Immunologie

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ECOLE DE FORMATION MEDICO-SANITAIRE OPTION ANALYSE

MEDICAL

EXPOSE D’IMMUNOLOGIE

THEME : REPONSE IMMUNITAIRE


ADAPTATIVE

Membres du groupe :

 KANDJA TCHUISSANG EVRADE MARCEL


 MAKANI PAMBE ISMAEL

Nom du superviseur : Année scolaire :

Dr .Paul Alain NGOUPO 2020/2021


PLAN D’EXPOSE :

INTRODUCTION

I. PROPRIETES DU SYSTEME ADAPTATIF

II. LA PRODUCTION DU REPERTOIRE IMMUNITAIRE

III. IMMUNOGLOBULINES

IV. ANTIGENE

V. RECEPTEURS DE LYMPHOCYTES T ET B

VI. LES ORGANES LYMPHOIDES

VII. LA CELLULE DENDRITIQUE

VIII. EXPENSION CLONALE

IX. FONCTIONS EFFECTRICES DES ANTICORPS

X. RESUME DE LA REONSE IMUNITAIRE ADAPTATIVE

CONCLUSION
INTRODUCTION :

L’immunité adaptative est la seconde ligne de défense de l’organisme. Elle se met en place
lorsque l’immunité innée n’arrive pas à endiguer une infection ;
Elle fait intervenir les lymphocytes B et T qui jouent un rôle central.

On note 2 types d’immunité adaptative exécutés par des cellules spécifiques.


Les lymphocytes B produisent des anticorps ; ils sont responsables de la réponse humorale
.
Les lymphocytes T sont responsables de la réponse cellulaire. Ils sont de deux types : les
lymphocytes T auxiliaires (ou helper Th) et les lymphocytes T cytotoxiques.

Les cytokines sont des messagers chimiques qui vont servir de médiateurs entre ces différents
lymphocytes et permettre la coordination de la réponse immunitaire qui est spécifique de l’agent
infectieux ; on parle de coopération cellulaire.
I. PROPRIETES
DU SYSTEME IMMUNITAIRE ADAPTATIF :

L'immunité adaptative est activée à la suite de la reconnaissance d'agents infectieux par le système
immunitaire inné. Bien que l'immunité innée permet de reconnaître des familles de pathogènes
grâce à des récepteurs spécifiques dont il existe plusieurs types correspondant à plusieurs classes de
pathogène, elle ne peut pas reconnaître une espèce particulière : par exemple elle peut reconnaître
les bactéries gram négatives, mais elle ne peut pas distinguer quelle est l’espèce de gram négative
provoque l'infection : c’est la spécificité antigénique.
L'immunité adaptative est spécifique pour une espèce donnée et a un mécanisme de mémoire. Le
système immunitaire adaptatif permet d'amplifier la réponse immunitaire et confère à la fois une
réponse spécifique à l'antigène, et donc particulièrement adaptée à l'agent infectieux, et une réponse
mémoire permettant une élimination plus efficace du même agent infectieux si l'organisme y est de
nouveau confronté. Les cellules de l'immunité adaptative constituent ainsi un complément essentiel
de la réponse immunitaire innée : c’est la mémoire immunitaire.

Spécificité et mémoire sont les deux caractéristiques principales du système immunitaire adaptatif.

Une autre caractéristique importante de l'immunité adaptative est la nécessité de mettre en jeu un
nombre important de cellules spécifiques pour combattre un agent pathogène spécifique. Cette
multiplication spécifique est l'expansion clonale. Elle nécessite plusieurs jours, ce qui explique que
les effets de l’immunité adaptative n'apparaissent qu'au bout d'environ 4 à7 jours.

II. LA PRODUCTION DU REPERTOIRE IMMUNITAIRE :

L'organisme peut fabriquer des milliards de récepteurs grâce à un mécanisme nommé la


recombinaison somatique qui se produit dans l'ADN des lymphocytes B et T se trouvant dans les
ganglions. La production des récepteurs des lymphocytes B et T s’accompagne de modifications de
l'ADN de ces lymphocytes.
Le répertoire immunitaire est l'ensemble formé par les lymphocytes B et T ayant un récepteur
membranaire spécifique pour un pathogène. Seule une partie du répertoire des lymphocytes peut
reconnaître un antigène donné, par conséquent seule une partie du répertoire des lymphocytes est
activée par un antigène donné dans un contexte infectieux.

III. LES IMMUNOGLOBULINES :


Les immunoglobulines sont des structures protéiques dont il existe deux formes : les
immunoglobulines membranaires au niveau des lymphocytes B naïfs qui vont recevoir l’antigène du
pathogène et les immunoglobulines solubles qui sont sécrétées dans le plasma par les plasmocytes
(cellules dérivant des lymphocytes B). Les immunoglobulines solubles sont nommées anticorps.et
vont se fixer sur le pathogène.
L'immunoglobuline est formée de deux chaines protéiques : la chaîne lourde et la chaîne légère.

Il en existe 5 classes, parfois nommée isotypes, d'immunoglobulines désignés par une lettre de
l'alphabet (cette lettre de l’alphabet est en fait la première lettre du nom de la lettre grecque donnée
par les biologistes à chaque chaîne lourde) : immunoglobuline A, immunoglobuline D,
immunoglobuline E, immunoglobuline G, immunoglobuline M.

Les immunoglobulines membranaires se fixent au niveau des lymphocytes B naïfs par une petite
zone: la zone d'ancrage membranaire (B Cell Receptor). La portion verticale d'une
immunoglobuline, constituée uniquement de chaîne lourde, est nommée domaine Fc. Le domaine
Fc détermine la fonction de l'immunoglobine: c'est par exemple sur cette partie que se fixent les
protéines du système de complément et les cellules ayant une action phagocytaire comme par
exemple les récepteurs Fc d'un macrophage (Fc Receptor). C'est sur l’extrémité des portions
variables que sont reconnus les antigènes du pathogène.

L’immunoglobuline se divise en deux régions: la région constante identique pour toutes les
immunoglobulines de la même classe et une région variable. La synthèse (formation) de la partie
variable est un processus complexe car elle comporte une région hypervariable (à l’extrémité de la
région var iable) nommée CDR (Complementary Determining Regions) où se fixe l’antigène.

ORIGINE DE LA DIVERSITE DES IMMUNOGLOBULINES

Les immunoglobulines doivent reconnaître spécifiquement un nombre extrêmement élevé de


peptides antigéniques.

Un mécanisme, appelé recombinaison V(D)J, permet d'obtenir cette diversité des


immunoglobulines. Cette recombinaison est catalysée par un complexe protéique appelé
recombinase V(D)J.

La recombinaison V(D)J s'effectue pour les gènes codant la région V des chaînes L et les gènes
codant la région V des chaînes H qui sont organisés en segments distincts dénommés :

V ("Variable") qui code les 95 premiers acides aminés


D ("Diversity") qui code environ 5 acides aminés
J ("Joining") qui code les 10 - 15 derniers acides aminés
Chaque segment de gène V contient généralement :

son propre promoteur


1 exon "leader"
1 intron
1 exon qui code les 3 premiers cadres (FR1, FR2 et FR3), les séquences hypervariables CDR1 et
CDR2 dans leur intégralité et la partie N-terminale de CDR3
1 séquence signal de recombinaison ("Recombination Signal Sequence " - RSS) - voir "La séquence
signal RSS"

STRUCTURE ET FONCTIONS DES IMMUNOGLOBULINES :

Les anticorps sont produits par les cellules B. Leur production est la contribution majeure des
cellules B à la réponse immunitaire adaptative. Les anticorps ont été les premières molécules de la
réponse immune spécifique à être caractérisées et sont encore aujourd'hui les mieux connues. Les
anticorps forment dans leur ensemble une famille de protéines plasmatiques connues sous le nom
d'immunoglobulines.
La molécule d'immunoglobuline a deux fonctions distinctes : la première est de se fixer
spécifiquement sur des molécules du pathogène qui a induit la réponse immunitaire ; la seconde est
de recruter des cellules ou des molécules capables de détruire le pathogène contre lequel elle est
dirigée. Ces fonctions sont structurellement séparées sur la molécule d'immunoglobuline. La partie
responsable de la fixation sur l'antigène, dont la structure est extrêmement variable d'une molécule
d'immunoglobuline à l'autre, est appelée région variable. Cette variabilité permet à chaque
immunoglobuline de reconnaître un antigène particulier. L'ensemble du répertoire d'anticorps d'un
individu est assez divers pour permettre la reconnaissance de n'importe quel antigène. La région de
la molécule responsable des fonctions effectrices ne varie pas de façon aussi considérable. Cette
région est appelée région constante bien qu'en fait elle puisse exister sous cinq formes différentes.

La remarquable diversité des molécules d'anticorps est la conséquence des recombinaisons


génétiques des gènes codant les immunoglobulines. Une cellule B ne produit pas d'anticorps tant
qu'elle n'a pas été stimulée par un antigène spécifique. L'antigène est reconnu par les
immunoglobulines de surface du lymphocyte B. La fixation d'un antigène sur ces récepteurs de
surface est une étape indispensable à l'activation des cellules B et à leur différenciation en cellules
productrices d'anticorps.

STRUCTURE GENERALE D'UNE MOLECULE D'IMMUNOGLOBULINE :

STRUCTURE GENERALE DES MOLECULES D’IG :

La molécule d'immunoglobuline a une forme en Y. Elle est constituée de trois segments de taille
égale reliés par une zone de jonction flexible. Toutes les immunoglobulines ont une structure de
base identique. Elles sont formées de deux paires de chaînes lourdes et légères reliées par des ponts
disulfures. A l'intérieur de cette famille, on distingue cinq classes d'immunoglobulines : IgM, IgD,
IgG, IgA et IgE qui peuvent être distinguées biochimiquement et fonctionnellement.

Structure de base d'une IgG1 :

La structure générale de tous les anticorps est suffisamment stéréotypée pour que l'on puisse
considérer la molécule d'immunoglobuline G comme l'exemple type de la structure de base d'un
anticorps.

Les immunoglobulines G sont des molécules multi caténaires symétriques. Leur masse moléculaire
est d'environ 150 KD. Elles sont formées de quatre chaînes polypeptidiques homologues 2 à 2. La
première, d'environ 50 KD, est appelée chaîne lourde (H). La seconde, de 25 KD, chaîne légère (L).
Dans une molécule d'immunoglobuline G, les deux types de chaînes sont représentés dans un
rapport équimolaire, ce qui implique que la molécule d'immunoglobuline est constituée de deux
chaînes lourdes et de deux chaînes légères.

Chaînes lourdes :

Il existe cinq types de chaînes lourdes, désignées par les lettres grecques g,a,m,d,e qui définissent
les cinq classes d'immunoglobulines, respectivement IgG, IgA, IgM, IgD, et IgE. Certaines classes
d'immunoglobulines étant elles-mêmes divisées en sous classes comme pour les IgG et les IgA.
C'est la région C terminale de chaque chaîne lourde qui conditionne l'activité fonctionnelle de
l'anticorps.

Chaînes légères :

Il existe deux types de chaînes légères, appelées k et l (kappa et lambda). Chaque type de chaîne
légère peut se combiner avec n'importe quel type de chaîne lourde. En revanche, tout comme pour
les chaînes lourdes, une molécule d'immunoglobuline a deux chaînes légères identiques. Le rapport
entre les anticorps porteurs de chaînes légères k et ceux porteurs de chaînes l varie d'une espèce à
l'autre. Le rapport k/l est de 2/1 chez l'homme. Des modifications de ce rapport peuvent faire
suspecter la présence de cellules B tumorales. Ce ne sont pas les chaînes légères qui déterminent les
propriétés fonctionnelles de l'anticorps.

La molécule d'immunoglobuline est organisée en domaines :


L'analyse de la structure des chaînes lourdes et légères révèle deux caractéristiques fondamentales
de la molécule d'immunoglobuline. Premièrement, chaque chaîne est constituée de séquences
similaires, sans être strictement identiques, d'environ 110 AA. Ces régions globulaires sont
stabilisées par des ponts disulfures intra caténaires et sont appelées "domaines". Les chaînes légères
comprennent deux domaines alors que les chaînes lourdes des immunoglobulines G en possèdent
quatre. La deuxième caractéristique est que chaque domaine aminoterminal des chaînes lourdes et
légères varie considérablement d'un anticorps à l'autre. Les autres domaines des chaînes lourdes et
légères sont constants. Ainsi, les deux domaines de la chaîne légère sont appelés VL et CL et les
quatre de la chaîne lourde VH, CH1, CH2, CH3. La molécule d'immunoglobuline a une forme en Y.
Chaque bras du Y est constitué de l'association d'une chaîne légère associée à la moitié
aminoterminale de la chaîne lourde. L'association est telle que les domaines VH et VL sont appariés
de même que les domaines CH1 et CL. L'association VVL constitue le site de fixation de l'anticorps
pour l'antigène. Le reste de la molécule étant constitué de l'association des deux régions
carboxyterminales des chaînes lourdes, les deux domaines CH3 des chaînes lourdes interagissent
l'un avec l'autre, alors que la composition en sucres des domaines CH2 empêche une telle
interaction.

Structure des différentes classes et sous-classes d’Ig :

On distingue chez la plupart des mammifères cinq classes d’immunoglobulines : IgM, IgG, IgA,
IgD, et les IgE. Elles diffèrent par leur poids moléculaire, leur charge, leur composition en acides
aminés et en sucres. A ces différences entre les classes s’ajoute une hétérogénéité à l’intérieur de
chaque classe. Après électrophorèse, les Ig apparaissent hétérogènes et se répartissent entre les
fractions g et a du sérum normal. Toutes les Immunoglobulines sont glycosylées. Leur composition
en sucres varie de 2 à 3% pour les IgG à 12-14% pour les IgM, les IgD et les IgE.

Les IgG :
Les IgG sont les immunoglobulines majoritaires du sérum normal. Elle représentent 75% des Ig
totales (de 8 à 18 g/l dans le sérum) et sont réparties en 4 sous-classes IgG. L’IgG est un monomère
de 7S de poids moléculaire 146 kD. Les IgG3 ont un poids moléculaire légèrement plus élevé que
les autres Ig car la chaîne g3 est un peu plus longue. Les IgG sont réparties uniformément dans les
compartiments intra- et extravasculaires. Leur fonction essentielle est la neutralisation des toxines
bactériennes. Elles constituent la classe majoritaire lors de la réponse secondaire.

Il n’y a pas deux sous-classes d’IgG humaine qui aient le même nombre ou la même distribution de
pont disulfure. La liaison chaînes lourdes-légères est situé dans la zone de jonction ente la région
variable et la région constante des chaînes lourdes pour les IgG2, IgG3, et IgG4. Le nombre de
liaisons entre les chaînes lourdes est de deux pour les IgG1 et les IgG4, quatre pour les IgG2 et
quinze pour les IgG3.

Les IgM :

Les IgM représentent environ 10% des Ig totales (1 à 2g/l dans le sérum). La molécule a une
structure pentamèrique. Chaque chaîne lourde a un poids moléculaire d’environ 65 kD, l’ensemble
atteignant 970 kD. Les IgM, essentiellement confinées au compartiment intravasculaire, constituent
la plupart des Ac " naturels " produits par les ? et sont majoritaires lors de la réponse primaire anti-
infectieuse.

Les IgM ont une structure pentamèrique. Les chaînes m diffèrent des chaînes g par leur séquence en
acide aminés et possèdent un domaine constant supplémentaire. Les cinq sous-unités sont reliées
par des ponts disulfures. La chaîne m est très riche en sucres. L’IgM possède un peptide
supplémentaire : la chaîne J est un peptide de 137 acides aminés riche en cystéine incorporé dans la
molécule d’IgM par des ponts disulfure. Elle assure la polymérisation en pentamère.Produits en
majorité dans la reponse primaire, ils peuvent etre incorporésdans la membrane des LB.

Les IgA :

Les IgA représentent 15 à 20% des Ig sériques (3,5 à 4,5 g/l). Plus de 80% des IgA humaines sont
sous forme monomèrique. Les IgA sont majoritaires dans les sécrétions muqueuses (salive,
colostrum, lait, sécrétions bronchiques et uro-génitales).

Les IgA sécrétoires peuvent appartenir à l’une ou l’autre sous classe d’IgA (IgA1 et IgA2) et
existent principalement sous forme dimérique de 385 kD. L’IgA sécrétoire est abondante dans les
sécrétions muqueuses où elle est associée à une autre protéine : la pièce sécrétoire.

La chaîne lourde a des IgA possèdent un domaine variable et trois domaines constants. Les
polymères d’IgA sériques et les IgA sécrétoires possèdent, comme les IgM, la chaîne J. Les
domaines Ca1 et Ca2 possèdent un pont disulfure intracaténaire supplémentaire. Les IgA sécrétoires
sont formées de deux unités d’IgA, d’une pièce sécrétoire et d’une chaîne J. La pièce sécrétoire
n’est pas synthétisée par les plasmocytes mais par les cellules épithéliales. L’IgA maintenue sous
forme de dimère par la chaîne J est sécrétée par les plasmocytes sous-épithéliaux. Elle se lie à la
pièce sécrétoire au cours de la traversée de la barrière epithéliale. La pièce sécrétoire facilite le
transport des IgA dans les sécrétions et les protège de la protéolyse . La sous-classe IgA1 est
majoritaire dans le sérum La sous-classe IgA2 est majoritaire dans les sécrétions.

Les IgD :
Les IgD représentent moins de 1% des Ig plasmatiques. Elle est présente en grande quantité à la
surface de la plupart des lymphocytes B circulants. La fonction biologique de l’IgD n’est pas
connue précisément, mais son rôle dans l’induction de la différentiation du lymphocyte B par
l’antigène semble désormais bien établi.
L’IgD n’a qu’un seul pont disulfure entre les chaînes d. La chaîne d est très riche en sucres.

Les IgE :

Les IgE sont retrouvées sous forme de traces dans le sérum. Les IgE sont présentes à la surface des
mastocytes et des basophiles, combinées à un récepteur de haute affinité pour cette classe d’Ig
(Rfce1). Les IgE jouent un rôle dans l’immunité anti-parasitaire contre les helminthes,et dans les
réactions d’hypersensibilité immédiate.

Le poids moléculaire plus élevé de la chaîne e s’explique par le plus grand nombre d’acides aminés
(environ 550) répartis sur cinq domaines : un variable et quatre constants.

IV. ANTIGENE :

Un antigène est toute molécule reconnue par les lymphocytes B ou T par l'intermédiaire des
immunoglobulines sécrétoires et/ou membranaires. Les parties de l'antigène qui sont reconnues par
un anticorps sont appelées épitopes et la partie de l'anticorps reconnaissant l'épitope est appelée
paratope. La plupart des antigènes comportent plusieurs épitopes.

La plupart des molécules, protéines, glycoprotéines, polysaccharides, lipoprotéine,


lipopolysaccharide, acides nucléique peuvent être des antigènes. C'est même le cas pour des
substances chimiques comme les métaux lourds ou les narcotiques.

Différents types d'antigène :


-Les auto antigènes sont des antigènes qui font partie de son propre corps: ce sont les antigènes du
soi.
-Les antigènes qui n'appartiennent pas à son propre corps sont les antigènes du non soi dont il existe
deux catégories :
ceux appartenant à une espèce différente : les exogènes (antigène venant de l'extérieur) ;
ceux appartenant à la même espèce: les allogènes. Les allogènes déclenchent le rejet du greffon
dans les transplantations d'organe ou sont responsables des réactions lors de la transfusion d'un
groupe sanguin n'appartenant pas au même groupe que le receveur.
immunogenicite :

L'immunogénicité est la capacité d'un antigène à produire une réponse par le système adaptatif.
Certains antigènes ne produisent pas de réponse immunitaire. On nomme haptène un antigène de
faible masse moléculaire qui a besoin d'un porteur pour provoquer une réponse immunitaire du
système adaptatif.

Partie variable de l'immunoglobuline :


Pour que la réponse immunitaire adaptative reconnaisse, élimine, et se « souvienne » des multiples
antigènes exprimés par les multiples agents infectieux rencontrés au cours de l'existence, le système
immunitaire doit pouvoir reconnaître un très grand nombre d'antigènes différents. Un être humain
est a priori capable de produire près de mille milliards d'anticorps différents.
La multitude des récepteurs antigéniques est produite par un processus appelé sélection clonale.
Selon la théorie de la sélection clonale, à la naissance, un animal génère de façon aléatoire une
immense diversité de lymphocytes qui chacun exprime un récepteur antigénique unique à partir d'un
nombre limité de gènes. Afin de générer des récepteurs antigéniques uniques, ces gènes sont soumis
au processus de recombinaison somatique, durant lequel chaque segment de gêne se recombine avec
l'autre pour former un gène unique. Le produit de ce gène donne ainsi un récepteur antigénique ou
un anticorps unique pour chaque lymphocyte, avant même que l'organisme soit confronté à un agent
infectieux, et prépare l'organisme à reconnaître un nombre quasiment illimité d'antigènes différents.

formes secretantes des immunoglobulines :

Différentes classes :
Il existe 5 classes d'immunoglobulines. Cette classification dépend de la zone constante de
l'immunoglobuline :

-L'immunoglobuline D n’existe que sous forme membranaire. Il n’existe pas


d’immunoglobulines D solubles (dans le sang).

-L'immunoglobuline M. La forme sécrétée de l'immunoglobuline M est différente de la forme


membranaire. L'immunoglobuline M soluble est formée de 5 immunoglobulines M, ou pentamère.
Chaque pentamère a donc dix sites de reconnaissance antigénique rendant cette immunoglobuline
particulièrement efficace pour la reconnaissance des antigènes pathogènes.

-Les immunoglobulines D et les immunoglobulines M sont les immunoglobulines retrouvées à la


surface des lymphocytes B naïfs.
-L'immunoglobuline A dans sa forme soluble est un dimère.. La liaison reliant les 2
immunoglobulines se nomme la chaîne J. C'est l'anticorps le plus présent dans les muqueuses
respiratoires, digestives et génitales.
-Les immunoglobulines E et G sont sécrétées sous forme de monomère.

Avidité des anticorps :

L'avidité des anticorps est une notion très importante. L’avidité est la capacité (force de liaison) d'un
anticorps à se fixer sur un antigène.

L’avidité de l'anticorps dépend de deux facteurs :


-l'affinité de l'anticorps qui est la probabilité (pourcentage) de l'anticorps de se fixer sur un antigène.
Cette probabilité de se fixer dépend de la région hypervariable (à l’extrémité de la région variable)
nommée CDR.
-le nombre de sites antigéniques que porte l'anticorps. Le nombre de site antigénique est nommé
valence en immunologie. Les immunoglobulines D, E, G ont 2 sites antigéniques.
L'immunoglobuline A a 4 sites antigéniques. L’immunoglobuline M a 10 sites antigéniques.
L'avidité des immunoglobulines G est très utilisée pour déterminer la datation d'une infection virale
(rubéole, varicelle etc..) ou parasitaire (toxoplasmose) chez la femme enceinte. Une avidité forte
signale une infection ancienne. On élimine ainsi l'hypothèse d'une infection en début de grossesse
en situant l'infection avant la grossesse. L'apparition d'une avidité forte des immunoglobulines varie
en fonction de l'infection. Par exemple, pour les anticorps toxoplasmiques, l'avidité devient forte 4
mois après l'infection. Une avidité forte des anticorps toxoplasmiques chez une femme enceinte de
10 semaines (2,5 mois) suspectée d'infection toxoplasmique en début de grossesse indique que cette
infection a eu lieu avant la grossesse.

V. STRUCTURE DES RECEPTEURS DES LYMPHOCYTES B ET T :

COMPLEXE BCR-CD79 DES LYMPHOCYTES B :

 :

RECEPTEURS DES LYMPHOCYTES B OU BCR


Rappelons que les lymphocytes B sont responsables de l'immunité humorale par production
d'anticorps. Cette immunité s'attaque surtout au microbe extracellulaire ou avant que celui-ci
pénètre dans la cellule comme les virus.

Le BCR est le récepteur situé à la surface des lymphocytes B naïfs (avant toute stimulation par un
microbe). Le site de fixation de l’antigène est une immunoglobuline membranaire fixée par une
petite zone : la zone d'ancrage membranaire (B Cell Receptor). Cette zone ne pénètre pas dans la
cellule. Il est incapable à lui seul de signaler à la cellule qu'un microbe s'est fixé sur lui. Les
immunoglobulines des BCR des lymphocytes B naïfs sont des immunoglobulines M et D.

L'immunoglobuline membranaire a besoin d'un corécepteur pour signaler la présence d'un microbe :
le CD79. Il est formé de deux chaines : alpha et beta. À l'intérieur de la cellule, le CD79 possède
une zone nommée ITAM (Motif d'Activation des Récepteurs immuns basé sur la Tyrosine ou
(Immunoreceptor Tyrosine-based Activation Motif) qui permet de signaler la présence d'un microbe
par phosphorisation.

RECEPTEURS DES LYMPHOCYTES T OU TCR :

Le complexe TCR-CD3 des lymphocytes T :

Rappelons que les lymphocytes T sont responsables de l'immunité cellulaire. Cette immunité
s'attaque surtout au microbe intracellulaire.

Le TCR est composé de deux parties :

Le site de fixation de l’antigène est composé de deux chaînes : alpha et beta, avec une partie
variable et une partie constante. Ce site, à la différence du site antigénique des BCR, ne reconnaît
qu'un type de molécule, les peptides, et à condition que ceux-ci soient présentés par un complexe
majeur d’histocompatibilité (CMH). Cette complexité assure que l'organisme ne réagit pas contre
ses propres peptides.
Le TCR a aussi besoin d'un corécepteur pour signaler la présence d'un microbe. Le nom de ce
corécepteur est le CD3. Le CD3 est un groupe de protéines invariables composé de 2 chaînes
epsilon externes, d'une chaîne alpha et d'une chaîne beta internes. Le corécepteur a deux fonctions:
il est requis pour amener le TCR à la surface et il transmet les signaux d'activation lors de la
reconnaissance du complexe peptide-CMH par le TCR. Comme pour le corécepteur du BCR, il
existe des zones ITAM intracellulaires.

Génération des récepteurs des lymphocytes T et B


Une organisation particulière des gènes au niveau des chromosomes et un processus particulier
nommé recombinaison somatique permet la formation d'un répertoire immense de récepteurs. La
recombinaison somatique est un processus qui permet de joindre différents gènes localisés sur un
chromosome. Cette recombinaison est sous le contrôle de deux enzymes: les recombinases RAG1 et
RAG2.

maturation des recepteurs des lymphocytes B et T :

La question de l'immunologie adaptative est de savoir comment les immunoglobulines et les


lymphocytes T n'attaquent par les antigènes de la personne qui les produit. Les mécanismes
éliminant les cellules pouvant attaquer la personne qui les fabrique se fait au cours de la maturation.

Maturation des récepteurs des lymphocytes B :


Maturation des lymphocytes T des lymphocytes B et des macrophages
La maturation des cellules B se produit dans la moelle osseuse. La cellule souche donne un
lymphocyte B selon des étapes bien définies :

-Pro B où se forme la chaîne lourde de l'immunoglobuline M avec recombinaison somatique pour sa


partie variable des récepteurs cellulaires ;

-Pré B où la chaîne lourde apparaît à la surface de la cellule. A ce stade, un premier contrôle est fait:
les cellules n'ayant pas la chaîne lourde sont détruites par apoptose ;

-Immature B où se forme la chaîne légère avec recombinaison somatique pour sa partie variable et
formation d'un récepteur B complet de type immunoglobuline M. A ce stade, un deuxième contrôle
est fait
: Les cellules n'ayant pas la chaîne légère (ou si celle-ci est de mauvaise qualité) sont détruites par
apoptose ;
-Mature B où un deuxième type de récepteur apparaît, l'immunoglobuline D, par épissage alternatif.

Les lymphocytes matures sont testés pour la réactivité au soi.


Les lymphocytes B présentant une réactivité aux antigènes de la personne sont éliminés.
Il existe aussi un autre processus appelé révision du récepteur (receptor binding) pour le lymphocyte
B présentant une réactivité aux antigènes de la personne avec désactivation de la chaîne légère des
immunoglobulines et fabrication d'une nouvelle chaîne légère par réactivation des enzymes RAG1
et RAG 2.
Ce processus de formation du répertoire des lymphocytes B par élimination est appelé sélection
négative.
La formation des récepteurs nécessite aussi un contrôle allélique c'est-à-dire que les gènes
impliqués dans la formation des chaînes lourdes et légères soit toujours d'origine maternelle ou
paternelle.

Maturation des récepteurs des lymphocytes T :

La maturation des cellules T se produit dans le thymus. Elle obéit aux mêmes règles que celles du
lymphocyte B pour la formation du récepteur des lymphocytes T.
La seule exception est que dans cette maturation, à côté de la sélection négative, il existe une
sélection positive.
Cette sélection consiste à faire reconnaître par l'organisme les lymphocytes T réagissant à la
présentation d'un peptide présenté par un MHC.
Le récepteur TCR se doit de reconnaître à la fois le peptide présenté par le MHC et le type de MHC:
le type I pour les MHC que possèdent toutes les cellules de l'organisme et le type II qui existe
seulement dans les macrophages, les lymphocytes B et les cellules dendritiques. Cette
reconnaissance du type de MHC se fait grâce à des corécepteurs présents à la surface des
lymphocytes T, le corécepteur CD4 pour les MHC de type II, le corécepteur CD8 pour les MHC de
type I. La maturation des cellules T au niveau du thymus est régie par l'expression des corécepteurs
CD4 et CD8 au niveau des lymphocytes T: les cellules n'exprimant ni CD4 ni CD8 sont nommées
double négatives CD4- CD8-. Les cellules exprimant CD4 et CD8 sont nommées double positives
CD4 CD8 ;
Pré T où la chaîne lourde du TCR est présente à la surface de la cellule.
Immature T où sont présents la chaîne lourde et la chaîne légère du TCR avec les 2 corécepteurs
CD4 CD8 (double positif).
Le processus de sélection aboutit à des lymphocytes T matures.
La sélection négative détruit les cellules réagissant aux cellules du soi.

La sélection positive assure que le lymphocyte T reconnaît un peptide présenté par une cellule
dendritique :

Si le lymphocyte T reconnaît avec une faible affinité un peptide présenté par un MHC de classe I
avec un corécepteur CD8, le corécepteur CD4 va être détruit ;
Si le lymphocyte T reconnaît avec une faible affinité un peptide présenté par un MHC de classe II
avec un corécepteur CD4, le corécepteur CD8 va être détruit ;
Si le lymphocyte T ne reconnaît aucun peptide présenté par un MHC de classe I ou II. Le
lymphocyte T va être détruit par apoptose ;
Il faut souligner que cette sélection se fait avec les peptides du soi, c'est pourquoi la sélection se fait
sur la faible attractivité.

VI. ORGANES LYMPHOÏDES :

Les organes lymphoïdes se divisent en organes lymphoïdes primaires et secondaires.

Organes lymphoïdes primaires :


Les organes lymphoïdes primaires comprennent la partie rouge de la moelle osseuse et le thymus.
La moelle osseuse est le siège de l'hématopoïèse chez l'adulte et de la génération des lymphocytes
B. Les lymphocytes se multiplient, se différencient et effectuent leur maturation dans le thymus.
Dans la partie rouge de la moelle osseuse se trouvent les cellules souches hématopoïétiques ainsi
que les souches des lymphocytes B et T.

Les cellules souches se différencient en lymphocytes B, se multiplient, produisent le récepteur


BCR, subissent la sélection négative et rejoignent la circulation sanguine. Les cellules souches
produisent aussi des progéniteurs des lymphocytes T qui vont se diriger immédiatement dans la
circulation sanguine pour rejoindre le thymus où la maturation va se poursuivre.

Thymus :
Le thymus comprend deux zones: la zone corticale et la zone médullaire.
Les progéniteurs des lymphocytes T prennent le nom de thymocytes quand ils pénètrent dans le
thymus. Dans la zone corticale, le thymocyte est d'abord doublement négatif ne produisant ni le
CD4 ni le CD8, puis le TCR est produit par réarrangement successif de gène TCRTK et du gène
TCR alpha et le thymocyte devient CD4 positif et CD8 négatif
. La sélection positive TCR arrive ensuite sélectionnant les thymocytes capables de reconnaître un
MHC du soi
. Les thymocytes qui reconnaissent avec une faible affinité les MHC classe I deviennent positif
TCD8. Les thymocytes qui reconnaissent avec une faible affinité les MHC classe II deviennent
positif TCD4.
Ce processus s'accompagne d'un nombre très important de déchets correspondant aux thymocytes
pour lesquels le TCR est incapable de reconnaître un MHC du soi: ceux-ci meurent par négligence
en l'absence d'un signal de survie. Les thymocytes qui reconnaissent trop fortement un peptide sont
également éliminés: c'est la sélection positive.
A la fin du processus de maturation, les thymocytes sont libérés dans la circulation sanguine et
deviennent des lymphocytes T.

Organes lymphoïdes secondaires :


Les organes lymphoïdes secondaires sont les ganglions lymphatiques, la rate et les tissus
lymphoïdes associés aux muqueuses.
Les organes lymphoïdes secondaires sont répartis partout dans l’organisme. On compte les
amygdales, les végétations, les ganglions lymphatiques, la rate et les plaques de Peyer au niveau de
l’intestin grêle. Ils sont reliés entre eux par le système lymphatique.

C’est dans les organes lymphoïdes secondaires qu’a lieu la rencontre entre l’antigène et les
lymphocytes. Les lymphocytes naïfs sont véhiculés par le sang jusqu’aux organes lymphoïdes
secondaires alors que les antigènes provenant du site infectieux circulent par les vaisseaux
lymphatiques

Le ganglion lymphatique :
Le ganglion lymphatique comporte trois zones: la zone corticale pour les lymphocyte B, la zone
para-corticale pour les lymphocytes T et les cellules dendritiques et la zone médullaire où se
trouvent les plasmocytes secrétant les immunoglobulines.
Le ganglion lymphatique bénéficie d'une double irrigation, une irrigation sanguine et une irrigation
lymphatique par les vaisseaux lymphatiques. Cette irrigation lymphatique permet aux cellules
dendritiques de voyager du lieu de l'infection vers le ganglion pour présenter l’antigène. Les
lymphocytes B et T sont apportés par le sang. Ils migrent dans le stroma lymphatique au niveau des
veinules à endothélium épais (High Epithelium Venules ou HEV) qui se trouvent principalement
dans la zone corticale.
Les lymphocytes T et les cellules se trouvant dans la zone corticale, la présentation de l’antigène
peut commencer.

Rate :
C'est la pulpe blanche de la rate qui est l’organe lymphoïde secondaire. La pulpe blanche entoure
les artérioles terminales de l'artère splénique formant l'enveloppe lymphoïde péri artériolaire (Peri
Arterial Lymphatique Sheaths) où se trouvent des lymphocytes B.

VII. LA CELLULE DENDRITIQUE :

La cellule dendritique est la cellule du système immunitaire spécialisée dans la présentation


d’antigène. Elle prépare l’antigène et le présente aux récepteurs d’antigène des lymphocytes T et B.
Il existe plusieurs types cellulaires pouvant présenter l’antigène mais les cellules dendritiques sont
les seules à pouvoir initier la réponse des lymphocytes T. Les cellules dendritiques sont présentes
dans la peau, les muqueuses bronchiques, intestinales et de l'appareil génito-urinaire. Elles sont
aussi présentes dans les ganglions lymphatiques pour les pathogènes ayant réussi à échapper aux
cellules dendritiques périphériques et dans la rate pour les pathogènes pénétrant directement dans le
sang.

La cellule dendritique existe sous deux formes: la forme immature et la forme mature.

La forme immature réside dans les tissus périphériques et la rate. Elles ont une capacité élevée de
captation d'un antigène. Elles portent plusieurs récepteurs à leur surface :

Des récepteurs des chimiokines de surface comme les récepteurs des chimiokines CCR1 et CCR2;
Des récepteurs endocytaires FcR (pour capter les immunoglobulines), des récepteurs du
complément.
Des récepteurs de détection d'information sur l’antigène comme les récepteurs de pattern et les
récepteurs de cytokine.
La cellule dendritique devient mature lorsqu'elle capture l’antigène et migre dans le ganglion
lymphatique. Elle a une capacité élevée à présenter l’antigène et à activer des lymphocytes T mais
elle perd leur capacité de captation de pathogène (perte des FcR pour capter les immunoglobulines
et des récepteurs du complément). Leur récepteurs de surface changent :

les récepteurs des chimiokines (CCR7) qui leur permettent de quitter les tissus périphériques pour
migrer dans les ganglions lymphatiques où les ligands pour les CCR7 sont présents en permanence
Forte expression des MHC de classe II
Forte expression des molécules d'adhésion
Forte expression des molécules Co stimulatrices

LA RECONNAISSANCE DE L’ANTIGENE :

Les cellules B et les cellules T ne reconnaissent pas les antigènes (microbes) de la même façon :

Les cellules B reconnaissent les antigènes complets avec leurs récepteurs B. La cellule B peut donc
reconnaître les antigènes présents dans le sang.
Les cellules T ne reconnaissent que des petites parties de l’antigène ou du peptide et le peptide doit
être présenté aux cellules T par une molécule particulière appartenant au complexe majeur
d'histocompatibilité (CMH ou MHC).
L'antigène doit donc être préparé par la cellule dendritique puis présenté par celle-ci à la cellule T
par l’intermédiaire du CMH.

La reconnaissance de l’antigène par les lymphocytes B :


Schéma annoté d’un récepteur de lymphocyte B :

Il existe deux modes de reconnaissance de l’antigène par les cellules B:


le mode TD ou thymus -dépendant ou le mode TI ou thymus-indépendant. Le mode TD nécessite
une cellule T porteur du corécepteur CD4 (lymphocyte T helper; ou T CD4+). Le mode TI ne
nécessite pas de T CD4+.

Mode thymus-dépendant ou TD :

La présentation de l’antigène à une cellule B naïve. Deux signaux sont nécessaires pour produire
des immunoglobulines. Ce double signal explique la présence d'adjuvant dans les vaccins. La
cellule dendritique ayant transféré l’antigène dans la cellule T n'est pas représentée.
Le mode TD est l'activation de la cellule B par une cellule CD4+ ayant été activée par le même
antigène: la plupart des antigènes activant le mode TD sont des protéines .

Le T CD4+ doit donc être stimulé par une cellule dendritique qui aura transmis un épitope (partie de
l'antigène) de l'antigène au récepteur de la cellule T CD4+.

L’antigène entier se fixe sur le récepteur de la cellule B déclenchant un premier signal.

Le T CD4+ va déclencher un deuxième signal en présentant l'épitope fixé sur son récepteur au
CMH de type II du lymphocyte B. Cette présentation nécessite l'interaction du ligand CD40 du T
CD4+ avec le CD40 de la cellule B.

Le mode thymo-dépendant permet une réponse spécifique avec la production d'immunoglobulines


G, A et E et est le mode permettant la mémorisation de l'infection par le système immunitaire.

Mode thymus-indépendant ou TI :


Le mode TI est un mode ne nécessite pas de CD4+ et aboutit à la production d'immunoglobuline M
durant quelques jours. Ce mode est un mode peu spécifique contre un pathogène et sans
mémorisation. C'est un processus primitif de lutte contre l'infection.

Mode thymus-indépendant type 1 :


Ce mode nécessite la stimulation simultanée des récepteurs de la cellule B et des récepteurs de
pattern présent sur les cellules B.

Mode thymus-indépendant type 2 :


Ce mode nécessite uniquement la stimulation simultanée des récepteurs de la cellule B. Les
antigènes sont dans des grosses molécules présentant des épitopes répétés.

La reconnaissance de l’antigène par les lymphocytes T :


Le T CD4+ reconnaît des polypeptides de 10 à 30 acides aminés présentés par le MCH de classe II
de la cellule dendritique. Le T CD8+ reconnaît des polypeptides de 8 à 10 acides aminés présentés
par le MCH de classe I présent sur toutes les cellules du corps humain à l'exception des cellules
anucléés (hématie, plaquette). Les peptides présentés par la cellule dendritique sont le résultat de la
destruction du pathogène par la cellule dendritique.

Le mode de reconnaissance de l’antigène diffère selon qu'il s'agit d'une reconnaissance par une
cellule T naïve ou par une cellule T à mémoire.

En immunologie, les cellules présentatrices de l’antigène (Antigen Processing Cell ou APC) sont les
macrophages, la cellule dendritique et la cellule B. Ces trois cellules sont nommées APC
professionnelles. Mais la cellule dendritique est la seule capable d'activer in vivo les cellules T
naïves.

super antigene :

Un super antigène est une protéine virale qui se fixe simultanément sur le récepteur du lymphocyte
T et sur le récepteur MHC entraînant une libération brutale et massive de cytokines et une
expansion clonale de cellules T incompétentes.

VIII. EXPANSION CLONALE :


Les cellules T sont au repos dans le thymus. L'activation par la cellule dendritique va réveiller la
cellule T qui va se multiplier en produisant un ensemble de cellules rigoureusement identiques et
spécifiques pour attaquer le pathogène incriminé. La molécule responsable de l'activation et de la
prolifération des cellules T est la cytokine interleukine-2. L' interleukine-2 va agir par voie
autocrine (sur la cellule qui la produit) ou par voie paracrine (sur les cellules proches d 'elle). Les
traitements immunosuppresseurs utilisés dans les greffes d'organes agissent en perturbant le
fonctionnement de l'interleukine-2. L'amplitude de la réponse diffère selon le type de cellule T. Le
nombre de cellules T CD8 va être multiplié par 100 000, le nombre de cellules T CD4 va être
multiplié par un facteur compris entre 100 et 1000. La division lymphocytaire est un processus
long: la division d'une cellule lymphocytaire dure 6 heures environ. Enfin, un clone cellulaire est
spécifique pour un petit nombre de peptides immunodominants de l'agent infectieux.
T régulateurs peuvent être préprogrammés ou être inductibles en périphérie comme les populations
décrites ci-dessus et jouent un rôle important dans la régulation des réponses immunitaires.

Comme pour les lymphocytes T cytotoxiques, une partie des lymphocytes T auxiliaires sont
conservés après l'élimination d'un agent infectieux et constituent une population de lymphocytes T
mémoire.

Le virus de l'immunodéficience humaine infecte et élimine progressivement les lymphocytes T


auxiliaires, ce qui a pour effet de compromettre l'efficacité de la réponse immunitaire contre les
virus mais également contre d'autres classes de microorganismes et conduit au syndrome
d'immunodéficience acquise.

DIFFERENCIATION DES CELLULES T CD4 :

A côté de la fonction d'activation de la cellule T CD8 en T Killer et de la fonction de stimulation de


la cellule B indispensable pour la sécrétion d’antigène, la cellule B CD4 peut se différencier en
cellule directement active en exprimant des molécules de surface et des cytokines différentes. Un
des récepteurs de la cellule B activée est le ligand CL40L, Ce ligand CD40 L peut se fixer sur les
macrophages au récepteur CD40. Le système immunitaire répond de façon différente à des
pathogènes différents comme les virus, les parasites, les bactéries, les helminthes ou les
champignons.

Par exemple, comme les helminthes sont trop gros pour être phagocytés, la réponse immunitaire à
une infection par helminthes est dominée par la sécrétion d'immunoglobulines de type E et
l'activation des éosinophiles. Pour un microbe intracellulaire comme celui de la tuberculose, qui
résiste à la destruction intracellulaire, le système adaptatif consiste à activer les phagocytes par les T
CD4 pour tuer les cellules infectées.

Cette réponse fait appel aux T CD4. En créant des T CD4 spécialisés, le système immunitaire peut
répondre à différents type d'infection. Cette spécialisation est nommée la polarisation des cellules T.

Différenciation des T CD4 montrant l'interleukine responsable de la différentiation, la voie de


transcription déclenchée par l'interleukine et finalement les interleukines produites par la cellule
différentiée.

T CD4 Th1 et T CD4 Th2 :


Les groupes les mieux étudiés sont les groupes spécialisés pour les infections intracellulaires (virus,
mycobactérie, listéria) de type Th 1 et le groupe pour les infections des vers parasites.

Tableau des cytokines impliquées dans le développement des CD4 Th1 et CD4.

Cette différenciation se fait principalement par le type de cytokine produite.

Cellules Th1 :
Les cellules Th1 produisent l'interféron gamma et l'interleukine-12 qui permet après activation du
facteur de transcription Th1 de :

Activer des phagocytes à tuer les microbes ingérés


Stimuler la production de certains types (isotypes) d'anticorps qui favorisent la phagocytose et
l'opsonisation des microbes
Stimuler l'expression des molécules MHC de classe II et des Co stimulateurs CD80/CD86 sur les
macrophages et les cellules dendritiques
Induire la prolifération des lymphocytes killer
Cellules Th2 :
La réponse Th2 permet notamment une réponse efficace contre les parasites
; Les réactions allergiques sont des réactions de type Th2

Les cellules Th2 produisent l'interleukine-4, l'interleukine-5, l'interleukine-13 qui stimule, après
activation du facteur de transcription GATA-3:

La production d'immunoglobulines E qui active les éosinophiles. L'immunoglobuline E active les


mastocytes et se fixe aux éosinophiles (IL-4 et IL-5)
L'expulsion des parasites des muqueuses et l'inhibition de l'entrée des microbes en stimulant la
production de mucus

Différenciations des cellules T CD8


La réponse effectrice des cellules T
Certaines populations de lymphocytes T auxiliaires ont une fonction prédéterminée, comme les
lymphocytes T régulateurs qui se développent dans le thymus, alors que d'autres populations ont des
fonctions inductibles. Au cours d'une infection, les cellules présentatrices d'antigène
professionnelles détectent des signaux microbiens caractéristiques de l'agent infectieux. En fonction
de ces signaux, les cellules présentatrices d'antigène peuvent produire différentes cytokines et
exprimer différentes protéines à leur surface. Lorsque ces cellules interagissent avec les
lymphocytes T auxiliaires naïfs dans les ganglions lymphatiques, différents programmes de
différenciation sont induits en fonction des cytokines produites. Ainsi, des lymphocytes T ayant une
spécificité donnée peuvent exercer des effets différents en fonction des signaux perçus par les
cellules présentatrices d'antigène.

Caractéristiques générales Modifier


Les cellules effectrices augmentent l'expression des molécules d’adhésion à leur surface afin de
favoriser et d'étendre le contact avec les cellules présentatrices d'antigènes pour les CD4 et avec les
cellules cibles dans le cas des lymphocytes cytotoxiques CD8+. Les cellules effectrices modifient
les récepteurs aux chimiokines nommés aussi récepteurs d’adressage qui permettent aux cellules T
de quitter les ganglions lymphatiques et de migrer vers les sites En résumé, une cellule T effectrice
produira des cytokines, des récepteurs de chimiokines, des protéines d'adhésion et des molécules
spécifiques pouvant agir sur les cellules cibles.

La réponse effectrice des cellules T CD4 :

Rôle des cellules Th1 : activation du macrophage

L'activation du macrophage nécessite l'action des T CD4+ Th1 par la production d'interféron-
gamma et l’interaction CD40:CD40L. Le macrophage va présenter les peptides, grâce à son MHC,
aux récepteurs du T CD4+ qui vont reconnaître ce peptide comme étant le même peptide présenté
par la cellule dendritique alors que le T CD4 était naïf. Le macrophage va produire des réactifs
oxygénés et nitrogénés, des enzymes lysosomales qui rendent le macrophage beaucoup plus
agressif. La réaction du macrophage est pro-inflammatoire avec risque d'endommager les tissus
cellulaires. Le macrophage va à son tour libérer du TNF, de l' IL-1 et IL-12 et chimiokines. L'IL-12
va par un rétrocontrôle positif stimuler le Th1.

Rôle des cellules Th2 :Les actions des cellules Th2 se font grâce à la sécrétion des interleukines 4
et des interleukines 5.
Rôle des cellules Th17 : Les cellules Th17 sont des cellules qui expriment le récepteur Foxp3. Elles
sont générées soit dans le tissu, soit dans les organes lymphoïdes secondaires.Elles participent à la
tolérance périphérique en inhibant les réponses des cellules T par inhibition de l'interleukine-12.

La réponse effectrice des cellules T CD8 : Lymphocytes T cytotoxiques :

Les lymphocytes T cytotoxiques sont un sous-groupe de lymphocytes T qui sont capables d'induire
la mort par apoptose des cellules infectées par des virus (ou par d'autres agents infectieux) ou des
cellules cancéreuses.

Les lymphocytes T cytotoxiques naïfs sont activés lorsque leur récepteur antigénique reconnaît un
complexe peptide-CMH de classe I présenté à la surface d'une cellule cible. L'interaction de haute
affinité permet au lymphocyte T cytotoxique de rester en contact avec la cellule cible. Une fois
activés, les lymphocytes T cytotoxiques prolifèrent. Ce processus, appelé expansion clonale, aboutit
à un clone de cellules ayant une même affinité ce qui amplifie la réponse immunitaire spécifique de
l'antigène reconnu. Les lymphocytes T cytotoxiques activés circulent ensuite dans l'organisme afin
de contrôler les cellules présentant le même antigène que celui pour lequel ils sont spécifiques.

Lorsqu'ils reconnaissent une cellule infectée ou une cellule cancéreuse, les lymphocytes T
cytotoxiques relarguent des perforines qui induisent la formation de pores dans la membrane
plasmique des cellules cibles, ce qui conduit à l'entrée d'ions et d'eau dans les cellules cibles et
conduit à leur lyse. Les lymphocytes T cytotoxiques relarguent également des ennzymes qui entrent
dans les cellules à travers les pores et induisent la mort des cellules par apoptose. Afin d'éviter une
dégradation tissulaire trop importante, l'activation des lymphocytes T cytotoxiques nécessite à la
fois une interaction forte entre le récepteur antigénique et le complexe CMH-antigène de la cellule
cible et l'interaction avec des lymphocytes T auxiliaires.

Une fois que l'infection est endiguée, la plupart des lymphocytes T cytotoxiques meurent par
apoptose et sont éliminés par les phagocytes mais un petit nombre de lymphocytes deviennent des
lymphocytes T cytotoxiques mémoire. Au cours d'une infection ultérieure par un même agent
infectieux, ces lymphocytes T cytotoxiques mémoire prolifèrent plus rapidement et permettent donc
une réponse immunitaire plus efficace.

La troisième étape de la réponse immunitaire: la réponse des lymphocytes B :

La réponse des lymphocytes B est la réponse humorale, c'est-à-dire la réponse du système


immunitaire permettant à l'organisme de se défendre contre des microbes qui sont à l'extérieur des
cellules et aussi contre les toxines sécrétées par ces microbes. Les cellules B reconnaissent les
microbes par leur récepteur (BCR) qui sont des immunoglobulines fixées sur la membrane des
cellules B ou immunoglobulines membranaires. La stimulation des immunoglobulines
membranaires par un antigène microbien va entraîner une modification de la cellule B en
plasmocyte et ces plasmocytes vont sécréter les immunoglobulines dans le sang: ces
immunoglobulines sont appelées immunoglobulines solubles ou anticorps. Les plasmocytes peuvent
sécréter entre 500 et 1000 anticorps par seconde qui sont capables d'agir à distance.

Les cellules B sont formées dans la partie rouge de la moelle osseuse et une sélection négative
élimine les cellules B réagissant aux protéines de l'organisme, c'est-à-dire possédant des
immunoglobulines membranaires M auto réactives.
Les cellules B sont alors secrétées dans le sang par lequel elles rejoignent les ganglions
lymphatiques ou la rate. Ce sont des cellules B naïves car elles n'ont jamais été en contact avec un
antigène. Les cellules B naïves ne possèdent que des immunoglobulines membranaires de type M
ou D. La formation des immunoglobulines D membranaires se fait par épissage.

Dans le ganglion lymphatique, les cellules B rejoignant les follicules ganglionnaires ou de la rate.

L'activation des cellules B nécessite deux signaux comme pour les cellules T :

le premier signal est déclenché par des antigènes microbiens à valence élevée comme des
polysaccharides, des lipopolysaccharides, des polysaccharides ou des capsides virales.
le deuxième signal peut être apporté par l’antigène lui-même ou par interaction avec une cellule T
CD4+.
Il existe plusieurs types de cellules B :

les cellules B folliculaires (B2) type principal des cellules B dans les follicules ganglionnaires ou de
la rate
les cellules B de la zone marginale localisées dans les zones périphériques de la pulpe blanche
splénique
les cellules B-1 présentes dans les muqueuses répondant aux antigènes non protéiques.

Réponse B aux antigènes T-indépendante :


La réponse B aux antigènes T-indépendante est la réponse des cellules B qui ne nécessitent pas
l'intervention d'un lymphocyte T CD4+ (lymphocyte auxiliaire). Les cellules B de la zone marginale
et les cellules B-1 présentes dans les muqueuses contribuent aux réponses cellule T-indépendante.
La réponse est une sécrétion d'immunoglobuline M non spécifique, de courte durée et ne produisant
pas de cellule mémoire.

Réponse B thymus-indépendant de type 1:


Antigène qui engage le récepteur cellulaire B pour le premier signal et un récepteur de pattern pour
le second signal.

Réponse B thymus-indépendant de type 2 :

Antigène qui engage uniquement le récepteur cellulaire B pour le premier signal et pour le second
signal. Cette réponse B thymus-indépendante est la source continue d'anticorps naturels produits par
le corps humain en réponse aux antigènes de la flore intestinale.

Réponse B aux antigènes T-dépendante :

Les lymphocytes B sont les cellules produisant les anticorps, qui circulent dans le sang et la lymphe,
et sont donc responsables de l'immunité à médiation humorale. Les anticorps, ou immunoglobulines
(Ig), sont des protéines permettant la reconnaissance et la neutralisation de corps étrangers comme
les agents infectieux ou les toxines. Chez les un récepteur antigénique à leur surface. Toutefois la
nature de ce récepteur est différente de celui des lymphocytes T puisqu'il s'agit d'un anticorps fixé à
la surface de la cellule et non d'un récepteur pouvant reconnaître un complexe peptide-CMH. L'une
des différences entre les lymphocytes T et les lymphocytes B est que les lymphocytes T
reconnaissent un antigène présenté par le CMH à la surface d'une cellule alors que les lymphocytes
B reconnaissent un antigène dans sa forme native. Lorsqu'un lymphocyte B reconnaît un antigène
spécifique et qu'il est activé par un lymphocyte T auxiliaire, il se différencie en plasmocyte. Les
plasmocytes sont des cellules dont la durée de vie est de quelques jours et qui sécrètent des
anticorps. Ces anticorps peuvent se fixer aux microorganismes, et fournissent ainsi des repères aux
cellules phagocytes et au système du complément. Près de 10 % des plasmocytes survivent à l'issue
d'une infection et deviennent des lymphocytes B mémoire à longue durée de vie. Au cours d'une
infection ultérieure par un même microorganisme, ces cellules produisent des anticorps plus
rapidement et leur efficacité est plus importante.

Reconnaissance :

Les cellules B reconnaissent directement l'antigène par le complexe du récepteur des cellules B
(BCR) dans l'organe lymphoïde secondaire (rate ou ganglion). Ces antigènes sont:
Soit transportés par les cellules dendritiques ou des macrophages.
Soit apportés par simple diffusion dans le sang ou la lymphe.

La reconnaissance de l’antigène par le BCR assure deux fonctions :


Activation des voies de signalisation
Internaliser l'antigène pour permettre à une MCH (classe 2) de le présenter à un lymphocyte T
CD4+

Le BCR est formé d'une immunoglobuline membranaire de type D ou M et d'un corécepteur


(CD79) qui est hétéro dimère de deux polypeptides (Ig alpha et Ig beta).

Mémoire immunitaire :

À l'issue d'un épisode infectieux, une partie des lymphocytes B et T qui ont été activés deviennent
des lymphocytes mémoire. Lors d'une infection par le même agent infectieux, ces cellules agissent
plus rapidement et plus efficacement que lors de la première infection par cet agent infectieux. C'est
l'une des raisons pour lesquelles on parle d'immunité « adaptative », en cela que l'organisme
s'adapte à son environnement en se préparant à des infections répétées par un même
microorganisme. La mémoire immunitaire peut s'acquérir de façon passive ou de façon active.

Mémoire immunitaire acquise passivement :


La mémoire immunitaire acquise passivement peut durer entre plusieurs jours et plusieurs mois.
Les nouveau-nés n'ayant pas été confrontés à des agents infectieux, et n'ayant donc pas eu l'occasion
de se constituer un pool de cellules mémoire, sont particulièrement vulnérables aux infections.
Plusieurs mécanismes de mémoire immunitaire passive leur sont transmis par la mère durant la vie
fœtale. Les IgG maternelles sont transportés à travers le placenta et permettent ainsi aux nouveau-
nés d'avoir un répertoire d'IgG circulantes dont la spécificité et l'efficacité correspondent à une
réponse mémoire de la mère. Le lait maternel contient également des anticorps permettant de
protéger les nouveau-nés contre les infections intestinales.

Mémoire immunitaire acquise activement :


La mémoire immunitaire peut s'acquérir naturellement au cours d'une infection ou artificiellement
par la vaccination. Les maladies infectieuses ont toujours été, et sont toujours, une cause majeure de
mortalité dans la population humaine. Durant les derniers siècles, deux principes essentiels ont
permis de réduire la mortalité liée aux infections : l'hygiène et la vaccination. La vaccination est
l'induction délibérée d'une réponse immunitaire et représente le moyen le plus efficace de prévenir
une infection en agissant sur les mécanismes naturels de mise en place d'une réponse immunitaire
mémoire. Le principe sous-jacent à la vaccination est d'administrer dans l'organisme un agent
infectieux dont le potentiel pathogène est au préalable atténué pour éviter l'infection mais suffisant
pour induire l'immunisation et la mise en place d'une réponse mémoire. La vaccination peut
également s'effectuer par administration d'antigènes dérivés d'organismes infectieux, et
s'accompagne généralement de l'injection d'adjuvants permettant d'induire une réponse immunitaire
suffisamment forte.
IX. FONCTIONS EFFECTRICES DES ANTICORPS :

Réactions de neutralisation des toxines bactériennes

De nombreuses bactéries exercent leur pouvoir pathogène en sécrétant des protéines appelées "
toxines ". Ces toxines peuvent endommager ou détruire les cellules de l’hôte. Pour exercer son
pouvoir pathogène, la toxine doit interagir avec un récepteur spécifique à la surface de la cellule
cible. De nombreuses toxines sont ainsi constituées de deux sous-unités : la première interagit avec
le récepteur cellulaire spécifique et permet l’internalisation de la toxine, la deuxième est
directement responsable de l’effet toxique. Les anticorps qui se fixent par l’intermédiaire de leur
fragment Fab sur le site d’interaction entre la toxine et son récepteur empêchent la pénétration
intracellulaire de la toxine et donc ses effets pathogènes. Cet effet protecteur est appelé "
neutralisation " et les anticorps qui agissent ainsi sont appelés anticorps neutralisants.

La plupart des toxines sont actives à des concentrations de l’ordre du nanomolaire.

Blocage de l’infectiosité des virus :

Lorsqu’un virus infecte une cellule, il doit d’abord se fixer sur un récepteur membranaire
spécifique. Cette fixation détermine le tropisme du virus pour une cellule déterminée. Ainsi, le virus
de la grippe possède à sa surface des protéines appelées hémagglutinines qui se fixent sur les acides
sialiques terminaux présents sur certaines glycoprotéines des cellules de l’épithélium respiratoire.
Les anticorps dirigés contre l’hémagglutinine préviennent l’infection grippale. Les IgG et les IgA de
forte affinité sont particulièrement impliquées dans la neutralisation des virus.

Si la majorité des anticorps neutralisants bloquent la fixation du virus à la surface cellulaire,


l’interaction entre le virus et l’anticorps peut désorganiser la structure de la particule virale
prévenant ainsi la fusion de la membrane virale à la surface cellulaire.

Inhibition de l’adhésion bactérienne aux surfaces cellulaires :

De nombreuses bactéries possèdent des protéines d’adhérence appelées " adhésines " qui leur
permettent de se fixer à la surface des cellules. Cette réaction d’adhérence est nécessaire à
l’expression du pouvoir pathogène des bactéries intracellulaires ou non.

.
Les étapes du déclenchement de l'immunité adaptative :

Dans le tissu infecté, la réaction inflammatoire a été induite. Des macrophages sécrètent des
chimiokines et cytokines qui vont permettre aux cellules dendritiques de venir sur le site de
l’infection. Là elles internalisent l’agent infectieux puis regagnent la circulation sanguine pour
rejoindre les organes lymphoïdes secondaires.

Maturation de la réponse T auxiliaire :


Les cellules dendritiques sont capables de présenter à leur surface les antigènes étrangers par
l’intermédiaire de complexes protéiques : le complexe majeur d’histocompatibilité de type II.

Ce complexe associé à un peptide antigénique va être reconnu par les récepteurs T (TCR) présents à
la surface des lymphocytes T auxiliaires caractérisés par la molécule CD4 (Cluster of
Differenciation 4).

Lorsque le récepteur TCR présente une affinité suffisante pour le complexe CMHII / peptide
antigénique, le lymphocyte T est activé.
Il se multiplie activement et se différencie en lymphocyte T auxiliaire mature. On parle de sélection
clonale.
Les lymphocytes T CD4 ainsi activés vont sécréter des cytokines qui vont intervenir dans
l’activation et le maintien de la réponse adaptative .

a. Maturation de la réponse T cytotoxique :

La majorité des types cellulaires expriment à leur surface le complexe majeur d’histocompatibilité
de type I.

Ce dernier permet la présentation de peptides antigéniques à la surface des cellules.


Le complexe CMHI / peptide antigénique est reconnu spécifiquement par le recepteur TCR des
lymphocytes T cytotoxiques caractérisés par la molécule CD8.

De la même façon, les lymphocytes T CD8 présentant une affinité suffisante pour le complexe
CMHI / peptide antigénique sont activés et se multiplient selon un mode de sélection clonale .

Ils ont la capacité de se lier aux cellules présentatrices de l’antigène et d’induire leur lyse. Ils sont
très efficaces dans l’élimination des cellules infectées par un virus.

b. Maturation des lymphocytes B :

Les lymphocytes B immatures expriment à leur surface des immunoglobulines membranaires de


type IgM.
Elles sont capables de reconnaître les antigènes solubles et de se fixer à la surface des micro-
organismes. La liaison IgM membranaire / antigène induit un signal d’activation intracellulaire qui
va conduire à la prolifération clonale du lymphocyte B et à la maturation de l’affinité des anticorps .

Les anticorps deviennent alors solubles et sont de type IgG. Les lymphocytes B se différencient en
cellules productrices d’anticorps à forte affinité : les plasmocytes.
Les anticorps vont intervenir en renforçant l’action des acteurs de l’immunité innée par
opsonisation.. Les IgG se fixent à la surface des microorganismes ou des molécules étrangères
solubles. Ils sont ensuite reconnus par des récepteurs spécifiques des IgG présents à la surface des
phagocytes ce qui va conduire à l’ingestion puis la digestion des agents pathogènes.

c. Mise en place d’une réponse mémoire cellulaire :

Quand les lymphocytes T et B sont activés lors d’un premier contact avec l’antigène, une fraction
des cellules va évoluer en lymphocytes mémoire.

Ces lymphocytes sont de type B mémoire et T CD8 mémoire. Ils ont acquis la capacité de
reconnaître l’antigène rencontré avec une forte affinité.
Ils vont jouer un rôle important si l’organisme rencontre de nouveau le micro-organisme pathogène.
Ils circulent en permanence dans l’organisme et sont capables de s’activer au contact de l’agent
pathogène. Ainsi, la réponse adaptative est plus rapide pour éliminer spécifiquement l’agent
infectieux.

La vaccination repose sur ce principe. Elle permet d'avoir une réponse immunitaire spécifique plus
rapide lors d’un contact avec l’agent pathogène.

1. La coopération cellulaire :

La coopération cellulaire est indispensable pour l’activation de la réponse adaptative.


Les lymphocytes T auxiliaires jouent un rôle central dans ce processus. Elle a lieu dans les organes
lymphoïdes secondaires.

a. Activation des lymphocytes B

Étape 1 : les lymphocytes T CD4 sont activés après avoir reconnu le complexe CMHII / Peptide
antigénique à la surface des cellules dendritiques.

Étape 2 : les lymphocytes B immatures reconnaissent l’antigène par l’intermédiaire des IgM
membranaires et l’internalisent . Ils deviennent alors capables de le présenter au sein du complexe
CMHII à leur surface, aux lymphocytes T CD4 .

Étape 3 : les lymphocytes T CD4 s’activent au contact des lymphocytes B et sécrètent des
cytokines qui vont activer spécifiquement les lymphocytes B et permettre la production d’IgG
solubles spécifiques de l’antigène .

Étape 4 : les IgG sont libérées dans la circulation sanguine et vont agir au site infecté
(opsonisation).
X. LA

REPONSE IMMUNITAIRE ADAPTATIVE SE RESUME A CECI :


Les lymphocytes T interviennent dans la réponse immunitaire à médiation
cellulaire et reconnaissent spécifiquement l’antigène lorsqu’il est
présenté par une cellule présentatrice d’antigène (macrophages, cellules
dendritiques, lymphocytes B).

Les lymphocytes B quant à eux interviennent dans la réponse cellulaire à


médiation humorale, ils reconnaissent eux-mêmes directement
l’antigène.

En général, toute réponse immunitaire adaptative comporte trois


phases que sont :

 La phase d’induction clonale et de sélection ;


 La phase d’amplification ou de multiplication ;
 La phase effectrice ou de différentiation ou de neutralisation.

a .La phase de sélection et d’induction clonale :

Lorsqu’un déterminant antigénique est reconnu par un lymphocyte immunocompétent, les


lymphocytes B et T dont le récepteur membranaire est complémentaire au déterminant antigénique
sont sélectionnés et reconnus : c’est la sélection clonale.
Si l’antigène a plusieurs déterminant antigéniques, ce sont plusieurs lymphocytes B et T qui sont
sélectionnés. Les lymphocytes ayant reconnu l’antigène sont activés et entament la deuxième phase.
Notons qu’ici que l’effectif n’est pas suffisamment élevé pour réussir à faire face à l’agression.

b. La phase d’amplification ou de multiplication :


Lorsqu’une cellule présentatrice d’antigène est activée au contact des récepteurs T avec l’antigène
qu’elle présente, cette cellule secrète une protéine appelé Interleukine-1 (IL-1) qui se fixe sur les
récepteurs spécifiques des lymphocytes T (TCR) ; cette fixation déclenche la sécrétion de
l’interleukine-2 par le lymphocyte T, qui se fixe sur les récepteurs de tous les lymphocytes T et B
sélectionnés induisant ainsi une stimulation et une réplication de l’ADN des lymphocytes B et T.
Cette réplication est suivie de mitoses : c’est la multiplication clonale.
A la suite de ces mitoses, on note l’apparition de clones des lymphocytes B et T (qui vont constituer
le support de la mémoire immunitaire).

c .La phase effectrice :


C’est au cours de cette phase que l’on note les deux modes de médiation en fonction des éléments
qui interviennent.

2-La réponse immunitaire adaptative a médiation cellulaire :

Elle a lieu lorsque l’antigène s’est intériorisé. Ici les lymphocytes T4 se différentient en
lymphocytes T auxiliaires et activent les phagocytes pour détruire les microbes qu’ils ont ingérés
dans leurs vacuoles de phagocytose.
Les lymphocytes T cytotoxiques (LTC) provenant de la différentiation des lymphocytes T8
détruisent tous les types cellulaires de l’hôte hébergeant des agents infectieux dans leur cytoplasme.
Les LTC se fixent par leurs récepteurs membranaires aux cellules possédant à leur surface le soi-
modifié (cellules cancéreuses, infectées ou mutées) complémentaire à leurs récepteurs. Le contact
entraine chez les LTC l’exocytose des granules de cytolyse remplis de protéines hydrolytiques
appelées Perforines. Les Perforines se polymérisent et s’enchâssent dans la membrane de la cellule
à détruire, formant un canal transmembranaire par lequel l’eau et les sels vont entrer pour provoquer
l’éclatement de la cellule.

Remarque :
Il arrive que certains lymphocytes T libèrent des signaux chimiques capables d’être captés par la
cellule en détresse (cellule infectée) grâce à des récepteurs spécifiques, ce qui entraine
instantanément la mort de la cellule cible : C’est l’Apoptose (mécanisme d’autodestruction
cellulaire génétiquement programmé qui est mis en marche lorsque la cellule reçoit des signaux de
son environnement).

3-La réponse immunitaire adaptative a médiation humorale :


Elle intervient lorsque l’antigène est circulant ou extracellulaire. Elle fait intervenir des
lymphocytes B. Elle est réalisée par les anticorps circulants secrétés par les plasmocytes qui sont
des cellules issues de la différentiation des lymphocytes B.
Les anticorps sont capables de se fixer spécifiquement à un déterminant antigénique. Les anticorps
ne détruisent pas les antigènes, leur fixation provoque :
• Soit la neutralisation directe des antigènes dans un réseau d’anticorps formant des
complexes immuns ;
• Soit la destruction des antigènes par phagocytose ou par certaines protéines actives du
Complément.

Conclusion :
En fin de compte, la réponse immunitaire adaptative doit son nom au fait qu’elle varie, donc
s’adapte en fonction de l’emplacement de l’antigène, et est dite spécifique car elle est dirigée
contre un seul antigène. Elle prend plus de temps que la réponse immunitaire innée pour se mettre
en place, mais reste la plus efficace dans la lutte contre les antigènes. Aussi, elle assure une réponse
plus rapide et plus efficace lors des rencontres ultérieures avec un même antigène (mémoire
immunitaire).

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