MEGC
MEGC
MEGC
URI: http://id.erudit.org/iderudit/601381ar
DOI: 10.7202/601381ar
Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.
Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique
Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents
Bernard DECALUWE*
et
André MARTENS**
avec la collaboration de
Marcel MONETTE***
I. INTRODUCTION
1. La méthode VT, mise au point par l'économiste égyptien W. Grais et ses collabora-
teurs de la Banque mondiale, a fait l'objet d'un mode d'emploi détaillé donné dans C.R.D.E.
(1984, vol. 1 et 2).
2. Pour une revue de la littérature sur les M.C.E.G., voir B J . Shoven et J. Whalley
(1984) et B. Decaluwe et A. Martens (1985).
444 L'ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
tion dans les prix relatifs a une incidence sur les quantités produites et
consommées, ces prix relatifs étant eux-mêmes exprimés par rapport au
prix d'un bien en principe choisi arbitrairement (le numéraire).
Finalement, lorsque le gouvernement est introduit dans un M.C.E.G.,
fondé sur une telle structure théorique, il est vu essentiellement comme
un agent «incitateur», voire «interventionniste», qui a la possibilité d'utili-
ser un ensemble d'instruments, dits de politique économique, capables de
modifier les décisions des agents privés en fonction d'objectifs publics de
croissance, de stabilisation et d'équité.
Dans une première étape, nous construirons la matrice de comptabi-
lité sociale (MCS) où sont enregistrés les flux de recettes et de dépenses de
l'année de base de la simulation pour l'économie fictive considérée (sec-
tion 2). Dans une deuxième étape, nous procéderons à la construction du
M.C.E.G. de cette économie (section 3). Dans une troisième étape, nous
simulerons le M.C.E.G. en introduisant des modifications simples de la
politique fiscale3.
2. LA M A T R I C E DE C O M P T A B I L I T É SOCIALE
4. Pour une illustration détaillée des procédures de construction des MCS, voir B. De-
caluwé et A. Martens avec M. Monette (1985).
5. Le lecteur remarquera que la branche services non marchands ne paie aucune
rémunération au facteur capital. On suppose ici que le coût locatif des équipements adminis-
tratifs est nul.
TABLEAU 1
M C S P O U R UNE É C O N O M I E FERMÉE AVEC S E C T E U R G O U V E R N E M E N T A L
(ANNÉE DE BASE DE LA S I M U L A T I O N )
l 2 3 4 5 6 7 8 9
Facteurs Agents Agents w
main- Facteurs Agents Agents Impôts entreprises entreprises Branche >
d'oeuvre capital ménages état indirects privées publiques Accumulation agricole C)
H
1 Facteurs main-d'oeuvre 390 C
>
2 Facteurs capital 99 r
3 Agents ménages 1084 272 H
4 Agents État 9 24 114 16 -33 w-
5 Impôts indirects n
O
6 Agents entreprises privées 213
7 Agents entreprises publiques -33 O
8 Accumulation 375 -8 197
9 Branche agricole C!
10 Branche industrielle w
11 Branche services
12 Branche services non marchands
13 Produits agricoles 549 56 58
14 Produits industriels 267 508 108
15 Produits services 141 175
16 Produits services non marchands 138
17 Total 1084 461 1356 130 114 213 -33 564 830
TABLEAU 1 (suite)
M C S P O U R U N E É C O N O M I E FERMÉE AVEC S E C T E U R G O U V E R N E M E N T A L
( A N N É E DE BASE DE LA S I M U L A T I O N )
10 11 12 13 14 15 16 17
Branche Produits
services services
Branche Branche non Produits Produits Produits non C
Pour obtenir le total des ressources aux prix du marché, nous devons
ajouter les impôts et taxes indirects à la production au coût des facteurs.
Ceci est fait dans les colonnes de produits 13 à 16. À titre d'exemple, à la
production industrielle au coût des facteurs de 1 610 (£10,14), nous ajou-
tons 85 en taxes indirectes (£5,14) pour obtenir les ressources disponibles
en biens industriels, évaluées aux prix du marché, soit 1 695 (total de la
colonne 14). Une lecture analogue est faite pour les autres colonnes de
produits (13, 15 et 16).
6. Étant donné que la ligne 4 est celle des recettes de l'État, une subvention versée par
l'État est interprétée comme un impôt direct négatif payé par les entreprises publiques,
d'où t47.
450 L'ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
yi = I 1 ^ (3.1)
(i = 1, 2, . . . n)
Chaque colonne de la matrice T donne la ventilation d'une structure
de dépenses dont la somme symbolisée par 3I7-(Z = 1, 2, . . . n) est égale au
total de la colonne:
yj = £ ttJ (3.2)
i— 1
(J = 1,2, . . . n)
La condition d'équilibre du système exige que le total des recettes de
chacun des comptes soit égal au total des dépenses correspondantes:
J1 = Jj (3.3)
(i =j = 1,2, . . . n)
C'est ainsi qu'à partir du tableau 2, qui donne les symboles correspon-
dant aux valeurs de transaction non nulles de la MCS du tableau 1, nous
pouvons construire un premier bloc de 16 équations, chacune d'elles
exprimant la condition d'équilibre des valeurs de recettes et de dépenses
de chacun des 16 comptes conformément à (3.3) où n = 16:
WA + W1 + W5 + WN = W (3.4)
ou
WA, W1, Ws, WN: salaires payés respectivement par l'agriculture, l'in-
dustrie, les services marchands et les services non
marchands;
W: total des salaires.
KA + K1 + K8 = K (3.5)
ou
KA, K1, Ks\ revenu du capital utilisé respectivement dans l'agricul-
ture, l'industrie et les services marchands;
K: total du revenu du capital.
WM + KM = RM (3.6)
ou
WM: salaires versés aux ménages;
TABLEAU 2
LES SYMBOLES DU M . C . E . G .
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Facteurs Agents Accum. Branches Produits
1 Facteurs main-d'oeuvre WA W, Ws WN W
capital KA K1 KS K
3 Agents ménages WM KM RM
4 économi- État KG TDM TI TDEN TDEP G
5 ques impôts indirects TIA TI, Th TIT
6 entreprises privées KEN REN
7 entreprises publiques KEP REP
8 Accumulation SM SG SEN I
9 Branches agriculture xA
10 industrie X,
11 services xk Xs
12 services non XN XN
marchands
13 Produits agricoles CMA IA DIAA DIA, DIAS DIAN XPA
14 industriels CM, h DI,A DIn DI,s DI1N XP,
15 services CMS DISA Dis, DIss DISN XPs
16 services non GN XPN
marchands
17 Total W K RM G TIT REN REP I XA X, XS XN XPA XP, XPS XPN
4^
452 L'ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
ou
TIA, TI1, TI5: impôts indirects (nets de subventions) grevant respecti-
vement les produits agricoles, les produits industriels et
les services marchands;
TIT: total des impôts indirects (nets de subvention).
KEN = REN (3.9)
ou
KEN: revenu du capital payé aux entreprises privées;
REN: revenu des entreprises privées.
KEP = REP (3.10)
ou
KEP: revenu du capital payé aux entreprises publiques;
REP: revenu des entreprises publiques.
SM + SG + SEN = I (3.11)
ou
SM, SG, SEN: épargne respectivement des ménages, de l'État et des
entreprises privées;
/: investissement total (formation brute de capital).
XLA = XA (3.12)
^f = X1 (3.13)
CRITIQUES ET EXPERTISES 453
X1S = X8 (3.14)
L
X N = XN (3.15)
TABLEAU 3
LES SPÉCIFICATIONS DE COMPORTEMENT UTILISÉES DANS LE M . C . E . G .
Colonnes de la N° de
MCS qui sont l'équation
Libellé de la spécification
affectées par la de
spécification comportement
1. La valeur de l'unique t^ de la colonne j 1 3.21
est égale à la somme y^ de la colonne j 5 3.33
7 3.36
16 3.641
2. Les valeurs de ^7 de la colonne j 9 3.39 à 3.43
correspondent à des parts en valeur des 10 3.44 à 3.48
ty de l'année de base dans la somme yj 11 3.49 à 3.53
de la colonne j (les t%/y^) 12 3.54 à 3.57
13 3.59
14 3.61
15 3.63
3. Les valeurs des fy de la colonne j 2 3.22 à 3.25
correspondent à des parts constantes en 3 3.26 à 3.30
valeur des ^7 dans la somme ^7 de la 6 3.34, 3.35
colonne j , ces parts n'étant pas 8 3.37, 3.38
nécessairement celles de l'année de base
4. La valeur de ^7 est exogène 4 3.31
5. La valeur de ^7 est un résidu sur 4 3.32
colonne
6. La valeur de tj est une taxe 13 3.58
proportionnelle à la valeur du flux ^7 14 3.60
défini avant taxation 15 3.62
1. Afin d'obtenir l'équation de prix (3.89) qui est donnée ci-après, il a fallu en fait utiliser la
spécification 3 lors de l'utilisation du logiciel de construction du M.C.E.G. selon la
méthode VT (logiciel SAMLIB), la part de X^ dans XPN ayant été fixée à l'unité dans
(3.64).
KG = kGK (3.23)
avec:
kM + kG + kEN + kEP = 1.
Les dépenses des ménages (colonne 3):
456 L'ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
OU
(3.39)
A
A
A A
(3.40)
~ Y»
A
A
DT
V*AA --
D I A Â
0
Y
*A (3.41)
A
A
DI - ^ X (3.42)
A
DIIA ~ o A
A
A
DIsA
nr - Y (3.43)
A
UlSA - __ 0 A
avec
VÇ K^_ DI%_ DI% DI°SA =
V0 V0 yO v() yO
A A A
A\ A A. A A A A
W1 = - / X 7 (3.44)
X/
*, = §*/ (3-45)
X /
avec
Z l + J^i ,^k +J^iL +^k = ,
V0 y() yO v() V0
A/ A/ A/ A/ A/
458 L'ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
Ws = (3.49)
K3 = TT A c (3.50)
vO °
DIAS X5 (3.51)
X°s
DI °„
DIfS X5 (3.52)
X°s
_ ^_ss (3.53)
DIss Xx
avec
W0, K% + DI°AS + Z)/? 5 + £/«
+ X°s
Ac Ac x° s X<1
Les coûts de la production des services non marchands (colonne 12):
W% (3.54)
WN = XA
Y0
_ DI AN
VlAN — _ n0 A
N (3.55)
YN
A
DI0 /N
DI1N = X, (3.56)
X0N
_ DI SN y
UlSN — _ A
N (3.57)
Y n0
A AA
avec
W% + DI % + DI0IN + DI0SN
= 1.
0
YN X 0
N
Y0 Y0
A AT
A \/
1 + 9°,
A XPA (3.59)
- [XPA\ 1 + 9A
CRITIQUES ET EXPERTISES 459
6/
TI1 XP1 v3.60)
î + e,
*-$][HÏ]"» (3.61)
77 s = — XP8 (3.62)
î + es
x^ = Xf_1 \l + e ° XPs (3.63)
XP{ 0
J Li.+ e s .
XAT — XPN (3.64)
ou
§A, ^h ^s- taux d'imposition indirecte (défini hors taxes), respective-
ment des produits agricoles, industriels et services mar-
chands;
Que disent les équations (3.21) à (3.64) sur le fonctionnement de cette
économie?
X8 = ps qs (3.74)
XN = p N qN (3.75)
XPA = pA ~qA (3.76)
XP1 = P1 q, (3.77)
XP8 = ps ? s (3.78)
XPN = pN ^N (3.79)
où
qw> qtc, qiNv'- volumes des salaires (ou de la main-d'oeuvre), du revenu
de capital (ou du capital) et de l'investissement;
qA> qu qs, qN'- volumes des 4 productions, exprimés au coût des fac-
teurs;
^A, ?/> ?s> ^N'- volumes des 4 productions, exprimés aux prix du
marché. 9
XO A
v0 vO vO v0
A A ~ *A ^ A.A ^ Ayi
pA = w r • pA -pi -ps (3.82)
9. Étant donné la condition (3.67), ces volumes sont égaux pour l'année de base (qA =
^A', $\ — ??;<7s = #s»tyv = HN)> mais ne le sont pas nécessairement lors des simulations (sauf
pour le volume de services non marchands), compte tenu de changements possibles dans les
taux d'imposition indirecte (0A, 6/, Qs)-
462 L'ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
3: 1 + QA ,A V 1 + e°J (3.86)
(tf/XP»A
~ 1 + 9/ (3.87)
Xè°/XP°s
(3.88)
> = TT5f Ps
/ W = PN (3.89)
10. Pour des dérivations détaillées des prix associés aux spécifications VT, voir aussi
C.R.D.E. (1984, vol. 1, section V).
11. On aura remarqué que, dans le cas de la spécification où la valeur de l'unique ty de la
colonne j est égale à la dépense totale ^y7 de cette colonne, il faut quand même garder deux
variables séparées (^etyj), d'où la présence de WM (=W),TI( = TIT), T D £ P ( = REP) etXN
(= XPN).
CRITIQUES ET EXPERTISES 463
4. LES S I M U L A T I O N S E T LEURS R É S U L T A T S
TABLEAU 4
NOMBRE D'ÉQUATIONS ET D'INCONNUES DU M.C.E.G.
Les inconnues
Ji = n y, = 16
Pi = m Pi= i l
Ii = m ?,= ii
tij = g Uj = 44
Total = n + 2 m + g Total = 82
Les équations du texte
équations d'équilibre: 16 (3.4) à (3.19)
équations de comportement: 44 (3.21) à (3.64)
équations pjqf. 11 (3.69) à (3.79)
équations de prix pf. 7ïl\ 9 (3.81) à (3.89)
équation redondante: -1 -1
Total n + g+m + m\ — 1 79~
d'où à exogénéiser:
[n + 2m + g] — [n + g + m + m\ — 1]
= m — m\ + 1 = 11 - 9 + 1 = 3
464 L'ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
TABLEAU 5
VALEURS I N I T I A L E S DES VARIABLES E X O G È N E S E T P A R A M È T R E S
(
77°\
= —j^\ (tableau 1)
T A B L E A U 5 (suite)
VALEURS I N I T I A L E S DES VARIABLES E X O G È N E S E T P A R A M È T R E S
-0,07
0,47
0,12
0,21
0,18
0,12
0,41
X°s
0,21
X0S Parts des achats de facteurs et d'intrants intermédiaires
dans la valeur au coût des facteurs de la production des
> services marchands, calculées pour l'année de base 0>03
X°s (tableau 1)
466 L'ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
T A B L E A U 5 (suite)
VALEURS I N I T I A L E S DES VARIABLES E X O G È N E S E T P A R A M È T R E S
£1% 0,11
X?
DI0SS 0,24
Xs *
0,53
Y0
DI0SN 0,30
^pA, 'pu ]>s: indice des prix du marché des produits agricoles, indus-
triels et des services marchands, tels que donnés par la
solution du M.C.E.G.;
et
~ _ CA ~ _ Ci ~ _ Cs
°A ~ d > Cf ~ d Cs
~ T
où cA, C1, CS, SM et tdM sont les parts budgétaires moyennes de consomma-
tion, d'épargne et d'imposition directe dont les valeurs sont fixées de
manière exogène et données au tableau 5. Étant donné qu'il est possible
de démontrer que pc tel que défini par (4.1) est mathématiquement
compatible avec la spécification des ty, qui fut retenue pour la colonne 3,12
nous pouvons calculer qc comme étant égal à yc/pc- Les chiffres donnés
pour qc etpc au tableau 7 résultent de l'application de cette procédure de
calcul;
3. finalement, compte tenu du fait que le numéraire choisi a été le
taux de salaire nominal (w), les variations observées, d'une simulation à
l'autre, pour les autres indices de prix doivent être interprétées comme
des variations de prix relativement au prix de la main-d'oeuvre. C'est
ainsi, qu'à la simulation 1, pj = 1,019 signifie, qu'à la suite de l'augmenta-
tion de la dotation de main-d'oeuvre, le prix de la production industrielle
augmente de 1,9 % par rapport au taux de salaire. De même, la diffé-
rence entre la valeur du PIB et son volume ne peut en aucun cas être
interprétée comme le résultat d'une variation du niveau général des prix,
mais doit être vue comme la résultante d'une variation des prix relatifs.
En effet, pour w = 1 :
pq = qw + rqK (4.2)
où
p: indice de prix du PIB;
q: volume du PIB.
TABLEAU 6
HYPOTHÈSES DE SIMULATION
Valeurs
Variables et paramètres Symboles Simulation 1 Simulation 2 Simulation 3 Simulation 4
initiales
Volume de la main-d'oeuvre qw 1 084,0 1 138,2 1 138,2 1 138,2 1 138,2
(5,0 %) (5,0 %) (5,0 %) ' (5,0 %) >
Consommation publique GH 138,0 138,0 151,8 138,0 138,0 O
H
(0,0 %) (10,0%) (0,0 %) (0,0 %) G
>
Taux d'imposition indirecte *A 0,01 0,01 0,01 0,011 0,01 r
(0,0 %) (0,0 %) (10,0%) (0,0 %) H
D'où:
p = 3K±±ÎK (4 . 3)
et l'indice de prix du PIB varie donc bien avec des variations du prix
relatif du capital (pondéré par la part relative du capital dans le PIB). Cet
indice n ' e x p r i m e d o n c pas u n q u e l c o n q u e p h é n o m è n e m a c r o -
économique d'inflation ou de déflation: avec le M.C.E.G., nous restons
dans une économie de troc.
Nous sommes maintenant prêts à examiner le détail des résultats des
simulations données au tableau 7.
Simulation 1 : le volume disponible de main-d'oeuvre (qw) augmente de 5 %
Étant donné le plein-emploi du capital, la production s'accroît le plus,
en termes relatifs, suite à l'augmentation de la main-d'oeuvre disponible
dans l'activité à haute intensité de main-d'oeuvre, à savoir l'agriculture.
Le volume du PIB augmente lui aussi, suite à l'augmentation des produc-
tions agricoles, industrielles et de services marchands. Ceci entraîne une
consommation privée accrue, ainsi qu'une augmentation des épargnes
privée et publique, l'accroissement de cette dernière étant expliquée par
une amélioration des recettes fiscales directes et indirectes. L'augmenta-
tion de l'épargne détermine finalement un investissement total accru.
Par rapport à cet accroissement de la main-d'oeuvre disponible, le
facteur fixe, qui est ici le capital, voit sa rareté relative augmenter, ce qui
détermine une augmentation de son prix relatif. Cet accroissement du
coût du capital est répercuté sur les prix à la production et, en particulier,
sur ceux des productions industrielle et de services marchands, dont
l'intensité en capital est relativement élevée. À son tour, l'augmentation
des prix des productions accroît les prix de la consommation et de l'inves-
tissement.
La diminution du volume de production des services non marchands
peut surprendre, du moins à première vue. L'explication en est toutefois
simple. Rappelons en effet que ce volume est celui de la consommation
publique. Or, ledit volume ne peut que diminuer si le prix des services
non marchands augmente, étant donné que la valeur de la consommation
publique est fixée de manière exogène à son niveau initial. Ce phéno-
mène, sur lequel nous ne reviendrons pas, se retrouve dans les simula-
tions 3 et 4.
Simulation 2: la consommation publique en valeur (GN) augmente de 10 %
Il est normal que, dans ce cas, c'est la production de services non
marchands qui augmente le plus. L'épargne des ménages et des entre-
prises reste, par rapport à la simulation 1, sensiblement au même niveau,
470 L'ACTUALITÉ É C O N O M I Q U E
TABLEAU 7
R É S U L T A T S DE S I M U L A T I O N
TABLEAU 7 (suite)
R É S U L T A T DL S I M U L A T I O N
5. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
C.R.D.E. (1984), La méthode de construction des modèles calculables d'équilibre
général de type VT (vol. 1: mode d'emploi économique; vol. 2: mode
d'emploi informatique), série B, monographies 1 et 2, Université de
Montréal, Montréal.
DECALUWÉ, B. et A. MARTENS (1985), Pays en développement et modèles
calculables d'équilibre général: une revue de la littérature empirique, série B,
monographie 3, Université de Montréal, Montréal.
DECALUWÉ, B. et A. MARTENS, avec la collaboration de M. MONETTE
(1985), Quatre matrices de comptabilité sociale pour une économie fictive,
Série B, note technique n" 1, Université de Montréal, Montréal.
DECALUWÉ, B. et A. MARTENS, avec la collaboration de M. MONETTE
(1986), Taux de change flottant et modifications de Venvironnement économi-
que: simulations à Vaide d'un modèle calculable d'équilibre général, Série B,
note technique n" 4, Université de Montréal, Montréal.
DRUD, A., W. GRAIS et G. PYATT (1983), The TV Approach: a Systematic
Method of Defining Economywide Models on Social Accounting Matrices,
paper presented at the IFAC/IFORS conférence on modeling and
control of national économies, Washington, D.C., juin.
DRUD, A., W. GRAIS et G. PYATT (1985), An Approach to Macroeconomic
Model Building Based on Social Accounting Principles, workshop on ma-
croeconomic and sectoral models, Belgrade, juin.
SHOVEN, J.B. et J. WHALLEY (1984) «Applied General-Equilibrium
Models of Taxation and International Trade: an Introduction and
Survey», Journal of Economie Literature, vol. XXII, septembre, pp. 1007-
1081.
WALRAS, L. (1926), Éléments d'économie politique pure, Éditions R. Pichon,
Paris.