Profiling
Profiling
Profiling
Profiling
Comment le criminel se trahit
D. 2013, 6852. 43
Dépôt légal: novembre 2013
ISBN 978-2-87386-875-8
Imprimé en Belgique
À mes parents
PRÉFACE
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parfois confondus par des personnes peu formées ou inexpéri-
mentées.
Roy Hazelwood
Coauteur de Dark Dreams et de The Evil that men do
6
INTRODUCTION
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pas rejoint l’objectif du projet. En acceptant, j’ai souhaité avant tout
informer de la manière la plus rigoureuse possible le lecteur sur le
contenu et le fonctionnement du profiling criminel, ses apports et
ses limites, en justifiant mes propos par des références à une
littérature scientifique. Je n’aurais sans doute pas écrit cet ouvrage si
je n’avais pas été mue par la volonté de retransmettre un savoir que
j’ai eu le privilège d’acquérir auprès de spécialistes qui comptent
parmi les meilleurs et dont certains sont les pionniers de cette
méthode au sein du FBI.
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Introduction
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I
LES BASES DU PROFILING
1 Le décodage de l’information
Depuis des temps immémoriaux, nous décodons le comportement
de l’autre. Nous scrutons son visage, ses expressions et ses attitudes.
C’est devenu un automatisme. Notre cerveau opère des classifi
cations qui donnent sens à ce que nous percevons. L’observation
d’innombrables petites séquences du comportement va générer des
informations. Un individu sourit en montrant toutes ses dents et,
deux secondes plus tard, il ne sourit plus, comme si un circuit avait
été désactivé. Cet événement est enregistré et classé dans notre
mémoire. Il y rejoint une masse d’autres informations sur d’autres
comportements dont nous avons été témoins. Quasi mécaniquement,
le traitement de cette séquence est assorti d’une interprétation sur sa
signification. Dans ce cas précis, nous pouvons y voir de l’hypocrisie,
un trouble psychologique, de la distraction ou d’autres choses très
différentes les unes des autres. Ces variations dans les interprétations
sont directement liées aux références personnelles acquises tout au
long de la vie. Nous faisons tous de l’analyse du comportement.
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Les bases du profiling
Le profiler se doit de rester au plus près des faits. Nous sommes donc
très éloignés des fantasmes que suscite cette méthode. Les confusions
et erreurs amènent certains à penser que le profiling vise à dresser
le portrait physique d’un individu recherché. D’autres ne saisissent
pas la différence avec les expertises psychiatriques, dont l’objectif
est d’établir le profil psychologique d’un individu déjà arrêté. L’expert
a pour rôle de rencontrer et d’évaluer un suspect qui a déjà été
identifié. Le profiler a pour rôle d’aider la police dans son enquête
afin d’identifier un criminel. Ainsi, l’expert a un contact avec
l’intéressé alors que le profiler le cherche. D’autres encore voient
dans le profiling la capacité à lire la personnalité d’un criminel sur
son visage.
La plupart des séries télévisées font référence au profiling et ne
contribuent pas à une compréhension de la méthode. Elle y est
souvent entourée d’un halo de mystère, voire quelquefois de magie.
Il suffit de claquer des doigts et «bon sang mais c’est bien sûr», un
suspect est identifié et, miracle, il s’avère rapidement qu’il s’agit de
l’auteur du crime. Le profiler se comporte comme l’oracle de Delphes:
tout le monde cherche mais seul lui détient la vérité qu’il délivre
de façon implacable. Certains personnages de ces séries ont des
«flashes» et il semble que nous nous retrouvions davantage dans
une configuration psychotique avec des hallucinations plutôt que
dans une enquête policière. Soyons claire, en aucune façon le pro
filing n’est assimilable à une voyance extralucide associée à des
illuminations. Le profiler ne se met pas dans un état second pour
découvrir des informations sur un criminel ou pour entrer dans
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l’univers mental de ce dernier. Il se concentre sur les faits et sur toute
la série de comportements que le criminel a déployés.
Des études sur cette stricte réalité ont permis de constater que
des crimes similaires, commis pour des motifs similaires, sont
généralement perpétrés par des auteurs ayant en commun un grand
nombre de caractéristiques spécifiques. C’est à partir de ce postulat
de base, conforté par de solides recherches statistiques, qu’ont pu
être établies les classifications des crimes et des criminels utilisées
par les profilers.
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Table des matières
Remerciements 7
Introduction 9
Conclusion 275
Reconnaître les «comportements indicateurs» 276
Assouplir et élargir le concept de preuve 277
«Soigner» les criminels? 279
Droits de l’homme versus sécurité 279
Bibliographie 281