Le MEDAF
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BOUJETOU
Le MEDAF : Modèle d'évaluation des actifs financiers
1. Présentation du MEDAF :
Le Modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF) ou Capital asset pricing model (CPM)
est développé essentiellement par William F. Sharpe en 1964 (Prix Nobel d’économie en
1990), mais aussi Lintner et Mossin.
C’est un Modèle qui « explique » les taux de rentabilité des différents actifs, en fonction de
leur risque.
Il est utilisé pour :
évaluer les stratégies d’investissement sur les marchés financiers, par rapport à une
stratégie « passive »,
définir les taux d’actualisation à appliquer dans les choix d’investissement.
L'idée est simplement de panacher le modèle d'une façon telle qu'on n'y fait pas de choix
incohérents, conduisant par exemple à panacher des actions A et des actions B pour obtenir un
couple revenu/risque moins bon à coût égal que ce qu'auraient procuré par exemple des
actions C.
Sur le plan technique, il s'agit d'un problème d'optimisation quadratique assez banal.
Cette rentabilité espérée peut être utilisée comme taux d'actualisation dans la valorisation de
l'actif.
Alors, à l'équilibre du marché, tous les titres offerts sont détenus et le portefeuille « tangent
» est le portefeuille de marché.
Tous les portefeuilles ont le même ratio de Sharpe, celui du portefeuille de marché.
Dans tout portefeuille efficient, on peut montrer que la prime de risque d'un
actif particulier est proportionnelle à la prime de risque du portefeuille :
Cov (Ri , Rp)
μi−rf = (μp−rf )
σ2p
soit :
Risque total = Risque systématique (non diversifiable) + Risque spécifique (non systématique,
diversifiable)
Ainsi, le bêta d'un portefeuille est égal à la moyenne pondérée des bêtas des titres qui le
composent.
En augmentant la part des titres dont le bêta est supérieur à 1, l'investisseur augmente la
composante « systématique » du risque de portefeuille (sensibilité au risque de marché).
En augmentant la part des titres dont le bêta est inférieur à 1, l'investisseur diminue la
composante « systématique » du risque de portefeuille (sensibilité au risque de marché).
La composante spécifique du risque diminue en augmentant la variété des titres en
portefeuille.
7. Implications du MEDAF
→ La rentabilité (donc la prime de risque) d'un titre dépend de la prime de risque du marché
et du bêta du titre.
A l'équilibre, tous les portefeuilles et tous les actifs sont sur la « droite du MEDAF » (SML =
Security Market Line)
Le bêta d'un portefeuille est égal à la moyenne pondérée des bêtas des titres qui le composent.
Le bêta du portefeuille de marché est égal à 1.
Un portefeuille efficient est composé de titres sans risques et du portefeuille de marché.
→ le bêta du portefeuille efficient mesure la fraction investie dans le portefeuille de
marché.
Seul le risque non diversifiable (la fraction du portefeuille investi dans le portefeuille de
marché) « mérite » une rémunération (une rentabilité supérieure au taux sans risque).
c) La valeur d'un titre ne dépend pas du taux de croissance anticipé des cashflows
Futurs :
Coût du capital financé par action = rendement en dividende + taux de croissance anticipé du
dividende.
8. L'utilité du MEDAF
Malgré les difficultés à valider empiriquement le modèle, il présente au moins deux
applications utiles :
b) Actualisation
Le MEDAF indique que le taux d'actualisation approprié pour évaluer les revenus futurs d'une
entreprise ou d'un investissement est déterminé par :
– le taux sans risque
– la prime de risque du marché
– le bêta de l'entreprise ou du projet d'investissement.
Le bêta peut être estimé par régression sur données historiques (sur courte période, pour
raisonner à environnement donné, mais en haute fréquence pour avoir suffisamment de
données), ou inféré du bêta d'entreprises comparables (pour les sociétés non cotées).
– la prime de risque est très difficile à estimer (le rendement moyen est très sensible au
niveau des prix des actifs en début et fin de période d'estimation).