Chapitre V Mouvement Des Solides en Rotation
Chapitre V Mouvement Des Solides en Rotation
Chapitre V Mouvement Des Solides en Rotation
SOMMAIRE
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Dans les chapitres précédents nous avions étudié la mécanique du point matériel, c’est-à-dire un corps
sans dimension. On ne pouvait envisager qu’un mouvement de translation rectiligne ou curviligne d’une
manière générale du point matériel. Le mouvement de rotation autour d’un axe passant par ce point n’a
pas de sens. Dans ce chapitre, nous allons étudier la mécanique des corps solides indéformables en
rotation. On considérera particulièrement les rotations autour d’un axe fixe passant par un point du
solide et ce par rapport à un repère galiléen. Le corps solide indéformable en rotation autour d’un axe
fixe peut être considéré comme un ensemble de points matériels (ou plus exactement d’éléments
infinitésimaux de masse dm) décrivant des cercles de rayons différents autour de l’axe. L’étude
cinématique, dynamique et énergétique réalisée sur le point matériel peut à nouveau être considérée et
les grandeurs définies pourront être obtenues par sommation (ou intégration) dans le cas du solide en
rotation.
Dans le cas du mouvement circulaire uniformément varié, on peut établir des relations analogues au cas
du mouvement rectiligne uniformément varié :
1/ Equation horaire du mouvement de M dans le cas d’un mouvement circulaire uniformément
varié (accélération angulaire α constante) avec pour condition initiale : à t = 0, θ = θo et ω = ωo .
d 2 θ dθɺ dω
α= = = ⇒ ω = αt + ωo
dt 2 dt dt
dθ 1
ω= = αt + ωo ⇒ θ(t) = αt 2 + ωo t + θo
dt 2
2/ Relation entre θ , ω et α :
ω − ωo 1 (ω − ωo )2 ω − ωo 1 ω2 + ωo2 − 2ωωo ω − ωo
t= ⇒θ= α + ω + θ ⇒ θ − θ = + 2ω
α α2 α α 2α
o o o o
2 2
⇒ ω 2 - ωo2 = 2α(θ - θo )
Mouvement rectiligne uniformément varié unité Mouvement circulaire uniformément varié unité
Position : x m Position : θ rd
dx dθ
Vitesse linéaire : v = m/s Vitesse angulaire : ω = rd/s
dt dt
dv d 2 x dω d 2 θ
Accélération linéaire : γ = = m/s2 Accélération angulaire : α = = rd/s2
dt dt 2 dt dt 2
v(t) = γt + vo m/s ω(t) = αt + ωo rd/s
1 2 1
x(t) = γt + v o t + x o m θ(t) = αt 2 + ωo t + θo rd
2 2
v 2 − vo2 = 2γ (x − x o ) - ω2 − ωo2 = 2α(θ − θo ) -
b/ Le solide :
- sa position est repérée par l’angle θ (c’est l’angle de rotation de l’un de ses points).
- sa vitesse angulaire est celle de l’ensemble de ses points donc, c’est le vecteur vitesse angulaire
ω . Il en est de même pour son accélération angulaire α .
- le mouvement d’un corps solide en rotation uniformément variée autour d’un axe fixe vérifie
les relations établies ci-dessus :
ω(t) = αt + ωo
1
θ(t) = αt 2 + ωo t + θo
2
ω2 − ωo2 = 2α(θ − θo )
Remarque :
Par exemple, dans un repère cylindrique (u ρ , u θ , k) , posons u ∆ = k (∆ étant l’axe Oz) et exprimons
OM et F :
OM = ρu ρ + zk
⇒ M O (F) = OM ∧ F = − zFθ u ρ + (zFρ − ρFz )u θ + ρFθ k
F = Fρ u ρ + Fθ u θ + Fz k
⇒ M ∆ (F) = M O (F).k = ρFθ
Le moment de F par rapport à l’axe (Oz), qui est égale à ρFθ , représente la capacité de la force F à
faire tourner le point M autour de cet axe. Fθ est tangent au cercle décrit par le point M. C’est la seule
composante qui effectue un travail dans le mouvement de rotation.
Dans le cas d’un mouvement de rotation du point matériel autour d’un axe (∆), ce théorème s’énonce :
« Dans un repère galiléen, la dérivée par rapport au temps du moment cinétique par rapport à un axe (∆)
fixe, est égale au moment des forces extérieures par rapport à l’axe (∆) » :
dL ∆
= ∑ M ∆ (Fext )
dt
(Cette relation est simplement obtenue en multipliant scalairement la relation précédente par u ∆ ).
où :
- M est un point du solide affecté de l’élément de masse dm,
- m représente la masse totale du solide.
Si l’on choisit G à la place de O, le centre de masse G sera tel que : ∫(Σ ) GMdm = 0
Remarques :
1/ On confondra le centre de masse (ou d’inertie) avec le centre de gravité en supposant le champ de
gravité g uniforme.
2/ Pour le calcul de l’intégrale ∫ ( Σ ) , trois cas peuvent se présenter : la distribution massique du solide
peut être :
• Volumique (solide de volume V):
Le tableau suivant donne les moments d’inertie I ∆G de quelques solides usuels homogènes par rapport à
Théorème d’Huygens :
Si l’axe (∆) ne passe pas par le centre de masse du solide (Σ), on utilise le
théorème d’Huygens pour le calcul du moment d’inertie par rapport à cet
axe : « Le moment d’inertie I∆ d’un solide par rapport à un axe (∆) est
Exemples de calcul :
1/ Calcul du moment d’inertie d’une tige homogène de masse m, de longueur L et de masse linéique λ ,
par rapport à un axe (∆ G ) passant par son centre de masse G.
L
L/2 L/2
x 3
1 L3 1
2 1
I ∆G = ∫ r dm = 2
2
∫ x λdx = 2λ
2
∫ x dx = 2λ = 2λ
2
= (λL)L2 ⇒ I ∆ G = mL2
(Σ)
0 0 3 0 3 8 12 12
2/ Calcul du moment d’inertie d’une tige homogène de masse m, de longueur L et de masse linéique λ ,
par rapport à un axe (∆) passant par l’une de ses extrémités.
2
1 L 1
I ∆ = I ∆G + md = mL2 + m = mL2
2
12 2 3
a/ Moment cinétique du solide (Σ) par rapport à un point fixe O appartenant à (∆).
*Le moment cinétique élémentaire par rapport à un point O fixe de (∆) d’un élément de masse
dm est : dLO = OM ∧ vdm .
*Le moment cinétique du solide (Σ) par rapport à O est : LO = ∫(Σ) dLO = ∫ OM ∧ vdm .
(Σ)
Dans le cas général, LO n’est pas parallèle à ω , c’est-à-dire n’est pas porté par l’axe (∆).
Le moment d’inertie d’un point matériel de masse m en rotation autour d’un axe fixe (∆) est : I ∆ = mr 2 .
D’où : LO = I ∆ ω - mzrωur .
LO se décompose en une composante parallèle à (∆) et une composante perpendiculaire à (∆).
2ème CAS : Le moment cinétique d’une tige de masse négligeable avec deux masses m fixées à ses
extrémités qui tourne autour d’un axe fixe (∆) passant par son milieu H.
Dans ce cas, le système présente une symétrie matérielle par rapport à O : en effet, les deux masses en
M et M’ sont symétriques par rapport à H et décrivent un cercle de centre H avec une vitesse angulaire
ω portée par (∆).
Comme précédemment, on a : LO (M) = mr 2 ω − mzrωru r .
Et comme v(M ') = − v(M) , alors : LO (M ') = mr 2 ω + mzrωru r
3ème CAS : Le moment cinétique d’un cylindre plein et homogène par rapport à un point O appartenant
à son axe de symétrie (∆) et tournant autour de cet axe avec la vitesse angulaire ω .
Le double produit vectoriel est tel que : a ∧ (b ∧ c) = b(a.c) - c(a.b) ,
Soit :
2 2
HM ∧ (ω ∧ HM) = ωHM − HM(HM.ω) = ωHM
car : HM.ω = 0 (HM ⊥ ω) .
2 2
Finalement : LO = ∫(Σ) ωHM dm = ω∫ HM dm = ω∫ r 2dm
(Σ) (Σ)
⇒ LO = I∆ω
r = HM étant la distance de l’élément dm à l’axe de rotation (∆) du cylindre.
CONCLUSION :
Le moment cinétique du solide (Σ) par rapport à un point O fixe LO = ∫(Σ) OM ∧ vdm s’écrit sous la
forme LO = I ∆ω , avec O appartenant à (∆), que dans le cas particulier où l’axe (∆) est soit un axe de
symétrie matériel du solide, soit il est perpendiculaire à un plan de symétrie matériel du solide.
∫(Σ ) r dm n’est autre que le moment d’inertie I ∆ du solide par rapport à l’axe (∆).
2
La quantité
L∆ = I ∆ ω
Dans le cas d’un mouvement de rotation du solide autour d’un axe (∆) fixe, ce théorème s’énonce :
« Dans un repère galiléen, la dérivée par rapport au temps du moment cinétique par rapport à un axe
(∆) fixe, est égale au moment des forces extérieures par rapport à l’axe (∆) » :
dL ∆
= ∑ M ∆ (Fext )
dt
dL ∆ dω
Puisque L ∆ = I ∆ ω , on a : = I∆ = I ∆ α = ∑ M ∆ (Fext ) ⇒ ∑ M ∆ (Fext ) = I ∆α
dt dt
Remarques :
1/ Pour les corps solides présentant un axe de symétrie matérielle, on a démontré la relation vectorielle
suivante : LO = I ∆ ω . Dans ce cas, le théorème du moment cinétique s’écrit :
dLO dω
= I∆ = I ∆α = ∑ M O (Fext )
dt dt
2/ Cette dernière relation montre une analogie avec le Principe Fondamental de la Dynamique en
translation : ∑ ext = mγ :
F
La relation ∑ ∆ ext ) = I∆α peut être considérée comme le Principe Fondamental de la Dynamique
M (F
pour les corps en rotation autour d’un axe fixe (∆).
*Aspect énergétique :
Tous les points du solide se déplace à la même vitesse v , y compris le centre de masse G. Donc,
1
l’énergie cinétique du solide en translation pure est : Ec = mv G2
2
*Aspect énergétique :
Un élément de masse dm du solide (Σ) a une vitesse v qui varie selon sa position et une vitesse angulaire
ω constante, identique pour tous les points. Son énergie cinétique élémentaire est :
1
2
1
2
1
dE c = dm.v 2 = dm.(rω)2 = dm.r 2 ω2 ⇒ E c =
2
1
2 (∫
(Σ) )
r 2 dm ω2 ⇒ Ec =
1
2
I∆ω2 .
V.3.3- SOLIDE EN TRANSLATION ET ROTATION AUTOUR D’UN AXE PASSANT PAR A (AUTRE QUE G).
*Aspect dynamique :
Le PFD s’écrit :
∑ Fext = mγ G (l'axe de rotation passant par A fixe implique que G n'est pas un point fixe)
∑ ∆A ext ) = I ∆A α (I∆A étant le moment d'inertie par rapport à un axe ∆ A passant par A)
M (F
*Aspect énergétique :
L’énergie cinétique totale est :
1 1
Ec = mvG2 + I ∆ ω 2
2 2
Récapitulatif :
Tableau de correspondance entre un mouvement linéaire et un mouvement de rotation pure autour d’un
axe fixe (∆) :
Paramètres Mouvement de translation Mouvement de rotation
Principe Fondamental de
la Dynamique
∑ ext = mγ G
F ∑ ∆ ext ) = I∆α
M (F
Quantité de mouvement /
p = mv G L∆ = I∆ ω
Moment cinétique
1 1
Energie cinétique Ec = mv G2 Ec = I∆ ω2
2 2
Exemple d’application des conditions d’équilibre statique d’un solide susceptible d’avoir un mouvement
de rotation : Une barre homogène OA de poids P, de centre de gravité G peut tourner autour d’un clou
fixé en O. L’extrémité A de la barre est attaché à un fil inextensible sans masse qui passe par une poulie
et à son extrémité de laquelle est accroché un poids P’. On négligera tout frottement. Déterminer la
relation entre α et β à l’équilibre.
Le fil est inextensible et sans masse : P ' = T1 = T2 = T ' = T
T cos β + R x = 0 (1)
−P + T sin β + R y = 0 (2)
− PL cos α + TL cos α sin β + TLsin α cos β = 0 (3)
2
(1) ⇒ R x = −T cos β < 0
(2) ⇒ R y = P − T sin β
En divisant la relation (3) par TL cos α cos β , avec T = P ' on obtient :
P P
(3) ⇒ − + tgβ + tgα = 0 ⇒ tgα = - tgβ
2P 'cos β 2P'cosβ