Chapitre 3
Chapitre 3
Chapitre 3
Dans la conception libérale, l’Etat ne doit pas chercher à agir à la place des agents
économiques pour ne pas perturber les lois de l’économie de marché. Il est chargé du
maintien de l’ordre interne (police), de la défense de la nation contre les autres notions
(armée), du bon fonctionnement de la justice et de l’administration générale permettant de
faire régner la sécurité des biens et des personnes
L’Etat agit par conséquent comme gendarme de l’activité économique en accomplissant ces
fonctions régaliennes.
Depuis le 19ème siècle, les fonctions régaliennes ne représentent plus le seul domaine
d’intervention de l’Etat, d’autres fonctions vont prendre du poids. L’idée que l’Etat puisse
intervenir dans l’économie en se substituant aux mécanismes de marché s’est donc
progressivement développée, pour s’imposer dans la deuxième moitié du XXème siècle.
Une nouvelle conception de l’intervention publique est donc apparue : l’Etat doit jouer un
rôle actif dans la recherche du progrès économique et social. C’est l’Etat providence.
1/ la fonction de redistribution :
L’économie du marché était toujours critiquée puisqu’elle est susceptible d’engendrer une
distribution très inégale des revenus. La plupart des économistes considèrent que l’Etat doit
jouer un rôle important dans la répartition secondaire des revenus.
La protection sociale s’est donc développée avec l’Etat providence après la deuxième guerre
mondiale. Elle se traduit par la prise en charge par l’Etat de risques sociaux tels que la
maladie, la vieillesse et le chômage. Autrement dit, le système redistributif opère des
prélèvements (impôt direct, impôt indirect et cotisations sociales) sur les revenus primaires et
fournit des revenus de transfert (prestations, aides…) et des services collectifs aux ménages.
Cette fonction traduit l’intervention de l’Etat en tant que producteur de biens et services
collectifs.
La planification repose sur un document, le plan, qui présente les grandes orientations
économiques et sociales pour l’avenir. Elle traduit la volonté de l’Etat d’orienter, voire de
diriger, largement l’activité économique.
2/ le désengagement de l’Etat :
Depuis les années 80, l’Etat n’est plus considéré comme le garant de l’intérêt général, il cède
sa place au marché. Le rejet de l’Etat-providence se traduit dans les faits par :
- Un mouvement de privatisation.
- Une déréglementation afin d’assurer une plus grande liberté aux entreprises et une
plus grande flexibilité aux mécanismes du marché.
- Un ralentissement de la redistribution, des aides sociales et des subventions aux
entreprises.
- Une tentative de baisse des taux de prélèvement obligatoire.
- Une lutte contre le déficit budgétaire et les déficits des organismes sociaux.
Depuis la moitié des années 90, l’action de l’Etat semble être en partie réhabilitée, les
privatisations se poursuivent, mais le rôle social de l’Etat se renforce et certaines de ses
interventions économiques sur la croissance semblent de nouveau légitimes.
Section II : Qu'est-ce que la politique économique
A/ Définition
Selon la définition d'Eliane Mossé, une politique économique est « un ensemble de décision
cohérentes prises par les pouvoirs publics, et visant, à l'aide de divers instruments, à
atteindre des objectifs relatifs à la situation économique d'un pays. La poursuite des
objectifs pouvant être recherchée à plus ou moins long terme ». Cette définition montre que
la politique économique se place dans un cadre interventionniste contraire au "laisser faire,
laisser passer".
Jan Tinbergen (1961) distingue quatre grands objectifs de toute politique économique.
Le plein emploi est défini comme étant une situation de chômage zéro, situation où tous les
demandeurs d'emploi trouveraient un travail. Aujourd'hui le plein-emploi est hors de portée;
l'objectif prioritaire des Etats est plutôt la réduction du chômage.
Croissance et emploi sont donc deux objectifs liés : sans croissance le chômage augmente.
Mais aujourd'hui cette liaison est moins forte vu la croissance du nombre des demandeurs
d'emploi sur le marché du travail et les gains de productivité obtenus grâce à l'automatisation.
Il est peu probable que l'on puisse atteindre une stabilité parfaite du niveau général des prix
(ou inflation zéro): l'objectif est plutôt la désinflation qui améliore la compétitivité-prix des
produits nationaux et le solde de la balance commerciale.
L'équilibre extérieur pèse sur le taux de croissance: Un pays déficitaire est contraint de réduire
le volume de ses importations ce qui pourrait mener à freiner son activité. Ainsi les objectifs
«stabilité » des prix" et "équilibre des échanges extérieurs" vont également de pair : une
inflation inférieure à celle du reste du monde favorise la compétitivité et permet de rétablir
l'équilibre de la balance commerciale.
Ces quatre objectifs sont représentés graphiquement par le carré de magique de Nicholas
Kaldor :
Source : http://www.glossaire-international.com/
1/ la politique conjoncturelle
Ayant une portée à court terme, les politiques conjoncturelles cherchent essentiellement à
infléchir les fluctuations des principales variables macro-économiques en vue de réaliser
objectifs économiques fondamentaux: assurer une croissance économique, faire reculer le
chômage, limiter l'inflation et rétablir l'équilibre extérieur.
2/ la politique structurelle
Alors que les politiques conjoncturelles ont une portée à court terme, les politiques
structurelles ont des incidences à long terme sur le fonctionnent de l'activité économique.
Elles s'attachent à modifier et à améliorer les structures en place. Elles agissent sur:
A/ La politique budgétaire
La politique budgétaire s'appuie sur l'élaboration du budget de l'Etat qui n'est autre que la
prévision de l'ensemble des recettes et dépenses de l'Etat pour l'année.
Le budget constitue un instrument de politique économique en ce sens qu'il agit sur l'activité
économique.
L'Etat orientera ses recettes et ses dépenses en fonction de ces objectifs. En effet, le niveau et
les modalités des impôts ont une influence évidente sur l'activité économique (par exemple un
système centré sur l'impôt sur le revenu a un effet redistributif. Par contre un système centré
sur la TVA vise à promouvoir les investissements).
Par ailleurs, la structure des dépenses reflète les priorités de l'Etat: éduction, défense, santé,
emploi, subventions pour aider les entreprises en difficulté, redistribution des revenus aux
catégories défavorisées…
B/ La politique monétaire
Pour contrôler donc l’octroi des crédits, les autorités monétaires disposent d'un ensemble de
moyen d'intervention:
1/ l'encadrement du crédit
Les autorités monétaires fixent une limite maximale au taux de progression des crédits
consentis par les banques, par rapport à une période de référence. Ce système permet de
limiter l'accroissement de la masse monétaire.
Les banques sont obligées de déposer à la Banque Centrale des réserves, en compte rémunéré.
La Banque Centrale en faisant varier à la hausse le taux de réserves obligatoires augmente le
besoin de liquidité des banques et ainsi freine leur pouvoir de création monétaire
3/ l'intervention sur le marché monétaire:
La Banque Centrale exerce un contrôle sur l'octroi des crédits en intervenant dans les deux
compartiments du marché monétaire: le marché interbancaire, sur lequel se rencontrent l'offre
et la demande de liquidité des banques, et le marché monétaire sur lequel banques mais aussi
entreprises et Etat échangent des titres.
La Banque Centrale peut intervenir en ponctionnant ou en injectant des liquidités : elle fait
ainsi monter ou descendre le taux d'intérêt, facilitant ou entravant le refinancement des
banques et par conséquent le crédit.
A/ la politique de relance
Une politique de relance est une politique qui a pour but de relancer l'activité économique,
c.à.d. la croissance de la production, et donc de l'emploi, par un soutien de la demande des
ménages et des entreprises. Elle repose sur des politiques monétaire et budgétaire
expansionnistes.
Selon Keynes l'Etat doit intervenir sur les composantes de la demande globale:
1/ l'investissement : c'est le moyen le plus efficace pour assurer la reprise. L'Etat intervient:
2/ la consommation
Si la politique de relance a des effets positifs sur l'activité économique, l'emploi et le revenu
des ménages elle peut favoriser les poussées inflationnistes et peut aboutir à une dégradation
de l'équilibre extérieur en raison du progrès des importations.
B/ La politique de rigueur :
Politique de rigueur et politique d'austérité sont deux appellations d'une même politique, la
politique de stabilisation. Cette politique vise à mettre en place la dynamique de l'austérité
pour limiter la hausse des prix et restaurer l'équilibre commercial.