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Il était cinq heures du matin en France, lorsque Paul tout juste seize ans, se réveilla.

Comme tous les


matins, il mourait de faim. Il se dirigea vers le réfrigérateur et en sortit un yaourt hyper-vitaminé. Il
retourna dans sa chambre, alluma son écran télé praestantia (1*) tout neuf. Cette petite merveille
technologique était un cadeau de sa mère pour sa majorité obtenue il y a quelques jours. Il mit alors la
chaine des informations et apprit que la société Nopeople rasait des millions d’arbres de la forêt
amazonienne. Le présentateur ajouta que les nations ne comptaient pas s’occuper de cette affaire, ayant
déjà de gros problèmes à gérer la sixième crise économique.
Paul était un adolescent passionné par l’écologie, ce qui faisait bien rire ses amis. Il aurait adoré vivre aux
temps où la couche d’ozone existait encore « A la belle époque » se disait-il parfois. Paul était comme
schizophrène : il se passionnait pour les nouvelles inventions mais était aussi un actif militant écologiste.
Il fut donc choqué par cette information. Ou plutôt révolté et même indigné. Paul était fils unique et avait
été élevé par sa mère.
Il courut vers la chambre de sa mère pour lui faire part du « scoop ».
Il s’écria :
« Maman, maman ! Tu sais quoi ? La société Nopeople a violé le décret de 2086 ! ils ont coupé des
arbres, des millions d’arbres ! 
 Tu m’embête avec tes bêtises ! Un arbre de plus ou de moins, qu’est ce que ça change ? lui répondit sa
mère à moitié endormie. 
 Mais maman, tu sais bien que l’équilibre écologique de la Terre ne tient plus qu’à un fil ! s’époumona
Paul »
Furieux, l’adolescent sortit de la chambre, contrarié par les paroles de sa mère.
Il se fit donc une promesse :
« Je découvrirai quel monstre est à la tête de cette entreprise qui guide la Terre vers l’apocalypse. »
Durant les mois qui suivirent, Paul se documenta sur cette société Nopeople et il découvrit que cette
société était française. Les recherches étaient difficiles à mener : les sites Internet étaient censurés ou il
fallait des mots de passe pour y accéder. La mère de Paul voulait savoir ce que faisait son fils sur son
Orpoche (2*), mais son fils restait muet comme un marteau-piqueur (3*) sur ce sujet-là.
Puis une nuit, Paul, qui dormait tranquillement dans son lit à eau, sentit une présence. Il ouvrit les yeux et
vit une silhouette. L’intrus avait dans ses mains l’Orpoche de Paul là où toutes les découvertes du garçon
sur Nopeople étaient stockées. Soudain, l’individu se tourna vers Paul, qui tremblait comme un lapin
voyant un loup, et brandit un couteau Paul hurla : « au secours, à l’aide maman ! » Voyant l’enfant hurler
comme une oie, l’intrus décida de déguerpir avec l’Orpoche. La mère de Paul arriva mais il était trop tard,
le voleur s’était volatilisé. Alors, Paul comprit que ses recherches gênaient. On voulait lui faire peur et le
dissuader de continuer ses investigations. Cependant, entêté, Paul reprit son enquête.
Etrangement, sa mère et lui furent victimes de plusieurs pannes d’Internet et d’évolectricité (4*). Ces
coupures n’inquiétèrent pas sa mère mais le jeune garçon était sûr que c’était un coup de Nopeople, une
sorte de menace.
Puis un jour, après six mois de recherches, Paul toucha son but : il avait l’adresse où travaillait le chef
de Nopeople, cette entreprise si dévastatrice. Le jeune homme se munit d’une clef multi-serrure (5*) et
d’un pistolet. Il prit son skateboard volant-bio (6*) et se rendit à l’adresse tant désirée. Arrivé à
destination, Paul fut surpris de se retrouver devant une ancienne centrale nucléaire. L’endroit le dégoûtait.
Pas très rassuré, l’adolescent sortit son arme et à l’aide de sa clef, entra. Paul se retrouva dans un bureau.
Face à lui, se trouvait assis de dos, le patron de Nopeople. Paul l’avait deviné car sur le dossier de la
chaise était inscrit « BOSS ». Paul pointa son arme vers la chaise sur laquelle était assis le boss et cria :
« Ooh sale coupeur d’arbres, lève toi et mets tes mains en l’air sinon je te « bute » ! » L’adolescent était
haineux. Des mains féminines se levèrent au dessus du siège puis le siège pivota. Paul se trouvait
maintenant face à la chef de Nopeople. Alors Paul se rappela, se rappela … Sa mère était arrivée bien
après que l’intrus s’était enfui lorsqu’il avait été agressé en pleine nuit et elle ne s’était pas inquiétée des
pannes. Maintenant tout était clair et devant lui, les mains en l’air, était assise avec un sourire malicieux,
sa mère.
Paul ne réalisait pas.
« Pourquoi ? cria-t-il, le pistolet à la main et les larmes aux yeux, pourquoi ? 
 Pour l’argent mon fils pour l’argent !
Détruire rapporte beaucoup plus que de construire, lui répondit sa mère. Eh bien, tire Paul ! Aie un peu de
courage ! »
Paul prit son courage et son pistolet, pointa et tira. Il tomba net. Il avait préféré s’ôter la vie plutôt que de
réaliser que sa mère détruisait petit à petit le monde.
Musique et générique de fin.
Le jury du festival de Cannes se leva et applaudit. Ce film était une excellente façon de montrer les dégâts
que pourrait causer notre société si polluante.
1* : écran télé praestantia est un écran télé ultra fin. C’est le plus fin du marché depuis 2094.
2* : l’Orpoche est un ordinateur dont la taille est variable. On peut le mettre dans sa poche.
3* : le marteau-piqueur silencieux a été inventé en 2052
4* : une clef multi-serrure est une clef qui permet d’ouvrir toutes les portes
5* : l’évolectricité est une forme évoluée de l’électricité de base 
6* : un skateboard volant-bio est un skateboard qui vole à 1 ou 2 mètre du sol. Il fonctionne à l’eau.
Récit imaginé par Kenza B. novembre 2011
bernard-col.spip.ac-rouen.fr

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