chaud et humide.
durant au moins une année et seront utilisées pour tuer des animaux
lors de leurs chasses. ( 'oncernant la tenue en terrarium de ces animaux, il est important de se
renseigner sur la provenance de ses futurs pensionnaires et d'adapter
Beaucoup moins dangereuses, les sécrétions toxiques des autres les manipulations en fonction des risques encourus, mais de toute
membres de la famille des Dendrobatidés, les protègent toutefois effi- façon, la meilleure manière de transférer une grenouille d'un terrarium
cacement contre les prédateurs potentiels de la forêt tropicale tels que a l'autre, reste de la faire pénétrer dans un petit récipient en plastique
les oiseaux, serpents ou autres mygales. Celui qui saisirait l'une de ces sans la prendre en main, puis de la placer dans sa nouvelle demeure.
grenouilles ressentirait rapidement une brûlure, un engourdissement de
la gueule accompagné d'un goût répugnant qui le ferait immédiatement RÉPARTITION ET BIOTOPES
relâcher sa proie, il s'ensuivra alors des douleurs, voir même une perte
de connaissance dont il se souviendra pour le reste de ces jours! Les Dendrobates sont originaires d'Amérique centrale et du sud, depuis
De récentes recherches (Daly et al. 1994) ont montré que, pour fabri- le sud du Nicaragua jusqu'au nord du Pérou et de la Bolivie. Seule
quer ces sécrétions toxiques, les Dendrobates dépendent d'alcaloïdes exception, Dendrobates auratus importé à Oahu (Hawaii) et qui s'y est
contenus dans les intestins d'insectes, notamment des fourmis qui com- implanté. Ils sont présents dans les forêts tropicales humides des pays
posent l'essentiel de leur menu quotidien. Ces alcaloïdes proviennent mentionnés, où ils occupent plusieurs niches écologiques : la majorité
des plantes consommées par les insectes. des espèces sont terrestres, mais quelques unes vivent dans les arbres

12 13
Beaucoup de Colostethus vivent dans les cailloux près des petits cours ALIMENTATION
d'eau forestiers. Dans ces régions, l'alternance des saisons sèches et
humides est souvent peu marquée, ainsi que les écarts de température. A leur échelle, les Dendrobates et les Mantellas sont de très gros man-
Les Dendrobatidés ont développé un mode de reproduction très spéci- geurs, toujours à l'affût du moindre invertébré comestible. Dans la
fique, bien adapté aux conditions régnant dans la forêt tropicale humide nature, ils font une très forte consommation de fourmis et de termites,
où ils vivent. Par conséquent, leur reproduction s'accommode assez qui sont à l'origine de la fabrication de leurs sécrétions toxiques.
mal de la destruction du biotope. En terrarium, on constate curieusement que les Dendrobates refusent
Malgré cela, on rencontre fréquemment des D. pumilio dans les plan- systématiquement de manger des fourmis, les recrachant immédiatement.
tations de bananes où ils utilisent l'eau contenue dans l'insertion des Par contre, ils acceptent très volontiers de se nourrir de drosophiles, de
feuilles pour y élever leurs têtards et D. auratus peut vivre dans les micro grillons, de petites larves de teignes et de collemboles. Pendant
plantations de cacao, pour autant naturellement qu'elles ne soient pas la belle saison, on peut aussi leur fournir les plus petits insectes que
polluées par des pesticides ou des engrais. l'on arrive à récolter. Parmi eux, les pucerons sont des proies faciles à
attraper. Attention cependant de ne pas capturer ces animaux dans des
Les Mantellas sont originaires de la grande île de Madagascar. Elles jardins ou des cultures ayant étés traités avec des insecticides ou des
occupent toutes sortes d'habitats, certains assez rudes comme les engrais. Pour toutes ces raisons, l'élevage des insectes et plus particu-
marais des forêts nuageuses d'altitudes habités par : Mantellas auran- lièrement des drosophiles représente le plus gros travail annexe au
tiaca, M. crocea, les collines boisées : M. baroni, M. betsileo, M. maintien des Dendrobates et des Mantellas, mais il est indispensable.
madagascariensis, les rochers : M. cowani, les vallées ombragées : M.
betsileo, M. pulchra, les terrains buissonneux et secs : M. expectata, LONGÉVITÉ
les forêts de plaines denses : M. bernhardi, M. haralmeieri, les bords
de ruisseaux boisés : M. cowani nigricans, M. expectata, M. madagas- La durée de vie moyenne est de l'ordre de 5 à 7 ans. Cependant certains
cariensis, les buissons et les arbres : M. laevigata ou même les eaux animaux peuvent dépasser 10 ans (Dendrobates auratus, D. azureus).
usées des décharges : M. betsileo. Toutefois l'aire de répartition de
beaucoup d'espèces est extrêmement restreinte, notamment la célèbre STATUT JURIDIQUE
M. aurantiaca ne vit que dans les marais de Torotorofotsy au nord-
ouest d'Andasibe ou M. viridis sur La Montagne du Français au sud Tous les membres des genres Dendrobates et Phyllobates, ainsi que
d'Antisarana. Mantella aurantiaca sont inscrits à l'annexe II de la Convention de
Contrairement aux Dendrobates, les Mantellas subissent des variations Washington et repris en annexe B du Règlement européen.
climatiques qui peuvent être importantes d'une saison à l'autre. Ainsi Ceci veut dire que leur importation est possible, mais contrôlée. Ce
M. aurantiaca par exemple subit une période relativement froide, où la contrôle donne lieu à la délivrance d'un numéro de CITES qui doit
température nocturne peut s'abaisser jusqu'à 10°C. D'autres doivent impérativement figurer sur la facture d'achat de l'animal.
affronter une saison sèche, pendant laquelle elles réduisent considéra- Malheureusement, les autres espèces de Mantellas ne bénéficient à
blement leur activité. l'heure actuelle d'aucune mesure de protection.
Ces alternances très prononcées de saisons conditionnent la reproduction
et si l'on veut élever des Mantellas, il faudra les recréer.

14 15
Par ailleurs, les Dendrobatidés de Guyane française sont protégés en CHAPITRE 2. ANIMAL DE COMPAGNIE ?
métropole par l'Arrêté du 145 mai 1986 qui interdit leur détention en
France métropolitaine. Sont concernés par cet arrêté : Dendrobates
tinctorius, D. ventrimaculatus, Epipedobates femoralis, E. trivittatus, Si l'on admet en général qu'un animal de compagnie doit pouvoir être
Colostethus degranvillei, C. baeobatrachus et C. beebei. apprivoisé et manipulé , qu'il accepte et apprécie cet étal de l'ait, on
peut affirmer, sans aucun doute, que les batraciens ne sont pas des ani-
MYTHES OU RÉALITÉ? maux de compagnie. Concernant les Dendrobates et Mantellas, les
manipulations à mains nues sont à éviter à tout prix. Certaines espèces
Peu de légendes circulent au sujet des Dendrobates et Mantellas, mais sont effrayées, voire stressées, les plus farouches les supportent très
il existe quantité d'informations plus ou moins fantaisistes au sujet de mal et sont prises de tremblements.
l'utilisation des grenouilles vénéneuses par les indiens. A l'opposé, d'autres espèces, probablement plus conscientes de leur
Personne ne semble avoir vérifié l'information mentionnée par invulnérabilité, peuvent devenir familières et sitôt que l'on ouvre leur
Schneider (1799) dans sa description de Dendrobates (Calamita) tinc- terrarium, elles viennent voir si, par hasard, il n'y aurait pas un petit
torius (littéralement grenouille tinctoriale): «Les indigènes de quelque chose à manger. Les Dendrobates tinctorius, D. azureus, D.
l'Amérique méridionale arrachent les premières plumes des poussins auratus et dans une moindre mesure les D. pumilio sont de celles-là.
perroquets et instillent le sang (= sécrétions toxiques?) dans les plaies Quelque soit l'espèce, lorsqu'il s'agit de la capturer pour une raison ou
encore saignantes; les plumes qui repoussent ensuite sont jaunes ou une autre, transfert, nettoyage ou soins, la meilleure manière est de la
rougeâtres..». l'aire entrer dans un petit tube en plastique transparent en le lui présen-
Par contre, l'usage des sécrétions de trois espèces de Phyllobates (P. tant devant le museau et en poussant la grenouille par derrière; avec un
aurotaenia, P. bicolor et P. terribilis) servant à empoisonner des flèches peu de patience on y arrive !
de sarbacane, mentionné pour la première fois par Cochrane (1825), a Si vraiment on désire un batracien de compagnie, le seul qui puisse être
été confirmé par Myers et al. (1978, 1983). Dans la publication de 1978, suffisamment placide pour accepter les manipulations est la rainette de
les auteurs mettent en doute l'usage des sécrétions de Dendrobates White Litoria caerulea; d'autres Amphibiens, par exemple les gros cra-
auratus, faiblement toxiques, par des indiens du Panama. pauds Bufo marinus et les crapauds cornus Ceratophrys ornata acceptent
facilement de manger au bout des doigts.
Profitons de ces quelques lignes, pour rappeler que tous les batraciens
ont sur la peau des sécrétions plus ou moins toxiques et qu'il convient
de ne jamais se frotter les yeux ou la bouche sans s'être rincé les mains
avant.
A condition de respecter les consignes de la manipulation d'un
Dendrobates ou d'une Mantella, chaque terrariophile trouvera, dans
l'observation des comportements particulièrement riches et intéres-
sants de ces animaux, ainsi que dans leur beauté remarquable de quoi
se satisfaire pleinement.

16 17
CHAPITRE 3. CHOIX INITIAL

SPÉCIMEN SAUVAGE OU NÉ EN CAPTIVITÉ ?

Ce critère est de loin le plus fondamental. En effet, les spécimens nés

en captivité sont dans un état de santé bien meilleur que ceux prélevés
dans la nature. Ces derniers ont souvent été stockés trop longtemps, en
trop grand nombre et sans nourriture suffisante; ils arrivent dans un étal
de stress et d'amaigrissement important et ont pu être contaminés ou
parasités lors de cette détention. Il sera très difficile par la suite de soigner,
puis d'acclimater ces animaux ainsi maltraités.

Fort heureusement, de nombreux Dendrobates sont maintenant reproduits

en captivité et il est donc assez aisé de trouver des sujets d'élevage.

Les espèces dont les têtards sont nourris par les parents, Dendrobates
pumilio, D. histrionicus, D. granuliferus et D. lehmanni sont presque
exclusivement des animaux prélevés dans la nature, leur acclimatation
est plus difficile et le taux de mortalité souvent élevé. Ce ne sont donc
pas des espèces qu'il faut choisir pour débuter avec les Dendrobates.
De même, les Mantellas sont également des animaux prélevés à
Madagascar, avec tous les inconvénients que cela comporte. C'esl
pourquoi, si l'on a la chance de pouvoir acquérir des animaux nés en
captivité, il ne faut pas hésiter, même si le prix d'achat est un peu plus
élevé que celui d'un animal importé.

ADULTE OU JUVENILE ?

Le choix de l'âge de l'animal est aussi un critère fondamental, dans la

mesure où les facultés d'adaptation d'un vieil animal, surtout s'il csl
directement importé de la nature, sont réduites.
En ce qui concerne les Dendrobates, il est préférable, surtout si l'on CHAPITRE 4. CONDITIONS D'ÉLEVAGE
débute, choisir un spécimen pas trop jeune, voire même presque adulte.
On a ainsi plus de facilité à déterminer le sexe des animaux. Il est aussi
plus aisé de nourrir une grenouille un peu plus âgée qu'un juvénile.
UN OU PLUSIEURS SPÉCIMENS ?
Pour les Mantellas, le choix est rarement possible dans la mesure où les
spécimens proposés sont prélevés dans la nature et qu'il s'agit presque La réponse à cette question est différente selon qu"il s'agit de
toujours d'adultes. Néanmoins, il est préférable de prendre un animal Dendrobates ou de Mantella.
assez jeune, mais non un juvénile, qui serait beaucoup trop délicat. Il est préférable de maintenir les premiers par couple. En effet, les
Dendrobates ont un comportement territorial marqué, les mâles cuire
eux, mais aussi les femelles entre-elles. Chacun défend vigoureuse-
ment son territoire et tout intrus sera immédiatement agressé et chassé.
Ceci donne lieu à de véritables luttes où chacun des protagonistes
essaie de prendre le dessus. Les grenouilles ne disposant pas d'armes,
ces combats n'occasionnent pas de blessures, mais, à la longue, l'indi-
vidu systématiquement attaqué acquiert une attitude de soumission et
de crainte. Si la situation se prolonge, ne pouvant plus vivre ni se nourrir
normalement, il finira par s'affaiblir. Il est dès lors indispensable de le
retirer du terrarium. Les éleveurs qui maintiennent plusieurs espèces
ensemble remarquent que les attaques sont aussi dirigées contre des
Dendrobates d'espèces différentes.
Si on dispose d'un terrarium suffisamment vaste pour que chacun puisse
y établir son territoire, il est très intéressant d'y faire cohabiter plu-
sieurs couples. Ceci permet justement d'observer les mâles, juchés sur
une feuille ou sur une branche, qui chantent pour marquer leur territoire.
Chez les Mantellas, il est préférable de constituer des groupes de repro-
duction formés de trois à cinq mâles pour une femelle. Dans la nature,
il n'est pas rare de voir plusieurs mâles féconder les œufs déposés par
une femelle.
Enfin, concernant les jeunes, il n'y a pas de problème à les élever en
groupe de cinq à dix individus, l'instinct territorial n'apparaissant qu'à
l'âge adulte.

20 21
TERRARIUM Pour le chauffage, un câble chauffant de 15W noyé dans le substrat est
suffisant pour maintenir la température de base, l'éclairage permettant
On utilisera de préférence un terrarium en verre collé ou en matière une légère augmentation de la température diurne, simulanl l'amplitude
synthétique, avec des ouvertures de ventilation assurant une bonne cir- thermique régnant au sol des forêts tropicales où les écarts de tempéra
culation de l'air. Le fond du terrarium doit impérativement être bien ture entre le jour et la nuit sont assez faibles. La plupart des espèces
étanche afin de pouvoir régulièrement vaporiser de l'eau. En raison du requièrent des températures variant entre 22°C à 26°C la nuit et 26°C à
fort taux d'humidité nécessaire au maintien des grenouilles, les terra- 28°C le jour. Quelques espèces comme par exemple Epipedobates sil
riums en bois sont à proscrire. verstonei, originaire des forêts d'altitudes du Pérou doivent être main
tenues à des températures légèrement inférieures.
1. TAILLE
L'éclairage est assuré par un tube néon placé à l'intérieur du terrarium
La taille du terrarium sera fonction de l'espèce qu'il abritera. Pour un
en tenant compte à la fois des besoins des animaux, bien entendu, mais
couple des espèces les plus courantes telles que Dendrobates auratus,
aussi des besoins des plantes du terrarium. L'éclairage sera allumé 12
D. leucomelas, D. tinctorius, D. azureus, Phyllobates vittaîus, ou deux
heures par jour.
couples d' Epipedobates tricolor, une dimension de 60 x 40 x 40 cm
(respectivement longueur, largeur, hauteur) sera suffisant. Il permet
Les substrats les plus couramment employés pour garnir le fond du
également d'accueillir un groupe de Mantella. Les plus grandes variétés,
terrarium sont : la terre de bruyère, la tourbe ou encore les écorces et
D. tinctorius, P. bicolor et P. terribilis ainsi que certaines espèces par-
terreaux pour reptiles que l'on trouve en animalerie. Le sol doit être
ticulièrement farouches comme E. trivittattus, se sentiront plus à l'aise
suffisamment bien tassé pour éviter qu'il ne colle à la peau des gre-
dans un terrarium de 80 x 40 x 40 ou 100 x 40 x 40 cm. Dans un terra-
nouilles. Pour cette raison, on n'utilisera ni sable ni gravier, qui peuvent
rium de cette dernière dimension, on peut faire cohabiter une dizaine de
provoquer des blessures sur la peau relativement fragile des animaux.
Mantella. Alors que les petites espèces du groupe D. ventrimaculatus,
Par contre, il est possible de décorer le sol en le recouvrant de feuilles
D. imitator et celles du groupe
mortes, ce qui reconstitue au mieux les conditions naturelles dans les-
D. pumilio se contenteront d'un habitat de 40 x 30 x 30 cm.
quelles vivent les Dendrobates. On prendra soin de nettoyer les feuilles
Les jeunes sont élevés dans un terrarium en plastique transparent que
avant de les disposer dans le bac et de les tasser légèrement.
l'on trouve aisément dans le commerce d'environ 30 x 20 x 20 cm,
dans lequel on adaptera une toile de moustiquaire sous le couvercle
De l'eau doit être toujours disponible dans le terrarium; une soucoupe
pour retenir les minuscules proies dont se nourrissent les grenouilles
d'eau peu profonde permet aux grenouilles de se baigner plusieurs fois
fraîchement métamorphosées.
par jour. L'eau sera changée aussi souvent que nécessaire, les animaux
2. AMENAGEMENTS transportant toujours des résidus de terre ou de feuilles mortes qu'ils
abandonnent dans l'eau pendant leurs bains.
Chaque terrarium est équipé d'un chauffage, d'un éclairage, de substrat,
d'une soucoupe d'eau, de plantes, de branches ou de souche de bois et Les plantes, en plus d'être un élément de décoration, jouent un rôle
d'un abri de ponte. important dans la vie des Dendrobates. Elles servent de supports poul-
ies animaux.

22
L'eau contenue entre les feuilles des Broméliacées notamment leur Quelques jolies branches disposées avec art, sur lesquelles grimpent le
permet de se baigner et leur sert de nurseries pour y déposer et élever petites lianes, complètent ce décor de sous-bois. Dans un paludarium,
leurs lêlards. On utilise aussi quelques plantes grimpantes à petites on peut pousser le souci du détail, si l'on est également féru de bota
feuilles telles que Ficus repens, Philodendron scandens, quelques nique, jusqu'à un choix de plantes provenant de la même région que les
plantes de sous-bois comme les Maranta. Les petites fougères peuvent grenouilles.
également faire partie du décor. Une belle branche ou souche d'arbre, L'éclairage doit être suffisamment intense pour permettre la croissance
sert de perchoir et d'observatoire aux mâles désirant affirmer et sur- des plantes les plus à l'ombre.
veiller leur territoire.
3. TEMPÉRATURE, ÉCLAIRAGE ET HYGROMÉTRIE
L'abri de ponte permet au couple de se retirer dans l'intimité pour Précisons maintenant les paramètres concernant les facteurs clima-
déposer leurs œufs. Il est généralement constitué d'une demi noix de tiques.
coco dans laquelle on aura pratiqué une ouverture pour permettre
l'entrée des animaux, le tout placé sur une boite de Pétri. On peut ainsi TEMPÉRATURE
aisément contrôler ou retirer la ponte du terrarium pour l'incubation. Une température oscillant entre 22 et 26°C la nuit et 26 à 28°C la jour-
Les plus petites espèces pondent volontiers dans des tubes plastiques de née est nécessaire à la majorité des Dendrobates; les espèces provenant
pellicules photographiques disposés ça et là dans le terrarium. des régions montagneuses, requièrent des températures légèrement
D'autres espèces comme les Dendrobates pumilio préfèrent pondre inférieures soit respectivement 18 à 22°C la nuit et 22 à 26°C la journée.
directement sur les feuilles.
Pour les Mantellas, les choses sont plus compliquées, les espèces de
Autre possibilité, on peut transformer le terrarium en paludarium.Plus montagnes telles M. aurantica, M. crocea, M. madagascariensis ne
orienté vers la décoration, il est conçu de la façon suivante : le fond est supportant pas d'être soumises en permanence à des températures de
recouvert de 5 à 8 centimètres de billes d'argile afin de permettre à 24°C. Pendant la saison chaude, d'octobre à avril, la température diurne
l'eau de circuler. Au-dessus, on dispose une fine couche de substrat, qui se situe entre 23 et 28°C et descend la nuit au environ de 18 à 22°C.
doit être très drainant, pour que l'eau passe rapidement à travers. Sur Pendant la saison froide, de mai à octobre, la température varie de 15 à
les parties les plus humides du substrat, on peut faire pousser de la 22°C la journée et s'abaisse jusqu'à 10°C pendant la nuit. Les pluies
mousse de Java. Un petit espace ouvert sert de bassin, dont les bords, sont fréquentes toute l'année, mais les plus grosses précipitations se
faits de plaques d'écorce de liège, retiennent les billes d'argile et le situent pendant les mois de décembre à mars; c'est durant cette période
substrat. Une petite pompe d'aquarium renvoie l'eau préalablement
que se reproduisent les Mantella.
filtrée vers une cascade faite de plaques isolantes en liège de 20 mm ou
Les espèces de plaine ou de savane demandent des températures légè-
en polystyrène recouvert de tourbe collée, permettant de maintenir une
rement supérieures soit 22 à 24°C la nuit et 24 à 27°C la journée.
forte humidité dans le terrarium. Le dos et parfois les côtés du paludarium
sont recouverts de plaques isolantes en liège ou de plaques en fibres de
ÉCLAIRAGE
coco. Elles servent de support aux plantes grimpantes et permettent de
L'éclairage est indispensable pour reconstituer les cycles jour/nuit sans
piquer ça et là des plantes épiphytes comme des Broméliacées ou des
lesquels les animaux sont gravement perturbés.
Orchidées.

24
D'autre part, il assure l'apport de rayons UV permettant de synthétiser 4. MAINTENANCE
la vilamine D3 nécessaire à l'assimilation du calcium. Enfin, il assure
la lumière nécessaire à la croissance des plantes. N'agissant d'un terrarium tropical, chaud et humide, le maintien d'une
Bien que les grenouilles objet de cet ouvrage soient des animaux qui ne propreté rigoureuse est impératif. Sinon, dans de telles conditions cli-
s'exposent pas au soleil, on privilégie l'emploi de tubes fluorescents matiques, les micro-organismes se développent très rapidement.
diffusant des rayons UVA et UVB. Si le terrarium est en verre, le tube Il faut régulièrement changer l'eau, nettoyer les excréments sur les
sera installé à l'intérieur (le verre filtrant les UV), mais si on a utilisé plantes et les branches, nettoyer les vitres souillées par les animaux qui
du verre synthétique, il peut être installé à l'extérieur. les escaladent volontiers, entretenir les plantes, retirer les feuilles
mortes ou mal placées.
HYGROMÉTRIE Ainsi, le nettoyage contribue aussi au bon aspect général du terrarium.
La question de l'hygrométrie est primordiale, car les grenouilles dont Par ailleurs, une fois par année, il convient de nettoyer et désinfecter
nous parlons ici sont majoritairement originaires de forêts humides et entièrement le terrarium et ses accessoires en le vidant et en rinçant le
pluvieuses et peuvent gravement souffrir de déshydratation si l'eau tout avec de l'Eau de Javel diluée ou de l'alcool à 90°. Avant de
vient à manquer. L'équilibre entre une ventilation assurant un renou- remettre en place l'installation, bien rincer et sécher.
vellement d'air suffisant et une hygrométrie relative d'environ 80%
pendant la journée s'obtient en pulvérisant une ou deux fois par jour de ALIMENTATION
l'eau tiède dans le terrarium. Il faut veiller toutefois à ne pas saturer
l'atmosphère en permanence, ceci favorisant le développement de bac- 1. RÈGLES GÉNÉRALES
téries cl de champignons.
L'alimentation est un facteur clé de la réussite en matière d'élevage.
Toutefois, pour optimiser les chances de reproduction, il est nécessaire
Pour les batraciens, la période des amours correspond en général à la
d'observer un certain nombre de règles.
saison des fortes pluies.
La première est de disposer de nourriture de qualité en quantité suffisante.
Les Dendrobates, provenant souvent des régions équatoriales où les
saisons sont peu marquées, sont capables, si les conditions le permet- En effet, dans leur biotope, les Dendrobates et les Mantella disposent
tent, de se reproduire presque toute l'année. Afin de leur ménager une en permanence d'un choix infini de petits invertébrés (fourmis,
période de repos, on crée, de préférence en hiver, une période plus (ermites, grillons, larves, acariens, etc..) qui grouillent dans le tapis de
sèche durant laquelle les pulvérisations d'eau seront espacées de plu- feuilles mortes et de débris végétaux qui jonche le sol des forêts
sieurs jouis cl nettement moins abondantes. tropicales. Malheureusement, il nous est impossible de fournir à nos
pensionnaires un menu aussi varié. Par chance, ils s'accommodent très
bien d'un choix beaucoup plus restreint, pour peu que le goût et la taille
Pour les espèces de Mantellas, M. viridis et M. expectata, originaires de
des proies leur conviennent.
zones où les saisons des pluies alternent avec des saisons sèches parfois
assez marquée, il est nécessaire de recréer cette alternance pour obtenir
Les élevages d'insectes sont donc indispensables pour nourrir les
des reproductions.
ventres toujours affamés de ces minuscules grenouilles.

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La seconde règle est de fournir à nos spécimens les éléments néces- Le deuxième aliment de base est le micro-grillon, il est certes d'une
saires à leur métabolisme et à leur croissance. Ceci se fait en les nour- meilleure qualité nutritionnelle que la drosophile, mais son désavantage
rissant d'insectes copieusement gavés d'aliments riches en vitamines et réside dans son noctambulisme. Ainsi, il se cache rapidement, puis
en sels minéraux. Selon le principe de la chaîne alimentaire, ils trans- grandit dans le terrarium et dérange ensuite les grenouilles durant leur
mettront à leurs prédateurs les éléments qu'ils ont reçus. sommeil. De plus il endommage les plantes. C'est pourquoi les micros
grillons doivent être distribués sans excès et de façon à être consommés
2. ALIMENTS CONSEILLÉS ET RECETTES immédiatement.
Une réelle valeur nutritive des grillons d'élevage s'obtient en assurant
L'aliment de base pour des grenouilles de cette dimension est sans un rapport calcium/phosphore correct, une excellente hydratation et une
aucun doute la drosophile, qui s'élève facilement et en grande quantité nourriture riche en calcium à base des végétaux suivants :
si besoin est. On choisira bien entendu des drosophiles aptères (sans luzerne,
aile) ou à ailes atrophiées (incapable de voler). Pour pouvoir offrir à trèfle,
nos protégés leur ration quotidienne, il faut être minutieux avec les éle- pissenlit,
vages d'insectes. zeste d'orange,
Voici une des recettes parmi les plus simples pour l'élevage de drosophiles : •figues sèches,
Il faut pour 4 gobelets plastiques de 3dl. feuilles de chou vert,
•1petit-pot bébé 200g de purée de fruit (pomme poire banane ou cresson,
pomme banane) graines pour oiseaux.
•3cuillères à café de levure de bière en paillettes Pour améliorer leur teneur en protéine, on leur distribue également des
•1.5dl de flocons d'avoine croquettes pour chiens ou chats, voire des flocons pour poissons exo-
•1/2 cuillère à café de vinaigre. tiques. Il existe maintenant en animalerie, des granulés pour nourrir les
Mélangez tous les ingrédients et déposez environ 2cm de cette prépa- insectes, notamment les grillons, qui semblent donner de bons résultats.
ration au fond des 4 gobelets. Mettez ensuite deux feuilles de papier Pour faire tout son effet, le gavage des grillons doit intervenir au moins
WC chiffonnées qui serviront de support aux drosophiles, puis 24 h avant la distribution.
introduisez une cinquantaine de drosophiles dans chaque gobelet et L'élevage des grillons se fait dans des bacs plastique avec couvercle
refermez-le avec du papier ménage maintenu par un élastique. Après 2 grillagé. Comme support, on utilise des plaques à œufs du commerce;
semaines à environ 20/22°C, les petites Drosophila hydei sont prêtes. 3 une ampoule doit être disposée d'un côté du bac pour permettre aux
semaines sont nécessaires pour que les plus grandes Drosophila mela- grillons de se chauffer. Afin de pouvoir facilement récupérer les pontes
nogaster aient effectués leur cycle. et pour avoir toujours à disposition des micro grillons de la taille désirée,
Avant de nourrir vos grenouilles avec les drosophiles fraîchement on dispose dans le bac un pondoir, petit récipient rempli de terreau
écloses, prélevez la part nécessaire au maintien de l'élevage. humide très légèrement tassé et recouvert d'un fin grillage métallique,
Pour simplifier la fermeture des gobelets entamés, on peut utiliser des qui est remplacé chaque semaine et mis à incuber pendant 12 à 15 jours
« couvercles » en bas nylon. Pour disposer de nourriture fraîche en dans une boîte bien fermée. A l'éclosion, on dispose de minuscules
abondance, il faut produire chaque semaine la dose nécessaire pour une grillons qui servent premièrement à nourrir les plus jeunes grenouilles,
semaine. puis durant les dix jours suivant les grenouilles adultes.

28 29
Le troisième aliment, plus spécialement adapté aux nouveau-nés, est le Proportionnellement les jeunes en pleine croissance recevront plus de
eollembole, insecte de très petite taille vivant dans les débris végétaux nourriture que les adultes. Toutefois pour donner une mesure, disons
et sous les écorces de bois en décomposition. Ils peuvent être élevés qu'une quinzaine de drosophiles représente la ration quotidienne d'un
dans de petites boites en plastique transparent où l'on met 2 à 3 cm de spécimen adulte. S'il s'agit d'un animal amaigri, les repas seront dis-
lourbe mouillée fortement tassée, on laisse gonfler et reposer la tourbe tribués matin et soir jusqu'à ce qu'il ait retrouvé la rondeur qui sied à
pendant 24 heures, puis on égoutte le surplus d'eau. Enfin, on y intro- au genre d'animal.
duit les collemboles qu'il suffit de nourrir tous les trois jours avec une
pincée de paillettes pour poissons herbivores. Il faut prendre garde à ce 4. SUPPLÉMENTS VITAMINIQUES ET MINÉRAUX
que le milieu reste toujours humide. Pour ce faire on vaporise de l'eau
dans un coin de la boîte de façon à ne pas mouiller les paillettes de L'apport de vitamines et de sels minéraux est l'un des points cruciaux
nourriture. Après quelques semaines à température ambiante, le milieu de l'alimentation des Dendrobates et des Mantella. Les jeunes gre-
est envahi de minuscules points blancs et mobiles, avec lesquelles il est nouilles sont sensibles aux carences et développent des malformations
possible de nourrir même les plus petits de nos animaux. Bien que très métaboliques.
petits, les collemboles sont aussi un met de choix pour les grenouilles Concrètement, il est nécessaire de saupoudrer les insectes servant de
adultes qui en raffolent. nourriture pour des animaux adultes un repas sur deux et à tous les
repas pour les jeunes en pleine croissance, en utilisant un produit adapté
Pendant la belle saison, il est possible de collecter dans la nature toutes (Reptivit, Nekton MSA...).
sortes de petits insectes, le plus difficile étant d'en avoir en quantité Certains éleveurs utilisent une autre technique. Ils aspergent une ou
suffisante. Les pucerons sont les insectes les plus faciles à attraper. Il deux fois par semaine leurs animaux avec des vitamines liquides diluées
suffit de couper la tige qui les supporte et de la mettre directement dans dans de l'eau, qui seront absorbées par la peau perméable des amphibiens.
le terrarium. Les grenouilles auront vite fait de découvrir cette D'autres combinent les deux méthodes.
gourmandise et de se régaler. Les fourmis qui sont pourtant l'aliment Hn résumé, pour être efficace et permettre notamment la fixation du
principal des Dendrobates à l'état sauvage, sont systématiquement calcium, le produit utilisé doit contenir deux fois plus de calcium assi-
recrachées par les animaux captifs. En revanche ils se délectent de milable que de phosphore, mais aussi d'autres minéraux et des oligo-
fourmis volantes. Si on habite dans une région où se trouvent des éléments ainsi que de la vitamine D3 de bonne qualité et doit être
termites, on dispose alors d'un met de choix pour les grenouilles. distribué de façon régulière.

3. QUANTITÉ DE NOURRITURE ET FRÉQUENCE DES REPAS

Les Dendrobates, mais aussi les Mantella, sont de véritables « gloutons »,

toujours prêts à dévorer le moindre insecte passant à leur portée.
Les repas seront donc quotidiens et distribués de préférence tôt le matin
afin de permettre aux animaux de se nourrir régulièrement durant le
reste de la journée. La quantité d'insectes dépend de l'âge du sujet.

30 31
CHAPITRE 5. REPRODUCTION

CONDITIONS PRÉALABLES

En dehors des critères de base que nous allons voir, la première condition
est d'avoir un couple de géniteurs en parfait état de santé. La détermi-
nation du sexe est souvent difficile, l'unique signe extérieur infaillible
est le chant, car seul les mâles chantent.

DENDROBATIDÉS

Le déroulement général de la reproduction des Dendrobatidés est similaire

pour tous les membres du genre et se caractérise par deux faits marquants :
1) La ponte des œufs hors de l'eau et sa surveillance.
2) Le transport à l'eau des têtards nouvellement éclos, généralement
pris en charge par le mâle.

1. PARADE NUPTIALE

A la vue d'une femelle gravide, le mâle, du haut de son observatoire, com-

mence à chanter, dans l'espoir de l'attirer. Si celle-ci est intéressée, elle
s'approche. Les deux partenaires entament alors une parade qui les entraî-
nent de part et d'autre du terrarium. La parade est une sorte de danse. Le
mâle tourne autour de sa compagne en chantant frénétiquement. De temps
en temps les deux conjoints se touchent. Enfin, après parfois plusieurs
heures de ce manège, le mâle emmène la femelle en chantant vers le lieu
choisi pour y déposer leur ponte.
La femelle initie la parade chez Dendrobates tinctorius et D. azuréus en
s'approchant du mâle. Elle commence à le caresser avec ses membres
antérieurs puis se frotte à lui en le poursuivant dans le terrarium, le couple
ainsi constitué se retire sous l'abri de ponte pour y déposer ses oeufs.

33
2. PONTE

Elle a lieu généralement à l'abri des regards. La femelle dépose ses

œufs puis se retire, laissant la place au mâle qui monte sur la ponte et
la fertilise. D. pumilio par exemple pond volontiers ses œufs directement
sur les feuilles des Broméliacées ou des plantes garnissant le terrarium,
alors que D. ventrimaculatus les pond directement dans l'eau contenue à
l'insertion des feuilles de Broméliacées ou, en terrarium, dans des tubes
de pellicules photo rempli d'eau et disposé dans un endroit abrité du ter-
rarium. D. imitator dont la gélatine est très collante, pond généralement
sur la surface verticale des feuilles ou parfois sur les vitres du terrarium.

3. INCUBATION

Dans le milieu naturel, l'humidité et la pluie empêchent les pontes de

se déshydrater.
En terrarium, si les œufs ont été pondus dans l'abri de ponte, le mieux
En haut : Dendrobates auratus, en bas Dendrobates leucomela
est de sortir la ponte du terrarium pour débuter l'incubation.
Dans une boîte en plastique désinfectée, mettre 0.5 cm d'eau à 25°C,
puis après avoir nettoyé au mieux la boite de Pétri contenant la ponte,
prenant garde de ne pas endommager les œufs et la gélatine qui les pro-
tège, on la met à flotter dans la boite que l'on ferme. Les soins se limitent
alors à humecter les œufs et à changer régulièrement l'eau de la boîte.
Il faut aussi retirer les œufs moisis ou qui ne se forment pas normalement,
à l'aide d'une pincette, d'une lame de rasoir ou d'un cutter. Pour ce
faire, on coupe proprement la partie à enlever. Lorsque les têtards sont
prêts à sortir de leur gangue de gélatine, il est bon de mettre un fond
d'eau dans la boite de Pétri pour faciliter leur sortie. Si les œufs ont été
pondus sur une feuille ou sur un support inamovible, l'incubation se
fait dans le terrarium; on veillera à vaporiser quotidiennement la ponte
pour qu'elle ne se dessèche pas.

L'éclosion survient généralement après 15 à 20 jours.

34
 En haut: Dendrobates ventrimaculatus de Guyane, en bas : Dendrobates imitator, du Pérou.

Dendrobates galactonotus.
En bas à gauche: ponte au 3ème jour, les branchies externes sont développéees.
à droite: juste avant l'éclosion, les branchies sont devenues internes.
 En haut : Dendrobates reticulatus du Pérou, en bas : couple de D. duellmani d'Equateur

Dendrobates pumilio du Costa Rica

38 39
Dendrobates pumilio différentes colorations de l'isla Bastimentos, au Panama. Dendrobates pumilio de l'isla Cayo Nancy au Panama.

40 41
Dendrobates pumilio, variété de l'isla Pastore au Panama. Mâle transportant deux têtards sur En haut : Dendrobates histrionicus variété de l'Equateur. En bas : Phyllobates vittatus.
le dos. Photo prise dans la nature. En bas : ponte (l'oeuf en bas à gauche est mauvais).

42 43
En haut : jeune Phyllobates lugubris. En bas : Epipedobates tricolor.

Phyllobates bicolor est l'une des trois espèces utilisées par indiens pour empoisonner les
pointes de flèche.

44 45
En haut : Epipedobates parvulus, dicrète espèce du Pérou et de l'Equateur.
En bas: Colostethus inguinalis.

En haut : Mantella aurantiaca, en bas : Mantella crocea.

47
En haut : Mantella madagascariensis. en bas : Mantella pulchra.

Terrarium typique pour l'élevage de petits dendrobatidés, planté de broméliacées.

48 49
 4. ELEVAGE DES TÊTARDS

Dans la nature, lors de l'éclosion des têtards, le mâle revient vers eux
et procède à leur transport jusqu'à l'eau. S'il s'agit d'un membre du
genre Dendrobates, il transporte un têtard après l'autre jusqu'au point
d'eau qu'il a choisi. Si c'est un Dendrobates d'une espèce qui nourrit
ses jeunes, telles D. pumilio, D. histrionicus, D. granuliferus, D. leh-
manni, le mâle attire le femelle en chantant jusqu'à l'endroit où il a
déposé les têtards, afin qu'elle puisse commencer à les alimenter, en
pondant auprès de chacun d'eux un œuf non fécondé. Elle revient
ensuite pondre régulièrement auprès de toute sa progéniture jusqu'à la
métamorphose des jeunes grenouilles. Les têtards des ces espèces pos-
sèdent une dentition adaptée à leur régime unique. Les membres des
autres genres de la famille transportent toute leur portée en un ou deux
voyages jusqu'à l'eau, les têtards omnivores dévorant tout ce qu'ils ont
à disposition. Beaucoup des grenouilles du genre Colostethus déposent
leurs têtards dans de petits cours d'eau où ils achèvent leur développement.

En captivité, l'élevage des têtards respecte les différentes caractéris-

tiques décrites ci-dessus.
Les têtards de Dendrobates sont élevés séparément dans des petits réci-
pients adaptés à leur taille et contenant un ou deux décilitres d'eau.
Celle-ci est renouvelée quotidiennement avec de l'eau du robinet qui a
reposé 24 heures afin d'évaporer le chlore qu'elle contient.
Les têtards des autres espèces de la famille sont élevés ensemble, par
ponte, dans un aquarium contenant entre huit et dix centimètres d'eau,
celle-ci sera soit filtrée, soit partiellement remplacée chaque jour. La
lempérature de l'eau est à maintenir à environ 24-25°C.
La nourriture distribuée tous les jours est composée d'aliments pour
poissons tropicaux en paillettes, émiettée en fonction de la taille des
Couple de Dendrobates tinctorius en parade nuptiale.
spécimens. A ceci s'ajoute, de temps en temps, d'autres aliments séchés
tel que les daphnies, tubifex, larves de moustiques et spiruline.
Le plus délicat est de ne pas donner trop de nourriture afin de ne pas
polluer l'eau, ce qui aboutit rapidement à l'intoxication des têtards.

51
Dans ce dernier cas, ils commencent par venir respirer à la surface de MANTELLIDES
l'eau, puis deviennent de moins en moins actifs et finissent par mourir.
Les têtards développent en premier leurs membres postérieurs. Les Le déroulement général de la reproduction des Mantellinés est similaire
membres antérieurs, cachés sous un repli de peau, apparaissent d'un pour toutes les espèces et se caractérise par la ponte des œufs hors de
jour à l'autre, au dernier moment. Après ce stade, on les nourrit encore l'eau. Le développement des têtards suit ensuite un schéma plus
pendant deux ou trois jours. Sitôt que la queue commence à régresser, conventionnel.
on place chaque jeune dans une boîte fermée, avec juste un fond d'eau
d'un centimètre et une petite pente pour faciliter la sortie de la gre- 1. PARADE NUPTIALE
nouille et éviter tout risque de noyade lors de ce passage délicat.
Concernant les têtards mangeurs d'œufs, la seule méthode d'élevage Chez les Mantellinés, la reproduction est induite soit par une saison
efficace est celle de la mère nourricière. En effet, lorsqu'on essaye de sèche, soit par une saison froide suivant les espèces, durant laquelle les
les nourrir de jaune d'œuf de poule, les résultats sont plus qu'aléatoires. animaux ont une activité réduite. C'est à l'arrivée combinée des pluies
En terrarium, on laisse les parents s'occuper de leur progéniture, se bor- et d'un réchauffement du climat que les grenouilles se réunissent pour
nant à maintenir l'eau des plantes ou des retenues d'eau qui contiennent frayer.
les têtards dans le meilleur état sanitaire possible en aspergeant En terrarium, on abaisse progressivement la température diurne jusqu'à
régulièrement le terrarium. ce qu'elle oscille entre 15 et 22°C alors que la température nocturne
peut descendre jusqu'à 10°C. On diminue aussi progressivement la
5. ÉLEVAGE DES JEUNES durée d'éclairage de 12 heures à 8 heures. Ces conditions climatiques
doivent régner pendant approximativement deux mois. Pendant cette
Pour notre toute jeune grenouille venant de terminer sa métamorphose période, les animaux se nourrissent beaucoup moins.
par la résorption complète de sa queue, débute une nouvelle vie ter- Après quoi on inverse le processus pour revenir aux températures
restre. Durant les premiers jours, elle subsiste sur ses réserves, puis diurnes de 23 à 28°C alors que les températures nocturnes atteignent 18
commence à s'alimenter. i\ 22°C. La durée d'éclairage est aussi progressivement ramenée à 12
En captivité, le démarrage des nouveaux-nés ne présente pas de diffi- heures.
culté si l'on dispose de proies adaptées à leur taille. Les collemboles et Lorsque les températures sont bien remontées, on augmente sensible-
les micro grillons du jour sont les meilleurs mets possibles pour les pre- ment l'humidité dans le terrarium par des arrosages fréquents et les ani-
miers repas des jeunes grenouilles. Saupoudrés de vitamines et de maux sont abondamment nourris. Les mâles choisissent alors leur
minéraux, ils apportent tout ce qui est nécessaire au parfait développement terrain de ponte et appellent de leurs chants les femelles à les rejoindre.
d'animaux en pleine croissance. Progressivement, les proies sont adaptées
à la taille des jeunes. Correctement nourris, ils peuvent émettre les pre- 2. PONTE
miers chants, signe du passage à l'âge adulte, six mois après la méta-
morphose, dans le cas les plus petites espèces. Pour les plus grandes, il L'emplacement de ponte est en général une petile dépression dans le
faudra attendre l'âge d'un an. sol, bien abritée de la lumière. En captivité des nids sont aménagés
dans le terrarium.

52 53
Pour cela, on creuse de petites dépressions de quelques centimètres de Lorsque les têtards possèdent leurs quatre membres, le plus simple est
profondeur, garnies de mousse non tassée afin que les animaux puissent de les transférer dans un bac contenant très peu d'eau, aménagé avec
se glisser à l'intérieur, et en plaçant au-dessus une écorce de liège ou une berge en pente pour que les grenouilles puissent sortir de l'eau sans
une demi noix de coco évidée. Certains éleveurs mettent à la disposition lisquer la noyade. Ce type d'accident est plus fréquent chez les
des grenouilles des petits pots de yaourt enfouis dans le sol, d'autre Mantella, dépourvues de ventouses, que chez les Dendrobates.
utilisent comme nids des morceaux de plaques d'isolation en liège
creusé. Les femelles déposent leurs œufs, de 30 à 130 par ponte, formant 5. CAS PARTICULIER : MANTELLA LAEVIGATA
une petite balle d'œufs blancs, avant que l'un ou souvent plusieurs
mâles viennent les fertiliser. Chez cette espèce arboricole, la reproduction diffère légèrement en ce
sens que le couple pond ses œufs dans le creux d'un arbre rempli d'eau.
3. INCUBATION Si les pluies sont insuffisantes pour emporter les têtards jusqu'au pro-
chain point d'eau, ils deviennent mangeurs d'œufs et cannibales, se
Après quelques jours, on retire la petite balle d'œufs du terrarium pour dévorant mutuellement. Seules quelques grenouilles survivent.
l'incuber. Il est impératif de déranger le moins possible les œufs durant I in captivité, on élèvera les têtards de cette espèce de la même manière
le transfert, car ils deviendraient plus sensibles à la moisissure. La que ceux des Dendrobates.
ponte est déposée dans un petit gobelet plastique avec un peu d'eau
pour la maintenir humide. Après 9 à 10 jours, les têtards commencent 6. ÉLEVAGE DES JEUNES
à éclore.
Les jeunes grenouilles ayant maintenant terminé leurs métamorphoses
4. ELEVAGE DES TÊTARDS sont sorties de l'eau par leurs propres moyens. Elles sont alors transférées
dans un terrarium pour l'élevage. Les conditions climatiques de celui-
Dans la nature, les fortes précipitations qui règnent pendant la période ci sont identiques à celles dans lesquelles vivent leurs parents.
de reproduction des Mantella humidifient constamment les pontes.
C'est pendant ces pluies que les têtards éclos sont emportés par le ruis- Quelques jours après la résorption complète de la queue, les nouveaux-
sellement de l'eau jusqu'à la mare où ils termineront leur développement. nés commencent à manger. Collemboles, micro grillons du jour sau-
En captivité, lorsque tous les têtards ont éclos, ils sont transférés dans poudrés de vitamines et minéraux assurent le démarrage et la bonne
un petit aquarium d'environ 50 litres, quelques feuilles de hêtre ou de croissance des jeunes Mantella.
chêne, un peu de mousse de Java décorent utilement l'aquarium et per-
mettent aux têtards de se cacher. La température de l'eau doit être
maintenue entre 20 et 24°C. Un système de filtration ou le changement
de l'eau un jour sur deux garantit sa qualité sanitaire.
De la micro nourriture pour alevins les premiers jours, puis progressi-
vement de la nourriture en paillettes pour poissons tropicaux sera distribuée
quotidiennement.

54 55
CHAPITRE 6. MALADIES ET SOINS

Les règles d'or en matière de prévention des pathologies sont au

nombre de trois :
•choisir avec précaution les animaux, de préférence nés en captivité,
•les mettre en quarantaine avant de les introduire dans un terrarium
occupé par d'autres sujets déjà acclimatés,
•leur procurer des conditions sanitaires et alimentaires optimales en
permanence.
On pourrait en ajouter une quatrième, hélas encore bien difficile à
appliquer : ne pas faire de l'automédication, mais consulter un vétérinaire
compétent ou un éleveur expérimenté pour soigner les animaux
présentant les symptômes d'une maladie.

QUARANTAINE

La quarantaine est la première précaution absolument impérative à

appliquer pour tout nouvel arrivant, même d'élevage. Elle revêt une
importance évidente lorsqu'il s'agit de spécimens sauvages, qui sont
les plus susceptibles d'être atteints par des maladies ou des parasites et
de les transmettre aux animaux déjà acclimatés. Ceci est d'autant plus
vrai que s'agissant d'animaux si minuscules, tout traitement est
extrêmement difficile à mettre en œuvre et on a tout intérêt à avoir un
minimum de patients

Cette procédure de quarantaine consiste à loger chaque nouvel arrivant

séparément dans un terrarium à part et si possible clans une autre pièce,
avec ses propres accessoires afin d'isoler complèlèmenl les animaux
dont l'état de santé n'a pas encore été vérifié. Elle devrait durer au
minimum un mois mais deux sont préférables.
Afin d'éviter tout risque de contamination, on doit toujours soigner les
animaux acclimatés avant de s'occuper de ceux placés en quarantaine,
jamais l'inverse.

57
L'aménagement du terrarium de quarantaine est réduit à sa plus simple TRAITEMENTS
expression, à savoir une plaque de gazon synthétique au fond, une plante
artificielle, une cachette, un récipient d'eau, sans oublier l'éclairage cl En cas de maladie
le chauffage. •Il faut immédiatement isoler le sujet malade. Ses congénères seront
On met à profit cette période pour vérifier notamment le comportement particulièrement contrôlés pendant quelques jours. Tout autre spécimen
et le degré d'activité, l'appétit, la perte ou la prise de poids du sujet. On douteux sera immédiatement isolé. Eventuellement, si on suspecte une
contrôle visuellement l'état des selles qui doivent être foncées, bien contagion ou un problème environnemental, tous les animaux du terrarium
moulées et relativement sèches. Il est conseillé, même en l'absence de seront à isoler. Le terrarium ainsi que tous ses accessoires devant être
symptômes anormaux, de faire analyser les selles pour y déceler la nettoyés et désinfectés.
présence d'éventuels parasites internes. •Il faut ensuite faire le diagnostic de la maladie dont est atteint le sujet
(parasites, infection bactérienne, intoxication etc.).
Une fois bien acclimatés, les Dendrobates et les Mantella se révèlenl •Enfin, il faut traiter le spécimen malade.
être des animaux résistants, pour autant que les conditions de captivité
soient de bonne qualité. 1. PARASITES INTERNES

LES SYMPTÔMES PATHOLOGIQUES Symptômes : la grenouille se nourrit normalement, elle dispose de

suffisamment d'insectes, mais perd du poids ou reste maigre.
Voyons maintenant quels sont les signes révélateurs d'une éventuelle Les Nématodes sont souvent responsables de la perte de poids, ils peuvent
pathologie, pour ne citer que les plus courants : être traités par administration orale de Fenbendazole (Panacur®).
•Inactivité prolongée : l'animal semble malade et s'isole de ses congé- Les Flagellés sont assez communs dans les fèces des Dendrobates.
nères. Dans certaines conditions, ils deviennent pathogènes. Les grenouilles
•Mœurs inhabituelles : par exemple, le sujet passe de longues périodes dont les selles sont liquides peuvent en être atteintes. L'animal est traité
dans l'eau. par administration orale de Flagyl.
•Gonflement : la grenouille paraît anormalement gonflée, bouffie.
•Manque d'appétit : le spécimen manque d'intérêt pour la nourriture et 2. INFECTIONS BACTÉRIENNES
commence à perdre du poids.
•Déformations : membres déformés, rachitiques, position couchée sur Symptômes : apparition de petites taches rouges.
les membres antérieurs ou colonne vertébrale déviée. Dans de bonnes conditions, les Dendrobates et les Mantella présentent
•Taches sur la peau : de couleur rouge principalement sur la partie ven- une bonne résistance aux infections bactériennes. De mauvaises conditions
trale ou la face interne des cuisses (pour autant que cette coloration soit d'hygiène sont la cause d'une maladie fréquentes chez les batraciens
anormale pour l'espèce considérée, évidemment...!). reconnaissable par de petites tâches rouges sur la partie ventrale du
•Blessures : par exemple sur le bout du museau. corps et des cuisses. Ce sont les signes du stade avancé d'une infection.
Un traitement à la Tétracycline peut parfois résoudre le problème.

58 59
3. BLESSURES CHAPITRE 7. DIFFÉRENTES ESPÈCES
Elles sont à désinfecter régulièrement à la teinture d'iode.
Nous allons à présent vous présenter les espèces les plus fréquentes en
4. MALFORMATIONS captivité. En ce qui concerne les modalités de leur élevage, sauf précision
contraire, vous pourrez vous référer aux données énoncées dans les
Malheureusement, lorsque des malformations apparaissent, il est trop précédents chapitres.
tard pour les corriger. Ces déformations ont pour origine des carences
vilaminiques et minérales et seul un apport régulier de ces éléments DENDROBATES
peuvent les prévenir (voir chapitre alimentation).
Les espèces de Dendrobates décrites ci-après sont les plus couramment
Les têtards présentent une malformation courante des pattes anté élevées en terrarium.
heures, appelée pattes d'allumettes : les membres sont anormalemenl
fins et immobiles, incapables de soutenir l'animal. L'origine de cette Pour essayer d'être le plus complet possible, nous avons également
malformation n'est pas connue, carence alimentaire des parents ou des mentionné quelques autres moins souvent proposées, ainsi que, au cas
têtards, consanguinité, emploi de certains produits telle la Nipagine par cas, quelques proches parentes, dont le maintient est identique à
dans l'élevage des drosophiles ou qualité de l'eau ont tour à tour été celui de l'espèce traitée.
considérés comme agents responsables, sans preuves formelles à ce
jour. Les sujets atteint de cette malformation doivent être euthanasiés . 1. Dendrobates auratus

5. ADMINISTRATION DE MÉDICAMENTS (irande espèce souvent richement colorée, reproduite en captivité

depuis de nombreuses années, régulièrement disponible à un prix
Elle peut se faire par voie orale. Deux personnes sont nécessaires pour raisonnable. C'est assurément la meilleure espèce pour débuter. Les
effectuer ce travail, la première tenant l'animal pendant que la seconde variétés les plus chatoyantes sont les plus grandes et les plus hardies,
lui ouvre la bouche, à l'aide d'une fine carte plastifiée par exemple cl au contraire des variétés plus sombres qui ont tendance à rester cachées
lui administre le médicament. si le terrarium est très éclairé.
La peau des amphibiens étant perméable, certains médicaments agissent Prolifique, l'espèce peut faire une douzaine d'œufs par ponte, la matu-
également lorsqu'ils sont appliqués sur la peau. Il suffit pour cela de rité sexuelle apparaît après 12 à 18 mois. Les mâles sont plus petits et
tremper dans le médicament un coton tige et de le maintenir sur la peau plus fin que les femelles.
du dos du spécimen à traiter.
Pour la posologie, on se référera aux indications fournies par le fabriquant Description : Taille 25 - 40 mm. Les spécimens les plus colorés sont
ou par le vétérinaire. vert pomme métallique avec des taches ou des bandes irrégulières noirs
ou inversement, noirs avec des taches vertes métalliques. Dans cer-
taines variantes, le vert est remplacé par du bleu pâle métallique,
d'autres variétés n'ont que de petits points verts.

60 61
Enfin chez les sujets provenant de Taboga et d'Hawaii le noir est quel La raison en est «l'arrêté Guyane», texte assez controversé dont nous
quelois remplacé par du bronze foncé. avons parlé précédemment. Dans la mesure où D. tinctorius est présente
sur le territoire de la Guyane française, ce texte interdit totalement sa
Distribution géographique : du Sud du Nicaragua, Costa Rica, détention en France métropolitaine et ce, bien quelle soit couramment
Panama au Nord-Ouest de la Colombie, importée en 1932 sur l'île reproduite en terrarium dans tous les pays voisins, la Hollande ou
d'Oahu à Hawaii. l'Allemagne, notamment.
Le chant n'est qu'un bourdonnement presque inaudible à travers les
2. Dendrobates leucomelas vilres d'un terrarium. Toutefois le sexage est plus aisé que chez la plupart
des autres espèces. Les mâles se distinguent grâce aux ventouses de
Espèce légèrement plus petite que la précédente. Bien que reproduite leurs pattes antérieures plus grandes que celles des femelles.
en captivité elle est moins souvent proposée que D. auratus. Son éle-
vage est similaire à ce dernier et donc tout à fait recommandé pour Description : Taille 34 - 60 mm. Il est extrêmement difficile de faire
débuter. une description de l'espèce tant les différences de tailles et de colora-
Moins prolifique, les pontes comptent rarement plus de 6 à 8 œufs. Les lion changent d'une variété à l'autre. Généralement, le dos est noir avec
mâles sont légèrement plus fins et plus petits que les femelles par un dessin en forme de Y jaune plus ou moins soutenu ou parfois blanc,
contre, leur chant bruyant, lancé tôt le matin, est toujours émis d'un entrecoupé quelquefois de lignes transversales. Les flancs sont égale-
endroit abrité. ment noirs marbrés de jaune ou de blanc, les membres et le ventre sont
bleu nuit pointillés de noir. Certaines variétés sont uniquement noires
Description : Taille 3 1 - 3 8 mm. Le corps est entièrement noir laqué, et jaunes, chez d'autres, la couleur noire n'est plus que parsemée de
traversé le plus souvent par trois bandes transversales allant du jaune tâches jaunes, blanches ou bleues, il existe même une variété bleue et
clair au jaune presque orange, plus ou moins larges et incrustées de noire ressemblant beaucoup à sa cousine D. azureus. Chez cette espèce,
taches noires irrégulières. lu cassure dorsale est plus prononcée.

Distribution géographique : Venezuela au Sud du fleuve Orénoque Distribution géographique : Guyane Française, Surinam, Guyana et
et zones frontalières de la Colombie et du Guyana. zones frontalières du Brésil.

3. Dendrobates tinctorius 4. Dendrobates azureus

C'est actuellement l'espèce la plus représentée chez les amateurs de C'est sans doute l'espèce la plus recherchée par les amateurs de
Dendrobates, ceci pour de multiples raisons. Sa taille - certaines varié- Dendrobates. Spectaculaire avec sa livrée bleue, elle ressemble beaucoup
tés peuvent atteindre 60 mm - ses nombreuses variation de colorai ion à D. tinctorius, au point de se demander s'il s'agit-là vraiment de deux
(plus de vingt types différents sont répertoriés) et sa familiarité consti- espèces distinctes.
tuent des atouts inéniables et font d'elle un sujet de prédilection, La maintenance en terrarium est identique à celle de D. tinctorius. Le
Malheureusement, en France le maintien en captivité de cette espèce chant et le dimorphisme sexuel sont également semblables.
est interdite.

62 63
Description : Taille 30 - 40 mm. Entièrement bleu pâle sur le dos Description : Taille 15 - 20 mm. Le corps et la gorge sont le plus sou-
puis de plus en plus foncé sur les flancs et les pattes, ponctué de point- vent jaune doré, parfois orange. De grosses lignes ou longs points noirs
noirs ou bleus nuits plus ou moins gros avec l'âge. Cette espèce pré forment un Y sur le dos, avec parfois un gros point rond noir sur l'ex-
sente peu de variations de couleurs. trêmité de la tête. Devant chaque cuisse part une ligne noire, passant sur
les côtés et sur les yeux elles se rejoignent à la pointe du museau. Une
Distribution géographique : Surinam, région de Sipaliwinl nuire ligne relie les membres postérieurs aux membres antérieurs. Les
Savannah. membres et le ventre sont bleus ou gris parsemés de multiples points
noirs.
5. Dendrobates galactonotus
Distribution géographique : Principalement en Amazonie péruvienne
Encore inconnue en captivité ces dernières années, D. galactonotus est et dans les régions limitrophes de l'Equateur, de la Colombie et du
promis à un bel avenir terrariophile. Ces mœurs sont proches de celles Brésil, quelques populations sont disséminées le long de l'Amazone,
de D. aurarus. L'espèce pond des œufs clairs contrairement à la plupart alors qu'une importante population vit en Guyane française ce qui fait
des autres espèces. Le mâle est souvent plus petit que la femelle. de cet animal une des espèces protégées par l'arrêté Guyane.

Description : Taille 30 - 40 mm. La coloration se divise en deux parties Espèces apparentées : D. imitator, sera choisi en France pour rem-
La moitié ventrale du corps est uniformément noire ; la partie dorsale placer D. ventrimaculatus. D. variabilis, D. reticulatus, et D. fantasticus
est de couleur brune, brune-rouge, jaune ou jaune-orange la séparation se rencontrent parfois en terrarium, les soins sont identiques à ceux de
des deux couleurs forme une ligne irrégulière sur les flancs de l'animal D. ventrimaculatus.

Distribution géographique : Amazonie brésilienne au sud du fleuve. 7. Dendrobates pumilio

6. Dendrobates ventrimaculatus Communément appelé grenouille fraise en anglais, en raison de sa

livrée rappelant celle du fruit. Actuellement on connaît de nombreuses
Petite espèce, faisant partie d'un important groupe de petits populations dont la couleur n'a plus rien à voir avec une fraise. En effet
Dendrobates habitant principalement l'Amazonie péruvienne. Ce sont cette espèce, très variable, offre une palette de couleur étonnante.
de véritables « petits bijoux miniatures », appréciés depuis longtemps D. pumilio est sans doute la grenouille de la famille la plus étudiée par
par les amateurs et s'adaptant bien à la captivité. les scientifiques. Les soins attentifs qu'elle porte à sa progéniture sont
Les femelles sont facilement reconnaissable à la rondeur de leur ventre. surprenant pour un amphibien.
Elles sont capables de pondrent une dizaine d'œufs souvent dans l'eau Après acclimatation - les animaux proposés sont presque toujours issus
contenue par une Broméliacée ou un tube de pellicule photo. A la méta de la nature - c'est un sujet particulièrement agréable en terrarium, très
inorphose les jeunes atteignent déjà la taille de 12mm. La maturité actif et bruyant, mais nécessitant suffisamment de place pour qu'il
sexuelle apparaît au bout de six mois. puisse se reproduire et élever ses jeunes. A cet effet, on plantera dans
son terrarium, quelques Broméliacées au cœurs desquelles, on veillera
à maintenir toujours de l'eau pour qu'il puisse y déposer ses têtards.

64 65
Description : La coloration habituelle est rouge pointillé de noir pour 9. Phyllobates vittatus
le corps et noir ou noir bleuté pour les membres, mais dans certaine
régions du Panama (Bocas Del Toro) par exemple, on rencontre des C'est avec D. auratus et D. tinctorius la troisième des espèces les plus
populations de couleur bleue, rouge, orange, crème, olive, verle ou fréquentes en captivité.
noire et blanche avec des taches noires plus ou moins grosses sur le Celle magnifique grenouille s'élève et se reproduit facilement en terrarium.
corps. Elle est capable de faire une vingtaine d'œufs par ponte. Les têtards
peuvent être élevés ensemble. Pour ces raisons, P. vittatus est souvent
Distribution géographique : Du Sud du Nicaragua, Costa Rica el proposé à un prix abordable, c'est donc un spécimen de choix pour
Panama. débuter.
Comme chez la plupart des espèces, le mâle est légèrement plus petit
Espèces apparentées : D. granuliferus et D. speciosus. et plus fin que la femelle, son chant est fort et clair.

8. Dendrobates histrionicus Description : Taille 25 - 30 mm. Le dos et la tête sont noirs, bordés
d'une ligne orange ou jaune, quelques taches claires parsèment parfois
Fréquemment importée de Colombie il y a quelques années, puis une le milieu du dos. Les pattes et le ventre sont vert métallique ponctué
variété venant d'Equateur plus récemment, cette espèce se rencontre d'une multitude de petits points noirs.
occasionnellement sur le marché. Plutôt difficile à acclimater et plus
encore à reproduire, (têtards mangeurs d'œufs), ce n'est pas un animal Distribution géographique : côte Pacifique du Costa Rica
à se procurer pour débuter. Son comportement est identique à celui de
D. pumilio et les soins seront les mêmes. Espèce apparentée : P. lugubris, légèrement plus petite cette espèce
peuple la côte Atlantique du Costa Rica et du Panama.
Description : Taille 25 - 38 mm. Il est impossible de décrire la coin
ration de l'espèce, celle ci variant beaucoup d'une région à l'autre. La 10. Phyllobates bicolor
variété Equatorienne actuellement sur le marché est de couleur rouge
orange, avec un dessin représentant une sorte de filet plus sombre qui Il s'agit-là de la plus fréquente des trois espèces venimeuses.
couvre entièrement le corps et les pattes. Reproduite avec succès depuis quelques années, on peut donc acquérir
sans risque cette somptueuse grenouille. Elle est plus délicate à main-
Distribution géographique : Forêts de la côte Pacifique de lu tenir et à reproduire que sa cousine P. vittatus. Comme tous les
Colombie et du Nord de l'Equateur. l'hyllobates elle est plutôt prolifique et des pontes d'une douzaine
d'œufs sont normales.
Espèce apparentée : D. lehmanni.
Description : Taille 30 - 40 mm. Le corps esl jaune doré, le ventre et
les pattes sont généralement noires constellées de très petites taches
jaunes, certains sujets sont uniformément jaunse sensiblement plus
foncé aux extrémités des membres.

66 67

J
Distribution géographique : L'espèce occupe une aire de répartition Description : Taille 25 - 33 mm. Le corps lisse est entièrement brun
très restreinte en Colombie, centrée autour de Santa Cecilia dans l'étal foncé, deux lignes claires partent de la tête et se rejoignent au dessus de
du Chocos. l'anus. Les pattes sont ocres, marbrées de brun.

Espèces apparentées : P. terribilis se distingue par sa taille légèrement Distribution géographique : du Panama j'usqu'à la Colombie.
plus grande, 50 mm et sa couleur uniformément dorée ou vert pastel. P.
aurotaenia est plus rarement proposé. espèces apparentées : Tous les Colostethus se ressemblent, ils occupent
toutefois de nombreux types de biotope. Certaines espèces habitent les
11. Epipedobates tricolor prairie d'altitude dans les Andes mais les rares espèces que l'on ren
contre sont originaire de la forêt pluviale.
C'est la seule espèce de petite taille que l'on puisse recommander à un
débutant. Cette grenouille peut, en outre, se maintenir en petite colonie MANTELLA
ce qui permet d'observer les comportements territoriaux. Capable de
faire des pontes de douze à trente œufs tous les dix jours, elle est sans Quelques espèces de Mantellas sont régulièrement importées.
doute la plus prolifique de la famille. En terrarium, il est possible de Toutefois, depuis peu de temps Madagascar a limité le nombre des
laisser les pontes aux bons soins du père et de le voir transporter toute animaux exportés. On peut penser que dans quelques années les
sa portée de têtards sur son dos, le recouvrant presque complètement. exportations seront complètement interdites. Pour ces raisons un effort
doit être entrepris pour reproduire ces très intéressantes grenouilles.
Description : : Taille 1 6 - 2 6 mm. La couleur du corps et des
membres varie d'une population à l'autre, du rouge pâle au rouge brun, 1. Mantella aurantiaca
avec cinq lignes longitudinales claires variant du crème au bleu délavé.
La plus populaire des Mantella, l'une des plus colorées. Une fois accli-
Distribution géographique : forêts côté Pacifique du Sud de maté c'est un animal remarquable en terrarium, préférant les situations
l'Equateur. dominantes. Chez M. aurantiaca la détermination du sexe est possible.
II faut mettre le sujet dans un petit bocal en verre transparent avec un
12. Colostethus inguinalis peu d'eau, introduire le spécimen à l'intérieur et regarder le ventre de
l'animal. Par transparence, on aperçoit chez le mâle, deux petites lignes
Les membres de ce genre, le plus important de la famille, sont souven! claires, ce sont les urètres, ils servent également de canaux séminaux,
un peu dédaignés des amateurs de Dendrobates, probablement en raison visibles chez le mâle, ils sont cachés par les oviductes chez la femelle.
de leur coloration beaucoup moins éclatante. Cependant, ces animaux Relativement facile à reproduire la femelle pond jusqu'à une centaine
se distinguent par leur vivacité. Habitant souvent près des petits cours d'œufs.
d'eau, leur terrarium devrait être aménagé en forme de berge, avec un
petit ruisseau d'eau courante, quelques pierres et quelques plantes. Description : Taille adulte 20 - 26 mm. La coloration est entièrement
Les têtards issus de ponte de dix à trente œufs sont transportés par le orange, mais peut être jaune ou rouge-orange.
mâle jusqu'au ruisseau pour y achever leur développement.

68 69
Distribution géographique : confinée dans le quart Est de Description : Taille 28 - 32 mm. La coloration générale du corps est
Madagascar à environ 900 mètres d'altitude. noire, les épaules et les pattes avant sont jaunes-vertes, une ligne de
même couleur borde le dessus de la tête. Les pattes arrières sont jaune-
Espèce apparentée : Il s'agit en réalité d'une sous-espèce M. a. milo- vert sur les cuisses et l'aine puis oranges barrées de noirs sur les
tympanus, n'atteignant que 15-18 mm, la couleur est plus rouge, la jambes. Le ventre est noir avec quelques tâches blanches, la mâchoire
peau plus granuleuse et les tympans sont noirs, inférieure est bordée de blanc.
Elle occupe la vallée de Fihereana dans le centre Est de Madagascar cl
requiert des températures légèrement supérieures à celle de l'espèce. Distribution géographique : Est de Madagascar.

2. Mantella crocea Espèces apparentées : M. baroni vit dans la même région et est parfois
considérée comme étant la même espèce. M. cowani noire et orange et
Autre petite espèce originaire de la même région que M. aurantiaca, M. pulchra bronze et verte occupent le centre de Madagascar.
importée de temps en temps, dont les conditions de maintien sont iden-
tiques. Idéale pour débuter, cette espèce accepte très volontiers les 4. Mantella expectata
nourritures tel que drosophiles et petits grillons. Une cinquantaine de
petits œufs brunâtres sont produits à chaque ponte. Le sexage peut se Découverte en 1993 dans les forêts sèches de Baobab, elle nécessite un
faire avec la méthode décrite pour M. aurantiaca. terrarium plus chaud et plus sec que la plupart de ses congénères.
Pendant la courte saison des pluies, la femelle fait entre deux et six
Description : Taille 22 - 25 mm. De couleur brun-orange, avec une pontes contenant plus d'une cinquantaine d'œufs. Cette espèce demande
grande tache brune presque noire de chaque côté, partant du museau des températures légèrement supérieures à celles de M. aurantiaca.
jusqu'au milieu des flancs ou elle se termine en biais, petites tâches
rouge à l'intérieur des «genoux». Description : Taille adulte 20-30 mm. Le dos est jaune ou vert lumineux,
les flancs sont gris ou gris-bleu.
Distribution géographique : Est de Madagascar.
Distribution géographique : Forêts de Baobab du Sud-Ouest de l'île.
3. Mantella madagascariensis
Espèce apparentée : M. betsileo occupe les régions côtières de l'Est
Faisant partie d'un groupe d'espèce proche les unes des autres, du Nord et du Nord-Ouest de Madagascar.
anciennement regroupées sous le nom de M. cowani, ce sont toutes de;,
grenouilles très coloréesMalheureusement la plus grande confusion 5. Mantella viridis
règne quant à leur systématique. La coloration variable des animaux,
leur provenance incertaine, font qu'il est extrêmement difficile, pour un La plus grande des Mantella n'a été décrite qu'en 1988. Depuis, elle est
amateur, de savoir à quel espèce il a réellement affaire. Les conditions devenue l'une des espèces régulièrement importées. Elle s'adapte bien
de maintien en terrarium sont identiques à celles de M. aurantiaca. à la captivité. Pour la reproduire, une période sèche est nécessaire, pendant
laquelle son activité est très réduite.

70 71
Les températures sont à maintenir aux environs de 24 à 28°C le jour cl BIBLIOGRAPHIE
20 à 22°C la nuit.
Cochrane C.S.
Description : Taille 28 - 35 mm. Le corps et les flancs sont gris-vert 1825
avec les côtés de la tête noirs jusque derrière les pattes avant. Les Journal of a residence and travels in Colombia during the years 1823
membres sont gris-turquoise et le ventre noir avec des tâches Un and 1824.
quoises, le bord de la mâchoire supérieure est claire. Chez certains spé London : Henry Colburn, 2 vols.
cimens les flancs sont entièrement noirs.
Daly J.W., Secunda S.I., Garraffo H.M., Spande T.F., Wisnieski A.,
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nens Ranas, Calamitas, Bufones, Salamandras et Hydros
Jena: Friederici Frommann, pp. xiii,(l),1-264,(2), 2 pls

72 73
Bernard Grzimek Thomas Ulber
1974 1995
Le Monde Animal en 13 volumes. Tome V Poisson 2 et Amphibiens. Pfeilgiftfrösche
Editions Stauffacher Editions Ratgeber

H. W. Parker, Angus Bellairs Wolfgang Schmidt, Friedrich Wilhelm Henkel

1971 1995
La Grande Encyclopédie de la Nature. Volume 9 Les Amphibiens et Pfeilgiftfrösche im Terrarium
les Reptiles Editions Landbuch
Editions Bordas
Harald Divossen
Marc Staniszewski 1999
1995 Erfahrungen mit kleinen Pfeilgiftfröschen
Amphibians in Captivity Editions Nikola
Editions t.f.h.
Reiner Schulte
Jerry G. Walls 1999
1994 Pfeilgiftfrösche ,, Artenteil - Peru"
Jewels of the Rainforest Poison Frogs of the Family Dendrobatidae Editions Nikola
Editions t.f.h.
Bruno Gattolin
Jerry G. Walls 1997
1994 UV, calcium & vitamine D
Keeping Poison Frogs Terrario magazine N°10
Editions t.f.h.
David Massemin
William Samples & Jack Wattley 2000
1996 Mission sur un Inselberg Guyanais
Amphibians Quarterly Poison Dart Frogs Terrariophyllie N°4
Editions t.f.h.
Marc Staniszewski
Ralf Heselhaus 1999
1988 Mantella
Pfeilgiftfrösche Reptilia N°15
Editions Ulmer

74
Kathrin Schmidt GLOSSAIRE
1999
Mantella Interessante Giftfrbsche von Madagaskar Alcaloïde : substance organique basique d'origine végétalc ayant une
Reptilia N°15
action physiologique (toxique ou thérapeutique).
Broméliacée : famille de plantes souvent épiphytes, en forme de
Helmut Zimmermann
rosette, Sud Américaine dont la plus connue est l'ananas.
1999
Epiphyte : qui pousse sur d'autres plantes sans en tirer sa nourriture.
Schutz und Erhaltung der madagassischen Farbgiftfrösche und ihrer Gravide : qui contient des embryons
Lebensräume
Instiller : introduire goutte à goutte une substance dans une cavité
Reptilia N° 15
naturelle de l'organisme.
Paludarium : sorte d'aqua-terrarium comprenant une partie terrestre
Marc Staniszewski
et une partie aquatique.
1997-1998
Poïkilothermes : ayant une température interne variable.
Care of Mantellas part. 1,2,3
Organe de Jacobson : organe de l'olfaction présent chez les amphi-
Uedrs Journals 4,5,6
biens et les reptiles.
Relation symbiotique : association de deux organismes différents
Philippe Vosjoli, Sean McKeown
dont chacun retire un avantage.
1997
Tinctoriale : qui sert à teindre.
Dendrobates : the coming Revolution in Herpetoculture
The Vivarium Volume 8 N°6

Philippe Vosjoli, Sean McKeown

1998
Dendrobates : Diseasses of Poison Frogs
The Vivarium Volume 9 N°4
TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 7 CHAPITRE 5 : REPRODUCTION 33

CHAPITRE 1 : PRÉSENTATION GÉNÉRALE 9 Conditions préalables 33
Origine et classification 9 Dendrobatidés 33
Données biologiques et morphologiques 10 1. Parade nuptiale 33
Grenouilles vénéneuses ou venimeuses 11 2. Ponte 34
Description et répartition 13 3. Incubation 34
Longévité 15 4. Elevage des têtards 51
Alimentation 15 5. Elevage des jeunes 52
Statut juridique 15 Mantellidés 53
Mythes ou réalité 16 1. Parade nuptiale 53
2. Ponte 53
CHAPITRE 2 : ANIMAL DE COMPAGNIE ? 17 3. Incubation 54
4. Elevage des têtards 54
5. Cas particulier Mantella laevigata 55
CHAPITRE 3 : CHOIX INITIAL 19 6. Elevage des jeunes 55
Spécimen sauvage ou né en captivité ? 19
Adulte ou juvénile ? 19 CHAPITRE 6 : MALADIES ET SOINS 57
Quarantaine 57
CHAPITRE 4 : CONDITIONS D'ELEVAGE 21 Symptômes de maladies 58
Un ou plusieurs spécimens? 21 Traitements 59
Terrarium 22 1. Parasites internes 59
1. Taille 22 2. Infections bactériennes 59
2. Aménagement 22 3. Blessures 60
3. Température, éclairage et hygrométrie 25 4. Malformations 60
4. Maintenance 27 5. Administration de médicaments 60
Alimentation 27
1. Règles générales 27
2. Aliments conseillés et recettes 28
3. Quantités et fréquences 30
4. Suppléments vitaminiques et minéraux 31

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CHAPITRE 7. DIFFÉRENTESESPÈCES 61 EDITIONS PHILIPPE GERARD
Dendrobates 61
1. Dendrobates auratus 61 COLLECTION «LES NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE»
2. Dendrobates leucomelas 62
3. Dendrobates tinctorius 62
4. Dendrobates azureus 63 A PARAITRE
5. Dendrobates galactonotus 64 L'Elevage des Amphibiens
6. Dendrobates ventrimaculatus 64 L'Elevage des Thamnophis et Nerodia
7. Dendrobates pumilio 65
8. Dendrobates histrionicus 66 L'Elevage des Tortues Aquatiques
9. Phyllobates vittatus 67 L'Elevage des Tortues Palustres
10. Phyllobates bicolor.. 67
11. Epipedobates tricolor 68 DÉJÀ PARU
12. Colostethus inguinalis 68
Mantellas 69 L'Elevage de l'Iguane
1. Mantella aurantiaca 69 L'Elevage des lézards
2. Mantella crocea 70 L'Elevage du Gecko Léopard
3. Mantella madagascariensis 70 L'Elevage du Python Royal
4. Mantella expectata 71
5. Mantella viridis 71 L'Elevage des Serpents Rois
L'Elevage des Mygales
BIBLIOGRAPHIE 73 L'Elevage du Boa
GLOSSAIRE 77 Les Scorpions
L'Elevage des Agames Aquatiques et des Basilics
L'Elevage des Agames Barbus
L'Elevage des Geckos Diurnes et des Uroplatus
L'Elevage des Caméléons
Allo Véto, 100 Questions/Réponses sur les Reptiles
Les Serpents Venimeux
L'Elevage des Varans
L'Elevage des Tortues Terrestres
L'Elevage du Python Molure
L'Elevage des Phasmes
L'Elevage des Mantella et Dendobates

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 A PROPOS DE L'AUTEUR
COLLECTION «A LA DÉCOUVERTE DE...»
Charly Merminod est terrariophile depuis l'âge de 8 ans. Initié dès la fin des
DEJA PARU années soixante par son père; ce dernier lui offrit son premier serpent à l'âge
A la Découverte de l'Australian Shepherd (Berger Australien) de 12 ans (un magnifique Epicrates angulifef).
A la Découverte du Berger Blanc Américain
Membre puis président de la Société Herpétologique de Genève, il participa au
sauvetage de reptiles et d'amphibiens menacés par le comblement de gravières.
Plus tard, membre de la Société Elapsoïdea, il pu acquérir et perfectionner ses
COÉDITION PHILIPPE GÉRARD/CYBERZEN connaissances en participant à l'élevage de nombreux serpents venimeux et
non venimeux et obtint un Certificat Fédéral de Capacité pour la garde de ces
DÉJÀ PARU animaux.
CD ROM Araignée
Homme de terrain, il rechercha toujours au cours de ses voyages le contact
avec la nature, les animaux et les plantes. Très tôt passionné par les amphibiens,
dont il éleva plusieurs espèces du crapaud géant à la minuscule rainette. Il déci-
COÉDITION PHILIPPE GÉRARD/BORNEMANN da de se spécialiser dans l'élevage des Dendrobates. Aujourd'hui amateur pas-
sionné, il élève dans ses terrariums une douzaine d'espèces de Dendrobates et
A PARAITRE partage son expérience en donnant des conférences.
Le Chien de Prairie
L'Elevage des Mygales tome II

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