Cours Métré Word (9 Chapitres)
Cours Métré Word (9 Chapitres)
Cours Métré Word (9 Chapitres)
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0. GENERALITE
Quand un particulier ou une collectivité, appelé maître d’ouvrage, décide de faire réaliser une construction, il confie
la mise au point de ce projet à un service qualifie. Celui-ci, appelé maître d’œuvre, sera chargé par la suite, de diriger
et surveiller les travaux qu’il aura confiés à une entreprise.
Le choix de cette entreprise peut être fait de manières différentes :
L’entreprise ayant fait l’offre la plus intéressante au point de vue prix est obligatoirement retenue, c’est le
marché par adjudication ;
L’entreprise qui parait mériter la préférence conformément à l’intérêt du maître d’ouvrage même si elle n’est
pas la moins disant, est retenue, c’est le marché par appel d’offres ;
L’entreprise est choisie librement sans formalités, cette procédure concerne en fait surtout la clientèle
particulière, c’est le marché par entente directe.
Quelle que soit la nature de l’opération envisagée, l’évaluation du coût des travaux est indispensable aussi bien pour
le maître d’ouvrage que pour l’entreprise exécutante.
Le maître d’ouvrage veut connaître le coût de la construction qu’il a l’intention de réaliser, pour pouvoir juger
si le montant de l’opération correspond à ses moyens financiers ;
Pour l’entreprise, l’évaluation est indispensable pour soumissionner en toute connaissance de cause, et pour
remettre de la proposition convenable susceptible de la placer en bonne position en lui assurant une marge
bénéficiaire.
L’estimation de la dépense sera établie en décomposant le travail prévu en opérations élémentaires simples dont le
prix est connu. L’évaluation des quantités d’ouvrages peut être faite de 2 manières :
- Soit par calcul d’après les mesures indiquées sur les plans servant à la construction de l’ouvrage, dans ce
cas l’évaluation sera appelée avant – métré .
Soit par calcul des quantités réalisées d’après les mesures de l’ouvrage fini, dans ce cas l’évaluation sera
appelée métré.
Les quantités calculées sont utilisées pour :
L’appel d’offre (fournies à titre indicatif, les entreprises sont tenues de les vérifier) ;
L’approvisionnement de chantier ;
Le bilan de chantier (comparaison des quantités prévus et des quantités consommées)
Le métré ayant comme but principal l’évaluation des ouvrages, il convient d’affecter chacune des quantités
établies d’un prix unitaire pour en obtenir le montant.
Les prix unitaires des ouvrages sont extraits de deux sortes de documents (les séries de prix et les bordereaux de
prix) de référence donnant par corps d’état une décomposition des travaux en tâches élémentaires et fixant pour
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chacune d’elles le prix de règlement à une date donnée. Des documents d’actualisation sont publiés
périodiquement pour permettre la mise à jour des prix.
Les bordereaux de prix : C’est la liste d’un nombre limité de prix unitaires se rapportant à des ouvrages ou à
des parties d’ouvrages bien délimités, entrant dans la construction envisagée.
Les séries de prix : C’est aussi un recueil de prix, mais cette fois la décomposition est très fine les prix que l’on
trouve dans la série correspondent à des éléments qui composent les ouvrages mentionnées au bordereau.
Les prix du bordereau sont établis soit statistiquement par dépouillement des résultats d’appels d’offres par
comparaison avec des travaux semblable, soit par composition des prix de séries.
Les prix de série sont calculés à partir de données fournies par les entreprises ou reconstituées par d’administrations.
Ils prennent en compte les fournitures, la main d’œuvre, le matériel, les frais généraux, les dépenses diverses ainsi
que le bénéfice à réaliser.
L’objectif de l’avant-métré est de déterminer les quantités d’ouvrages élémentaires (abréviation OE qualifiés aussi
d’unités d’ouvrage ou d’articles) à mettre en œuvre pour réaliser l’ouvrage (le projet complet).
C’est le détail méthodique et analytique des ouvrages, dont la texture principale est fixée par les concepteurs qui
comporte simultanément :
Ŕ La description succincte de leur nature et mise en œuvre ;
Ŕ Les détails des calculs de leurs quantités respectives »
C’est un acte établi avant commencement des travaux. Il peut être réalisé sur plans, notamment pour les travaux
neufs, ou après relevés sur place dans le cas de transformation ou d’aménagement.
Il fait appel au préalable :
à la lecture de plan ;
à la technologie de connaissance des matériaux et de leur mise en œuvre ;
à des notions de mathématique (arithmétique, géométrie) ;
à la technique du métré ;
Mode de métré (propre à chaque OE) :
Exemple : au m² de surfaces cotes finie vues. Unités et cotes à prendre en compte souvent
différentes de celles des plans d’architecte, par exemple : pour la hauteur des cloisons
prendre une hauteur brute alors que la cote indiquée sur une coupe est une hauteur sous
plafond,
Techniques de décomposition : HO DO pour hors œuvre dans œuvre, calcul des surfaces
aveugles puis déduction des ouvertures
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0.5 LES ACTES DU METRE
Le métré comprend un certain nombre d’actes, dont l’énumération est donnée dans le tableau ci-dessous. La
connaissance de tous ces actes et de leur définition exacte, est essentielle à la formation du métreur, même si
celui-ci n’a pas à les pratiquer tous.
Parmi ces actes, les plus importants, les plus fréquemment établis sont :
Les Devis Ces actes, au contraire, sont établis préalablement aux travaux
Dans le cas d’un bâtiment neuf, il est de règle de faire cette estimation
en partant d’un prix au mètre carré pratiqué sur le marché local, ce prix
étant appliqué à une surface de plancher calculée selon la méthode
appelée : de « surface pondérée », c’est-à-dire que la surface de
chaque pièce, selon sa destination, est affectée d’un coefficient de
réduction (couloirs, débarras, dégagements…)
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Etats de situation Ces états sont des métrés de travaux exécutés, et des relevés
d’approvisionnements effectués sur le chantier, à une date déterminée.
Ils sont plus souvent établis pour justifier les demandes d’acomptes
périodiques, présentée par les entreprises. Assez approximatifs dans
ce cas, ils doivent néanmoins serrer d’assez près la vérité.
Réclamation sur Les mémoires présentés par les entrepreneurs sont vérifiés par un
règlements vérificateur, ou une personne en faisant office.
Dans les travaux administratifs, une deuxième vérification est faite par
un réviseur, le premier corrige à l’encre rouge, le second à l’encre bleue
(ou verte)
Compte pro rota Ce compte comprend tous les faux frais d’un chantier, non
individualisés, relevant donc de l’ensemble des entrepreneurs.
Il est géré en cours de travaux par l’entreprise qui détient le lot le plus
important, généralement l’entreprise pilote, et visé et arrêté par le maître
de l’œuvre. Son montant est réparti entre les entrepreneurs au prorata
du montant de leurs travaux respectifs.
Révision de prix-ou habituellement faite par le métreur qui a établi le devis de l’affaire et
de marché suivi le chantier.
Ce même métreur a généralement aussi proposé lui-même la formule
de révision de prix. Celle-ci, d’un modèle-type, dont les paramètres
sont des coefficients variable avec la conjoncture économique, présente
des coefficients fixes affectant chacun de ces paramètres, coefficients
dont la détermination tient compte des conditions particulières du travail,
de l’équipement de l’entreprise.
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Etat des lieux Lorsqu’un propriétaire donne un local à bail, ou à engagement verbal à
un locataire, celui-ci s’il n’y a pas de constat spécialement dressé à la
prise de possession des locaux, est réputé les avoir pris en excellent
état, et doit les rendre de même à la fin de son occupation.
Il est donc courant que le preneur d’un local, avant d’entrer dans les
lieux, fasse dresser un état mentionnant toutes des dégradations ou
imperfections qui existent, et en fasse tenir expédition au bailleur.
Dans les deux cas, ces états sont établis en vue de chiffrer le coût des
travaux relevés. Ils sont « présentés » par un métreur.
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1. LE « METRE »
1.1 GENERALITES
L’art du "métré" a toujours été inséparable de "l’acte de construire". En effet, il n’est pas d’ouvrage qui n’ait été
construit sans qu’on ne se soit préoccupé de sa qualité, des quantités et des coûts des différents travaux à réaliser.
Le "métré" consiste donc à analyser qualitativement et quantitativement l’ensemble des travaux nécessaires à la
réalisation des projets afin de pouvoir, en fin de compte, en déterminer le prix.
Nous noterons que le "métré" est directement lié aux différentes technologies, puisqu’il s’appuie sur une
connaissance approfondie des matériaux, de leurs mises en œuvre, ainsi que de la manière dont les travaux sont
conduits.
Ces études nécessitent des qualités diverses :
- Scientifiques, pour les connaissances mathématiques de base des calculs des quantités et de l’étude de prix.
- Techniques, par la connaissance des matériels et matériaux ainsi que leurs conditions d'emploi et de mise en
œuvre.
- Pratiques, par les qualités d'observation et de déduction nécessaires au choix des quantités.
- Rigueur, pour l’établissement des prix de vente unitaires hors taxes des ouvrages élémentaires.
Héritiers des géomètres Egyptiens, des arpenteurs Romains, et des toiseurs du grand siècle, les métreurs sont des
techniciens du bâtiment (et des T.P.) spécialisés en matière d’économie de la construction.
Analystes, statisticiens, principalement en matière de prescription de travaux et de coût de la construction, ils sont
aussi étroitement concernés par la gestion et l’économie des chantiers et des entreprises.
Unités Utilisées
Pour le linéaire. Le mètre m, ml Deux décimales après la virgule
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Pour la surface. Le mètre carré m Deux décimales après la virgule
3
Pour le volume (cubage). Le mètre cube m Trois décimales après la virgule
Pour la masse. Le kilogramme Kg Trois décimales après la virgule
La tonne t Trois décimales après la virgule
Pour la Main d'œuvre. L'heure h Deux décimales après la virgule
Pour la valeur. Euro, Dollar..Etc. €, $, Deux décimales après la virgule
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1.3.2 Les arrondis :
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2. RECHERCHE DES QUANTITES D’OUVRAGES ELEMENTAIRES
Le métreur doit connaître précisément le travail à réaliser. Il dispose pour cela des outils suivants :
- Les plans
- Le C.C.T.P ou à défaut le descriptif des ouvrages
Le descriptif répond aux questions suivantes (il concerne le client et l’entreprise en l’absence de
C.C.T.P) : › En quoi ? ⇒ Matériaux, composants › Où ? ⇒ Localisation
Le C.C.T.P, élément essentiel, répond, en plus, à la question suivante (cette question ne concerne que l’entreprise) :
Comment ? ⇒ Mise en œuvre (prescriptions liées à la qualité à obtenir, choix, …)
Dans le cas où on ne dispose ni du C.C.T.P ni du descriptif des ouvrages (marchés privés de peu d’importance
essentiellement), il faudra rechercher attentivement les différents O.E à partir d’une Identification préalable des
différents éléments d’ouvrages à construire.
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2.1.2 LES DEMARCHES INDISPENSABLES DE L’AVANT - METRE :
S’imprégner des prestations demandées Prendre des notes sur une feuille à part pour les points
et des particularités des plans : qui semblent importants.
• Lire attentivement le C.C.T.P ou à
défaut le descriptif de l’ouvrage. Prendre des notes en mettant les références indiquées
• Rechercher la documentation ou les numéros d’article, le conditionnement pour la
nécessaire ou exploiter : livraison…
o Celle existante
o Les D.T.U (Documents Faire des dessins de détails pour faciliter la
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techniques unifiés) ainsi que les compréhension du travail demandé.
normes françaises Afnor
(Association française de
normalisation)
o Le R.E.E.F (Recueil des
éléments utiles à l’établissement
et à l’exécution des projets et
marchés de bâtiment en France).
Liste ordonnée (brouillon) des ouvrages Surligner ou colorier les éléments de même nature.
élémentaires (O.E) à analyser : Changer de couleur pour un autre élément et ainsi de
• Repérer les O.E à quantifier : suite.
› En utilisant le C.C.T.P ou le Nota : les différents O.E correspondent en grande
descriptif. majorité à ceux dont l’entreprise possède le prix dans
2 › En identifiant les différents son bordereau.
éléments d’ouvrages à
construire si absence de
C.C.T.P/descriptif.
• Faire une liste ordonnée selon un
ordre logique
Analyse sans calcul des différents O.E : Recherche des dimensions manquantes sur les plans :
• Rédiger les textes définissant la o Dimensions « Dans Œuvre » (D.O) ou « Hors
prestation de l’entreprise. Œuvre » (H.O)
• Faire l’avant - métré en faisant o Hauteur sous plafond
apparaître toutes les dimensions et o Hauteur d’allège ou de retombées de poutres
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toutes les opérations utilisées pour o Epaisseur de l’isolant, d’enduit, des cloisons…
le calcul ultérieur du résultat en
précisant les unités de chaque O.E.
• Pointer au fur et à mesure sur les
plans les O.E étudiés
Faire et vérifier les calculs Attention aux erreurs de frappe, il faut avoir une idée
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du résultat que l’on cherche.
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2.1.3 PRESENTATION DES CALCULS :
La présentation des calculs se fait sous forme de tableau. Par soucis de simplification, nous allons utiliser deux des
modèles les plus courants :
A/ PRESENTATION EN « TIMBRE »
Terrassement et transport
3 V3 des terres sur site de
stockage 3
10,00 Lg. x 5,00 lg. x 2,50 ht m 125,000
B/ PRESENTATION EN COLONNE
Désignation des U Dimensions Q
N° Index prestations vendues des Détails des calculs Nombre
O.E (Unité) L l h (Quantité)
3
V1 m 0,704 0,715 0,060 1 0,030
NB : Le numéro d’article suit généralement l’ordre chronologique, sinon la numérotation se fera en fonction du
C.C.T.P ou du descriptif fourni.
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2.2 DEVIS QUANTITATIF (MARCHE PRIVE) OU CADRE DE D.P.G.F (MARCHE PUBLIC) :
Le devis quantitatif ou le cadre de D.P.G.F (Décomposition du Prix Global et Forfaitaire) ne comporte que les
descriptions des prestations vendues, ainsi que les quantités à réaliser.
Il suffit de réaliser un document résumé extrait de l’avant métré qui reprend seulement :
Pour les devis informatisés, le passage de l’avant métré au devis quantitatif ou au cadre de D.P.G.F. est instantané.
U Q
N° Désignation des prestations vendues des O.E
(Unité) (Quantité)
OUVRAGES COMPTES DAN S LES PRIX UNITAIRES , A NE PAS COMPTER D ANS L’AVANT-METRE
Certaines prestations figurant au programme descriptif et rappelées dans l’avant-métré ne sont jamais portées au
devis quantitatif ou estimatif. Il s’agit par exemple, des démarches administratives de déclaration d’intention de
travaux. Ces prestations étant comprises dans les frais administratifs de l’entreprise sont malgré tout présentes.
Afin de simplifier la lecture du devis quantitatif ou estimatif, un résumé plus poussé peut être fait dans l’avant-métré.
Par exemple, la tranchée d’assainissement d »eaux usées comprenant le terrassement, sable de calage, béton
éventuel, tuyau, remblai peut être résumé par la prestation : assainissement eaux usées avec pour unité : le ml
(mètre linéaire).
Les quantités de terrassement (m3), sable (m3), tuyaux (ml), béton (m3), remblai (m3), feraient l’objet d’un
sous-détail, annexé au devis estimatif ou quantitatif si nécessaire.
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Exemple : m² d’enduit
Dans le sous-détail :
Q sable
Q ciment
Q heures d’ouvrier pour exécuter 1 m² d’enduit…
› Les ouvrages secondaires servant à exécuter l’ouvrage principal sont également comptés dans le sous-détail et ne
seront pas métrés.
échafaudage
nettoyage
› Les ouvrages complexes seront comptés en une seule fois sous le même vocable
Coffrage : surface coffrée qui comprend :
coffrage étaiement
décoffrage
nettoyage
huile de décoffrage
› Les travaux composés d’ouvrages élémentaires en petite quantité seront considérés comme des ouvrages
élémentaires et unitaires.
Le contrôle ne pouvant se faire que pour l’ouvrage terminé dans son ensemble :
regard de chute EP ou EV (Terrassement-Béton-Enduit.)
En résumé, on ne fera le métré que des ouvrages qui peuvent être contrôlés en temps d’exécution.
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EXEMPLE DE DEMARCHE POUR MENER UN QUANTITATIF
1/ POSER LE PROBLEME - DEFINIR L’OBJECTIF:
2- 3 FAIRE LE PLAN D’ACTION SUCCESSIVEMENT POUR CHAQUE ETAPE DU PLAN DU MET RE.
- Eventuellement faire la nomenclature.
- Organiser les calculs (éventuellement faire les croquis justificatifs)
- Mener les calculs.
5/ AMELIORER:
5-1 Faire au besoin un plan d’action amélioré.
5-2 Recommencer le travail jusqu’à ce que la mesure soit satisfaisante.
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EXEMPLE DE BORDEREAU DES PRIX UNITAIRES HORS TAXES
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3. LES TERRASSEMENTS
3.1 GENERALITES
3.1.1. Définitions
On appelle terrassements l’ensemble des opérations qui ont pour objet de rendre le sol naturel conforme aux profils
prévus pour un projet et apte à recevoir un ouvrage.
Les terrassements impliquent un déplacement de matériaux naturels.
Les déblais désignent les terres enlevées ;
Les remblais désignent les terres apportées.
Les terrassements de grande surface sont caractérisés par le déplacement de volumes globaux très importants sur
des distances notables, c’est le cas des voies de circulation. L’étude de ces terrassements sera faite dans le chapitre
suivant. Cubatures et mouvement des terres.
Les terrassements qui intéressent une surface du sol relativement faible seront appelés fouilles.
Les fouilles ont bien souvent des formes régulières ; elles servent par exemple à l’exécution des fondations d’un
bâtiment.
C’est à ce type de terrassements que nous nous intéresserons dans ce chapitre.
Fouilles en déblais : ce sont des terrassements situés au-dessus du terrain environnant et ayant en général plus de
2 mètres de largeur ;
Fouilles en excavation : ce sont des terrassements effectués au-dessous du niveau du terrain naturel et ayant en
général plus de 2 mètres de largeur au fond ;
Fouilles en rigole : ce sont des fouilles effectuées au-dessous du niveau du terrain naturel mais dont la largeur au
fond est au plus égale à 2 mètres. Quand ces fouilles reçoivent des canalisations, on parlera alors de fouilles en
tranchée ;
Fouilles en trou : ce sont des fouilles isolées dont aucune des dimensions n’est supérieure à 2 mètres, on parlera
aussi de fouilles en puits.
Lors des travaux de terrassement le matériau extrait s’aère et produit un volume plus important. Cette augmentation
de volume s’appelle le foisonnement varie avec la nature des terres.
Celles-ci peuvent être divisées en classes suivant leur dureté :
- Classe A : terre végétale, terre sablonneuse, sable
- Classe B : terre argileuse, terrain caillouteux
- Classe C : argile
- Classe D : roche moyennement dure
- Classe E : roche dure
A titre indicatif les pourcentages de foisonnement généralement retenus pour les terrains A et B sont :
Classe A 20% soit un coefficient de foisonnement de 1,20
Classe B 35% soit un coefficient de foisonnement de 1,35
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3.2 REALISATION DES TERRASSEMENTS
L’expérience montre que lorsque l’on ouvre un sol sensiblement à la verticale (à l’exception du rocher) la paroi est
instable et qu’à plus ou moins brève échéance, elle s’éboule et se stabilise sous un angle variable suivant la nature au
sol, dit angle de talus naturel.
Deux possibilités s’offrent alors :
- Ouvrir des fouilles talutées
Cela implique de disposer au sol de la surface suffisante en raison des pentes.
- Ouvrir des fouilles verticales
Cela réduit l’emprise des terrassements mais implique le blindage des parois.
Cette opération consiste à maintenir les parois par l’exécution d’un boisage de retenue.
Il est en général indispensable d’obtenir un fond de fouille sec pour permettre l’excavation, le traçage et l’exécution
des fondations.
Afin d’éliminer les eaux de pluie ou d’infiltration on peut installer un puisard en fond de fouille vers lequel viennent
converger les eaux drainées. L’eau est ensuite évacuée par pompage.
Si le fond de fouille est au-dessous du niveau de la nappe, il est nécessaire d’abaisser le niveau de la nappe ou de
travailler dans une enceinte étanche à l’intérieur de laquelle on abaisse le niveau par pompage.
On effectue les fouilles manuellement lorsqu’il s’agit de terrassements de faible volume, ou lorsque des conditions
particulières l’exigent. L’enlèvement de terre est effectué par jets de pelle. On distingue :
- Le jet horizontal : les déblais sont pris à la pelle et projetés à l’horizontale ou sous une faible inclinaison à une
distance maximale de 2 mètres.
- Le jet sur berge : les déblais sont pris à la pelle au fond de la fouille et projetés sur le terrain au bord de celle-ci. La
hauteur maximale du jet est de 1,60 m à 1,80 m
- Le jet sur banquette : lorsque le fond de fouille est situé à plus de 1,80 m du terrain naturel, les déblais sont
projetés sur un plateau intermédiaire (redan laissé dans la paroi ou petit plancher d’échafaudage), puis repris à la
pelle et projetés sur le bord de la fouille . Plusieurs banquettes peuvent être nécessaires, la hauteur entre 2
banquettes ne doit pas être supérieure à 1,80 m
- Le jet pour chargement : ce sont les jets de pelle nécessaires à la mise des déblais dans un engin de manutention
Lorsque le volume du terrassement devient important, il est plus économique d’utiliser des engins mécaniques. Les
principaux engins employés pour ces travaux sont :
La pelle mécanique, la pelleteuse chargeuse, le bulldozer, la niveleuse (ou grader) le scarificateur (ou ripper), la
décapeuse (ou scraper) [confère figures page suivante].
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3.3.2. Mouvements des déblais et remblais
Le montage ou la descente des déblais doit être compté suivant la nature du terrain et suivant le matériel utilisé.
Le transport ne comprend généralement pas le chargement et doit être compté suivant la nature du terrain et suivant
le véhicule utilisé.
Débroussage, décapage, dressement des talus (talutage), blindage, pilonnage, nivellement de fond, régalage,
engazonnement.
L’estimation des différents volumes ne présente généralement pas de difficultés du fait de la forme simple des fouilles.
Le volume d’une rigole sera calculé en faisant le produit de sa longueur développée par la section transversale. Dans
certains cas il sera plus simple d’effectuer le produit surface de fond (obtenue par soustraction de surfaces simples)
par hauteur.
Le calcul des remblais s’effectue généralement par soustraction : volume des fouilles auquel on déduit le volume
occupé par l’ouvrage.
3.4.2. Définitions
Le tableau de la page suivant, ‘’mode de rémunération des principaux travaux de fondations’’ donne les dispositions à
retenir pour les évaluations de ce type de travaux
On remarquera que ces travaux spéciaux comprennent, en plus de la rémunération à l’unité d’ouvrage :
- un prix pour l’installation et le repli du matériel spécial
- un prix pour le déplacement de ce matériel (ou d’une partie) d’un ouvrage à l’autre
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4. LES MACONNERIES
4-2.1 Béton
Les bétons sont évalués au m3 sans déduction des vides de petites dimensions (scellements, barbacanes…) leurs
prix comprennent la mise en œuvre mais les coffrages sont estimés à part, à la surface coffrée.
Les prix diffèrent en fonction de la nature des bétons employés et suivant les dosages.
Ouvrages accessoires :
Vibration béton pour tenir compte de l’utilisation du matériel de vibrage, l’augmentation de la quantité de béton
il est appliqué un coefficient de majoration sur la valeur de béton
Armatures : le béton peut contenir des armatures qui n’ont pas nécessité d’études ni de calculs de résistance.
Elles seront réglées suivant les indications données dans le chapitre béton armé
Coffrage (ou boisage) : les coffrages sont mesurés au mètre carré de coffrage en contact direct avec le béton.
Les prix tiennent compte de tous les éléments nécessaires à sa mise en place. Ils peuvent différer pour
chaque utilisation de coffrage
4-2.2 Briquetage
Mesurage au mètre carré: cela concerne les ouvrages dont l’épaisseur sans enduit correspond à l’une des 3
dimensions de la brique (cette dernière peut occuper 3 positions. Boutisse, panneresse ou sur chant). Cela revient à
dire que le briquetage se paie au mètre carré lorsque l’épaisseur des parois ne dépasse pas la longueur d’une brique
soit souvent 22 cm.
Mesurage au mètre cube : quand les conditions ci-dessus ne sont pas remplies c’est Ŕ à Ŕ dire lorsque l’épaisseur
des parois dépasse la longueur d’une brique.
Les briques s’évalueront par catégories : briques pleines, briques de parement, briques perforées, briques creuses…
et pour chacune d’elle par moule (dimensions)
4-2.3 Agglomérés
Les agglomérés sont aussi appelés agglos, parpaings, blocs de béton.
Pleins ou creux ils sont destinés à monter des murs ou des cloisons.
La maçonnerie d’agglomérés est mesurée au mètre carré, mortier compris.
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Des distinctions seront faites en fonction :
- de la nature des agglomérés, c'est-à-dire des matériaux constitutifs.
- des dimensions des agglomérés, ces dimensions sont souvent désignées ‘’moule ‘’.
4-2.5 Enduits
Les enduits sont évalués à la surface, leur prix variant suivant :
Le liant employé par le mortier
Le dosage du mortier
L’épaisseur de l’enduit
La méthode de lissage et serrage de l’enduit
Les prix de base sont généralement établis pour des enduits verticaux de 20 mm d’épaisseur, dressés au bouclier et à
la règle. Ils comprennent le garnissage des joints des matériaux ou le piquage du béton.
Dans les travaux de bâtiment on compte avec plus-value les enduits sur parties courbes, les enduits sur plafond, les
surfaces de faible largeur.
Si le parement d’un mur est composé de pierres de queues différentes, on considèrera une épaisseur
moyenne pour toute la maçonnerie de parement. Cette queue moyenne sera donnée par la relation
qm = (qa na+ qb nb)/(na + nb) avec na pierres de queue qa, nb pierres de queue qb
Il est souvent plus facile de calculer la maçonnerie pleine, et de déduire ensuite les vides.
Ainsi les murs d’une habitation sont mesurés et calculés comme s’il n’existait aucune ouverture, ces
ouvertures (portes, fenêtres…) sont ensuite déduites des calculs primitifs.
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5. BETON ARME
Le béton armé est un matériau hétérogène réalisé avec un mélange de ciment, de sable, de gravier et d’eau enrobant
des barres d’acier ou armatures. Le béton, à l’état de pâte est coulé dans un moule ou coffrage formé de parois en
bois ou métal ; devenu solide ou boute de quelques heures, il est alors décoffré.
L’armature est particulièrement dense dans les parties d’ouvrage soumises à la traction ou à la flexion car le béton
supporte très mal l’action de ces forces.
5.3 BETONNAGE
Les pièces étant généralement prismatiques, elles sont relativement faciles à mètre. Le volume occupé par les
armatures n’est pas déduit du volume de béton. De même on ne tiendra pas compte des tous de faible dimension,
tous de boulons, barbacanes.
Les diverses qualités de béton sont calculées séparément en raison de leur différence de prix
5.4 COFFRAGE
Les coffrages sont mesurés au mètre carré de coffrage en contact direct avec le béton coulé.
Les surfaces supérieurs horizontales ou faiblement inclinées sont considérées comme ne nécessitant pas de
coffrages et ne sont pas comptées
Les prix de coffrage tient compte de tous étaiements, cales, serre joints, etc…, nécessaires à la construction du
coffrage.
Les vides des trous de scellement et de barbacanes ne seront pas déduits des surfaces de coffrage.
Dans les travaux de bâtiment, les coffrages pourront être classés dans les catégories correspondant à celles du
bétonnage (cf paragraphe précédent)
Ainsi on fera la distinction
Coffrage horizontal, coffrage vertical, coffrage incliné…
Dans le cas où , pour obtenir des parements vus bien lisses, on a recours à des coffrages spéciaux, les surfaces ainsi
coffrées doivent être métrées à part application soit d’un prix spécial, soit d’une majoration sur le prix de coffrage
ordinaire
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Les surfaces de parements vus de béton armé peuvent être traitées comme celles des maçonneries, soit par simple
ragréage, soit par recouvrement par enduits
Les différents travaux sont métrés, comme nous l’avons indiqué au chapitre maçonneries.
5.5 FERRAILLAGE
Les armatures sont évaluées au poids. Pour chaque nuance et chaque diamètre les longueurs des aciers sont
totalisées. La densité admise pour l’acier étant de 7,85.
Le tableau ci-dessous donne le poids unitaire pour chaque diamètre :
Diamètre 4 5 6 8 10 12 14 16 20 25 32 40
nominal
Poids en 0,099 0,154 0,222 0,495 0,617 0,888 1,208 1,578 2,466 3,854 6,313 9,864
kg/m
L’avant-métré se réduit donc à celui des longueurs de barres, compte tenu de leurs formes, des crochets et des
recouvrements. Les dessins indiquent généralement le nombre, la forme et le détail des longueurs des barres. On
ère
relira à ce propos le chapitre ‘’plans de ferraillage’’ du cours de dessin 1 année. Dans le cas où certains détails ne
sont pas donnés sur le dessin, c’est au métreur de les établir.
Les longueurs développées pourront être évaluées à partir des formules ci-dessous
Les résultats sont reportés sans un tableau permettant le regroupent de aciers par diamètre et par nuance. Les poids
sont alors facilement calculés.
Pour l’avant-métré des aciers on pourra adopter le tableau suivant :
Les treilles soudés se présentent sous forme de quadrillage de fils se différenciant par leur diamètre et par leur
espacement. Ils font généralement l’objet d’une évaluation au m². Il suffit donc dans l’avant-métré d’évaluer pour
chaque treille soudé la surface mise en œuvre.
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Définition des prix
Fourniture des aciers : en travaux publics le ferraillage est rémunéré au poids mis en place par nuance, sans
distinction de diamètre. En travaux de bâtiment le prix du kilo d’acier varie souvent suivant les diamètres. Les prix
étant plus élevés pour les diamètres plus faibles.
Il est alors nécessaire d’établir le poids d’acier par barres de chaque diamètre.
Façonnage et mise en place : ces opérations sont rémunérées en fonction du diamètre des aciers utilisés. Le coût
diminuant pour les dimensions importantes. En effet une barre de section importante demande moins de temps de
travail que plusieurs de faible diamètre.
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6. OUVRAGES METALLIQUES
6.1 GENERALITES
Les ouvrages métalliques sont constitués par l’assemblage, souvent désigné par charpente métallique, d’aciers de
formes commercialisées : tôles, plats, barres, tubes et surtout profilés. Ces pièces sont réunies par des éléments de
raccordement : goussets, fourrures, cornières, assemblés par rivets, boulons ou par soudures.
Certaines pièces peuvent être moulées comme les appareils d’appui de pont ou encore les bollards d’amarrage
ère
servant à la navigation (cf cour de construction 1 année)
6.2.1 Evaluation
En travaux publics, il n’est généralement prévu par nuance d’acier qu’un seul prix quelle que soit la forme des
différentes pièces.
Dans les bâtiments, les prix dépendent des profils des éléments, de leur dimension et même de leur mode l’emploi.
Toutes ces considérations rendent l’avant-métré plus complexe.
- Rivets et boulons : on ne déduit pas dans les pièces assemblées les trous ménagés pour le passage des
rivets ou boulons. La tige de ceux-ci remplissant ces trous, on considère la pièce comme pleine. Par contre
les têtes, écrous et rondelles donnent un poids supplémentaire. Le poids de ces éléments peut être évalué à
partir des albums des forges.
On préfère généralement opérer de façon plus simple en ajoutant 1/15 du poids global des pièces assemblées.
Soudures : elles sont évaluées au ml, leur poids par section étant facile à calculer, cependant le prix des pièces
soudées étant établi compte tenu des soudures, on ne les paye généralement pas à part et on établit le poids des
aciers, sans rien ajouter pour les soudures.
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Remarques concernant les dernières colonnes du tableau :
5 et 6 pour les barres indiquer la longueur avant découpe éventuelle (colonne 5) ;
La colonne 6 n’est pas utilisée ;
Pour les tôles indiquer les dimensions : longueur (colonne 5) et largeur (colonne 6) ;
Les surfaces plus complexes (goussets…) pourront être reportées directement à cheval sur les colonnes 5 et 6
7 : Cette colonne reçoit la longueur ou surface totale par pièces identiques elle sera donc égale au produit des
colonnes 4, 5 et 6
9 : Le poids total pour chaque élément sera obtenu par multiplication des colonnes 7 et 8
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7. CHARPENTE ET BOIS
7.1 GENERALITES
Matériaux simplement débité ou taillé (planche, madrier, chevron…) le bois sert principalement :
A édifier des constructions provisoires (platelages, passerelles…) ou définitives (ponts, ouvrages spéciaux sur
rivière, charpentes…)
A aider à la mise en œuvre de procédés : coffrages de béton, blindages de fouilles... Matériaux élaboré avec
soin sous forme de ‘’lamellé callé ‘’ pour constituer des poutres longues et légères, il permet
De réaliser des ouvrages définitifs (passerelles, halls, ossatures….)
Il n’y a exception que pour des ouvrages de grande surface à épaisseur constante (platelage de pont par exemple) où
l’évaluation est faite à la surface ;
L’estimation et le règlement des ouvrages tiennent compte
De la nature du bois (essence)
De la nature de travaux à réaliser et des difficultés de mise en œuvre les conditions de règlement précisent si
l’évaluation concerne le volume réel, ouvrage terminé, ou de celui-ci utiliser avant la découpe.
Le prix du mètre cube tient compte de tous assemblage, ceux-ci n’auront donc pas à être comptés à part.
Simplement, les parties métalliques importantes donneront lieu à une évaluation ou poids, comme en charpente
métallique.
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8. LES RESERVOIRS
Les réservoirs sont des ouvrages en béton armé (parfois en béton précontraint) dont la forme générale est de
révolution.
Pour les calculs on s’attachera à décomposer l’ouvrage en éléments simples (poteaux, ceintures, goussets,
coupoles…) que l’on nommera sur les plans.
Les volumes de révolution seront calculés à partir du théorème de Guidin, ils feront l’objet de schémas explicatifs
dans l’avant-métré.
Calcul particulier : le volume des coupoles pourra être calculé comme suit :
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9. LES CANALISATIONS
9.1 GENERALITES
Les travaux publics comprennent de plus en plus dans leur activité, la réalisation d’ouvrages destinés soit à
l’assainissement, soit à l’alimentation en eau et l’électricité.
Ces travaux au point de vue construction et avant-métré présentent la même caractéristique d’être linéaires, c’est à
dire de comprendre un travail de même structure sur une grande longueur.
Par suite au point de vue règlement. Il suffira d’établir un prix unitaire pour une longueur d’un métré d’ouvrage, la
dépense totale étant donnée par le produit de la longueur et de ce prix unitaire.
L’avant-métré consistera donc à évaluer la longueur de l’ouvrage réalisé, aux réserves prés indiquées au paragraphe
suivant.
Dès lors l’étude du prix sera établie pour un ouvrage situé à une profondeur Hm
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