MCS MFC

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Introduction 

La matrice de comptabilité sociale est une méthode d’organisation de l’information


contenue dans les comptes nationaux. Sa forme usuelle est la présentation de ces comptes
sous une forme matricielle qui développe les interactions entre le tableau des ressources et
des emplois et les comptes des secteurs institutionnels. Elle permet d’analyser les relations
entre les caractéristiques structurelles d’une économie et la distribution du revenu et des
dépenses entre les secteurs et sous-secteurs institutionnels. La MCS, comme instrument
comptable, est utilisée à des fins de modélisation, particulièrement celle d’équilibre général.
A ce niveau, il faut noter que sa structure dépend de la problématique étudiée. Les matrices
disponibles ont été élaborées selon la nomenclature standard des comptes nationaux. La
matrice de comptabilité sociale se présente sous la forme d’un tableau a double entrée ou,
pour une année donne, sont enregistres les flux comptables (ou les transactions des recettes
et des dépenses de l’économie étudiée). Les lignes désignent les ressources et les colonnes
les emplois. Dans une matrice agrégée de comptabilité sociale, les deux premiers comptes, à
savoir le compte de biens et services et le compte de production, constituent une version
agrégée du tableau des ressources et des emplois, dont les lignes et les colonnes des
ressources et des emplois ont été transposées. L’élaboration du cadre comptable du modèle,
ou matrice de comptabilité sociale (MCS), représente une étape cruciale dans le traitement
d’une problématique à l’aide des modèles d’équilibre général calculable. Le lien étroit entre
le cadre théorique et le cadre comptable d’un modèle se situe à plusieurs niveaux. D’abord,
la problématique pour laquelle le modèle est construit détermine aussi bien le niveau
d’agrégation et de désagrégation de la MCS que la période de référence des données de la
MCS. Ceci sans oublier, que la majorité des paramètres du modèle sont calibrés sur la base
de la MCS. La MCS reproduit l'ensemble des flux réalisés dans un système économique
(groupe de pays, pays, région....) au cours d'une période donnée. Elle incorpore
explicitement diverses relations entre variables économiques tels que les liens entre les
origines et les emplois des revenus des agents institutionnels, entre les différentes activités
de production (tableau input output) et les liens qui expriment l’utilisation des facteurs de
production par les activités de production. Toutes ces variables, ou composantes, de la MCS
s’insèrent dans une structure spécifique aux problématiques pour lesquelles la MCS et le
modèle sont construits. Par ailleurs, à chaque catégorie de biens ou services non factoriels,
de services factoriels, d'agents économiques (ou secteurs institutionnels) correspond une
entrée en ligne et en colonne dans la MCS. Les lignes répertorient les origines des
ressources des comptes tandis que les colonnes répertorient leurs emplois. Cet ensemble de
comptes à partie double garantit que tout emploi d'une branche, d'un facteur de production,
ou d'un agent économique, correspond à une ressource pour une autre branche, un autre
facteur, ou un autre agent, la somme des ressources étant égale, pour chacun d'entre eux
comme pour l'économie nationale, à la somme des emplois.

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Structure de la matrice de comptabilité sociale :
Le Maroc dispose actuellement, comme il susmentionné, d’une comptabilité nationale
harmonisée avec le système des Nations Unis établi en 1993. De ce fait, une nouvelle année
de base est retenue pour les comptes de la nation synthétisant l’économie marocaine, en
l’occurrence 1998. Cette mise à jour s’appuie sur des tableaux de synthèse qui sont produit
chaque année, notamment, le tableau ressources-emplois, le tableau économique intégré et
la MCS. La MCS présente les comptes du système de comptabilité nationale sous une
forme matricielle qui développe les interrelations entre le tableau ressources et emplois et
les comptes des secteurs institutionnels du tableau économique intégré. Elle met ainsi en
évidence les relations entre les structures de production et la distribution des revenus, ainsi
que les flux de capitaux au niveau interne, comme entre l'économie domestique et le reste
du monde. Elle détaille en outre l'origine des revenus des différentes catégories de ménages,
selon que ces revenus proviennent de la vente de "services factoriels" aux producteurs ou de
transferts. La particularité de la MCS réside dans sa flexibilité permettant une très grande
souplesse dans la désagrégation des activités, des unités institutionnelles et des facteurs
productifs afin de répondre aux problématiques choisies.

La modélisation Stock Flux Cohérent moderne :


Le départ de la modélisation Stock Flux Cohérent moderne est le fruit de la collaboration
entre Wynne Godley et Marc Lavoie qui ont publié en 2001 le premier modèle post
keynésien Stock Flux Cohérent, considéré comme le modèle de référence. Ce type de
modélisation a connu un réel succès chez les post keynésiens et s’est développé rapidement
partout dans le monde : Brésil (Claudio Dos Santos), France (Edwin Le Héron, Jacques
Mazier, Tarik Mouakil), Italie (Gennaro Zezza), Irlande (Stephen Kinsella). La méthodologie
d’élaboration des modèles Stock Flux Cohérent repose sur trois étapes, la première consiste à
établir un cadre comptable en construisant la matrice des stocks et la matrice des flux
respectant leur dynamique de façon cohérente. Le modèle de Lavoie-Godley (2001-2002),
inspiré du modèle de Kaldor (1966), se compose de trois secteurs : les ménages, les
entreprises et les banques. Les actifs sont le capital fixe, les actions, les dépôts monétaires et
les crédits bancaires. Dans la matrice des stocks, chaque colonne représente le bilan d’un
secteur donné et chaque ligne représente une catégorie d’actifs. Les actifs ont un signe positif
tandis que les passifs prennent un signe négatif. La dernière ligne de la matrice représente la
richesse nette du secteur (notée V) qui est égale à la différence entre l’actif et le passif. La
modélisation macroéconomique postkeynésienne, de type Stock Flux Cohérent, pourrait être
en ce sens d’un apport crucial. Elle pourrait offrir aujourd’hui un cadre analytique alternatif
approprié pour examiner et évaluer l’impact de différents scénarios de politiques
économiques sur les principales grandeurs macroéconomiques (croissance, comptes publics,
pauvreté etc.).

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