Cours Matière Valorisation Des Ressources Minières L2
Cours Matière Valorisation Des Ressources Minières L2
Cours Matière Valorisation Des Ressources Minières L2
Introduction à la valorisation
(minéralurgie)
I.1. Définition
La valorisation ou la minéralurgie traitement des minerais, est la science qui
étudie les techniques ayant pour l’objet d’enrichir un minerai, donc
d’éliminer du minerai naturel la plus grande part possible de gangue qui y
est présente, avant de récupérer le minerai utile (redonner le minerai à une
valeur marchande).
Le but du traitement des minerais est de transformer les produits bruts de la
mine pour mieux les vendre. En effet, les minerais directement
commercialisables se font de plus en plus rares. Le traitement des minerais
s’impose donc et permet d’accroître la valeur marchande. Il s’agit
d’augmenter les teneurs en substance utile.
I.2. Qu’est-ce qu’un minerai ?
D’après la définition généralement acceptée, un minerai est un matériau
solide naturel qui contient une substance utile dont l’extraction génère des
profits.
Masse rocheuse contenant des minéraux de valeur, en teneur
(concentration) et en quantité suffisantes pour justifier l’exploitation.
Elément de terrain contenant des minéraux utiles en proportion
appréciable, et qui demandent un traitement pour être utilisés par
l’industrie.
I.3. Classification des procédés minéralurgique
La minéralurgie comprend donc trois grandes étapes, la première étape
consiste en la préparation mécanique du minerai, la deuxième de la
minéralurgie consiste en la concentration du minerai et la troisième étape de
la minéralurgie est l’enlèvement de l’eau ou la séparation solide-liquide.
a. Procédés de préparation mécanique (théorie de la fragmentation,
distributions granulométrique, classification).
b. Procédés d’enrichissement (séparation ou bien concentration) :
Procédés physique (séparation magnétique, gravimétrique,
électrostatique).
procédés physico-chimique (flottation).
procédés chimique (lixiviation).
c. Procédés auxiliaires (épaississage, filtration, séchage).
La classification de ces procédés et machines est présentée par le tableau1.
Ces procédés et machines jouent un rôle principal dans l'augmentation de la
teneur en composant utile.
Tableau 1 : Classification des procédés minéralurgique
Propriétés Milieu où
Procédés Machines
utilisées s’éffectue le utilisées
ou mode de procédé
déstruction
Concassage écrasement, choc, air concasseur
flexion
Broyage écrasement, air, eau broyeurs
trituration
Criblage dimensions des air, eau cribles
particules
Classification poids des air, eau Classificateurs
dimensionnelle particules hydrauliques et
pneumatiques,
Séparation Densité air, eau bac à piston,
gravimétriques cyclones
table à secousses,
spirales
Flottation mouillabilité eau machines à
flottation
Séparation Suseptibilité air, eau séparateurs
magnétique magnétique magnétiques
Séparation Conductibilité air séparateurs
électrique électrique électriques
Epaississement poids des eau épaississeurs
particules
Filtration différence des eau filtres à vide, à
pressions pression
Séchage haute température air séchoirs de divers
types
I.3.1. Procédés de préparation mécaniques.
Le but essentiel de ces procédés consiste à préparer les minerais à
l'enrichissement: premièrement, au point de vue de la grosseur, car chaque
appareil ou chaque machine d'enrichissement peut traiter des matériaux
bien définis d'âpres la dimension, deuxièmement, au point de vue de la
libération des grains des minéraux utiles et inutiles constituant le minerai.
Ce sont des procédés de concassage, de broyage, de criblage et de
classification.
I.3.2. Procédés d'enrichissement (séparation)
Dans les procédés d'enrichissement (séparation) on se base sur la différence
entre les propriétés spécifiques des minéraux à séparer. La séparation des
minerais consiste à éliminer, idéalement ou complet, les constituants
gangues ou non-désirés, en ne laissant que les minéraux de valeur.
Normalement on ne sera jamais capable d'effectuer cette séparation parfaite,
de sorte qu'on se retrouvera à la fin de l'opération avec deux produits
contenant tous les deux des minéraux de valeur et de la gangue, mais en
proportions différentes.
Le produit riche en minéraux de valeur s'appelle concentré tandis que celui
riche en gangue s'appelle rejets.
Gangue : substance stérile associée au minerai ou qui entoure une
pierre précieuse dans un gisement. Il s’agit donc des minéraux
indésirables dont la valeur est négligeable.
Concentré : produit obtenu à la sortie d’un procédé minéralurgique
comportant la portion enrichie (minéraux de valeur).
Rejet : produit obtenu à la sortie d’un procédé minéralurgique
comportant la portion appauvrie.
I.3.3. Procédés auxiliaires
L'ensemble des procédés auxiliaires comprend tous les procédés non
essentiels pour la séparation, mais indispensables pour la réalisation de la
technologie de séparation. Ce sont des procédés d’épaississage, de filtration,
de séchage, de dépoussiérage, et le transport technologique. Chacun de ces
procédés est exécuté par la machine correspondante.
Chapitre 2 : Fragmentation (Comminution)
2.1. Généralités
La fragmentation s’adresse aux solides dont la taille veut être réduite en des
éléments ou particules de taille inférieure et de granulométrie déterminée.
Dans l’industrie extractive, la fragmentation apparait à toutes les étapes du
traitement de la roche extraite en vue d’obtenir des produits pouvant être
commercialisés tels quels ou ayant la granulométrie nécessaire à leur
traitement ultérieur éventuel. L’opération de fragmentation consiste
généralement en une ou plusieurs étapes de concassage et en une étape de
broyage selon la granulométrie finale voulue.
L’objectif de fragmentation est soit :
- D’obtenir une réduction de la dimension des corps solides en va de facilité
le conditionnement.
- Facilite les opérations purement physiques telles que le triage, mélange,
dosage, dissolution.
- De permettre ou de facilite les réactions physico-chimique.
- D’obtenir une libération de minerai utile à celle de la gangue.
On distingue différents types de fragmentation selon la granulométrie de la
matrice solide considérée :
• La fragmentation grossière inclut essentiellement des opérations de
concassage mais aussi des opérations d’émottage, tranchage et déchiquetage
pour obtenir généralement un matériau avec une granulométrie supérieure à
10 mm,
• La fragmentation fine est composée d’opérations de broyage pour
l’obtention d’un matériau avec une granulométrie inférieure à 10 mm,
Tableau 2 : classification des techniques de fragmentation des minerais
Appareils Tranches granulométrique concernées
Concasseur à mâchoires, 100-300 mm
concasseur giratoire
Concasseur à cône, concasseur à 25-100mm
percussion
Concasseur à marteaux 10-25mm
Broyage à barres 3,5-10mm
Broyage à boulets 0,045-3,5mm
2.2. Concassage
Le concassage constitue la première étape de la fragmentation. Son objectif
n'est pas la libération des minéraux, mais simplement la réduction de
dimension afin de faciliter la manipulation ultérieure du minerai. Il est
normalement fait à sec en deux ou trois étapes. L'alimentation provient de la
mine et à une dimension pouvant aller jusqu'à 1.5 m. Des fois on utilise
aussi le concassage comme étape intermédiaire dans certains circuits de
broyage autogène, donc le processus de concassage est caractérise par le
degré de concassage.
2.2.1. Degrés de concassage (réduction): est défini comme le rapport de
dimension maximal des morceaux entrant dans le concasseur à la
dimension maximale des morceaux sortant.
Pour déterminer le degré de concassage, il existe plusieurs formules
a) d’après les morceaux maximale i= Dmax / dmax
b) d’après les morceaux moyenne i= Dmoy / dmoy
Dmoy= Σγi Di/100, dmoy= Σγi di/100.
c) i= D80 / d80
Arbre
Chambre tronconique
de concassage
Tête tronconique
.
Figure 2. Concasseur giratoire
2.2.2.3 Concasseurs à cône
Sans doute l'appareil le plus utilisé actuellement, il n'est qu'une version
modifiée du concasseur giratoire dans laquelle l'axe du concasseur, plus
court, n'est pas suspendu mais supporté. Ci-dessous on montre une
comparaison de forme du manteau et du concave de ces deux appareils.
1400 mm 3000 mm
Concasseur giratoire
Concasseur à cône
Ces appareils sont spécifiés par le diamètre de leur cône (de 560 mm à 3.1
m). La vitesse d'opération est aussi beaucoup plus élevée, ce qui fait que les
particules sont soumises à une série d'impacts très fréquents plutôt qu'à
une compression lente.
2.3. Broyage
2. 3.1.Types de broyeurs
D'après le caractère et la forme des corps du milieu broyant on distingue les
broyeurs à boulets, à barres, à galets, les broyeurs autogènes (ce que l'on
appelle «Auto-broyage» utilisait comme le milieu broyant les gros morceaux
de minerai à broyer lui-même).
2.3.1.1. Broyeur à boulets
Les broyeurs à billes : ces appareils s’apparentent aux broyeurs classiques à
boulets et sont constitués par des cuves cylindriques à axe horizontal et à
revêtement spécial, les corps broyants sont généralement des boulets d’acier
inoxydable, l’utilisation de boulets de différentes tailles permet de toucher et
de fragmenter toutes les tailles de particules. En effet, pour chaque taille de
particule, il existe une taille optimale de boulets. Ils travaillent en
discontinu, à sec ou en milieu humide. La matière à broyer représente
environ 25% du volume de la chambre lorsqu’on travaille à sec, et 50 à 60%
lorsqu’on travaille en milieu humide.
Les sections précédentes ont fait état des tailles de particules en fonction de
l’utilisation des appareils qui ont été décrits. Le tableau suivant résume ces
conditions d’application en détaillant l’efficacité et la capacité de chaque
appareil.
3.1.3. Méthodes de tamisage
L'essai consiste à classer les différents grains constituants l'échantillon en
utilisant une série de tamis, emboîtés les un sur les autres, dont les
dimensions des ouvertures sont décroissantes du haut vers le bas. Le
matériau étudié est placé en partie supérieure des tamis et le classement
des grains s'obtient par vibration de la colonne de tamis (figure 8). Cette
procédure expérimentale peut se faire dans un environnement sec,
opération la plus courante, ou humide, sous aspersion d'eau.
Les grains retenus dans chaque tamis sont ensuite pesées afin de
déterminer le pourcentage du poids original retenu dans chaque tamis.
Figure 8-Procédure simplifiée de tamisage à sec
2.1. Traitement des résultats
Les résultats du tamisage peuvent être compilés de trois différentes façons:
a) en calculant le pourcentage massique de chaque fraction, b) en calculant
le pourcentage cumulatif retenu sur chaque tamis et c) en calculant le
pourcentage cumulatif passant pour chaque tamis (Tab 2).
Tableau 2 -Résultats d'analyse granulométrique
Ft : la force de traînée
Où :
- Vp : volume de la particule
- ρp : masse volumique de la particule
- ρL: masse volumique du liquide
- A : aire de la section de la particule (surface de sa projection sur un plan
orthogonal àl’écoulement)
- Cd : coefficient de traînée
- vp : vitesse de chute de la particule
- g : accélération de la pesanteur.
3.2.1.1. vitesse limite de chute ou de sédimentation
Lors du processus de sédimentation, une particule accélère jusqu'à
atteindre une vitesse constante que l'on nomme vitesse limite de chute
(Ulim). Une relation donne cette vitesse pour une particule sphérique de
diamètre d :
avec:
U: vitesse de la particule (m/s)
ρp: masse volumique de la particule (kg/m3)
ρf: masse volumique du fluide (kg/m3)
Dp: diamètre de la particule (m)
Cd: coef de traînée de la particule (0,44 pour une sphère)
g: accélération due à la force de pesanteur (m/s²)
La vitesse peut aussi être calculée en utilisant la même relation que pour les
régimes laminaire de et turbulent avec pour coefficient de traînée:
Cette relation est moins commode car elle nécessite une itération entre
vitesse et Reynolds.
avec:
ρf: masse volumique du fluide (kg/m3)
U: vitesse de la particule (m/sec)
Dp: diamètre de la particule (m)
μ: viscosité dynamique du liquide (Pa.sec)
3.2.1.2. Régime laminaire, loi de Stokes
La particule se déplace lentement dans un fluide visqueux. C'est
typiquement le cas d'une particule solide ou liquide dans un liquide.
Les forces de viscosité sont élevées devant les forces d'inertie; cela se vérifie
en calculant que Rep < 1
Vitesse d'une sphère en régime de Stokes:
avec:
U: vitesse de la particule (m/s)
ρp: masse volumique de la particule (kg/m3)
ρf: masse volumique du fluide (kg/m3)
Dp: diamètre de la particule (m)
μ: viscosité dynamique du liquide (Pa.sec)
g: accélération due à la force de pesanteur (m/s²)
3.2.1.3. Régime turbulent, loi de Newton
Cette relation est moins commode car elle nécessite une itération entre
vitesse et Reynolds.
Les forces de viscosité sont faibles devant les forces d'inertie; cela se vérifie
en calculant que:
Rep > 1000
Vitesse des particules en régime de Newton:
La vitesse de déplacement de la particule, assimilée à une sphère, se calcule
alors par:
Différence de * * * élevée
conductivité électrique
entre les minéraux
* Propriété non applicable
4.2. La concentration gravimétrique
La concentration gravimétrique est une méthode qui consiste à séparer des
minéraux de densité différente par la force de gravité ou par d'autres forces,
par exemple la force centrifuge ou la résistance au mouvement qu'offre un
fluide visqueux comme l'eau ou l'air. Le mouvement d'une particule dans un
fluide dépend non seulement de sa densité, mais également de sa taille et de
sa forme.
Les clés d’une séparation gravimétrique efficace sont à rechercher dans la
connaissance parfaite des paramètres minéralogiques du minerai à traiter
(masse volumique des divers constituants, répartition granulométrique des
espèces minérales,…). En effet, il est possible d’estimer l’applicabilité d’une
telle approche à l’aide de la formule suivante:
–
CT = (1)
Où
CT: Critère de Taggart.
ρL : représente la masse volumique de la phase solide lourde,
ρl : la masse volumique de la phase solide légère et,
ρf : la masse volumique du fluide.
La faisabilité de la séparation dépendra de la dimension des particules à
séparer (voir tableau 2).
Tableau 2.Critère de concentration gravimétrique en fonction de la taille des
particules
Critère Applicabilité
CT > 2,5 Séparation facile pour toutes dimensions
1,5 < CT < 2,5 Séparation possible pour dimensions > 0,2 mm
1,25 < CT < 1,5 Séparation possible pour dimensions > 1,7 mm
CT < 1,25 Séparation presque impossible
Exemple :
Silice / Charbon /eau : CT = 5,3
FMagnétique
FMagnétique
FMécanique
FMécanique
a)Régime de déviation b) Régime d’extraction
Le rendement
γ= γc + γr=100%
γc = (α - θ )/ (β - θ ).100
γr =( β - α )/ (β- θ).100
Le taux d’extraction ou de récupération
δc = (γc β / α)
δr = (γr θ / α)
δ= δc + δr =100%
La consommation en minerai brut pour l’obtention de 1 t du concentré
R=100/ γc , t/t