cours-HSL 2021
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Généralité
Introduction
Le laboratoire de biologie manipule des produits biologiques d’origine humaine, des micro-
organismes et des produits chimiques. Toutes ces activités constituent un danger pour le
personnel du laboratoire et pour l’environnement. Ce risque est souvent méconnu et les
normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas souvent appliquées.
Les causes de ces insuffisances sont multiples : certaines sont inhérentes aux pratiques
professionnelles, d’autres aux équipements disponibles et parfois au manque de formation et
d’information du personnel.
➢ Définition d’Hygiène
C’est l’ensemble des comportements destinés à conserver un bon état de santé, et des
pratiques et mesures collectives visant à diminuer l’incidence des maladies. Elle prévient la
maladie, alors que la médecine essaie de la guérir.
➢ Microbiologie
La microbiologie est un domaine d’études s’intéressant aux organismes de taille
microscopique : bactéries, protozoaires, virus ainsi qu’à certains champignons (levures) et
algues unicellulaires de petite taille.
La microbiologie englobe l’ensemble des disciplines biologiques qui concernent ces micro-
organismes, notamment la bactériologie, la virologie et la parasitologie. La microbiologie,
étudie non seulement la morphologie des micro-organismes, mais également leur mode de
vie, leur métabolisme, leur structure moléculaire, leurs éventuelles propriétés pathogènes et
leurs caractéristiques antigéniques.
3. sur les pratiques et modes opératoires à observer pour travailler sur des agents
appartenant aux divers groupes
Groupe de risque 2 (risque modéré pour les individus, faible pour la collectivité)
Germe pathogène capable de provoquer une maladie humaine ou animale mais qui ne
présente vraisemblablement pas un sérieux danger pour le personnel de laboratoire , la
collectivité, le bétail ou l’environnement. Une exposition en laboratoire est susceptible
d’entraîner une infection grave, mais qui peut être traitée ou prévenue efficacement; par
ailleurs le risque de propagation de l’infection est limité.
Groupe de risque 3 (risque important pour les individus, faible pour la collectivité)
Germe pathogène qui cause habituellement une grave maladie humaine ou animale, mais qui
ne se transmet généralement pas d’un individu à l’autre. Il existe un traitement et des mesures
préventives efficaces.
Groupe de risque 4 (risque important pour les individus comme pour la collectivité)
Germe pathogène qui cause habituellement une grave maladie humaine ou animale et peut se
transmettre facilement d’un individu à l’autre, soit directement, soit indirectement. Il n’existe
généralement ni traitement, ni mesures préventives efficaces.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 3 Mme AKMOUSSI
La conception d’un laboratoire est faite selon la définition des tâches qui lui sont assignées.
4. L’éclairage doit être suffisant pour tous les types de travaux. On veillera à éviter les reflets
gênants et les lumières éblouissantes.
5. Le mobilier de laboratoire doit être solide. On veillera à ce que les espaces libres, entre les
divers appareils soient accessibles au nettoyage.
6. Les espaces de rangement doivent pouvoir recevoir le matériel courant, de manière à éviter
l’encombrement des paillasses et des zones de passage.
7. On prévoira la place et les moyens matériels permettant de manipuler et d’entreposer sans
danger les solvants, les substances radioactives
Les manipulations susceptibles d’engendrer des aérosols s’effectuent dans une enceinte de
sécurité biologique. Les portes sont tenues fermées et des panneaux de mise en garde
appropriés y sont opposés. Les déchets qui pourraient être contaminés sont éliminés par un
système distinct du système général d’évacuation des déchets.
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8. Les vestiaires pour les vêtements de ville et les objets personnels doivent se trouver en
dehors des zones de travail.
9. Les zones prévues pour se restaurer, boire ou se reposer doivent également se trouver en
dehors des zones de travail.
10. On installera des lavabos, si possible avec l’eau courante, dans chaque salle du
laboratoire, de préférence près de la porte.
11. Les portes doivent être munies de panneaux transparents, avoir une résistance au feu
convenable et comporter de préférence un système de fermeture automatique.
12. Au niveau de sécurité biologique 2, il doit y avoir un autoclave ou autre moyen de
Décontamination.
13. Les systèmes de sécurité doivent couvrir les risques d’incendie.
14. On prévoira des zones ou des salles de premiers soins, convenablement équipées et
facilement accessibles.
15. Dans le plan de toute nouvelle installation, il faudra prévoir un système de ventilation
mécanique assurant un flux d’air dirigé vers l’intérieur sans recyclage. A défaut, les fenêtres
doivent pouvoir s’ouvrir et être munies d’un grillage anti-arthropodes.
16. Il est indispensable que l’alimentation en eau soit fiable et de bonne qualité.
17. L’alimentation électrique doit être fiable et de puissance suffisante; il faut prévoir un
éclairage de secours permettant de sortir en cas de nécessité. Il serait souhaitable de disposer
d’un groupe électrogène de secours pour l’alimentation des équipements indispensables tels
qu’incubateurs, enceintes de sécurité biologique, congélateurs, etc.,
18. L’alimentation en gaz de ville doit être fiable et suffisante.
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3. La surveillance médico-sanitaire.
3. La surface des murs, des sols et des plafonds doit résister à l’eau et être facile
à nettoyer.
5. Un lavabo pouvant être commandé sans l’aide des mains sera placé près de
chaque porte de sortie.
7. Le système de ventilation doit être construit de manière à ce que l’air qui sort
du laboratoire de confinement – sécurité biologique niveau 3, ne soit pas
recyclé dans d’autres zones du bâtiment. L’air peut être filtré au moyen d’un
filtre à particules de haute efficacité (HEPA), reconditionné et recyclé à
l’intérieur de ce laboratoire.
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L’air évacué du laboratoire (autre que celui qui sort des enceintes de sécurité
biologique) sera rejeté directement à l’extérieur du bâtiment, de façon à être
dispersé loin des bâtiments occupés et des prises d’air. Selon les agents utilisés, on
pourra évacuer cet air en le faisant passer au préalable à travers des filtres HEPA.
8 . Les enceintes de sécurité biologique doivent être situées hors des zones de
passage et des courants d’air entre les portes et les systèmes de ventilation.
9. L’air qui sort des enceintes de sécurité de classe I et II, après passage au
travers des filtres HEPA, doit être évacué sans perturber le flux d’air, ni dans
l’enceinte, ni dans le système d’aération du bâtiment.
10. Il faut disposer, dans la salle même du laboratoire, d’un autoclave pour la
décontamination des déchets. Si des déchets infectieux doivent être
transportés à l’ex- térieur du laboratoire de confinement pour
décontamination et élimination, le transport doit s’effectuer dans des
conteneurs incassables, hermétiquement fermés et étanches.
Le laboratoire est séparé du lieu de passage général et accessible par un vestibule (qui peut
être soit une entrée à double porte, soit le laboratoire de base – niveau de sécurité 2) ou par un
sas à air. Le laboratoire est équipé d’un autoclave pour la décontamination des déchets avant
leur élimination ainsi que d’un évier à commande « mains libres ». L’air circule de l’extérieur
vers l’intérieur et toutes les manipulations sur du matériel biologique infectieux sont
effectuées dans une enceinte de sécurité biologique.
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- Il faut se souvenir que certains appareils tels que les centrifugeuses, par exemple,
nécessitent des dispositifs de confinement supplémentaires, par exemple utilisation de
godets, nacelles, etc. de sécurité ou confinement du rotor.
Le laboratoire de confinement à haute sécurité – sécurité biologique niveau 4, est conçu pour
les travaux sur des micro-organismes du groupe de risque 4.
1. Le travail en binôme doit être appliquée; autrement dit, personne ne doit jamais
travailler seul dans le laboratoire et le port de combinaisons est obligatoire.
4. Il faut mettre au point un système de communication entre les membres du per- sonnel
qui travaillent dans un laboratoire de confinement à haute sécurité – sécurité
biologique niveau 4 et le personnel extérieur, que ce soit pour les contacts habituels ou
en situation d’urgence.
- Le passage par deux portes au minimum est nécessaire avant de pénétrer dans les
salles où se trouvent l’enceinte de sécurité biologique de classe III.
- Le personnel doit disposer d’une douche avec un vestiaire intérieur et extérieur.
- Les fournitures et le matériel ne doivent être introduits qu’après passage dans un
autoclave à double porte ou une chambre de fumigation. Une fois la porte
extérieure bien fermée, le personnel qui se trouve dans le laboratoire peut ouvrir
la porte intérieure pour récupérer fournitures. Un système de verrouillage asservi
doit être mis en place au niveau des portes de l’autoclave ou de la chambre de
fumigation pour éviter que la porte extérieure ne puisse être ouverte tant que
l’autoclave n’a pas effectué son cycle de stérilisation ou que la chambre de
fumigation n’a pas été décontaminée.
Dans ce type de laboratoire, les salles sont disposées de manière que le personnel
passe par le vestiaire et la salle de décontamination avant d’entrer dans le secteur où
du matériel biologique infectieux est manipulé. Une douche pour la décontamination
des combinaisons doit être installée et le personnel doit l’utiliser avant de quitter les
locaux du laboratoire de confinement. Le personnel doit également disposer d’une
douche avec un vestiaire intérieur et extérieur. Le personnel qui pénètre dans la zone
où l’on travaille en combinaison pressurisée est tenu de revêtir une combinaison
d’une seule pièce, en surpression, avec filtre HEPA et alimentation en air. On entre
dans le laboratoire à travers un sas à air doté de portes étanches à l’air.
3. Régulation de la ventilation. L’air doit être filtré au moyen de filtres HEPA tant à
l’admission qu’à l’évacuation.
Définitions
Dans le domaine de la désinfection et de la stérilisation on a recours à une terminologie très
variée. Les termes suivants sont parmi les plus couramment employés en sécurité biologique :
tuer des micro-organismes, mais pas nécessairement les spores. Les désinfectants sont
généralement appliqués sur des surfaces ou objets inanimés.
➢ Désinfection : Destruction, par des moyens physiques ou chimiques, de germes mais
pas nécessairement de leurs spores.
➢ Germicide chimique : Substance chimique ou mélange de substances utilisés pour
tuer les micro-organismes.
➢ Microbicide : Substance chimique ou mélange de substances chimiques destinés à
tuer les micro-organismes. Ce terme est souvent utilisé à la place de « biocide », « germicide
» ou « anti-infectieux », dont il est synonyme.
➢ Sporocide : Substance chimique ou mélange de substances chimiques destinés à tuer
les micro-organismes et leurs spores.
➢ Stérilisation : Processus par lequel on tue ou élimine les micro-organismes et les
spores de toute nature.
Germicides chimiques
- Beaucoup de germicides peuvent être nocifs pour l’homme et l’environnement. Il faut
donc les choisir, les stocker, les manipuler, les utiliser et les éliminer avec le plus
grand soin, en respectant les instructions du fabricant.
- Lorsqu’on prépare des dilutions de germicides chimiques, il est recommandé, pour des
raisons de sécurité individuelle, de porter des gants, un tablier et une protection
oculaire.
- Il n’est généralement pas nécessaire d’utiliser un germicide chimique pour le
nettoyage habituel des sols, des murs, des équipements et du mobilier. On peut
toutefois avoir avantage à le faire dans certains cas, par exemple pour juguler une
flambée épidémique.
- Une utilisation judicieuse des germicides chimiques contribue à la sécurité du lieu de
travail en réduisant le risque de contamination par des agents infectieux.
Les concentrations sont données en poids par unité de volume (p/v). Le tableau 1 récapitule
les dilutions recommandées pour les composés libérant du chlore.
Le chlore est extrêmement toxique. Il ne faut donc entreposer et utiliser les solutions
d’hypochlorite que dans des locaux parfaitement ventilés. On ne doit pas non plus les
mélanger à des acides pour éviter un dégagement rapide de chlore. Nombre de dérivés du
chlore peuvent se révéler dangereux pour l’organisme humain et pour l’environnement, aussi
faut-il éviter l’usage inconsidéré de désinfectants chlorés, comme l’eau de Javel par exemple.
✓ Dichloroisocyanurate de sodium
Le dichloroisocyanurate de sodium se présente sous la forme d’une poudre contenant 60 % de
chlore actif. Les solutions à 1,7 et 8,5 g/l préparées à l’aide de cette poudre ont une teneur
respective de 1 et 5 g/l en chlore actif. Ce produit existe également sous forme de comprimés
contenant l’équivalent de 1,5 g de chlore actif. On obtient approximativement la concentration
nécessaire de 1 ou 5 g/l en dissolvant 1 ou 4 comprimés dans 1 litre d’eau. En poudre ou en
comprimés, le dichloroisocyanurate de sodium est facile à conserver dans de bonnes
conditions de sécurité.
En présence de sang ou d’autres liquides infectieux accidentellement répandus, on applique
le produit sous forme solide et on le laisse agir pendant au moins 10 minutes avant de
l’éliminer. On peut ensuite procéder au nettoyage de la zone touchée.
✓ Chloramines
Les chloramines existent sous forme de poudres contenant environ 25 % de chlore actif. Dans
la mesure où le chlore est libéré plus lentement qu’avec les hypochlorites, la concentration
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initiale doit être plus élevée pour que l’efficacité soit comparable à celle des hypochlorites. En
revanche, les chloramines en solution sont moins inactivées par les matières organiques
que les hypochlorites et elles sont recommandées à la concentration de 20 g/l, que la situation
soit « propre » ou « sale ».
Les solutions de chloramines sont pratiquement inodores. Il faut toutefois rincer
abondamment les objets qui y ont été plongés pour éliminer tout résidu de l’agent.
✓ Dioxyde de chlore
Le dioxyde de chlore (ClO2) est un germicide, un désinfectant et un oxydant puissant
et rapide qui agit à des concentrations plus faibles que le chlore sous forme d’hypochlorite.
Sous forme gazeuse, le dioxyde de chlore est instable et se dissocie exothermiquement en
chlore (Cl2) et en oxygène (O2).
Par contre il se dissout dans l’eau pour donner des solutions aqueuses stables. On peut
l’obtenir de deux manières:
1) sur place, par action de l’acide chlorhydrique (HCl) sur le chlorite de sodium (NaClO2);
2) en le commandant sous forme stabilisée que l’on active ensuite sur place selon les besoins.
De tous les oxydants biocides, le dioxyde de chlore est le plus sélectif. Le chlore est
beaucoup plus réactif et agit sur la plupart des composés organiques.
Le dioxyde de chlore en revanche, ne réagit que sur les composés soufrés réduits, les amines
ou encore sur certains dérivés organiques. On peut donc obtenir, avec des doses beaucoup
plus faibles de dioxyde de chlore, un résidu plus stable qu’avec le chlore.
✓ Formaldéhyde
Le formaldéhyde (HCHO) est un gaz capable de tuer tous les micro-organismes, y compris les
spores, aux températures supérieures à 20°C.
L’action du formaldéhyde est relativement lente et nécessite une humidité relative d’environ
70 %. Il est commercialisé sous forme de polymère solide, le paraformaldéhyde, présenté en
paillettes ou en comprimés, ou encore sous forme de gaz dissous dans l’eau à raison d’environ
370 g/l (37 %) additionné de méthanol à 100ml/l comme stabilisateur (formol). Par chauffage,
ces deux formes libèrent du formaldéhyde que l’on utilise pour décontaminer et désinfecter
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les espaces clos (locaux ou enceintes de sécurité biologique, par exemple). On peut
également l’utiliser comme désinfectant liquide (formol à 5 % dans l’eau).
On suspecte le formaldéhyde d’être cancérogène. C’est de toute façon un gaz dangereux, aux
propriétés irritantes, doté d’une odeur âcre. Ses vapeurs peuvent irriter les yeux et les
muqueuses. Il faut donc l’entreposer et l’utiliser sous une hotte ou dans une zone bien
ventilée.
✓ Glutaraldéhyde
Comme le formaldéhyde, le glutaraldéhyde (OHC(CH2)3CHO) est également actif contre les
bactéries végétatives, les spores, les champignons ou les virus. Il n’est pas corrosif et agit plus
rapidement que le formaldéhyde. Il lui faut toutefois plusieurs heures pour venir à bout des
spores bactériennes.
Il est généralement fourni sous forme de solution à environ 20 g/l (2 %) et certains produits
doivent être « activés » (alcalinisés) avant usage par addition de bicarbonate livré avec le
produit. Une fois activée, la solution peut être réutilisée pendant 1 à 4 semaines.
Le glutaraldéhyde est toxique et irritant pour la peau et les muqueuses, aussi faut-il éviter tout
contact avec ce composé. On doit l’utiliser dans une zone parfaitement ventilée. Il n’est pas
recommandé sous forme de pulvérisations ou de solution pour décontaminer les surfaces d’un
local.
✓ Dérivés phénoliques
Les dérivés phénoliques constituent un vaste groupe d’agents qui ont compté parmi les
premiers germicides utilisés.
Ils sont actifs contre les bactéries végétatives, les virus, également contre les mycobactéries.
Ils sont sans effet sur les spores et certains virus.
De nombreux composés phénoliques sont utilisés pour la décontamination des surfaces et
certains d’entre eux, comme le triclosan et le chloroxylénol, comptent parmi les
antiseptiques les plus courants.
Les produits destinés au lavage des mains contiennent fréquemment du triclosan.
Il est surtout actif contre les bactéries végétatives et n’est pas agressif pour la peau et les
muqueuses.
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✓ Alcools
L’éthanol (alcool éthylique, C2H5OH) et le propanol-2 (alcool isopropylique, (CH3)2CHOH)
ont des propriétés désinfectantes similaires. Ils sont actifs contre les bactéries végétatives, les
champignons et les virus mais sans effet sur les spores. Pour que l’efficacité soit maximale, la
concentration utilisée doit être voisine de 70 % (v/v) dans l’eau : les concentrations
supérieures ou inférieures risquent de ne pas avoir un pouvoir germicide aussi élevé. Les
solutions aqueuses d’alcools ont le grand avantage de ne pas laisser de résidus sur les objets
traités.
Mélangé à d’autres agents, l’alcool est plus efficace que lorsqu’il est seul : c’est le cas par
exemple de l’alcool à 70 % contenant 100 g de formaldéhyde par litre ou de l’alcool
contenant 2 g par litre de chlore actif. On peut utiliser une solution aqueuse d’alcool à 70 %
pour désinfecter la peau, les paillasses et les enceintes de sécurité biologique ou encore pour y
faire tremper de petits instruments chirurgicaux.
Les alcools sont volatils et inflammables aussi ne faut-il pas les utiliser à proximité de
flammes nues. Les solutions de travail doivent être entreposées dans des récipients appropriés
pour éviter l’évaporation. Les flacons ou bouteilles contenant des solutions d’alcool doivent
être clairement étiquetés pour éviter tout autoclavage.
✓ Iode et Iodophores
L’action de ces désinfectants est comparable à celle du chlore, encore qu’ils puissent être
légèrement inhibés par les matières organiques, il n’est-il généralement pas utilisé comme
désinfectant.
Par contre, l’iode et les Iodophores sont de bons antiseptiques. La polyvidone iodée est un
antiseptique sûr et efficace pour le lavage chirurgical des mains et pour l’antisepsie de la peau
du champ opératoire. Les antiseptiques à base d’iode ne conviennent généralement pas pour la
désinfection du matériel médical ou dentaire.
Ils sont également moins nocifs que le chlore pour l’organisme humain et pour
l’environnement.
Le peroxyde d’hydrogène est fourni soit la sous forme d’une solution à 3 % prête à l’emploi,
soit en solution aqueuse à 30 % que l’on dilue dans 5 à 10 fois son volume d’eau stérilisée. En
fait, ces solutions à 3–6 % de peroxyde d’hydrogène ont une action relativement lente et leur
pouvoir germicide est limité.
Il existe maintenant des solutions contenant d’autres substances destinées à stabiliser la teneur
en peroxyde d’hydrogène. Ces produits ont une action germicide plus rapide et sont moins
corrosifs. On peut utiliser le peroxyde d’hydrogène pour décontaminer les paillasses et les
enceintes de sécurité biologique, et les solutions les plus concentrées peuvent convenir pour la
désinfection du matériel médical ou dentaire qui ne supporte pas la chaleur.
La vaporisation de peroxyde d’hydrogène ou d’acide peracétique (CH3COOOH) pour
décontaminer le matériel médical ou chirurgical non résistant à la chaleur exige un
appareillage spécial.
Le peroxyde d’hydrogène et les peracides peuvent corroder les métaux comme l’aluminium,
le cuivre, le laiton et le zinc et ils sont également capables de décolorer les tissus, le système
pileux, la peau et les membranes. Tout objet traité avec ces produits doit être rincé à fond
avant d’être mis en contact avec les yeux ou les muqueuses. Le stockage doit toujours se faire
à l’abri de la chaleur et de la lumière.