Des Albums Pour Apprendre À Parler, Canut2014
Des Albums Pour Apprendre À Parler, Canut2014
Des Albums Pour Apprendre À Parler, Canut2014
REPERES
POURACIR
1 premier degré
[CNDP-CRDP]
REPÈRES POUR AGIR PREMIER DEGRÉ
Les auteures
dirigée par Denis DEMARCY
• Emmanuelle CANUT est maître de conférences en sciences du langage à l'université de Lorraine et
formatrice à l'Association de formation et de recherche sur le langage (Asforel).
• Florence BRUNESEAUX-GAUTHIER est professeure des écoles en Meurthe-et-Moselle, et docteure en
sciences du langage.
• Martine VERTALlER est maître de conférences en sciences du langage à l'université Sorbonne Nouvelle-
Paris 3 et vice-présidente de l'Association de formation et de recherche sur le langage (Asforel).
Remerciements
À Laurence Lentin pour son travail pionnier qui nous inspire chaque jour encore.
Aux praticiennes et praticiens de l' Asforel dont les réflexions et retours de pratiques nous sont très
précieux et ont largement contribué à ce que cet ouvrage puisse voir le jour.
À Amélie Tahay, étudiante en licence de sciences du langage à l'université de Lorraine, qui a trié
Des albums
des centaines de livres dans les BCD de plusieurs écoles et en a analysé une cinquantaine.
À tous les enseignants et " facilitateurs de langage " qui œuvrent pour que chaque enfant puisse
accéder au langage et à la pensée, et qui luttent ainsi pour une action éducative accessible à tous.
pour apprendre à parler
Aux enfants, qui sont notre motivation première, et nous aident à comprendre les mystères de
l'apprendre à penser-parler.
Les choisir, les utiliser
en maternelle
Emmanuelle CANUT
Florence BRUNESEAUX-GAUTHIER
Martine VERTALIER
Des albums pour apprendre à parler: les choisir, les utiliser en maternelle 1 Emmanuelle Canut,
Florence Bruneseaux-Gauthier, Martine Vertalier ; préf. de Laurence Lentin.- Nancy : CRDP de
Lorraine, 2012.- 176 p.- (Repères pour agir. Premier degré).- Bibliogr.- ISBN 978-2-86627-484-9.- ISSN
1952-4803 Préface : Laurence Lentin .................... .. .................................. 9
Résumé : Comment mettre en place des séances d'entraînement au langage à l'école maternelle, en Avant-propos : Florence Bruneseaux-Gauthier .. ...................... .. .... .. ...... . 13
utilisant des albums de littérature de jeunesse ? Comment analyser et choisir les albums en fonction
des capacités langagières des enfants ? Réflexion théorique illustrée de nombreux exemples concrets Des albums à l'école maternelle : pour quoi faire ? . . ....... ........ ............. ...... 15
de séan ces. Proposition d'outils pour aider à la mise en œuvre de séquences autour du livre : sélection Introduction .. ....... ...... ....... ... ..... .. .. . . .... .................... ...... 17
d'albums, exemples de grilles d'analyse d'albums, fiches d'évaluation des élèves.
Chapitre premier : Choisir des albums pour aider l'enfant à comprendre et « parler le monde >> . 23
Motbis : littérature de jeunesse 1 livre pour enfants 1 développement du langage 1 acquisition de la Le livre, une expérience à construire avec les adultes ... ............ . ..... .... ......... 25
langue 1 apprentissage de base 1 enseignement pré-élémentaire 1 séquence d'enseignement Comprendre une histoire lue par l'adulte, un ch emin semé d'embûches ..... ...... . ... ... 29
«Parler les livres>> à l'école maternelle, une activité langagière à définir. ............. . ... . 37
Dewey: 372.6 1011.62 «Apprendre à parler en racontant >>, une activité spécifique ........................... . 41
Chapitre Il: Choisir des albums adaptés aux capacités langagières des élèves ..... ... ..... . S 1
Repérer les niveaux de difficulté des albums . .... ...... . ........ .. . . . ... ............. 53
Identifier des critères pour choisir des albums adaptés ...................... .. . . ....... 57
Un outil de sélection pour l'enseignant ... ................... . ... ................ .. 61
Des livres conçus pour être adaptés au langage de l'enfant . .. .. .... ........ .... . .. . ... . 71
Crédits photographiques Chapitre Ill : Entraîner les élèves à raconter avec des albums adaptés ... . ..... .......... . 79
l'• de couverture
En haut : © Fotosearch Quelles interactions verbales pour aider l'élève à structurer son langage? .................. 81
En bas, à gauche : © CRDP de Lorraine 1 Laurent Le Reformuler les énoncés de l'élève, un principe fondamental ..... ... ........ ......... ... 85
En bas, à droite : © DVIDS 1 Lan ce Cp!. Courtney White Démarche pédagogique: mettre en place des séances d'entraînem ent au langage avec des
Page 31
albums adaptés . ............ .... . ........................ ..... ......... . ....... 91
Le visuel extrait de l'album Michka a été reproduit avec l'aimable autorisation des auteurs et de Flammarion.
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Sélection d'albums de littérature de jeunesse ........... ...... .... . .................. 11 7
Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de son article L 122-5, d'une part que " les copies Grilles d'analyse ............................................................... 119
ou reproductions strictement réservées à l' usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective >>
et, d'autre part, que « les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédago-
gique, scientifique ou d' information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées >>, « toute représentation ou Outils à l'usage de l'enseignant...... .. . .. .......... ..... ... ...... ................ 147
reproduction intégrale ou partielle faite san s le consentem ent de l'auteur ou de ses ayants droit o u ayants cause Fiches d'évaluation .......................... . ................. ..... . . ... ...... 149
est illicite >> (article L 122-4).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l'éditeur ou du
Centre français de l'exploitation du droit de copie, constituerait donc une contrefaçon, c'est-à-dire un délit: << La
Ressources .............. ...... ....... .... ... .... .. ......... . ... ... . .... .. ... . 15 7
contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger est punie de deux ans d'emprisonnem ent et Bibliographie sélective ... .. . .... ... ... ..................................... .. ... 159
de 150000 euros d'amende. » (articles L 335-2 et L 335-3). Contacts utiles . .. . ....... .... .... .. .. .. . ........ . ........ . ... ...... . . ........ . 167
PRÉFACE
epuis le courant des années 70, les livres souvent participé, en menant d e très nombreu-
Pour Corinne, professeure des écoles en En 2009-2010, notre propre enquête 13 menée linguistique. En effet, les difficultés repérées pour que les enfants comprennent des livres qu'on
maternelle à Toul (54), le choix est d'abord sur les pratiques en matière de sélection d'albums choisir un livre portent principalement sur: leur lit? Que sait-on des éléments langagiers
intuitif, ce qui pose la question de l'exploitation auprès d'un échantillon beaucoup plus modeste - la longueur et le style du texte; qu 'ils s'approprient et de la manière dont ils se
de l'album dans la classe. d'enseignants, confirme ces résultats. -la qualité des illustrations. les approprient? De quels aspects du langage
Les critères avancés par les enseignants sont, La question de la situation dans laquelle le s'agit-il: communication en ou hors situation?
« Pend ant d es années, j'ai choisi intu itivement par ordre de priorité : livre peut être lu n'est pas posée: comment va- compréhension ou production? phonétique,
d'exp lo iter des a lbums en me faisant pla isir et e n • Le projet de classe: le choix du livre est guidé t-on utiliser le livre? Devant la classe, devant lexique, syntaxe, discours?
sou haitant parta ge r ce moment avec les é lèves principalement par le thème ou un « coup de un petit groupe ou en interaction individuelle? Les critères qui aident les enseignants à sélec-
(autou r de l'h istoire ou des images). La littérature
cœur>> pour l'auteur, les illustrations ou l'his- Pour répondre à cette question d'ordre pédago- tionner un album- contenu, thème de l'histoire,
e nfa ntine est tellement riche ... Mais je pe nse avoir toire. En effet, les enseignants disent s'intéresser gique, une seule enseignante souligne le fait que style du texte ou illustrations - sont-ils des élé-
été trop ambitieuse dans le choix des albums. je prioritairement au contenu des livres - intérêt de «beaux >> livres sont difficilement exploita- ments suffisants pour sélectionn er les albums
commence aujourd'hui à me demande r plus sys- de l'histoire, originalité du thème, type d'illus- bles avec l'intégralité du groupe classe. D'autres qui serviront de base à un travail sur le langage?
t ématiq uement q uels obje ctifs je veux atteindre tration - ainsi qu 'à l'exploitation qui peut en disent n'avoir aucune difficulté et avancent l'ar- Les enseignants ont-ils d'autres guides que leur
avant de choisir un album (notamm ent au niveau être faite en classe. gument suivant: « le livre doit impérativement intuition et leur expérience?
de la syntaxe). Et à ce stade, je ressens un manque
• Les critères d'ordre esthétique: qualité des me plaire pour que j'aie envie de le partager Quelles pratiques mettre en place dans la
cruel de fo rmatio n et reg rette de ne pas avoir à ma illustrations, graphism e. avec les élèves >>. classe? Est-il suffisant de lire un livre et de faire
disposition des outils pratiq ues q ui me permet- • Les critères d'ordre linguistique : prise en Enfin, la majorité des enseignants pense que raconter l'histoire (en s'appuyant ou non sur les
traient d e faire progresser les é lèves. >>
compte de la syntaxe, du vocabulaire et du style les critères restent les mêmes pour sélectionner illustrations) pour que celle-ci fasse sens et que
littéraire. des livres au cycle 2, à l'exception de la longueur l'enfant se saisisse des élémen ts langagiers et de
Corin ne, professeure des écoles en maternelle.
• Des critères linguistiques plus précis: certains du texte qui peut être accrue si le livre est lu. leurs fonctionnements? Selon quelles modalités
enseignants sont sensibles au texte, notamment et dans quels buts l'enseignant intervient-il?
en ce qui concerne sa longueur et le vocabulaire Des outils de sélection insuffisants C'est pour répondre à ces interrogations et à
Des enquêtes révélatrices utilisé. Ils se préoccupent de: Aucune démarche systématique de recherche ces besoins que nous proposons une réflexion
Lire et raconter des h istoires aux enfants -l'adaptation des histoires au niveau de lan- pour guider l'identification et l'utilisation d'al-
d'outils n'apparaît dans les explications des maî-
d'école maternelle sont des pratiques courantes, gage des enfants; tres. Un enseignant sur deux dit ne pas connaî- bums dans le cadre scolaire.
répondant à des objectifs divers et recouvrant - la complémentarité des images par rapport tre d'outils et se déplace dans les bibliothèques Il ne s'agit pas de proposer des séances de lan-
des modalités différentes. Cependant, quels au texte, texte et images devant former un tout gage à l'école maternelle avec le support de livres
ou les librairies pour choisir les albums qu'il va
livres choisissent finalement les enseignants et accessible. utiliser en classe. Quant aux autres, ils mention- sélectionnés selon des caractéristiques générales
pour quoi faire?
Les difficultés que les enseignants évoquen t nent divers sites internet, dont Materalbum (cité de la littérature de jeunesse (thèmes, types d'il-
Peu d'études portent sur l'utilisation effective ne renvoient pas à celles que pourraient rencon- trois fois), Télémaque et Ricochet (cités à deux lustrations ou de textes, etc.), ceci étant déjà fait
des livres dans la classe.
trer les élèves, mais à leurs propres difficultés. reprises) et ecoledesmax.com de L'École des loi- par ailleurs 14 . Il ne s'agit pas non plus de fournir
En 1996, Francis Grossmann 12 a réalisé, à par- Plusieurs mentionnent les éléments suivants: des analyses et critiques du travail des auteurs et
sirs. Deux références sont signalées: Des albums
tir de questionnaires et d'entretiens, une vaste - le temps dont ils disposent (ou pas) pour pour une situation, de Rémy Stoecklé et François des illustrateurs de livres pour enfants 15 •
en quête sur les pratiques des enseignants de rechercher des livres; Notre propos est plutôt de doter les ensei-
Werckmeister (édition A. Colin-Bourrelier, 1986)
l'école maternelle. Il ressort de cette enquête, - le coût financier éventuel qui résulte de et la revue Citrouille. La liste de référence 2007 des gnants de suffisamment d'informations pour
entre autres, une grande disparité dans le choix l'achat des livres. œuvres de littérature, 1 001 livres pour les écoles, qu'ils puissent choisir des albums:
des livres lus aux élèves, avec une prédominance Comme on peut le constater, les caractéristi- -en fonction des objectifs pédagogiques qu'ils
éditée par le ministère de l'Éducation nationale,
de textes narratifs. Par ailleurs, si le choix de ques du texte et le repérage des difficultés sus- se fixent, en distinguant par exemple les livres à
est dtée deux fois (voir les sources d'information
l'enseignant s'appuie sur des critères plus péda- ceptibles de gêner la compréhension de l'enfant lire aux enfants pour stimuler leur imaginaire,
sur la littérature de jeunesse, p. 163-164).
gogiques qu'affectifs, il n'est pas toujours fondé sont généralement considérées comme secon- Les ressources que les enseignants peuvent uti- pour les faire rire, pour leur fournir une docu-
sur l'analyse des textes des livres. daires, l'esthétique et le littéraire primant sur le liser ne semblent pas permettre de sélectionner
des livres dont l'objectif serait d'aider les enfants 14. On pourra se référer à l'ouvrage de Serge Terwagne et Ma-
1 3. Enquête réalisée par Florence Bruneseaux-Gauthier à à apprendre à parler. Amener les enseignants à rianne Vanesse: Le Récit à l'école maternelle: Lire, jouer, raconter
partir d'un questionnaire tran smis à trois circonscript ions de utiliser les albums pour aider les enfants à appren- des histoires, De Boeck, 2008; à celui de Claude Le Manchec:
Meurthe-et-Moselle. Elle comporte 1 7 réponses d'enseignants L'Expérience narrative à l'école maternelle, INRP, 2005; ou en-
d'école maternelle et 12 réponses d'enseignants d'école élé- dre à parler pose nombre de questions . core à celui dirigé par Catherine Tauveron: Lire la littérature à
mentaire. Cette enquête n'avait pas vocation à fournir une Quel est le rôle des livres dans l'apprentis- l'école : Pourquoi et comment conduire cet apprentissage spécifi·
vision exhaustive et statistique des choix opérés par les ensei- que ? De la GS au CM, Hatier, 2002.
12. Grossmann Francis. Enfances de la lecture: Manières de
gnants pour utiliser le livre comme support en classe, mais à sage du langage? Ont-ils tous un impact sur le 15. Voir par exemple l'ouvrage de Sophie Van der Linden : Lire
faire, manières de lire à l 'école maternelle. Peter Lang, 1996.
nous informer sur les façons de faire. développement du langage ? Que sait-on de ce l 'album, L'Atelier du poisson so luble, 2006.
22 .
Introduction
CHAPITRE PREMIER :
CHOISIR DES ALBUMS POUR AIDER L'ENFANT
À COMPRENDRE ET « PARLER LE MONDE »
ensemble, être proche physiquement, se laisser Certains enfants naissent dans des familles occupe, le jeune apprenti se trouve placé dans
bercer par la musicalité de la lecture), mais le où lire et écrire fait partie du quotidien, où dès ce que Paul Faucher a nommé le triangle livre-
livre ne remplit pas alors son rôle essentiel : per- leur plus tendre enfance les parents racontent adulte-enfant4. » Et cette maîtrise d u langage
mettre à l'enfant de s'impliquer tout entier dans des histoires aux enfants avant le coucher, les de la narration est nécessaire pour un accès à
une histoire, de la vivre pleinement3 . » emmènent à la bibliothèque, les incitent à écrire la littératie et aux apprentissages scolaires plus
Il ne faut cependant pas perdre de vue que la des cartes postales ... abstraits.
compréhension n'est pas indépendante de la Dans ces familles, grâce à ces expériences répé- 1
• LIRE DES LIVRES À L ÉCOLE: AU MOINS 7
production et qu'elle ne vient pas toute seule: tées, les enfants se forgent une représentation des (BONNES) RAISONS DE LE FAIRE POUR TOUS
l'expérience littéraire est médiatisée, elle est formes et des fonctions de l'écrit, ils prennent LES ÉLÈVES!
entièrement tributaire des interactions avec un en particulier« conscience» de l'existence et de
adulte compétent. la permanence du texte écrit : l'enfant entend 1 . Construire des prat iques sociales, culturelles,
un texte identique quelle que soit la personne langagières à p ropos des livres.
La nécessité d 'un médiateur qui le lui lit et il peut s'y référer. Cette identité 2. Construire une compréhension collective et sin-
s'établit également progressivement pour les gu lière des livres scolarisés.
La médiation de l'adulte avec le livre illustré illustrations, puisque, dans un premier temps, 3. Construire l'imaginaire culturel.
fait partie des premières expériences de l'enfant : l'enfant les perçoit comme des images distinctes 4. Const ruire, à travers les œuvres littéra ires, les
partager ou imaginer ensemble une histoire, qui n'ont pas de liens entre elles. valeu rs de l'école (de la nation).
mais aussi écouter une histoire, donne sens au La lecture par l'adulte, associée à la mani- 5. Construire d es expériences langagières (man iè-
monde et permet la structuration des processus pulation du livre, permet à l'enfant d'acquérir res de dire), culturelles, encyclopédiques (savoirs
psychiques. Cette pratique répétée amènera peu des gestes de futur lecteur: lire une page après du monde), affectives, esthétiques (text e et illus-
à peu l'enfant à se construire comme lecteur l'autre, regarder la page de gauche avant la page tration), cognitives ...
autonome avec ses goûts propres. de droite, tourner la page lorsque l'on a fini de 6. Mult iplier les expériences d u monde, de soi, des
lire ou de raconter. Le repérage, verbalisé par autres.
Entrée dans la fonction littéraire l'adulte, des caractéristiques du livre (indices 7. Aider l'enfant à se construire comme apprenti
graphiques tels que le titre, le nom de l'auteur, interprète.
« Pour le petit enfant, ce sont les parents qui de la collection, etc.) permet également d'iden-
sont d'abord conteurs. L'enfant accepte une his- tifier le livre comme un objet spécifique. D'après Véronique Boiron, conférence pédagogique
toire mais pas de n'importe qui. Faire ent rer dans Si des histoires lues et racontées naissent l'iden- donnée à Lons-le-Saunier le 21 octobre 2009.
son système imaginaire un récit rapporté par tification et le plaisir, c'est aussi le début du pro-
quelqu'un implique le choix du conteur, le petit cessus au cours duquel l'enfant devient lecteur:
enfant a toujours un conteur qu'il préfère aux selon Laurence Lentin, l'adulte et l'enfant« parlent
autres. L'enfant qui demande des h istoires est aussi l'écrit» et peu à peu, l'enfant se forge une expé-
un enfant qui se raconte des histoires, or être capa- rience narrative qui le prépare à devenir lecteur.
b le d'accepter l'intrusion, être capable d'entendre L'enfant apprend d'abord dans le dialogue
une histoire racontée par un aut re nécessite tout avec son entourage les aspects du langage qui
un jeu identificatoire avec le conteur, le narrateur, relèvent de la communication immédiate. Les
les héros .. . >> histoires qu'on lui raconte très tôt et qu'il prend
plaisir à raconter à son tour, puis les h istoires
René Diatkine. « La Formation du langage ima- qu'on lui lit, lui permettent de s'approprier un
g inaire». Le Français aujourd'hui, Armand Colin, autre type de discours, celui de la narration, qui
1984, no 68, p. 28. le prépare à la maîtrise d'un langage plus déta-
ché de la situation, grâce au vocabulaire et aux
constructions syntaxiques.
Ainsi, à l'aide du livre et de l'interaction qui
s'instaure entre lui et l'adulte, l'enfant apprend
3. Canut Emmanuelle, Bosseau Antoi ne. Elle/il apprend à par- à parler: « Il procède à des tâtonnements, à des
ler. .. Comment l'aider ?, document de travail publié avec le
soutien de la MSH Lorraine (Maison des sciences de l' Hom-
ajustements successifs à partir d'hypothèses dont 4 . Lentin Laurence. Apprendre à pen~er, parler, lire, écrire. Paris:
me), 2010. il ne prend pas conscience. Dans le cas qui nous ESF éd iteur, 2009, p. 124.
COMPRENDRE UNE HISTOIRE LUE PAR L'ADULTE,
UN CHEMIN SEMÉ D'EMBÛCHES
Dès la petite section d'école maternelle, les ensei- de formation précoce à la lecture et à la culture
gnants perçoivent que les enfants n'ont pas tous littéraires. Un certain nombre d'albums, du fait
la même expérience du livre et ces différences même de leur spécificité sémiotique (la relation
se manifestent dans leur compréhension des texte/image sophistiquée qu'ils peuvent présen-
textes lus. ter), du fait aussi de leur intertextualité et de leur
Comme le rappelle Max Butlen, en arrivant à intericonicité riches, de leurs jeux génériques,
l'école, un certain nombre d'enfants « rentrent sont jugés propices à cette formation 6 ».
dans un lieu dont beaucoup d'entre eux ne Les enseignants sont alors confrontés à un
connaissent pas la langue, c'est-à-dire les usages, paradoxe: tous les élèves n'ont pas les mêmes
les codes, les manières de se parler et de plaisan- possibilités de compréhension des albums, or
ter. Cela peut être une cause d'exclusion. S'ils lire des albums de la littérature de jeunesse est
ne connaissent pas cette langue, c'est à nous de censé contribuer à la construction d'expérien-
la leur apprendre dans la mesure où elle repose ces pour les élèves de maternelle et au dévelop-
très souvent sur une culture, des références, des pement de la compréhension. De plus, depuis
citations q ui forgent les connivences, qui per- plusieurs années, les ouvrages de la littérature
mettent d'inclure ou d'exclure5 ». de jeunesse font appel à de muliples savoirs lit-
• La lecture d'un texte qui paraît «simple», téraires et encyclopédiques: pour que les jeunes
<< transparent» à l'enseignant peut être source enfants non encore lecteurs comprennent les
de difficultés pour les élèves. Il est en effet des références littéraires implicites, il leur faut avoir
albums qui peuvent se révéler extrêmement déjà compris un certain nombre d'œuvres de
complexes pour de jeunes lecteurs, tant sur le la littérature de jeunesse et avoir construit de
plan du traitement de l'im age que sur le plan nombreuses expériences du monde.
linguistique. Il peut notamment s'avérer délicat C'est ce que souligne St éphane Bonnéry
pour l'élève de construire l'univers de référence quand il s'interroge sur les problèmes que génère
d'une histoire s'il n'a pas les connaissances du cet usage du livre: «Mais suffit-il de consacrer
monde qui s'y réfèrent, d'autant plus si les illus- la littérature de jeunesse, de valoriser son usage
trations sont en décalage avec le texte. et de le prescrire, pour que dans les pratiques,
Cela peut être d'autant plus problématique les formes d'enseignement permettent à tous les
que « l'album fait l'objet d'une scolarisation élèves d'y accéder? [... ) On oublie ici que des
importante à l'école primaire, de la maternelle dispositions spécifiques à la « lecture experte »
au CM2. Aux différents objectifs qui présidaient sont le résultat de constructions qui, si elles sont
depuis un certain nombre d'années à son usage assurées dans une minorité de familles, suppo-
scolaire (linguistiques, discursifs, culturels, affec- sent que l'école prenne en ch arge leur dévelop-
tifs, psychologiques), s'ajoute maintenant celui
6. Canut Emmanuelle, Leclaire-Halté An ne. << L'élève et la
lecture d'albums. Quelle compréhension du texte et des
5. Max Butlen. Observatoire de l'enfance, séminaire du 28 jan- images?>>. Diptyque, Presses Universitaires de Namur, 2009,
vier 2009, compte rendu n• 14, p . 15. n• 17.
• 31
Choisir des albums pour aider l'enfant à comprendre et « parler le monde »
30 . Chapitre premier
On le voit, l'enfant peut être gêné dans la
pement ch ez chaque élève. [... ] Mais pour ce Ces différents aspects de la compréhension Ç non!
compréhension de l'histoire si son interprétation
faire, il semble nécessaire d'identifier plus pré- peuvent être entravés par de nombreux facteurs, M.-si !
des illustrations ne coïncide pas avec les inten-
cisément ce qui fait difficulté, complexité ... et dont l'effet varie avec la familiarisation progres- A.- ben non il est pas tombé c'est le petit pot de
tions de l'auteur ou de l'illustratew. Il aura donc
donc simultanément objet de développement sive de l'enfant avec le monde et avec les livres: miel qui s'est cassé en deux
besoin de l'aide de l'enseignant pour se repérer
intellectuel et risque d'inégalité si les dispositifs multiplicité des personnages, dialogues dont les M. désigne alors l'image où Michka est représenté
dans les images et surmonter cette difficulté.
pédagogiques ne conduisent pas chacun à sur- locuteurs ne sont pas identifiés explicitement, penché en arrière, donnant un coup de pied dans le
monter cette difficulté inhérente à la confron- ruptures dans le temps et dans l'espace, références pot demie/.
L'interprétation du texte,
tation à des objets complexes 7 • » A.- (comprenant) ah oui! là tu veux dire qu'il/ non
culturelles inconnues, détournements volontaires un frein à la compréhension
Les élèves qui ont les moyens conceptuels et (ou prolongements) de récits et de contes tradi- là en fait il est debout il est pas tombé il est debout
Certaines formulations du texte peuvent gêner
langagiers de faire savoir qu'ils ne comprennent tionnels, de stéréotypes de personnages, etc. tu vois il donne un coup de pied c'est vrai on dirait
la compréhension de l'enfant. Nous relevons
pas, et même plus précisément de dire ce qu'ils qu'il est assis c'est vrai on dirait qu'il est assis sur
ici quelqu es exemples d e ces difficultés et les
ne comprennent pas, permettent à l'enseignant Des sources possibles de difficultés l'image hein ?
raisons qui les provoquent : segmentation des
de cerner leurs difficultés et d'interagir pour unités, présence de métaphores, emploi lexical
répondre à leurs interrogations ou pour lever L'interprétation des illustrations ou syntaxique non maîtrisé, ou encore identi-
les ambiguïtés. Très peu de travaux portent sur la compré-
fication des personnes.
Concernant ceux qui n'expriment pas ou peu h ension des images ch ez l'enfant et il est très • La segmentation des unités n 'est pas tou-
leurs difficultés, l'enseignant a du mal à identi- difficile (même expérimentalement) de savoir jours évidente pour l'enfant non encore lecteur.
fier ce qui leur pose problème. Il faut aussi tenir ce que les jeunes enfants perçoivent des images. Brigitte Carteron rapporte une anecdote où le
compte du fait que parfois les enfants ne savent Cette perception est fonction de l'expérience découpage de la chaîne sonore dans la lecture
pas eux-mêmes qu'ils ne comprennent pas. des enfants et ne peut être appréhendée p ar les -- _ ...:;._._ - orale entraîne chez l'enfant l'anticipation d 'un
La compréhension des jeunes élèves de ce qu'ils adultes que dans les verbalisations de l'enfant. sens différent de celui de l'histoire.
voient sur les illustrations et de ce qu'ils enten- Par exemple, la représentation de la moquette il devint furieux.
-Tiens. grande bête de pot, dit-il en lui lançant un
dent quand l'enseignant lit le texte relève de trois b leue d'une chambre d'enfant a été interpré- coup de pied. va-t' en où il te plaît
1
L'adulte lit Petite-auto [ titoto] (Michel Gay, L' École
types de processus cognitifs et langagiers: tée par plusieurs enfants comme une étendue Et le pot se mit à rouler el, roulant, il buta contre
des loisirs, 2002) à Sébastien, bientôt 3 ans. L'enfant
une pietTe, s'ouvrit en deux : voi là le miel!
- interpréter les illustrations et comprendre d'eau (flaque ou piscine): « E: il saute, il saute - Mm! Mm! faisait Michka en se régalant, que la écoute attentivement tout en regardant les i/lustra-
les liens entre elles; dans l'eau». vie est belle dans les bois ! Jamais plus je ne serai un tions puis, à la fin de la lecture, demande : « Où il est
- comprendre le rapport entre le texte lu à Comme le montrent les exemples suivants, il jouet, ça, non !
Toto8 ? »
haute voix par l'adulte et les images, en tenant est dair qu'aucune orientation dans l'image n'est
compte du fait que l'enfant non encore lecteur possible sans apprentissage médiatisé. Michka. Marie Colmont, Feodor Rojankovsky.
n'a pas les repères visuels de l'adulte. Les indices Albums du Père Castor© Flammarion, 1941 , p. 11. Le lectew adulte oublie très souvent que l'enfant
graphiques, les repères spatiaux de la mise en qui ne sait pas encore lire ne peut pas anticiper
page, les interprétations de l'image en rapport les problèmes liés par exemple aux homopho-
avec sa connaissance du monde, etc., n e sont M ita (M., 4 ans 1 mois) regarde la page de couver-
Margot (M., 3 ans 6 mois) écoute l'histoire de
ture d'un album sur laquelle les objets (des paquets-
nies: le pantalon 9/le pantalon neuf.
pas encore à sa portée; Michka (Marie Colmont, Feodor Rojankovsky, Si la compréhension semble plus facile avec un
cadeaux) ne sont pas dessinés en perspective. Cela
- comprendre les éléments linguistiques Flammarion, Albums du Père Castor, 1 941) lue enfant qui sait lire, la graphie ne lève pas toujours
pose un problème d 'identification pour l 'enfant, qui
du texte et leur organisation (vocabulaire et par un adulte (A.). les ambiguïtés et dans ce cas c'est l'expérience
syntaxe). Lire à haute voix, c'est parler l'écrit, cherche alors une explication à cette représentation.
À un moment de l'histoire, l'aspect de l'illustration qui fait la différence. Par exemp le l'expression
or le répertoire langagier de l'enfant est en cours fait penser à M. que le personnage tombe, alors que « faire une radio » peut être source de confusion
de construction: quelle sera sa compréhension ce n'est pas le cas dans le texte. L'adulte se trouve M. - ouais ils/ ils/ ils ont p(l)ié le cadeau
entre la définition médicale ou radiophonique
du langage écrit parfois élaboré, voire littéraire, amené à s'interroger sur l 'interprétation de l 'enfant A. - ils ont plié le cadeau? comme ça?
(selon les connaissances de l'enfant) ou encore
auquel il est confronté (anaphores, lexique spé- et à la commenter par rapport à l'illustration.
M. - ils ont fait comme ça et après comme ça et
« tomber dans les pommes » (définition littérale
cialisé, spécificités de certaines constructions après comme ça
M. montre avec des gestes la façon dont a été plié le
ou expression idiomatique).
syntaxiques, etc.)? M. - et après il est tombé
A.- qui est-ce qui est tombé? cadeau.
8. D'après Brigitte Carteron . « Interactions langagières dans
A.- (comprenant) ah! tu veux dire qu'on voit juste les activités de la Pré-école et du Pré-pivot culturel du mou-
7. Bonnéry Stéphane.« L'enfant lecteur» du livre et le modèle M.- Michka
un côté du cadeau ouais on voit pas le cadeau en vement ATD Quart Monde. Trois témoignages >>. ALOÉ, 1998,
social implicite dans le livre de« l'enfant lecteur , et de l'acti- A.- (ton d'incompréhension) Michka est tombé?
vité cognitive de lecture. >> Communication au colloque L'En- n• 41 , p. 58.
M.- ouais entier on dirait que c'est un cadeau tout plat
fant et le livre, l'enfant dans le livre: tensions à l'œuvre, organisé
par le LabÉCD, La Roche-sur-Yon, janvier 201 O.
32 .
Chapitre premier
Choisir des albums pour aider l'enfant à comprendre et «parler Le monde » • 33
E.- mais pourquoi c'est pas écrit dans l'histoire? derrière et puis après e-/ i(l)s font une fête le soir B. (récit de la 3• image)-les quatre animaux font
A. - (parlant de Camille) c'est son copain et son
A. - c'est vra i on parle jamais du loup dans l'his- A. - d'accord mais pourquoi euh Tatar a- avait la courte échelle et le lapin i(l) tient quelque chose
copain lui a dit qu'il était vi lain
toire hein? laissé euh il a laissé le costume d'oncle Roberto sur dans sa main c'est des papillons
N. - (parlant de Camille) ouais c'est elle (N. montre
E.- pourquoi/ mais/ mais pourquoi ils ont pas fa it l'île c'est ça? sur leur île?
un des lapins habillés en rouge à la fin du livre)
à l'hôpital une image puis encore une deuxième L.-oui
A.- ah bon? c'est Camille ça?
image? (E. montre les pages précédentes) A.- et pourquoi il a fa it ça?
N.- ouais ouais c'est elle
A.- (comprenant que l'enfant voulait intégrer cette L. - bah
A.- et pourquoi? c'est tous les mêmes petits la-
double image dans l'histoire) pourquoi ils ont pas A. - tu sais pas?
pins! c'est pas Bruno tout ça?
fait une at.Jtre image pour expliquer que le loup L. - non
N. - non
partait à l' hôpital ? A.- tu sais comment il a fait pour venir euh sur l'île
A.- c'est pas l' image de Bruno à chaque fois?
E.-oui avec Loi-/ avec euh Lola et l'oncle Roberto?
N. - non! c'est elle c'est elle c'est elle c'est elle !
A. - ben je sais pas il faudra demander à la/ au L.- non
monsieur et à la dame qui ont fait le livre
Extrait du texte de l'album :
« - Est-ce que mon Bruno a envie de me raconter
Plus tard, lorsque l'enfant raconte à nouveau le livre, Prenons un autre exemple 10 :
ses gros malheurs? dit Papa.
elle introduit le loup dans son récit en lui donnant la pa- - Oh oui, dit Bruno.
role: elle imite systématiquement le cri du loup « hou! Trois élèves de 8-9 ans, Michel (Mi.), Made/ine (Ma.)
- Camille a dit que j'étais vilain, dit Bruno.
hou!» après avoir énoncé la formulation ''quand tout et Bruno (B.) racontent ensemble une histoire à partir
-Raconte-moi ça, dit Papa. »
à coup... ». L'adulte ajoute des commentaires pendant d'images séquentielles (Des mots à dessein, dessins
le récit de l'enfant en s'efforçant d'expliquer ce qui se de Michel-Paul Giroud, CRDP de Haute-Norman-
passe sur l'image, mais quand il interroge l'enfant au die, 2009). L'histoire n'est pas présentée aux en-
Des difficultés qui peuvent persister
sujet du petit cochon: «pourquoi il sort du magasin?», fants dans son ensemble: seules les trois premières
à l'école élémentaire
l'enfant répond:« parce que y a un loup». L'énoncé de vignettes sur les quatre sont proposées aux enfants
l'enfant rend ainsi accessible à l'adulte son incompré- et l'enseignant n'a pas fait de récit ou donné d'ex-
Certains pourraient avancer le fait que tou- plications au préalable. Dès lors, on constate des
hension de l'histoire dans laquelle le petit cochon ne
tes les difficultés évoquées ici sont spécifiques difficultés de compréhension: l'enregistrement mon-
voit pas les actions du loup qui l'épie et veut le manger.
des jeunes enfants et que la compréhension
L'adulte est obligé de rectifier, expliquant que le cochon
des textes s'améliore au fil des années. Or, on
sort du magasin parce qu'il a fini ses courses et non pas
retrouve des difficultés de compréhension chez
parce qu'il a vu le loup. 9 . Corpus de Vanessa Rubio, ALOÉ, 1999, no 43, p. 34.
des enfants de l'école élémentaire qui suivent 1O. Extrait d'un enregistrement réalisé par Franço1s Collet,
une scolarité normale. enseignant du prem ier degré.
« PARLER LES LIVRES »À L'ÉCOLE MATERNELLE,
UNE ACTIVITÉ LANGAGIÈRE À DÉFINIR
1 récole maternelle, un lieu cha<gé d'h;stoke. Puis, après l'exposition au récit, vient le temps pé-
dagogique des échanges langagiers. Conduites par
«L'école maternelle est un lieu chargé d'histoires, où l'enseignant, avec un petit groupe d'élèves ou avec
l'enseignant lit et raconte, si ce n'est quotidienne- la classe entière, ces interactions visent plusieurs ob-
ment, au moins plusieurs fois par semaine. Le choix jectifs : s'assurer de la bonne compréhension, déve-
des albums par l'enseignant est guidé par le projet lopper le langage d'évocation, favoriser l'expression
pédagogique (artistique, théâtral), par le souci de d'un ressen ti personnel. .. Pour un même album,
donner corps à un champ disciplinaire particulier l'enseignant peut consacrer plusieurs séances au
(par exemple un album en lien avec la découverte langage d'évocation: en s'appuyant principalement
du monde) ou par la volonté de correspondre à la sur les images, l'enseignant demande à l'enfant de
motivation de l'enfant (albums traitant de thèm es mémoriser le vocabu laire, de réinvestir des tournures
relatifs aux fêtes, ou aux intérêts de l'enfant: le loup, langagières, de rappeler le récit.
Noël. ..). C'est donc le projet pédagogique qui dé- À l'activité pédagogique correspond l'activité de
termine prioritairement la sélection des albums. La l'élève: dans un premier temps, l'enfant écoute; dans
qualité esthétique des illustrations constitue un cri- un deuxième temps, il est invité à s'exprimer: l'ex-
• tère important qui vient ou non confirmer un pre- pression succède logiquement à la compréhension .
mier choix. Le niveau de difficulté linguistique entre La mise en œuvre pédagogique du deuxième temps
ensuite en considération, mais peut être contourné: est plus délicate et relève parfois d'une gageure. Les
si l'écart est jugé t rop important avec le niveau de objectifs pédagogiques étant multiples, comment
l'enfant, alors l'enseignant raconte ou reformule. tenir le cap, comment réaliser les objectifs sans bri-
L'album constitue un support pédagogique de pre- der l'expression des élèves? Comment améliorer leur
mier choix et son utilisation se décline dans des temps participation? Sans doute convient-il d'aider les en-
pédagogiques différents. seignants à mieux définir encore l'objectif d'appren -
Tout d'abord, il s'agit de nourrir l'imaginaire. Par la ma- tissage, et à le mettre en œuvre à partir de supports
gie évocatrice du verbe, la force des images, et grâce à pédagogiques adaptés. »
une lecture expressive de l'enseignant, le jeune enfant
est alors plongé dans un univers qui le fait rêver, qui le Marie-Claude Claudon, inspectrice de l'Éducation
divertit, ou qui le renvoie à sa propre expérience. nationale en Meurthe-et-Moselle.
Revenons maintenant à l'activité que Mireille la classe: que fait l'enseignant quand il utilise
Guillou désigne par l'expression << parler les un album?
livres 11 » à l'école maternelle et qui pose la
question de l'activité réellement menée dans
lire, raconter ou décrire? Et les enfants ? Ils se perdent dans la tâche qui Quand l'adulte raconte, il donne à l'enfant Définir des objectifs langagiers
leur est demandée: ils proposent alors de « lire les J'expérience de la répétition d'une m ême his-
Examinons un échange entre une enseignante couleurs » ou encore manifestent leur conscience toire, avec variations, et l'enfant acquiert ainsi Lorsqu'il invite les enfants à raconter une his-
(A.) et ses élèves (Lucas, Pierre, Léa, Samir, Marie), de leur incompétence(« je sais pas lire », << je la J'intuition qu'à travers les différentes variantes toire ou à décrire des illustrations, l'enseignant
qui a eu lieu lors d'une séance ordinaire, relative- connais même pas moi»). La confusion est ali- du récit, le sens demeure et qu'il peut lui aussi doit s'interroger sur les objectifs d'enseignement
ment représentative de « lecture d'album » dans mentée par le fait qu'aucun des termes utilisés et identifier en amont la ou les dimensions lan-
raconter à sa façon.
une classe de grande section d'école maternelle. ne corresponde véritablement à l'activité, qui se Cependant, il est indispensable que l'adulte gagières qu'il souhaite travailler avec ses élèves. Il
On pourra constater la variété sémantique des trouve être en réalité une description d'images, lise le texte pour in itier l'enfant au fonctionne- est notamment utile qu'il distingue les différen-
verbes utilisés qui met en évidence la difficulté avec l'emploi de présentatifs et de déictiques ment et à la permanence de l'écrit, écrit immua- tes facettes du langage mises en jeu et l'adéqua-
des enfants à identifier l'attente de l'enseignante. comme il y a et là, que cela entraîne. ble, cohérent, structuré. Joëlle Turin précise tion des activités proposées avec ces dernières.
En effet, une imprécision sur les termes « lire », l'intérêt que l'élève va trouver à cette lecture: Ainsi, son objectif est-il de m ettre l'accent sur
« dire»,« raconter», « regarder» et« voir » engen- T LIRE, RACONTER, DÉCRIRE:
TROIS ACTIVITÉS DIFFÉRENTES « Raconter laisse au conteur la liberté du choix la dimension physique, la dimension sociale ou
dre des confusions sur le type d'activité à réaliser: des mots qui peuvent changer d'un moment à la dimension linguistique15 ?
les enfants doivent-ils « lire » l'histoire comme • Lire : activité d'un lecteur qui lit intég ra lement • La dimension<< physique>> concerne:
un autre, d'un conteur à un autre alors que lire
il est suggéré dans un premier temps par l'ensei- le texte (à voix haute, ou en silence) sans modifi- un album impose de suivre le texte tel qu'il est - la prononciation, c'est-à-dire l'articulation
gnante? Ou plutôt « regarder les pages » et « dire cation aucune. publié. Cette contrainte n'est pas seulement une sur le plan phonétique;
ce qu'il y a dessus », c'est-à-dire « décrire»? Ou, • Raconter : dire l'hist o ire en procédant à des exigence de respect à l'égard de l'auteur, elle - le placement de la voix;
comme proposé u n peu plus loin dans le dialo- aménagements, en reformulant tout ou partie du répond aussi à un besoin de l'enfant. La per- - l'intonation.
gue, doivent-ils «raconter l'histoire»? texte original. -+ Activités types: répéter/réciter des textes
manence du texte est comme l'équivalence de
• Décrire : dire ce que l'on voit sur les illustrations. la permanence de l'objet d'amour si indispen- (par exemple des comptines, des ritournelles,
A. - alors aujourd'hu i on ne va pas faire comme des scénettes, etc.).
sable chez les petit s. Il y a là quelque chose de
d'habitude ce n'est pas moi qui vais lire l'his- • La dimension « sociale >> concerne:
rassurant, vers quoi l'enfant peut revenir sans
toire Selon Catherine Frier 12 notamment, quand craindre d'être déçu 13 . » -la compréhension du thème et l'adaptation à
Lucas - c'est nous? l'adulte veut lire une histoire, il est fréquent qu'il la situation de communication (choix du niveau
A.- oui, comment va-t-on faire? adapte spontanément, le plus souvent incons- T L ES ENSEIGNANTS: de langue en fonction de son interlocuteur, adé-
Pierre- voir les images et te dire ce qu'il y a ciemment, ses verbalisations aux capacités lan- LECTEUR~ ADAPTATEUR~ CONTEURS?
quation des réponses);
A.- voilà je vais vous montrer les images gagières supposées de l'enfant en modifiant le - la prise de parole (dans le groupe, en face à
L'enq uête menée par Francis Grassmann a permis
Léa - moi~ sais pas lire texte original: de distinguer: << [... ] trois types dominants, cor- face), le respect des règles de prise de parole, la
A. - bon ben oui mais Pierre il n'a pas dit que - ajout d 'éléments prosodiques, de connec- prise en compte des verbalisations d'autrui.
respondant à trois profils distincts de médiateurs :
vous alliez lire, qu'est-ce que tu as dit Pierre? teurs, d'éléments déictiques (ça, là), de commen- -+ Activités types: le bâton de parole, le~< quoi
les lecteurs, les adaptateurs et les conteurs. Les
Pierre - que regarder les pages et puis dire ce taires, de reformulations explicatives, de ques- de neuf? », les jeux de dialogue (marchande,
premiers cherchent avant tout à rester fidèles à la
qu'il y a sur les pages tions, etc. Cet ajout a pour but de maintenir lettre du texte et adaptent peu les textes lus aux téléphon e), etc.
A. - on va regarder alors qu'est-ce qu'il y a su r les l'attention de l'enfant et de s'assurer de sa com- • La dimension« linguistique>> concerne la
é lèves. Les seconds, très sensibles à la manière
pages?
préhension de l'histoire en cherchant à lever les dont les enfants peuvent comprendre ce qu i leur structuration du discours:
Sam ir - des couleurs et puis des images et des cou- possibles ambiguïtés dans le texte lu ou dans -la cohérence thématique (enchaînement des
est lu, adaptent souvent le texte. Les troisièmes
leurs les illustrations; privilégient l'ordre oral et racontent les histoires idées), les marques de cohésion (les éléments
A.- des couleurs des images et vous allez essayer - reformulation du texte jugée plus adaptée: marquant le temps, les relations logiques et les
qui font partie de leur répertoire. Ils recou rent
de ... ?
changement des temps, modification de certai- d'ailleurs fréquemment à des recuei ls de textes enchaînements d'une phrase à l'autre) et l'or-
Sa mir - de nous lire les couleurs et les images nes tournures et de tout élément linguistique qui ganisation syntaxique (constructions gramma-
plutôt qu'à des albums14 • »
A. - de raconter l'histoire et quand vous aurez paraît trop difficile d'accès pour l'enfant; ticalement simples et complexes, enchâssement
raconté toute l' histoire moi je vous la lirai après -suppression d'éléments ou de passages jugés des constructions complexes);
l'histoire mm? inadaptés à ce que peut comprendre l'enfant. -les aspects fonctionnels ou types de discours
Lucas- je la connais même pas moi Dans ce cas, l'adulte ne lit pas réellement, mais (qui impliquent l'emploi de structures linguisti-
Marie- il y a une étoile il y a plein d'étoiles il raconte l'histoire. ques dominantes): informer, raconter, décrire,
A.- tu vois des étoiles elles sont où les étoiles? expliquer, argumenter (pour convaincre, justifier,
13. Turin joëlle. Observatoire de l'enfance, sémi naire du
Marie -là
28 janvier 2009, compte rendu no 14, p. 28.
14. Grassmann Francis. « Que devient la littérature enfantine 15. Ces trois catégories sont reprises à Philippe Clermont,
12. Frier Catherine (dir.). Passeurs de lecture: Lire ensemble à la lorsq u'on la lit aux enfa nts d'école maternelle? », in Lecture et Ann ie Cunin et Marie-Louise Scheidhauer, Pour que chacun
maison et à l'école. Paris: Retz, 2006. écrit ure littéraires à l'école. Repères, 1996, no 13, p. 93. parle!, CRDP d'Alsace, 1999.
40 . Chapitre premier
anticiper), donner un ordre ou une consigne, Type d ' activité: Objectifs «APPRENDRE À PARLER EN RACONTANT»,
parler avec le support linguistiques visés
inventer ou jouer (langage poétique). d'albums ou d' images UNE ACTIVITÉ SPÉCIFIQUE
-+ Activités types: expliquer ou décrire des séquentielles
événements à partir d'images, raconter une his- parler l'élève à propos 1 Description/explication
d'un support illustré (non 1 d'images :
toire avec ou sans le support des illustrations forcément compris dans son • Cohérence thématique
( « rappels de récits »), etc. intégralité). (compréhension générale de
Dans le cadre d'une activité de type « rap- la trame de l'histoire).
• Explo ration des aspects
pel de récit » avec le support d'un livre, Sylvie, , lexicaux et syntaxiq ues
enseignante de grande section, se demande : s'appuyant sur des éléments
isolés.
« Lorsqu'un enseignant utilise un album en ---
Faire parler l'élève à partir Narration de l'histoire dans
classe, attache-t-il plus ou autant d'importance d'un support illustré structuré son intégralité :
à la qualité des phrases produites par les enfants (dont l'histoire est bien • Exploration des La narration répond à un besoin fondamental de À l'école maternelle, amener les élèves à racon-
connue et comprise) . aspects lexicaux et ter est un des moyens préconisés dans les tex-
qu 'à la restit ution chronologique du récit? 1
syntaxiques s'appuyant
l'espèce humaine. Elle est con sidérée par jerome
[...] L'enseignant est-il conscient qu'il travaille sur la construction Bruner comme le moteur de l'insertion de l'en- tes officiels pour les aider à apprendre à parler.
l'apprentissage du langage? » d'un discours complet, fant dans la culture de sa société. Selon lui, elle Même si on peut repérer une certaine diversité
organisé logiquement et
Si l'enseignant choisit de privilégier la dimen- temporellement. constitue même « l'une des formes les plus uni- dans les façons de faire (restitution individuelle
sion linguistique du langage, et de la travailler verselles et les plus puissantes du discours dans la ou collective, avec ou sans l'intervention de
dans une activité de narration avec un support L'évaluation est un élément sur lequel il est communication humaine,,, et détermine<<l'or- l'enseignant), faire racont er une histoire (aussi
illustré (albums ou images séquentielles), il est également utile que l'enseignant s'interroge en dre de priorité dans lequel les formes grammati- minimale soit-elle) ou faire raconter une his-
utile qu'il s'interroge plus précisément sur ce qu'il fonction de ce qu'il souhaite réaliser: cales sont maîtrisées par le jeune enfant 16 ».Pour toire déjà entendue (le << rappel de récit ») sont,
souhaite mettre en œuvre dans la classe. - s'agit-il de faire parler l'élève pour évaluer une Serge Boimare, la narration est aussi un vecteur dans les classes, des pratiques courantes bien
L'objectif est-il de faire parler l'élève à propos compétence langagière, c'est-à-dire pour vérifier du fonctionnement de la pensée: << Lorsque la qu'hétérogènes .
d'un support illustré dont le contenu n'est pas une acquisition à un moment donné ; transmission culturelle est associée à l'entraîne- Les activités de narration n 'ont pas toutes les
forcément maîtrisé dans son intégralité? Ou de -ou de faire parler l'élève pour l'aider à appren- ment langagier, il n'y a pas d'outil plus efficace mêmes objectifs langagiers. Quelle que soit la
le faire parler à partir d'un support illustré dont dre à parler, c'est-à-dire pour le faire avancer dans pour enrichir le monde interne 17 • » façon de faire pour amener l'élève à raconter,
le contenu est bien connu et compris? son ap prentissage de la langue? il est utile que l'enseignant soit con scient de la
'Y C OMMENT RAC ONTER À L 'ÉCO LE portée de ses actions pédagogiques et s'interroge
Selon son choix, les objectifs linguistiques Les objectifs linguistiques visés à long terme
visés ne sônt pas toujours les mêmes: sont les mêmes mais l'implication et le travail Qui? en amont sur les raisons qui l'amènent à prati-
- «Parler à propos de ... »s'apparente plutôt à d'étayage de l'enseignant sont plus importants • Raconter seul : monologue destiné aux autres quer cette activité.
une description/explication d'images explorant dans le deuxième cas. Nous développerons ce ou à l'enseigna nt.
T FAIR E RACON TER: CLARIFIER LES OBJECTIFS
essentiellement la compréhension et la produc- dernier point dans le chapitre Ill. • Raconter avec les autres: construction collective LANGA GIERS
tion lexicale; du récit.
- « Parler à partir de ... » s'apparente plutôt à • Raconter avec l'aide de l'enseignant: narration Quel est l'objectif?
la structuration d'une narration explorant l'ar- dialoguée. • Aider les élèves à prendre la parole (devant le
ticulation et l'enchaînement des événements Quoi? groupe par exemple)?
et des idées. • Raconte r des événements vécus (à l'école, en • Appre ndre aux élèves à s'écouter les uns les
Et dans ce dernier cas, il conviendra de pren- dehors de l'école). autres?
dre en compte l'ensemble des niveaux d'analyse • Raconter des histoires connues (sans support o u • Aider les élèves à bien prononcer ou à réinvestir
du langage, du niveau lexical et syntaxique au à partir d'un film, d'un documentaire, etc.). certains éléments de vocabula ire?
niveau discursif (à savoir le discours avec ses • Raconte r à partir d' un album sans texte (ou • Ou vérifier simplement ce qui est d it ou réin-
marques de cohérence et de cohésion). d'images séquentie lles). vesti?
1991,p.89.
1 7. Boimare Serge. Ces enfants empêchés de penser. Paris:
D u no ~200~ p . 11 7.
Choisir des albums pour aider l'enfant à comprendre et «parler le monde » • 43
42 . Chapitre premier
Les étapes proposées dans le tableau suivant Elles ne correspondent p as à un âge précis et
Un objectif : la structuration du langage puisse s'appuyer: reprise d'éléments linguistiques
cherchent à indiquer une progression générale. peuvent se chevauch er.
présents dans le texte (noms, marques de temps,
L'activité de narration s'appuyant sur des livres mots de liaison, adverbes, segments entiers, etc.). -y R EPÈRES : L 'ÉVOL UTION D U LANGAGE DES ENFANTS ENTRE 2 ET_7 ANS
illustrés n'a pas pour seul objectif de << faire par- L'enfant s'approprie ainsi des constructions gram-
ler » l'élève, mais aussi de l'aider à apprendre à maticales qui structurent son lan gage. Production de phrases simples de quelques mots
Étape 1
parler en racontant, en visant prioritairement Les textes officiels reprennent cet aspect de t•
les aspects linguistiques de la langue : dimension l'apprentissage: << Grâce à la répétition d'histoi- sujet+ verbe : << il mange >>
lexicale et syntaxique axée sur la construction res ou de contes adaptés à leur âge, classiques et • verbe à l' impératif + complém ent :<< viens ici!>>
1
. • sujet + verbe+ complément: << moi je mange pas à la cantine>>
d'un discours complet, organisé logiquement et modernes, ils [les enfants] parviennent à com-
---,
temporellement, répondant aux caractéristiques prendre des récits de plus en plus complexes ou
Production de phrases simples, juxtaposées ou coordonnées
de cohérence et de cohésion d'un récit. longs, et peuvent les raconter à leur tour. 1... ] En
manipulant la langue, en écoutant des textes lus,
Qu 'est-ce que « savoir parler » ? les enfants s'approprient les règles qui régissent << il shoote dans le ballon et il va loin >>
<< L'enfant « sait parler» lorsqu'il maîtrise la structure de la phrase, ils apprennent l'ordre 1 << il va dans sa m aison puis après il va dormir>>
- --- -- i
un fonctionnement syntaxique lui permettant habituel des mots en français. À la fin de l'école 1
d'énoncer explicitement au moyen du seul lan- mat ernelle, ils utilisent de manière adaptée les !-+ Les enfants disposent d'un vocabulaire courant, dont les termes peuvent varier d'un enfant àj 1
gage une pensée ou un en chaîn ement de pensées principales classes de mots (articles, noms, ver- ! l' autre.
en et hors situation tH », écrit Laurence Lentin. bes, adjectifs, adverbes, prépositions) et pro- -+ Ils deviennent capables de raconter une petite histoire (deux ou trois actions).
Cela signifie être capable de communiquer duisent des phrases complexes. Ils composent -----1 - ;roduction de phrases simpl~t
de phrases complexes comportant une seu~ 1
en situation immédiate, mais aussi de pouvoir progressivement des unités plus larges que la construction syntaxique complexe
prendre ses distances avec les caractéristiques de phrase : un énoncé, de très courts récits, des --~-r- - - -- -- - - 1
i • constru ctions infinitives: verbe+ verbe à l'infinit if : « il veut rentrer dans sa chambre>>; à+ verbe à
l'oral de conversation. L'enfant qui (se) raconte explications'9. ,,
l'histoire qui vient de lui être lue, en s'appuyant l l' infinitif :«elleapprendàparler>> , A • •, . 1
• que conjonction (que après un verbe conjugué): <<elle trouve que c est drole >>; << tl faut que J a1de mes
sur les illustrations, l'enfant qui<< parle » les his- La connaissance des capacités
toires qu'on lui lit réalise peu à peu cette prise de langagières des élèves 1 amis>>;<< je veux qu'il me donne un bonbon >>
• pour + verbe à l'infinitif : << papa sort sa clé pour ouvrir la porte>>
1
distance. Il s'initie au fonctionnement linguis- Dans l'objectif de travailler la structuration du
tique d'un texte écrit, en se forgeant une intui- langage, l'enseignant doit connaître les capacités · • parce que:<< le bébé ne boit pas parce qu' il a déjà bu son lait >>
tion de ce qu'est une histoire cohérente avec un langagières des élèves et donc disposer de repères • quand: << ils sont contents quand ça roule >>
1• si (supposition et condition) : << si le chat griffe le ballon il va éclater>>
début, des événements qui s'enchaînent et une concernant l'évolution supposée du langage des
fin. Il acquiert une intuition de la particularité enfants entre 2 et 7 ans. Cette connaissance lui • qui (relatif sujet): << il sort du camion un canapé qui est très lourd >>
du texte écrit par rapport au parler. permettra d'anticiper les difficultés de compré- 1. extraction avec<< c'est, voilà, il y o... qui, que>>:<< c'est le chien qui aboie>>
La syntaxe joue un rôle central dans cette défi- hension que risque d'occasionner ch ez les élè-
ni tion: parler, c'est organiser des mots dans des ves sa lecture d 'un livre et de mieux évaluer les -+ Les enfants comprennent différents types d e questions: quoi? qui? qu'est-ce que? -----------1
phrases qui ont un sens et qui sont organisées problèmes langagiers pouvant surgir lors d'une
-+ Ils utilisent à bon escient les temps du passé les plus couramm ent utilisés (passé composé,
dans un discours. Cette maîtrise de la syntaxe restitution de l'hi stoire. imparfait).
permet à l'enfant d'actualiser tout son potentiel Le langage que les en fants peuvent compren-
-+ Ils commencent à comprendre une chronologie simple (ensuite, alors), à partir de repères
cognitif. dre et produire dépend essentiellement de leur 1temporels comme : matin/soir; hier/demain.
expérience du monde, une expérien ce transmise \-+ Ils peuvent exprimer des idées abstraites qui ne renvoient pas à des situations immédiates et
1
concrètes: <<j'espère que tonton viendra demain >>.
l'enrichissement du langage oral par leur environ nement (culturel, familial). ---------
Apprendre à parler en enrichissant son langage Entre 6 et 7 ans, ils peuvent avoir une maîtrise
oral se fait ch ez l'enfant par la voix de l'adulte très diverse de la lan gue, selon la stimulation
qui lit le texte, lui donne forme et sens. Il est langagière dont ils ont pu bénéficier à la mai-
préférable que le texte lu soit constitué d'un son et à l'école.
langage explicite et structuré sur lequel l'enfant
18. Cette définit ion, init ialem ent publiée dans Apprendre à
parler à l'enfant de moins de 6 ans (Paris : ESF éditeur, 1972),
est reprise dans Apprendre à penser, parler, lire, écrire (Paris: ESF
éditeur, 2009, p. 40). 19. BOEN, hors-série no 3 du 19 juin 2008.
44 .
Chapitre premier
Choisir des albums pour aider l'enfant à comprendre et «parler le monde» • 45
Étape 4
Production de phrases simples plus longues, juxtaposées ou coordonnées Les récits des élèves, un certain reflet Corentin produit des phrases simples juxta-
des capacités langagières posées et une unique construction complexe
---
~ souffle mais il est trop fatigué il est épuisé alors il a une a:tre idée il va passer par la cheminée :-- exprimant le but (pour suivi d'un verbe à l'infi-
Comparons les récits de trois enfants du même nitif), déja contenue dans le texte initial. Le
1
Diversification et enrichissement du répertoire de complexités syntaxiques
âge scolarisés en grande section d'école mater- degré de structuration de son récit se situe entre
1 nelle. La narration de chaque enfant s'appuie l'étape 1 et l'étape 2.
1 1. comme(=étantd ' )· -- - -- - - -- sur les illustrations d'un album qui lui a été lu
pet~
·t
• , . .
onne que . <<comme la cloche a sonné, ils sont rentrés dans la classe»
gerond1f : << 11 chante en marchant>> préalablement et qu'il connaît bien pour l'avoir Anais (5 ans 6 mois) a entendu plusieurs fois Un
1• introducteurs temporels. d' . déjà entendu et raconté plusieurs fois. tour de manège (Lokra et Laurence Lentin, Françoise
1 . . . · es que, apres que, chaque fois que, pendant que avant que etc
• mterrogat1ve 1nd' t . · · ' ' · Ces trois récits sont autonomes: les enfants ver- Luxereau, collection Histoires à parler, Asforel, 2006).
' aller», etc. lrec e. <<Je saiS ce que tu veux», <<regarde comment il fait>>, <<je ne sais pas si je vais y
balisent d'eux-mêmes les différents événements
1
• 1 "f
• q~e re a_t' complément: << elle ouvre le cadeau que son papa lui a donné ,,
en les articulant les uns aux autres, l'adulte n'in- Texte du livre lu préalablement par l'adulte:
ou relatif : <<elle a trouvé le paquet où il y a les couches du bébé,, tervient pas. Leur narration est proche du texte « Manuela tient la main de François. Ils regardent
putsque . " Il va JOuer tout seul puisque sa copine est partie ,, La différence entre les trois récits réside dans musique qui dit: «Dring! Tiguidi ! Dring! Tiguili! >>
• c~mparatif plus/moins/autant. .. que :<< Paul est plus grand que Pierre >> 1 le degré de structuration linguistique. Si on se Tonton Karim a acheté deux tickets: un pour Ma-
1• discours indirect (paroles rapportées): <<elle dit de faire la vaisselle ,,. <<elle dit qu . . b
reporte au tableau ci-contre, on remarquera que nuel a et un pour François. Le monsieur du manège
• tandis que al Il ' e Je su1s ea~>> les trois récits correspondent à trois étapes dif- vient prendre les tickets. Manuela est montée sur une
,_____ ' ors que, te ement que, sans que, surtout que, déjà que, sinon, etc.
1 férentes: Corentin se situe entre les deux pre- chèvre qui a des grandes cornes. François a choisi
· Production de phra . - mières étapes, Anaïs est clairement à l'étape 2, l'autobus. Dans l'autobus il y a déjà deux filles. Lape-
1 se~ compor,tant plusieurs complexités syntaxiques
1 ~_ _ JUXtaposees ou enchâssées ' alors que Lucie se situe à l'étape 3. t ite a un bonnet rouge, la grande a un ruban jaune
1
1• deux phrases compl ex es JUXtaposees:
· - .- - - - - - - - - - __ _) dans les cheveux. Quand François passe devant Ton-
~
,, ils veulent rester sur le trottoir y a plein de v "t . 1
1sent>> (verbe suivi d'un verbe à l'infinitif+ extraction) 01 ures qut pas- Corentin (5 ans 6 mois) a écouté Ni ni fait pipi (Lokra ton Karim, il appuie sur le klaxon : Tuut! Tuut! Quand
1
I • une phr~se comp.lexe avec deux constructions emboîtées: <<ils restent sur le trottoir arce u
Laurence Lentin, Françoise Luxereau, collection Histoires Manuela passe devant Tonton Karim, elle crie: << Re-
p lem de VOitures qUI passent>> (parce que + extraction) p q e ya1 à parler, Asforel, 2006). garde-moi! Regarde-moi! » La musique ralentit. Le
SU
Éitvaapnet5es -...J - --- - -
Poursuite de la diversification et de la complexification
~ pier pour s'essuyer. N ini se lève. Pchchch! L'eau
propre chasse le pipi . Ni ni remonte sa culotte. Ni ni
ils écoutent aussi la musique qui fait dring diguili
Tonton Karim a acheté deux t ickets un pour
. _ des construct~ns s~ntaxiques a fait pipi toute seule. C'est fini! ,, Manuela et un pour François le monsieur du
1 1
1-+ La production des compl ·t' · manège vient prendre les tickets
., ~ exl es syntaxiques se diversifie: contextes d'utilisation de plus 1
va nes, enchassements de plu 1 en p us Récit de Corentin Manuela est montée sur une chèvre avec des gran-
' ... s en p us nombreux, avec trois ou quatre complexités voire lus
~
1t- + acqwsltlon du fonctionnement diversifié de certaines constructions complexes' ne se Jait p.as
Nini fait pipi elle se tortille des cornes François est monté sur un autobus
OUJours avant l'âge de 10 ans com 1 d'tf' Ni ni elle a envie de pipi y a déjà deux filles sur l'autobus un qu(i) a un bon-
-+ D' . ' me es 1 erentes formes de relatives ou le discours indirect
elle court au/ au cabinet net rouge et un qu(i) a un ruban sur le un qu(i) a
autr~s fonctionnements sont acquis progressivement: le subjonctif (le m ode et les .
elle baisse sa culotte un ruban sur le un ruban jaune sur le sur les cheveux
construc,ttons subordonnées avec le subjonctif), le passé simple, la voix passive les tem s
compose: le conditionnel, la pronominalis~ion, les adverbes de quantité, etc.' p
elle s'assoit quand Manuela passe devant Tonton Karim elle
--- - - - ---~-
la dernière goutte ça fait bip bip elle quand Manuela passe Tonton devant Tonton
elle prend du papier pour s'essuyer Ka rim elle elle elle dit regarde-moi regarde-moi et
elle tire la chasse d'eau quand Manuela passe dans dans devant Tonton
elle remonte sa culotte Karim elle appuie sur le klaxon tut tut[ ... ]
c'est f ini!
46 . Chapitre premier Choisir des albums pour aider l'enfant à comprendre et «parler le monde » • 47
Anaïs produit des phrases simples mais aussi Madame Adélina essaye de faire rire ludovic tu Néanmoins, que les narrations produites cor- • Album 1 : Christophe joue à Zorro
plusieurs phrases comportant une construction vois j'ai/ Ludovic j'ai vou lu/ j'ai voul u sauter sur respondent ou non à un niveau de langage maxi-
complexe: le relatif qui apparaît dans quatre mon lit comme quand j'étais petite eh bien tu vois mal chez les enfants, on peut aussi se demander Christoph e joue à Zorro (Laurence Lentin Doris
phrases, le temporel quand apparaît dans deux je suis tombée et Ludovic dit est-ce que tu t'es fait si le support (le texte du livre lu) a u ne influence Louer, collection Grenadine, réédition Asforel, 2009).
phrases, la construction d'un verbe suivi d'un mal ? oui j'ai mal à la jambe droite je crois que tu sur la structuration linguistique de la narration.
verbe à l'infinitif apparaît une fois. Ces construc- devrais aller chercher ta maman [ ... ] Par exemple, le fait que le livre lu à Coren tin ne Texte de l'album:
tions complexes étaient déjà présentes dans le comporte que des phrases simples peut-il expli- « Christo phe vient d e se réve iller. Sa mam an d it:
texte initial. Le degré de structuration de son quer que l'enfant produise majoritairement des -Bonjour, mon petit Zorro. Tu as b ien dormi avec
récit correspond à l'étape 2. Lucie produit des phrases simples et des phra- phrases simples ? Le livre choisi correspond-il à t on nouveau pyjama ? Christophe répond:- Oui,
ses comportant chacune une seule construction ce que l'enfant était potentiellement capable de M aman. Maintenant je vais mettre ma cape pour
Lucie (5 ans 7 mois) a entendu la lecture de Madame complexe: parce que, le comparatif comme, le produire ou est-il en deçà ou au-delà? jouer un peu avant le petit déjeuner. Et hop! Ch ris-
Adél ina est tombée (Lokra et Laurence Lentin Claire gérondif, mais aussi des juxtapositions et des On le constate, l'identification et l'évaluation tophe descend vit e de son lit . Christophe a pris
Lhermey, collection Apprendre à parler en racontant, emboîtements de plusieurs complexités syntaxi- des compétences des élèves son t essen tielles, son épée. M aman attache les rub ans rou ges de
lstra/Casteilla, 1989). ques: « décident de >> suivi d'un verbe à l'infinitif mais il ne faut pas négliger une autre d onnée: la cape de Zorro parce que Christoph e ne sait pas
enchâssé à une relative introduite par qui; une l'influence que le texte lui-même peut avoir sur le faire. Christ ophe a m is son masque de Zorro. Il
Texte du livre lu préalablement par l'adulte (extrait): construction infinitive («j 'ai voulu sauter >>) la narration des élèves. est prêt . Il lève son épée pour se bagarrer comme
<<Un jour, en rentrant de l'école, Ludovic et Anaïs enchâssée à une comparative et une temporelle Zorro. Son ch ien Pilou arrive. Pilou veut jouer à
ne voient pas leur vieille amie Madame Adélina (comme quand); une construction complétive avec De l'influence du texte sur la bag arre, lui au ssi. Il saute sur les peluches.
qui habite au deuxième étage. Les enfants se que, enchâssée à deux constructions infinitives la structuration des narrations Christo phe s'amuse bien. Il dit: - Et pan et pan!
demandent pourquoi elle n'est pas descendue (« je crois que tu devrais aller chercher»). Le Vas-y, Pilou! Vilain panda, vilain chameau! Et pan
dans la cour comme d'habitude. Ludovic décide degré de structuration de son récit correspond Au cours de l'année 2009, une enseignante et pan, c'est moi, Zorro ! Christophe caresse son
de monter chez Madame Adél ina pour voir si elle à l'étape 3. d'une école maternelle de centre-ville a enregistré chien . li lui dit :- Ça y est, mon chien, on a gagné.
a besoin de quelque chose. Ludovic frappe à la Cette comparaison n'a pas pour but de suggé- de multiples narrations dans sa classe de grande C'est moi, Zorro, je suis toujours le p lus fort. Mais
porte quatre coups comme il fa it toujours : toc, rer que le langage de Lucie est plus avancé que section. Certains échanges issus de ces enregis- maintenant, j'ai faim. Viens, Pilou, on va déjeuner.
toc, toc, toc. Une toute p etite, toute petite petite celui d'Anaïs ou que celui d'Anaïs est plus avancé trements permetten t d'identifier l'influence du Ch ristophe mange toutes les tartines q ue Maman
voix lui répond: «C'est toi, mon Ludovic? Entre que celui de Corentin. Elle vise à montrer que texte lu préalablem en t par l'adulte sur la struc- a préparées. Maman dit: - Tu as très faim ce ma-
vite! ,, Ludovic entre dans la chambre. Il pousse un les narrations des enfants, même autonomes, ture des narrations des enfants. tin, Christophe ! Allez, bois vite ton chocolat et tu
cri en voyanl"que Madame Adélina est par terre, peuven t revêtir d es degrés de st ructuration lin- Il en est ainsi des narrations de Paul (P.), 5 ans iras te laver. Christ oph e est dans la salle de bains.
à côté de son lit! Madame Adélina essaye de fair.e guistique très différen ts. et demi, u n élève qui s'exprim e avec aisan ce en Il a enlevé sa cape et son pyjama de Zorro pour
rire Ludovic: <<Tu vo is, je suis tombée parce que Cette évaluation n e reflète d'ailleurs pas for- classe. L'enfant avait déjà été enregistré au sein faire sa t oilette. Christophe a fi ni de se laver. Sa
j'ai voulu sauter sur mon lit comme quand j'étais cém en t le d egré réel d e maîtrise du langage des du groupe classe et dans des situations en demi- maman l'aide à s'habiller. Christophe est content
petite ! » Ludovic demande à Madame Adélina si enfants : s'il est clair que le récit de Lucie indique groupe, mais il s'agit ici d es p remiers enregis- parce qu' il met le pull de Zorro que sa mamie a
elle s'est fait mal en tombant. Madame Adélina ré- une maîtrise maximale de la langue, avec un large trements en interaction individuelle avec son tricoté. Maman dit : - Tu as bu trop de chocolat,
pond: « Oui, j'ai mal à la jambe droite. je crois que éventail de constructions simples et complexes, enseignante (A.). petit Zorro : tu ne rentres plus dans ton pantalon !
tu devrais aller chercher ta maman.[ .. .] , on peut imaginer que, dans d'autres circonstan- Christophe enfile ses chaussures tout seul avant
ces, Anaïs et Corentin soient également capa- L'exemple de deux albums de partir à l'école. Maman atten d pour attacher
Récit de l ucie bles de verbaliser u ne diversité de p hrases dont L'enfant a eu pour tâche d e raconter le même ses lacets. Christophe est prêt. Il va partir à l' école
An aïs Ludovic sont/ sont inquiets pa/ comme/ certaines comporteraient des emboîtements de jour deux histoires, en s'appuyan t sur les illus- avec M aman. Christophe dit:- Ma maîtresse va
parce q ue Mademoiselle Adélina n'est pas des- constructions syn taxiques complexes. trations de chacun des deux livres lus au préa- dire que je suis beau avec mon pull d e Zorro! >>
cendue comme d'habitude alors ils dé/ déciden t Toutefois, au vu d es différents enregistre- lable intégralement par l'enseignante, et qu'il
d e mo nter chez Madame Adélina q ui habite au ments réalisés sur une période de six mois, il découvrait pour la p remière fois.
deuxième étage ludovic f rappe trois coups à la s'est avéré que les récits d'Anaïs et de Corentin L'étude de chaque album permet de cerner le Le texte de cet album comporte des structu-
porte comme il le f ait d'habitude correspondaient effectivement à leur n iveau de niveau de difficulté de compréhension du texte. res syntaxiques et lexicales qui form en t un tout
ah! une toute petite petite voix répond ah! c'est développemen t (respectivement l'étape 2 et 1) abordable, en compréhension et en production ,
toi mon Ludovic entre vite! et qu'il leur fallait donc encore avancer dans pour un enfant en fin de gran de section qui a
Ludovic crie un/ crie un/ crie un grand cri en l'appren tissage du langage pour att eindre la bénéficié de stimulations langagières régulières
voyant que Madame Adélina est tombée du lit maîtrise d e l'éventail de constructions réperto- à l'école et en dehors d e celle-ci :
riées d ans l'étape 3.
48 . Chapitre premier Choisir des albums pour aider l'enfant à comprendre et« parler le monde » • 49
- texte rédigé à la troisième personne; dialo- -constructions syntaxiques rendues complexes L'enregistrement des interactions de Paul avec Paul s'exprime moins à propos du deuxième
gues toujours introduits; récit majoritairement par l'usage de syntagmes mis en apposition et de son enseignante montre que l'enfant peut se album, alors que les illustrations assez fournies
au présent (68 o/o des verbes conjugués) ; phrases nombreux anaphoriques, et par l'usage des deux- concentrer sur sa construction du récit, lequel auraient pu favoriser descriptions et discussions
qui comportent généralement une construc- points qui ne rendent pas explicites les relations ne lui pose que peu de problèmes de compré- nombreuses.
tion complexe, deux phrases combinent deux entre les propositions: « Monsieur Bouchon, le hension. La verbalisation d'essais de complexi- Ce n'est qu'un des indices soulignant les diffi-
constructions complexes; lexique accessible; caissier, rappela Samson: il avait oublié sa mon- tés syntaxiques indique également que le texte cultés que cet album a générées pour cet enfant
-mise en page régulière: texte toujours placé naie. » Ici le pronom anaphorique « il >> pour- qui lui a été lu et les reformulations de l'adulte de 5 ans et demi. L'enregistrement des interac-
en dessous des illustrations; lecture systémati- rait renvoyer à «Monsieur Bouchon»; c'est la ont permis à l'enfant de tester des constructions tions montre les difficultés de compréhension
quement de gauch e à droite; connaissance d'un univers de référence, à savoir non encore maîtrisées. qu'il rencontre, tant au niveau de la relation
-illustrations qui soutiennent la compréhen- le fait que c'est le caissier qui rend la mon naie, • La narration à partir de Tout à coup! ne dure entre texte et image que du texte lui-même. Ces
sion du texte. qui permet de lever l'ambiguïté. que 5 minutes, avec 59 tours de parole. difficultés entravent la restitution par l'élève de
• Album 2 : Tout à coup! l'histoire, et son récit ne reflète pas ses capacités
Comparaison des deux narrations Extrait de la narration à partir de Tout à coup! langagières maximales.
Tout à coup! (Colin McNaughton, traduction Marie La comparaison entre les deux narrations de A.- Paul je t'écoute
Selon l'éditeur, ce livre est destiné aux enfants
Farré, Éditions Gallimard jeunesse, 2000). P.- euh
l'enfant montre comment le niveau de difficulté «à partir de 4 ans ». On aurait donc pu penser
A. - tu te souviens du t itre?
propre à chaque album peut ou non gêner la P.- non que cette histoire était relativement facile pour
Résumé du texte de l 'album: production qui s'ensuit. un élève en fin de grande section. Or, nous avons
A. - tout à coup
Les aventures d'u n petit cochon - Samson - et • La narration à partir de Christophe joue à Zorro P. - tout à coup déjà mentionné dans ce chapitre les difficultés
d'un loup malchanceux, trait ées de façon hu- dure 7 minutes et représente 79 tours de parole. -+ Tout à coup!: le titre pose d'em blée problème. de compréhension rencontrées avec ce même
L'expression, pourtant récu rrente dans le livre et
moristique. Le petit cochon évolue dans la rue, le
magasin, l'école, le parc, la maison, l'hôpital, et c. r---
f-~
Extrait de la narration à parti~d; - ~
Christophe joue à Zorro _ _ f
importante pou r le sens, ne sera jamais reprise dans la
narration de l'enfa nt.
- -
livre par une enfant de 4 ans (voir p. 34).
• La structuration syntaxique présente aussi
Il côtoie le loup, et son étourderie lui permet A. - alors c'est l' histoire de Samson une nette différence : la narration de Christophe
, A. - Paul c'est à ton tour vas-y
d'échapper involontairement aux catastrophes. P. - et Samson est un petit cochon joue à Zorro comporte un e plus grande diversité
JP. - euh Christ ophe joue à Zorro
-l
1 A.- oui c'est l'histoire de Samson le petit cochon
1A. - t rès bien Christophe joue à Zorro vas-y tu peux tourner de constructions- 18 ph rases complexes -que
L.:!_là ça commence 1 P. - le loup est caché derrière le mur pour manger le petit
cochon celle de Tout à coup! qui n'en comporte que 9.
Cet album a la particularité de proposer des 1-+ Le titre est redonné sa ns difficulté. - [... ]
P. - Christophe va mettre sa cape pour jouer avant de P. - Bébert le bulldozer il le pousse pour monter au
illustrations qui n e sont pas totalement en cor- déjeuner
toboggan 80 %. -- -- -- - - -- -- - - -- -- - - -- - - ,
respondance avec le texte. Sam son, un petit A. - très bien
A. - Bébert le bouscule pour passer le p remier sur le 70 % ~------------~===-----~
cochon qui rentre chez lui après l'école, évite, P. - Ch ristoph e est descen di (sic) de son lit et il veut mettre toboggan 60 % ~------------i
sans le savoir, de se faire manger par un loup. sa cape P. - et le pousse le loup met sa bou che euh et il ouvrir sa 50 % J-;r---~-===-----1 ·~----1
• Phrases simples
1A. - o ui et il va mettre sa cape bouche pour manger Bébert _ __ 1--- -- -1 • Phrases complexes
Mais à aucun moment le loup, q ui a un rôle cen-
1P. - et Christophe où mette sa cape et sa maman lui fa it le -+ L'enfant a compris l'essentiel de l'h istoire, mais sa
tral, n'est mentionné dans le texte, alors qu'il ; nœud pour accrocher la cape compréhension d u texte n 'est pas totale. 1
apparaît quasiment sur chaque illustration. : A. - oui Christophe a pris sa cape et sa maman l'aide pour
attacher les rubans ro uges parce q u'il ne sait pas
Par exemple, il identifie diffi cilement les relations entre
les personnages (le loup n e veut pas attraper Bébert mais
1
L'album repose en fait sur l'interaction entre
Samson, le héros).
l'histoire que raconte le texte et celle à inférer
à partir des illustrations. La compréhension de
P. - l'attacher
[.. .] ri'- et pu is et là le/ le/ je sais plus- - -- - -
1 P. -j'ai fa im je dois aller déjeuner A. - Samson Type de constructions dans les deux narrations de Paul
certains élémen ts du texte ne peut se faire san s A. - voilà alors il va aller déjeuner P. - Samson le petit cochon il va dans le parc pour fa ire un
celle des images. Ainsi, la phrase « j'ai eu l'im- P. - et aussi i(l) mange i(l) mange tous les petit tour d e toboggan
Paul utilise notamment, dans son récit de
A.- il mange A. - oui il veut aller fai re un tour de toboggan
pression que quelqu'un me suivait » et l'exclama- Christophe joue à Zorro, des constructions infi-
P. - tous les tartines que/ que sa maman a fa it P.- et.. .
tion« tout à coup ! » ne peuvent se comprendre A. - avant d'aller faire les commissions nitives, des introducteurs temporels (avant de,
A. -voilà il mange toutes les tartines que sa maman a
que si l'on s'appuie sur l'illustration. préparées_ P.- je ne sais pl ~ ______ avant que) et le relatif que, qui n'apparaissent
Le texte lui-même présente des difficultés: -+L'enfant a compris g lobalement l'histoire. -+ Bien qu'ayant les illustrations sous les yeux, Paul h ésite pas dans sa narration de Tout à coup ! De plus, il
-temps du récit littéraire d'emploi moins cou- -+Il n 'hésite pas sur l'organisation des événements les u ns beaucoup pour raconter l' histoire :
combine cinq fois ces complexités les unes avec
par rapport aux autres et leur agencement d ans le temps. - il ne fa it que terminer les énoncés commencés par
rant que le présent: 50 o/o des verbes conjugués 1-+ Les t âtonnements d e l'enfa nt p ortent sur la mise en l'adulte; · les autres, ce qu'il ne fera qu'une fois dans sa
sont au passé simple, 27 o/o sont à l'imparfait et fo rme des énoncés sur le plan syntaxique. - il n'a pas retenu les prén oms des personnages; narration de Tout à coup!
1 -+ L'enseignante peut fo cal iser son interaction sur des - il dit à plusieurs reprises: « je ne sais plus >>.
13,5 o/o au plus-que-parfait ; Manifestement, les caractéristiques des tex-
aspects ling uistiques et procéder à des reformulations de ce : -+ Des hési tations qu i ne se retrouvent pas dans la
- quelques expressions peu u sitées comme
« faire des commissions »; 1
que l'enfant verbalise. - - - - ___ _j l
narration d e Christopt:_e joue à Zorro. tes des deux livres ont des répercussions sur la
st ructure des narrat ions des enfants.
50 . Chapitre premier
•
REPÉRER LES NIVEAUX DE DIFFICULTÉ DES ALBUMS
sirs, 1971).
Deux onomatopées (« Kof kof »), à rapprocher Rappelons, avec Laurence Lentin, q~e, « po~r
rme anglais cough signifiant « tousser,,, non apprendre, l'individu doit être confronte~ 80 Yo
du te , , , ,. e
insere' es dans le texte mais integrees a 1 tmag ,
, de connu pour 20 o/o d'inconnu , sinon l appre-
les seuls éléments graphiques permettant nant est privé des repères qui lui permette~t
son t . , t'
de comprendre comment la puce arnve a sor u une acquisition! >> . C'est cette p roporti? n q~ Il
Oh, 1.; .. . de la « grotte ,, (en toussant, l'animal expulse la faudrait garder à l'esprit lors de la selectw~
Vh rrér.iric.e! puce de sa gorge). . d 'albums jeunesse destinés à aider les enfants a
Pour aider l'enfant à comprendre cette hiS· apprendre à parler.
Je 5cav r e encol"'e ! toire et à en tirer u n éventuel bénéfice langa-
. l'adulte devra renoncer à lire le texte tel
gter, f · t
gu el et devra lui en expliquer le sens, en
. aisan,
des commentaires et en donnant des mterpre-
tations de l'image.
<< Le plus souvent, nous ne lisons pas le texte et albums: << Pour engager un travail en matière de
il y a sans doute différentes raisons à ce compor- compréhension, [...] pour installer des formes de
tement. Mais la raison essentielle me semble être travail qui seront ensuite affinées et complexi-
que ce texte n'est p as lisible en tant que texte, fiées, l'enseignant veille au choix des livres et
compte ten u de son destinataire, à cause de ses des histoires:
caracté ristiques lexicales, morphologiques, syn- - le texte n 'est pas trop difficile, ni trop long:
taxiques, ou e ncore tout simplement par suite le narrateur, le(s) personnage(s) et l'ancrage
des rapports qu'il entretient avec l'image, ou avec (espace et temps) sont clairs; le niveau de lan-
l'enchaîne ment des images entre e lles [... ]: un gue est accessible sans être simpliste;
court énoncé, brièvement descriptif, énuméra- - les illustrations, elles aussi sont accessibles.
tif ou sim plement allusif, remplace la nécessaire La complexité éventuelle doit conduire à un
explicitation . » travail spécifique ;
- l'intrigue est relativement linéaire (liens de
Laurence Lentin . Apprendre à penser, parler, lire, causalité entre épisodes, succession ou simul-
écrire. Paris : ESF éd iteur, 2009, p. 124-125. tanéité explicites, étapes claires) et l'univers de
référence accessible;
-les acquis culturels présupposés sont vérifiés
Nous avons vu au chapitre premier que les avant la lecture.
difficultés rencontrées par les enfants peuvent Pour les petits et les plus grands, fragiles ou
•
concerner l'interprét ation de l'image, l'inter- en délicatesse avec la langue, il est préférable de
prétation du texte lui-même (lexique hors du travailler avec des ouvrages dans lesquels tout ce
champ d'expérience de l'enfant, constructions qui est nécessaire à la compréhension est acces-
syntaxiques non accessibles à la compréhension sible dans le texte 2 • »
d'un enfant de moins de 6 ans, relations énon- Une évidence s'impose: le choix fait par l'en-
ciatives opaques, etc.), ou encore le rapport entre seignant est déterminant s'il veut que les textes
le texte et l'image (images en décalage avec le qu'il va lire aux élèves contribuent à une certaine
texte). Le choix d'un support adéquat est donc maîtrise du langage d'un point de vue syntaxi-
non seulement lié aux caractéristiques du livre que et lexical.
lui-même (qualité des illustrations, relation entre L'objectif est alors de trouver des albums acces-
le texte et les images, déroulement logique des sibles aux élèves, c'est -à-dire des textes qui excè-
événements et des actions, identification claire dent légèrement leurs capacités langagières.
des personnages, etc.) mais aussi à ce que l'en- C'est d'ailleurs la façon dont procèdent intui-
fant est potentiellement capable de compren - tivement les enseign ants: ils adaptent leur lec-
dre et de produire à un moment donné de ses ture si le texte est trop long ou s'ils le jugent trop
apprentissages.
Les textes officiels proposent des principes qui 2 « Le Langage à l'école maternelle"· Ressources pour faire la
peuvent aider l'enseignant à choisir au mieux les classe. MENJVA/DGESCO-CNDP, 2011 , p. 71.
58 . Chapitre II Choisir des albums adaptés aux capacités langagières des élèves • 59
difficile et ne choisissent pas les livres qui leur Des critères relatifs aux illustrations "Y DES C RITÈRES POUR CHOISIR D ES LIVRES ADAPTÉS AU LANGAGE EN COURS D 'ACQUISITION
paraissent hors de portée de la compréhension La reconstitution du déroulement de l'histoire
de leurs élèves. dans le temps peut-elle se faire à partir des seu- 1. le thème aussi parfois po ur les adultes, est le repérage des ins-
Les albums dits<< réticents,, ou« résistants3 ,,, les images et du souvenir du sens de l'histoire ? Un thème proche de l'expérience quotidienne des ta nces énonciatives, à savoir qui parle et à qu i. Quand
s'ils ont leur place dans l'introduction à une Les illustrations sont-elles interprétables par un enfants leur sera plus accessible. le personnage qu i parle n'est pas nommé avant ses
culture littéraire, relèvent d'autres objectifs que jeune enfant? Soutiennent-elles suffisamment la Un dérou lement cohére nt permettra à l'enfant de paro les, l'e mp loi de la prem ière ou de la deuxième
celui de la mise en fonctionnement du langage. compréhension du texte pour que l'enfant puisse restituer p lus facilement l'enchaînement des événe - personne peut entraîner des confusions avec la rela-
produire une narration de l'enchaînement des ments de l' histo ire. t ion je/ tu qu i e xiste entre l'adulte et l'enfant qu i dia-
Des critères identifiés par la recherche événements et non une simple description des loguent. Exemp le:
images, une à une? 2. Correspondance entre le texte et l' illustration A. (lit le titre du livre)-<<Allez, ma intenant au lit! >>
Des recherches, initiées par Laurence Lentin Parmi le vaste choix qu'offre la littérature • Emplacement du texte et de l' illustration ]. ( 4 ans)- maintenant au lit, tu dis pas à moi ça?
et ses collaborateurs, ont été menées pour per- enfantine, il est important que l'enseignant Une mise en page régu lière, texte et image l'un au- Quand l'enfant et l'ad ulte racontent l'histoire ensem-
mettre d'identifier les critères nécessaires à une puisse sélectionner des livres qui répondent le dessous de l'autre, su r chaque page, prépare l'e nfant ble, ils fo nt nécessairement u n récit à la troisième per-
compréhension suffisante des histoires, dans plus possible à l'objectif visé : la compréhension au mouvement de la lecture, d'abord la page de gau- sonne pouvant in clure du d iscours rapporté. Selon
l'objectif d'une appropriation langagière qui par l'enfant de l'histoire, indispensable pour che puis la page de droit e. ses capacités du moment, l'enfant reprodu ira le d is-
dépasse la simple réutilisation de vocabulaire qu'il puisse s'en approprier les fonctionnements • Redondance nécessaire entre texte et illustration cours direct, mémorisé tel quel, ou bien commencera
et amène la verbalisation d'un discours syn- langagiers en la racontant à partir de la trame Les images qu i n'illustrent pas le sens principal du à faire des essais de d iscours ind irect si le texte lu i a
taxiquement organisé. Ce travail de recherche représentée par les illustrations. texte, ou qui sont en contradiction ou en décalage permis d' identifier les lo cuteurs.
est parti du constat que certains textes de livres avec le texte peuvent perturbe r la compréhension de • Types de phrases
illustrés sont trop éloignés des capacités de De la nécessité de répertorier ces critères l'enfant. Une éva luation rap ide de la proportion de phrases
compréhension et de production des enfants et Avoir une idée des critères nécessaires à l'utili- simples et de phrases complexes a insi que de leur
qu'ils ne leur permettent pas de puiser ce dont sation d'un livre pour l'apprentissage du langage 3. Illustrations longueur peut guider l'enseignant dans son cho ix du
ils ont besoin dans ce qui est lu ou illustré. Il a (voir l'encadré ci-contre) permettra à l'enseignant • Style et composition des illustrations livre en fonction des capacités de compréhension et
abouti à l'identification de critères d'adaptation d'anticiper d'éventuelles difficultés de compré- La compréhension de l'enfant peut être gênée si les de production du moment de l' enfant à qui il p révoit
des livres de la littérature de jeunesse à la com- hension et d'appropriation et de se préparer à ill ustrations ne sont pas suffisamme nt cla ires, p réci- de lire le livre.
préhension et à l'appropriation langagière des y réagir. ses, réalistes. • Constructions pouvant induire des difficultés de
jeunes enfants4 . En outre, pour sélectionner un texte adapté • Représentation des objets et d es personnages compréhension
à un objectif d'apprentissage du langage, une Des objets et des personnages représentés en entier - propositions ou éléments placés en incise entre les
Des critères d'ordre linguistique question générale peu t aider l'enseignant: la permettent à l'enfant de les identifie r et de les d istin- p rinc ipaux constituants de la phrase (entre sujet et
Le lexique et la syntaxe du texte sont-ils accessi- composition du texte, le déroulement des évé- g uer les uns des autres. L'absence da ns l'illustration verbe, ou entre verbe et complément), appositions
bles à de jeunes enfants? LeS discours des person- nements et des actions permettront-ils à l'enfant de personnages mentionnés dans le texte pose des ou syntagmes détachés placés avant la proposition
nages sont-ils introduits, facilitant ainsi l'iden- de raconter l'histoire à sa manière, en s'appuyant problèmes de comp réhension à l'enfant. princ ipale. Exemple:« Fatigués de leur voyage, ils ar-
tification des locuteurs? Le texte comporte-t-il sur les illu strations, après quelques lectures par • Décor rivent, heureux, chez leu rs amis» ;
un emploi diversifié et adéquat de vocabulaire, l'adulte? La permanence du décor fournit à l'enfant des repè- - verbes sans sujet ou phrases sans verbe;
de prépositions, d'adverbes et de constructions Deux tests simples répondent en partie à cette res d'une illustratio n à l'autre. - p h rases inachevées ou phrases qu i se poursuivent
syntaxiques simples et complexes exprimant question essentielle: de page en page.
des relations logiques? Le texte est-il un récit - copier le texte du livre et le lire à haute voix 4. Un texte adapté au langage de l'enfant • Temps et lieu de l'h istoire
pouvant être lu et compris indépendamment de façon à vérifier s'il est cohérent, explicite, com- • Récit et dialogue Il est préférable pour la compréhension des jeu-
des illustrations? préhensible sans le support des illustrations; Un récit à la tro is ième personne peut contenir des nes enfants que l'action se d éroule en continu, <<en
- raconter l'histoire en s'appuyant seulement d ialogues, à condition q ue chaque locuteur soit clai- un temps, en un lieu>>. L'emploi de maintenant,
sur les illustrations, sans le support du texte. rem ent identifié avant ses paroles. Exemple: << Tatie aujourd'hui, ce matin, etc., qui re lèvent d 'un d iscours
appelle Basile et Youko: - Venez les enfants ! » à la première personne, n'apporte pas d'éléments
Au contraire, les incises avec inversion du sujet et du temporels explicites convenant pour une narration à la
verbe com me << s'exclama-t-i! >> placées au milieu ou à troisième personne à narrateur effacé. Pour contribuer
la fin du discours direct, ne permettent pas à l'enfant à l'appropriation langag ière de l'enfant, il est utile que
de savoir qui parle. le texte contienne des expressions de temps et de lieu
3. Voir les travaux dirigés par Catherine Tauveron. Une des plus grandes difficultés pour les enfants, mais explicites assurant l'enchaînement des événements du
4. Voir ALOÉ, no 46, no 47 et no 58-59.
60 . Chapitre II
récit, comme un jour, ensuite, le lendemain, pendant ce les reprennent, facilitent l'identification des référents UN OUTIL DE SÉLECTION POUR L'ENSEIGNANT
temps-là, etc. La cohérence des temps et modes des des pronoms. Exemple: «Édouard est en pyjama. Il
verbes (en évitant pour les enfants de moins de 6 ans joue avec son ours. >>
les temps rares à l'oral et non encore maîtrisés comme • Vocabulaire
le passé simple) facilitera la compréhension et l'orga- L'emploi de te rmes génériques («des fleurs>>) ou
nisation de la narration de l'enfant. spécifiques(« une pâquerette>>) doit être adapté à la
• Reprises par un pronom situation évoquée dans l'histoire, aux capacités et aux
Les noms figurant avant et non loin des pronoms qui besoins la ngagiers des enfants.
Les contes sont-ils des supports adaptés duction langagière, cet exercice collectif ne sau-
pour apprendre à parler? rait suffire6 • >> Le choix d'un livre doit répondre à l'objectif pré- • Classement
Ainsi le conte ne sert pas l'entraînement lan- cis fixé par l'enseignant. Pour le guider dans son En fonct ion des caractéristiques repérées dans
Les albums de contes sont très présents dans gagier: '' [... J Le conte est une chose, le langage travail de sélection des albums de la littérature l'album, l'enseignant peut le classer comme:
les classes, où ils ont toute leur place. Toutefois, employé pour le raconter en est une autre?. >> de jeunesse en vue d'un entraînement langagier, - su pport utile à un « ent raînemen t au lan-
ils doivent être utilisés en gardant à l'esprit que ll est souhaitable que l'enseignant évite les his- nous proposons une grille d'analyse qui s'appuie gage )) ; les symboles 0 et œ
viennent préciser
si ils offrent la possibilité de construire des réfé- toires- contes merveilleux ou fantastiques - qui sur les critères exposés précédemment. le degré d'utilisation possible de l'album;
rences culturelles et d'interpeller la dimension ne font pas référence à ce que vivent les enfants: - support u tilisable à d'au tres fins: lire ou
psychique intra-individuelle, il ne permettent leurs efforts pour se repérer et les sollicitations Proposition de grille d'analyse raconter l'histoire sans la travailler ultérieure-
pas de travailler le langage. Selon René Diatkine, psychologiques du conte freinent l'élaboration ment, prétexte à l'apprentissage d'une nouvelle
le non-dit du conte « doit être laissé à l'imagi- de leur récit, car ils n'ont pas encore de repères La grille d'analyse est un outil qui permet connaissance du monde, à une réflexion, à une
nation de chacun et ne doit jamais être l'objet suffisants pour faire la part du réel et de l'irréel. d'identifier les caractéristiques d'un album. Elle création artistique, etc.
d'un questionnement de la part de l'adulte. Il Il vaut mieux utiliser des livres où les efforts des a comme objectif d'aider l'enseignant à trouver De fait, un album peut ne pas être propice à
est là pour faire rêver et ne peut en aucun cas enfants servent principalement le fonctionne- des albums capables de stimuler chez ses élèves un entraînement au langage si, par exemple, le
être utilisé pour vérifier la compréhension ou ment du langage: « Cela ne fait jamais de mal la production d'un langage syntaxiquement rapport entre t exte et illustrations ne soutient
le langage (oral ou écrit) [... ] rien ne fait perdre à un enfant d'entendre lire un conte mais je ne structuré (enchaînement et organisation logique pas suffisamment la compréhension ; cepen-
plus le goût de la lecture que le questionnement, crois pas qu'il faille se faire beaucoup d'illusions: des idées, inscription des actions dans le temps dant le thème, les qualités de l'illustration ou
intrusion indélicate dans un espace où tout est si le langage, si la langue littéraire que vous lisez et dans l'espace). du texte peuvent constituer des supports d'ap-
particulièrement fragile 5 >> . ne recouvre que sur un très petit espace le lan- Elle se compose d 'un tableau détaillé où sont prentissage intéressants dans d'autres domaines
Comme le souligne Laurence Lentin, les vertus gage dont dispose l'enfant, je doute fort que vous renseignées les caractéristiques du livre, et d'une que le langage.
du conte sont infinies pour ctéer et entretenir entraîniez cet enfant à apprendre à parler8 . ,, partie<< classification >>établie à partir des infor- Le classement proposé pour cette catégorie
l'appétit du langage:« D'abord, il y a« l'heure mations contenues dans le tableau. s'inspire de certains des objectifs retenus dans les
du conte ''·Un exercice collectif comme celui-là, La partie classification propose des repères de « Programmes de l'école maternelle» en vigueur
peut-il servir à apprendre à parler? Je le crois, niveau d'utilisation et de classement, repris sys- et s'articule comme suit 9 :
..
dans le sens où l'enfant qui écoute avec intérêt, tématiquement dans chaque grille d'analyse. - faire rêver : · * ;
voire passion, raconter un adulte, prend goût à • Niveau d'utilisation - découvrir le monde et les humains :
l'activité verbale, s'habitue à trouver du plaisir Il permet à l'enseignant d'évaluer la section - percevoir, sentir, imaginer, créer:
dans un discours fait pour lui, adressé à lui. Le d'école maternelle où il est le plus judicieux - devenir citoyen :
parler de l'adulte fait surgir pour lui un monde d'utiliser le livre (petite section, moyenne sec- On trouvera parfois dans ce classement la men-
qui le captive, l'enchante, l'émeut, dans lequel tion ou grande section). Il faut néanmoins ne tion « Objectif des 10 10 >> qui fait référence à ce
il se retrouve ou se sent agréablement dépaysé, pas perdre de vue que cette classification par que l'on est en mesure d'attendre d'un élève à la
et peut éventuellement rêver. .. Mais en ce qui section est toujours aléatoire puisqu'elle dépend fin de l'école maternelle, tel que cela est exprimé
concerne la stricte mise en fonctionnement des capacités langagières des enfants : la syntaxe dans le BOEN évoqué ci-dessus.
chez chaque enfant de ses possibilités de pro- 6 . Lentin Laurence. << Première étape de la lecture: apprendre
et le lexique peuvent être plus éloignés de l'ex- La grille d'analyse commentée, présentée ci-après,
à parler>>. La Revue des/ivres pour enfants, 1975, n• 43, p. 30.
périence de certains élèves qu e de celle d'autres donne des informations qui précisent ces emplois.
7. Lentin Laurence. Comment apprendre à parler à l'enfant:
Aperçu d'une expérience en cours. Tome 2. Paris: ESF éditeur, élèves, cette expérience variant avec le temps et
1973, p. 135.
avec les sujets abordés dans les livres. 9 . BOEN, hors-série n• 3 du 18 juin 2008.
5 . Diatkine René. << La Formation du langage imaginaire >>. Le 8 . Lentin Laurence. « Première étape de la lecture: apprend re
Français aujourd'hui, Armand Co lin, 1984, n• 68, p. 29 . à parler». Op. cit., p. 30. 1 O. 10 = Instructions officielles.
62 .
Chapitre II Choisir des albums adaptés aux capacités langagières des élèves • 63
Présentation
GRILLE D'ANALYSE -l Rapport texte-
image
Mise en page ~Régulière
Aléatoire
0
0
y a-t-il un texte accompagnant chaque illustration?
Le texte peut-il être lu sans recours aux illu~rati~ns?
Titre Les illustrations soutiennent-elles la comprehension du texte.7
générale Lecture et Oui 0
Auteur et illustrateur compréhension Non 0
Édition du texte possibles
sans le recours aux
+/- 0
Thème
images
Histoire -
Complémentarité Oui 0
1 des illustrations par f
' Non 0
INo~bre de pages
! rapport au texte
i +/- 10 ! J
l rype de
narration 13•per~onne i0 S'agit-il d'un récit à la troisième personne, à narrateur effacé, susceptible de soutenir 'f' CLASSIFICATION
-----~-----
' 1'" personne 0 l'effort de na rration de l'enfant? Utilisation Petite section 0
Dialogue 0 1 conseillée en
seulement classe de:
Moyenne section 0
Mixte 0 Grande section 0
Identification des Oui
Les locuteurs sont-ils nommés dans le texte et clairemen t identifiés avant le urs-----
Possibilité
locuteurs Non 0 paroles? Le livre raconte une histoire et le texte
0 d'utilisation pour
peut être lu te l quel par l'ad ulte, san.s
+/- un entraînement
0 au langage
aménagement. Les illustrations soutienne nt
Types de phrases Phrases simples % - la compréhension du texte. L'enfant pourra
Quelle est la proportion de phrases simp les et de phrases complexes dans le texte?
1 Phrases
Phrase complexe: toute phrase comportant un ou plusieurs introducteurs de complexité 0 0 faci lement comprendre l' h istoire et s'appuyer , L'« entraînement au langage »
sur les illustrations pour la raconter à son
complexes
% (construction infinitive, complétive, circonstancielle, relative, quantitative, etc.) t , signifie que le livre peut être
' tour. La syntaxe et le vocabulaire peuve. n , d d , de'dt'e'es
1 ' constituer un apport langagier susc~ptt bi e utilise ans es seances
1 1
c~mplexité (IC~
/Phrase la plus
1
1 d'étendre ses compétences langagteres. : spécifiquement à un travail sur
nb 1Parmi les phrases complexes, laquelle comport; le p lus d'introducteurs d ; j
---.~!...:.
complexe __ J
la structuration du langage (voir
l 1c et combien ?
1
Lexique · Courant
~ -
· Peu courant,
recherché
0
__ _
0 ; Le vocabulaire est-il pertinent, précis, adapté a u contexte, standard o u recherché,
littéraire (par exemple: « une marguerite » ou « une fleur>>,
' nuit») ?
<< la p énombre » o u « la
j
1
t t ' Le texte du livre comporte quelques
l difficultés syntaxiques ou l~xicales q.ui .
nécessiteront des interventions explicatives
j chapitre Ill).
Temps principal 1
0 de la part de l'adulte, mais l'enfa nt pourra
du récit
Présent
Passé composé
10 La narration est-elle portée par des verbes majoritairement au présent, au passé 1 s'appuyer sur l'histoire enten?ue et sur les
0 composé, à l'imparfait ou au futu r, ou rencontre -t-on le passé simple q ui devrait être
illustrations pour la raconter a son tour.
~sé simple réservé au récit littéraire?
0
Mixte 0 Privilégier ce L'élève se fa miliarise avec l'écrit mais la lecture n 'a pas
Déroulement support pour un d 'objectif spécifique. L' histoire peut ame~er l'enfan~ vers des
logique. Oui 0 L'histoire comporte-t-elle une situation initiale, un déroulement, une fin? Les
autre objectif •'* Faire rêver (travail sur l'imaginaire)
0 univers inconnus, fantastiques ou mervetlleux que 1 on ne
Explicitation de Non 0 événements sont-ils articulés logiquement les uns par rapport aux a utres avec l'utilisation
1
l'organisation
temporelle
+/- 0 de connecteurs?
Les m~ments de l'action et leur organisation sont-ils explicités verbalement : un matin,
j_ soum ettra pas à un travail de langage.
un soir, un jour ou puis, alors, ensuite]_ 1 Le livre peut servir de support documentaire pour découvrir
1Explicitation des
lieux , Oui
' Non
10
0
Les lieux sont-ils nommés précisément: « en ha ut du toboggan », « dans le jardin::- -
<<derrière la maison , ?
l certains aspects du monde (des façon.s ,de vivre ~t des pays
d ifférents) et les humains. Il peut auss1 etre utilise pour .
1
~--
~0/ -- -~
! 1
a morcer ou perfectionner des conna issa n ce~ dans le d.omatne
1
~ Emploi des +!-_ - - - - - Découvrir le monde et les humains 0 1 des sciences naturelles ou d~s sciences p~yst,ques. Le ~Ivre 1
1
peut être utilisé en parallèle a des act1v1tes d observat1_on, de 1
pronoms 1 Noms référents
facilement
! 0 Les pronoms sont-ils suffisamment p roches des noms qu'ils reprennent et postérieurs?
<
1 raisonnement mats également dans le but de construire des '
identifiables relations entre les phénomènes observés ou d'tdenttfler des
Noms référents
difficilement
0 1
caractéristiques susceptibles d'être catégorisées. j
identifiables Le livre pe ut être un point de d~~art ou un support pour des
1il!f! Percevoir, sentir, imaginer, créer
- +/- - 0 lb ' 0 activités visuelles et tactiles, audtttves et vocales.
Exemples de grilles d'analyse commentées • fe suis parti! comporte trop de difficultés linguis- Explicitation Oui 0 Quelques localisations:« J'ai pris un bateau .>>
des lieux
tiques et iconiques pour être un support adéquat Non 0
----------<
Pour exercer l'enseignant à utiliser et à rem- à la production d'une narration structurée. +/- •
plir une grille d'analyse, nous proposons l'ana- • Paillasse l'épouvantail peut être utilisé comme Emploi des Noms référe~ ~
pronoms facilement - 1
lyse détaillée de trois albums de la littérature support uniquement pour des élèves qui ont déjà identifiables
de jeunesse. une certaine maîtrise de la langue. Noms référents 1
-- ·1
0 ,
Pour chacun de ces albums, différents niveaux
de difficulté ont été repérés, à l'aide de symboles
( ii§~ , "'' , "'" ) mettant en évidence la présence
• Petit Ours Brun est malade peut aider à appren-
dre à parler à des élèves de petite et moyenne
section de maternelle.
Formulations
-1
l difficilement
Identifiables
+/-
1
__l -·
_l
-
Inversion du sujet et du
0
-
: Oui _-1 0
- - -
L'absence de ce type de construction peut faciliter 1
1
- ou non - de caractéristiques favorables à l'en-
!
traînement langagier.
littéraires
éloignées
d'un langage
verbe, incises :Non
+/-
•
0
la compréhension de l'histoire.
Présentation
générale
Auteur et illustrateur
Édition
Thème
Alan Mets
L'École des loisirs, 1997.
Voyage imaginaire.
§J L'aspect irrationnel de l'histoire risque de poser des problèmes de
-==1 l'enfant
Rapport texte-
image
Mise en page
, Syntagmes
d étachés
Régulière
0
"--
Mixte 0
+/-
• du texte en lien l'une avec l'autre, éloignée du
seul objectif langagier. J
Identification O ui 0 Le narra teur n'est pas identifié dans le texte. L'illustration montre que c'est un c hat -- - . .···-·- -~
des locuteu rs
Non
• qui parle.
'Y CLASSI FTCA TJON
~%
+/-
-----+-- -
l
j'
Types de phrases Phrases simples 87 14 phrases simples. -- --
1
1Utilisation f Pet~section . 0
, 1 Exemple: << fe me suis reposé, bien au chaud dans son ventre. >> 1 conseillée en • Moyenne sect1on 0
Phrases
co mpl e~
T12,5 % f.2 phrases co,;-pl~
,
--
Exemples d~onstructions complexes: pour+ verbe à l'infinitif, que rel ~-
classe de:
Possibilité
t Grande s ection
•
1
Phrase la plus
comple::..._ 1
1 IC << La lune est un grand fromage qu'une souris mange par petits morceaux. >>
l « Un gros poisson >> (pour désigne r une bale ine), « un bateau >>, << les-étoiles>>,-----
d'utilisation pour 10 0
' Lexique Courant •
lune >>, « une souris >>.
<<la
un entraînement
au langage 'œ 0
r-
• La majorité du lexique est accessible aux élèves mais utilisé parfois dans des
sens métaphoriques et s'insérant dans des événements surréalistes.
1 Privilégier
1
ce
support pour un Faire rêver (travail sur l'imaginaire) •1
Peu courant, autre objectif
« Un goéland ».
Découvrir le monde et les humains 0
recherché
Temps principal
du récit
Présent
• Le passé composé est utilisé jusqu'à la page 22. À la page 24, le texte passe au
Percevoir, sentir, imaginer, c réer 0
Passé composé
Passé simple
•
0
présent puis retour au passé composé à partir de la page 34.
Devenir citoyen 0
-------l
'--
Déroulement
1Mixte
, O ui
•
0 Connecteurs logiques: mais.
Suggestions Étant donné le caractère imaginaire et poétique de l'histoire, e~e-;;e peut s'adresser qu'à des enfants ayant d éjà
une g rande expérience des livres, et ayant la capacité de distinguer le réel de l'irréel. Le côté très abstrait risque
1ogique. , Connecteurs temporels: aujourd'hui, à la tombée de la nuit. ' d 'entraver la compréhension de l'enfant et d'interférer dans sa narration . En conséquence, ce livre ne sera pas
1 , Non 0 , , choisi pour travailler la structuration du langage mais pourra être utilisé dans un autre objectif avec des élèves
, Explicitation de
t
l'organisation
temporelle _ r+1_- __-_--~L
1
L ~ de grande section (travail sur l'image, expérience poétique, découverte d'un auteur, etc.).
- - - --
66 . Chapitre II Choisir des albums adaptés aux capacités langagières des élèves • 67
--j
Formulations Inversion du sujet et du Oui 0
Paillasse l'épouvantail
littéraires verbe, incises
Présentation Auteur éloignées
Non
•
.-1
Jean-Pierre ldatte
générale et illustrateur d'un langage +/- 0
Rodolphe Baudouin
1 Édition accessible et Formulations spécifiques Appositions
Les 3 chardons, 2007. • lmmobil• ''figé'" mill'" d" jocdln, il " ' f•lt P'"'
appropriable par 1 personne. >> 1
Thème La fonction de l'épouvantail dans un jardin, l'am itié. l'enfant ~ De telles formulations sont source de difficultés
• La fonction d'un épouvantail devra probablement être explicitée en amont.
1 lSyntagmes "r: ~o~r identifier à qui et à q~oi ;envoient les
l
1
,_ -------- _j détachés l evenements ou acttons precttes.
f --
Histoire
-
1Armand, qui ne veut laisser entrer personne dans son jardin, pas m ême les o~ea~x, ~
i décide de fabriquer un épouvantail.
Rapport texte-
image
Mise en page 1Régulière
• Les illustrat ions occupent la double page. Le texte est
1 généralement inséré dans la partie inférieure d e l'image.
Nombre de pages 1
1 35 pages non numérotée7 . 1
Aléatoire 0
• Le texte est relativement long : certains élèves ne seront peut-être pas attentifs 1
jusqu'à la fin de la lecture.
Type de
narration >--
3• personne
1"' personne
•
0
Toute l'histoire est racontée à la t roisième personne, sans a~cun dialog~e.
~ La troisième personne est bien connue des jeunes enfants et aide à la
Lecture et
compréhension du texte
Oui
Non
• L'élève peut suivre le récit qui comporte un
déroulement logique et explicite, et ensuite
- compréhension. possibles sans le recours
0
Dialogue 0 s'appuyer sur les illustrations pour raconter
seulement aux images +/- 0 à son tour.
Identification
M ixte
Oui
0
0 Sans objet.
Complémentarité des
illustrations par rapport
au texte
Oui
Non
•
0
Les quatre oiseaux, héros de l'histoire, sont présentés au
début du livre mais leur identification sur l'illustration
demande une bonne observation.
des locuteurs Non 0 +/- 0
1 +I- 0
rTyp es de phrases i Phrases simples 58,5 % 41 phrases simples. T C LASSIFICA TION
1 >----
[ Phrases 41,5% j 29 phrases comple_x_e_s_. - - - - - --~
1 complm'
1 Exemples de constructions complexes: gérondif, verbe+ verbe à l'infinitif, pour/de
l Utilisation tPetite section 0
!conseillée en
+ v~rbe ~ l'infinitif, introd ucteurs temporels: lorsque/sans tarder, qui, que relatif, que
con1onct1on.
1
classe de:
Moyenne sect1on f 0 1
1
1
1
1 11 Le deg~é de ~omplex~t~ des p~rase_s ~st important, ce qui nsque d'entraver la
comprehenston des eleves qw mattnsent peu de constructions complexes.
1
!
r Possibilité
Grande section
_l •
1
0 0
Phrase la plus r 3 IC « Et Paillasse~qui soudain ne voit plus les oiseaux, s'arrête d'un seul coup~
_J
d'utilisation pour
- -- -
un entraînement
œ ----- •
1•
complexe tourner et de s'agiter.»
au langage
La relative est ici en incise entre l~suj~ et le verbe.
Lexique Privilégier ce
Courant « jardin ,,, « oiseau ». Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
support pour un
Peu courant, e « Un épouvantail », << figé >>, <<attristé », << s'agripper », « rabattre >>, « poitrine ,,, autre objectif
~erch é ..____ << recueillir >>, « un battement >>. Découvrir le monde et les humains 0
Temps principal e
-==-l
Présent << Paillasse les effraye et les chasse. ,,
du récit
Passé composé 0 §'1 Le présent est le principal temps maitrisé par les enfants, ce qui facilite 111
Percevoir, sentir, imaginer, créer
= la compr~hens ion.
~l- Devenir citoyen
~assé simple 0
' M ixte 0
·-t--
0 t
' Au regard de ses caractéristiques, cet album devra être choisi pour de;êlè~es qui ont déjà un degré de -~~
Déroulement
logique. ~
Oui
• Connecteurs temporels: parfois, jamais, soudain, puis, à présent, et puis, à nouveau.
, Introducteurs de complexité: lorsque, dès que.
i Suggestions
1structuration du langage avancé (voir l'étape 3 de l'acquisition p. 43, et la f iche d 'évaluation de la production :
Explicitation de ' Non 0 . des constructions complexes p. 154). !
l'organisation 1 1 L'album sera à privilégier pour une séa nce d'entraînement au langage individuel. Il pourra aussi être utilisé !.
temporelle 1 +/- 0 avec un groupe d'élèves capables d e maintenir une attention soutenue et de comprendre l'histoire sans être
rExpli~itation
1
déstabilisés par la complexité du texte.
1des lieux
Oui
Non --~-- •
0
l « Au milieu du jardin ,,, << tout autour de lui ». Si l'album est à privilègier pour des élèves de grande section, il pourra aussi être utilisé avec des élèves de CP,
voire de CE~, qui auraient besoin d'un entraînement i ndividu~.
+/- 0
Emploi des
pronoms
Noms référents
facilement
identifiables
•
Noms référents 0
difficilement
identifiables
+/- 0
68 . Chapitre II Choisir des albums adaptés aux capacités langagières des élèves • 69
+/-
•
0
Danièle Bour
accessible et Formulations spécifiques Appositions
Édition Centurion (Les petits albums Pomme d 'Api), 1982. 0
appropriable par
Thème Ëtre malade, se s~Tgner, ~é~ir.:. l'enfant Syntagmes 0
Histoire Petit Ours est malade. détachés
111 est enrhumé et fiévreux. Il doit rester au lit. Sa m ère lui apporte ses médicaments.
Il se repose dans le calme. Lorsqu'il va un p eu mie ux, il demande à regarder son
Rapport texte-
image
' Mise en page · Régulière
• Le texte~t toujours sur la page d e gauche. L'illustration
occupe toujours la page d e droite. Cette présentation ne
facilite pas la prise de conscience par l'enfant du sens de
magazine.
l!l
Correspond à du vécu potentiel pour l'enfant.
1Aléatoire 0
' la lecture de gauche à droite.
1
Dialogue
seulement
-
0
a poussé la porte: -Comment vas-tu mon Petit Ours Brun? ,
_1.
"'
La troisième personne est bien connue des jeunes enfants et aide ~ la
comw'""'""~· '" lowtwn d"
1
dlologu" '""' bl•n ld•nllfiab/"" - . 1
Complémentarité des
illustrations par rapport
au texte.
Oui
Non
•
0
Les personnages cités dans le texte sont représentés.
Les personnages et les lieu x sont reconnaissables.
Mixte 0
----+-- +1- 0
! Identification
des locuteurs
Oui
Non
•
0
1
- - T CLASSIFICATION
' +/- 0
Types de phrases ~rases simples 92% ' 11 phrases simples. - - _____J Utilisation l Petite section --~ ~
1
Beaucoup de phrases simples sont coordonnées par la conjonction et. J
1 conseillée en
: classe de:
rMoyenne section ' e
1 ~
=
Le texte est adapté pour travailler avec des élèves n 'ayant pas encore la
maîtrise des phrases complexes.
j rG-,ande secti~--- T 0
--~--
Phrases - - -
1complexes
8% 1 phrase complexe avec la construction pour+ verbe à l'infinitif.
Possibilité
d'utilisation pour 0 •
f--.-.!- - -
Phrase la plus
complexe
1 IC « Maman Ourse marche doucement pour apporter les médicaments. ,
un entraînement
au langage œ 0
1----'-- - Privilégier ce
Lexique Courant
Peu courant,
•
0
<< Enrhumé >>, << tousser », « médicament », << dodo"· support pour un
autre objectif
Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
~
# Découvrir le monde et les humains 0
~Temps principal
recherché
du récit
Présent
• Le présent est utilisé dans les d ialo gues .
1
Passé composé
---- -
Passé simple
•
0
Le présent et le passé composé sont utilisés dans le récit.
•
• Percevoir, sentir, imaginer, créer 0
Mixte
~.Y, Devenir cit~en 0 , _ __ _ . . • . .. {
0 Au regard de ses caractéristiques, l'album pourra être utilisé dans toutes les s1tuat1ons: entra1nem ent 1nd1V1duel,
Suggestions
Déroulement 10ui 0
1 - ------
' Les actions sont présentées dans un ordre chronologique, ma is l'organisation - 1 demi-groupe ou classe entière avec des petits ou des moyens.
logique. ; temporelle n'est pas explicitée dans le texte. Tous les albums de la série Petit Ours Brun ne sont pas adaptés (voir le classement d'autres albums p. 140-143).
Explicitat ion de
, l'organisation
temporelle 0
• i Cependant un certain nombre d'entre eux peuvent être utilisés pour travailler le langage. L'enseignant pourra
en sélectionner _guelques-uns pour varier les types de constructions. ___ _ _
Explicitation- - O ui -
0 Les lieux ne sont pas mentionnés dans le texte.
' des lie ux
Non
+/-
•
0
1Emploi des- -
pronoms
Noms référents
fa cilement
identifiables
• « Petit Ours Brun a beaucoup toussé et il a chaud a u bout du nez. ,
::_l Les pronoms ne sont pas éloignés des noms auxquels ils se rapportent, leur
~~ identification sera facilitée pour les élèves.
Noms référents 0
-- ~J
difficilement
identifia bles
+/- 0
DES LIVRES CONÇUS
POUR ÊTRE ADAPTÉS AU LANGAGE DE L'ENFANT
Identifier des livres adaptés au langage de l'en- Ces interactions mettent à la disposition de
fant suppose de définir au préalable ce q ue l'on l'enfant des fonctionnements langagiers qu'il
entend par l'expression« un langage adapté ». s'approprie pour verbaliser son expérience et qui
contribuent peu à peu à faire évoluer son langage
Adapter n'est pas imiter vers une maîtrise de plus en plus autonome.
l
"Hiiilii ! Hiiiiii! Hiiiiii !" 4 pement et les lieux, alors qu'un réel désir de com-
C;evai-Papi. Lokra et Laurence Lentin, Françoise Luxereau. muniquer les animait.[ ... ]
Collection Histoires à parler© Asforel, 2006, p. 3 et 4. Un travail d'analyse d'interactions langagières me-
----------------------------------------------~ nées autour d'un album des Histoires à Parler en
octobre, en Moyenne Section était d iscuté entre
Les échanges entre l'adulte et l'enfant menés gnent Denise Monsel et Mireille Péronnet, deux maîtres, [... ] et le choix d'un entraînement au lan-
avec ces livres se révèlent très propices au dévelop- enseignantes spécialisées qui les ont utilisés. gage était retenu pour les enfants ne s'exprimant
pement langagier des enfants, comme en témoi- qu'avec quelques mots. La durée, entre novembre
et juin, représentait en moyenne une vingtaine de
Des activités de langage avec des livres adaptés relation avec les activités des classes: reproductions séances, avec les aléas de la santé des petits. Une
de peintures après une sortie au musée que j'avais seconde ana lyse des interactions langagières avec
« [ ...] j'avais en charge une classe d'adaptation en accompagnée, livres utilisés en classe (souvent des les Histoires à Parler en fin d'année mesurait l'ap-
« structure ouverte >> dans une école maternelle : je classiques du Père Castor) et aussi de très beaux livres parition d'une construction syntaxique en phrase Collection Grenadine
prenais les enfants dans leur classe par groupes de de contes. Les enfants pouvaient les consulter libre- simple [... ]. Parallèlement, un changement de com- Christophe joue à Zorro. Laurence Lentin,
trois pour des activités motrices et d e façon indivi- boris Louer. Collection Grenadine © Asfore/, 2009.
ment, à condition d'être discrets. Du coin de l'œil, portement était toujours signalé par le maître: prise
duelle pour des activités de langage. je m'étais pro- j'observais: la plupart des enfants n'allaient pas vers de parole spontanée, intérêt pour l'écoute d'histoi-
cu ré les livres pour enfants, édités sous la responsa- les<< beaux» livres, mais vers ceux qu' ils connaissaient res et d'albums.>>
bilité de Laurence Lentin: Pauline et Victor (livres et et en particuli~ ceux que je leur proposais pour l'in- I.Jiurence l entln
Hl STOHlES A PARLER
diapositives), La Cité des Bleuets, puis la série Grena- teraction. Comme s'ils sentaient intuitivement que Mirei lle Péronnet. << Des livres à parler avec des
dine. Dans la classe qui me servait de lieu d'activité, cela leur était nécessaire. >> enfants de 4 ans à 6 ans >>. Aloé, 2007, no58-59,
j'avais aménagé des« coins>> où les enfants pouvaient p. 55-56.
être autonomes pendant que je pratiquais l'entraî- Denise Monsel. « Des joies de l'i nteraction langagière
nement au langage de façon individuelle avec l'un avec le livre illustré. >>in L'Apprentissage du langage.
d'entre eux. Très vite, ils ont pris goût à ces moments Une approche interactionne/le: Réflexions théoriques Pour les enfants, disposer d'un espace dédié au
privilégiés avec un adu lte disponible. Sur les présen- et pratiques de terrain. Textes réunis par Emmanuelle livre, consulter librement des albums, profiter de
toirs du coin des livres, se trouva ient ceux spécifiques Canut et Martine Vertalier. Paris: L'Harmattan, 2008. moments où l'adulte est disponible pour avoir des
à l'activité langage, mais j'en disposais d 'autres en (Enfance et langages). échanges avec lui et pour qu'il puisse répondre
à des besoins langagiers spécifiques, sont autant Léonard j oue
d'éléments qui préparent à la lecture. avec son chat
Pour les enseignants, une réflexion collective histoire et terte : l okra et L. lentln / Illustration F. Luxereau
~~
Formulations Inversion du sujet et du Oui 0
Léonard joue avec son chat
Présentation Auteur et Lokra et l aurence l entin
littéraires
éloignées
d'un langage
verbe, incises Non
+/-
•
0
générale illustrateur Françoise luxereau accessible et Formulations spécifiques Appositions 0 L'absence de ce type de construction facilite la
Édition
,..._ Asforel, collection Histoires ~par_!!:r, 2006. ___J appropriable par compréhension de l'histoire.
1
Syntagmes 0
Thème l'enfant
Histoire
La relation avec un animal fam ilier, un chat.
Jléonard veut jouer avec-s~n ch;; il le réveille et se fait griffer. ---- Jdétachés
•
-
Rapport texte- ; Mise en page ) Régulière l e texte est placé en dessous de chaque illustration sur
1 =l Correspond à du vécu potentiel pour l'enfant.
1 chaque page.
~· l image
1
i
~Nombre de pages
1
16pages numérotées.
1 - -- ·-- - .. - · ·- -- i Aléatoire 0 "i\ L'enfant fait l'expérience du sens de la lecture en
, .J.. L'histoire n'est pas longue: les élèves peuvent rester attentifs pendant toute
=
- ::1:' s'habituant à regarder de gauche à droite.
--~ -- ·-
l 1 §Il
-
la lecture.
- -
Lecture et
compréhension du texte
Oui
_ • 1 §Il
L'enfant peut faire des liens entre les différentes
actions sans avoir nécessairement besoin de
Type de
narration
( 3• personne
l"' personne
•
0
1
· Récit à la troisième personne, sans passages d ialogués. possibles sans le recours
aux images
Non
f+/-
0
0
1
recourir aux illustrations. Par ailleurs, il peut
s'appuyer sur les illustrations pour retrouver le fil
de l'histoire quand il/a raconte.
j Dialogue 0
seulement
Mixte 0
Complémentarité des
illustrations par rapport
Oui
Non
•
0
au texte
Identification Oui 0 Pas de discours direct. +/- 0
des locuteurs Non Sans objet.
0
+/- 0 .. C LASSIFICA TION
Types de phrases ~ Phrases simples 50 % j6phrases simples.
1_ __
1
fUtilisation Petite section
- 1conseillée en
Phrases r 50% 16 phrases complexes.
1classe de:
Moyenne section
complexes Exemples de constructions complexes: verbe+ verbe à l'infinitif, à+ verbe à
l'infinitif, pour+ verbe à l'infinitif, comme(= étant donné que), qui relatif. 1Possibilité
~ Les constructions complexes présentes dans le texte sont à la portée des
1 d'utilisation pour
SI enfants qui n'en utilisent pas encore ou peu dans leur langage.
Phrase la plus
~ 2 IC 1 << Ils jouent ensemble à sauter et à courir ».
un entraînement
1au langage 0
complexe ~Privilégier ce
Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
lexique Courant e « jouer », « réveiller». support pour un
autre objectif
Découvrir le monde et les humains 0
Peu courant, e «le museau »,<< une griffure».
recherché
r--:------ Percevoir, sentir, imaginer, créer 0
Temps principal
du récit
Présent
Passé composé -- e
0
<< l éonard regarde sa main; il voit une griffure rouge qui saigne un tout petit
peu. »
Devenir citoyen 0
1 Passé simple 0 ~
9 1Suggestions Ce livre pourra être utilisé dans des situations d 'entraînement individuel ou avec un demi-groupe d'élèves
1 ~e --~ 0 j _ de petite ou moyenne section. On vérifiera toutefois que l'élève est en mesure de s'approprier certaines
Déroulement
1 logique.
Explicitation de
1 Oui
f
; Non
--
j
e
0
Les faits sont présentés de manière chronologique. Pas de termes exprimant le
temps. l 1 constructions complexes, c'est-à-d ire que le texte n'est pas trop au-delà de ses potentielles compétences
1~ngagi~r~ __ _ _ _ _ _ _ _ __J
j
1 l'organisation ~- -· --·
1
temporelle +/- 1
0
Explicitation l oui T 0
deslieux z an ___ r_.
+/- 1 0
....__
Emploi des
pronoms
Noms référents
faci lement • « léonard pleure. Chouchou veut le consoler. »
.J.. Les pronoms ne sont pas éloignés des noms auxquels ils renvoient; leur
ident ifiables §Il ident ification sera facilitée pour les élèves.
l
Noms référents 0
d ifficilement
identifiables
+/- 0
Chapitre II Choisir des albums adaptés aux capacités langagières des élèves • 77
Présentation
générale
Auteur et
illustrateur
Laurence Lentin
littéraires
éloignées
d'un langage
verbe, incises Non
+/-
•
0
Doris Lauer
accessible et Formulations spécifiques Appositions 0 L'absence de ce type de construction facilite
Ëdition Réédition Asforel, collection ~renadine, 2009.
appropriable par
Thème Préparatifs du matin et jeux avant le départ pour l'école pour un petit garçon. l'enfant rSyntagmes 0
la compréhension.
1
§\ Correspond à du vécu potentiel pour l'enfant. d étachés ~
l
1 Type de
1 Nombre de pages
3• personne 0
1avant de prendre son petit déjeuner et de se préparer pour aller à l'école.
r 11 pages numérotées.
1
rM;<re l 0
~ Le présent est un temps connu des enfants. Le texte comporte une grande
diversité de formes temporelles, qui élargissent les ressources langagières
de l'enfant.
11
1
1 ----
: Déroulement
logique.
+--
! Oui
--l
• tEnchaînement d'événements marq~é par les temps et aspects des verbes. - --!
Maintenant, dans le dialogue; avant de, dans la narration.
Explicitation de Non 0
l'organisation
temporelle +/- 0
- -. - -
Explicitation
des lieux
Oui
1---- -
Non
- •
0
Quelques lieux dans et hors de la maison sont nommés ou évoqués : « Christophe
descend vite de son lit. », << Christophe est dans la salle de bains. », « Il va partir à
l'école. »
+/- 0
Emploi des
pronoms
Noms référents
fa cilement
identifiables
• « Christophe a mis son masque de Zorro. Il est prêt. »
Noms référents 0
difficilement
identifiables 1
!
+/- 0
_j
CHAPITRE Ill :
ENTRAÎNER LES ÉLÈVES À RACONTER
AVEC DES ALBUMS ADAPTÉS
Pour que le jeune élève puisse comprendre les « L'interaction langagière individualisée peut être
histoires qu'on lui lit et pour qu'il puisse en posée comme clef de l'apprentissage et du déve-
faire un récit structuré, le choix du support est loppement langagier de l'élève. >>
important, en particulier en ce qui concerne les
caractéristiques linguistiques du texte du livre « Le Langage à l'école maternelle». Ressources pour
(voir chapitres précédents). faire la classe. MENJVA/DGESCO-CNDP, 2011,
Cependant, une autre dimension déterminante p. 25.
reste à explorer, celle du rôle que peut jouer l'en-
seignant dans la production langagière de l'élève.
En effet, la narration d'un enfant est rarement Rechercher des interactions efficaces pour
autonome d'emblée, elle nécessite d'abord le aider l'élève à structurer son langage
soutien de l'adulte.
Dès lors, plusieurs questions se posent: Quelle Comment la notion d'efficacité se traduit-elle ici?
a été la fréquence des stimulations verbales anté- Est efficace une interaction qui sollicite les res-
rieures et des lectures d'albums? L'adulte inter- sources langagières maximales de l'enfant.
vient-il dans la n arration ? Et si oui, de quelle Or, nous allons le constater dans les exem-
manière: pour relancer, approuver, questionner, ples ou plutôt les contre-exemples qui suivent,
reformuler? Dans ce cas, l'interaction se situe- mettre en place une interaction avec l'enfant
t-elle dans la zone de développement langagier n'est pas gage d'efficacité. Toutes les interactions
actuel de l'enfant (ce qu'il est capable de racon- ne sont pas formatrices pour les enfants et la
ter en autonomie) ou dans une zone de déve- recherche de l'efficacité passe par la volonté, la
loppement potentiel (légèrement au-delà de ses réflexion et une pratique très rigoureuse de la
capacités langagières actuelles)? Autrement dit, y part de l'adulte.
a-t-il étayage de la part de l'adulte et celui-ci est-il Par ailleurs, il est à noter que les commentai-
pertinent pour l'élaboration d'un récit structuré res des exemples exposés ci-après ne doivent
et donc pour l'apprentissage du langage? pas être pris comme des critiques des façons de
Enfin, il faut rechercher au maximum des faire des adultes, pris parfois au dépourvu dans
interactions qui favorisent la prise de parole indi- le déroulement rapide et imprévisible de l'inte-
viduelle de chacun des élèves de façon à adapter raction. Les enregistrements et transcriptions
l'interaction aux capacités de l'enfant. d'interactions entre adulte et enfant, puis leur
analyse, permettent simplement de sélectionner
et d'illustrer certains phénomènes.
REFORMULER LES ÉNONCÉS DE L'ÉLÈVE,
UN PRINCIPE FONDAMENTAL
~
~ L'adulte ne propose pas de reformul ation d es essais
Un album ch oisi pour ses caractéristiques langa-
de l'enfant relatifs à l'emploi de la conjonction temporelle
gières constitue, en vertu de l'objectif pédagogique quand. l 'enfant ne peut donc pas vérifier dans l'imméd iat
visé, un support adéquat pour entraîner l'élève les hypothèses (non conscientes) qu'il est en train d e
à racont er. Mais la qualité de l'album ne suffit faire sur cette construction d e la langue. Exemple de
pas si elle n'est pas accompagnée d'une interac- reformulation adéquate:« ah ! quand ta sœur a mis une
' jupe à to n jouet de garçon, vous avez rigolé».
tion elle-mêm e de qualité, que l'en seignant peut
[ E.- comme Cheval-Papi eh ben i(l) s'est mis_à_q_u-at_r_
e -p-a t-tes
----1
atteindre s'il recourt à une reformulation adaptée
1 A.- mm c'est bien comme Cheval-Papi s'est mis à quatre
au langage en cours d'acquisition de l'enfant, un pattes eh bien
art délicat rendu plus aisé par la pratique. E. - tl attend que Didou i(l) monte sur son d os ~
A. - très bien il attend que Didou monte sur son dos
Conséquences d' une reformulation ~ l'adulte approuve dans ~n premier énoncé 1~
non ad aptée construction avec comme de l'enfa nt et la reprend (sans
dislocation), mais ce faisant, il interrompt la construction
complexe amorcée par l'enfant. À la suite, l'enfa nt produit
L'absence de reprise par l'adulte des énoncés de une proposition principale et une complétive, mais sans
l'enfant, l'absence de reformulation, ou encore lien avec la subordonnée énoncée dans son premier
les reprises san s allongem ent ou complexifica- énoncé. l 'adulte ne redonne pas à l'enfant l'expérience,
dans un même énoncé et dans un même souffle, de
tion, priven t l'enfant qe confirmation ou de l'emboîtement des d eux constructions complexes. Il
stimulation lui permettant de s'approprier des semble ici plus attentif à la reformulation d e tournures
fonctionnements langagiers qu'il ne maîtrise pas issues du langage parlé q u'à la production de phrases
encore. Cette absence de verbalisations appro- complexes complètes. Exemple de reformulation
ad équate:« comme Cheval-Papi s'est mis à quatre pattes il
priées peut entraîner l'abandon de tentatives de
l'enfant et une stagnation des processus d'ap-
prentissage, faute « d'alimentation ».
Les reform ulations au même niveau de
' E.- et q uand un jour ma sœur elle met quoi sur/ sur/ complexité ou moins complexes que les pro-
mon jeu elle met une jupe sur mon jouet c'est un jouet de
d uctions de l'enfant ne l'aident pas à progresser
garçon mais elle met une jupe
A.- ah bon vers l'appropriation et la production de nouvel-
E.- et après on a rigolé et quand maman (e)lle a dit on les construction s.
joue dans la chambre à Floris on a joué et après on a on a À l'extrêm e inverse, les reformulations de
rigolé qu'elle a mis une jupe à mon jouet
l'adulte q ui se situent bien au-delà de ce que
A.- d 'accord
l'enfant est potentiellement capable de produire
peuvent le« noyer » ou l'empêcher de saisir les
éléments dont il a besoin .
86 . Chapitre III Entraîner les élèves à raconter avec des albums adaptés • 87
-1
ce qui est positif, mais il ne reprend pas les tentatives de ; cognée la tête contre la table !
l'enfant concernant l'emploi de parce que.
Dans le second exemple, l'adulte reformule les ;-~~'adulte a réorga nisé les deux constructions simp7e-s Reformuler en complexifiant
des phrases correctement construites et un voca-
bulaire précis qu'ils progressent dans leu r propre
tâtonnement s de l'enfant avec les constructions infinitives verbalisées par l'enfant, en reformulant des éléments du
1 par une phrase complexe complète et explicite, mais là lexique verbal (<< faire tomber», << se cogner») et nominal 1 maîtrise de l'oral.>>
1
~::t~a~~ ;:~ee :v;r:;::,:::n:L;:~.::~:~rence Lentin, Françoise Luxereau, collection Histoires à parler, Asforel, 2006) .
1
« Léonard a envie d'être un peu méchant. Il veut réveiller Chouchou. Chouchou n'est pas content. Il se retourne pour g riffer la
-l Si le te~te lu a p u apporter aux enfants dans
un premier t emp s l'expérien ce de certain s fon c-
Des (re)formulations qui apprennent
à l'enfant à raconter
main de Léonard. Léonard regarde sa main; il voit une griffure rouge qui saigne un tout petit peu. Léonard pleure. Chouchou ! tionnements syntaxiques, l'interaction qui a suivi
i n 'a pas été aussi efficace dans les deux cas. En Une interaction langagière adaptée à ce qu'il
veut le consoler. Chouchou ;rotte sa tête contre les jambes de Léonard. Comme Léonard n'a pas vraiment mal, il fa1t un bisou à
Chouchou sur le museau. Leonard et Chouchou sont de nouveau copains. Ils jouent ensemble à sauter et à courir. , effet , si on compare les transcriptions des deux est su sceptib le de pouvoir produire m ais qu'il ne
- --- - -- 1- - -- ----- -- - --- - --·-----1
Vincent Noam enregistrements, on s'aperçoit que les reprises verb alise pas en core de façon autonome amène
[ 1
(4 ans 4 mois) l (4 ans 8 mois) et reformulations des constructions simples et peu à peu l'enfant à s'approprier des éléments
vs - i(l) fa it quoi?
- ---- ' - - - -- - - ---
. N1 - Léonard il joue avec son chat
---- complexes des énoncés de l'enfant par l'adult e langagiers qu i lu i permettent de construire sa
AS - eh ben Léonard a envie d'être u n peu méchant il veut A2 - tourne bien tourne bien les pages sont suivies par des reprises de même t ype dans n arration.
réveiller Chouchou N2 - Léo euh Chouchou il dort il veut réveiller léonard il Intéressons-nous à l'évolut ion des narrations
les énoncés de l'enfant :
V9- Léonard Léon/ Léonard il est un peu méchant i(l) veut veut réveiller Chouchou euh Chouchou elle veut Léonard
réveiller Chouchou avec/ greve/(= griffer) sur sa main
- dan s l'exemple de Vincent, on év alu e à de Bruno entre l'âge de 5 ans et 6 mois et l'âge
[... ] A3 - Léonard Chouchou veut griffer Léonard 38,5 % les reprises et reformulations par l'adulte de 6 ans.
V12 - Lé/ Léonard voit une griffure N3- sur sa main et à 38% les reprises par l'enfant; Bruno est un enfan t d'in telligence normale
A12- qu i c'est qui a fait la griffu re à Léonard? A4 - Chouchou griffe Léonard sur sa main pourquoi?
V13 - le chat - en revanche, dans l'exemple de Noam, la mais il semblerait que son en vironnement ne
N4 - il pleure
A1 3 -oui pourquoi est-ce qu'il a fait une griffure à Léonard? AS - mm proportion moins élev ée de reformulations soit pas suffisamment stimulant sur le plan lin-
1
V14- pa(r)ce que pa/ pa(r)ce/ pa(r)ce que N5 - elle voit sur sa main griffure rouge Léonard il pleure complètes par l'adulte (25 %) entraîne un e p ro- guistique et culturel pour répondre aux exigen-
A14- Léonard a griffé heu Chouchou a griffé Léonard Chouchou il dort portion également moins élevée de reprises par ces de l'école.
parce qu'il n'est pas content que/ A6 - il dort encore Chouchou ?
V15 - Chouchou a griffé Léonard parce qu'il n'est pas N6- parce que il ferme les yeux
l'enfant (12,5 %). Une situation de lect ure partagée, au cours de
content A7- d'accord laquelle l'enseign ant a un objectif d'interaction
A15 - il n'est pas content que Léonard l'ait réveillé [ ...) langagière adaptée4 , a perm is à Bruno de diver-
V16 - il est pas content que Léona(rd) ait réveillé N11 - Léonard fait un bisou sur le museau Léonard elle joue sifier son répertoire langagier.
A16 - il est pas content que Léonard ait réveillé/ l'ait avec une peluche de laine
réveillé A12 - une pelote de laine
[...] N12- une pelote de laine et puis il est contente (sic) r Bruno : 5 ans 6 mois
V19 - (silence) Lé/ Léonard voit une griffure sur sa main --------------------~
A1 3 - ils sont très contents
'.' Les Feutres de Bastien (Lokra et Laurence Lentin, Françoise
A19 - oui il voit u ne griffure rouge qui saigne u n tout petit N1 3 - sont très contents
peu De la même façon, la production de construc- 1 Luxereau, collection Histoires à parler, Asforel, 2006).
A14 - Chouchou et Léonard
[ ... ] N14- sont très contentes (sic) tions syntaxiques complexes par l'en fant (surli- '.· Extrait du texte du livre lu préalablement par l'adulte:
1 <<To nton David a promis d'acheter des feutres à Bastien.
V28 - euh i(l) monte sur le lit
A28- oui le chat est sur le lit et qu'est-ce qu'il lui fait Léonard?
V29 - i(l) fait un bisou!
A29 - voilà! comme léonard n'a pas vraiment mal il fait un
A15 - contents ils sont red evenus
N15 - très contentes (sic)
A16 - am is
N16- amis c'est fini !
gnées en gras dans l'éch ange) est liée à celle d es
énoncés de l'adulte:
- dans l'exemple de Vincent, l'adulte verb alise
i Tonton David et Bast ien sortent dans la rue pour acheter
J
1
les feutres. D'abord Tonton David et Bastien passent
devant un marchand. Chez le marchand ils voient des fruits
J
bisou à Chouchou sur le museau diverses constructions qui seron t reprises par i et des légumes mais ils ne voient pas de feutres. [...] »
V30 - com me il a pas mal i(l) fait un bisou sur le Chouchou/
~--------· - ------ ------
l'enfant: des complétives (A15-V16-A16), des ; E. - (hésitations) hum hum Tonton David hum il d it euh 1
A30- sur le museau à Chouchou ! que euh ve ux des feutres
V31 - sur l(e) museau à Chouchou
infinitives (A8-V9, A33-V34), des comp aratives
A.- alors c'est Bastien qui veut des feutres Tonton David a '
A31 - voilà ! (A29-V30-V32), des conjonctives avec «parce
.. V32- comme il a pas mal euh il e st content
1
que » (V14-A14-V15) ;
promis d'acheter d es feutres à Bastien oui c'est ça Tonton
David va acheter des feutres à Bast ien alors où vont-ils ? où
A32 - oui Léonard et Chouchou sont de nouveau copains ils - dans l'exemple de Noam, l'adult e ne ver- sont-ils?
jouent/
V33 - Léonard et Chouchou i(l)s n'ont (n)ouveau copains
balise qu'une const ruction comp lexe (verbe ! E. - à la rue
! A. -oui Tonton David et Bastien sont dans la rue pour
A33 - sont de nouveau copains ils jouent ensemble à sauter suivi d'un verbe à l'infinitif) en reformulation j acheter des feutres
et à courir de l'énoncé précédent de l'enfant (N2-A3), et 1 E. - et là c'est chez e ux
1
V34 - i(l)s jouent ensemble à s/ à/ à saut er et à courir
l'enfant n'en produira qu'une seule autre, com - 1 A.- oui là c'est la porte d e leur maison ils viennent juste de
1 A34- c'est bien
"----- - - - - ---- ----- ---- .....1- __j
1
portant << p arce que» (N6), qui ne sera pas refor- l sortir de leur maison
I E. - hum Bastien i(l) voit pas i(l) voit pas i(l) voit pas
m ulée par l'adulte. des hum des feutres c'est juste des légumes
1 A. - oui t u as raison c'est ça
L ----------·- - -- - - - - - - - - - - '
Enseignante en ZEP à Clamart (92), Martine La différence entre interaction individuelle INTERACTION INDIVIDUELLE INTERACTION COLLECTIVE
Bertin décrit comment se déroule l'entraînement et interaction collective relève évidemment de
au langage dans sa classe. l'organisation, mais pas uniquement. Ces deux Situation
modalités d'interaction présentent aussi des T
« Les enfants sont très demandeurs de cette activité différences du point de vue de l'apprentissage L'adulte converse avec un seul enfa nt. L'adulte converse avec plusieurs enfants (en petit groupe
avec le livre. je la pratique dès le jour de la rentrée. du langage. Le tableau de la page suivante réca- 11 concentre son attention sur le langage d'un enfant en 1 o u avec toute la classe) dans le même temps.
La re lation duelle autour des livres est rassurante, pitule les avantages et les incon vénients de ces particulier. , Il s'adresse au groupe en général et partage son
apa isante en cette expérience de séparation, par- deux types d'interactions. attention entre les e nfants.
fois diffici le pour certains. Les petits livres comme
Avantages par rapport à l'objectif visé
Nounours a sommeil, Nini fait pipi, Le Bébé pleure... , Les séances d 'entraînement au langage
racontent des histoires très proches du vécu des e n- avec le support d 'un album • L'adulte peut: • L'enfant fait l'expérience d'un certain type de discours
fants. lis se retrouvent dans les événements qui y -ad apter spécifiquement son langage à celui de (magistral) dans lequel il peut puiser des éléments (telles
sont relatés et ces petites histoires à parler aident à Déroulement d'une séance individuelle J'enfant pour le faire progresser, en fonction de ce qu'il les d ifférentes formes de questions, les expressions pour
réparer les inquiétudes de la séparation. !:interaction individuelle a pour objectif d'aider est capable de s'approprier; commencer une intervention, etc.), à condition qu'il
Les livres sont déposés dans la bibliothèq ue de la chaque enfant à progresser dan s sa maîtrise de - offrir à chacun des e nfants des fonctionnements comprenne que le discours collectif s'adresse aussi à lui,
classe au fur et à mesure de leur utilisation indivi- la langue avant l'entrée au CP. langagiers situés dans la zone de ses possibilités de personnellement.
d uelle avec les enfants. Ils sont également présen- Elle vise à ce que l'enfant puisse: développement langagier; • L'enfant s'habitue à prendre son tour de parole et à
tés, lus de façon collective à l'aide d'un épiscope. - comprendre et élaborer un discours cohé- -aider l'enfant à << travailler ,, to utes les facettes de la cibler le contenu de ses prises de parole en fonction de
L'organisation de la classe est pensée et explicitée rent5 dans une situation de dialogue (n iveau du langue (au niveau du discours, du sens, de la syntaxe, ce qui a été dit avant par les autres.
aux enfants de façon à leur permettre très vite une sens et de la pragmatique 6) ; du lexique, voire de la prononciation); • Les enfants apprennent à construire un discours à
prise de repères pour leurs activités et de pouvoir - comprendre et produire des phrases compre- - vérifier les p rogrès de chaque enfant, par rapport à ce plusieurs.
être autonomes, c'est-à -dire actifs en dehors de nant des constructions syntaxiquement articu- qu' il maîtrisait déjà.
l'adulte. Une organisation de classe structurée et lées (niveau d e la syntaxe): des phrases simples • L'enfant peut faire l'expérience d'un langage
adaptée permet une pédagogie de l'individualisa- complètes, aux constructions diverses, mais aussi strictement ajusté à ce dont il a besoin à un moment
tion des apprentissages. des phrases complexes, notamment d es propo- précis de son apprentissage.
Quand l'enfant expérimente q u'à son tour, il sitions subordonnées avec que, qui, quand, parce ------------------------
Inconvénients
a ura une relation privilégiée et personnelle avec que, pour que, etc.;
l'adulte, il sait de mieux en mieux attendre et s'oc- - employer toutes sortes d'éléments langa- • Il faut mettre en place une organisation de classe • Le discours de l'adulte n'est pas ciblé pour chaque
cuper en attendant. Cet entraînement au la ngage giers qui vont permettre à ces phrases d'être particulière, basée sur l'autonomie des enfants. enfant: certains le comprendront, d'autres non (ou
avec livres est pratiqué en relation duelle (adulte- explicites 7 (lexique et éléments qui assurent la • On touche peu d'enfants dans le même temps. seulement en partie).
enfant) de façon systématique pendant un temps cohérence): noms, verbes, pronoms, adjectifs, • Tous les enfants n'ont pas conscience que l'adulte
(environ dix minutes, un quart d'heure) lors de adverbes, prépositions, conjonctions, etc. s'adresse à eux.
l'accue il du matin, et au lever de la sieste. Au cours de ses reprises et reformulations ajus- : • Ce sont les enfants les plus avancés ou les plus
.. Une répartition planifiée sur la semaine permet à tées au langage d e l'en fant, l'adult e ch erche à ' dynamiques qui interviennent, voire qui monopolisent
chacun des 18 à 20 tout-petits de ma classe de bé- offrir à l'enfan t de multiples variantes langagiè- la parole; les enfants les moins à l'aise avec le langage
néficier d'une séance de ce type par semaine. j'ai pu res sur lesquelles il a la possibilité de s'appuyer n'ont ni le temps ni les moyens de s'expri mer.
chiffrer que chaque enfant bénéficie de 20 à 25 séan- pour raconter. • Le temps de parole des e nfants est très court; chacun
ces de 5 minutes dans l'année. Une telle fréquenta- parle par bribes, les différents fragments se complétant
tion permet de faire progresser l'enfant dans la mise 5 . Cohérent: d iscours transmettant une information, un récit, les uns les autres donnant l'illusion d'un discours
un raisonnement dont les éléments sont en relation logique
en p lace de son« penser-parler-lire-écrire».>> les uns avec les autres. complet.
6. Pragmatique: c'est l'usage d u langage dans son contexte, • Il est difficile de percevoir ce que chaque enfant a
ou encore le rapport entre ce qui est d it et l'influence que cela compris de ce qui a été dit par l'adulte.
Martine Bertin. « Les livres à parler de Laurence
engendre sur les interlocuteurs, dans une situation de dialo-
Lentin >>. Aloé, 2007, no58-59, p. 99-100. gue donnée.
7. Explicite (s'oppose à implicite): qui est exprimé le plus en-
tièrement possible, sans laisser de doute, sans sous-entendu,
discours clair comportant un maximum d'éléments visant à
permettre la compréhension de l'interlocuteur. Pour parler
de façon explicite, le locuteur doit être capable d'imaginer ce
qu' ignore son interlocuteur et en d éduire ce qu'il doit lui d ire
pour se fai re comprendre.
94 . Chapitre III Entraîner les élèves à raconter avec des albums adaptés
PROCÉDURE D' ENTRAÎNEMENT AU LANGAGE INDIVIDUEL r EXEMPLE D' UNE SÉANCE INDIVIDUELLE DANS UNE CLASSE DE MOYENNE SECTION DE MATERNELLE
-~
Introduction à la séance «je te lis une histoire, tu m 'écoutes, ensuite nous la racontons ensemble.» Prénom de l'élève: julie
Classe: Moyenne section
Section de maternelle Section des petits, moyens et grands. L'album est utilisé dans le cadre d'une interaction langagiè re individuelle avec l'élève. L'enseignant
Description de la séance
lit intégra lement le livre avant d'inviter l'enfant à le raconter. La séance est enregistrée puis
-~
transcrite pou r a nalyser d'u ne part les productions d e l'enfa nt, et pour évaluer d'autre part
Période de l'année À d ifférents moments de l'année. Au minimum une foi s par trimestre. L'éva luation peut être l'adéquation des énoncés de l'enseignant avec ceux de l'enfant.
réal isée pendant le temps de l'aide personnalisée. ~
__j___ _ __
Support 1 Album cho isi selon des cr~ères d'adaptation au langage en cours d'acquisition. : Période de l'année (date) 1 Octobre 2009. Temps de l'aide pe rsonna lisée.
1
- - ----'- _ __j Objectifs visés Définir les capacités la ngagières de l'enfant à la fin de la première période de l'année scolai re, de
Disposition spatiale
Préalables e t conditions
liés aux objectifs visés
- ----- - - =l
L'enseignant et l'enfant sont assis côte à côte, le livre posé à plat devant l'adulte et l'enfant. Ainsi
l'enfa nt peut suivre l' histoire e n regardant les images et tourner lui-même les pages.
Livre support de l'échange 1 Petit Ours Brun s'est fait mal (Marie Aub inais, Danièle Beur, Bayard jeunesse, 2006).
-vérifier l'ad équation des interactions langagières menées par l'enseignant et les réajustements
nécessaires.
Choix du livre par rapport
à l'objectif langage ~·---
0 • -+ Le texte est un ré cit à la troisième personne, il comporte quelques
discours directs. julie raconte à la troisième person ne, elle ne maîtrise pas
l
Comportement général de
des événements grâce aux illustrations d u livre qu'il a sous les yeux.
l'enseignant sollicite l'enfant pour qu'il s'exprime le plus cla irement possible et reformule ce l'é lève r---
0 et à m esure. Elle était concentrée à la fois pour raconter et pour écouter
que l'enfant dit (ou tente de dire). Il interagit d e façon à ce q ue l'enfant puisse produire une
narration, et non pas seulement une description des images.
,...._.._
œ 0 l'adulte lors de ses interventions.
Outil d'évaluation L'interaction est enregistrée de façon à pouvoir remplir précisément la fiche d 'évaluation de la
séance (voir p. 150) et la fiche d'évaluation d u langage d e l'élève (voir p . 152).
On trouvera ci-après une illustration de cette procédure d'entraînement au langage individuel dans
Langage de l'élève
0
julie
0
Étape 1-2 -+ i" l;, "'""" d• m'";;,-;;,,,."'' " ' b•Ure d« '""'""ct;o"'
simples et q uelq ues constructions complexes, dont une tentative avec la
complétive introduite par que.
j 1
- -!-----+---
" une classe de moyenne section d'école maternelle. Ajustement du langage de O
• j -+ Le langage avec lequel l'adulte s'ad resse à l'enfant est globa lement 1
l'enseignant ajusté: l'enseignant c he rche à reformuler les énoncés de l'enfant en
proposant toujours un peu plus que ce q ue l'enfant produit déjà.
i
0
0
-+-
Atteinte des objectifs
0 • .. L'enregistrement d e la séance d'interaction individuelle permet d'avoir
un support de référence pour évaluer l'évolution de l'élève au cours de
œ 0 l'année.
0 0
Améliorations possibles ~ Au vu de ces observations, il sera nécessaire de sélectionn er des albums un peu plus
compliqués pour proposer à julie davantage de constructions complexes. Il fa udra aussi trouver
d'autres a lb ums comportant des complétives.
- -- - - L -- -
96 . Chap itre III Entraîner les élèves à raconter avec des albums adaptés • 97
Déroulement d 'une séance e n petit groupe rant l'atten tion sur eux par divers moyens .. .) EXEMPLE D' UNE SÉANCE COLLECTIVE DANS UNE CLASSE DE GRANDE SECTION DE MATERNELLE
L'interaction individuelle peut aussi se prati- et l'échange entre l'adu lte et l'enfant peut être
quer au sein d'un groupe. minimal (question fermée/réponse courte et p~énom des é lèves : Romane, -Hubert, julia~Osca r, Océane
Classe: Grande section
Dans ce cas, l'adulte s'adresse ou répond à un souvent incomplète).
Descripti on d e la séance L'aibt:.m est utilisé da ns le cad re d 'une interaction langagière avec un petit groupe de 5 é lèves.
enfant en particulier, alors que d'au tres enfan ts Cependant, d ans un petit groupe, les diffé- L'enseignant lit intégra lement le livre avant d 'inviter les enfa nts à le raconter. La séance est
sont présents et actifs dans l'échange. rences de maîtrise du langage ent re les en fants enreg istrée p uis transcrite pour ana ly ser d 'une part les product ions d e chaque enfant, et pour
Favoriser au sein d'un groupe d'enfants des peuvent être, lorsqu'elles n e sont pas trop impor- éva luer d 'autre part l'adé qua tio n d es énoncés d e l'enseignant a vec ceux des enfants. Chaque
interactions individuelles ajustées pour atteindre enfa nt raconte environ q ua tre pages su:.:c:.:c:.:e:: . -------------------!
ss:.:.iv:..:e::s:...
tantes du moins, un avantage, car l'enseignant
l'objectif de la maîtrise du langage est réalisable t Périod e de l'a~_!lée (d:::a:::t::::e:!.)_~O:::c~
to~b.:.:re:...2::.0:::0:::9:..:·. .P:_:e:.::n~d~a:..:nt:. :l;
.: ::..:t:.:e:-:.m.:P.o:::-s:..:d:.:~:..:~:.:.ie:.:s'7-te:...:d.:.es:-7-p::.et;:;it:s...:
-1 .: e::t.:;d..:e:..s:..:m:..:o:Ly_;:e:..:n::s.- -;:-:---;--;--:-;---:---;--:--
s'adressant à chacun en fonction d e ses besoins,
k
bject ifs visés Définir les capacités langagières des enfa nts à la fin de la première période d e l'année scolaire
à condition d'avoir constitu é des groupes rela- les en fan ts moins avancés pourront bénéficier de façon à pouvoir co nstituer de nouveaux groupes de trava il pour les séances suivantes.
tivement homogènes. En effet, certains enfants
peuvent avoir tendance à parasiter l'échange
des offres langagières adressées aux enfants qui Livre support de l'écha nge
t-;:C~h--o-ix_d_,_u.._l~iv_r_
e _p_a_r_r-ap_p_o""rt
o<.-+--
0~
Trois courageux petits gorilles (Miche l Van_Z~~~~;,-Pa'rteiï'l'EZoi~- des loisirs, 2003)·. _-------
-+ Le texte comporte beaucoup de d iscours d irects. Les é lè ves racontent
-·--=
le son t un peu p lus. 0
individuel (en interrompant le dialogue, en atti- à l'objectif la ngage en géné ra l e n conservant les dialog ues. Seul un élève commence à
œ 1 e maît riser le d iscours rapporté indirect. La difficulté la p lus importa nte
0 1 0 réside dans l'id entification d es perso nnages : les illustrations ne
PROCÉDURE D' ENTRAÎNEMENT AU LANGAGE EN PETIT GROUPE ~ 1 p ermettent pas de d istinguer les trois gorilles et les personnages ne
sont pas clairement identifiés dans le texte (<< le premier>>, << l' un ,,,
lntrodu~ion de la séance ~sune
---r::J; : : -s histoire, vo~s-
m'écoutez, e n suite nous la raconto ns ensemble . , 1 << l'autre ,,, << les deux >>, << le deuxième >>, << le dernier>>, à noter que le
Groupe de 6 à 1 0 é lèves maximum. 1 terme« tro isième >> n'est pas uti lisé) . Le problème d'identifi cation et d e
Les ~utres é lèves fonction~ent en atelie r sous la responsabilité d 'une autre pe rsonne (ATSEM~· désignation des personnages concerne trois élèves sur cinq.
enseignante de pet1te sect1on au moment de la sieste, etc.).
1
------------------~--------------
Section de maternelle --~ Section des peti~,_moyens et g rand s.
~ériode de l'ann~--- : À d iffére nts moments de l'année. Au m inimum u ne fois par t rimestre. __
~ -=---~-
_ ~
l
Déroulement d e la séanc e
~
H
1
c
-œ-
• i -+
--o- -~
La petite taille d u groupe permet à l'ense ignant d e s'adapter au
langag e de chaq ue enfant en reformulant ses énoncés et en lui proposant
des formu lations légèrement plus complexes que ce q u'il maîtrise déjà.
i S~ppo~-
D1spos1t1on spatiale
. __ t ~/bu~ choisi selon des critères d'adaptation au la ngage e~ours d'acq uisition.
Lense1gnant et les enfants sont assis autour d ' une table.
-·----=l ~
! • 0
C ---rt--·--t--,-,-~--+-~-.~--+----~
ompo emen genera
.
l vœ o. ...
!
-C-h_a_c_u_n_d_e_s_e_n~fa_n_t_s_a_é~c-o-u-
----j
té~a-t-te_n_t~iv_e_m_e_n_t~la~le_ct_u_r_e-.~
=o-u_s_o_n~t-é~t~
é --1
des élèves intéressés par le livre et ont tourné les pages a u fur et à mesure de la
Préa lables et condit ions i Objectifs d'entraînement au langage : lecture. Ils étaient concentrés pour raconter et respectueux des tours de
liés a ux objectifs visés - identifie r les capacités langagiè res des enfants en dé but d 'a nnée et leur évolution jusqu'en fin
1 0 j ,
0
parole. Ils éta ie nt à l'écoute des interventions de l'enseig nant.
l-
1 d'année scola ire ; 1
~érifie~ l'adéquation des interactions la ngag iè res menées par l'enseignant e t les réajuste ments l angag e d es élèves l Rom a~e r-·:.t ape ~3 -+ Quatre enfants verbalisent des constructions simples et quelques
necessaires. 1 Hubert
·
, Etape 2-3 construct ions complexes (o u des tentatives d e constructions complexes)
et cherchent à être explicites. Un enfant (Oscar) produit seulement des
Procédure d 'utilisa t ion Phase 1 J0~--~-}-~ta~ const ruct ions simples et utilise le geste pour désigner des éléments de
d u livre Lecture à haute vo ix d u texte aux élèves e n p résentant les images a u fur et à m esure. Lecture Oscar 1 Etape 1 l'illustration, ou fait des bruitages en lien avec l' h istoire.
inté grale et en continu. - .. ' --- Î-·-;--- ---
Oceane Etape 2-3
Variante : un exemplaire du livre est disponible pour un ou deux é lèves. L'ense ig nant signa le aux
~------------------~------~------~-----------------------------------
enfants le changement de page et leur laisse un temps pour regard er le livre silencieusement. Ajustement d u langage d e 0 e .
-+ Le langage avec lequel l'e nseig na nt s'adresse à chaq ue enfant est
Phase 2 l'e nseig nant globalement ajusté : l'enseignant cherche à reformuler les énoncés de
œ
'
1 Les é lèves racontent l' histoire e n s'a ppuyant sur les images. L'e nse ig nant sollicite les e nfants pour 0 l'enfant en proposant toujo urs un peu plus q ue ce q ue l'enfant est déjà
. qu'ils s'exprime nt le plus clairement possible et il reformule ce qu'ils d isent ou tentent de dire.
0
capable de p rod uire. 0
1 Il interagit de fa çon à ce que les enfants puissent p roduire une narration, et non pas se ule ment --- -- - --1- - -- - ----------------- ---
e
t:
une description des images. Atteinte des o bjectifs 0 ! -+ L'enregistrement de la séance permet d'avoir un support de référence
O util d'évaluati_o_n----t-~ L'interact ion est enre gist-re-' e_ d_e_f-açon à pouvoir remplir précisément~ d 'évaluatio n de la t - - - -1-- - - ~ pour évaluer l'évolution des é lèves au cours d e l'année.
1 œ-+---oo -
lo
1
_ _ _ _ _ _ _ i séance (voir p. 15 1) et la fiche d'évaluation du langa ge de chaq ue é lè ve (voir p . 152). _____....;
i
Améliorations possibles -+ Au vu de ces o bservations, Hubert, Romane, julia et Océane resteront d ans le même groupe.
On trouvera ci-après une illu stration de cette procédure d'entraînemen t au langage en p etit groupe Pou r Oscar, le choix d u livre, qui a engendré t rop de difficultés de compréhension, s'est avéré
dans u ne classe de grande section d'école m aternelle. ina pproprié. Pour cet enfant, il sera donc nécessaire de sé lectionner d 'autres alb ums, plus adaptés
à son niveau de structuration du langage, c 'est-à -d ire ave c des textes comportant d avantage de
co nstructio ns simples et un nombre plus limité de constructions complexes.
98 . Chapitre III Entraîner les élèves à raconter avec des albums adaptés • 99
Évaluation du langage des élèves après adapté, l'enseignant peut procéder à l'évalua- EXEMPLE D' ÉVALUATION SUR L'ANNÉE SCOLAIRE DU LANGAGE D'UN ENFANT DE GRANDE SECTION
une séance d 'entraînement au langage tion des productions des élèves, soit ponctuel-
avec le support d' un album lement, soit plusieurs fois dans l'année scolaire. Prénom de l'élève: Hélène
Classe: Grande section
Cette évaluation repose sur les principes présen-
À l'issue d'une ou plusieurs séances d'entraî- tés précédemment, ce qui n'exclut pas d'autres
Période de l'année (date) Trimestre 1 j Trimestre 2 f Trimestre 3
1 7-11-2008 19-01 -2009 23-05-2009
--+-
nement au langage avec le support d'un album possibilités. Description de la séance individuelle i semi-collective individuelle
(individu~lle, semf-collective, collective) 1 _J
Livre support de l'échange T Le Ballon de Le Petit Bateau de Christophe joue
EXEMPLE D' ÉVALUATION PONCTUELLE DU LANGAGE D 'UN ENFANT DE GRANDE SECTION 1 jonathan (Lokra Petit Ours à Zorro (Lokra et
1 et L Lentin, (E. Bunting, L. Lentin, D. Lauer,
Prénom de l'élève: Paul
Classe: Grande section
r Période de l'an~ate)
! F. Luxereau,
Asforel, 2006).
N. Carpenter,
1
réédition Asforel,
, L'École des loisirs, 1 2009).
22 mai 2009.
2004).
Description de la séance: Interaction individuelle maître-élève (durée: 6 min 47). Oui +/- Non Oui +/- Non Oui +/- Non
individuelle Lecture du livre illustré par l'e n~e ignant, suivi du récit de l'élève s'appuyant sur les images. _ _
Prise de parole L'enfant parle aux autres (en
t Livre support d~ ~ng~ _Ch!_istoph!_joue à Zorro (laurence Lentin, Doris Lauer,_col ~~ction Grenadine, réédition Asforel, 20~ classe, aux adultes). +/- O ui Oui
Oui +/- Non
e - -
l
Prise de parole L'enfant parle aux a utres (en classe, aux adultes). Évaluation por L'enfant utilise la parole plutôt
x observation directe que les gestes pour s'exprim er,
-T- t
+/- +/- Oui
1 se faire comprendre, pour
Évaluation par e L'enfant utilise la parole plutôt que les gestes pour
l demander, etc.
observation directe 1
s'exprimer, se fa ire compre:dre: pour demander, etc. x Évaluation différée 0 1
L'enfant se fait comprendre. i
i
--~
1 d'après un +/- +/- Oui
Évaluation différée enregistrement
d'après un
enregistrement__ ; _
1 L'enfant se fait comprendre.
x 1
i
! Degré de structuration de
la langue
Le langage de l'enfant est
relativement structuré.
-
62 o/o ph.s 1•
28% ph.s.m .
1
1
79 o/o ph.s. 67 o/o ph.s.
~
_j_ -- - 8% ph.s.m. 9% ph.s.m.
Degré de structuration de Le langage de l'enfant est relativement structuré. 10 % ph.c. 13 % ph.c. 24% ph.c.
la langue x L'enfant fait des phrases
- Oui l
1 complètes. Oui
----- Oui essais de phrases
L'enfant fait d es phrases complètes. phrases simples
complexes
x Évaluation par 0 L'enfant arrive à expliquer ce qu'il
Évaluation par
observation directe
p L'enfant arrive à expliquer ce qu'il fait/a fait/fera.
x
observation directe
Évaluation différée
fait/a fait/fera_
t-
_ __i _
-
Évaluation différée-t
d'après un
L'enfant reconnaît certains livres.
' Évaluation différée
d'après un • 1 L'enfant reconnaît certains livres.
Oui Oui f Oui
x enregistrement
enregistrement
Remarques Dans la mesure où à la fin de la grande section o u du CP, les é lèves doivent maîtriser diverses
Remarques Dans cet e nregistrement, il y a 17 constructions simples (soit 44,74 %), 3 constructions simples Propositions pour les complexités syntaxiques, il est opportun de s'intéresser de plus près à la verbalisation de ces
Propositions pour les m ultiples (soit 7,89 %) et 18 phrases complexes (soit 47,37 %). prochaines séances form es, en s'appuyant sur le tableau q ui répertorie les constructions complexes (voir page
prochaines séances Exemples de constructions complexes: suivante).
- verbe suivi d'un verbe à l'infinitif: << il veut jouer»; Modalités de l'interaction et
Modalités de l'interaction et livre support de l'échange
-poursuivi d ' un verbe à l'infinitif et le temporel avant de: « Christophe va mettre sa cape pour
livre support de l'échange à proposer pour viser une
jouer avant de déjeuner »; « mange ton chocolat avant d'aller te laver»;
à proposer pour viser une amélioration
- discours indirect: << Christophe i(l) dit que i(l) saute sur le chameau »;
amélioration 1. ph.s. = phrases simples
- re latif: << tous les tartines que que sa maman a fa it »-
1 Pour la prochaine séance, envisager de travailler sur des textes avec du discours rapporté, qui ph.s.m. =phrases simples multiples
n'est pas encore bien maîtrisé par l'enfant: _ _ _ _ ___! ph.c. =phrases complexes
Chapitre III
-- -- --- -
EX EMPLE DE FICHE ANNUELLE D'ÉVALUATION DE LA PRODUCTION DE CONSTRUCTIONS COMPLEXES•
1
Période de l'année (date) 1 Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3
- -- -
i
17-1 1-2008
-· -- - - -
19-01-2009 r 23-05-2009
- -
l
A= construction acquise (production spontanée) A VA VA A 1 VA
VA = construction en voie d'acquisition (production en essai) '
'
-à + verbe à l'infinitif r ---
1 )
-cornme (étant donné que) ·- -· 1
!
--
- com paratif comme: << elle écrit comme elle parle »
-----
- gérondif: <<en m archant », << en disant», etc.
-
i 1
·-··
1
x
L1
,_
-« il faut que,
-- T
- interrogative indirecte: << je sais ce que>>
, « je vais voir
comment », << je ne sais pas si>>, etc.
- autres introducteurs temporels: dès que, après que, chaque fois
que, pendant que, avant que, etc. i
-pa~ ce que x •
l pour + verbe à l'infinitif
--- --
·- -
x
-
x
-
l-pourque+ verbe
--
-puis que
- quand/lorsque
'
..
1
- -------- j
- qua ntitative: « Pierre est plus g rand que Paul >> 1
x l
-ver be+ verbe à l'infinitif: << il faut partir », « tu dois dormir»,
etc. x
Remarques Hélène produit 7 constructions différentes, dont 6 sont
Propositions pour les prochaines séances maîtrisées. Il y a une évolution au cours de l'année mais il
Remarques sur l'évolution des productions langagières de J'enfant. faudrait continuer à interagir avec elle en proposant d'autres
Modalités de l'interaction et livre support de l'échange à proposer types de constructions complexes pour l'aider à diversifier
pour v!!!!.:...!!._ne amélioration. son langage.
1. la liste des constructions complexes est reprise à laurence l entin.
CONCLUSION
ans cet ouvrage, au travers d'une démar- Lire des livres aux élèves et les entraîner à
renouer avec une activité mentale et langagière. Il Si, dans cet ouvrage, nous avons centré l'entraî-
propose notamment la lecture par l'enseignant de nement au langage sur l'école maternelle, nous
textes fondamentaux (des mythes et des contes) voyons bien tous les avantages qu'il y aurait à
comme tremplin à la réactivation du processus le mener dans le cadre d'un cycle complet, en
de pensée. Par exemple, il considère que le texte particulier dans l'articulation du cycle 1 avec le
des Trois Petits Cochons retient l'attention des élè- cycle 2. Une gestion des emplois du temps et
ves parce qu'il parle de leurs angoisses de sépa- une organisation pratique allant dans ce sens
ration et de dévoration. À partir de la lecture de seraient bénéfiques à l'ensemble des élèves. On
ces textes, Serge Boimare propose de mener des pourrait alors réaliser un vrai travail d'équipe, en
débats permettant la confrontation des points décloisonnant les classes: si certains enfants de
de vue, en même temps que l'organisation et la moyenne section s'expriment de façon structu-
structuration de la pensée. rée, pourquoi ne pas leur permettre de rejoindre TÉMOIGNAGES ET PRATIQUES DE TERRAIN
De tels débats pourraient sans doute être éga- un groupe d'enfants de grande section du même
lement menés dès l'école maternelle. S'il pou- niveau, sur des activités spécifiques comme des
vait trouver certains récits adaptés au langage activités de narration individualisée? Si des élèves
des enfants de maternelle, l'enseignant pourrait de CP n 'ont pas encore une maîtrise suffisante
prendre appui sur le texte lu pour verbaliser des du langage avant l'apprentissage de la lecture
arguments, des justifications, des explications et et de l'écriture, pourquoi ne pas leur permet-
aider les enfants à en construire. Plusieurs expé- tre de continuer à s'entraîner à parler avec un
rimentations se développent actuellement et enseignant sensibilisé à cette problématique?
permettront certainement d'enrichir la réflexion Autant de pistes pédagogiques qu'il reste encore
sur l'apprendre à penser-parler. à explorer.
ENQUÊTE AUPRÈS DES ENSEIGNANTS
Dans quel but utilisez-vous des albums en temps, numération, lecture, etc.).
maternelle? • Comme support d 'apprentissage de la langue
• Langage, culture littéraire, pour faire aimer les li- écrite et du langage oral.
vres, apprentissage de la lecture. • Pour le plaisir des enfants, pour leur faire prendre
• Les albums me servent toujours à démarrer un pro- contact avec l'acte de lire, pour les habituer aux livres,
jet de classe. Ils constituent mon premier point d'ap- pour illustrer des thèmes d'étude.
pui pour décliner les compétences à travailler. j'utilise • Donner le goût de lire, éveil à la langue, beauté des
également les albums lors de l'histoire quotidienne, mots, structuration du lang age par imprégnation,
toujours en liaison avec le projet travaillé. )'enrich is rappel de récit (chronologie, étapes, personnages),
mon coin BCD de livres complémentaires et acces- compréhension . Support (inducteur) pour des acti-
sibles aux élèves à l'occasion de chaque projet (par vités transversales.
exemple, projet autour des insectes avec l'album La • Pour lancer un projet par exemple (en ce moment
Coccinelle qui ne voulait pas voler; on trouvera dans le jack et le haricot magique : travail autour de la ger-
coin BCD des documentaires, des livres ou des ima- mination, la pollinisation, l'environnement, le réel/
g iers sur les insectes). le rêve); illustrer les découvertes (Dix petites graines);
• Travail sur le langage, la chronologie, et la création alimenter l' imaginaire (contes); enrichir le vocabu-
d'histoires avec les élèves. laire (La Chenille qui fait des trous : lexique autour de
• Construction du langage. la chenille, la métamorphose, etc.) ; apporter de la
• Sensibilisation à l'écrit, au plaisir d'écouter des culture générale (La Dame et la licorne, s'inspirant de
histoires, de lire, enrichissement lexical. Travail sur la la célèbre tapisserie); sensibiliser à la socialisation .
.. chrono logie des actions. • Lecture plaisir, coup de cœur; lecture « utile >>en
• Côtoyer quotidiennement le monde de l'écrit et fonction d'un projet de classe; lecture en réseau sur
ses différentes fonctions. Se poser collectivement« au un thème particulier.
coin du feu». • Dans le but que les élèves se forgent une première
• Pour développer l'imaginaire, pour côtoyer un lan- cult ure littéra ire avant d'entrer à l'école élémen-
gage, un vocabulaire particulier ou un peu recherché. taire (étude de contes traditionnels); dans le but de
• De multiples buts peuvent me pousser à utiliser un travailler la compréhension au travers de la lecture
album : enrichir le vocabulaire sur un thème précis, (étude des personnages, des lieux, comparaison de
conna issance d'un conte traditionnel, travail sur la différentes versions ou différentes fins d'un même
chronologie, travail sur un objectif précis, travai l en conte par exemple); dans le but que les enfants enri-
art visuel, découverte d'un nouveau pays ou encore chissent leur vocabulaire.
découverte d'une autre façon de vivre (livres de l'as- • Pour un trava il plus approfondi de la lecture (cou-
sociation Terra lncognita par exemple). verture, histoire, etc.).
• Pour travailler les notions du programme (espace,
108 . Témoignages et pratiques de terrain Enquête auprès des enseignants • 109
Comment ch oisissez-vous les album s que vous Sur quels critères repose votre sélection ? • Tout dépend de l'objectif visé. Présence d'illustra- Les critères à prend re en compte restent-ils les
exploit ez en classe ? • Chronologie, graphisme, vocabulaire, messages tions, niveau de difficulté et longueur du texte. mêmes, selon vous, pour le cycle 2 ?
• Selon les thèmes du moment, les auteurs, le gra- véhiculés, personnages, prose utilisée, tout dépend • Histoire du livre, illustrations. • Oui.
phisme, les illustrations. de ce que je veux travailler. • Pas forcément. Pour le cycle 2, on peut privilégier
• En fonction de la période scolaire. je choisis un al- • Les albums doivent être adaptés au niveau de la Quelles d ifficultés avez-vous pu éprouver pour l'intérêt de l'histoire par rapport au vécu des élèves,
bum par période en fonction de ma progression et classe, de préférence ludiques et visuels afin de faciliter sélection ner un livre illustré ? ou privilégier les grands classiques pour enrichir leur
des objectifs fixés. l'accession des élèves aux d ifférents apprentissages. • Aucune. répertoire cu lturel, ou bien encore privilégier la qua-
• Coup de cœur ou thème que je souhaite travailler. • Niveau de langage et long ueur du récit adaptés à • Temps de recherche en BCD. Il faut que la BCD soit lité du texte.
• D'abord en fonction du thème abordé. l'âge des élèves (petite ou moyenne sect ion), qualité accessible et bien organisée. Temps de recherche • Oui, sans doute. Par contre, la longueur des récits
• Sympathie pour les personnages et leurs aventures. d es illustrations. dans une librairie. peut être p lus importante, certa ins mots de vocabu-
Difficultés évoquées en rapport avec l'âge des enfants. • Il faut que l'album (texte et images) soit adapté à • Aucune. laire pourront être travai llés en lecture.
• Mes critères sont nombreux : qualité de l'auteur, l'âge de l'enfant afin que chacun puisse m obiliser son • Comment sélectionner rapidement un album en • Oui.
de l'éditeur, thème en rapport avec le travail réalisé attention tout au long de l'histoire. ayant plusieurs objectifs (thème et lexique/objectifs • Oui.
en classe, niveau de langue, pouvoir d' information de • Les albums doivent s'inscrire dans la réalité de la vie syntaxiques)? • Globalement oui, mais la situation est différente
l'album, sa capacité à émouvoir. des enfants ou dans leur imaginaire. Simplicité des • Longueur des textes (trop ou pas assez). << Beauté >> dans la mesure où les enfants peuvent lire seuls et
• En fonction d'un thème, d'une saison, d'un projet histoires (enfants de 4 ans). des illustrations (images simples, compréhensibles exploiter les albums individuellement.
de travail, ou pour aborder un auteur particulier ou • je suis attentive au livre dans son ensemble (texte avec un beau graphisme). • Certains sont les mêmes en effet, mais au cycle 2
une forme de syntaxe précise. et images) afin que le groupe classe, entier ou réduit, • Livres superbes mais pas adaptés à la lecture collec- l'élève commence à savoir lire seul et il faut aussi tenir
• Ce sont des coups de cœur pour la plupart; ils peu- puisse accéder à l'histoire ou à l'information. tive, difficilement exploitables en classe. compte de ce critère.
vent aussi faire partie d'une programmation de cycle • je choisis un album en fonction du texte qui doit • Il faut b ien con naître les auteurs (certa ins ont • Non. Recherche de textes en relation avec des étu-
pour les contes trad it ionnels. être adapté à l'âge d es élèves, en fonction aussi des << leu r >> style). Parfois le langage n'est pas appro- des grammatica les. Moins de coups de cœur. Plus de
• En fonction de thèmes (fêtes, saisons, activités de illustrations qui suggèrent des idées et développent prié (trop compliqué ou p hrases trop chargées), réflexions liées aux matières scolaires proprement
classe comme le jardinage, le pain, etc.). souvent, chez les petits, le langage. les illustrations ne sont pas toujours attirantes ou le dites. En cycle 2, j'adapte ma sélection d'albums en
• Selon le thème du moment et la qualité des illustra- • Illustrations intéressantes pour des exploitations ar- graphisme ne plaît pas. Il faut avoir un grand choix fonction de l'objectif que je veux atteindre. En cy-
tions, qui doivent permettre aux enfants de faire des tistiques. Texte qui, à la première lecture, me permet d'albums dans l'école. cle 1, c'est l'objectif que j'adapte en fonction de l'al-
hypothèses sur le sens de l'histoire. tout de suite d'imaginer des utilisations possibles en • Aucune car le livre doit impérativement me plaire bum sur lequel j'ai flashé.
• En fonction de l'actualité (par exemple les saisons), classe. Images grand format. << Beau >> livre comme pour que j'aie envie de le partager avec les élèves. • Non.
du niveau des enfants, des images et du texte qui doi- bel objet. • Vocabulaire trop difficile, histoire trop longue. • Oui.
vent être adaptés aux enfants. • Textes courts, images parlantes et colorées. • Taille du livre à prendre en compte quand on veut • Oui.
• Choix personnel réalisé au gré de mes promena- • Rapport texte/illustration, en privilégiant la com- le présenter à un grand groupe. Texte permettant par • Oui, je pense. Même si progressivement, on peut
des en librairie, lecture de presse professionnelle, plémentarité plutôt que la redondance afin de don- la suite de travailler sur la langue écrite et les images se détacher des illustrations. Il m 'arrive d'ailleurs par-
nouveauté des éditeurs. Dans tous les cas, je fais une ner du sens au texte qui nous apporte d'autres info r- séquentielles. fois de lire des textes sans illustrations, même avec
lecture intégrale de l'album sur place pour vérifier si mations. • La BCD des écoles est plus ou moins bien fournie et des élèves de moyenne section.
.. le texte est adapté ou non (lexique, syntaxe) . • Les images, la longueur du texte, la façon dont il pas toujours bien rangée. • Il faut sans doute tenir compte du niveau de lecture
• Médiathèque mais surtout Internet (Materalbum et est écrit. • Trop d'informations nuisent à la compréhension : des élèves.
autres liens). • Trame narrative évidente, nombre de personnages, je ne dois pas me sentir << agressée ,, par l'illustration • Au cycle 2, certaines méthodes de lecture sont ba-
• Recherche sur Internet ou en librairie en fonction d'un vocabu laire pas forcément accessible à tous à la pre- au premier regard. Un graphisme trop<<flou >>, trop sées sur des albums attrayants. Mais il me semble que
projet; choix par rapport à l'auteur ou à l'illustrateur mière lecture mais toujours correct. Le personnage intuitif, n'est pas satisfaisant (trop dur pour ceux qui l'accent est mis davantage sur le déchiffrement.
que je connais ou que j'aime; coup de cœur pour une principal doit être facilement identifiable (toujours le ont vraiment besoin du soutien de l'illustration). • Illustrations moins importantes en cycle 2 car la lec-
histoire; échanges avec mes collègues ou des copines. même costume par exemple). Form at, illustrations, • Trouver les albums en prêt gratuit à la médiathèque ture est acquise. Cependant les illustrations peuvent
• Choix en liaison avec le projet d'école ou avec un thème (problème vécu en classe difficile à aborder, pour ne pas trop dépenser: le prix est donc à prendre être tout de même intéressantes si elles apportent des
projet défini (par exemple, étude des contes avec les saison, projet, etc.). en compte. informations supplémentaires par rapport au texte.
loups); choix des albums en liaison avec l'époque de • Qualité des illustrations, vocabulaire adapté, sensi- • Quelquefois les mots utilisés ou la syntaxe sont trop • Oui, les enfants ont encore besoin des images même
l'année (par exemple, étude à la rentrée d'un album bilité personnelle. compliqués, ou au contraire trop << gnangnan>>; illus- s'ils savent lire (un album est agréable visuellement, les
sur les règles de vie). • L'histoire doit être accessible à des élèves de mater- trations pas accessibles. images permettent une pause dans la lecture).
• Par abonnement à la revue La Classe maternelle qui nelle ; livres présentés lors de stages, de formations • Incohérence texte/images.
propose de la lecture d'après des albums. personnelles ou lors de mes recherches en librairie. • Les illustrations doivent être en rapport avec le texte.
110 • Témoignages et pratiques de terrain
l Avez-vous connaissance d' ou tils qui pourraient • Les Ora/bums, livres grand format. LAURENCE LENTIN RACONTE •••
vous aider d ans votre recherch e ? • Materalbum sur Internet et autres sites pour ensei-
• Site internet Materalbum. gnants.
• Non. • Non.
• Divers sites internet. • Non.
• Très peu. • Catalogue thématique publié par l'Éducation natio-
• Non. nale et fourni aux écoles il y a une dizaine d'années; pour
• Non, à part me promener et feuilleter des livres dans plus de facilité, il serait préférable qu'il soit en ligne, mais
une librairie. peut-être cela est-il déjà fait, je l'ignore.
• Non. • Pas vraiment.
• Le site Materalbum. Les différents sites des Inspections • Liste d'albums de littérature de jeunesse (program-
académiques sont parfois très intéressants à décortiquer, mes). Certains sites internet. LES O RIGINES DE LA CRÉATION DE LIVRES ILLUSTRÉS ADAPTÉS
les sites du Scérén ou du CRDP également. • Bibliothèques, médiathèques.
De la réflexion à la réalisation fallait donc créer des livres correspondant aux besoins
de l'interaction visée. Ce qui fut réalisé dès 1975 avec
La nécessité d'une interaction individualisée a suscité la collection Apprendre à parler en racontant: Pauline
des expérimentations de dialogues enfant-adulte et Victor, série de 12 livres de 8, 12 et 16 pages, présen-
avec différents supports. Il est vite apparu que la tant progressivement des constructions syntaxiques de
meilleure situation d'entraînement au langage était plus en plus complexes. Elle était accompagnée d'un
le trio enfant-livre-adu lte, qui a donc été privilégié, livret destiné à l'éducateur (lstra/ESF, série épuisée de-
sans nég liger toutes les occasions d'échanges dans la puis longtemps mais encore présente dans le matériel
vie courante, cela va sans dire. pédagogique de nombreux praticiens).
Une autre difficulté a alors surgi: pour la plupart, les Il s'agissait d'un important travail qui a nécessité deux
textes accompagnan t les illustrations des albums années entières. Il fallait en premier lieu trouver un ou
n'étaient que rarement conformes aux capacités des auteur(s) et un ou des illustrateur(s) qui accep-
langagières progressives des enfants, telles qu'elles tent les importantes contraintes qui étaient les nôtres.
avaient été observées. Il fallait donc tenter d'écrire Il faut rendre hommage aux personnes cou rageuses
des textes qui pourraient posséder les caractéristiques qui ont si amicalement participé à ce premier essai. Il
nécessaires à l'interaction langagière recherchée. Il fallut aussi dénicher un éditeur qui accepte de publier
semblait en outre indispensable q ue le texte puisse ces livres un peu particuliers.
être non pas racont é ou paraphrasé, mais lu intégra- Cette première expérience a g uidé par la suite la
lement par l'adulte, afin que l'enfant acquière l'ex- création d'autres collections - les Histoires à parler
périence de certaines variantes de la langue écrite et (ouvrages à nouveau disponibles dans une nouvelle
.. puisse les intégrer dans son propre fonctionnement édition) et Grenadine (partiellement rééditée)-, et la
syntaxique. réalisation d'une autre série de la collection Appren -
Au début, une solution un peu '' paresseuse >> a été dre à parler en racontant: La Cité des Bleuets (épuisée,
tentée: réécrire les textes d'albums existants. Il est en recherche d'un nouvel éditeur).
vite apparu que cette solut ion n'était pas la bonne:
modifier un texte, qui pouva it de ce fait être différent Les con t r aintes d u p rojet
selon que le lecteur choisissait le texte initial ou le
nouveau, présentait l' inconvénient majeur d'empê- Le texte
cher l'enfant d'acquérir l'intuition de la permanence Les recherches avaient fait apparaître à la fois ce qu'un
de l'écrit. Les enfants, on le sait, remarquent immé- enfant " bon parleur>> pouvait maîtriser du système
diatement si on change le moindre élément d'une syntaxique de la langue mais aussi ce qui n'apparaissait
l
histoire qu'ils connaissent. Les albums présentaient jamais dans ses productions, par exemple le relatif dont,
souvent une correspondance texte-image qui laissait que d'ailleurs on ne trouve pratiquement jamais dans
à désirer et entravait la compréhension de l'enfant. Il les productions des adultes au cours des dialogues, ou
112 . Témoignages et pratiques de terrain Laurence Lentin raconte... • 113
encore un verbe au plus-que-parfait, etc. Certains psychologues ont émis l'hypothèse que l'en- 1
L' histoire doit commencer sur la page de gauche avaient indiqué qu'elles avaient besoin d'histoires
Ci-dessous quelques exemples de constructions syn- fant qui- tardivement - ne s'autodésigne pas par le (nouvelle hérésie pour les techniciens !) afin d'habi- leur permettant de << parler» certaines situations
taxiques que l'enfant interprète presque toujours de << je » présente une difficulté du développement de tuer le futur lecteur à regarder de gauche à droite, anxiogènes pour de très petits enfants, encore in-
façon erronée: son ego. Nous avons mené une expérience auprès sens de la lecture en f rançais. Le texte doit figurer en capables de les expliquer eux-mêmes. Ainsi : une
• l'apposition. Exemple :<< fatiguée d e sa promenade, d'enfants p résentant ce «retard » en exerçant une entier sous chaque i mage correspondante, sans se éd ucatrice finit par comprendre que le désespoir
Mamie s'est endormie,,; interaction langagière ciblée. Des activités d'échan- poursuivre d'une page à l'autre, pour la même rai- d'un enfant de 2 ans a pour origine l'absence sou-
• l'incise. Exemple: << je n'ai rien mangé depuis ce ges à deux ont permis de proposer à ces enfants le son, ainsi que pour satisfaire l'exigence de correspon- daine de son meilleur petit ami, qui ne reviendra
matin, j'ai fa im, dit Toto en s'asseyant à sa place à fonctionnement je/tu: << je lance la balle, tu rattrapes dance texte-image. Chaque page présente ainsi un pas car il a été adopté. L'auteure transpose ce petit
table, je vais dévorer ! >>. Ou encore: <<il pleut, dit-elle, la balle, tu me relances la balle, je rattrape la balle», tout cohérent dont la lecture par l'éducateur permet à drame en écrivant Sylvie a du chagrin dans la collec-
je mets mes bottes>>; << je te montre l'image, tu me dis ce que tu vois sur l'enfant de s'approprier la suite logique de l'histoire. tion des Histoires à parler. La réticence, ou même
• la non-reprise du sujet. Exemple: <<Tata arrive, en- l'image ». Après une courte période d'entraînement, les On remarquera que, dans un grand nombre d'al- l'angoisse à l'heure du coucher devient Nounours a
lève son manteau et commence tout de suite à ra- enfants utilisaient canoniquement le<<je» et le << tu ». bums, le texte se trouve sur la page de gauche et sommeil, etc.
conter à Toto une belle h istoire''· Souvent, l'enfant l'illustration sur celle de droite (la <<belle page»).
comprend les deuxième et troisième verbes comme L' illustration D'autres éditeurs choisissent des présentations fan- Les personnages
des impératifs; Les livres pour enfants, même parmi les plus beaux taisistes du texte ici ou là, ce qui ne peut pas convenir Ce sont des humains, jamais des animaux anthropo-
• les indications temporelles telles que: << aujourd'hui», et les plus attrayants, contiennent souvent des illus- pour l'activité éducative ici envisagée. morphes, les animaux représentés sont de vrais ani-
<<ce matin »,<< maintenant». Si le texte est<<aujourd'hui trations qu i manq uent de concordance avec le texte. maux. À la demande quasi générale des éducateurs,
c'est mercredi, Toto ne va pas à l'école », ou << main- Le t ravail avec les enfants au cours de la recherche Les hist oires les personnages sont souvent autres que les parents.
tenant c'est la récréation, les enfants vont dans la a montré l'importance d' une stricte correspondance Pour la plupart, les histoires racontent des scènes de Ceci facilite l'identification aux nombreux enfants qui
cour», etc., l'enfant est souvent gêné car le récit qu'on entre le texte et l'image. De même que l'auteur des la vie quotidienne. Certaines répondent à des sug- ne vivent pas la situation familiale <<classique » avec
lui lit ne correspond pas au présent qu'il vit lui-même; textes doit se plier aux exigences de l'interaction re- gestions recueillies après enquêtes et rencontres avec papa et maman: foyer monoparental, famille <<re-
• les expressions dont le sens est indécodable et cherchée, l' illustrateur doit veiller à ce que les per- des professeurs d 'école maternelle, des éducatrices composée,, grands-parents, diverses collectivités .. .
déroutant pour les enfants sont à évit er. Exem ple: son nages évoq ués dans le texte figurent dans la de crèches, des personnels de halte-garderie ...
l'image montre une petite fi lle assise prenant son succession des images et présentent les mêmes ca- Des thèmes ont été choisis, qui ont été proposés La réalisation de ces séries de livres a été l'occasion
petit déjeuner; sur la table un bol et une tartine. Le ractéristiq ues: couleurs des vêtements, positions, aux auteures. Par exemple: des éducatrices de pou- d'innombrables séances de trava il, d'échanges, de
texte commente <<ce matin, Julie n'est pas dans son actions... Éviter aussi de faire f igurer des éléments ponn ière (st ructure accueillant des enfants orphe- mises au point, de retouches entre concepteur (la
assiette »! !! propres à égarer l'enfant par rapport au déroulement lins ou abandonnés, en attente d'adoption) nous chercheuse impitoyable), l'auteure et l'illustratrice.
• les récits à la p remière personne sont à éviter. Q ui de l'histoire. Un exemple: une histoire qui raconte le
est ce<<je»? Le lecteur, l'auteur du texte, l' enfant qui coucher de Toto, son sommeil, ses rêves. Sur l'image,
écoute la lecture? Et quand l'enfant est ensuite invité le lit de Toto est décoré d 'un magnifique éléphant.
à raconter l'h istoire à sa façon, il est gêné dans ses Beaucou p d'enfants se polarisent sur l'éléphant et
formulations. La prem ière personne convient au d is- non sur l' histoire d e Toto.
cours direct précédé obligatoirement de la désigna-
• t ion de celui qui parle. Le maniement des pronoms La maquette
personnels est l'une des d ifficultés rencontrées par La couverture d u livre doit, outre son t itre, présenter
nombre d'enfants au cours de l'apprent issage, ce qui les no ms de l'auteur et d e l'illustrateur et une image
s'explique en partie par le langage qui leur est géné- différente des illustrations de l'histoire, afin de ne pas
ralement adressé: on leur dit<< tu» et jamais<< vous». compromettre la compréhension de l'enfant par une
Chacun peut constater que l'acquisitio n du << vo us, anticipation prématurée.
singulier et pluriel est souvent très tardive. Et certains Les pages doivent être numérotées, l' histoire com-
enfants, pendant toute une période, se désignent mençant à la page 1. Ce détail est une hérésie pour
eux-mêmes par<< tu ». En ce qui concerne le pronom les éditeurs, l'usage étant de débuter le foliotage des
première personne d u singulier, nombre d'adultes livres par la page de garde, de continuer par la page-
n'emplo ient que rarement le <<je» pour s'autodésigner, titre, la dédicace éventuelle ou autres prémisses. La
le remp laçant par un syntagme nominal sujet d 'un numérotation s'est révélée importante, comme re-
verbe à la troisième personne: <<Maman va te donner père du déroulement de l'histoire pour les enfants qui
ton goûter », << Maîtresse va lire une histoire», etc. souvent dès 4-5 ans lisent déjà les chiffres.
SE FORMER À L'ENTRAÎNEMENT LANGAGIER DES ENFANTS
AVEC LE SUPPORT DE LIVRES ILLUSTRÉS
couleurs ou les formes, ou encore en s'attachant voit, ce qu'il vit, ce qu'il pense, sans chercher à
à faire des exercices d'identification des sons. Ce détecter ni à sanctionner ses « fautes >>.
qui est demandé aux facilitateurs est une atti- Sylvie, enseignante en classe de moyenne et
tude bienveillante, proche de celle de parents ou grande section et directrice d'école maternelle à
de grands-parents quand ils cherchent à parler Vandoeuvre (54), explique comment ces ateliers
avec un enfant pour l'amener à exprimer ce qu'il aident les élèves.
Des « facilitateurs de langage » dans une école charge par deux bénévoles pendant 20 minutes. [ . .. )
maternelle classée en ZEP Elle s'est un peu compliquée par la suite lorsque I'APE
(Aide personnalisée aux élèves) s'est mise en place: il
«Dans les écoles ZEP-REP de notre circonscription, les fallait faire fonctionner des dispositifs différents, dans
évaluations du langage réalisées de façon spécifique le même temps (le soir après l'école), dans des sal-
SÉLECTION D'ALBUMS DE LITTÉRATURE DE JEUNESSE
démontraient chaque année que les objectifs de maî- les différentes, et dissocier les types d'interventions
trise de la langue étaient loin d'être atteints. en fonction des difficultés des enfants. Les parents
Notre projet d'école était centré sur l'acquisition du ne comprenaient pas toujours la différence, mais ils
langage avec des supports divers, comme le jardinage, ont continué à soutenir l'action «Coup de pouce
les jeux de construction, l'utilisation de la BCD. Langage», la trouvant bénéfique pour leur enfant. Le
La première année de mon arrivée dans cette école, dispositif est donc resté pertinent et complément aire
une aide-éducatrice faisait fonctionner l'immense du reste des actions menées au sein de l'école.
BCD de cette école de 175 enfants. Mais, une fois Plusieurs enfants de ma classe, âgés de 4 ans, ont par-
seules dans nos classes de 25 élèves, comment faire ticipé à ce dispositif.
profiter les enfants de cette rencontre avec les livres? Bien sûr, je leur lisais des histoires, un coin livres était
Le réseau d'éducation prioritaire a eu à cœur de t rou- à disposition dans la classe et un prêt de livres fonc-
ver des solutions et des partenaires complémentaires tionnait chaque semaine avec des albums déjà lus en
de l'école. Lorsque le projet« Coup de pouce Lan- classe, afin d'inciter les élèves à emprunter celui qui
gage» a été proposé pour les enfants de moyenne leur avait plu, mais ...
et grande section, l'école s'est tout de suite portée Mais quelques enfants<<n'accrochaient pas», le livre
volontaire. n'était pas un objet connu, abordable, il leur fallait
Les parents des enfants concernés sont venus à la beaucoup de temps pour comprendre l'histoire lue
réunion de présentation du dispositif et ont accepté à plusieurs reprises, ils n'avaient pas l'espace qui leur
d'emblée ce projet, sentant que cela serait bénéfique permettait de raconter ...
pour leur enfant: «il adore les livres mais je n'ai pas Au fil des semaines, pas à pas, les trois enfants confiés
le temps, etc. ». aux facilitateurs ont commencé à prendre un livre par
• En tant que directrice, j'ai été associée au projet, ren- eux-mêmes, à dire des m ots-clés en pointant les ima-
contrant les bénévoles lors des réunions institutionnel- ges, à devenir attentifs à la lecture des albums.
les au cours desquelles ils partageaient leurs réflexions, Pour l'un d'entre eux en particulier, les progrès ont
leurs interrogations et parfois leurs inquiétudes.[ ... ] été manifestes.
L'année d'après, nous avons eu la chance de pou- La maman nous a fait confiance, trouvant qu'il était
voir participer à la formation proposée par l' Asforel, plus ouvert, et peu à peu, en classe, il s'est senti plus
avec les bénévoles. Cela a été enrichissant car nous sûr de lui, il a osé prendre la parole, le livre a pris sens l'
avons eu une meilleure connaissance des objectifs pour lui. Il a conti nué à progresser en langage mais 1:,
et du déroulement du dispositif, une base théorique aussi dans les autres domaines, car avec le langage
commune et des suggestions pour interagir effica- s'est instituée la confiance en ses propres capacités.
cement avec les enfants. Le terme de « facilitateur de langage» a pris lui aussi
Au départ, l'organisation était simple. Tout au long de tout son sens. >>
Parmi les albums de la littérature de jeunesse Nous proposons ci-après l'analyse détaillée de 10
destinés à des enfants de moins de 6 ans, nous albums (p.lZ0-139) et une simple classification
en avons sélectionné 70. Cette sélection, qui pour 60 autres (p.l40-143). Si les enseignants
s'est opérée dans les BCD d'écoles de deux villes peuvent s'appuyer sur cette liste pour choisir des
de Meurthe-et-Moselle, n 'a pas prétention à être albums en adéquation avec leurs objectifs, nous
exhaustive mais est en partie représentative des leur laissons le soin de l'enrichir au fil de leur
albums que l'on peut trouver dans les écoles. pratique à l'aide de la grille d'analyse (p.l44).
1 œ Album présentant plus ou moins les qualités requises pour un entraînement au langage ~
livres à utiliser pour d'autres objectifs
----- --------------------------~
i Dialogue 1 0
j 1 seulement
+1- 0
r--------
Mixte
fIdentification -~ 1 'Y CLASSIFICATION
Oui
• Le locuteur est toujours identifié avant ses paroles.
-
des locuteurs
Non
+/-
0
0
« Léo est très excité, il crie: -Allez, Allez! »
1 Utilisation
conseillée en
classe de:
Petite section
-
Moyenne section
•
0
ï
phrn•~ <~plo.~. ~
Types de phrases Phrases simples
65 % 11 phrases simples. Grande section 0
Phrases
rcomplexes
1--- -Î
1 35 % 6
Exemples de constru~tions complexes:~erbe +verbe à l'infinitif, gérondif. ~
Possibilité .
d'utilisation pour 0 •
Phrase la plus
_. complexe !_
2 IC
<< Léo crie: Plus vite ! plu-s vi-te_ !_e_n_f_a_is_a_n_t tourner son Popi. >> _
un entraînement
• au langage œ 0
1Lexique 1 Courant
"'"'""rn"'
; recherché
ï. - - --
t1 e
0
· << Les pompiers >>, << le vélo >>, << la promenade>>.
1
--1
~ Privilégier ce
1
1
support pour un
autre objectif
Faire rêver (travail sur l'imaginaire)
Non
• Pas de connecteurs logiques.
Connecteur temporel : soudain.
0
l'organisation
temporelle +/- 0
Explicitation Oui 0
des fieux
l Non 0
+/-
- •
Emploi des
1pronoms
' Noms référents
1facilement
~identifiables
• << Maman est tout essoufflée. Soudain, elle entend Léo crier. >>
; Noms référents 0
difficilement
identifiables
1
+/- 0
' Formulations Inversion du sujet et du Oui 0
littéraires verbe, incises
éloignées
d'un langage
accessible et
Non
+/-
•
---<
0
Formulations spécifiques Appositions
appropriable par 0
l'enfant Syntagmes 0
détachés
1. la date de parution indiquée ici c;;;:-respond à celle de l'album trouvé dans les écoles lors de la sélection. Il en est de même pour tous les albums 1
1 cités dans les pages qui suivent. Nous ~océdons également de la même façon pour l~on éventuelle de la collection. ____j
122 . Sélection d 'albums de littérature de jeunesse • 123
Grilles d'analyse
-
La Brouille
Rapport texte-
image
Mise en page Régulière
Aléatoire
•
0
L'illustration occupe la double page. Le texte y est inséré
dans la partie supérieure.
Présentation
générale
Auteur et illustrateur
Édition
Thème
Claude Boujan
L'École des loisirs, 1989.
La solid arité et les conflits entre espèces.
Lecture et
compréhension du texte
possibles sans le recours
Oui
Non
•
0
Dans l'ensemble, la partie narrative p eut être lue sans le
recours aux images.
+/-
Histoire
Nombre de pages
"'"' I•P'"' (Mo"'''"' ''~";, M~''"' Gciro") mot'''''"'· Uo jooc, ''"' bonoo
entente cesse. L'arrivée d 'un renard affamé permettra aux lap ins de se réconcilier.
36 pages non numérotées.
- -
j f
aux images
--
Complémentarité des
illustrations par rapport
Oui
: Non
0
•
0
Les personnages cités sont représentés, les personnages
et les lieux sont reconnaissab les.
J
; Type de - - - 3• person ne - T 0 i Narration à la tro isième pe~onn-;-dans laq uelle s'insèrent des dialogue~ ·
au texte
l +/- 0
narration
1re personne 0
; Dialogue
seulement
j
--r-
0
'
l T CLASSIFI CA TlON
j M ixte
- - -- -
- e j Utilisation
conseillée en
Petite section 0
Identification Oui 0 Moyenne section 0
Le recours à des incises postposées rend difficile l'identification des locuteurs: « Une classe de:
des locuteurs
Non 0 bataille éclata. Prends ça dans l'œil disait l' un. Attrape celui-là disait l'autre. » Grande section
•
rTypes de phrases
+/-
Phrases simples
•
78 % 45 phrases simples. J
Possibilité
d'utilisation pour 0 0
Phrases
complexes
22%
13 phrases complexes. 1
un entraînement
au langage
--==-- -
œ •
Exemples de constructions complexes: qui relatif, que relatif, de+ verbe à l'infinitif, , Privilégier ce
pour + verbe à l'infinitif, gérondif. i support pour un
Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
1Introducteurs temporels: tandis que, au moment où, quand. ,___
~ 1 autre object if
Phrase la p lus 5 IC ' « C'est au moment oi; le renard s'i-n quiétait de ne rien trouver, q ue les lapins 1 Découvrir le monde et les humains 0
J complexe ~ .!. bondirent hors du terri=~ qu'ils avaient attei nt en p_:inant durement. »
~
___
f
Lexique
Courant _ . .• : « Lapins », << colère >>, << d ispute >>.
1
Percevoir, sentir, imaginer, créer 0
Peu courant,
recherché
1 << Carnivore >>, << galerie >>, << terrier >>, << jubiler », << à l'aveuglette », << exploration >>,
<< voisinage >>.
- --- -
Devenir citoyen 0 )
1 Termes familiers:<< se chamailler>>,<< un casse-croûte »,« un mauvais coucheur >>,
<< quel cochon >>.
Temps pri~ ~
1
0 Les temps principalement utilisés sont le passé simple et l'imparfait. Les d ialogues
du récit comportent du présent et du futur proche.
Passé composé 0 j
Passé simple
Déroulement
logique.
Explicitation de
Mixte
Oui
Non
1-• 0
Connecteurs logiques: mais, et.
Connecteurs temporels: au début, le matin, un beau jour, puis, chaque jour, tandis
que, au moment où, quand, depuis ce jour.
l'organisation
1temporelle +/- 0
f
~
Explicitation
des lieux
~;~~==ij~ JI Dans et à l'extérieur du terrier.
/- 0
---- --- 1
1
Emploi des Noms référents 0 1
! pronoms facilement
identif iables
Noms référents
- 0
difficilement
identifiables
----
+/-
•
Formulations
littéraires
éloignées
Inversion du sujet et du
verbe, incises
Oui
Non
•
0
Exemple: <<[ ...] jubilait-il ».
.. - - - - l
d 'un langage +/- 0
accessible et 1
Formulations spécifiques Appositions 0
1 appropriable par
L
l'enfant :1 Syntagmes
[ détachés •
124 . Sélection d'albums de littérature de jeunesse Grilles d'analyse • 125
1 Nombre de pages
permet de prendre de l'assura_nce.
1 26 pages non numérote ~
' e:.:s~
. _ _ __
' Complémentarité des
1
illustrations par rapport
Oui
Non
•
0
1Les personnages- évoqués sont représentés mais les lieux ne
sont pas toujours reconnaissables (fond uni).
Type de
narration
i3' personN e . e Il éta it une fois ... 1au texte
1 +1- t0
~ 1 re personne . 0 .1 -------~--~-~-~-----.J
iDialogue 0
T C LASSIFICA TION
1 seulement
1 Mixte J 0 Utilisation Petite section 0
Identification Oui 0 Lorsque la souris intervient pour la première fo is, elle n'est pas identifiée avant ses conseillée en Moyenne section
des locuteurs classe de: 0
paroles.
Non
+/-
0
• Possibilité
Grande section
•
Types de phrases Phrases simples 77 % 37 p hrases simples. d'utilisation pour 0 0
------------------
Phrases
complexes
23% 11 phrases complexes.
Exemples de constructions complexes : qui relat if, parce que, pour/de+ verbe à
un entraînement
au langage œ •
l'infinitif, verbe + verbe à l'infinitif, comme.
Phrase la plus l 2 1C « Roméo était impatient de retrouver les siens pour raconter son nouveau
!complexe _ bonheur. »
Lexique , Courant e ,« Les nuages >>, « les poissons ».
t -
1 !
Peu courant,
recherché ie ' « S'empourprer », «se désaltérer», « la pénombre».
' Métaphores littéra ires: « Il avait pris l'habitude de sortir quand la pénombre peint
en noir toutes les coule urs et habille les formes de mystère. ,
1T•m~'. prindp.;ï- fPriO;;;;- . 0 T Le récit est majoritairement au passé simple~t à l'imparfait. Le présent est utiiisé
du recit Passé co._m_p_o_s_é_ ] dans les d ialogues.
0
1Passé simple
•
Mixte
•
Déroulement
logique.
Oui
Non
• Connecteurs logiques: mais, pourtant.
Con necteurs temporels: au cours d'une promenade... puis, finalement, désormais.
Explicitation de 0 Introducteurs d e complexité: tandis que, parce que, lorsque ... quand.
l'organisation
temporelle +/- 0
- - -- - - -,
!
t
~;___r -~
, Explicitation On ne peut qu'imaginer u n espace: « u ne plaine » où coule << un grand fleuve »;
des lieux. << l'océan » est proche.
t•
'
~ -
1Emploi des
; pronoms
+/-
Noms référents
facilement
identifiables
1
1
0
jLe personnage principal est nommé à la première page: << un grand éléphant [...)
il répondait au doux nom de Roméo»; dans les 9 pages suivantes, seul le pronom
<< il » est utilisé.
j
Phrases 1 0%
Exemple: « Dans cette armoire, il y avait un coin sombre, très sombre. »
! un entraînement
au langage œ •
f Privilégier ce
1complexe~ 1
,___Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
Phrase la plus 1 0 IC
, support pour un
1
autre objectif
0
l
l complexe Découvrir le monde et les humains
Lexique 1Courant e <<Pays,,,« bois»,« château-,,<< porte», :, escalier»,<< couloir : ,« rideau»,~ Percevoir, sentir, imaginer, créer
l
<<chambre ,,, « armoire », « coin », << boîte», «souris ». 0 1
-
Beaucoup de beaux bébés
Titre original: Big Book of beautiful Babies
Rapport texte-
image
Mise en page Régulière
Aléatoire
•
0
Une photo sur chaque page.
Légendes sous les photos.
Présentation Auteur et illustrateur David Ellwand Lecture et Oui 0
générale Édition L'École des loisirs, coll~c:!i-;r:_P~stel, -2Q_! <2:_
1
1
Thème Les bébés (parties du corps, expression des émotions).
compré hension du texte
possibles sans le recours
aux images
Non
+/-
•
0
Histoire Ce n'est pas une histoire. Catalogu;-d~ photographies accompagnées de légendes. 1
1
Nombre de pages 29pagesnonn umérore_e_s_. _____________________________
1Complémentarité des
1illustrations par rapport
Oui
Non
•
0
Type de 3·p~ 1 0 TSa ns objet. au texte
narration
1re personne t 0
~ Pas de narration.
' +/- 0
j
7% 2 syntagmes nominaux comportent u ne relative: << Bébé qui rit », « Bébé qui - Privilégier ce
complexes
10~<
pleure >>. 1 • Faire rêver (travail su r l'imaginaire)
1support pour un
l Phrase la plus
complexe
autre objectif
Découvrir le monde et les humains
° .J. Objectif des nommer les principales parties du
..._ - - - -- 1 corps humain et leur fonction >>.
•
•
Lexique : Courant ' << Les mains», << les pieds », << sage ». ----r-
- : Onomatopées:<< Béb~ chuuu~! <<Bébé boum boum"· Percevoir, sentir, imaginer, créer 0 1
lTemps p rincipal
Peu courant,
recherché
Présent
0 1 « Hardi », « timide », << chauve>>, << chevelu >>, << barbouillé ».
[ Sans objet.
Devenir citoyen 1
_ _ _ _ l.
10
1 du récit
Passé composé
Passé simple
Mixte
Déroulement Oui Sans objet.
logique.
Explicitation de Non 0
l'organisation
temporelle +/- 0
Explicitation
---
~~~
1
0 Sans objet.
des lieux
- 0
~
__j ~~-- 0
Emploi des ' Noms référents 0 Sans objet.
pronoms lfacilement Pas de pronoms.
identifiables
J
1
Noms référ~n~ 0
d ifficilement
identifiables
+/- 0
Formulations Inversion du sujet et du Oui 0
littéraires verbe, incises
éloignées
d'un langage
1
Non
+/-
•
0
-
: :~~~~~~::~: par Formulations spécifiques Appositions
Syntagmes
0
l'enfant 0
détachés
130 • Sélection d'albums de littérature de jeunesse Grilles d'analyse • 131
Les Aventures d'une petite bulle rouge Rapport texte- Mise en page Régulière e L'illustration occupe la double page.
image
Aléatoire 0
Présentation Auteur et illustrateur lela Mari
générale Lecture et Oui 0 Sans objet.
Édition L'École des loisirs, 1984. compréhension du texte
Thème Non 0
jeux de transformations visuelles à p_artir d'un rond rouge. possibles sans le recours
1 Histoire Une bulle rouge sort de la bouche d 'un enfant puis se transforme de page aux ima.::g:.._es_ __ +/- 0
en page. Complémentarité des Oui 0 Sans objet.
! 31 pages non numérot~es. ---------~~-----------'-1
Nombre de pages illustrations par rapport
. Non 0
Type de 3' personne 1 0 JSans objet. i au texte f
narration j +/-
'" ''"0""'
Dialogue
j 0 Album sans texte.
T
0
:i
C LASSIFI CA TJON
seulement
j Mi~te --, Utilisation Petite section
-
0
, Identification
1des locuteurs
Oui 0 Sans objet. conseillée en
classe de:
Moyenne section
•
Non
+/- 0
0
Possibilité
Grande section
•
Types de phrases j Phrases simples 0% Sans objet. d'utilisation pour 0 0
Phrases
complexes
0%
un entraînement
au langage œ 0
Privilégier ce
Phrase la plus OIC 1 support pour un
Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
1complexe
Lexique Courant 0 i Sans objet.
autre objectif
Découvrir le monde et les humains 0
' Peu courant, -----·4'---------------
• ' Mise en place d'activités faisant appel à l'imagination,
Temps principal
du récit
i recherché
!
Percevoir, sentir, imaginer, créer
~ en lien avec les arts plastiques.
J Objectif des 10: << utiliser le dessin comme moyen
!d'expression et de représentation ».
Passé simple 1 0
1
1
Devenir citoyen 0
Eii~--L o
Déroulement Oui 0 Le lien logique est la couleur rouge q ui prend des formes diverses.
logique.
Explicitation de Non 0
l'organisation
temporelle +/- 0
------~
identifiables
f-
' +/- 0
1 Formulations
----
Inversion du sujet et du Oui 0 Sans objet.
littéraires verbe, incises
1
r Non 0
éloignées
d'un langage +/- 0
1
accessible et
appropriable par
l'enfant
Formulations spécifiques Appositions
Syntagmes
d étachés
~
0
j Sans objet.
j
Sélection d 'albums de littérature de jeunesse Grilles d'analyse • 133
f Type de 3• personne 0 Il n'y a pas de narration proprement dite. Il s'agit d'un catalogue d 'activités Complémentarité des 0 Les personnages cités sont représentés.
1 f Oui
1 narration possibles.
1re personne
Dialogue
0
e
Le texte est très court et entièrement au style direct, avec utilisation de bulles pour
chaque personnage.
i illustrations par rapport
1 au texte
~ Non
1 +/-
•
0
seulement
Mixte 0 T CLASSIFTCATJON
+--
Identification des Oui 0
locuteurs Utilisation ~ection e
non
+/-
•
0
conseillée en
classe de:
--------------~--~
LMoyenne se_c_t_io_n_____ e
- Grande section 0
Types de p hrases Phrases simples 93% 26 phrases simples (dont 10 phrases interrogatives).
tPossibilité -
Phrases
. complexes
7% 2 phrases complexes.
d'utilisation pour 0 0
Ex~mples de construction~om plexes: pour "t_verbe infinitif, avant que. ----------1
un entraînement
œ
f
Phrase la plus 1 IC « Une petite histoire avant que tu partes, Spot?».
au lang!ge
0
complexe Cette phrase complexe est incomplète.
1Lexique e Privilégier ce
10
-- -
Courant << Des œufs » 1 << un ballon », << une histoire ». Faire rêver (travail sur l'imaginaire)
support pour un
: Peu courant,
1 recherché
0 ·
,
l
1
autre objectif
Découvrir le monde et les humains
Il
Temps principal Présent e Le prése~t .est utilisé dans les dialogues. Le présent et le passé composé sont utilisés
l
du récit Passé composé • dans le recit. Percevoir, sentir, imaginer, créer
Passé simple 0
0
"----
Mixte e j Devenir citoyen
1 ------ _ _j
Déroulement Oui 0 Il y a globalement un déroulement logique: Spot arrive chez ses grands-parents. Il y
logique. passe la journée et sa mère vient le rechercher le soir.
Explicitation de Non 0 Par contre, il n'y a pas d e logique dans l'organisation des activités présentées au
l'organisation cours de la journée.
temporelle
f Explicitation des
+/-
Oui
•
0
Connecteur temporel: avant que.
Les seules informations relatives au lieu sont celles données par les images.
lieux
·-------
Non
. +/-
•
0
Emploi des
pronoms
. Noms référents
facilement
! identifiables
•
Noms référents 0
1
diffici lement
1 identifiables
, +1- 0
Formulations ! Inversion d u suJet et du 1 Oui 0
littéraires verbe, incises -j
t Non
éloignées
d'un langage +/-
- •
0
accessible et Formulations spécifiques Appositions 0
appropriable par
l'enfant Syntagmes 0
détachés
134 . Sélection d'albums de littérature de jeunesse • 135
Grilles d'analyse
Le toucher
Titre original: El tacto
Rapport texte-
image
Mise en page - Régulière
Aléatoire
•
0
Présentation
générale
Auteur et
illustrateur
Édition
)osé Maria Pa rra mon, )aime )osé Puig
Maria Rius
Bordas, 1984.
Lecture et
compréhension d u texte
Oui
Non
•
0
- possibles sans le recours
Thèm e Un livre sur l'un des cinq sens~oucher. aux i ~a~:_s _ _ +/- 0
Histoire Répertoire de situations dans lesquelles le toucher transmet des informations 1 Complémentarité d es ' Oui
0 L'illustratio~ présente une situation et le texte fai t
différentes. illustrat ions par rapport référence à l'une des caractéristiques de l'élément
f No mbre d~ p~ges j 31 pages non numérotées. au texte Non 0 p résenté. Ainsi, la phrase <<Le sable est fin. >>
--4
t accom pagne l' imag e qui présente des enfants réa lisant
t e0 _j •
Type de i 3• personne J Il ne s'agit pas réellement d'un récit ~ais d'une juxtaposition de scénettes .- ' +/- : un château d e sable.
narration ~~'" personne - 1 ------
Dialogue 0 T CLASSIFICATION
. seulement
,.._ - -- ..____
Mixte 0 Utilisation 1Petite section
•
Identification Oui 0 Phrases à la première personne.
lconseillée en
classe de:
Moyenne section
- •
des locuteurs
Non 0 Exemples: « Nous avons un sens [...] », incluant narrateur et lecteur; « L'eau me Grande section
---- •
Types de phrases
+/-
Ph rases simples
___, • ;;,;~;·:,;;::·::.'?=""" qoi mo_"~ o~ ~til<
73 %
fill< d•"' '"" :•io
Possibilité
. d'utilisation pour 0 ...
0
l œ- - -
1 un entraînement
. au langage 0
Phrases 27% 3 phrases complexes. -
Privilégier ce
complexes Exemples de constructions complexes: comme, que conjonction, pour + verbe à Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
1 support pour u n
f
1 Phrase la plus
-4
1
l'infinitif, interrogative indirect e.
3 1C j <<Nous avons un sens pour tâter les ch;ses et savoir comment elles sont: le
autre objectif
Découvrir le monde et les h um ains
•t L;-sens d u toucher, point d~ départ pour évoquer les
•
l
-l « Velouté>>, << piquant», « rug ueux >>, << fin >>, « lisse>>, « mou », " moelleux ,,
recherché Percevoir, sentir, imaginer, créer 0
•
l
fTemps principal Présent ~ 1-
-- - - - _..,._-
du récit
Passé composé 1 0 ~~ Devenir citoyen 0
, Passé simple 0
Mixte 0
Déroulement Oui 0
logique.
Explicitation de
l'organisation
Non
+/-
•
0
temporelle
Explicitation Oui 0 1 Le texte ne comporte pas de mention de lieux.
des lieux
' Non 1 e
j~l-: ~ ~---
1
1
, Emploi des
---
1 Noms référents
î-
, 0
_]
1
j pronoms ' facilement j
identifiab les
Noms référents 0
difficilement
identifiables
+/- •
Formulation s Inversion du sujet et du Oui 0
littéraires verbe, incises
éloignées
d'un langage +/-
Non
•
0
accessible et Formulat ions spécifiques Appositions 0
appropriable par
' l'enfant ' Syntagmes 0
détachés
136 . Sélection d'albums de littérature de jeunesse Grilles d'analyse • 137
l
l' ,
paille. Alors qu'elie l'écrase, la vache bouscule la ferm ière qui se met à g ronder ~
l'a nimal. Pour se disculper, la vache affirme que ce n'est pas sa faute et accuse l'âne
Rapport texte-
image 1
Mise en page Régulière
1 Aléatoire
•
0
Les illustrations occupent la double page et les paroles
des personnages sont placées de manière aléatoire sur la
! page. C'est la police des caractères qui permet au lecteur
stupide. Et ainsi de suite, tous les animaux s'accusent mutuellement.
JN~bre de pages- - l 32 pages non numérotées-. - - -
1 d'attribuer chaque verbalisation à son auteur. _ j
Type de T3•personne I 0
- - - - - -- --- - --- : Lecture et Tou i 0 TLes locuteurs ne sont pas annoncés et le contexte n'est l
Ce n'est pas une histoire mais une parodie de la comptine The House that jack Built
1
narration
l 1re personne 1
0 ' sur le mode de la ritournelle.
Recours au discours direct.
,
compréhension du texte
possibles sans le recours
1 Non
• pas précisé.
_j
1 1 +/- 0
1 Dialogue
seulement
-'-
1• aux images
Complémentarité des
illustrations par rapport
Oui 0
Mixte 0 Non 0
au texte
Identification Oui 0 +/-
·~----------------~--------~
Les paroles de la fermière sont en rouge et de grande taille, celles des autres
des locuteurs
+/-
Non
•
0
animaux sont en noir et de petite taille, mais les locuteurs ne sont pas mentionnés
explicitement. 'Y CLASSIFICATION
' Types de phrases Phrases simples 76,5 % Le texte contient de nombreuses apostrophes. 1 Utilisation Petite section 0
1, Exemple:<< Allez, allez, ma grosse! C'est l'heure. » conseillée en - - --
1 Moyenne section 0
' ' 7 phrases nominales. classe de:
~ 1 t Exemple: « Espèce de ~audit cabot!_>~ __ _ 1 Grande section
•
Phrases - - "Ï23,5% Les phrases sont de plus en plus longues et complexes : ajout d 'une action à chaque Possibilité O
c~-'-'le::..x:.::e-=---
s -1 page avec l'emploi du relatif. _ d'utilisation pour r ·- ______ _ _ l 0
Phrase la plus
r
complexe
4 IC f l a phrase la plus complexe comporte quatre pronoms relatifs emboîtés:« Alors moi
j'ai sursauté et j'ai picoré la queue d u chat qui a griffé le dos du chien qui a mordu
un entraînement 1
au langage
œ ' 0
la patte du cochon qui a foncé dans la tête de l'âne qui a rué dans les fesses de la
vache ! >> 1
Privilégier ce ••• Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
support pour un
Lexique Courant «Araignée ,,, « âne,,, « coch~n ,,, «vache», « chien », « poussin >>, « moustiq-ue~ autre objectif
Peu courant, Expressions fam ilières:« ma grosse »,« beurk »,« le croupion "• «maudit cabot>>, 1 1
Découvrir le monde et les humains 0 l______
Temps principal
du récit
recherché
Présent 0
« matou d'malheur ».
------ Î} Percevoir, sentir, imaginer, créer • À partir de l'observation des personnages, possibilité
de créer de nouveaux personnages en utilisant d es
Passé composé
Passé simple
•
0
1
matériaux recyclés.
Objectif des 10: « réaliser une composition en plan ou
en volume ,, et « adapter son geste aux contraintes
Mixte 0 m"'"'"" Oo<tmm.o": '"pporu, m"éri•l>) ~ 1
Déroulement Oui 0 L'élément - le moustique - qui provoque la chaîne de catastrophes est connu à la
logique. Devenir citoyen 0
Explicitation de , Non fin. 1
0 ~ Connecteur logique: alors.
l'organisation
temporelle
Explicitation
des lieux
Emplo i des
Non
+/-
-----
Noms référents
•
J-o
0 «Espèce de sale cochon! C'est pas ma faute ! C'est ce chien-là qui m'a mordu la
-lÎ
pronoms facilement patte. Alors moi, j'ai sursauté[ ... ]».
identifiables
- - --
Noms référents
•
J
difficilement
identifiables
+/- 0
138 . Sélection d'albums de littérature de jeunesse Grilles d'analyse • 139
Homme de couleur
Rapport texte-
Image
Mise en page Régulière
Aléatoire
•
0
Lorsque le texte est sur la page de gauche, l'illustration
est sur celle de d roit e, et inversement.
Présentation
générale
Auteur et illustrateur
Édition
jérôme Ruillier
Bilboquet, 2007.
-
Lecture et
compréhension du texte
Oui
Non
•
0
Thème Sensibilisation au respect des différ:_ences. possibles sans le recours
1Histoir; - - aux images +/- 0
Il s'agit d'une fable avec une morale intemporelle. Comparaison des expressions de
1
[ Nombrede p~ges 1
couleurs utilisées pour d~crire les hommes.
26 pages non numérotées.
Complémentarité des
illustrations par rapport
Oui
Non
•
0
, au texte
tTypo do ~ersonne ~ ~ Le narrateur s'adresse àÏ'homme blanc. ' +/-
1
0
narration
personne 1
~ Dialogue
-+·
0 1 T CLASSIFICA TION
' seulement
Utillsatlon Petite section T o -------
Mixte 0 conseillée en
Moyenne section 0
Identification Oui 0 r
classe de:
des locuteurs
Non
• Possibilité
Grande section
•
+/- 0 d'utilisation pour 0 0
- ---
Types de phrases Ph rases simples
Phrases
8%
92%
1 phrase simple: << Et tu m'appelles homme de couleur!,
12 phrases complexes.
un entraînement
au langage œ 0
Privilégier ce
complexes Récurrence de l'utilisation du temporel quand:« Moi, quand ... ,,« Toi, q_uan~ Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
support pour un
Phrase la plus << Quand j'ai froid, je suis noir. Toi, quand tu as froid, tu es bleu. ,
autre objectif
com_e_le~~ .j. Découvrir le monde et les humains 0
1Lexique · Courant
Peu courant,
•
0
Couleurs: << noir», << rose ,, << blanc », << rouge ,,, << bleu >>, << vert>>, << gris >> .
1 Recours à des métaphores. Percevoir, sentir, imaginer, créer
Temps principal
du récit
! reche~~
Présent
Passé composé
•
0
J
Exemple:<< bleu de froid».
Le texte comporte un présent intemporel. Devenir citoyen :t 1 Appcoodco à '"'"'" '" '""" ot à ""P'-' '"
différences .
• Objectif des 10: << respecter les autres et respecter les
----- règ les de la vie commune ».
1 Passé sim p~ 0
Mixte 0
Déroulement Oui
----
0 Tout le texte repose sur l'alternance des deux formes:<< Moi, homme noir, quand
logique. je/ j' ... j'étais/je suis/ serai ... >>,<< Toi homme blanc, quand tu . .. tu étais/es/seras ... >>.
Explicitation de Non 0
l'organisation
temporelle
Explicitation
+/-
Oui
•
0
des lieux
t•
, Non
' +/- 0
1-
Emploi des 1 Noms référents ' 0 , Le narrateur ( << moi, je >> qui désigne << l'homme noir , ) et le destinataire ( << toi, tu >>
pronoms 1facilement , qui désigne« l'homme blanc») ne sont pas clairement identifiés.
1
identifiables
i
1 Noms référents
difficilement
identifiables
!
•
+/-
,____ 0
Formulations Inversion du sujet et du Oui 0
littéraires verbe, incises
éloignées
d'un langage
Non
+/-
•
0
__,
~
grosse bêtise Bayard jeunesse (Popi-Pomme d'api), 2005. 0 21 La Couverture de Géraldine Keller H.
Messidor-La Farandole, 1987. 0
Les Trois Ours Barton B. 22 5amsam: Le Crocauchemar Bloch S.
L'École des loisirs (Lut in poche), 2001 . 0 Bayard jeunesse, 2001. 0
1
·-
Coline et Colas: Mamie Claude-Lafontaine P. 23 Le Petit Bateau de Petit Bunting ~-, (arpenter N.
raconte/Les Petits Pois Milan, 1987. 0 Ours Pastel/L'Ecole des loisirs, 2004. 0
--t---- - ----
5 Petit Ours Brun et le bébé Aubinais M., Sour D. 24 Petite taupe, ouvre-moi ta Lallemand 0., Frossard C.
Bayard jeunesse (Pop i-Pomme d 'api), 2005. 0 1 porte! Éditions Auzou (Mes p'tits albums), 2009. 0
Petibou: je suis un grand lÇ>'
--
6 25 1 Docteur Loup Lecaye O.
lchef Allancé M. 1
0
L2· l
__ __; Editions Lito, 2000. 0 1 +-----
L'École des loisirs (Lutin poche), 1996.
- --·-
N;m va c:z ~ colffeu' Landstrom O., Landstrom L.
7 1 La Petite Poule rousse Barton B. L'École des loisirs, 1992. 0
: L'École des loisirs (Lutin poche), 1993. 0 --
8 fjuste u-;;petit bo~-!- -
1 -, - -
]adoul E.
- --- ' 27 Qui veut un bisou? , Simard É., Godon 1.
Bayard jeunesse (Les Belles Histoires des tout-petits), 0
r
L'École des loisirs (Lutin poche), 2006. 0 2007.
1
·---- 1
- 28 Roule galette Caputo N., Belvès P.
9 Doudou est en colère Reberg É., Coffin j.
Bayard jeunesse (Les Belles Histoires des tout-petits),
Flammarion (Albums du Père Castor), 1996. 0
2009. 29 Petite Indienne Jdatte j.-P., Trublin M.
10 je sais faire ! Winter S.
Père Castor-Flammarion, 1993.
Moyenne section
1---l
o L_
30 Trois courageux petits
gorilles
Les 3 chardons, 1983.
Van Zeveren M.
Pastel/ L'École des loisirs, 2003.
1
0
0
Cajou: Bon anniversaire Lévy D., Deneux X.
1 maman i Nathan, 2004. 0
r Petit Ours Brun achète le l Au binais M., Bou;~-
, pain/Petit Ours Brun chez Bayard jeunesse (Popi-Pomme d'api), 2005/2006.
le docteur
0
Petit chat noir a peur du Rosell J.F., Giacobbe B. 1
soir Bayard jeunesse (Les Belles Histoires des tout-petits),
2011 .
14 Le Petit Chasseur de bruits Poillevé S., Battut É.
Bayard jeunesse (Les Belles Histoires des tout-petits),
2007.
15 Le Loup qui voulait Lallemand 0., Thuill ier É.
changer de couleur Éditions Auzou (Mes p'tits albums), 2009.
34
-
Va-t'en, grand monstre Emberley E.
ç t-
Le Petit Chaperon rouge Nathan (Contes en images), 1990.
vert! Ka léidoscope, 1996. 1
35 Si j'étais... un chat Loupy C., Loupy 1. - - 54 Ne bouge pas! Hatsue N., Sakaï K.
L'École des loisirs, 2006.
Milan (la Petite Boule blanche), 1997.
40 Comme un grand
---- Rica rd A. 59 Les Chaussures neuves Ponti C.
L'École des loisirs, 1999.
Éditions du Rouergue, 2000.
1
41 Le_P~tit Garçon de pain- - Éditions des Deux Coqs d'or (Praline) 1977.
d~~ 1
--r 1
~43
1 bouche . Didier Jeunesse, 2001.
.i
! Les Mots doux
-
t Norac C:t Dubois C. K. --
, Pastel/L'Ecole des loisirs, 1996.
1
1
t - ---- 1
44
I
Boucle d'Or et les Trois 1 Nathan (Contes en images):-;99a.-
Ours
..
au langage
Phrases % Privilégier ce
complexes
Phrase la plus nb
support pour un ,.
autre objectif Faire rêver (travail sur l'imaginaire) 0
complexe IC'
Lexique Courant 0
Peu courant, 0
recherché
Temps principal Présent 0 Découvrir le monde et les humains 0
du récit
Passé composé 0
Passé sim ple 0
Mixte 0
Déroulement
logique.
Explicitation de
Oui
Non
0
0
1! Percevoir, sentir, imaginer, créer 0
l'organisation +/- 0
temporelle
Explicitation Oui 0 0
des lieux ·~ Devenir citoyen
Non 0
+/- 0
Emploi des Noms référents Suggestions
0
pronoms facilement
identifiables
Noms référents 0
difficilement
identifiables
+/- 0
1. Nb IC Nombre d'introducteurs de complexité
ÜUTILS À L'USAGE DE L'ENSEIGNANT
fiCHES D'ÉVALUATION
Nous mettons à la disposition de l'enseignant ouvrage. Les fiches d'évaluation suivantes peuvent
les divers types d'outils rencontrés au cours de cet être complétées lors d'une utilisation en classe.
~ Outill Fiche d'évaluation d'une séance individuelle d'entraînement au langage Page 150
1
1
Fiched-évaluation du langage de l'élève Page 152
j__ _
l Fiche annuelle d'évaluation du langage de l'élève Page 153
1
_J-F-ic_h_e_d_'é_v-al~u-at-io_n_d_u-la-n_ga_g_e_d_'u_n-él-èv_e_d_e_st-i~né~e~à~l~'o-r_ga_n_is-at-io_n_d_e-gr_o_u_p-es_a_d_a_p-té-s. .L- ~
Fiches d'évaluation • 151
150 . Outils à l'usage de l'enseignant
FICHE D' ÉVALUATION D' UNE SÉANCE INDIVIDUELLE D' ENTRAÎNEMENT AU LANGAGE FICHE D' ÉVALUATION D' UNE SÉANCE COLLECTIVE D'ENTRAÎ NEMENT AU LANGAGE
0
0 0 0
Déroulement de la séance
_. Les objectifs langagiers sont 0 0 Déroulement de la séance
-. Les objectifs langagiers sont
0 0
0
0 0 0
Comportement général de l'élève
-. L'enfant est agité, calme, 0 0
Comportement général des élèves
-. Les enfants sont agités, calmes,
0 0
0
pas soin, etc. 0 0 n'en prennent pas soin, etc. 0
Langage de l'élève Prénom: Étape: langage des élèves Prénom : Étape:
(se reporter au tableau p. 43-44) (se reporter au tableau p. 43-44)
-. L'enfant parle spontanément, -. Les enfants parlent Prénom: Étape:
écoute l'adulte, intervient peu. spontanément, écoutent l'adulte,
Il verbalise des constructions interviennent peu. Ils verbalisent Prénom: Étape:
simples, complexes, etc. des constructions simples,
Repérage d'une évolution par complexes, etc. Étape:
Prénom :
rapport aux séances précédentes. Repérage d'une évolution par
L'enseignant peut s'appuyer sur rapport aux séances précédentes.
ces évaluations pour réviser sa L'enseignant peut s'appuyer sur Prénom : Étape:
constitution des groupes si besoin. ces évaluations pour réviser sa
Ajustement du langage de constitution des groupes si besoin. Prénom: Étape:
l'enseignant
0 0
0
0
Améliorations possibles
152 . Outils à l'usage de l'enseignant Fiches d'évaluation • 153
FICHE D'ÉVALUATI ON DU LANGAGE DE l'ÉLÈVE FICHE ANNUELLE D' ÉVALUATION DU LANGAGE DE l'ÉLÈVE
Prénom de l'élève : Prénom de l'élève:
Classe: Classe:
Période de l'année Période de l'année (date) Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3
(date)
Description de la
Description de la séance
séance (individuelle,
(individuelle, semi-collective, collective)
semi-collective,
collective) Livre(s) support de l'échange
Livre(s) support de
l'échange
Oui +/- Non Oui +/- Non Oui +/- Non Oui +/- Non
Prise de parole L'enfant parle aux autres (en classe, aux adultes).
Prise de parole L'enfant parle aux autres (en classe,
aux adultes).
Évaluation par 0 L'enfant utilise la parole plutôt que les gestes pour
observation directe s'exprimer, se faire comprendre, pour demander, etc. Évaluation par 0 L'enfant utilise la parole plutôt que
observation directe les gestes pour s'exprimer, se faire
Évaluation différée
comprendre, pour demander, etc.
0 L'enfant se fait comprendre.
d'après un
enregistrement
Évaluation différée 0 L'enfant se fait comprendre.
Degré de structuration Le langage de l'enfant est relativement structuré. d'après un
de la langue
enregistrement
L'enfant fait des phrases complètes. Degré de structuration Le langage de l'enfant est
dela langue relativement structuré.
Évaluation par 0 L'enfant arrive à expliquer ce qu'il fait/a fait/fera. L'enfant fa it des phrases complètes.
observation directe
Évaluation différée 0 L'enfant comprend ce qu'on lui dit/demande. Évaluation por L'enfant arrive à expliquer ce qu'il
0
d'après un observation directe fait/a fait/fera.
enregistrement
Rapport au livre L'enfant est attiré par les livres : il en prend spontanément, il Évaluation différée 0 L'enfant comprend ce qu'on lui dit/
demande qu'on lui raconte des histoires, etc.
d'après un demande.
enregistrement
Évaluation par 0 L'enfant est attentif à la lecture d'une histoire.
observation directe Rapport au livre L'enfant est attiré par les livres : il en
prend spontanément, il demande
qu'on lui raconte des histoires, etc.
Évaluation différée 0 L'enfant reconnaît certains livres.
d'après un
enregistrement
Évaluation par L'enfant est attentif à la lecture
Remarques d'une histoire.
observation directe 0
Propositions pour les
prochaines séances
Évaluation différée 0 L'enfant reconnaît certains livres.
Modalités de l'interaction
d'après un
et livre support de
enregistrement
l'échange à proposer pour
viser une amélioration Remarques
Propositions pour les
prochaines séances
Modalités de l'interaction
et livre support de
l'échange à proposer pour
viser une amélioration
154 . Outils à l'usage de l'enseignant Fiches d'évaluation • 155
FICHE ANNUELLE D' ÉVALUATION DE LA PRODUCTION DE CONSTRUCTIONS COMPLEXES FICHE D' ÉVALUATI ON DU LANGAGE D' UN ÉLÈVE DESTINÉE À l'ORGANISATION DE GROU PE S ADAPTÉS
de + verbe à l'infinitif
Évaluation différée 0 L'enfant a recours à des gestes pour
d'après un désigner ou imiter (action, bruitages,
- discours indirect: << je d is que», << il a raconté que "• etc.).
enregistrement
etc.
-divers: opposition (tandis que, alors que); Degré de structuration de Exemples d'énoncés produits Étape à laquelle
tellement ... que, sans que, surtout que, déjà que, sinon, etc. la langue l'enfant se situe
extraction: c'est/il y a ... qui/que (se reporter au tableau
p. 43-44)
L'enfant réalise des phrases Étape 1
-gérondif: << en marchant >>, << en disant >>, etc.
simples, courtes et
complètes : « il mange ».
- << il faut que >>
quantitative: << Pierre est plus grand que Paul ,, L'enfant réalise des phrases Étape 3
qui comportent une
que conjonction: « je crois que,,, <<je pense que», etc. complexité : << le bébé ne
boit pas parce qu'il a déjà bu
son lait».
- relatifs: qui, que, où, etc.
Remarques sur l'évolution des productions langagières l'enfant réalise des phrases Étape 4
de l'enfant. comportant diverses
Modalités de l'interaction et livre support de l'échange à constructions complexes :
proposer pour viser une amélioration. <<ils veulent rester sur le
trottoir y a plein de voitures
qui passent>>.
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE
0 Blanche-Benveniste Claire. Approches de la 0 Bruner Jerome . ... Car la culture donne forme
Langue parlée en français. Paris: Ophrys, 1997. à l'esprit: De la révolution cognitive à la psychologie
Cet ouvrage est une synthèse précieuse et culturelle. Paris: Eshel, 1991.
très abordable des travaux sur le français parlé, En se plaçant au-delà des frontières qui sépa-
dix ans après celui écrit en collaboration avec rent psychologie, anthropologie, linguistique et
Colette Jean jean: Le Français parlé. Transcription philosophie, Jerome Bruner aborde l'apprentis-
et édition (Didier-Érudition, 1987). En décrivant sage du langage comme relevant de l'accès à la
les usages parlés à partir d'une analyse linguis- signification, et définit la narration comme un
tique de nombreux enregistrements de récits genre de discours universel, qui détermine l'ac-
oraux libres, Claire Blanche-Benveniste montre quisition des structures syntaxiques.
qu'oral et écrit sont régis par un même système
syntaxique, s'opposant ainsi au préjugé (répandu) 0 Canut Emmanuelle (dir.). Apprentissage
d'une opposition stricte entre français oral et du langage oral et accès à l'écrit. Travailler avec
français écrit, et prônant une étude en termes un chercheur dans l'école. CRDP de l'académie
de genre de discours. d'Amiens, Scérén, 2006.
Cet ouvrage relate le déroulement et les résul-
0 Boimare Serge. Ces enfants empêchés de penser. tats d'une recherche-action-formation en cycle 1
Paris: Dunod, 2008. et en cycle 2 sur la question de la maîtrise de
Partant du constat selon lequel15% des élèves la langue avant l'accès à l'écrit et des modalités
ne sont pas capables d'enchaîner deux arguments d'interactions langagières adulte-enfant néces-
pour défendre une idée, Serge Boimare propose, saires à cette maîtrise.
pour réactiver le processus d'apprentissage du
Bibliographie sélective • 161
160 . Ressources
LI Canut Emmanuelle, Bosseau Antoine. Elle/il narrative avec des livres illustrés . Contribution 0 Grassmann Francis. Enfances de la lecture: 0 Lentin Laurence. « Le texte du livre illustré
apprend à parler... Comment l'aider?, publié avec à l'apprentissage du langage oral et préparation Manières de faire, manières de lire à l'école mater- et l'apprendre à parler, lire et écrire de l'enfant >> .
le soutien de la MSH Lorraine, 2010 (à se procu- au statut de lecteur », p. 195-234. nelle. Peter Lang, 1996. La Revue des livres pour enfants, 1980, no 72-73,
rer directement auprès des auteurs). Francis Grassmann analyse les réponses à une p. 37-45.
Ce document de travail expose les question- 0 Defoumy Michel. «L'enfant et les images enquête menée auprès de 200 enseignants sur On trouvera dans ces deux articles les bases
nements essentiels sur le rôle de l'adulte dans d'album, de 1950 à nos jours». Lectures, 2006, leurs pratiqu es d u livre à l'école : lecture, récit ou théoriques des travaux de Laurence Lentin sur
l'apprentissage du lan gage. no 145, 146 et 147. adaptation des textes en fonction des capacités la question du rôle du livre illustré dans l'ap-
Cet article en trois parties dresse un tableau langagières des élèves, choix des albums, amé- prentissage du langage.
0 Canut Emmanuelle, Leclaire-Halté Anne complet de l'évolution graphique du livre pour nagement des espaces de lecture, types d'inte-
(éds). «L'élève et la lecture d'albums. Quelle com- enfants. ractions, etc. Il s'agit de l'approche didactique la 0 Lentin Laurence. Apprendre à parler en
préhension du texte et des images?». Diptyque, plus complète sur le sujet à l' heure actuelle. racontant : Intentions de la collection. Paris : Istra/
Presses universitaires de Namur, 2009, n o 17. 0 Diatkine René. « Lectures et développe- Casteilla, 1989.
S'il existe de nombreux travaux sur la des- ment psychique ». Les Cahiers, ACCES, 1999, 0 Le Manchec Claude. L'Expérience narrative Ce livret explicatif accompagne la mallette
cription des albums et les pratiques de classe no 4, p. 11-18. à l'école maternelle. INRP, 2005. de douze livres illu strés pour enfants La Cité des
qui peuven t en décou ler, l'analyse de ce que Pour les enseignants qui souhaiteraient utili- Bleuets (textes de Lokra, illustrations de Claire
les élèves comprennent et des difficultés qu'ils 0 Diatkine René. « La Formation du langage ser l'album dans une démarche plus générale, Lhermey, Istra/Casteilla, 1989). Laurence Lentin y
peuvent rencontrer sur le plan iconotextuel imaginaire>>. Le Français aujourd'hui, Armand cet ouvrage, ou encore celui dirigé par Françoise explique les spécificités de la collection au regard
est plus rare. On retiendra ici tout particulière- Colin, 1984, no 68, p. 25-29. Caminade-Riffault: Les Sentiers de la littérature des réflexions théoriques qui l'ont amenée, avec
ment les articles de Véronique Boiron et Maryse René Diatkine propose une ap proche psy- en maternelle (Scérén, CRDP de l'Académie de ses collaborateurs, à s'intéresser aux caractéris-
Rebière: « Quels albu ms pour la petite section ? chanalytique de la relation de l'enfant au livre Créteil, 2005), est une illustration théorique et tiques des textes des livres pour enfants, dans
Propositions de critères de choix», p. 11-26; de en tant que porteur d'histoires fictionnelles, et pratique de modalités d'exploitation des albums l'objectif de l'apprentissage du langage (aspect
Martine Vertalier: «Dans quelle mesure la litté- souligne l'importance des lectures de l'adulte en classe ou d'utilisations dérivées du texte et généralement non pris en considération par les
rature enfantine peut-elle contribuer à l'appren- pour la construction de soi et pour l'entrée des images basées sur la compréhension et l'in- auteurs et éditeurs). Elle explique également la
tissage du langage ? Réflexion sur les caractéristi- dans l'écrit. terprétation des récits, dans le but de construire manière d'utiliser efficacement ces livres avec
ques linguistiques des textes et des interactions une première culture littéraire au cycle 1. les enfants.
entre adulte et enfant», p. 27-45; d'Emmanuelle 0 Frier Catherine (dir.). Passeurs de lecture:
Canut et Florence Bruneseaux-Gauthier: « De Lire ensemble à la maison et à l'école. Paris :Retz, 0 Lentin Laurence. Apprendre à parler à l'en- 0 Lentin Laurence . Apprendre à penser, parler,
quelques difficultés dans la compréhension des 2006. fant de moins de 6 ans: Où ? Quand ? Comment ? lire, écrire. Paris : ESF éditeur, 2009.
albums lus aux enfants non encore lecteurs », Le point de départ de l'ouvrage est une enquête Tome 1. Paris: ESF éditeur, 1972. Ouvrage de synthèse destiné aux praticiens et
p. 45-72. portant sur les pratiques de« lecture partagée >>, aux chercheurs, repren ant les thèses de l'auteur,
expression désignant les lectures faites par des 0 Lentin Laurence. Comment apprendre à par- tout en les actualisant.
0 Canut Emmanuelle, Vert alier Martine. adultes ou des enfants lecteurs à des enfants non ler à l'enfant: Aperçu d'une expérience en cours.
L'Apprentissage du langage. Une approche interac- lecteurs, en milieu familial. Il s'agissait, au tra- Tome 2 . Paris: ESF éditeur, 1973. 0 Lentin Lauren ce et al. Les Livres illustrés pour
tionnelle: Réflexions théoriques et pratiques de ter- vers de cette enquête, de faire, dans la mesure du enfants et l'acquisition du langage. Paris: Presses
rain. Mélanges offerts par ses collègues, ses élèves possible, un état des lieux de la situation mais 0 Clesse Christiane, Hébrard Jean, Jan Isabelle, Sorbonne Nouvelle, 1983.
et ses amis en hommage à Laurence Lentin. Paris: aussi de procéder à une analyse de la diversité Lentin Laurence. Du parler au lire. Tome 3. Paris: Cet ouvrage contient les premières analyses
L'Harmattan, 2008. (Enfance et langages). des pratiques parentales: rapport à l'écrit des ESF éditeur, 1977 . de livres illustrés p our enfants non encore lec-
Cet ouvrage réunit des articles scientifiques, familles, manières de faire, styles de lecture, Ces trois tomes font référence (y compris à teurs réalisées par des praticiens-chercheurs de
des expériences de terrain et des témoignages supports utilisés, lieux et types d'interactions l'étranger, l'ouvrage ayant été traduit dans plu- l' Asforel. Ces analyses ont permis de d égager
de chercheurs et de praticiens sur l'apprendre enfant-adulte pratiquées dans ces moments sieurs langues): ils marquent le début des travaux des critères d'adaptation des textes des livres
à parler: le rôle des interactions adaptées en tre de lecture, et prolongement de ces pratiques à en linguistique de l'acquisition du langage oral lus aux enfants aux caractéristiques linguisti-
adulte et enfant, la maîtrise du langage et l'accès l'école et au collège. et écrit et leurs implications pédagogiques. ques du langage en cours d'acquisition, critères
à la littératie, l'accès au langage d'enfants diffé- utiles pour sélectionner les livres en fonction
rents, etc., thématiques développées par Laurence 0 Grassmann Francis. « Que devient la littéra- 0 Lentin Laurence. « Première étape de la des objectifs.
Lentin depuis le début des années 70, dans le ture enfantine lorsqu'on la lit aux enfants d'école lecture: apprendre à parler >> .La Revue des livres
cadre de ce qu'elle a nommé la linguistique de maternelle? >>, in Lecture et écriture littéraires à pour enfants, 1975, n ° 43, p. 27-34. 0 Lentin Laurence (dir.). Recherches sur l'acqui-
l'acquisition . On retiendra ici, entre autres, la l'école. Repères, 1996, n o 13, p. 85 -101. sition du langage. Tome 1. Paris: Presses Sorbonne
contribution de Martine Vertalier: « L'activité Nouvelle, 1984.
162 . Ressources Bibliographie sélective • 163
0 Lentin Laurence (dir.). Recherches sur l'acqui- 0 Terwagne Serge, Vanesse Marianne. Le Récit tian narrative des enfants et comment d'autres Direction générale de l'Enseignement scolaire,
sition du langage. Tome 2. Paris : Presses Sorbonne à l'école maternelle: Lire, jouer, raconter des histoi- caractéristiques favorisent le développement de septembre 2010.
Nouvelle, 1988. res. De Boeck, 2008. leur langage.
Ces deux ouvrages collectifs retracent des expé- Les auteurs montrent comment les savoirs 0 « Horaires et programmes d 'enseignement
riences et des réflexions de praticiens-cherch eurs narratifs peuvent se dévelop per dès le plus 0 Vertalier Martine. « Approche linguistique de l'école primaire ».Bulletin of(zciel de l'Éduca-
du Centre de recherch e sur l'acquisition du lan- jeune âge et comment l'école maternelle p eut des textes de livres pour enfants: pour quels tion nationale, hors-série no 3 du 19 juin 2008,
gage oral et écrit (CRALOE, université Sorbonne y contribuer à travers des activités diverses: objectifs et quelles pratiques au cours de l'acqui- p. 1 à 36.
Nouvelle- Paris 3). Parmi les contributions, on lecture partagée d'albums, récits personnels et sition du langage ? ».Mélanges CRAPEL, 2006,
retiendra, entre autres, celles de Brigitte Bonne!, contages, jeux dramatiques, etc. L'ouvrage est no 29, p. 55-71. 0 Le Socle commun des connaissances et des
de Marcelle Chambaz et de Martine Karnoouh divisé en deux grandes parties: récits du quoti- Cet article reprend les points essentiels de compétences. Ministère de l'Éducation nationale,
sur la problématique de l'interaction langagière dien et récits d'imagination. Il est construit sur l'avancée des travaux de la linguistique de l'ac- décret du 11 juillet 2006.
adulte-enfant avec un livre illustré. la trame d'une réflexion théorique sur l'acqui- quisition sur la question des textes de la litté-
sition du langage qui ouvre chaque chapitre, rature enfantine comme possibles vecteurs de :::J « Horaires et programmes d'enseignement
0 Lentin Laurence (dir.). Ces enfants qui veu- centrée sur la compréhension et la production l'apprentissage du langage. de l'école primaire ».Bulletin of(zciel de l'Éduca-
lent apprendre: L'accès au langage chez les enfants de textes narratifs. De nombreuses fiches prati- tion nationale, hors-série no 1 du 14 février 2002,
vivant dans la grande pauvreté. Paris: Éditions de ques proposent des activités mettant en œuvre n Vygotski Lev Semenovitch. Pensée et Langage. p. 1 à 100.
l'Atelier-Éditions Quart Monde, 1995. les apports de la recherche. Chaque situation Paris: Messidor-Éditions sociales, 1985. Réédition
Cet ouvrage collectif comporte des témoignages avec le support du livre est décrite précisément Paris: La Dispute, 2012. 0 « Les Langages, priorité de l'école mater-
des actions et recherches-actions de praticiens- avec la liste des accessoires à utiliser, les situa- Lev Vygotski envisage de façon explicite la nelle ». Bulletin of(zciel de l'Éducation nationale,
chercheurs et volontaires du mouvement ATD tions déclenchantes, les procédures. médiation de l'adulte comme facteur de l'ap- hors-série no 8 du 21 octobre 1999, p. 1 à 20.
Quart Monde auprès d'enfants vivant dans la prentissage et du développement social et cultu-
grande pauvreté. O utre le grand mérite qu'a ce 0 Van der Linden Sophie. Lire l'album . Paris: rel de l'enfant. Le langage est, dans ce contexte, 0 La Maîtrise de la langue à l'école. Ministère
livre de faire porter un regard différent sur ces L'Atelier du poisson soluble, 2006. considéré comme un élément essentiel de la de l'Éducation nationale-CNDP, 1992.
enfants, il rend compte de la nécessité d'une Il existe de nombreux travaux portant sur la régulation de l'action et de la pensée. Un ouvrage
médiation langagière précoce, et du rôle du spécificité littéraire et iconotextuelle des albums théorique incontournable aux implications pra- Sources d'information sur
livre illustré dans cette médiation. On y trou- destinés aux jeunes enfants (matérialité du livre, tiques certaines, notamment si l'on s'attache la littérature de jeunesse
vera le compte rendu précis d'interactions avec mise en pages, relations entre texte et images). au concept de « zone proximale de développe-
les six enfants suivis et de l'évolution de leur Cet ouvrage est une référence en la matière: il ment », illustrant le rôle de l'éducation dans le 0 ALOÉ (L'Acquisition du langage oral et écrit)
langage. analyse les caractéristiques, la place et la fonction développement de l'enfant. Revue éditée par l' Asforel (Association de for-
de plusieurs albums contemporains pour mieux mation et de recherche sur le langage).
0 Tauveron Catherine (dir.). Lire la littérature à décrypter comment auteurs et illustrateurs créent Textes officiels Certains numéros ou articles sont consacrés
l'école: Pourquoi et comment conduire cet apprentis- un support particulier, qui, dans sa singularité aux livres pour enfants et à leur utilisation:
sage spéci(zque ? De la GS au CM. Hatier, 2002. esthétique, invite l'enfant à une expérience iné- 0 «Le Langage à l'école maternelle ». Ressources -no 39 (1997) : « Ajustements intuitifs d'un
Ce livre est une référence en didactique de la dite et développe chez lui « des compétences de pour faire la classe. Ministère de l'Éducation natio- adulte lisant un livre illustré à un jeune enfant
littérature: l'auteure s'intéresse à l'exploitation lecture affirmées et diversifiées ». nale, de la Jeunesse et de la Vie associative/ non lecteur », p. 37-45;
scolaire des albums en proposant aux enseignants Direction générale de l'Enseignement scolaire- - no 44-45 (2000): « D'abord savoir parler pour,
des exemples de démarches et de dispositifs dans 0 Vertalier Martine. Apprentissage de la langue CNDP, mai 2011. ensuite, apprendre à lire et à écrire »;
la classe. C'est un outil largement utilisé en for- et littérature enfantine (jusqu'à six ans). Thèse de -no 46 et no 47 (2001) : « Livres illustrés pour
mation initiale et continue des enseignants de doctorat, université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, 0 « Grilles de références pour l'évaluation et enfants non encore lecteurs »;
l'école primaire. En complément, on peut éga- non publiée, 1992. la validation des compétences du socle commun - no 58 -59 (2007): « Littérature de jeu-
lement citer d'autres ouvrages du même genre, Référence précieuse pour qui s'intéresse au rôle au palier 1 » . Livret personnel de compétences. nesse . Pourquoi des critères d 'écriture pour
par exemple celui de Paul Cassagnes et Claudine possible de la littérature enfantine dans l'acqui- Ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse des apprenants non encore lecteurs ou lecteurs
Garcia-Debanc: 50 activités pour apprivoiser les sition du langage. S'appuyant sur les travaux de et de la Vie associative/Direction générale de débutants? >> .
livres en classe ou en BCD (Scérén, CRDP Midi- praticiens-chercheurs et sur l'analyse de nom- l'Enseignement scolaire, janvier 201 1.
Pyrénées, 1995); ou encore celui de Christian breux corpus d'interaction adulte-enfant-livre, 0 La Bibliothèque des mille et un livres
Poslaniec: (Se) former à la littérature de jeunesse Martine Vertalier montre comment certaines 0 Prévention de l'illettrisme en France : Cette bibliothèque en ligne, proposée par le
(Hachette, 2008). caractéristiques linguistiques de textes de livres Ressources pour enseigner le vocabulaire à l'école Scérén (CNDP-CRDP), est un répertoire d'ouvra-
illustrés entravent la compréhension et la produc- maternelle. Ministère de l'Éducation nationale/ ges divers de littérature d e jeunesse (2-11 ans):
164 . Ressources Bibliographie sélective • 165
albums, poésies, bandes dessinées, contes, nou- d 'albums (112). Certains de ces albums sont texte-image, etc.) do ivent p ermettre des entrées Disponible sur simple demande à l'association:
velles ou encore romans. La sélection des ouvra- présents dans les écoles maternelles. et des exploitations différentes de l'album. http://www.asforel.org.
ges repose sur les critères suivants: rendre compte Les listes de référence sont accessibles sur le
de la diversité des productions des éditeurs pour site Éduscol (listes de 2001 , 2002, 2004, 2007). Supports de formation 0 Parole, langage et apprentissages à l'école
la jeunesse; fournir une offre culturelle adaptée Les critères de sélection ne sont disponibles que maternelle
au lectorat; prendre en compte la variété des pour le cycle 3 (voir le document d'accompa- 0 Les Clés du langage Vidéo du ministère de l'Éducation nationale,
genres, la multiplicité des thèmes et l'utilisation gnement des programmes de 2008, Lire et écrire De Paulette Antheunis, Françoise Ercolani- de la Recherche et de la Technologie, 1999.
pédagogique envisagée. au cycle 3, p. 30). Bertrand et Stéphanie Roy, société d'édit ion Présentatio n de 16 situations de langage en
Il est possible de faire des recherches à partir Corn-Médie, 2003. maternelle, accompagnées d'un livret explicitant
d 'un seul critère mais aussi de combiner diffé- 0 L'Observatoire national de la lecture Ce petit film, d'un abord facile, y compris les compétences, les attitudes et les démarches
rents critères pour des recherches plus précises, à La mission de l'ONL est de comprendre et pour des non-spécialistes, retrace l'évolution du mises en œuvre dans chaque situation.
partir de mots du titre, de mots-clés, de thèmes, d'analyser les pratiques de lecture des élèves. Il langage de l'enfant entre 0 et 4 ans . Ce DVD est On retiendra plus particulièrement les séquen-
du nom de l'auteur ou encore de l'âge ciblé. répertorie aussi depuis 1999 des ouvrages de lit- un outil complémentaire de Dialogoris 0/4 ans, ces 7 et 10 qui présent ent le t ravail de Martine
térature d e jeunesse, avec des informations sur guide destiné aux professionnels de la santé et Bertin et Mireille Guillou sur l'adaptation lan-
0 Le ministère d e l'Éducation nationale la tranche d'âge ciblée et le contenu de chaque de la petite enfance pour dépister les enfants à gagière individualisée avec le support de livres
Face à la multiplication des offres éditoriales de livre, en mettant en relation les livres entre eux risques pour le développement de la communi- illustrés.
littérature pour la jeunesse (près de 10 000 titres (sous forme de constellations). Le site de l'ONL cation et du langage.
par an, rééditions comprises), le ministère de est hébergé par l'INRP: http://onl.inrp.fr. 0 Prévenir l'illettrisme: des clés pour comprendre
l'Éducation nationale a souhaité fournir des lis- 0 Et si on lisait? et agir. Guide pratique
tes d'ouvrages aux enseignants, non seulement 0 La Revue des livres pour enfants De Nicole Denni-Krichel, édité avec le Édité par l'Agence nationale de lutte contre
pour les aider à se repérer dans l'ensemble des Cette revue est éditée par le Cent re n ational concours de la Fondat ion Caisses d'épargne l'illettrisme, 2009.
publications et guider leur choix, mais aussi pour de la littérature pour la jeunesse - La Joie par pour la solidarité et de la Fédération nationale Ce DVD de 9 petits films, accompagné d 'u n
construire une culture littéraire commune. les livres (le CNLJ est un service du départe- des orthophonistes. livret questions/réponses, est un outil destiné à
Pour l'école maternelle,« un corpus de livres ment « Littérature et Art >> de la Bibliothèque Ce DVD de 9 minutes met en scène des lec- tous ceux qui travaillent avec les familles concer-
pour entrer dans la culture écrite et se dévelop- nationale de France, spécialisé dans le repérage tures partagées dans le cadre familial et expli- nées par des situations d 'illettrisme, et qui veu-
per à l'école maternelle» a été publié en 2011, et la promotion d'une littérature de jeunesse que l'apport de la littérature de jeu nesse pour lent les aider à accompagner leu rs enfants dans
en annexe du document« Le Langage à l'école de qualité). le développement psychologique et langagier la découverte de l'écrit et du livre .
maternelle1 >>. Il s'agit d'une sélection d'ouvrages La revue propose des dossiers sur la littérature d es enfants.
répondant aux objectifs suivants: pour la jeunesse, ainsi qu'une sélection d'ouvra- Il peut être visionné intégralement sur le site:
- rendre chaque enfant familier d e l'espace ges de toutes catégories publiés par les différentes http://www.orthoedition.com
du livre; maisons d 'édition et destinés aux lecteurs de 0 à
- initier aux codes de l'album; 15 an s. Le travail de lecture critique est mené 0 Familles, école, grande pauvreté: Dénouer les
- faire entrer dans les mondes fictionnels; par l'équipe de La Joie par les livres. Cette revue nœuds d'incompréhension
- faire découvrir le patrimoine; est particulièrement utile aux enseignants pour Édité par le CRDP de Bretagne et ATD Quart
- entrer dans les mondes poétiques; s'informer des nouvelles parutions. Monde, 2004.
-comprendre les récits (du récit oral au récit Il s'agit d'un outil de formation, support de
écrit); 0 Télémaque réflexion pour la réussite scolaire de tous. Il
- commencer à repérer et apprécier les effets Le CRDP de l'académie de Créteil (éditions contient le film C'est même pas le même regard,
littéraires; Scérén) propose son p ropre site de littérature de 10 fiches repères et 6 récits de situations vécu es
- les premiers ouvrages documentaires: quel- jeunesse: http://www.crdp.ac-creteil.fr/ telemaque. accompagnés d'une fiche-guide d'animation.
ques repères. Un comité de lecture se réunit régulièrement
Pour le cycle 2, des listes de référence succes- pour analyser les parutions en littérature de 0 Parler: ça s'apprend!
sives (la plus récente date de 2007) présentent jeunesse, réaliser des mallettes thématiques et Asforel, supplément au n o 44-45 d e l'ALOÉ,
une sélection de 250 livres, dont une majorité élaborer des outils pédagogiques d 'u tilisation 2000 .
des livres. Par exemple, une grille d 'analyse est Brochure illustrée de 32 pages qui répond à
proposée pour aider les enseignants de cycle 2 à quelques questions essentielles relatives aux
sélectionner des albums variés. Les critères rete- étapes de l'apprentissage du langage et à l'en-
1. « Le Langage à l'école maternelle >>. Ressources pour faire ta
classe. MENJVA-DGESCO/CNDP, mai 2011. nus (format, couverture, schéma narratif, rapport trée dans l'écrit avec l'utilisation des alb ums.
CONTACTS UTILES
Titres parus dans la collection Repères pour agir Premier degré, pilotée par le CRDP de l'académie
d'Amiens
Des albums
eour apprendre
a parler
Les choisir,
les utiliser en maternelle
pprendre à parler, à structurer son langage, à l'enrichir,
1 ISSN 1952-4803
ISBN 978-2-86627-484-9
19,00 € 111111111111111111111111111111
Réf. 54084096 9 78 28 66 274849