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L’ABOMINABLE HOMME

DES NEIGES

R.L. STINE

Texte français d’Isabelle Allard


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Stine, R. L
[Abominable snowman of Pasadena. Français]
L’abominable homme des neiges / R.L. Stine ;
texte français d’Isabelle Allard.

(Chair de poule)
Traduction de : The abominable snowman of Pasadena.
Publié à l’origine : 2005.
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
ISBN 978-1-4431-5268-6 (couverture souple).--ISBN 978-1-4431-5272-3
(html).--ISBN 978-1-4431-5273-0 (html Apple)

I. Titre. Il. Titre: Abominable snowman of Pasadena. Français.


IlI. Collection: Stine, R. L. Chair de poule.

PZ23.S85Ab 2016 j813’.54 C2015-906056-7

Copyright © Scholastic Inc., 1995.


Copyright © Éditions Scholastic, 2005, 2016, pour le texte français.
Tous droits réservés.

Il est interdit de reproduire, d’enregistrer ou de diffuser, en tout ou en partie,


le présent ouvrage par quelque procédé que ce soit, électronique, mécanique,
photographique, sonore, magnétique ou autre, sans avoir obtenu au préalable
l’autorisation écrite de l’éditeur. Pour toute information concernant les droits,
s’adresser à Scholastic Inc., 557 Broadway, New York, NY 10012, É.-U.

Édition publiée par les Éditions Scholastic,


604, rue King Ouest, Toronto (Ontario) M5V 1E1

5 4 3 2 1 Imprimé au Canada 139 16 17 18 19 20

Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, lieux et incidents
mentionnés sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou utilisés à titre fictif.
Toute ressemblance avec des personnes, vivantes ou non, ou avec des
entreprises, des événements ou des lieux réels est purement fortuite.

Illustration de la couverture : Brandon Dorman


1
Toute ma vie, j’ai voulu voir de la neige.
Mon nom est Jordan Blake. J’ai douze ans.
Douze années qui se sont déroulées au soleil, sur
le sable et dans l’eau chlorée. Je n’ai jamais eu
froid, sauf dans l’air conditionné des supermarchés.
Mais ça ne compte pas. Il ne neige pas dans les
supermarchés.
Je n’ai jamais eu froid, du moins jusqu’à notre
aventure.
Certains pensent que je suis chanceux de vivre
à Pasadena, en Californie, où il fait toujours beau
et chaud. C’est vrai que ce n’est pas si mal. Mais
quand on n’en a jamais vu, la neige peut paraître
aussi irréelle qu’un décor de film de
science-fiction.

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De l’eau gelée, blanche, floconneuse, qui tombe
du ciel? Qui s’empile sur le sol, et avec laquelle on
peut construire des forts, des bonshommes et des
boules de neige? Vous devez reconnaître que ça
semble bizarre.
Un jour, mon souhait s’est réalisé. J’ai enfin pu
voir de la neige. Et ce fut une expérience plus
bizarre que je ne l’avais imaginée.
Bien plus bizarre.
— Regardez bien, les enfants. Ça va être génial.
Le visage de mon père luisait sous l’éclairage
rouge de la chambre noire, pendant que ma sœur
Nicole et moi le regardions développer une
pellicule. À l’aide d’une paire de pinces, il plongea
une feuille de papier spécial dans un bain
chimique.
Ce n’était pas la première fois que je voyais mon
père développer de la pellicule. Il est photographe
professionnel. Mais je ne l’avais jamais vu aussi
enthousiasmé par des photos. Et ce n’est pas peu
dire.
Papa photographie la nature. En fait, il
photographie n’importe quoi!
Il prend des photographies sans arrêt. Ma mère
raconte qu’un jour, quand j’étais encore bébé, j’ai
hurlé en voyant mon père. Je ne l’avais pas
reconnu sans son appareil photo devant la figure.

6
À cette époque, je croyais qu’il avait un objectif à
la place du nez!
La maison est pleine de photos embarrassantes
sur lesquelles on me voit en couche, la figure
barbouillée de nourriture, en pleurs après m’être
égratigné le genou, en train de frapper ma sœur.
Pour en revenir à nos moutons, papa venait
juste de rentrer d’un voyage dans une chaîne de
montagnes du Wyoming qui fait partie des
Rocheuses. Il était tout excité par les photos qu’il
avait prises là-bas.
— Vous auriez dû voir ces ours, nous dit-il. Toute
une famille. Les oursons m’ont fait penser à vous.
Toujours en train de se taquiner.
Taquiner. Ha, ha! Papa pense que nous nous
taquinons. C’est le moins qu’on puisse dire. En
vérité, Nicole — Mlle Je-sais-tout — me rend
complètement fou.
Parfois, je voudrais qu’elle ne soit jamais née.
J’ai résolu de faire en sorte qu’elle pense la même
chose. Qu’elle souhaite n’être jamais née, je veux
dire.
— Tu aurais dû nous emmener, papa, dis-je.
— Il fait très froid au Wyoming à cette période
de l’année, ajouta Nicole.
— Qu’est-ce que tu en sais, la bolée? dis-je en
lui donnant un coup de coude. Tu n’es jamais allée
au Wyoming.

7
— J’ai lu sur le sujet en l’absence de papa,
expliqua-t-elle.
Évidemment.
— Si tu veux en savoir plus, il y a un livre de
photographies à la bibliothèque, poursuivit-elle.
Il est parfait pour toi. C’est pour les élèves de
première année.
Je fus incapable de répondre du tac au tac. C’est
ça, mon problème. Je n’ai pas la répartie facile. Je
lui donnai donc un autre coup dans les côtes.
— Hé! murmura mon père. Arrêtez de vous
chamailler. Je travaille, moi.
Stupide Nicole. Ce n’est pas qu’elle soit stupide,
en fait, elle est vraiment intelligente. Mais d’une
manière stupide, à mon avis. Elle est tellement
intelligente qu’elle a sauté sa cinquième année…
et s’est retrouvée dans ma classe. Elle a un an de
moins que moi et elle est dans ma classe. Et en
plus, elle obtient toujours des A.
Dans le bain chimique, les photographies de
papa devenaient de plus en plus claires.
— Est-ce qu’il a neigé dans les montagnes
quand tu étais là-bas? demandai-je à mon père.
— Bien sûr qu’il a neigé, répondit-il, concentré
sur sa tâche.
— As-tu fait du ski? demandai-je.
Papa secoua la tête.
— J’étais trop occupé à travailler.

8
— As-tu fait du patin à glace? demanda Nicole.
Ma sœur pense qu’elle connaît tout. Mais à ce
moment-là, Nicole n’avait jamais vu de neige, tout
comme moi. Nous n’avions jamais quitté la
Californie du Sud. Ça sautait aux yeux quand on
nous regardait.
Nous sommes bronzés à l’année. Les cheveux
de Nicole sont d’un blond verdâtre à cause du
chlore de la piscine du quartier. Les miens sont
bruns avec des mèches blondes. Nous faisons tous
deux partie de l’équipe de natation de l’école.
— Je parie qu’il neige chez maman en ce
moment, commenta Nicole.
— C’est bien possible, répondit papa.
Nos parents avaient divorcé et maman venait
de déménager en Pennsylvanie. Nous devions
aller passer l’été avec elle, mais nous étions restés
en Californie avec papa pour terminer l’année
scolaire.
Maman nous avait envoyé des photos de sa
nouvelle maison. Elle était couverte de neige.
J’avais contemplé les photos, m’efforçant
d’imaginer le froid.
— J’aurais préféré aller chez maman pendant
ton voyage, dis-je.
— Jordan, on en a déjà discuté, dit mon père
d’un ton impatient. Tu pourras rendre visite à ta

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mère quand elle sera installée. Elle n’a même pas
encore acheté de meubles. Où auriez-vous dormi?
— J’aimerais mieux dormir sur le plancher
plutôt que d’écouter les affreux ronflements de
Mme Sorcière sur le divan, grommelai-je.
Mme Sorcière nous avait gardés en l’absence de
papa. Elle était horrible. Chaque matin, nous
devions nettoyer nos chambres. Elle les inspectait
ensuite pour voir s’il restait des grains de
poussière. Chaque soir, elle nous servait du foie,
des choux de Bruxelles et de la soupe au poisson
avec un grand verre de lait de soya.
— Elle ne s’appelle pas Sorcière, me corrigea
Nicole. Son nom, c’est Soulières.
— Je le sais, Bricole, lui répliquai-je.
Les photos se précisaient de plus en plus sous
l’éclairage rouge de la chambre noire. Je pouvais
entendre l’excitation dans la voix de papa.
— Si ces clichés sont aussi bons que je le pense,
je pourrai les publier sous forme de livre, dit-il. Je
pourrais l’intituler Les Ours bruns du Wyoming,
par Gary Blake. Ça sonne bien, n’est-ce pas?
Il s’interrompit pour retirer une photo du
liquide. Il la fixa des yeux.
— C’est bizarre, murmura-t-il.
— Qu’est-ce qui est bizarre? demanda Nicole.
Papa déposa la photo sans dire un mot. Nicole
et moi y jetâmes un coup d’œil.

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— Papa... dit Nicole. Je ne veux pas te faire de
peine, mais ça ressemble à un ourson en peluche.
C’était un ourson en peluche. Un ourson brun
rembourré avec un sourire en coin, assis sur le
gazon. Pas du tout le genre de bête qu’on trouve
habituellement dans les montagnes.
— Il doit y avoir eu une erreur, dit papa.
Attendez que je vous montre les autres photos.
Vous verrez. Elles sont incroyables.
Il sortit une autre photo du bac et l’examina.
— Mais...
Je saisis la photo. Encore un ourson en peluche.
Papa prit une troisième photo. Puis une
quatrième. Ses mouvements étaient de plus en
plus rapides.
— Encore des oursons en peluche! s’écria-t-il,
affolé.
Dans la chambre noire, je pouvais discerner la
panique sur son visage.
— Qu’est-ce qui se passe? cria-t-il. Où sont les
photos que j’ai prises?

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