Gestion Budgétaire
Gestion Budgétaire
Gestion Budgétaire
I. INTRODUCTION
"Introduction": le but d'un enseignement de quinze heures sur la pratique budgétaire ne peut
être que de donner une vue globale sur l'ensemble des aspects intervenant dans le domaine
budgétaire. Il ne vise pas à former des spécialistes de la gestion mais bien à doter les
étudiants d'un bagage leur permettant de comprendre le jargon et les techniques budgétaires
employées dans les entreprises privées.
Celles-ci sont fondamentalement différentes de celles utilisées dans d'autres environnements
où une pratique budgétaire se rencontre (par exemple dans le secteur public).
"Pratique budgétaire": c'est la partie la plus importante de l'intitulé du cours.
Le qualificatif "budgétaire" évoque bien évidemment le mot budget que l'on peut définir
comme étant l' "expression économique, managériale, comptable, et financière des objectifs
de gestion pour une période déterminée et sous une forme quantifiée".
Cette longue définition mérite que l'on s'y attarde quelque peu. Précisons d'abord que si l'on
parle de budget de l'entreprise, tous les acteurs jouant un rôle au sein de celle-ci sont
concernés. Toutes les personnes y ayant une responsabilité quelconque contribuent à
l'élaboration des budgets et non pas seulement les financiers et les comptables comme
beaucoup pourraient le croire.
La définition repose sur la notion d'objectifs de l'entreprise: ceux-ci s'exprimeront en termes
de quantités et de valeur. Ils se situeront à différents niveaux tels que la prise de commandes
( order intake en anglais), la facturation (= chiffre d'affaires ou en anglais turnover ou sales), le
résultat (result ou revenue). D'autres sortes d'objectifs auront trait au personnel et se
mesureront par exemple en effectifs, en hommes.année, en productivité par tête (aussi bien
dans un environnement de production exprimée en nombre d'unités produites que dans une
environnement commercial en chiffre d'affaires par vendeur)etc...
Un autre élément de la définition est relatif à la quantification. Seuls les chiffres apportent la
précision nécessaire et une base d'évaluation et de comparaison valable. Parler chiffres
participe d'un langage commun à tous.
La notion de gestion budgétaire recouvre des réalités fort différentes selon l'environnement où
elle s'insère:
Celui-ci est l'objet principal du cours. Remarquons tout d'abord que tout comme le budget
familial, il n'a aucun caractère obligatoire d'un point de vue légal. (contrairement par exemple
à la tenue d'une comptabilité selon des prescriptions légales)
On peut identifier six objectifs principaux justifiant l'existence des budgets au sein des
sociétés.
1.3.1. Fonction de motivation de tous les responsables de l'entreprise autour des objectifs
quantifiés pour l'année à venir.
Cet objectif mise sur l'hypothèse du comportement positif de l'individu normatif face au travail.
Par comportement positif on entend que l'homme se comporte au travail comme dans ses
loisirs et peut être motivé par le fait d'être investi de responsabilités. Le corollaire d'une telle
hypothèse mène à considérer que l'homme ne réagit que peu face aux contrôles et aux
sanctions et qu'il témoigne d'imagination et de créativité dans son travail.
La fonction de motivation de la pratique budgétaire peut également être mise en rapport avec
la pyramide de Maslow qui définit une hiérarchie des besoins humains en cinq niveaux:
5. Besoins de créativité.
Selon Maslow un besoin d'une catégorie donnée n'apparaît que si les besoins des catégories
inférieures ont été préalablement satisfaits.
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Une entreprise est une structure hypercomplexe. Particulièrement en cette fin de XXe siècle
où la concurrence effrénée aboutit à une grande sophistication de toutes les activités
économiques.
Ceci se traduit au sein de l'entreprise par des forces en présence qui n'ont ni les mêmes
objectifs, ni la même conception des choses.
Un exemple classique est le fossé qui existe souvent entre les "techniciens" chargés de la
fabrication des produits et les départements chargés de la commercialisation de ceux-ci.
Les uns trouvent les autres superficiels, inefficaces, matérialistes.
Alors que les départements de production sont eux souvent trop éloignés du marché et de ses
besoins, tout occupés qu'ils sont à fabriquer les produits qu'ils croient parfaits et même dans
des cas heureusement plus rares à bâtir un empire technique par assemblage d'activités de
production disparates et non rentables au sein d'une entreprise dont la vocation devrait être
essentiellement commerciale pour survivre face à la concurrence.
Dans de telles situations, le budget peut être l'un des éléments devant permettre un
recentrage des activités de l'entreprise sur ses domaines de prédilection, c'est-à-dire ceux où
elle excelle. Il peut aussi permettre un dialogue entre techniciens et commerciaux autour
d'objectifs communs "de consensus".
Un autre exemple se trouve dans l'absence de dialogue fréquente entre les départements dits
"de ligne" c'est-à-dire directement en charge de la réalisation des objectifs majeurs de
l'entreprise et ceux en staff (indirects) comme le marketing ou le département financier.
Un processus budgétaire bien mené fait se parler ces différentes entités en les impliquent sur
une base d'égalité.
Le budget devient alors une charte à respecter par tous une fois qu'il est établi.
Ceci privilégie la notion de budget consensus (ou de contrat) par rapport au budget directif qui
serait imposé par une direction générale.
Dans la pratique on se trouve toujours entre les deux notions. Très souvent le budget n'est
achevé qu'après des négociations serrées et l'intervention plus ou moins musclée de la
direction générale pour arriver à un compromis/consensus.
Le budget s'intègre dans un ensemble de tâches de planification sur des périodes plus ou
moins longues.
Les durées des plans sont très variables selon les secteurs d'activité et les époques.
D'une manière générale, la tendance est au raccourcissement.
Cette tendance au raccourcissement s'explique par toute une série de facteurs tels que
l'accélération du progrès technologique et la concurrence accrue sur tous les marchés,
lesquels rendent illusoire toute prévision à long terme.
Dans certains secteurs d'activité, cette accélération se traduit par des cycles de vie des
produits de plus en plus courts.
Le cycle de vie d'un produit suit une évolution standard qui débute par une phase de
lancement avec démarrage plus ou moins rapide des ventes, suivie par une période de
croissance rapide pour atteindre ensuite la maturité, phase qui peut durer plus ou moins
longtemps pour être ensuite suivie du déclin qui mène à la disparition du produit.
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En informatique par exemple, les cycles de vie de certains produits tels les PC sont
maintenant couramment inférieurs à l'année alors qu'il y a cinq ans ils étaient encore de 5 à
10 ans.
Dans le secteur automobile, on assiste aussi à une réduction de la durée de cycle des
modèles. Cette baisse est cependant bien plus modérée que dans le secteur informatique.
Certains secteurs, tels l'alimentaire, ont des durées de vie des produits quasiment illimitées.
Prenons par exemple le cas des eaux de source. Lorsque Spa Monopole lance une nouvelle
eau comme actuellement, il s'agit d'un événement ne s'étant plus produit depuis 90 ans.
Quel est l'enchaînement dans le temps entre plans à long et moyen termes et budgets ?
Ici il est logique que les plans à long terme induisent ceux à moyen terme et les budgets.
On va donc du long terme au court terme en essayant d'être de plus en plus précis.
Les plans à long et moyen termes sont en effet très souvent plus qualitatifs que quantitatifs.
Leur contenu quantitatif est en général insuffisant pour permettre d'en déduire les budgets.
De plus il est frappant de constater que plus le terme de la planification est long, plus les
planificateurs ont tendance à être ambitieux et optimistes voire carrément irréalistes.
Cela s'explique par l'absence ou la faiblesse de la notion d'engagement. Si engagement il y a
à travers les plans à long terme, cet engagement fait rarement l'objet de contrôles à posteriori
soit parce que les conditions de l'activité ont changé en raisons de facteurs externes
incontrôlables soit simplement car les responsables ne sont plus les mêmes (rotations,
promotions et départs sont de plus en plus fréquents dans les entreprises et font partie
intégrante du plan de carrière des individus)
De tels écarts entre plans à long/moyen terme et budgets sont aussi la source, s'ils se
répètent sur plusieurs années, d'un désintérêt croissant des managers "de terrain" vis à vis
des plans à moyen et long terme.
Ce désintérêt est à déplorer car seuls ces plans donnent une vision stratégique et globale des
finalités de l'entreprise. Des décisions stratégiques telles que l'investissement dans de
nouvelles activités et encore plus le désinvestissement pour les activités ne cadrant plus dans
la stratégie d'ensemble de l'entreprise ne peuvent que rarement être prises sur la seule base
des budgets et nécessitent une réflexion plus profonde, à plus longue échéance.
L'informatique peut apporter un plus considérable à l’entreprise qui souhaite lier budget et
plans à plus long terme. La modélisation adoptée pour le budget peut être utilisée telle quelle
pour prévoir les autres années faisant partie du plan à moyen ou long terme.
On bâtit ainsi un système à glissière dans lequel chaque année, le premier exercice du plan à
moyen/long terme peut servir de base à l'élaboration des budgets.
Ceci correspond cependant à une vision assez idéaliste étant donné les différences qui
viennent d'être mises en évidence entre budget et plans à long terme (niveau de réalisme et
degré de précision)
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La gestion budgétaire est tout le contraire d'une gestion empirique, d'un pilotage à vue. On
pourrait comparer l'entreprise à un jet qui faisant du 1000 Km/heure ne peut être piloté que s'il
est équipé d'un radar.
La gestion budgétaire est donc une gestion prévisionnelle et contrôlée. Elle est dynamique et
volontaire.
Le mot "contrôle" étant lâché, penchons-nous un instant sur ce qu'est le contrôle budgétaire. Il
ne s'agit pas d'un rôle de police et sanctions.
Très simplement le contrôle budgétaire repose sur une comparaison régulière en cours
d'année des chiffres prévus à très court terme et réels par rapport aux prévisions budgétaires.
Cette comparaison débouche sur l'identification des écarts et de leurs causes.
Afin d'illustrer notre propos nous étudierons ultérieurement un système de "reporting" des
résultats d'une division commerciale.
Une question que l'on se pose généralement consiste à savoir quelle est la différence entre
contrôle budgétaire et contrôle de gestion. Une définition du contrôle de gestion nous est
donnée dans le livre "Management Control Systems" de Anthony Deaden et Vancil (Harvard
1960).
Le contrôle de gestion est "the process by which managers assure that resources are
obtained and used effectively and efficiently in the accomplishment of the organization
objectives". en français cela donne "les méthodes qui permettent aux responsables de
l'entreprise de vérifier que les ressources sont allouées et employées avec efficacité et
efficience en vue de la réalisation des objectifs de l'organisation".
Le contrôle de gestion se situe par rapport aux plans à court, moyen et long terme.
Le contrôle budgétaire n'agissant que par rapport aux plans à court terme peut être considéré
comme un sous-ensemble du contrôle de gestion.
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Ces différents stades de la filière ont de profondes interactions entre eux. Ces interactions
s'opèrent en partie par le truchement des budgets qui représente en quelque sorte leur contrat
de collaboration.
Les budgets doivent aussi être vus comme un moyen de faire remonter l'information du
marché vers les groupes qui en sont les plus éloignés
Ceci est vital car nous vivons actuellement dans ce que l'on pourrait appeler une économie
de marché globalisée et "hyperconcurrentielle" et non plus en économie de production
(quand les acheteurs achetaient ce qui était produit sans discuter car on se trouvait en
situation de pénurie de biens)
Une telle situation a existé durant la première moitié du XXeme siècle; elle se caractérisait
par:
- un environnement peu concurrentiel (nombreux monopoles)
- l'économie de pénurie
- la suprématie de la fonction technique/de production (manager=ingénieur)
- l'importance des techniques de gestion industrielle
- des entreprises paternalistes et hyperhiérarchisées
- des entreprises essentiellement nationales
- un traitement manuel de l'information.
Entre 1950 et 1980 nos économies ont amorcé un virage caractérisé par:
- le développement fulgurant des technologies
- l'économie de marché avec une concurrence de plus en plus sévère
- la suprématie de la fonction commerciale
- le développement de la science des organisations
- des entreposes débordant de leur rôle national
- une informatisation poussée de toute la gestion (d'où l’essor des budgets et autres plans)
A partir de 1980 on assiste à un virage vers un environnement mondial non protégé, instable
et incertain caractérisé par une concurrence effrénée et l'accélération du progrès technique
dans tous les domaines. Ceci ayant pour corollaire la disparition quasi totale des monopoles,
l’internationalisation des entreprises actives sur tous les marchés de la planète.
La fin des années quatre-vingt marque surtout la prééminence des besoins exprimés par le
marché dans la stratégie des entreprises et la position centrale du client dans celle-ci.
Aujourd’hui nous vivons dans une économie mondiale globalisée où les besoins et les profils
des entreprises et des consommateurs de la planète se rapprochent de plus en plus et où les
échanges commerciaux sont de plus en plus intenses. Cette évolution favorise plus que
jamais le développement de grands groupes privés opérant au niveau de la planète et
choisissant librement leurs sites de production en fonction de critères variés (géographique =
proche des zones de consommation des produits, sociaux, financiers etc.) visant à maximiser
le profit et l’efficacité.
Plus que jamais, c’est la richesse d’un pays en termes de système éducatif permettant de
former des spécialistes capables de contribuer au progrès technologique et de la société qui
constituera le premier critère de choix pour l’implantation des activités économiques.
De grandes évolutions sont en cours entre les continents et les pays qui les composent pour
se maintenir en tête des secteurs économiques ou tout simplement pour survivre.
Toute une série de pays que l’on nommait il y moins de dix ans “pays sous-développés ou en
voie de développement” sont aujourd’hui en pleine phase de croissance économique. Ils
connaissent des taux de croissance plus élevés que ceux des pays occidentaux aux
économies stagnantes. On parle de pays “émergents”. Certains de ces pays (Corée) ont déjà
dépassé ce stade de l’émergence et sont déjà confrontés aux mêmes problèmes que les pays
occidentaux (revendications des salariés dont le statut fut jusqu’ici celui d’exploités,
chômage).
Les outils informatiques devenant à la fois de plus en plus puissants, bon marchés et faciles à
utiliser, on assiste à leur utilisation tous azimuts. Notamment dans toutes les applications de
budgétisation impliquant des simulations complexes.
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Toutes les caractéristiques de cet environnement que nous venons d'évoquer, et en particulier
la difficulté d'y survivre et d'y prospérer font que les fonctions dont le rôle devient prédominant
des sont celles du marketing et de la planification stratégique et budgétaire.
1.3.6. Fonction d'engagement de tous les responsables sur tous les objectifs de l'entreprise.
Engagement global
Il doit s'agir d'un engagement global sur tous les objectifs de l'entreprise. Le budget n'a de
sens que s'il couvre toute l'entreprise, tout le système.
Le budget est souvent la seule occasion dans l'année où tous les responsables de tous
niveaux peuvent être informés des objectifs de l'entreprise et contribuer à leur définition.
Engagement individuel
Le budget est l'occasion pour chaque responsable de s'engager sur ses objectifs personnels
et ceux de son groupe. Plusieurs types de retombées indirectes de cet engagement sont
possibles selon les situations:
Dans une division commerciale, les éléments du budgets tels que prise de commandes
("order intake"), chiffre d'affaires et éventuellement mais plus rarement les résultats serviront
de base à la fixation des règles de calcul de la partie variable de la rémunération du personnel
de vente voire de support à la vente.
De tels systèmes de rémunération variable peuvent prendre des formes très variées. En
général ils comprennent:
- un seuil d'objectifs en-dessous duquel aucune rémunération variable n'est attribuée.
- un plafond d'objectif au-delà duquel aucune rémunération variable n'est plus non
plus accordée
(Bien que cette dernière limite puisse être source de distorsions néfastes à l'activité de
l'entreprise du fait de reports à l'année suivante de ventes qui auraient pu être conclues par
des commerciaux ayant atteint leur plafond).
- un système d'attribution de points modulé selon les objectifs particuliers de chaque
entreprise. Ces points donnant lieu à paiement en espèces ou en nature selon une clef définie
contractuellement à l'avance.
De tels systèmes s'appliquent en général tant à des vendeurs individuels qu'aux chefs de
groupe. Pour ces derniers, la somme des objectifs individuels des membres du groupe
constituent souvent l'objectif du groupe sur lesquels ils sont mesurés.
Il est cependant à noter qu'un écart est très souvent introduit entre budgets officiels
constituant l'engagement global de l'entreprise ou de la division et la somme des objectifs
personnels de ses membres laquelle est le plus souvent supérieure à l'engagement
budgétaire.
De façon simple, on peut définir la comptabilité comme étant un système qui standardise la
présentation des données valorisées permettant de décrire la vie de l'entreprise à un moment
donné ou pendant une période de temps déterminée.
En général, lorsque l'on parle de comptabilité, ce moment ou cette période se situent dans le
passé.
On distingue notamment:
- La comptabilité générale dont les principaux états descriptifs sont le bilan (origine et
affectation des ressources de l'entreprise à un moment donné) et le compte de résultat (
produits et charges de l'entreprise pendant une période déterminée ce qui permet de dégager
le résultat de l'entreprise pour cette période).
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Notre propos n'est pas ici de donner un enseignement de comptabilité mais bien d'en
expliquer quelques éléments de base pouvant permettre une compréhension des
mécanismes budgétaires.
Immobilisations Capital
Stocks Réserves
Créances client Emprunts à L.T.
Liquidités Fournisseurs
Autres dettes à C.T.
Résultat de l'ex (+)
Capital et réserves forment les fonds propres. En y ajoutant les emprunts à long terme on
obtient les capitaux permanents de l'entreprise (=ceux sur lesquels elle peut compter pour
assurer son financement à long terme).
CHARGES
PRODUITS
La structure des bilan et compte de résultat prévisionnels est en tous points identique à ce
que l'on retrouve dans la comptabilité traditionnelle relative au passé.
Ceux qui veulent approfondir ces aspects peuvent se référer utilement à l'ouvrage de Jacques
Margerin.
Le contrôle budgétaire étudiera les écarts entre bilans / comptes de résultat prévisionnels et
du passé et ce sous l'angle de la comptabilité générale (=toute l'entreprise) ou analytique
(=par activité ou groupe d'activités).
Principe: Tous les éléments du budget doivent être quantifiés de façon irréversible avant le
commencement de l'exercice budgétaire.
En général, les dates de début et de fin d'exercice budgétaire correspondent à celle de l'
exercice comptable de l'entreprise. On ne voit guère comment il pourrait en être autrement
d'un point de vue pratique étant donné les liens puissants qui unissent la pratique budgétaire
à la comptabilité.
Ce principe n'implique en rien qu'il faille commencer l'exercice budgétaire au 1er janvier.
De nombreuses entreprises choisissent une autre date de début d'exercice. Dans les pays
anglo-saxons, le 1er Juillet est la date la plus fréquemment rencontrée.
Il est cependant à noter qu'une telle variété dans les dates de commencement d'exercice
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peut être source de difficultés ou de faiblesse pour une entreprise au cas où celle-ci opère
dans un marché ayant une pratique différente en la matière. Deux illustrations typiques de
cela:
1) Les entreprises opérant en Europe et qui clôturent leur exercice au 30 juin tentent
souvent d'enregistrer un maximum de commandes à la fin de cette période alors que leurs
clients, suivant en cela les traditions européennes, clôturent leur exercice le 31 décembre.
Ces entreprises risquent fort de ne pas trouver d'oreille très attentive à leurs appels visant à
enregistrer des commandes supplémentaires à la fin juin alors que leurs concurrents
clôturant à la fin de l'année civile peuvent eux bénéficier de la synchronisation avec leurs
clients (budgets de dépenses à vider impérativement, commandes des clients en amont, plus
grande intensité des affaires à l'approche des fêtes etc...)
2) Qui dit exercice budgétaire commençant au 1er juillet dit aussi nécessité de
préparer le budget avant cette date, c'est à dire au cours du premier semestre de l'année
civile. Ceci peut être un handicap par rapport au fait que la période de fin janvier à juin est en
général une période d'intense activité commerciale en Europe.
Le budget étant l'affaire de tous les responsables de l'entreprise, il est fortement conseillé de
s'y atteler par priorité pendant les périodes creuses d'activité commerciale (durant l'été par
exemple). Ce deuxième exemple illustre bien la difficulté engendrée par le non-alignement
des dates de l'exercice budgétaire sur la pratique commerciale courante de la région dans
laquelle on opère.
Le second exemple pris pour illustrer notre propos introduit la notion de calendrier des travaux
budgétaires: il n'est pas suffisant de savoir quand commence et finit l'exercice budgétaire. Il
importe tout autant de définir l'approche à suivre dans le temps pour arriver à un budget
cohérent et finalisé avant la date de début de l'exercice budgétaire. Compte tenu de ce que le
budget portera sur une période d'une durée d'un an, une telle approche se définit en général
sur la période d'une année précédant l'année budgétaire.
Le grand principe peut être énoncé de la façon suivante: Tous les éléments du budget doivent
être connus et quantifiés de façon irréversible avant le commencement de l'exercice
budgétaire auquel ils se rapportent.
Prenons le cas de l'exercice budgétaire débutant au 1er janvier. En général le calendrier des
travaux de préparation s'établira de la façon suivante:
1) La préparation du budget proprement dit s'effectuera entre fin juin et fin septembre:
- pas plus tôt car:
a) la période de janvier à fin juin est en général une période d'intense
activité pour l'entreprise, que celle-ci soit commerciale ou industrielle.
b) la période serait trop éloignée de l'exercice budgétaire que l'on
planifie ce qui aurait pour effet de rendre les prévisions difficiles voire irréalistes.
- pas plus tard car:
a) on risquerait de ne pas être prêt avant la date de début de
l'exercice budgétaire.
b) la période de fin d'année (octobre à fin décembre) est également
une période d'intense activité pour l'entreprise ce qui laisserait peu de temps pour la
préparation des budgets
Différents auteurs se sont penchés sur ce sujet et ont essayé de schématiser la succession
des actions entreprises dans le cadre des budgets.
On peut synthétiser cette chronologie en une certain nombre d'étapes:
- Tout débute par la prévision,(un chapitre du cours sera consacré aux principales
techniques de prévisions), suivie par une phase de décision (choix des objectifs), puis par
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une étape de programmation (choix des moyens). Ensuite intervient l'exécution proprement
dite en cours d'exercice budgétaire, exécution qui fait l'objet de contrôles durant tout son
déroulement.
Lorsque ces contrôles dégagent des écarts par rapport aux objectifs ou aux moyens,
interviennent alors des corrections sous la forme de nouvelles décisions que l'on doit à
nouveau programmer et exécuter sous contrôle (boucles de feed back).
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1.7. Le compte de résultat budgétaire global de l'entreprise
Cessions
internes
Les cessions internes s'annulent (prix d'achat de la division B=prix de vente de la division A);
Le budget porte uniquement sur les produits et charges externes.
Il existera autant de sous-comptes de résulta similaires qu'il y a de sous-systèmes
budgétaires dans l'entreprise. Dans la pratique on aura un compte pour chaque centre de
responsabilité (notion explicitée plus tard).
Il est important de noter que cette quantification globale des objectifs de résultat de
l'entreprise implique:
- qu'il n'y ait aucun chevauchement de responsabilité
- que tous les centres de responsabilité c'est-à-dire toutes les activités de
l'entreprise soient couverts par le budget.
Depuis la seconde guerre mondiale, on distingue classiquement deux périodes à cet égard :
- de 1945 à 1970 environ: période où on se situait dans une économie de pénurie
orientée principalement vers la production. Ici les prévisions avaient pour objet essentiel les
quantités à fabriquer.
- de 1970 à nos jours:on se situe en économie de marché. Les prévisions majeures
portent sur la demande.
Aujourd'hui, sur des marchés en proie à une concurrence effrénée, la demande doit être
prévue tant en termes quantitatifs que qualitatifs. L'avenir à court terme devient de plus en
plus incertain
et il est paradoxal de constater que les prévisions deviennent à la fois de plus en plus difficiles
et de plus en plus indispensables.
La prévision est tout sauf une loterie, le fruit du hasard. Elle s'appuie sur le passé et le présent
et repose sur l'information.
On ne saurait trop insister sur le caractère vital de l'information. Celle-ci doit être disponible en
quantité et qualité (exactitude, précision) suffisantes au bon moment (trop tôt ou trop tard elle
est
inutile) et au bon endroit.
L'information dont on a besoin pour établir les prévisions couvre tant les aspects externes à
l'entreprise (information économique, politique, sociale, financière, écologique, ...) que le
mode de fonctionnement interne de l'entreprise.
Même l'entreprise la plus performante est tributaire de l'environnement externe pour atteindre
ses objectifs. L'environnement externe est multiple et complexe. Il a trait à:
- La conjoncture économique:
Quelques paramètres: niveau de la demande privée et/ou industrielle
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taux d'intérêt
investissements publics
taux d'inflation
cours des devises...
cfr le baromètre de l'économie publié dans le journal l'Echo (avec explications de l'
"IRES")
- L'environnement technologique:
Quelques paramètres: apparition de nouveaux produits
taille des concurrents (économies d'échelle)
technologie moins coûteuse (rapport qualité/prix)
avènement de standards (publics ou industriels)
Surveiller cet environnement est vital pour l'entreprise. Cela est évident pour toutes les
grandes entreprises depuis longtemps. Celles-ci se sont dotées de services d'étude de
l'environnement au niveau mondial. Cependant cette surveillance est tout aussi impérative
pour les petites entreprises.
Prenons comme exemple pour illustrer cela, l'impact d’évènements récents comme les
attentats du 11 septembre ou, au niveau belge, la faillite de la Sabena. Il est manifeste que
ces deux évènements auront des conséquences majeures à prendre en compte lors de
l’élaboration des budgets 2003 dans les entreprises de tous les secteurs d’activité.
Pour prévoir de futurs événements de même nature il est souvent utile de faire une analyse à
posteriori de événement passé sous forme d'analyse SWOT (Strengths, Weaknesses,
Opportunities and Threats, en, français forces, faiblesses, opportunités et menaces).
Les mémoires et thèses constituent aussi parfois une source d'information précieuse.
A titre d'exemple parmi des centaines, on peut citer une thèse de doctorat défendue par O.
Lefevre en 1990 (UCL), portant sur le système bancaire belge et financé par une des plus
grandes banques belges. Il est notamment expliqué que la fiscalité et la réglementation
belges ont anormalement favorisé le banques belges dans leur rôle d'intermédiaire entre
prêteurs et emprunteurs. La fiscalité à travers l'exonération de précompte mobilier sur les
revenus (intérêts) de carnets d'épargne jusqu'à un montant de 52.000. (montant maximum
autorisé théoriquement pour chaque contribuable alors que dans la pratique il suffit souvent
de multiplier les carnets même dans la même banque vu qu'aucun contrôle n'existe).
La réglementation à travers l'obligation de passer par dépôt bancaire pour effectuer n'importe
quel placement.
La conséquence logique de cette situation favorable aux banques se lit dans le tableau
comparatif des poids relatifs des placements bancaires totaux par rapport aux PNB des pays
concernés:
La thèse se penche également sur la rentabilité des banques belges. Les marges en intérêts
des banques belges y sont évaluées en moyenne à 3,9% contre 3,4% dans les autres pays
européens.
Or le fait frappant est que ces 0,5% de marges supplémentaire ne se retrouvent nullement au
niveau des bénéfices des banques belges par rapport à celui des banques des autres pays
européens. L'auteur chercha alors à trouver où ils étaient passés et parvint à démontrer qu'ils
sont absorbés par le coût des réseaux d'agences de nos banques. La Belgique est
surbancarisée par rapport à ses voisins européens. On y comptait au moment de la thèse
1100 habitants par agence contre 1978 aux Pays-Bas (pays de taille similaire), 2636 en
France et 4192 en Italie.
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Une telle masse d'informations sont très précieuses pour les entreprises concernées. Dans le
cas qui nous occupe, les banques belges ont clairement amorcé un virage stratégique depuis
1990 environ dans le but de corriger les écarts décrits ci-dessus. Divers moyens de correction
sont possibles et ont été adoptés:
- fermeture d'agences ou conversion de celles-ci en agences de libre-service
- fusion de banque entre banques belges ou avec des partenaires étrangers
- extension des services vers d'autres domaines tels que l'assurance
(bancassurance)
- apparition de petites banques dynamiques offrant des taux sur placements
très attractifs par rapport aux "anciens" livrets-intérêts...
Internet constitue une autre source d’information, pratiquement sans limites, apparue ces
dernières années et dont l’essor ne fait que commencer. Deux problèmes se posent par
rapport à cette nouvelle source: comment trouver l’information et surtout comment la
qualifier? La réponse à la première question est apportée par des logiciels de plus en plus
performants permettant de telles recherches. Certains d’entre eux chargent d’ailleurs
automatiquement en arrière-plan les informations nouvelles dans le PC en fonction d’un profil
de besoins en termes d’information prédéfini par l’utilisateur.
La réponse à la deuxième question doit être apportée par chacun à l’aide de son libre-arbitre
afin de faire le tri entre toutes les informations disponibles.
Ces organismes internationaux disposent tous de sites internet très complets offrant, en
général gratuitement, des informations prévisionnelles en quantité importante.
En marge de ces outils il existe une foule d'autres sources plus microéconomiques qu'il faut
analyser, trier et globaliser au sein de l'entreprise:
- informations sur les concurrents provenant des acheteurs de l'entreprise, des autres
divisions de celle-ci, des vendeurs, de foires commerciales (surtout étrangères car on y est
moins connu), des nouveaux éléments recrutés, par le lancement de faux appels d'offres, par
les clients, des filiales étrangères...
- informations contenues dans la presse spécialisée
- informations provenant des ambassades et représentations commerciales
- les bilans et autres publications des concurrents
- les banquiers
- les publications spécialisées de sociétés vivant de l'étude de marché
- les bourses et leurs intermédiaires
- les études de marché spécifiques commandées par l'entreprise
- les organismes de standardisation publics ou privés
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Toutes reposent sur la tentative d'extrapoler le futur à partir de l'évolution passée, ce en
utilisant des outils mathématiques plus ou moins sophistiqués.
b) modèles économétriques
Ils essayent de lier mathématiquement plusieurs variables (si possible toutes)influençant la
variable de référence que l'on essaye de planifier. On les met au point à partir du passé. Ces
modèles peuvent être très complexes à élaborer. De plus ils supposent que le rôle des
variables causales sur la variable de référence restera le même dans le futur. Ce qui n'est
pas souvent vrai.
Prenons l'exemple du lien entre chiffre d'affaires et effort de publicité. Si on établit l'équation
matérialisant ce lien sur base d'un passé où les principaux concurrents n'ont fait que très peu
de publicité et ce dans de mauvais supports, cette équation peut s'avérer totalement fausse
dans le cas où la situation externe s'inverse c'est-à-dire là où les concurrents se sont mis
subitement à faire de la publicité intensive et de haute qualité.
Celles-ci ne font pas référence au passé. Elles reposent sur les jugement d'un nombre
d'"experts",
en général en évitant qu'ils ne s'influencent mutuellement.
Ces experts sont par exemple les consommateurs (études de marché, enquêtes avec panel
significatif) ou les membres de l'entreprise:
- les commerciaux: en principe ce sont ceux qui sont les plus proches du marché et
donc qui le connaissent le mieux. Il existe cependant un risque de conflit entre les prévisions
données par les commerciaux et le fait que leur mode d'évaluation et/ou de rémunération est
souvent lié à l'écart entre réalisant et prévision (budget).
Ce risque se traduit alors en général par une tendance à essayer de prévoir peu. Certains
commerciaux sont ainsi connus dans leur société pour être particulièrement "prudents" dans
leurs prévisions. La tâche du management est alors d'essayer de corriger cette tendance en
démontrant que le marché est plus grand que déclaré, ce en s'appuyant notamment sur un
historique d'écart positifs entre réalisation et budget sur plusieurs années.
Pour tenter d'éviter des tels biais, une méthode actuellement fort pratiquée dans les
entreprises consiste à demander leurs prévisions à plusieurs groupes bien informés dans
l'entreprise puis à comparer celles-ci pour arriver finalement aux budgets. Classiquement on
demandera aux groupes de vente et au marketing de définir leurs objectifs séparément puis
on les confrontera.
Cette confrontation prendra le plus souvent la forme d'une véritable "négociation" entre la
direction, le marketing et la vente.
Dans la pratique la direction fera souvent en sorte que les prévisions résultant de cette
négociation avec vente et marketing soient légèrement plus élevées que celles que cette
direction souhaite et compte envoyer aux quartiers généraux. Ce qui permet donc à la
direction de garder une sorte de réserve, poire pour la soif, qu'elle tient secrète face aux
14
vendeurs qui sont eux engagés vis-à-vis de la direction à concurrence de leurs objectifs
légèrement plus élevés.
15
III. EXEMPLE PRATIQUE D'UN SYSTEME DE PREVISION ET D'ANALYSE DES VENTES
Dupond J F M A M J J A S O N D Tot
Bud 2003 2 6 8 8 10 13 1 1 8 13 14 16 100
J 0 8 8 8 10 13 1 1 8 13 14 16 100
F 3 8 10 10 13 1 1 8 13 14 16 97
M 4 6 5 6 0 0 5 7 10 13 59
A 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
M 0 0 0 0 0 0 0 0 0
J 0 0 0 0 0 0 0 0
J 0 0 0 0 0 0 0
A 0 0 0 0 0 0
S 0 0 0 0 0
O 0 0 0 0
N 0 0 0
D 0 0
Un tel système permet de suivre efficacement la réalisation des objectifs budgétaires d'une
personne (ici le vendeur Dupond) ou d'un département de vente voire de toute la société
(il suffit de consolider les feuilles individuelles des personnes composant le groupe que l'on
souhaite analyser). Le grand intérêt d'une telle méthode est sa simplicité d’emploi et la clarté
du formulaire lesquelles permettent une lecture rapide suivie d'un diagnostic précis de la
performance.
Analysons le contenu de la feuille du vendeur Dupond.
Celui-ci s'est mis d'accord au cours de l'année 2002 sur le budget pour l'année 2003. Celui-ci
(qui pour rappel ne correspond pas nécessairement à l'engagement du manager vis-à-vis de
sa propre direction) est fixé à 110 (millions, unités ou toute autre grandeur permettant
d'évaluer le budget sans équivoque) et on s'est mis d'accord sur un échelonnement mensuel
tel que repris ci-dessus (2 en janvier, 6 en février, 8 en mars et avril, 10 en mai, 13 en juin
etc...).
Cet échelonnement mensuel est souvent calculé sur base de la saisonnalité historique.
Celui repris dans le tableau correspond à un cycle annuel classique dans nos pays: lent
démarrage en janvier, suivi d'une période d'activité croissante jusqu'à la fin juin puis par deux
mois pratiquement au point mort en été pour redémarrer en septembre jusqu'en décembre,
mois qui connaît la plus forte activité de l'année. D'où l'angoisse qui étreint de nombreux
responsables début septembre de chaque année lorsqu'ils constatent qu'ils doivent encore
réaliser plus de la moitié de leur objectif annuel alors qu'il ne reste plus que quatre mois.
Chacune des lignes suivantes du tableau est remplie à la fin du mois. Par exemple, fin janvier,
on
remplit la deuxième ligne du tableau. Le premier nombre (0) indique le montant des ventes
réellement réalisées durant le mois de janvier, les nombres suivants donnent les nouvelles
prévisions du vendeur pour tous les mois restants de l'année. On voit dans ce cas particulier
que le vendeur a reporté les 2 unités non réalisées en janvier au mois de février.
En février le vendeur réalise 3 par rapport à une objectif de 8 et à un budget de 6. Et ainsi de
suite. Fin mars on constate d'après le document que le management du vendeur a exercé son
influence qui se traduit par une révision complète des objectifs pour la partie restante de
l'année.
Le document ci-dessus a été établi fin mars puisque les lignes suivantes sont encore à zéro.
La validité de ce type d'outil de prévision ne tient que grâce au sérieux mis à établir les
prévisions à court terme à la fin de chaque mois. Dans la pratique, on établira celle-ci sur
base d'une liste d'affaires en cours avec pour chacune d'entre elles une évaluation du volume
concerné (chiffre d'affaires, prise de commandes...) associée à un pourcentage de probabilité
de réalisation de l'affaire et indiquant aussi le mois de conclusion probable.
Dans la pratique, on calculera les prévisions mensuelles en prenant la somme des volumes
de toutes les affaires pondérés par le pourcentage de probabilité. Une variante plus prudente
et souvent pratiquée consiste à ne prendre en compte que les affaires associées à une
probabilité d'au moins XX pour-cents (par ex. on écarte toutes celles dont le pourcentage est
inférieur à 60%) tout en continuant à en pondérer la valeur par ce pourcentage. Encore faut-il
que l'échelle de fixation des pourcentages soit plus ou moins cohérentes d'un individu à
16
l'autre. (Il s'agit d'un des rôles du management de veiller à la bonne harmonie de ces échelles
d'un vendeur à l'autre).
Le but de ce chapitre est de voir de façon théorique comment s'articulent entre eux les
différents budgets de l'entreprise commerciale et de l'entreprise industrielle.
Les budgets résultants sont au nombre de cinq: budget des charges, des
approvisionnements, de la sous-traitance, des investissements et finalement de la trésorerie.
Tous ces budgets doivent être synchronisés selon un ordre de priorités bien précis. Du fait de
la complexité d'une telle synchronisation et des processus itératifs qui l'accompagnent, on
perçoit déjà l'intérêt d'une informatisation poussée du modèle budgétaire. Nous y reviendrons.
Exemples:
17
Ces deux exemples illustrent les choix qui s'offrent à l'entreprise. dans les deux cas elle
vendra 10000 unités. Dans le premier, le budget visera à accroître les stocks de l'entreprise
(une telle décision peut résulter d'une multitude raisons très variées: par exemple car l'histoire
passée a montré que le niveau des stocks était insuffisant, ou car le volume d'affaires de
l'entreprise a augmenté ou en raison de difficultés d'approvisionnement prévues début 1995
etc...)
Dans le second exemple, l'entreprise choisit délibérément de réduire ses stocks durant
l'année 1994. A nouveau toutes sortes de motifs peuvent justifier une telle décision (réduire la
charge financière des stocks, éviter l'obsolescence trop rapide des marchandises, en
prévision d'une baisse d'activité...)
L'entreprise industrielle achète des matière premières et les transforme en produits finis
exemple:
Programme de production 2003= 25000 unités;
Consommation de matières premières par unité budgetée= 0,2 Kg soit 5000 Kg.
Stock de matières premières budgeté au 1/1/2003: 7000 Kg
Stock de matières premières budgeté au 31/12/2003: 4000 Kg
Programme d'approvisionnement en matières premières en 2003: 2000 Kg
Il est identique à un compte de résultat d'une comptabilité normale mais porte sur le futur de
la vie de l'entreprise. Il s'agit ici du budget général de l'entreprise.
18
4.2.1. Structure de base (par grande catégorie)
a) de l'entreprise commerciale:
3 (1 - 2) Marge brute
- Frais de vente
5 Résultat d'exploitation
b) de l'entreprise industrielle
6 - Frais de fabrication
4.2.2. Différentiation entre coûts fixes (de structure) et coûts variables (d'après le
volume d'activité)
19
Ce sont les "managed fixed costs" selon R. Anthony. L'autre partie des coûts fixes ne peut
pas être changée à court terme et porte le nom de "committed fixed costs"
On peut illustrer cet ensemble de définitions théoriques par un exemple de budget d'une
entreprise industrielle:
- + %
Une telle séparation entre coûts fixes et coûts variables est très utile :
coûts fixes à couvrir (35000 €) / Marge unitaire sur frais variables (4,5 €/unité) = 7.778 unités
Remarquons qu’un autre point mort peut être estimé en ne tenant compte que des frais fixes
non modifiables à l’horizon du budget (1 an) :
coûts fixes à couvrir (28000 €) / Marge unitaire sur frais variables (3,8 €/unité) = 7.368 unités
2) La marge à court terme est celle sur laquelle la plupart des managers devront être
jugés quant à leurs actions à court terme (horizon du budget)
A B
20
PV unitaire (K€) 2 20
Chiffre d'affaires brut 100.000 2.000
RRR accordés 30.000 (30%) 250 (12.5%)
cet exemple montre combien les apparences sont parfois trompeuses: on serait tenté
d'accorder la priorité à la gamme de produits A par rapport à B sur la base de son chiffre
d'affaires (100 millions € contre 2 millions €) Or l'analyse montre qu'il en va tout à fait
autrement en termes de rentabilité des deux gammes: la gamme A (des PC compatibles par
exemple) nécessite une grande force de vente pour atteindre l'objectif (20 vendeurs réalisant
25 millions chacun) alors que la gamme B (des ATM's, Automatic Teller Machines, en
français guichets bancaires automatiques comme ceux de Banksys) n'occupe qu'un seul
vendeur de haut niveau puisqu'il n'y a qu'un seul client.
Une autre dimension d'un tel choix se situe au niveau de la taille du marché où l'on opère.
Vendre 50000 PC sur le marché belge est peut-être très bien mais si l'on extrapole un tel
chiffre au niveaux mondial et européen cela donne environ 5 millions de PC pour le monde
entier. Ce qui constitue le seuil plancher en-dessous duquel on peut considérer qu'il n'est
aujourd’hui pas rentable de démarrer une activité dans le domaine des PC.
L'ouvrage de Jacques Margerin intitulé "La Gestion Budgétaire" dont sont extraits bon nombre
d'éléments de ce cours comporte une autre approche pour le compte de résultat prévisionnel.
Celle-ci peut être qualifiée de plus confuse car on y mélange la structure fixe/variable à la
structure classique production/vente/admin. en donnant la prééminence à cette dernière par
rapport à la première. Il est ici impossible de calculer aisément un point mort sur la somme
des coûts variables.
De plus la distinction entre coûts fixes modifiables ou non à court terme n'est pas introduite.
21
Chiffre d'affaires hors taxes
- RRR accordés
= C.A. net
+/- variation de stock sur produits finis et encours de fabrication
= Production
- Apports extérieurs:
+ consommation de matières premières:
Achats-RRR obtenus
+/- Variation de stock matières premières
+ consommations sur achats
+ sous-traitance
= Valeur ajoutée produite
- Frais de fabrication variables:
+Main d'oeuvre productive
+ Matière consommables
+Force motrice
+Entretien, outillage (parfois fixe)
Jusqu'ici on n'a abordé que le compte de résultat budgétaire. Il permet de budgeter produits et
charges d'exploitation. Il faut également prévoir les besoins en capitaux au niveau de
l'entreprise.
22
Interviennent ici les prévisions en matière d'immobilisations (investissements nécessaires), de
stocks, créances clients, dettes fournisseurs et liquidités.
4.3.1.Immobilisations
Une fois le compte de résultat budgétaire défini, on peut évaluer les besoins en termes
d'immobilisations afin d'arriver au résultat budgeté. De ces besoins découlent les budgets des
immobilisations et par conséquent ceux des investissements et désinvestissements
nécessaires.
Une approche pragmatique consiste à se baser sur l'agrégat des prévisions de chaque
groupe, service ou entité, telles que rentrées par les responsables. On y distingue souvent 3
catégories d'investissements: ceux qui sont impératifs, les "normaux", et ceux qui sont
d'importance accessoire. Chaque responsable précise ce qui est investissement nouveau, ce
qui vient en remplacement d'un actif désinvesti. Le management décide après concertation de
ce que le budget "investissements et désinvestissements" sera pour chaque entité. Une fois
arrêté, ce budget sera intégré au budget général de chaque entité.
Chaque niveau possède une échelle entre un minimum et un maximum (+/- 10 à 15% d’écart)
Chaque niveau correspond à une série de profils dans tous les départements de l’entreprise (rendant les
comparaisons hiérarchiques possibles entre les différentes activités/départements). Ce qui donne une
structure matricielle (niveaux/profils)
2. Parties variables de la rémunération pouvant prendre des formes très variées telles que:
Voitures de société
Téléphone
Espace de bureau
Formation
Frais de voyage
Fournitures de bureau
Informatique
Autres investissements
23
(Marketing communications) – liste non limitative
Les quelques lignes qui suivent ont pour but de montrer quelques unes des
différences de la budgétisation dans une activité de prestation de “services” par
rapport à ce que nous avons vu jusqu’ici qui concernait essentiellement les
entreprises vendant / fabriquant des “produits”.
Ressources dans une entreprise de services = main d’oeuvre que l’on va vendre. Pas
extensible à l’infini. Contraintes importantes pour les ressources rares.
Budget des ventes: meilleure estimation des ressources que le marché , les clients
pourra absorber l’année suivante compte tenu des contraintes de disponibilité de ces
ressources.
Programme des ventes: pour quantifier on utiliser l ‘ETP (Equivalent Temps Plein):
1 ETP = +/- 165 jours de travail de +/- 8 heures facturables par an.
24
Besoin de sous-traitance
On arrondit et tient compte des sécurités nécessaires (si on a besoin de 0.6 ETP pour
le profil analyste en réalité il faudra 2 personnes physiques). Ensuite on prend les
orientations budgétaires qui s’imposent en tenant compte des disponibilités prévues
pour les différents profils et spécialités.
Budget des ventes: soit prestations à prix fixes / soit selon coût quotidien (tarif à
définir pour l’année suivante). Marge brute= Chiffre d’affaires – coût total des
ressources).
Eléments pouvant rendre l’exercice encore plus complexe: niveau requis pour un
même profil pouvant varier considérablement, projet international (équipes sur
plusieurs pays, facturation en devises), heures supplémentaires/veille technologique,
préétudes, frais d’avant vente importants, parties de rémunération variable selon
résultats du projet, augmentations salariales en cours d’année (fréquent dans des
environnements high tech), économies d’échelle si plusieurs projets similaires e
présentent, etc…
L’exemple de budget qui précède concerne des produits commercialisés sur un exercice
budgétaire. Lorsque des décisions sont à prendre pour des projets / activités qui s’étaleront
sur plusieurs années, d’autres techniques de planification financière sont nécessaires afin de
prendre les bons choix.
Les quelques techniques qui suivent sont issues de la pratique professionnelle quoique
l’exposé simplifie considérablement l’approche par rapport à la réalité des modèles utilisés en
entreprise.
Pour comparer des projets futurs s’étalant sur plusieurs années on pourrait être tenté de faire
simplement la somme des marges dégagées chaque année et de comparer les sommes.
Ceci ne tient pas compte du fait qu’un € disponible aujourd’hui n’est pas équivalent à 1 €
perçu dans le futur. La différence étant d’une façon simple l’intérêt que l’on touche sur l’ €
perçu aujourd’hui jusqu’au moment où on touchera le franc futur.
On pourrait conclure sur base des chiffres qui précèdent qu’il y aurait lieu de privilégier le
projet 1 ce qui est faux. Il faut tenir compte du temps.
Les techniques utilisées à ce niveau sont celles de l’actualisation des flux financiers prévus
pour chaque projet. L’actualisation permet de calculer la valeur actuelle du flux financier de
marges budgetées pour les années futures selon la formule
25
n
A un taux d’actualisation de 10% par an, le projet 1 ci-dessus donne une valeur nette de 21.3.
Le projet 2 bien sûr de 25.
2. facteur de risque
Pour des projets s’étalant sur plusieurs années il y a lieu de tenir compte également des
différents types de risque. Deux principaux existent: le risque lié au temps et celui lié au type
d’ activité de chaque “projet”
Pour une explication plus détaillée sur ces points, voir l’annexe 2 (présentation de Timothy R.
Mayes) qui fournit un excellent tableau d’ensemble des outils financiers de budgétisation de
projets.
Bien que les 2 projets ci-dessus aient des valeurs actualisées identiques, le second est
rentable beaucoup plus rapidement que le premier. Il est donc moins “risqué” de ce point de
vue. A noter que ce critère du « payback period » n’est pas suffisant pour évaluer un projet :
au delà du fait qu’il ne concerne que la fraction du risque inhérente à la durée du projet (il y a
beaucoup d’autres facteurs potentiels de risque), le « payback period » ne prend pas en
compte l’importance des marges dégagées après le moment où le projet a atteint l’équilibre
financier. Il doit donc toujours être associé à la NPV ou au IRR (voir annexe 2) lors de
l’évaluation du tout projet.
Pour intégrer ce risque et pouvoir comparer différents projets dans des domaines présentant
un niveau de risque d’activité différent, on peut par exemple accroître le taux d’actualisation
utilisé dans le calcul de la NPV d’un facteur de risque. Plus le domaine sera risqué, plus le
taux d’actualisation total utilisé sera élevé et donc plus les flux futurs seront pénalisés dans le
calcul. Afin de ne pas laisser l’arbitraire jouer lors de la fixation du pourcentage dont il faut
accroitre le taux d’actualisation pour compenser le risque, on peut par exemple développer un
outil informatique calculant ce pourcentage sur la base des réponses fournies à des batteries
de questions portant sur tous les domaines pouvant correspondre à un facteur de risque
potentiel (environnement commercial, concurrence, Maturité technologique, utilisation de
ressources humaines rares, historique de la relation avec le client, expérience dans le
domaine concerné, etc.)
26
Tout ce qui précède se situe au niveau des “marges brutes”. Il va sans dire que l’évaluation
pourra prendre en considération d’autres éléments tels que par exemple l’importance des
ressources de l’entreprise que chaque projet requiert pour dégager les marges brutes
projetées. Ceci se mesure par exemple par les ratios tels que le ROIC (“Return On Invested
Capital) qui divise le résultat d’exploitation du projet par la somme des postes d’actif du bilan
que celui-ci devra mettre en oeuvre pour arriver à ce résultat. A ce niveau aussi doit intervenir
le fait que le projet nécéssite la mobilisation de ressources humaines rares ou stratégiques
pour l’entreprise.
27
5. CAS THEORIQUE (=SIMPLIFIE)DE L'ENTREPRISE INDUSTRIELLE EUROMECA
5.1.Introduction
Le but de cet exercice est double: d'une part il vise à illustrer la théorie qui précède et d'autre
part il a pour objectif de montrer l'intérêt de l'usage de l'informatique. Une ambition plus
limitée à cet égard serait d'arriver à ce que chacun soit à même d'employer un tel outil pour
tous ses besoins futurs qu'ils soient professionnels ou privés (budget familial etc...).
Dans la pratique toute entreprise moderne tend vers l'équation 1 manager = 1 PC . L'usage
réel fait de l'outil serait nettement plus intéressant à mesurer. Bon nombre de managers
actuels sont en effet encore incompétents pour pouvoir utiliser un PC efficacement. Combien
de ces PC ne restent-ils pas inertes et éteints sur le bureau de leurs propriétaires faute de
savoir les utiliser. Nombre d'autres utilisateurs se limitent à des utilisations de niveau
beaucoup trop bas par rapport aux possibilités de l'outil (par exemple uniquement comme
calculatrice en remplacement du modèle de poche ou comme traitement de textes dans des
taches qu'ils pourraient aisément sous-traiter à d'autres).
On ne saurait trop recommander à chacun de faire l'investissement d'apprendre à utiliser un
tel outil de façon avancée.
28
- Système d'exploitation et gestionnaire multitâches de type
Windows
- un tableur (Excel)
- un logiciel de traitement de textes (Word)
- un éditeur de présentations et graphiques (ex. Powerpoint,...)
Tout autant que la qualité intrinsèque de chacun de ces logiciels, ce qui importe c'est le degré
d'intégration entre eux (intégration pour échanger des données mais aussi pour avoir un
interface utilisateur unique ce qui facilite grandement l'apprentissage).
5.3.1. Introduction
L'entreprise Euromeca produit et commercialise deux produits appelés Uno et Due à partir
d'une seule et même matière première et à l'aide d'une main-d'oeuvre et d'installations de
production identiques et polyvalentes.
A chaque démarrage des travaux budgétaires on met à jour les normes de base pour la
production de l'année à venir:
L'ensemble des 13 tableaux forment le budget de l'entreprise Euromeca. Ils ont été largement
commentés au cours d'une séance de cours pendant laquelle des simulations ont été
effectuées en changeant certains paramètres du budget pour voir l'impact sur les autres
éléments.
L'élaboration des budgets est la meilleure occasion dans l'année pour entamer une réflexion
profonde sur les finalités des différentes activités de l'entreprise aboutissant à en remettre
certaines en cause, à en réorienter d'autres, à doter certaines d'entre elles de moyens accrus
et finalement à lancer de nouvelles activités.
Une telle approche n'est possible que si tous les niveaux hiérarchiques sont impliqués et ont
la même possibilité d'apporter leur contribution.
Deux chemins peuvent être suivis dans l'élaboration des budgets: top down et bottom up
(approche de bas en haut ou de haut en bas).
La direction générale définit les axes du budget et les niveaux inférieurs se contentent de
traduire ceux-ci en programmes et budgets par centre de décision. Cette méthode dictatoriale
a le mérite de maintenir la cohérence mais prive l'entreprise de l'apport des niveaux inférieurs
qui sont souvent les plus au contact de la réalité commerciale.
Son intérêt principal est de permettre l'apport de tous. Ses handicaps sont sa lenteur et le
risque d'aboutir à un tout incohérent ne tenant pas compte des impératifs majeurs de
l'entreprise.
29
6.4 La réalité actuelle
7.1. Introduction
Une entreprise moderne ne fonctionne pas sur le principe de la dictature. C'est en général
une démocratie musclée. D'autre la qualifieront d'éclairée. Chaque collaborateur y dispose
d'un certain niveau d'autonomie et de responsabilité, plus ou moins grand selon son niveau
hiérarchique et le degré de délégation qui prévaut dans l'entreprise. Il est à noter que la
tendance est à la réduction de ce nombre de niveaux hiérarchiques depuis quelques années.
On cherche ainsi à simplifier voire à alléger les structure pour permettre d'en accroître
l'efficacité.
30
Au sein d'une petite entreprise tel un commerce ou une profession libérale, il n'existe le plus
souvent qu'un seul centre de responsabilité: le patron exerce tous les pouvoirs de décision.
A l'inverse, dans la grande entreprise, on aura plusieurs dizaines voire des centaines de
centres de décision.
Le budget général de l’entreprise se divisera en autant de sous-budgets qu'il y aura de
centres de responsabilité. L'ensemble de ces budgets sera élaboré en se basant sur des
paramètres et prévisions externes communes à tous les centres de décision. On peut avoir
des structures d'entreprise très complexes.
Une centre de responsabilité peut être défini comme "tout groupe de l'entreprise dirigé par un
responsable, remplissant une ou plusieurs fonctions ou missions précises quantifiées et
datées, et disposant de moyens ainsi que d'une certaine autonomie".
Tout centre de responsabilité produit des "outputs" (produits ou services) et reçoit des "inputs"
Ce sont ces inputs et outputs qu'il faut prévoir en quantité et en valeur.
- Les produits ou recettes sont soit des ventes à l'extérieur de l'entreprise, soit des ventes à
l'intérieur (cessions à d'autres centres de responsabilité), soit des dotations budgétaires ou
des subventions reçues d'autres centres de responsabilité.
- Les frais de structure sont à la fois les coûts fixes réels du centre et les subventions versées
aux autres centres de responsabilité.
- Le résultat n'aura pas toujours une signification d perte ou de bénéfice. Cela dépendra du
type de centre.
31
C) Les centres de chiffre d'affaires
Ils ont pour objectif d'atteindre un volume ou un montant de ventes ou de production donné ou
de maximiser ces paramètres. Ils n'ont par contre pas de responsabilité dans la maîtrise des
coûts même pour les coûts de distribution. Ici on ne peut mesurer que l'efficacité, pas
l'efficience.
On a recours à la création de tels centres quand l'activité de vente est suffisamment complexe
en elle-même pour ne pas handicaper les responsables en leur imposant des objectifs
supplémentaires de rentabilité. Ce sont d'autres qui s'en chargent (en général dans les
niveaux hiérarchiques directement supérieurs).
Une fois ces cinq types de centres définis on classe tous les centres de responsabilité de
l’entreprise dans l'une des cinq catégories. On en arrive ainsi à un budget par centre et pour
toute l'entreprise qui devient un système où tous les objectifs et moyens doivent être
cohérents et connus de tous.
Il est frappant de constater que les objectifs d'un centre d'un niveau donné correspondent aux
moyens d'un ou de plusieurs centres du niveau juste au-dessus.
32
La fonction NPV dans Microsoft Excel (extrait des fichiers de guidance)
NPV Calculates the net present value of an investment by using a discount rate and a series of future
payments (negative values) and income (positive values).
Syntax
NPV(rate,value1,value2, ...)
Value1, value2, ... are 1 to 29 arguments representing the payments and income.
Value1, value2, ... must be equally spaced in time and occur at the end of each period.
NPV uses the order of value1, value2, ... to interpret the order of cash flows. Be sure to enter
your payment and income values in the correct sequence.
Arguments that are numbers, empty cells, logical values, or text representations of numbers are
counted; arguments that are error values or text that cannot be translated into numbers are
ignored.
If an argument is an array or reference, only numbers in that array or reference are counted.
Empty cells, logical values, text, or error values in the array or reference are ignored.
Remarks
The NPV investment begins one period before the date of the value1 cash flow and ends with
the last cash flow in the list. The NPV calculation is based on future cash flows. If your first
cash flow occurs at the beginning of the first period, the first value must be added to the NPV
result, not included in the values arguments. For more information, see the examples below.
If n is the number of cash flows in the list of values, the formula for NPV is:
NPV is similar to the PV function (present value). The primary difference between PV and
NPV is that PV allows cash flows to begin either at the end or at the beginning of the period.
Unlike the variable NPV cash flow values, PV cash flows must be constant throughout the
investment. For information about annuities and financial functions, see PV.
NPV is also related to the IRR function (internal rate of return). IRR is the rate for which NPV
equals zero: NPV(IRR(...), ...) = 0.
Examples
Suppose you're considering an investment in which you pay $10,000 one year from today and receive
an annual income of $3,000, $4,200, and $6,800 in the three years that follow. Assuming an annual
discount rate of 10 percent, the net present value of this investment is:
In the preceding example, you include the initial $10,000 cost as one of the values, because the
payment occurs at the end of the first period.
Consider an investment that starts at the beginning of the first period. Suppose you're interested in
buying a shoe store. The cost of the business is $40,000, and you expect to receive the following
income for the first five years of operation: $8,000, $9,200, $10,000, $12,000, and $14,500. The annual
discount rate is 8 percent. This might represent the rate of inflation or the interest rate of a competing
investment.
33
If the cost and income figures from the shoe store are entered in B1 through B6 respectively, then net
present value of the shoe store investment is given by:
In the preceding example, you don't include the initial $40,000 cost as one of the values, because the
payment occurs at the beginning of the first period.
Suppose your shoe store's roof collapses during the sixth year and you assume a loss of $9000 for that
year. The net present value of the shoe store investment after six years is given by:
Annexe 2
Presentation Powerpoint
34