Rapport Solarbuid Tunisie
Rapport Solarbuid Tunisie
Rapport Solarbuid Tunisie
Tunisia
1. INTRODUCTION :
1.3. Population :
La Tunisie compte, jusqu’au juillet 2006, environ 10,2 millions d'habitants. Le taux de
croissance démographique qui s'est établi à 1,08% est parmi les plus faibles du continent africain.
La Tunisie est un pays ouvert ; sa terre est un véritable creuset où des populations et des
civilisations de la Méditerranée, d'Afrique et d'Europe se sont rencontrées et se sont confondues.
La grande majorité de la population est musulmane et la religion officielle du pays est l'Islam. Sa
langue officielle est l’Arabe. Sa deuxième langue pratiquée est le français.
1.4. Economie :
Les principales exportations tunisiennes sont constituées par le pétrole brut, les minerais, les
produits manufacturés et les produits agricoles dont l’huile d’olive, qui jouit d’une renommée
mondiale.
La répartition du parc des logements par région géographique en Tunisie est donnée comme
suit :
Il en ressort qu’environ la moitié du parc de logements est polarisée par le Grand Tunis et la
région du Centre Est, comportant les grandes villes côtières de Sousse, Monastir et Sfax. Si l’on
ne considère que le milieu communal, les régions du Grand Tunis et du Centre Est monopolisent
à elles seules 58% du parc de logements.
La part des appartements a connu une faible évolution de 1,5 % par an pour la même période (de
5,9% en 1994 à 7,5% en 2004).
La carte suivante présente le zonage réglementaire ainsi que le nombre de logements urbains au
niveau de chaque zone.
Consommation Répartition
d’énergie finale (1000 sectorielle (%)
tep)
Industrie 1 866 33,2%
Transport 1 721 30,6%
Résidentiel 996 17,7%
Tertiaire 613 10,9%
Agriculture 431 7,6%
TOTAL 5 627 100 %
Consommation non énergétique 198
(CNE)
TOTAL (y comprisCNE) 5 825
Agriculture
Tertiaire
10,9% 7,7%
30,6%
Transport
2.2.2.Analyses tendancielles
La consommation finale d'énergie conventionnelle n'a cessé de croître durant le dernier quart de
siècle, soutenant ainsi la croissance des différents secteurs économiques du pays.
Ainsi, alors qu'elle ne représentait que 2,3 Mtep en 1980, la demande d'énergie finale
conventionnelle est passée à 5,6 Mtep en 2005, soit une multiplication d'un facteur 2,5; traduisant
une croissance annuelle moyenne de 3,6% sur la période 1980-2005, exactement égale à la
croissance de la consommation d'énergie primaire. Cette croissance reste cependant inférieure à
la croissance économique qui s'est établie à 4,3% par an sur la même période.
Il est intéressant de noter que l'évolution de la demande d'énergie finale conventionnelle par
période, observe une tendance globale à la baisse, avec une croissance moyenne annuelle de
4,1% sur la décennie 80, de 3,9% sur la décennie 90 et de seulement 2% sur la période 2000-
2005. En parallèle, le PIB a enregistré une croissance globalement moins forte durant la
première période, avec 3,8% par an. Elle s'accélérera à 4,7% sur la décennie 90 divergeant ainsi
de la croissance de la demande finale d'énergie, et maintiendra globalement le cap à 4,6% par an
sur la période 2000-2005.
Ce recul de la progression de la consommation finale conventionnelle confirme donc la tendance
vers une l'économie moins intensive en énergie, alliant mutations structurelles et amélioration des
performances énergétiques, alors que les besoins énergétiques et les besoins de confort eux-
mêmes n'ont jamais cessé d'augmenter.
L'évolution sectorielle de la demande d'énergie conventionnelle donne des indications, à priori,
assez paradoxales. Ainsi, ce sont les secteurs industrie et transport qui observent les
croissances les plus faibles entre 1980 et 2005. En effet, l'industrie est passée de 0,93 Mtep en
1980 à 1,9 Mtep en 2005, soit un doublement en 25 ans ; ce qui représente une croissance
annuelle moyenne de l'ordre de 2,8% sur la période. Le transport est, quand à lui, passé de 0,83
Mtep en 1980 à 1,7 Mtep en 2005, enregistrant une multiplication par un facteur 2,1, ce qui
représente une croissance annuelle moyenne de l'ordre de 3% sur la période.
Le transport, quant à lui, s'engage sur une croissance relativement lente sur la décennie 1980,
avec 2,4% par an, ce qui semble logique étant donné que l'infrastructure des transports n'était
pas encore "achevée" à ce moment. Il "explose" sur la décennie 90 avec une croissance de la
demande énergétique atteignant 4,5% par an en moyenne, répondant à la succession de deux
décennies de croissance économique élevée. A partir de 2000, et contre toute attente, la
Les trois autres secteurs: le résidentiel, le tertiaire et l'agriculture observent des croissances
assez fortes, enregistrant un quadruplement pour le résidentiel sur la période 80-2005; soit une
croissance moyenne de 5,6% par an, et par un facteur 3,4 et 3,6 respectivement pour le tertiaire
et l’agriculture, soit une croissance moyenne annuelle de 5% et de 5,3% respectivement.
L'analyse des tendances de la croissance de la demande d'énergie par période montre une
croissance très forte des besoins résidentiels durant les années 80, avec 6,5% de moyenne
annuelle, période du "boom" de la demande électrique des ménages qui ont enregistré une
croissance frôlant les 8%. Durant les périodes suivantes, la croissance de la demande des
ménages revient à un rythme plus "normal"; inférieur à 5%, mais cette croissance reste
néanmoins assez forte. Celle-ci est principalement tirée vers le haut par la demande électrique;
traduisant la poursuite de l'effort d'électrification et de l'équipement des ménages en appareils
électroménagers.
A l'inverse, le secteur tertiaire observe une constance dans la croissance, qui s'est établie à 5%,
5,2% et 4,8% respectivement sur les trois périodes 80-90, 90-2000 et 2000-2005. Ceci donne
une preuve supplémentaire de la prise d'importance du secteur, au sein des secteurs
économiques, et d'une croissance forte des besoins de confort de ce secteur.
Enfin, le secteur agricole enregistre, durant la première période 80-90 une croissance similaire à
celle du résidentiel avec 6,8% de moyenne annuelle, puis se met à ressembler au secteur tertiaire
avec 5,1% entre 1990 et 2000, et enfin chute brutalement à 2,8% de moyenne annuelle de
croissance; un peu à l'image du secteur des transports. Vraisemblablement, la demande
énergétique de ce secteur signe, là, l'achèvement des grands projets de développement agricole,
et donc l'engagement vers une stabilité de la demande.
Il faut cependant rappeler que les analyses sur un secteur comme l’agriculture doivent être prises
avec précautions. En effet, l’estimation de la consommation sectorielle d’énergie, et surtout celle
du gasoil est empreinte de beaucoup d’imprécisions, ce qui peut affecter les profils sectoriels de
consommation, et surtout les secteurs jouant un rôle mineur dans le bilan énergétique comme le
secteur agricole.
Industrie
1 500
Résidentiel
1 000 Transport
Tertiaire
500
Agriculture
ktep
7 000
6 000
5 000
Agriculture
Tertiaire
4 000 Résidentiel
3 000
Transport
2 000
1 000
Industrie
6,0%
Tertiaire
5,0%
Résidentiel
4,0%
3,0%
Industrie
2,0%
1,0% Transport
Agriculture
0,0%
80-90 90-2000 2000-05
L’autre « évènement » intéressant, est la baisse de la consommation de l’industrie, qui est passée
de 2.044 ktep en 2004 à 1.867 ktep ; soit une baisse de 9% de la consommation. L’intensification
des mesures de soutien à l’efficacité énergétique dans l’industrie en 2005, alliée à la hausse
significative des prix de l’énergie, est vraisemblablement l’un des facteurs explicatifs d’une telle
baisse.
A l’inverse, tous les autres secteurs ont enregistré des progressions ; certes contrastées, de leur
consommation d’énergie. Ainsi, la consommation des transports n’a progressé que de 1% entre
2004 et 2005. Cette faible progression s’explique très certainement par la hausse importante des
prix des carburants. La progression de la consommation des autres secteurs est, quant à elle,
plus conséquente, avec 4% pour le tertiaire, 6% pour le résidentiel, et 10% pour l’agriculture.
La consommation des ménages a atteint en 2004, environ 940 kTep, soit 16% de la consommation
d’énergie finale. Le ratio de consommation est donc d’environ 0,5 tep d’énergie finale par ménage.
Selon l’enquête de la STEG de 2004, la structure de consommation est dominée par la cuisson
(38%), suivi du chauffage et de la climatisation (26%).
En ce qui concerne l’électricité, la consommation des ménages s’élève en moyenne à 1200 kWh
par an (1500 kWh en milieu urbain et 600 kWh en milieu rural). La structure de la consommation
électrique est dominée par les appareils de froid qui représente environ 40% de la consommation
annuel du secteur résidentiel. L’éclairage et la télévision viennent en seconde place avec environ
20% chacune.
3. Vue d’ensemble des politiques de support, des objectifs, des mécanismes de soutien et
du rôle des concernés principaux.
Cet arrêté a été remplacé par deux nouveaux arrêtés de la Ministre de l’Equipement et
de l’Habitat en date du 17 avril 2007 définisant les pièces constitutives du dossier de permis
La loi du 2 août 2004 relative à la maîtrise de l'énergie et les textes annexes (décrets et arrêtés),
offre une panoplie de mesures en faveur de la maîtrise de l’énergie dans le résidentiel et le tertiaire
: avantages, obligations, etc. Toutefois, ces dispositions concernent essentiellement les
équipements utilisés et il n’existe pas de dispositions spécifiques à l’amélioration des performances
thermiques des bâtis. Néanmoins, un code de construction et de réglementation thermique des
bâtiments est en cours d’élaboration dans le cadre du projet GEF/PNUD relatif à la réglementation
thermique des bâtiments.
Pour les bâtiments existants, il n’existe pas d’obligations réglementaires pour les performances
énergétiques des bâtiments. Les opérations de rénovation thermique ne sont pas éligibles aux
avantages financiers (subvention de 20%) accordés dans le cadre du Fonds National pour la
Maîtrise de l’Energie (FNME). Les matériaux d’isolation thermique bénéficient des avantages
fiscaux prévus par la loi sur maîtrise de l’énergie, à savoir, l’application de droit de douane
minimum et l’exonération de TVA. Toutefois, les procédures relatives à l’obtention de ces
avantages sont trop lentes au point qu’elles sont parfois abandonnées par les entreprises
d’isolation thermique.
Les principaux secteurs pouvant jouer un rôle dans le développement de la rénovation thermique
des bâtiments sont les suivants :
Une refonte réglementaire à eu lieu en 2004 définissant les modalité d’intervention du FNAH :
Les Communes devront jouer un rôle essentiel dans la phase de mise en ..uvre pratique des
dispositions réglementaires relatives aux performances thermiques des bâtiments ainsi que le
suivi de leur application sur le terrain ;
La Tunisie bénéficie d’un taux d’ensoleillement suffisamment favorable, pour que soient
systématiquement préconisées, les solutions d’utilisation de l’énergie solaire pour la satisfaction
des besoins énergétiques de base.
Le chauffage solaire de l'eau a connu ses lettres de noblesse et atteint la maturité technique et
commerciale depuis maintenant plus de deux décennies. Dans plusieurs pays du Sud du bassin
méditerranéen (Chypre, Israël), du nord méditerranéen (Grèce, Turquie), voire dans des pays
faiblement ensoleillés (Allemagne, Autriche, Danemark), le solaire thermique a connu un
développement spectaculaire à la fin des années 90, moyennant des initiatives réglementaires et
incitatives très volontaristes.
Ainsi, en 2001, le taux d'équipement en chauffe-eau solaires atteignait 45 m2/1000 habitants en
l'Allemagne, 220 m2/1000 habitants en Autriche, 298 m2/1000 habitants en Grèce, et 860 m2/1000
habitants à Chypre. 1
Dans la passé, le développement du marché du CES s'est heurté, en Tunisie, à une logique
économique implacable : compte tenu du prix des énergies de alternatives, le temps de retour du
chauffe-eau solaire restait trop élevé. Même avec une subvention initiale de 20%, pour le
résidentiel, il était de 13 ans, en comparaison avec le chauffage de l’eau au GPL, plus de 15 ans
pour le chauffage de l’eau au gaz naturel, et de 6 à 7 ans en comparaison avec le chauffage de
l’eau électrique. Pour tout consommateur, dont le temps de retour acceptable dépasse rarement 4-
5 ans (les ménages), la logique économique a fondamentalement défavorisé la solution solaire.
1
Source : Programme des Nations Unies pour l’Envrionnement-GEF, citant des sources provenant de
Chypre, UN DESA SIDS Network, IEA Solar Heating Worlwide, Markets and contribution to the Energy
Supply.
Bien que le chauffe-eau solaire soit apparu sur le marché tunisien depuis le début des années 80,
sa part de marché était, pendant longtemps, restée insignifiante. Le marché allait même
"péricliter", avec seulement 330 m2 commercialisés en 1994, n'eut été le lancement, en 1995, du
projet de l'ANME, avec l'appui financier du Fonds de l’Environnement Mondial et du Royaume de
Belgique GEF, qui a remis le marché sur une trajectoire ascendante.
En réalité, ce n’est qu’à partir de 1997 que le marché des chauffe-eau solaires a décollé, suite
principalement à l’octroi d’une subvention de 35% sur le prix d’achat du chauffe-eau solaire, dans
le cadre de ce projet du GEF. Malgré cette reprise fulgurante du marché, le parc installé en 2000
atteignait à peine les 50.000 m2; soit autour de 5 m2 par 1000 d'habitants. Ce chiffre situe la
Tunisie très loin des "meilleurs élèves" européens comme Chypre, la Grèce et l’Autriche, voire
l'Allemagne pourtant dotée de ressources solaires. 2
On pensait, à tort, que le Chauffe-eau solaire s’adapterait sans mal aux règles du marché, sitôt le
programme du FEM achevé, mais l'absence de "stratégie de retrait" et la brutalité de l'arrêt de la
2
Le taux tunisien se situe aussi au même niveau que l'Italie et la Belgique qui sont parmi les pays européens
les moins équipés en chauffe-eau solaires.
35 000
30 000
25 000
Ventes (m²)
20 000
15 000
10 000
5 000
0
85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 A nné e
3
950 DT pour les CES de 300 litres (4 m2) et 750 DT pour les CES de 200 litres (2 m2).
4
Au total, la subvention atteint 400 DT pour les CES de 300 litres et 200 DT pour les CES de 200 litres.
5
Bonification de la totalité du taux d'intérêt du crédit, faisant passer ce taux de 7% à 0%.
Le potentiel futur du marché du chauffage solaire de l’eau été estimé par l’étude stratégique sur le
développement des énergies renouvelables. A côté de l’évaluation du potentiel « technique »,
cette étude a également considéré le potentiel technico-économique (ou réalisable). Ce
scénario est une déclinaison du potentiel technique, considérant une introduction des chauffe-eau
solaires là où c'est économiquement acceptable pour la collectivité. Il s’agit justement d’un
"scénario volontariste", dont la concrétisation est conditionnée par la mise en place d'une politique
volontariste de diffusion. Le tableau suivant présente les estimations d’équipement des ménages
en équipements solaires.
D'après ce scénario volontariste, la capacité réalisable en solaire thermique, tous secteurs
confondus, atteindrait les 255.000 m2 en 2010, 900.000 m2 en 2020, et 2,2 millions de m2 à
l'horizon 2030. Dans ce scénario, le résidentiel s'accaparerait environ 80% de ce potentiel. Grâce
à un tel scénario, le chauffe-eau solaire représenterait environ10% du parc de chauffe-eau en
2010, et le ¼ du parc résidentiel d'équipements de chauffage de l'eau, à l’horizon 2020. A plus
long terme; soit en 2030, le taux de pénétration du chauffe-eau solaire atteindrait les 35%.
6
Avec un taux d'intérêt moyen de l'ordre de 12 à 13%, l'option crédit à la consommation aurait restreint le
marché du fait du nombre limités de consommateurs bancarisés et ayant la capacité de remboursement
exigée, et alourdi la facture pour les acquéreurs de chauffe-eau solaires.
Millions de m2
5,0
4,5
4,0
Potentiel théorique Potentiel technique
3,5
3,0
2,5
2,0
0,5
0,0
2010 2020 2030
Tableau : Scénarios de croissance des ventes de CES d'après les projections initiales de
PROSOL (m2/an)
7
Soit le même taux de l'année 2000 en France, qui reste l'un des pays européens les plus faiblement
équipés.
Grâce à ce scénario encore plus volontariste, le chauffe-eau solaire représenterait le 1/5ème du parc
résidentiel d'équipements de chauffage de l'eau à l’horizon 2011. A plus long terme; le taux de
pénétration du chauffe-eau solaire se stabiliserait aux alentours de 37%.
La Loi n°2005-82, du 15 août 2005, portant création du Système de Maîtrise de l’Energie (SME),
indique bien dans son article premier, que le chauffage solaire de l’eau dans les logements et les
entreprises privées peut bénéficier de subventions à l’investissement. Le Décret n°2005-2234 du
22 août 2005, vient en appui au SME, en définissant les avantages dont bénéficiera le chauffage
solaire de l'eau pour le résidentiel et les entreprises privées. Ainsi, l'article premier, alinéa c de
cette loi spécifie que le chauffe-eau solaire est éligible à "une prime de 20%, avec un plafond de
100 DT par m2, débloquée directement au fournisseur après installation des équipements
concernés".
De même, les avantages accordés par le code des Investissement, et s'appliquant au chauffage
solaire de l'eau, sont les suivants:
• Application de droits de douane minimum (10%) et suspension de la TVA sur les
équipements et produits utilisés pour la maîtrise de l’énergie et qui n’ont pas de
similaires fabriqués localement. 8
La liste des produits et équipements faisant objet des deux derniers avantages fiscaux est fixée par
décret et est actualisée tout les deux à trois ans sur proposition de l'ANME et après consultation
des différents acteurs.
Plus tard, le décret 99-9 du 4 janvier 1999 a introduit un nouvel avantage en faveur du chauffe-eau
solaire, censé insuffler de la concurrence sur le marché. Il s’agit de la suspension de la TVA à
l’importation de chauffe-eau solaires, alors que la loi n° 93-120 couvre uniquement les produits
n'ayant pas de similaires fabriqués localement, ce qui n'était pas le cas en Tunisie, puisque le
chauffe-eau solaire était fabriqué localement.
En ce qui concerne la TVA, la vente des chauffe-eau solaires en est effectivement exemptée, à
l’exception de la TVA sur les frais d’installation qui d’élèvent à 22,5%.
La principale contrainte qui bloquait le marché du CES, est l’importance du premier investissement.
En effet, un CES installé coûte, dans sa version de base (200 litres), au moins 1000 dinars. Les
autres alternatives de chauffage de l’eau (GPL, gaz naturel, électricité) coûtent, à la base, entre
200 à 350 dinars. Pour ceux qui continuent à utiliser les moyens traditionnels comme la gazinière
et le Primus à pétrole pour chauffer l’eau, l’investissement est nul puisque ces équipements sont
déjà utilisés pour la cuisson.
Le marché du CES est donc doublement bloqué : au niveau du temps de retour et au niveau du
premier investissement. Cette logique économique, de bon sens, ne peut être contournée, que s’il
existe des incitations réelles, à ces deux niveaux. Sur ce plan, motivés justement par la recherche
de l’intérêt collectif, les Pouvoirs publics, ont mise en place, à travers PROSOL, les mécanismes
adéquats pour appuyer le développement du marché, tout en s’attachant à impliquer pleinement
les opérateurs économiques privés, ainsi que le secteur bancaire.
En mettant en place des mécanismes incitatifs appropriés pour le développement du marché du
CES, la Tunisie sort triplement et immédiatement gagnante :
8
Décret n°94-1998 du 26 septembre 1994, portant réduction des droits de douane à 10% et suspension des
taxes d'effets équivalents et de la TVA
Alors que le marché potentiel du photovoltaïque représentait environ 70.000 foyers vers le milieu
des années 90, il avait été revu à la baisse (25.000 foyers) en 1999, et on ne dispose plus
aujourd'hui que d'un maximum de 10.000 à foyers, dont les conditions d'éloignement du réseau
pourraient se prêter à des applications photovoltaïques.
A la faveur de la généralisation du réseau électrique, l'étude stratégique de développement des
énergies renouvelables établit une évaluation assez minimaliste des rythmes d'équipements
individuels, limités à 400 installations par an.
Hormis de telles applications résidentielles restreintes, on pourrait envisager le développement à
long terme de la filière dans deux principales directions:
- applications liées au pompage photovoltaïque;
La filière photovoltaïque (PV) est l’une des plus anciennes filières d'énergies renouvelables ayant
fait l'objet d'applications réelles en Tunisie. Sa première introduction en Tunisie date de la fin des
années 70, à la suite des chocs pétroliers. Depuis, le processus de développement de la filière a
connu différentes étapes :
- Fin des années 70 – milieu des années 80 : phase d’expérimentation, avec notamment,
l'implantation, en 1980, de la centrale photovoltaïque de Hammam Biadha, dotée d'une
capacité de 29 kWc. Assurant les besoins électriques du village de Hammam Biadha, cette
centrale a produit annuellement 15 à 20 MWh. Cette centrale a été connectée au réseau
vers 1990, à la connexion du village au réseau de la STEG. Cette expérience a débouché
sur des résultats très mitigés, en raison, notamment, des coûts très élevés 9 d'exploitation
de la centrale, liés à l'approche réseau adoptée. Cette période a également vu la mise en
place de l'unité pilote de production de panneaux photovoltaïques de INRST de Borj Cédria.
- Fin des années 80 – début des années 90 : phase de démonstration de la faisabilité des
kits individuels, marquée par le lancement de quatre "grands" projets, dont 3 avaient accusé
des échecs notoires, en raison soit de la démarche de diffusion et d'appropriation, soit des
problèmes de maintenance et de gestion technique des équipements. Seule la dernière
expérience, appuyée par l'Allemagne, a réellement débouché sur des résultats relativement
probants, avec notamment l'émergence des premiers ensembliers et fabricants de
composants entrant dans les systèmes PV.
- Milieu des 90 : phase de vulgarisation intervenant principalement à la suite du projet de la
coopération allemande précédent, et qui a débouché sur l'électrification de 1000 foyers.
- Depuis le milieu des années 90 : phase de diffusion, avec l'équipement de 11.000 foyers et
200 écoles, représentant 1,2 MWc.
La figure suivante présente l’évolution du nombre de ménages équipés selon les programmes et
les sources de financement:
3500
Phase pilote Phase de vulgarisation et de diffusion
3000
2500
Nb de systèmes
2000
1500
1000
500
0
1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
9
1,2 DT à 1,5 DT par kWh produit.
Comme les autres énergies renouvelables, le Photovoltaïque bénéficie du cadre général des
dispositions incitatives de la maîtrise de l’énergie. Selon la Loi n°2005-82, du 15 août 2005, portant
création du SME, la production d’électricité à partir des énergies renouvelables peut bénéficier de
subventions à l’investissement. Le Décret n°2005-2234 qui est intervenu le 22 août de la même
année, et qui fixe les niveaux de primes à l’investissement. Par contre, Le Décret n°2005-2234 du
22 août 2005 venant en appui au SME ne cite pas expressément le photovoltaïque, ce qui laisse
supposer que celui-ci pourra plutôt bénéficier d'appuis spécifiques, notamment dans le cadre de
programmes tels que le 26-26.