cours-HSL 2021

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 23

Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 1 Mme AKMOUSSI

Généralité
Introduction
Le laboratoire de biologie manipule des produits biologiques d’origine humaine, des micro-
organismes et des produits chimiques. Toutes ces activités constituent un danger pour le
personnel du laboratoire et pour l’environnement. Ce risque est souvent méconnu et les
normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas souvent appliquées.
Les causes de ces insuffisances sont multiples : certaines sont inhérentes aux pratiques
professionnelles, d’autres aux équipements disponibles et parfois au manque de formation et
d’information du personnel.
➢ Définition d’Hygiène
C’est l’ensemble des comportements destinés à conserver un bon état de santé, et des
pratiques et mesures collectives visant à diminuer l’incidence des maladies. Elle prévient la
maladie, alors que la médecine essaie de la guérir.
➢ Microbiologie
La microbiologie est un domaine d’études s’intéressant aux organismes de taille
microscopique : bactéries, protozoaires, virus ainsi qu’à certains champignons (levures) et
algues unicellulaires de petite taille.
La microbiologie englobe l’ensemble des disciplines biologiques qui concernent ces micro-
organismes, notamment la bactériologie, la virologie et la parasitologie. La microbiologie,
étudie non seulement la morphologie des micro-organismes, mais également leur mode de
vie, leur métabolisme, leur structure moléculaire, leurs éventuelles propriétés pathogènes et
leurs caractéristiques antigéniques.

Les laboratoires sont désignés comme suit :

laboratoire de base – sécurité biologique niveau 1,


laboratoire de base – sécurité biologique niveau 2,
laboratoire de confinement – sécurité biologique niveau 3,
laboratoire de confinement à haute sécurité – sécurité biologique niveau 4.

Le niveau de sécurité biologique est un indice composite basé sur


Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 2 Mme AKMOUSSI

1. le type d’organisation, le mode de construction,

2. les moyens de confinement et l’appareillage du laboratoire ainsi que

3. sur les pratiques et modes opératoires à observer pour travailler sur des agents
appartenant aux divers groupes

Classification des micro-organismes infectieux par groupe de risque:


Groupe de risque 1 (risque faible ou nul pour les individus ou la collectivité)
Micro-organisme qui, selon toute probabilité, ne peut causer de maladie humaine ou animale.

Groupe de risque 2 (risque modéré pour les individus, faible pour la collectivité)

Germe pathogène capable de provoquer une maladie humaine ou animale mais qui ne
présente vraisemblablement pas un sérieux danger pour le personnel de laboratoire , la
collectivité, le bétail ou l’environnement. Une exposition en laboratoire est susceptible
d’entraîner une infection grave, mais qui peut être traitée ou prévenue efficacement; par
ailleurs le risque de propagation de l’infection est limité.

Groupe de risque 3 (risque important pour les individus, faible pour la collectivité)

Germe pathogène qui cause habituellement une grave maladie humaine ou animale, mais qui
ne se transmet généralement pas d’un individu à l’autre. Il existe un traitement et des mesures
préventives efficaces.

Groupe de risque 4 (risque important pour les individus comme pour la collectivité)

Germe pathogène qui cause habituellement une grave maladie humaine ou animale et peut se
transmettre facilement d’un individu à l’autre, soit directement, soit indirectement. Il n’existe
généralement ni traitement, ni mesures préventives efficaces.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 3 Mme AKMOUSSI

I. Conception et aménagement du laboratoire niveaux de


sécurité biologique 1 et 2.

La conception d’un laboratoire est faite selon la définition des tâches qui lui sont assignées.

Les figures 1 et 2 donnent des exemples d’aménagement de laboratoires aux niveaux de


sécurité biologique 1 et 2.

Figure 1. Laboratoire classique au niveau de sécurité 1.


(figure aimablement communiquée par CUH2A, Princeton, NJ, Etats-Unis d’Amérique)

Conception d’un laboratoire


1. Le laboratoire doit être suffisamment spacieux pour qu’on puisse travailler en toute sécurité
et procéder facilement au nettoyage et à la maintenance.
2. Les murs, les plafonds et les sols doivent être lisses, faciles à nettoyer, imperméables aux
liquides et résistants aux produits chimiques et aux désinfectants normalement utilisés dans le
laboratoire. Les revêtements de sol doivent être antidérapants.
3. Les plans de travail des paillasses doivent être imperméables à l’eau, résistants aux
désinfectants, et pouvoir supporter une chaleur modérée.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 4 Mme AKMOUSSI

4. L’éclairage doit être suffisant pour tous les types de travaux. On veillera à éviter les reflets
gênants et les lumières éblouissantes.
5. Le mobilier de laboratoire doit être solide. On veillera à ce que les espaces libres, entre les
divers appareils soient accessibles au nettoyage.
6. Les espaces de rangement doivent pouvoir recevoir le matériel courant, de manière à éviter
l’encombrement des paillasses et des zones de passage.
7. On prévoira la place et les moyens matériels permettant de manipuler et d’entreposer sans
danger les solvants, les substances radioactives

Figure 2 : Laboratoire classique au niveau de sécurité 2.


(figure aimablement communiquée par CUH2A, Princeton, NJ, Etats-Unis d’Amérique)

Les manipulations susceptibles d’engendrer des aérosols s’effectuent dans une enceinte de
sécurité biologique. Les portes sont tenues fermées et des panneaux de mise en garde
appropriés y sont opposés. Les déchets qui pourraient être contaminés sont éliminés par un
système distinct du système général d’évacuation des déchets.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 5 Mme AKMOUSSI

Panneau de mise en garde à apposer sur les portes des laboratoires.

8. Les vestiaires pour les vêtements de ville et les objets personnels doivent se trouver en
dehors des zones de travail.
9. Les zones prévues pour se restaurer, boire ou se reposer doivent également se trouver en
dehors des zones de travail.
10. On installera des lavabos, si possible avec l’eau courante, dans chaque salle du
laboratoire, de préférence près de la porte.
11. Les portes doivent être munies de panneaux transparents, avoir une résistance au feu
convenable et comporter de préférence un système de fermeture automatique.
12. Au niveau de sécurité biologique 2, il doit y avoir un autoclave ou autre moyen de
Décontamination.
13. Les systèmes de sécurité doivent couvrir les risques d’incendie.
14. On prévoira des zones ou des salles de premiers soins, convenablement équipées et
facilement accessibles.
15. Dans le plan de toute nouvelle installation, il faudra prévoir un système de ventilation
mécanique assurant un flux d’air dirigé vers l’intérieur sans recyclage. A défaut, les fenêtres
doivent pouvoir s’ouvrir et être munies d’un grillage anti-arthropodes.
16. Il est indispensable que l’alimentation en eau soit fiable et de bonne qualité.
17. L’alimentation électrique doit être fiable et de puissance suffisante; il faut prévoir un
éclairage de secours permettant de sortir en cas de nécessité. Il serait souhaitable de disposer
d’un groupe électrogène de secours pour l’alimentation des équipements indispensables tels
qu’incubateurs, enceintes de sécurité biologique, congélateurs, etc.,
18. L’alimentation en gaz de ville doit être fiable et suffisante.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 6 Mme AKMOUSSI

➢ Appareils et équipements de laboratoire


Appareils et instruments de sécurité biologique essentiels
1. Dispositifs de pipettage, pour remplacer le pipettage à la bouche.
2. Enceintes de sécurité biologique, à utiliser systématiquement dans les situations suivantes :
— manipulation de matériel infectieux.
— existence d’un risque accru d’infection aéroportée.
— techniques comportant un risque élevé de formation d’aérosols : par exemple,
Centrifugation, broyage, mélange, agitation ou mixage énergiques, ouverture de récipients
contenant du matériel infectieux lorsque la pression intérieure peut être différente de la
pression ambiante.
3. Anses de transfert jetables en matière plastique.
4. Tubes et flacons à bouchon vissé.
5. Autoclaves ou autres dispositifs appropriés, pour décontaminer le matériel infectieux.
6. Pipettes Pasteur jetables.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 7 Mme AKMOUSSI

II. Conception et aménagement du laboratoire niveaux de sécurité


biologique 3 et 4.

2. Le laboratoire de confinement –Sécurité biologique niveau 3

Le laboratoire de confinement – sécurité biologique niveau 3, est conçu et prévu


pour les travaux faisant intervenir des micro-organismes du groupe de risque 3 et
des volumes importants ou de fortes concentrations de micro-organismes du groupe
de risque 2 dont la manipulation risque davantage de provoquer la diffusion
d’aérosols. Le degré de confinement qu’implique le niveau de sécurité 3 exige le
renforcement des programmes de travail et de sécurité par rapport à ceux des
laboratoires de base – sécurité biologique niveaux 1 et 2

Les recommandations qui concernent les laboratoires de base – niveaux de sécurité 1


et 2, doivent être appliquées en plus des recommandations particulières aux
laboratoires de confinement – sécurité biologique 3. Les additions et les
modifications les plus importantes sont:

1. Le code de bonnes pratiques

2. La conception et l’aménagement du laboratoire

3. La surveillance médico-sanitaire.

Code de bonnes pratiques

1. Le panneau de danger biologique (voir figure 1) apposé sur la porte du


laboratoire doit indiquer le niveau de sécurité biologique et le nom du chef de
laboratoire responsable de l’accès aux locaux et préciser en outre les
conditions particulières d’entrée dans la zone, vaccination par exemple.

2. Les vêtements protecteurs à porter obligatoirement au laboratoire, doivent


être du type suivant : tabliers, blouses, sarraus, tenues de nettoyage,
combinaisons, coiffes et, le cas échéant, couvre-chaussures. Les blouses
ordinaires de laboratoire qui boutonnent devant ne conviennent pas, de même
que les manches qui ne couvrent pas entièrement les avant-bras. Les
vêtements de laboratoire ne doivent pas être portés à l’extérieur et seront
décontaminés avant le lavage. Il peut être justifié d’ôter ses vêtement de ville
pour revêtir une tenue de laboratoire appropriée lorsqu’on travaille sur
certains agents pathogènes
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 8 Mme AKMOUSSI

3. Tous les matériels potentiellement infectieux doivent normalement être


manipulés dans une enceinte de sécurité biologique ou tout autre dispositif de
confinement primaire.

4. Le port d’un masque respiratoire peut être nécessaire pour certaines


manipulations de germes pathogènes.

Conception et aménagement du laboratoire

Les recommandations relatives à la conception et à l’aménagement des laboratoires


de base – niveaux de sécurité biologique 1 et 2 s’appliquent moyennant les
modifications suivantes :

1. Le laboratoire doit être séparé des zones de passage non réglementé, à


l’intérieur du bâtiment. On peut compléter l’isolement en plaçant le
laboratoire au fond d’un couloir sans ouverture sur l’extérieur, en construisant
une cloison munie d’une porte ou encore en n’ouvrant l’accès que par un
vestibule (par exemple un sas à double entrée ou le laboratoire de base –
sécurité biologique niveau 2) délimitant une zone spécialement conçue pour
maintenir une différence de pression entre le laboratoire et les espaces
contigus. Le vestibule doit être aménagé pour la séparation des vêtements
protecteurs sales et propres et disposer d’une douche si nécessaire.

2. Les portes du vestibule doivent être à fermeture automatique et à verrouillage


asservi de sorte qu’une seule porte puisse être ouverte à la fois. Un panneau à
briser en cas d’urgence peut être prévu.

3. La surface des murs, des sols et des plafonds doit résister à l’eau et être facile
à nettoyer.

4. Les fenêtres doivent être fermées hermétiquement et résister aux chocs.

5. Un lavabo pouvant être commandé sans l’aide des mains sera placé près de
chaque porte de sortie.

6. Le système de ventilation doit créer un courant d’air dirigé de la zone d’accès


vers l’intérieur de la salle.

7. Le système de ventilation doit être construit de manière à ce que l’air qui sort
du laboratoire de confinement – sécurité biologique niveau 3, ne soit pas
recyclé dans d’autres zones du bâtiment. L’air peut être filtré au moyen d’un
filtre à particules de haute efficacité (HEPA), reconditionné et recyclé à
l’intérieur de ce laboratoire.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 9 Mme AKMOUSSI

L’air évacué du laboratoire (autre que celui qui sort des enceintes de sécurité
biologique) sera rejeté directement à l’extérieur du bâtiment, de façon à être
dispersé loin des bâtiments occupés et des prises d’air. Selon les agents utilisés, on
pourra évacuer cet air en le faisant passer au préalable à travers des filtres HEPA.

8 . Les enceintes de sécurité biologique doivent être situées hors des zones de
passage et des courants d’air entre les portes et les systèmes de ventilation.

9. L’air qui sort des enceintes de sécurité de classe I et II, après passage au
travers des filtres HEPA, doit être évacué sans perturber le flux d’air, ni dans
l’enceinte, ni dans le système d’aération du bâtiment.

10. Il faut disposer, dans la salle même du laboratoire, d’un autoclave pour la
décontamination des déchets. Si des déchets infectieux doivent être
transportés à l’ex- térieur du laboratoire de confinement pour
décontamination et élimination, le transport doit s’effectuer dans des
conteneurs incassables, hermétiquement fermés et étanches.

La figure 3 donne un exemple d’aménagement d’un laboratoire au niveau 3 de


sécurité biologique.

Figure 3. Laboratoire classique au niveau 3 de sécurité biologique.

Le laboratoire est séparé du lieu de passage général et accessible par un vestibule (qui peut
être soit une entrée à double porte, soit le laboratoire de base – niveau de sécurité 2) ou par un
sas à air. Le laboratoire est équipé d’un autoclave pour la décontamination des déchets avant
leur élimination ainsi que d’un évier à commande « mains libres ». L’air circule de l’extérieur
vers l’intérieur et toutes les manipulations sur du matériel biologique infectieux sont
effectuées dans une enceinte de sécurité biologique.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 10 Mme AKMOUSSI

Appareils et équipements de laboratoire

Dans un laboratoire de sécurité biologique niveau 3, la manipulation de tous les matériels


potentiellement infectieux doit s’effectuer dans :

- une enceinte de sécurité biologique.

- Il faut se souvenir que certains appareils tels que les centrifugeuses, par exemple,
nécessitent des dispositifs de confinement supplémentaires, par exemple utilisation de
godets, nacelles, etc. de sécurité ou confinement du rotor.

4. Le laboratoire de confinement –Sécurité biologique niveau 4

Le laboratoire de confinement à haute sécurité – sécurité biologique niveau 4, est conçu pour
les travaux sur des micro-organismes du groupe de risque 4.

Code de bonnes pratiques

Les dispositions du code de bonnes pratiques relatives au niveau 3 de sécurité biologique


restent valables, moyennant les modifications suivantes :

1. Le travail en binôme doit être appliquée; autrement dit, personne ne doit jamais
travailler seul dans le laboratoire et le port de combinaisons est obligatoire.

2. Le personnel doit changer complètement de vêtements et de chaussures avant de


pénétrer dans le laboratoire et avant de sortir.

3. Le personnel doit s’entraîner à la conduite à tenir pour l’évacuation d’urgence de


personnes blessées ou prises de malaise.

4. Il faut mettre au point un système de communication entre les membres du per- sonnel
qui travaillent dans un laboratoire de confinement à haute sécurité – sécurité
biologique niveau 4 et le personnel extérieur, que ce soit pour les contacts habituels ou
en situation d’urgence.

Conception et aménagement du laboratoire

Les caractéristiques du laboratoire de confinement – sécurité biologique niveau 3,


s’appliquent au laboratoire de confinement à haute sécurité – sécurité biologique
niveau 4, moyennant les additifs suivants :

1. Confinement primaire. Le laboratoire doit être doté d’un système efficace de


confinement primaire respectant une ou plusieurs des conditions suivantes.

— Laboratoire avec enceintes de sécurité biologique de classe III.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 11 Mme AKMOUSSI

- Le passage par deux portes au minimum est nécessaire avant de pénétrer dans les
salles où se trouvent l’enceinte de sécurité biologique de classe III.
- Le personnel doit disposer d’une douche avec un vestiaire intérieur et extérieur.
- Les fournitures et le matériel ne doivent être introduits qu’après passage dans un
autoclave à double porte ou une chambre de fumigation. Une fois la porte
extérieure bien fermée, le personnel qui se trouve dans le laboratoire peut ouvrir
la porte intérieure pour récupérer fournitures. Un système de verrouillage asservi
doit être mis en place au niveau des portes de l’autoclave ou de la chambre de
fumigation pour éviter que la porte extérieure ne puisse être ouverte tant que
l’autoclave n’a pas effectué son cycle de stérilisation ou que la chambre de
fumigation n’a pas été décontaminée.

— Laboratoire pour travaux en combinaison pressurisée.

Dans ce type de laboratoire, les salles sont disposées de manière que le personnel
passe par le vestiaire et la salle de décontamination avant d’entrer dans le secteur où
du matériel biologique infectieux est manipulé. Une douche pour la décontamination
des combinaisons doit être installée et le personnel doit l’utiliser avant de quitter les
locaux du laboratoire de confinement. Le personnel doit également disposer d’une
douche avec un vestiaire intérieur et extérieur. Le personnel qui pénètre dans la zone
où l’on travaille en combinaison pressurisée est tenu de revêtir une combinaison
d’une seule pièce, en surpression, avec filtre HEPA et alimentation en air. On entre
dans le laboratoire à travers un sas à air doté de portes étanches à l’air.

2. Réglementation de l’accès. Le laboratoire de confinement de haute sécurité –


sécurité biologique niveau 4 doit être situé dans un bâtiment sécurisé. L’entrée et la
sortie du personnel doit se faire à travers un sas. A l’entrée, le personnel doit se
changer complètement; avant de sortir, il doit prendre une douche avant de remettre
ses vêtement de ville.

3. Régulation de la ventilation. L’air doit être filtré au moyen de filtres HEPA tant à
l’admission qu’à l’évacuation.

4. Décontamination des effluents. Tous les effluents qui sortent du laboratoire où


sont portées des combinaisons pressurisées, de la chambre de décontamination, de la
douche de décontamination ou d’une enceinte de sécurité biologique classe III
doivent être décontaminés avant d’être définitivement éliminés. La contamination
par la chaleur est le procédé optimal. Il peut être nécessaire de les amener à pH
neutre avant de les éliminer. L’eau provenant de la douche du personnel et des
toilettes peut être évacuée directement dans l’égout séparatif sans traitement. 

Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 12 Mme AKMOUSSI

III. Sécurité biologique en laboratoire

- Règles de sécurité pour la manipulation des échantillons au laboratoire


Si le prélèvement, le transport et la réception des échantillons au laboratoire ne sont pas
effectués correctement, il existe un risque d’infection pour le personnel.
• Conteneurs à échantillons
Les conteneurs à échantillons peuvent être en verre ou de préférence en matière plastique.
Ils doivent être solides et ne pas fuir lorsque le bouchon ou le capuchon est placé
correctement. L’extérieur du conteneur doit être propre.
Les conteneurs doivent être correctement étiquetés pour faciliter l’identification.
• Transport des échantillons à l’intérieur de l’établissement
Pour éviter qu’il y ait des fuites accidentellement, on utilisera des conteneurs secondaires, des
boîtes par exemple, munis de portoirs de façon que le récipient contenant l’échantillon ne se
renverse pas. Les conteneurs secondaires peuvent être en métal ou en matière plastique, mais
doivent être autoclavables ou résistants aux désinfectants chimiques .
• Réception des échantillons
Les laboratoires qui reçoivent un grand nombre d’échantillons devront réserver une pièce ou
une zone particulière à cet effet.
• Ouverture des colis
Le personnel qui reçoit les échantillons doit connaître les risques qu’il, notamment en
présence d’un conteneur brisé ou qui fuit. Les conteneurs primaires doivent être ouverts dans
une enceinte de sécurité biologique. Le personnel doit avoir des désinfectants à sa disposition.

- Utilisation des pipettes et des dispositifs de pipettage


1. On utilisera toujours un dispositif de pipettage (pipetteur, propipette). Le pipettage à la
bouche doit être interdit.
2. Toutes les pipettes doivent être cotonnées pour réduire la contamination du dispositif.
3. Ne jamais souffler dans une pipette placée dans un liquide contenant des agents infectieux.
4. Ne pas souffler dans les pipettes pour en chasser le liquide.
5. Les pipettes à deux traits sont préférables aux autres, puisqu’on n’est pas obligé de souffler
pour les vider.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 13 Mme AKMOUSSI

6. Les pipettes contaminées seront complètement immergées dans un désinfectant approprié


placé dans un récipient incassable.
7. Un récipient pour les pipettes usagées sera placé à l’intérieur de l’enceinte de sécurité
biologique (et non à l’extérieur).

- Utilisation des homogénéiseurs, des agitateurs secoueurs, des mélangeurs


1. Les homogénéiseurs domestiques (utilisés à la cuisine) ne seront pas utilisés au laboratoire
car ils peuvent fuir ou donner lieu à la formation d’aérosols. Les homogénéiseurs, mélangeurs
et broyeurs de laboratoire présentent moins de danger.
2. Les couvercles, bols, fioles ou flacons doivent être en bon état, sans défaut ni déformation.
Le couvercle doit être parfaitement adapté et le joint en bon état.
3. Lorsque les homogénéiseurs, agitateurs sont en marche, la pression monte à l’intérieur du
bol. Des aérosols contenant des germes infectieux risquent alors de s’échapper entre le
couvercle et le récipient.
Les bols en plastique et particulièrement en polytétrafluoréthylène (PTFE) sont recommandés
car le verre peut se briser, libérant le matériel infectieux et risquant de blesser l’opérateur.
- Précautions d’usage pour manipuler du sang et autres liquides
biologiques, des tissus et des excreta
Les précautions d’usage indiquées ci-dessous sont destinées à réduire le risque de
transmission de microorganismes dont l’origine est connue ou inconnue.
• Récolte, étiquetage et transport d’échantillons
1. Il faut porter des gants quelle que soit la manipulation.
2. Le prélèvement de sang sur des malades ou des animaux doit être effectué par du personnel
expérimenté.
3. Pour les ponctions veineuses, on remplacera la seringue classique par un dispositif de
sécurité à usage unique (tube à prélèvement sous vide) qui permet de prélever le sang
directement dans un tube de transport ou de culture fermé qui met ensuite l’aiguille
automatiquement hors d’usage.
4. Les tubes devront être placés dans des conteneurs appropriés pour être transportés jusqu’au
laboratoire ou dans les locaux à l’intérieur de l’établissement.
5. Le personnel qui réceptionne les échantillons ne doit pas ouvrir ces sacs.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 14 Mme AKMOUSSI

• Ouverture des tubes à échantillon et échantillonnage


1. Les tubes à échantillon seront ouverts dans une enceinte de sécurité biologique.
2. Le port de gants est obligatoire. Il est également recommandé de se protéger les yeux et les
muqueuses (au moyen de lunettes ou d’un écran facial).
3. Les vêtements protecteurs seront complétés par un tablier en plastique.
4. Pour éviter éclaboussures ou projections, le bouchon sera saisi avec une feuille de papier ou
un morceau de gaze.
• Verre et objets tranchants ou pointus
Dans la mesure du possible, le verre sera remplacé par du plastique. Seul le verre de qualité «
laboratoire » (au borosilicate) devra être utilisé et le matériel ébréché ou fêlé sera jeté.
• Frottis/gouttes épaisses
La fixation et la coloration des échantillons de sang, d’expectorations et de selles aux fins
d’examen microscopique ne tuent pas obligatoirement tous les micro-organismes ou les virus
qu’ils contiennent. Il faut donc manipuler les frottis et les gouttes épaisses avec des pinces, les
conserver de manière appropriée et les décontaminer ou les autoclaver avant élimination.
• Tissus
1. Il faut utiliser des fixateurs formolés.
2. Les coupes à la congélation doivent être évitées.
• Décontamination
Les hypochlorites et les désinfectants puissants sont recommandés pour la décontamination.
Une solution d’hypochlorite fraîchement préparée doit contenir 1g/litre de chlore actif
lorsqu’elle est destinée à l’usage général et 5g/litre si elle est utilisée pour nettoyer du sang
répandu. Le glutaraldéhyde peut être utilisé pour décontaminer les surface
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 15 Mme AKMOUSSI

IV. Désinfection et stérilisation


La connaissance des principes de base de la désinfection et de la stérilisation est d’une
importance cruciale pour la sécurité biologique au laboratoire. Comme des objets très souillés
ne peuvent pas être désinfectés et stérilisés rapidement, il est tout aussi important de connaître
les éléments de base du nettoyage préalable à la désinfection (prénettoyage). Sous ce rapport,
les principes généraux exposés dans le présent chapitre sont applicables à toutes les catégories
de germes pathogènes connus.
C’est la nature du travail expérimental et des agents pathogènes manipulés qui détermine les
besoins particuliers en matière de décontamination. Les indications générales qui sont
données dans la suite de ce chapitre peuvent servir à mettre au point des façons de procéder
normalisées ou plus spécifiques face aux dangers de nature biologique qui existent dans un
laboratoire donné.
Le temps de contact nécessaire avec un désinfectant donné est propre à chaque substance
et à chaque fabricant. C’est pourquoi toutes les recommandations relatives à l’utilisation des
désinfectants doivent être conformes aux spécifications indiquées par le fabricant.

Définitions
Dans le domaine de la désinfection et de la stérilisation on a recours à une terminologie très
variée. Les termes suivants sont parmi les plus couramment employés en sécurité biologique :

➢ Anti-infectieux : Agent qui tue les micro-organismes ou en inhibe la croissance et la


multiplication.
➢ Antimicrobien : Terme souvent employé comme synonyme d’ « anti-infectieux ».
➢ Antiseptique : Substance qui inhibe la croissance et le développement des
Microorganismes sans nécessairement les tuer. On applique en général les antiseptiques sur le
revêtement cutané.
➢ Biocide : Terme général qui désigne tout agent capable de tuer des micro-organismes.
➢ Décontamination : Tout processus destiné à éliminer ou tuer des micro-organismes.
Ce terme désigne également l’élimination ou la neutralisation de produits chimiques ou
radioactifs dangereux.
➢ Désinfectant : Substance chimique ou mélange de substances chimiques utilisés pour
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 16 Mme AKMOUSSI

tuer des micro-organismes, mais pas nécessairement les spores. Les désinfectants sont
généralement appliqués sur des surfaces ou objets inanimés.
➢ Désinfection : Destruction, par des moyens physiques ou chimiques, de germes mais
pas nécessairement de leurs spores.
➢ Germicide chimique : Substance chimique ou mélange de substances utilisés pour
tuer les micro-organismes.
➢ Microbicide : Substance chimique ou mélange de substances chimiques destinés à

tuer les micro-organismes. Ce terme est souvent utilisé à la place de « biocide », « germicide
» ou « anti-infectieux », dont il est synonyme.
➢ Sporocide : Substance chimique ou mélange de substances chimiques destinés à tuer
les micro-organismes et leurs spores.
➢ Stérilisation : Processus par lequel on tue ou élimine les micro-organismes et les
spores de toute nature.

Nettoyage du matériel de laboratoire


Le nettoyage consiste à enlever les souillures, les matières organiques et les taches.
On peut procéder par
- brossage, aspiration, dépoussiérage à sec, lavage à l’eau ou avec une éponge humide
imprégnée d’eau savonneuse ou additionnée d’un détergent.
- La crasse, les excréments et les matières organiques peuvent abriter des micro-
organismes et gêner l’action microbicide des décontaminants (antiseptiques,
germicides chimiques ou désinfectants).
- Un nettoyage préalable est nécessaire pour assurer une bonne désinfection ou une
bonne stérilisation.
- Il faut qu’il y ait compatibilité chimique entre le matériel utilisé et les germicides qui
seront utilisés ultérieurement pour le désinfecter. Il est assez courant d’utiliser le
même germicide chimique pour le nettoyage préalable et la désinfection.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 17 Mme AKMOUSSI

Germicides chimiques
- Beaucoup de germicides peuvent être nocifs pour l’homme et l’environnement. Il faut
donc les choisir, les stocker, les manipuler, les utiliser et les éliminer avec le plus
grand soin, en respectant les instructions du fabricant.
- Lorsqu’on prépare des dilutions de germicides chimiques, il est recommandé, pour des
raisons de sécurité individuelle, de porter des gants, un tablier et une protection
oculaire.
- Il n’est généralement pas nécessaire d’utiliser un germicide chimique pour le
nettoyage habituel des sols, des murs, des équipements et du mobilier. On peut
toutefois avoir avantage à le faire dans certains cas, par exemple pour juguler une
flambée épidémique.
- Une utilisation judicieuse des germicides chimiques contribue à la sécurité du lieu de
travail en réduisant le risque de contamination par des agents infectieux.
Les concentrations sont données en poids par unité de volume (p/v). Le tableau 1 récapitule
les dilutions recommandées pour les composés libérant du chlore.

✓ Chlore (hypochlorite de sodium)


- Le chlore, un oxydant à action rapide, est un germicide chimique à large spectre
universellement disponible. Il est généralement vendu sous forme d’eau de Javel.
- L’activité du chlore libre est réduite par la présence de matières organiques
(protéines).
- Les solutions-mères ou les solutions de travail d’hypochlorite stockées dans des
récipients ouverts dégagent du chlore, notamment à température élevée, ce qui réduit
leur pouvoir germicide.
- La fréquence de remplacement des solutions de travail d’hypochlorite dépend de leur
concentration initiale, des conditions ambiantes, ainsi que du type (avec ou sans
couvercle) et de la taille des récipients dans lesquels elles sont conservées.
A titre indicatif, les solutions dans lesquelles on met à tremper plusieurs fois par jour du
matériel fortement souillé par des matières organiques doivent être remplacées tous les jours
au minimum, celles dont la fréquence d’utilisation est moindre pouvant être conservées
jusqu’à une semaine.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 18 Mme AKMOUSSI

Tableau 1. Dilutions recommandées pour les composés libérant du chlore

SITUATION « PROPRE » a SITUATION « SALE » b

Chlore actif nécessaire 0,1 % (1 g/l) 0,5 % (5 g/l)


Hypochlorite de sodium 20 ml/l 100 ml/l
(5 % de chlore actif)
Hypochlorite de calcium 1,4 g/l 7 g/l
(70 % de chlore actif)
Dichloroisocyanurate de 1,7 g/l 8,5 g/l
sodium, poudre (60 % de
chlore actif)
Dichloroisocyanurate de 1 comprimé/ l 4 comprimés/l
sodium, comprimés
(1,5 g de chlore actif par
comprimé)
Chloramine (25 % de 20 g/l 20 g/l
chlore actif) c

a Après enlèvement des salissures les plus importantes.


b Pour verser directement, par ex. sur du sang ou avant l’élimination des salissures les plus
importantes.
c Voir texte.

- Comme désinfectant général, on utilisera une solution à 1 g/l de chlore actif.


- Pour nettoyer un produit répandu qui présente un risque biologique ou en présence de
grandes quantités de matières organiques, il est recommandé d’utiliser une solution
plus concentrée, contenant 5 g/l de chlore actif.
- Les solutions d’hypochlorite de sodium à usage domestique (eau de Javel) contiennent
habituellement 50 g/l de chlore actif et doivent donc être diluées au 1: 50 ou au 1: 10
avant d’être utilisées, pour obtenir une concentration finale respectivement égale à 1 g/
l et 5 g/l.
- Les solutions d’hypochlorite de sodium à usage industriel ont souvent une
concentration de près de 120 g/l et doivent donc également être diluées pour obtenir
les valeurs indiquées ci-dessus.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 19 Mme AKMOUSSI

- Les granulés ou comprimés d’hypochlorite de calcium (Ca(ClO)2) contiennent


généralement environ 70 % de chlore actif. Les solutions à 1,4 et 7,0 g/l préparées à
l’aide de ces granulés ou comprimés contiendront donc respectivement 1,0 et 5 g/l de
chlore actif.
- L’eau de Javel n’est pas recommandée comme antiseptique, mais on peut l’utiliser
comme désinfectant à usage général et pour faire tremper le matériel contaminé non
métallique.
- En cas d’urgence, elle peut également être utilisée pour désinfecter l’eau de boisson, à
la concentration finale de 1 à 2 mg/l de chlore actif.

Le chlore est extrêmement toxique. Il ne faut donc entreposer et utiliser les solutions
d’hypochlorite que dans des locaux parfaitement ventilés. On ne doit pas non plus les
mélanger à des acides pour éviter un dégagement rapide de chlore. Nombre de dérivés du
chlore peuvent se révéler dangereux pour l’organisme humain et pour l’environnement, aussi
faut-il éviter l’usage inconsidéré de désinfectants chlorés, comme l’eau de Javel par exemple.

✓ Dichloroisocyanurate de sodium
Le dichloroisocyanurate de sodium se présente sous la forme d’une poudre contenant 60 % de
chlore actif. Les solutions à 1,7 et 8,5 g/l préparées à l’aide de cette poudre ont une teneur
respective de 1 et 5 g/l en chlore actif. Ce produit existe également sous forme de comprimés
contenant l’équivalent de 1,5 g de chlore actif. On obtient approximativement la concentration
nécessaire de 1 ou 5 g/l en dissolvant 1 ou 4 comprimés dans 1 litre d’eau. En poudre ou en
comprimés, le dichloroisocyanurate de sodium est facile à conserver dans de bonnes
conditions de sécurité.
En présence de sang ou d’autres liquides infectieux accidentellement répandus, on applique
le produit sous forme solide et on le laisse agir pendant au moins 10 minutes avant de
l’éliminer. On peut ensuite procéder au nettoyage de la zone touchée.

✓ Chloramines
Les chloramines existent sous forme de poudres contenant environ 25 % de chlore actif. Dans
la mesure où le chlore est libéré plus lentement qu’avec les hypochlorites, la concentration
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 20 Mme AKMOUSSI

initiale doit être plus élevée pour que l’efficacité soit comparable à celle des hypochlorites. En
revanche, les chloramines en solution sont moins inactivées par les matières organiques
que les hypochlorites et elles sont recommandées à la concentration de 20 g/l, que la situation
soit « propre » ou « sale ».
Les solutions de chloramines sont pratiquement inodores. Il faut toutefois rincer
abondamment les objets qui y ont été plongés pour éliminer tout résidu de l’agent.

✓ Dioxyde de chlore
Le dioxyde de chlore (ClO2) est un germicide, un désinfectant et un oxydant puissant
et rapide qui agit à des concentrations plus faibles que le chlore sous forme d’hypochlorite.
Sous forme gazeuse, le dioxyde de chlore est instable et se dissocie exothermiquement en
chlore (Cl2) et en oxygène (O2).
Par contre il se dissout dans l’eau pour donner des solutions aqueuses stables. On peut
l’obtenir de deux manières:
1) sur place, par action de l’acide chlorhydrique (HCl) sur le chlorite de sodium (NaClO2);
2) en le commandant sous forme stabilisée que l’on active ensuite sur place selon les besoins.

De tous les oxydants biocides, le dioxyde de chlore est le plus sélectif. Le chlore est
beaucoup plus réactif et agit sur la plupart des composés organiques.
Le dioxyde de chlore en revanche, ne réagit que sur les composés soufrés réduits, les amines
ou encore sur certains dérivés organiques. On peut donc obtenir, avec des doses beaucoup
plus faibles de dioxyde de chlore, un résidu plus stable qu’avec le chlore.

✓ Formaldéhyde
Le formaldéhyde (HCHO) est un gaz capable de tuer tous les micro-organismes, y compris les
spores, aux températures supérieures à 20°C.
L’action du formaldéhyde est relativement lente et nécessite une humidité relative d’environ
70 %. Il est commercialisé sous forme de polymère solide, le paraformaldéhyde, présenté en
paillettes ou en comprimés, ou encore sous forme de gaz dissous dans l’eau à raison d’environ
370 g/l (37 %) additionné de méthanol à 100ml/l comme stabilisateur (formol). Par chauffage,
ces deux formes libèrent du formaldéhyde que l’on utilise pour décontaminer et désinfecter
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 21 Mme AKMOUSSI

les espaces clos (locaux ou enceintes de sécurité biologique, par exemple). On peut
également l’utiliser comme désinfectant liquide (formol à 5 % dans l’eau).
On suspecte le formaldéhyde d’être cancérogène. C’est de toute façon un gaz dangereux, aux
propriétés irritantes, doté d’une odeur âcre. Ses vapeurs peuvent irriter les yeux et les
muqueuses. Il faut donc l’entreposer et l’utiliser sous une hotte ou dans une zone bien
ventilée.

✓ Glutaraldéhyde
Comme le formaldéhyde, le glutaraldéhyde (OHC(CH2)3CHO) est également actif contre les
bactéries végétatives, les spores, les champignons ou les virus. Il n’est pas corrosif et agit plus
rapidement que le formaldéhyde. Il lui faut toutefois plusieurs heures pour venir à bout des
spores bactériennes.
Il est généralement fourni sous forme de solution à environ 20 g/l (2 %) et certains produits
doivent être « activés » (alcalinisés) avant usage par addition de bicarbonate livré avec le
produit. Une fois activée, la solution peut être réutilisée pendant 1 à 4 semaines.
Le glutaraldéhyde est toxique et irritant pour la peau et les muqueuses, aussi faut-il éviter tout
contact avec ce composé. On doit l’utiliser dans une zone parfaitement ventilée. Il n’est pas
recommandé sous forme de pulvérisations ou de solution pour décontaminer les surfaces d’un
local.

✓ Dérivés phénoliques
Les dérivés phénoliques constituent un vaste groupe d’agents qui ont compté parmi les
premiers germicides utilisés.
Ils sont actifs contre les bactéries végétatives, les virus, également contre les mycobactéries.
Ils sont sans effet sur les spores et certains virus.
De nombreux composés phénoliques sont utilisés pour la décontamination des surfaces et
certains d’entre eux, comme le triclosan et le chloroxylénol, comptent parmi les
antiseptiques les plus courants.
Les produits destinés au lavage des mains contiennent fréquemment du triclosan.
Il est surtout actif contre les bactéries végétatives et n’est pas agressif pour la peau et les
muqueuses.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 22 Mme AKMOUSSI

✓ Alcools
L’éthanol (alcool éthylique, C2H5OH) et le propanol-2 (alcool isopropylique, (CH3)2CHOH)
ont des propriétés désinfectantes similaires. Ils sont actifs contre les bactéries végétatives, les
champignons et les virus mais sans effet sur les spores. Pour que l’efficacité soit maximale, la
concentration utilisée doit être voisine de 70 % (v/v) dans l’eau : les concentrations
supérieures ou inférieures risquent de ne pas avoir un pouvoir germicide aussi élevé. Les
solutions aqueuses d’alcools ont le grand avantage de ne pas laisser de résidus sur les objets
traités.
Mélangé à d’autres agents, l’alcool est plus efficace que lorsqu’il est seul : c’est le cas par
exemple de l’alcool à 70 % contenant 100 g de formaldéhyde par litre ou de l’alcool
contenant 2 g par litre de chlore actif. On peut utiliser une solution aqueuse d’alcool à 70 %
pour désinfecter la peau, les paillasses et les enceintes de sécurité biologique ou encore pour y
faire tremper de petits instruments chirurgicaux.
Les alcools sont volatils et inflammables aussi ne faut-il pas les utiliser à proximité de
flammes nues. Les solutions de travail doivent être entreposées dans des récipients appropriés
pour éviter l’évaporation. Les flacons ou bouteilles contenant des solutions d’alcool doivent
être clairement étiquetés pour éviter tout autoclavage.

✓ Iode et Iodophores
L’action de ces désinfectants est comparable à celle du chlore, encore qu’ils puissent être
légèrement inhibés par les matières organiques, il n’est-il généralement pas utilisé comme
désinfectant.
Par contre, l’iode et les Iodophores sont de bons antiseptiques. La polyvidone iodée est un
antiseptique sûr et efficace pour le lavage chirurgical des mains et pour l’antisepsie de la peau
du champ opératoire. Les antiseptiques à base d’iode ne conviennent généralement pas pour la
désinfection du matériel médical ou dentaire.

✓ Peroxyde d’hydrogène et peracides


Comme le chlore, le peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée, H2O2) et les peracides sont des
oxydants énergiques et peuvent constituer de puissants germicides à large spectre.
Cours : Hygiène et Sécurité au Laboratoire (LICENCE BIOCHIMIE) 23 Mme AKMOUSSI

Ils sont également moins nocifs que le chlore pour l’organisme humain et pour
l’environnement.
Le peroxyde d’hydrogène est fourni soit la sous forme d’une solution à 3 % prête à l’emploi,
soit en solution aqueuse à 30 % que l’on dilue dans 5 à 10 fois son volume d’eau stérilisée. En
fait, ces solutions à 3–6 % de peroxyde d’hydrogène ont une action relativement lente et leur
pouvoir germicide est limité.
Il existe maintenant des solutions contenant d’autres substances destinées à stabiliser la teneur
en peroxyde d’hydrogène. Ces produits ont une action germicide plus rapide et sont moins
corrosifs. On peut utiliser le peroxyde d’hydrogène pour décontaminer les paillasses et les
enceintes de sécurité biologique, et les solutions les plus concentrées peuvent convenir pour la
désinfection du matériel médical ou dentaire qui ne supporte pas la chaleur.
La vaporisation de peroxyde d’hydrogène ou d’acide peracétique (CH3COOOH) pour
décontaminer le matériel médical ou chirurgical non résistant à la chaleur exige un
appareillage spécial.
Le peroxyde d’hydrogène et les peracides peuvent corroder les métaux comme l’aluminium,
le cuivre, le laiton et le zinc et ils sont également capables de décolorer les tissus, le système
pileux, la peau et les membranes. Tout objet traité avec ces produits doit être rincé à fond
avant d’être mis en contact avec les yeux ou les muqueuses. Le stockage doit toujours se faire
à l’abri de la chaleur et de la lumière.

Vous aimerez peut-être aussi