Entreprenariat Au Maroc GRP

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L’ENTREPRENARIAT AU MAROC

Par :Kouzmane SAAD /Zaim Oussama /Karmoua Reda/ Azougagh Omar/Mohamed


Handa
Introduction :
La décision de créer une entreprise nouvelle constitue pour un entrepreneur
un moment essentiel, une décision originelle, fondatrice. On aurait donc pu
s’attendre à ce que tous les modèles d’entrepreneuriat accordent à cette
décision la place qui lui revient. Or elle est très souvent absente,
l’entrepreneur apparaissant plus comme un agent pris dans un contexte qui
le pousse vers l’entrepreneuriat que réellement comme un acteur décidant
en toute connaissance de cause de créer sa propre organisation. C’est ce
paradoxe qui a amené à traiter de cette problématique à travers l’étude de
la littérature et un travail empirique de recueil de quarante récits de vie de
créateurs d’entreprise. Il en ressort trois dimensions principales de la
décision d’entreprendre : rationalité, logique d’action, construction de sens.

a- Définition de l’entreprenariat :
L’entrepreneuriat recouvre les activités qui concourent à la formation et la
croissance d'une entreprise, dont la conséquence première est la création
de valeur (richesse, emploi). Cela peut aussi concerner des formes
d'organisation sans but lucratif, par exemple dans l'entrepreneuriat social.

b- Les dimensions de l’entreprenariat :


1) La dimension cognitive :
Dans notre cadre d’étude la dimension cognitive est prégnante. Elle peut se
confondre avec l’univers cognitif du créateur. Elle possède trois composantes (ou
trois dimensions) :
➔ La cognition, ou pensée, stratégique :
Elle correspond à la vision stratégique du créateur. Elle se veut distanciée de
l’action en ce sens qu’elle est davantage une réflexion sure, plus globalement,
l’organisation qu’une réflexion centrée sur et dans l’action 3. C’est cette partie de
la cognition que l’individu mobilise lorsqu’il raisonne. Elle est antérieure à l’action
mais perdure durant l’action d’organiser et devient instantanément une
composante de l’organisation telle que définie par le modèle. Elle n’est pas
coupée de l’action car irréductiblement liée à la cognition réflexive ;
➔ La cognition réflexive :
Renvoie au principe, bien connu par les sociologues, de réflexivité. Elle
correspond à la capacité de l’individu d’interpréter l’action dans son cours, à sa
capacité de comprendre ce qu’il fait pendant qu’il le fait (cf. Giddens) donc aussi à
apprendre dans l’action. En effet, outre le fait que l’action guide la pensée
réflexive, laquelle guide l’action, le créateur apprend dans l’action d’organiser et
dans la structuration qu’il entreprend. Autrement dit la capacité réflexive ne peut
être coupée de l’apprentissage ;
➔La cognition relative à l’apprentissage :
Résulte de l’expérience passée et en cours mais aussi des facultés d’apprentissage
intrinsèques de l’individu.

2) La dimension structurale :
La structure constitue à un moment donné un agencement particulier permettant
à un observateur de découvrir un ordre lui permettant d’identifier les entités
sociales (sachant que les dispositions cognitives de cet observateur et l’angle de
vue qu’il prend ne sont pas neutres sur cette identification). Lorsque cet
observateur est un entrepreneur potentiel, il peut identifier une opportunité de
s’y insérer. Cette insertion, ou imbrication ou encore encastrement pour
reprendre le vocabulaire utilisé dans l’étude des réseaux, compose avec deux
dimensions irréductibles et indissociables :
➔la structure objective :
correspond à la genèse sociale. Elle est le produit de l’existence ontologique et
sociale de l’homme. Elle se dégage de la distribution des espèces de capital
(capital économique, capital social, capital culturel, capital symbolique; et de la
position que les individus occupent ou cherchent à occuper dans la structure
sociale. Cette dimension de la structure oriente et contraint les pratiques et les
représentations des agents en ce sens que la position d’un agent n’est pas neutre
sur ce qu’il observe, sur la façon dont il l’observe, sur le flot d’informations lui
parvenant. La position occupée par un individu dans un espace social est une
opportunité d’apprentissage des conventions de cet espace et d’intériorisation
des représentations sociales relatives aux objets de cet espace;
➔la structure subjective :
est le produit de la subjectivité individuelle ou collective. Lorsqu’elle est collective
cette subjectivité devient objectivante. Les individus érigent par exemple des
frontières artificielles autour d’environnements afin de figer momentanément
l’organisation et lui conférer ainsi une relative stabilité d’une part, afin de
répondre à certains principes comme par exemple celui de responsabilisation, de
propriété mais aussi de compréhension et d’intelligibilité du réel d’autre part. Le
découpage disciplinaire des sciences est un exemple de frontières artificielles. Les
registres juridique, politique et symbolique permettent aussi de tracer des
frontières.

3) La dimension praxéologique :
Le créateur va agir en organisant selon deux dimensions :

➔ Le créateur va se positionner : au sein des multiples environnements que


constituent les divers espaces sociaux avec lesquels il interagit. Pour cela il va user
de l’exercice de conviction afin d’accéder aux espèces de capital dont il a besoin
pour atteindre ses buts. Le capital social joue là un rôle primordial en ce sens que
toute relation constitue une opportunité d’étendre ce capital, donc une
opportunité d’accès aux espèces de capital des autres. Ainsi il accroît les
disponibles, c’est-à-dire les ressources dont il dispose pour mener à bien son
projet. Mais pour se positionner le créateur a besoin de fournir à l’espace dans
lequel il s’insère ce qui deviendra des disponibles pour les acteurs de cet espace,
afin qu’eux-mêmes puissent se positionner. Plus largement le créateur positionne
la structure qu’il initie dans la structure sociale (ou les structures sociales si l’on se
réfère au principe de multiplicité des environnements). En effet pour fournir aux
acteurs de ces environnements ce qu’ils attendent (du moins ce que le créateur
croît que ces acteurs sont susceptibles d’attendre), le créateur a besoin de mettre
en place une configuration organisationnelle ;

➔Le créateur met en place une configuration : organisationnelle afin de


produire ce qui est attendu par les espaces sociaux dans lesquels il s’insère. En
effet, pour se positionner au sein des espaces sociaux le créateur va devoir
organiser les disponibles pour fournir à ces espaces un produit d’échange. Cette
organisation correspond à la configuration qu’il convient de mettre en place afin
de concevoir les services ou produits qui seront les fruits de l’échange. Elle
aboutit, pour le cas qui nous intéresse, à l’instauration d’une structure
d’entreprise qui se positionnera dans, ou s’imbriquera avec, la structure sociale.
La notion d’imbrication présente l’avantage de pouvoir s’affranchir de celle de
frontières. Il est parfois difficile de distinguer ce qui est interne et externe à
l’entreprise.

Historique de l’entrepreneuriat au Maroc


Les entreprise au Maroc ont subi une évolution depuis l’indépendance,
marocanisation oblige, le pays a vu émerger une classe d’hommes d’affaires
qui ont investi dans des secteurs producteurs de richesse: textile, agro
alimentaires, industrie légère. Mais ces secteurs ne peuvent pas constituer
les fondements d’une économie moderne susceptible de créer la richesse et
engager le pays dans un développement économique et social généralisé et
mais le problème a était crée a cause de la mentalité profonde et
dominante du commerçant marocain, prudent et frileux et privilégiant une
qui ne prend pas le risque. Cette situation a reste jusqu’à 1990, depuis cette
date à laquelle on a instauré de grandes réformes structurelles qui seront à
l’origine de la croissance qu’à connu le Maroc jusqu’aux nos jours. Ces
réformes ont conduit à des transformations certes progressives mais
certaines qui ont faint un chagement réelle dynamique entrepreneuriale.
Cette révolution a favorisé le développement d’un certain nombre de
mutation au niveau de la nouvelle génération d’entreprise et
d’entrepreneurs.

Les types et formes d’entrepreneuriat marocain :


Certes entreprenariat au Maroc bénéficie d’une certaine démocratisation.
En effet, la constitution prévoit la liberté d’entreprendre et la réserve à tous
les citoyens.
Cependant, se situe dans un contexte chargé de multiples défis, l’accord
d’association avec les payés étrangers, la lourdeur des procédures
administratives, le manque de financement… exige la mise à niveau des
pratiques du management plus particulièrement dans les petites et
moyennes entreprises souvent dirigées par les « maâllem » Dans ce cadre,
des types d’entrepreneuriat sont apparues et sont devenues très
dominantes au Maroc il s’agit du types: coopératif, associatif solidaire et
activité génératrices de revenus.
Au voisinage et depuis l’adoption en 1983 de programme d’ajustement
structurel, et le lancement dans le vaste programme de privatisation, on a
assiste à l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie commerçante et
industrielle, porteuse de dynamiques économiques et sociales innovantes :
« l’émergence d’un nouveau groupe social, les entrepreneurs privés,
signifietelle l’amorce d’un processus irréversible de construction d’une
société civile qui entend s’affirmer et s’organiser de manière indépendante
et autonome Entrepreneuriat social : Entrepreuriat Social a pour but la
promotion du changement social il vise a bouleverser les règles du jeux en
créant des solutions innovantes qui satisfait des besoins sociaux. Les
combinaisons de ressources crées par les entrepreneurs sociaux privilégient
l’impact social par rapport au profit. L’émergence de l’ES est étroitement
liée à l’idée que les individus sont multidimensionnels, ils sont plus que des
acteurs économiques qui maximisent le profit.

Les grandes mutations de l’entrepreneuriat au Maroc :


Les diverses mutations qu’à subit L’entreprenariat au Maroc ont été mises
en évidence par le Pr DRISS GUERRAOUI dans son enquête qu’il a mené
auprès des entreprises marocaines.
Il résulte de cette enquête (2009) que :
La principale raison avancée par les entrepreneurs enquêtés est la
recherche de l’indépendance et de la liberté d’agir(39% des cas), c’est là
ou réside l’un des grandes mutations sociologique et culturelles de
l’entrepreneuriat au Maroc, càd que le choix d’entreprendre par les
entrepreneurs enquêtés n’est pas du à une difficulté de trouver un emploi
mais ils ont préféré la voie de l’entreprenariat en raisons des conditions
qu’offre actuellement le Maroc au secteur privé et aussi par
leur propre esprit d’initiative.
La volonté et la motivation, sources principales de l’Entreprenariat, en
effet, on ne peut pas devenir entrepreneur par hasard, il faut d’abord aimer
son métier et être engagé dans « l’aventure » entrepreneuriale pour
pouvoir réussir.
Deux facteurs sont primordiaux pour un entrepreneur quel que soit son
niveau de formation. Le premier est lié à l’expérience dans le domaine où il
entend exercer son activité et deuxième porte sur le capital nécessaire au
démarrage de son entreprise. Ces deux facteurs doivent être
accompagnés par une ferme volonté d’entreprendre et un soutien de la
famille et des proches. En effet L’entreprise nécessite des moyens
techniques et financiers qu’on ne peut pas acquérir par hasard.
Aussi, estiment ils, l’intelligence et la bonne gestion, joint à un esprit
entrepreneurial et à la capacité de comprendre l’environnement dans
lequel évolueson entreprise, sont, également, nécessaires pour
entreprendre.
Un entreprenariat en mal de rupture avec le réseau familial : Les
résultats montrent, en effet que les nouvelles générations d’entrepreneurs
ont du mal à rompre avec le réseau familial pour créer leurs propres
entreprises (59,2% parmi les entrepreneurs enquêtés, 65,8% chez les
femmes et 55% chez les hommes ont affirmé s’être appuyer sur l’aide de
l’entourage familial et des institutions bancaires).

Attentes et visions de l’avenir :


De nombreux programmes de formation en gestion ont été créés, pour améliorer les
compétences dans les domaines de la comptabilité, de l’étude de faisabilité, du
marketing, mais reste toujours certaines visions à remplir afin de renforcer le processus
de l’entreprenariat

A/renforcement de la politique publique qui s’appui à la création d’entreprise: fait


partie des premières attentes de presque tous les entrepreneurs ; Cette perspective
d’avenir est la voie la plus appropriée pour promouvoir ainsi l’initiative entrepreneuriale
et capitaliser les opportunités importantes qui existent au Maroc. En effet, l’arrivée
massive des investisseurs étrangers dans un pays en croissance et où plusieurs grands
chantiers sont en cours de réalisation ou en projet et qui a une vision d’avenir de sa
modernisation économique en est une preuve tangible, et alors dans ce contexte, ils
considèrent que le nouvel entrepreneur a surtout besoin d’encadrement, de conseils et
d’information.

B/ Promouvoir l’initiative entrepreneuriale auprès des jeunes: Les principales


mesures qui peuvent aider à promouvoir l’entreprenariat au Maroc peuvent être
réparties en trois catégories. La première catégorie est relative à l’accompagnement des
jeunes à la création de leur entreprise, elle comprend le soutien, la révision de la
fiscalité, l’encouragement à l’investissement par allègement des taxes, l’amélioration de
l’accès au crédit, aussi favoriser l’acquisition de terrain et de locaux professionnels, la
création de forums et de rencontres pour les jeunes entrepreneurs. La deuxième porte
sur la mise à niveau de la jeune entreprise. La troisième catégorie de mesures porte sur
la sensibilisation des jeunes à l’entreprenariat, la promotion de la culture
entrepreneuriale à l’école et à l’université et le développement du partenariat
international avec les entreprises et les territoires étrangers. Les jeunes entrepreneurs
doivent être soutenus au cours de toutes les phases de la création de leurs entreprises
et réalisation de leurs projets.

C/ Création d’un environnement macroéconomique favorable: L’importance pour


les entreprises de l’existence d’un environnement macroéconomique incitant à la
création d’entreprise et ce à tous les niveaux institutionnel, économique financier et
social. D’abord sur le plan institutionnel ; il s’agit de la simplification des procédures
pour la création de l’entreprise, la lutte contre la corruption dans l’administration, la
réforme des justices, la promotion de l’égalité des chances dans les affaires et surtout
les offres publiques, et l’adaptation de l’administration au rythme et aux besoins des
entreprises. Sur le plan économique financier, c’est de mettre en place une politique
favorisant la baisse du prix du foncier, la baisse des impôts, l’accès au crédit et l’aide à la
promotion des exportations. Sur le social, il convient de lancer les bases d’une stratégie
publique volontariste d’encouragement de l’esprit d’initiative auprès des jeunes,
l’intégration de la culture de l’entreprenariat dans le système d’éducation et de
formation, la promotion de la recherche développement et la promotion des études
prospectives relatives à l’entreprise. A cet égard, la perception du rôle de l’Etat est
révélatrice des problèmes que rencontrent les nouvelles générations d’entrepreneurs et
d’entreprises marocains. La principale demande est la levée des obstacles majeurs à
l’entrepreneuriat, l’appui financier, l’encadrement, l’accompagnement et la formation,
ce qui suggère la mise en place d’une politique publique multidimensionnelle concertée
et coordonnée, avec tous les partenaires de l’entreprise.

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