Gîtologie - Géologie Minère - P1 - CHP1-1-2

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Année universitaire 2019-2020

L2-UPAB

Dr. N’DIAYE Ismaïla


Maître Assistant
FST/USTTB 1
Ce cours a principalement pour objectif, de chercher à
connaître le processus de genèse des gisements, la typologie
des gisements et les formations géologiques qui les
renferment, et donner un aperçu sur les différents types de
substances minérales

2
 Connaître les différentes catégories de substances minérales

Connaitre le processus et les conditions de formations des


principaux gisements endogènes et exogènes

 Connaître les différents outils d’études des gisements

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA METALLOGENIE
Concepts et définitions
Notions de base sur les gisements
Classification et usage des substances minérales

CHAPITRE II- PROCESSUS DE GENESE DE LA MINERALISATION


Les mécanismes de mise en place de la minéralisation
Les facteurs de contrôle de la minéralisation
Morphologie des corps minéralisés

CHAPITRE III : METHODOLOGIE D’ETUDE DES GISEMENTS


Introduction
Paragenèses et textures minérales
Altération hydrothermale et Altération supergene
Autres méthodes plus avancées
Géochimie minérale et isotopique
Inclusions fluides 4
CHAPITRE IV- TYPOLOGIE DES GISEMENTS
Les critères de classification des gisements
Les différents types de gisements
Exemple type de gisement

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I. concepts et définitions

Dans l’écorce terrestre, certains endroits renferment une concentration


anormale en certains éléments chimiques par rapport à la norme, qui
constitue en effet des ressources minérales qui présentent dès fois un
intérêt économique important.

Elles composent les matières premières des industries métallurgiques


et chimiques indispensables au développement de l’humanité tel que
l’exploration de l’or ou le fer a souvent été un des moteurs de
l’expansion économique des pays développés.

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I. Concepts et définitions

Pour leur recherche, des méthodes géologiques, géochimiques ou


géophysiques sont entreprise pour découvrir et exploités ces matières
minérales ou gisements parfois bien enfouis dans l’écorce terrestre.

Le premier traité sur l’art des mines est


l’oeuvre de Georg Bauer, dit Agricola.
Dès 1556, De Re Metallica jette les
bases de l’étude des gîtes minéraux.

1494-1555
8
I. Concepts et définitions

La métallogénie est la discipline scientifique consacrée à l’étude des


ressources minérales, notamment métalliques.

De métal, et du grec gennan, = Engendrer, c’est une science qui étudie les
gisements métallifères basée sur l’analyse des paragenèses minérales, sur
leurs successions et leurs évolutions chronologiques, en liaison avec
l’histoire géologique des secteurs où sont situés ces gisements.

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I. Concepts et définitions

La métallogénie est au carrefour de multiples disciplines des sciences de la


Terre . Le terme de métallogénie fut introduit par de Launay en 1913. Il a été
restreint par la suite aux études minéralogiques et physico-chimiques.

La gîtologie est introduite à la fin


des années 1960 par les géologues
du BRGM ; Il s’agit de l’étude
descriptive et l’interprétation des
concentrations naturelles des
métaux ou d’autres substances
non métallifères.
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II. Notions de base sur les gisements

L’étude des gîtes métallifères s’appuie sur un


vocabulaire concis et rigoureux.

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II.1. Clarke : c’est la teneur moyenne d’un élément chimique dans la
croûte terrestre, exprimée en g/t (ou ppm) ou en %.

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II.2. Minerais

Minerai : D’une manière générale, il désigne un ensemble rocheux


contenant un ou plusieurs éléments (métaux ou minéraux industriels) en
proportions suffisamment importantes pour permettre une exploitation
dans des conditions économiquement rentables.

Cependant, pour un minéralogiste, il correspond au minéral contenant


dans sa composition l’élément que l’on veut exploiter ou valoriser

 Un minerai comporte en général une minéralisation et de la


gangue et parfois la roche encaissante.

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Minéralisation : Concentration locale de substances, métalliques en
générale. Elle désigne en outre la partie utile du minerai.

La gangue : Elle désigne les minéraux associés au minerai, souvent non


valorisables, comme le quartz, les carbonates et la barytine etc. Le plus
souvent elle est sans intérêt pratique et est rejetée

Les objets minéralisés sont classés en trois catégories, selon


leur importance : les indices, les gîtes et les gisements.

14
II.2.1 indice
est un signe apparent
qu’une minéralisation
existe, que ce soit en
affleurement ou en
volantes minéralisées.

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II.2.2 Un gîte : est une concentration significative, parfois de
volume important, de minéraux industriels ou de minerais. Il
est le résultat de lourds travaux accomplis en amont. À ce
stade, on ne peut encore déterminer s’il sera exploitable.

II.2.3. Un gisement est une concentration minérale exploitable


économiquement dans les conditions existant au démarrage
de son exploitation.

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La rentabilité du projet dépend de deux types de facteurs : ceux
dits intrinsèques, c’est-à-dire liés au gisement lui-même et à ses
caractéristiques géologiques, et tous les autres, dits extrinsèques

 Les facteurs intrinsèques

Ils sont liés aux gisements. Le mode d’exploitation est un


facteur-clé. Il dépend de la géométrie, de l’accessibilité, de la
nature des roches encaissantes et du minerai, et de la
tectonique. Les gisements superficiels peuvent souvent être
exploités en carrière, tandis que les gisements profonds
nécessiteront des installations souterraines plus coûteuses.

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 Les facteurs extrinsèques

Ils peuvent être schématiquement divisés en trois catégories : facteurs liés


au marché, facteurs politiques et facteurs sociaux. Les facteurs liés au
marché varient selon les substances. Certaines substances, surtout des
métaux, sont cotées de manière régulière, en général hebdomadaire, sur les
places financières internationales.

La bourse la plus importante, le London Metal Exchange (LME) de Londres,


cote Al, Cu, Pb, Zn, Ni et Sn notamment, le COMEX de New York cote Al, Cu,
Ag et Au, et le TOCOM (Tokyo Commodities) de Tokyo, cote les platinoïdes

Les métaux dits de spécialité (As, Bi, Cd, Cr, Co, Ge, In, Mg, Mn, W, etc.) ne
sont pas cotés en bourse : leurs prix sont dits de « marché libre »

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II.2.4. La teneur
C’est la proportion d’un métal (plomb, or, etc.) ou d’un minéral industriel
(kaolinite, diamant, talc, etc.) contenue dans un minerai (au sens large) ou
un gisement, mesurée par analyse chimique sur un fragment représentatif de
minerai.

Elle s’exprime en pourcentage lorsque cette proportion est élevée (5% Pb, 8%
Cu..), en ppm (partie par million), équivalent des g/t (gramme par tonne de
minerai), lorsqu’elle est basse (or, platine, argent).

Les unités de mesures pondérales varient selon les pays. Pour les métaux
précieux, les g/t sont parfois remplacés par l’once Troy (oz/t) de 31,1035 g,
mesure officielle de l’or et du platine sur les marchés internationaux.

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Teneur moyenne de quelques éléments en gisements

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Il désigne tout objet géologique ayant contrôlé ou guidé la
mise en place d’une concentration minérale. Cet objet
géologique peut être une lithologie, un contact
stratigraphique ou une structure tectonique… Le métallotecte
constitue un guide important pour la prospection.

Exemples :

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a. Un corps minéralisé :

Il correspond à une continuité de travaux miniers, sa plus grande


dimension est généralement inferieure au kilomètre

Un gisement n’est
généralement pas
constitué d’un seul
corps, mais un
ensemble de
plusieurs corps plus
ou moins proches. 23
b. champ minéralisé : correspond au regroupement de plusieurs gisements; ses
dimensions varient de 1 à 10 km.

Amas
sulfuré à
Cu, Pb, Zn

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c. Un district regroupe plusieurs champs, ses dimensions varient de
10 à 100 km. Les gisements peuvent y être de même nature
(districts aurifères, uranifères), ou non (district polymétallique)

d. Une Province : Elle correspond à une vaste zone allant au-delà de


100 km. La notion de province implique des concepts différents,
selon les écoles ou le but qu’on se propose d’atteindre.

-Une province métallique désigne une zone riche en un métal


donné, quels que soient l’âge et le type des gisements présents.

- Une province métallogénique est une vaste zone à concentration


élevée en un certain type de gisement;

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e. Epoque métallogénique
Les notions de province et d’époque métallogéniques ne sont souvent pas
dissociables, car les minéralisations d’une provinces se forment à une
époque particulièrement favorable au dépôt de certains types de minerais

Fig. I.1

Jebrak et Marcoux 2008 26


III. Classification et usage des substances minérales

On distingue entre autre 5 catégories de ressources minérales,


tandis que les minéraux sont groupés en 9 grandes classes 27
III.1. Les différentes catégories de substances minérales:

les ressources minérales se divisent en cinq catégories de substances :


les minerais, les minéraux industriels, les matériaux de carrière, les
ressources énergétiques, et l’eau.

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III.1.1. Minerai
sens strict : minéral qui contient l’élément à récupérer.
Ex : la chalcopyrite (CuFeS2) pour le cuivre.

sens large : le minerai désigne la masse de matériau abattu en mine


dans son ensemble, et non pas le seul minéral pouvant être valorisé. Ex :
un grès imprégné d’hématite est un minerai de fer).

Exemples : (voir les notions de base)

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III.1.2. Minéraux industriels
Les minéraux industriels, ou substances utiles, désignent généralement les
roches ou les minéraux utilisés pour leurs propriétés physiques ou
chimiques remarquables. Parmi ces propriétés, on retiendra :

 dureté : diamant, corindon, etc. pour la coupe et l’abrasion


 densité : la barytine pour l’élaboration de boues lourdes,
 résistance électrique ou thermique : micas, talc, andalousite, etc. ou,
 couleur : calcite, kaolinite

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III.1.3. Matériaux de carrière ou de construction
Ils se forment identiquement à celles des formations géologiques
(granites, basaltes, alluvions, etc.) et ne nécessitant pas l’intervention de
processus de concentration particulier.

Ils sont employés soit à l’état brut, soit comme produits transformés ou
manufacturés.

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 A l’état brut, ils sont employés sans autre préparation qu’un lavage et un
criblage. Il sont essentiels au bâtiment et à la voirie et entrent dans la
confection des structures routières et des ballasts de voies ferrées, des bétons
et des mortiers (le tiers de la consommation).

Sous forme manufacturé :


 les produits les plus communs sont le ciment, obtenu par calcination vers
1450 °C de calcaire (75 %) additionné d’argiles (20 %) et de gypse (5 %),

 les tuiles et les briques issues d’argiles durcies à la cuisson

 le plâtre obtenu par déshydratation partielle de gypse entre 120 et 160


°C; sa composition est CaSO4•½ H2O.

 Le verre résulte d’une fusion à haute température de sable siliceux, en


présence de fondants et de divers additifs ; etc…
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III.1.4. Ressources minérales énergétiques

Les ressources minérales énergétiques (ou substances énergétiques) sont


utilisées comme source d’énergie et comprennent le pétrole, le gaz
naturel, les charbons et l’uranium.

A ces principales ressources, s’ajoutent de nos jours les sables et


schistes bitumineux, ainsi que les hydrates de gaz, dont les besoins
d’exploitations peuvent se manifester dans une perspectives de palier à
la pénurie du pétrole qui se profile.

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Pétrole et gaz sont des hydrocarbures naturels issus de la lente
transformation dans des bassins sédimentaires subsidients de matières
organiques où domine largement le phytoplancton. Les deux ressources
résultent du même processus génétique et sont de ce fait fréquemment
associés au sein des gisements d’hydrocarbures.

NB : Une grande part de l’énergie électrique dans le monde provient de


ces ressources minérales

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Renouvelables
Combustibles (éolien,
Pays Nucléaire Hydraulique Total produit
fossiles solaire,
géothermie
% (TWh)
Arabie (2003) - 100 - - 120,696
États-Unis 18,9 71,9 6,8 2,4 4282,1
France 78,5 10,4 9,8 1,3 575,4
Islande - - 80,5 19,5 8,7
Maroc (2004) - 89,0 11,0 - 16,4
Pays-Bas 4,0 86,9 0,1 9,0 100,2
Russie (2003) 15 64 20 1 889,0
Suisse 39,0 2,2 55,4 3,4 59,7
Turquie - 75,3 24,5 0,2 162
Mali (en 2006) - 25 75 - 0,883
Total monde 15,74 66,05 16,28 (19 % en 1,93 16741,9
(2003) charbon : 39,9 2004)
gaz : 19,3
pétrole : 6,9
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Tab I.1.
III.2. Les différentes classes minéralogiques :

On compte actuellement environ 4000 minéraux.

Sur la base de leurs compositions chimiques, les minéraux sont groupés


en huit classes : éléments natifs, sulfures, oxydes- hydroxydes,
halogénures (chlorures, fluorures, ...), carbonates, phosphates, sulfates,
silicates. Une neuvième classe est aussi souvent désignée pour les
minéraux d'origine organique.

Les classes sont divisées en sous classes si nécessaire; on y regroupe les


minéraux dont la chimie ou la structure sont proches.

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III.2.1 Les Éléments natifs Métaux
Or Au
Argent Ag
Très peu d'éléments se présentent
Cuivre Cu
à l'état natif (pur) sous forme de Platine Pt
minéraux dans l'écorce terrestre et Plomb Pb
existent toujours en petite quantité. Fer Fe
Mercure Hg

On y distingue trois sous classes, Zinc Zn

les métaux, semi métaux et les non Nickel Ni


Semi métaux
métaux.
Antimoine Sb
Arsenic As
Bismuth Bi
Non métaux
Diamant C
Graphite C
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Soufre S
III.2.2. Les sulfures

Un sulfure est caractérisé par la combinaison de soufre non oxygéné


et un ou plusieurs métaux.

La classe comprend tous les constituants essentiels des minerais de


tous les métaux sauf le fer et le manganèse. La formule chimique est
généralement du type Xa Yb où X est un élément métallique et Y les
anions (généralement S2-)

Des composés Y plus rares sont : antimoniures, arséniures,


séléniures, tellures, bismuthures et enfin sulfosels

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Les principaux sulfures sont :

Minéral Formule Métal


Pyrite / Marcassite FeS2 Fer
Pyrrhotite FeS Fer
Chalcopyrite CuFeS2 Cuivre
Arsénopyrite (Mispickel) FeAsS Arsenic
Galène PbS Plomb
Sphalérite ZnS Zinc
Argentite Ag2S Argent

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Oxydes- Hydroxydes halogénures (chlorures, fluorures, ...),

O et OH- Dont les radicaux sont des


halogènes

hématite Fe2O3
fluorine CaF2
magnétite Fe3O4
halite NaCl

anatase TiO2 sylvite KCl


rutile TiO2
atacamite Cu2Cl(OH)3
ilménite FeTiO3

goethite HFeO2
Limonite hydroxydes de fer

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Carbonates Sulfates

Groupement anionique est Groupement anionique est XO42-


CO32-

calcite CaCO3 anglésite PbSO4


aragonite CaCO3 baryte BaSO4
magnésite MgCO3
sidérite FeCO3 chalcantite CuSO4·5H2O
dolomite MgCa(CO3)2 gypse CaSO4·2H2O
ankérite Ca(Fe,Mg,Mn)(CO3)2
anhydrite CaSO4

azurite Cu3(CO3)2 (OH)2


malachite Cu2CO3 (OH2)

cérusite PbCO3

rhodochrosite MnCO3

smithsonite ZnCO3
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Phosphates Silicates

Groupement anionique est XO43- Groupe SiO44-

apatite Ca5(PO4)3(OH,F,Cl)
monazite (Ce,La,Th) PO4
pyromorphite Pb5 [Cl | (PO4)3]
turquoise Cu Al6 [(OH)2| PO4]4·4H2O
vivianite Fe3(PO4)2·8H2O
xénotime YPO4

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III.3. Usages des substances minérales métalliques
Les métaux se différencient par leurs propriétés physico-chimiques,
électriques et magnétiques, cependant la révolution industriel a fait qu’ils
présentent un intérêt économique donc stratégique.

Sur cette base, on distingue plusieurs groupe dont les principaux sont :

Métaux de base ou métaux usuels : Ils sont utilisés dans plusieurs


secteurs d’activités : industriel, construction ainsi que
dans l’électronique. Les principaux sont : fer, aluminium, cuivre, plomb,
zinc, étain, magnésium, titane, nickel.

Métaux précieux : or, argent, platine, palladium et rhodium ;

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III.3. Usages des substances minérales

Travail à domicile

Faire une synthèse de l’usage des différents métaux de base et métaux


précieux tout en précisant les propriétés spécifiques pour lesquelles ils
sont utilisés.

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Savoir les notions de base sur les substances minérales et les
gisements

Connaitre le processus et les conditions de formations des


principaux gisements endogènes et exogènes,

 Connaître les différents outils d’études des gisements,

Connaître la classification des gisements

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