Le Point Sur La Methode 1997
Le Point Sur La Methode 1997
Le Point Sur La Methode 1997
Le point sur
la méthode en 1997
L'Image Qualité des Ouvrages d'Art a déjà Dans ce cadre, l'application de la méthode se
fait l'objet dans cette revue de deux articles trouve pérennisée, moyennant quelques modifica-
rédigés par le chef du Centre des Techni- tions issues de l'expérience de la première cam-
ques Ouvrages d'Art au SETRA, animateur pagne.
du comité de pilotage de l'opération. Celui- Tout ouvrage, dont le maître d'ouvrage est l'Etat,
ci comprend des représentants des diffé- doit désormais faire l'objet d'une évaluation de
rents services impliqués dans la démarche : type IQOA au moins une fois tous les trois ans, soit
à partir d'une visite IQOA, soit à partir d'une ins-
• un représentant de la DR/REG
pection détaillée. La périodicité de ce dernier type
• un représentant des IGOA de surveillance, antérieurement fixée à cinq ans, a
• des représentants du SETRA d'ailleurs été changée pour devenir un multiple de
• un représentant du LCPC trois ans.
• un représentant des DOA de CETE
• des représentants des LRPC Évolution de la méthode
• des représentants des CDOA. Les enseignements tirés de la première campagne
Le premier article, datant de Mars 1994 (n˚17), pré- ont montré la nécessité de modifier le principe de
sentait, au moment du lancement de la première classement des désordres et par conséquent des
campagne nationale, les objectifs de l'opération et ouvrages. Désormais, l'évaluation de l'état de la
les principes de la méthode d'évaluation mise au structure par affectation d'un indice d'état (classe 1,
point. Le deuxième, datant de Juillet 1995, (n˚21) 2, 2E, 3 ou 3U, suivant la gravité des désordres) est
commentait les résultats de cette première cam- dissociée de la mise en évidence de problèmes
pagne. Nous vous invitons à vous y reporter en cas pouvant mettre en danger les usagers du pont ou
de besoin. de la voie franchie (par exemple garde-corps cassé
Ce troisième article a pour objet de présenter l'évo- ou risque de chute d'un élément de corniche) : on
lution de la méthode depuis 1995, son extension à adjoint, le cas échéant, une mention "sécurité" à la
d'autres ouvrages et les résultats de la deuxième classe d'état du désordre et de l'ouvrage. Il a été
campagne avec leur évolution par rapport à 1994. nécessaire de réviser en conséquence tous les
Enfin, il donnera les premiers éléments résultant de documents méthodologiques réalisés en 1994 par
l'enquête menée sur les pathologies et les coûts de le CETE de l'Ouest, sur la base d'informations four-
remise à niveau des ouvrages du patrimoine rou- nies par les LRPC (voir en annexe). Le comité de
tier national. pilotage IQOA, chargé de cette lourde tâche, en a
profité pour compléter, si besoin était, la liste et
Pérennisation de la méthode parfois modifier la cotation des désordres réperto-
riés pour chaque type de structure. Il a de plus été
La première campagne IQOA menée en 1994 était
décidé de compléter la panoplie des cadres de
une opération ponctuelle et lourde : elle a mobilisé
procès-verbaux de visite en en réalisant un pour
un effectif important d'agents en subdivision terri-
trois types de structures qui n'en disposaient pas en
toriale, CDOA et CETE, pour obtenir en une année
1994 : les PRAD, les ponts à poutrelles enrobées et
la première image qualité des ouvrages d'art gérés
les ponts à nervures ou dalles nervurées, jugés
par la Direction des Routes. Cependant, elle a
relativement courants.
permis de former des agents en subdivision à la
visite des ouvrages d'art. Sa réussite et le bilan du ■ La valise de formation à la méthode IQOA,
cycle d'études ouvrages d'art réalisé en Février mise au point en 1994 par le comité de pilotage et
1995, constatant un manque d'assiduité flagrant des spécialistes du réseau des LPC dans le
des subdivisions territoriales à réaliser les visites domaine des inspections détaillées d'ouvrages, doit
annuelles de leurs ouvrages, ont conduit la Direc- elle aussi être mise à jour. C'est une collection de
tion des Routes à demander la révision de l'Instruc- diapositives illustrant les désordres les plus cou-
tion Technique pour la Surveillance et l'Entretien rants par type d'ouvrage, accompagnées de com-
des Ouvrages d'Art d'Octobre 1979. Il s'en est suivi mentaires expliquant leurs origines et aidant à leur
la décision, entre autres, d'intégrer la visite de type cotation.
IQOA dans le processus de surveillance des ■ Le logiciel de saisie des données permettant
ouvrages du réseau routier national. Cette révision d'alimenter la base de données nationale, mis au
date du 26/12/95. point par le service informatique du Laboratoire
Régional de l'Ouest Parisien, a lui aussi dû être réé- Résultats de la campagne IQOA
crit par ce même service ; en effet, d'une part, ponts 1996 et évolution de l'état
fonctionnant en 1994 sous DOS, il était préférable
qu'il ait une ergonomie Windows pour éviter les
du patrimoine
problèmes de configuration d'imprimante, lors de
l'édition des fiches de synthèse des caractéristiques Malgré quelques aléas, la campagne s'est bien
et des notes d'ouvrages ; d'autre part, des fonction- déroulée. Un quart des ouvrages a fait l'objet d'une
nalités supplémentaires lui ont été imposées : réévaluation. La méthodologie ayant maintenant
atteint son rythme de croisière, les trois quarts res-
— récupération des données saisies en 1994 tants pourront être visités sur les deux années sui-
— tests de cohérence entre les données saisies et vantes, conformément aux instructions de
mise en évidence des anomalies à corriger l'ITSEOA révisée. Désormais, chaque année seront
— dissociation de la classe d'état et de la men- édités un dossier national et des dossiers départe-
tion sécurité dans les écrans de notations mentaux, présentant respectivement les résultats
— quelques caractéristiques supplémentaires à de campagne relatifs au patrimoine national entier
saisir (type d'ouvrage, période de construc- et au patrimoine des ouvrages à maîtrise d'ouvrage
tion...) Etat gérés par chaque DDE.
— un module de programmation des visites sur En 1996, on constate une augmentation de 7 % des
trois ans et de suivi de l'avancement de l'éva- ouvrages répertoriés par rapport à 1994 et une
luation. augmentation de 8 % de la surface totale. En fait,
Autre point important : en 1994, le logiciel IQOA toutes les DDE n'avaient pas réalisé complètement
pouvait chercher des renseignements dans une l'inventaire à la date de la première image qualité
base de données EDOUART locale et constituait des ouvrages d'art.
une nouvelle base indépendante. Le gestionnaire L'évolution des résultats entre 1994 et 1996 est la
se trouvait alors avec deux bases distinctes et les suivante, en écart de pourcentages rapportés aux
problèmes de mise à jour qui en découlent. En effectifs de chaque campagne : (cf rappel de la
1996, le logiciel IQOA a permis une véritable greffe définition des classes en Annexe 2 )
de la base IQOA sur la base EDOUART, permet-
tant une seule mise à jour commune. classe évolution
1 + 0,7%
Il a aussi été jugé utile d'introduire une nouvelle 2 + 4,9%
donnée à renseigner : le type de l'ouvrage, champ 2E + 1,9%
inexistant dans EDOUART pour l'instant. Pour cela, 3 - 1,6%
une liste de "structures à appellation contrôlée" a 3U - 0,7%
été établie par le SETRA, accompagnée d'un glos- NE + 1,3%
saire décrivant ces différentes structures et permet- mention S + 1,8%
tant de les identifier sans ambiguïté.
Il est à noter que les évolutions les plus sensibles
Extension à d'autres ouvrages concernent les ouvrages classés 2 ou 2E ou avec
mention sécurité. Ces variations proviennent de la
La Direction des Routes a passé commande du modification du principe de notation entre les
développement d'une méthodologie similaire pour deux campagnes, supprimant l'ancienne classe 2S
les ouvrages de soutènement : le groupe IQOA et instaurant la mention S. Cela ne traduit pas une
MURS a été créé à cette fin. Le recensement des évolution de l'état général de l'ensemble du patri-
murs sera réalisé en 1998 et la première campagne moine en deux ans.
IQOA MURS débutera un an après. De même, le
groupe Ouvrages d'Art de la DREIF est chargé A l'occasion de la nouvelle campagne menée en
d'adapter la méthode aux tranchées couvertes, 1996, tous les ouvrages ont été notés selon le nou-
nombreuses en Région Parisienne. On peut égale- veau principe, qu'ils aient fait l'objet d'une rééva-
ment rappeler qu'en 1994, le CETU a conçu sa luation ou pas. On peut donc considérer que la
propre méthode IQOA pour les tunnels et a campagne 1996 peut servir d'état de référence
effectué une campagne de visite selon ses prin- pour suivre l'évolution future de l'état du patri-
cipes. moine.
Comme pour les ponts, un logiciel de saisie des La répartition des classes d'état selon la famille
données pour les ouvrages de soutènement (c'est-à-dire le matériau principal des ouvrages) est
(MURIEL) est en cours de développement par une donnée dans les graphiques suivants pour la cam-
équipe informatique du SETRA (celle qui avait pagne de 1994 et celle de 1996..
développé EDOUART en 1989). La liste des struc-
tures à appelation contrôlée est en annexe 3.
les désordres les plus courants touchent à la pro- tions n'apparaissent pas, pendant le laps de temps
tection des structures : drainage, qualité du béton nécessaire pour obtenir les crédits.
en surface... De même, près des deux tiers des Par contre, il est très faible en comparaison du
ouvrages de l'échantillon présentent des désordres montant du renouvellement (démolition-recons-
sur leurs équipements. truction) du parc national, estimé à 120 milliards et
Des coûts moyens d'entretien par famille et par montre nettement l'intérêt économique à entretenir
classe IQOA ont pu être calculés, ainsi qu'une les ponts, en dehors de toutes considérations de
répartition sur les différents grands postes de sécurité.
dépenses (travaux sur équipements, sur tablier, sur Bien sûr, le dégagement des moyens financiers et
appuis, dépenses générales). humains nécessaires à la remise en état du patri-
Les résultats obtenus sur l'échantillon restent à étu- moine n'est pas réalisable immédiatement. Pour
dier plus en détail, de façon à pouvoir les extra- pouvoir le planifier et l'optimiser sur plusieurs
poler à la population totale, avec la moindre erreur années, il faudrait connaître les lois de dégradation
possible, leur représentativité étant à examiner de des structures et des matériaux, que les spécialistes
plus près. appréhendent encore difficilement aujourd'hui. Le
Les premiers résultats ont également permis d'éva- suivi permanent de l'évolution de l'état du patri-
luer le montant global de remise à niveau du patri- moine grâce aux campagnes IQOA devrait per-
moine national par extrapolation des résultats sur mettre de progresser dans cette connaissance. C'est
l'échantillon à la population totale. pourquoi, pour l'instant, les crédits mis à disposi-
tion sont encore consacrés à résorber les besoins
On aboutit à un montant de 7 milliards de Francs les plus urgents en réparation. Espérons que dans
TTC, soit 10 % de la valeur à neuf. Ce montant peut un avenir pas trop lointain, ils s'inscriront dans une
paraître exorbitant en regard des 250 MF de crédits véritable politique préventive d'entretien, permet-
alloués chaque année aujourd'hui aux grosses tant de réaliser sur le long terme de réelles écono-
réparations. A ce rythme, il faudrait un quart de mies.
siècle pour remettre en bon état tous les ouvrages,
sous réserve bien sûr que de nouvelles dégrada- N. ODENT ■
ODENT Nathalie
I.T.P.E. SETRA - CTOA
Division Méthodologie et
Logiciels
Tél : 01 46 11 35 99
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