D GM Belgherras Mohammed Elnedhir
D GM Belgherras Mohammed Elnedhir
D GM Belgherras Mohammed Elnedhir
Directeur de Thèse :
Examinateurs :
Mr :
Ziadi abdelkader Professeur Centre universitaire d’Ain Temouchent
Merdji Ali Professeur Université de Mascara.
Fekirini Hamida Maître de conférence (A) Université de Sidi Bel-Abbés .
Bouziane .M.M Maître de conférence (A) Université de Mascara.
Long de ce travail à :
Mr M.M. Bouziane
Mes travaux de thèse ont été effectués au Laboratoire (LMPM). Je tiens à exprimer ma
gratitude aux Enseignants Membres de ce laboratoire, qui par leur aide scientifique
A partir des résultats obtenus, nous montrons que le mode fissure d'ouverture est
proportionnel à la contrainte appliquée à la pièce endommagée (compression ou traction). Le
risque de rupture de la fissure dans la région antérieure de la partie proximale est plus
important et provoque un risque de fracture du ciment dont la valeur du F.I.C dépasse la
résistance intrinsèque du matériau. Les valeurs de FIC sont moins important pour la fissure
elliptique celle de la fissure rectiligne, qui atteint le seuil de la rupture dans certaine
condition, et se propage essentiellement par cisaillement des deux lèvres de fissure en modes
mixtes II et III, Ces valeurs montrent que le mode de rupture le plus probable est le mode II.
Abstract: In orthopedic surgery and more particularly in total hip arthroplasty, the fixation of
the implants is usually carried out using a surgical cement consisting essentially of polymer
(PMMA). It is necessary to know the forces applied to the right of the prosthetic joint. during
routine activities of the patient in their daily life in order to establish the distribution of the
constraints in the system (bone - cement - implant).
Damage accumulation and failure in polymethylmethacrylate (PMMA) cement are the most
important in total cemented hip arthroplasty (THA) leading to eventual loosening of the
implant. In this study, we used the three-dimensional finite element (FEM) method to analyze
and calculate the three modes (I, II, and III) of the stress intensity factor (FIC) of crack,
elliptical, and other shapes. Flat shape is located inside the cement mantle for different sizes,
orientation and location of the crack depending on the different activities of the patient.
From the results obtained, we show that the crack opening mode is proportional to the stress
applied to the damaged part (compression or traction). The risk of rupture of the fissure in the
anterior region of the proximal part is greater and causes a risk of fracture of the cement
whose value of the SIF exceeds the intrinsic resistance of the material. The SIF values are less
important for the elliptic crack than for the plane crack, which reaches the rupture threshold
under certain conditions, and spreads essentially by shearing the two crack lips in mixed
modes II and III. These values show that the most likely mode of failure is mode II.
Keyword : 3D crack, Bone cement,Dynamic,PTH
ملخص :في جراحة العظام ،وخاصة في تقويم مفاصل الوركي ،يتم تثبيت البدلة الوركية عادة من خالل االسمنت الجراحي
الذي يتكون أساسا من البوليمر (ب.م.م.ا) ،فمن الضروري معرفة القوى المطبقة على طول األطراف االصطناعية خالل
األنشطة الروتينية التي يقوم بها المريض في حياته اليومية من أجل تحديد توزيع التوتر في النظام (العظام -االسمنت –
.البدلة(
ويعتبر تراكم األضرار والفشل في االسمنت متعدد الميثاكريالت (بمما) األكثر أهمية في إجمالي مفاصل مفصل الورك مما
يؤدي إلى تخفيف في نهاية المطاف من الغرسة .في هذه الدراسة ،استخدمنا طريقة العنصر المحدود ثالثي األبعاد (ع.ث.ا)
معامل شدة اإلجهاد (م.ش.ا) من الشق ،البيضاوي ،واألشكال األخرى .يقع لتحليل وحساب األساليب انماط فتح الشق الثالثة
داخل االسمنت العظمي لمختلف األحجام وكدا موقع الشق انتسابا على األنشطة المختلفة للمريض.
من النتائج التي تم الحصول عليها ،وتبين لنا أن وضعية فتح االشق يتناسب مع الضغط المطبق على الجزء التالف (ضغط
أو الجر) .يشكل خطر على تمزق الشق في المنطقة األمامية ويسبب في كسر االسمنت الذي تتجاوز قيمت معامل االجهاد
المقاومة الجوهرية للمادة .اما بالنسبة للصدع اإلهليلجي فهو اقل ضررا من الشق المستقيم الذي يصل معامل اجهاده إلى
عتبة التمزق في ظروف معينة وينتشر أساسا على طرفي شفتا الشق في الوضع االنفتاحي الثاني و الثالث ،وضع الفشل
.األكثر احتماال هو الوضع الثاني.
الكلمات :الشق د ،3االسمنت ,العظام ,الديناميكية،
SOMMAIRE
Introduction Général 1
Chapitre I- Mécanismes de L’Articulation fémoral. 5
I.1. Organisation du Tissu Osseux 5
I.2. Organisation structurale 5
I.3Organisation architecturale de l’Os 6
I.3.1 os cortical compact 6
I.3.2 Os spongieux au trabéculaire 7
I.3.3 Diffèrent cellules du tissu osseux 8
I.3.4. Matrice extracellulaire 09
I.4. Structure de fémur 10
I.5.Mouvement de la hanche 16
I.6. Moyennes d’unions 18
I.7.Remodelage et perte Osseuse 20
I.8.Les conditions expérementales 21
I.9.La Mécanique de l’Os 23
I.9.1 Propriétés Mécaniques 23
I.9.2 Endommagement 24
I.9.3 Viscosité de l’Os 25
I.9.4 Comportement Mécanique de l’os Compact : 25
I.9.5Autres propriétés 29
I.10.La Fracture du col du fémur 30
I.11.Application au traitement des fractures : 32
I.12 Définition et but d’arthoplastie 34
I.13 CONCLUSION : 35
Chapitre II. Biomécanique et biomatériaux
II.1. Prothèse totale de la hanche 36
II.1.1.Historique 36
II.1.2.composant d’une prothèse totale de la hanche 37
II.1.3 Méthode de l’implantation fémoral 38
II.2 Les Biomatériaux 40
II.3 Biocompatibilité 41
II.4. Elaboration des biomatériaux 47
II.4.1 Domaine d’application des biomateriaux 48
II.5.Différents types de biomatériaux 49
II.5.1 Biomatériaux métallique 49
II.5.2. Les Céramiques 52
II.5.3 polyéthylène 56
II.5.4 Métaus nobles 57
II.5.5 Métaus purs 57
II.6. Les Bio-polymères 58
II.6.1 Biocéramique 60
II.6.2.Céramiques bioactives et les bio verres 62
II.6.3.Biomateriaux d’origine naturelle 63
II.7. ciment chirurgical 63
II.7.1 Présentation 64
II.7.2 Composition 64
II.7.3 Stérilisation 65
II.7.4. Propriétés physiques 66
II.7.5 Viscosité : 69
II.8 Porosité et fissures 70
II.8.1 Porosité 70
II.8.2. Les Fissures : 72
II.8.3 - Avantages et inconvénients de la porosité 73
II.8.4 -Variations dimensionnelles 74
II.8.5 - Propriétés mécaniques 75
II.9 Effets de l'environnement in vivo sur le ciment acrylique 75
II.10. Techniques de mise en œuvre 77
II.11 Inconvénients du ciment 78
Chapitre III. . Comportement biomécanique du système PTH
III-1-introduction 80
III.2 Etude des charges appliquées au fémur 81
III.3.Modélisation par la méthode des éléments finis : 83
III.3.1 Propriétés matériaux 84
III.4.Contraintes induites dans un système Os-Ciment-Implant 84
III.4.1.L’Os cortical : 85
III.4.2. L’Implant : 86
III.4.3. le ciment orthopédique : 87
III.4.4.Effet de la nature des activités : 89
III.4.5. Etats de contraintes dans le Ciment : 95
III.4.6. Contraintes de Von-Mises dans la partie proximale du ciment: 98
III.4.7. Contraintes normales dans le ciment orthopédique lors de la montée des escaliers 104
III.4.8.Conclusion : 105
III.5 .Comportement en rupture du ciment PMMA : 105
III.6. Rappel de la mécanique de la rupture 105
III.6.1.Definition de fracture : 106
III.6.2. Les Différentes approches de modélisation de la fissuration : 108
III.6.2.2 Approches discontinues 109
III.6.2.3 Approche d’intensité des contraints : 110
III.6.2.4 L’Approche énergétique : 113
III.6.3 Modélisation numérique de fissuration : 114
III.7. Cas d’une fissure elliptique : 114
III.7.1.introduction : 115
III.7.2. Analyse du comportement de fissure : 118
III.7.3. Effet de la localisation de la fissure : 119
III.7.4 Effet de l’orientation ɵ de la fissure : 121
III.7.5.Conclusion : 123
III.8. Cas d’une fissure rectiligne 124
III.8.1.Introduction : 124
III.8.2. Effet de la taille de la fissure : 125
III.8.3.Effet de l’orientation : 126
III.8.4.Effets des activités du patient : 128
III.8.5.Conclusion : 130
Conclusion général 132
Reference bibliographique 134
Introduction Général
vers la fin des années 1950, lorsqu’un chirurgien anglais, Sir John Charnley [2], utilisa
une résine acrylique polymérisant à froid, le polyméthacrylate de méthyle (PMMA) de
qualité chirurgicale, pour la fixation des prothèses dans l’os support, que la stabilité à
long terme d’implants métalliques fut réalisée. Le PMMA est le seul matériau utilisé
actuellement pour l’ancrage des prothèses dans l’os lors d’arthroplasties cimentées [3],Il
est obtenu par mélange, au cours de l’intervention, d’une poudre constituée de billes
prépolymérisées de PMMA et du monomère liquide MMA. Ce mélange polymérise en
quelques minutes in vivo. La popularité de la technique de Charnley était due à son
taux élevé de réussite parmi la population âgée [4].
Une fixation plus durable a permis une utilisation plus fréquente, plus intense et plus
variée de l’articulation prothétique et les indications pour cette procédure ont été
progressivement étendues pour inclure des patients plus jeunes et plus actifs [5] chez
lesquels un taux d’échec plus important a été rapporté [6]. Cette intervention est
devenue aujourd’hui la plus fréquente des procédures chirurgicales réalisées en Europe
1
et aux Etats-Unis [7]. Elle a soulagé des millions de personnes d’une douleur invalidante
[8].
Cette opération est une intervention chirurgicale majeure associée à un certain nombre
de complications [9]. Son échec conduit généralement à une arthroplastie de révision,
procédure difficile comportant les mêmes risques que l’intervention de première
intention, auxquels s’ajoute celui d’endommager le capital osseux lors du retrait des
deux pièces prothétiques. Pour ces raisons, une prothèse de la hanche devrait remplir
sa fonction pendant toute la durée de vie postopératoire du patient, sans gêne ni
complications [10]. Or, quel que soit le mode de fixation, avec ou sans ciment, la
durée moyenne de vie d’une prothèse de hanche in vivo est actuellement d’environ 8 à 10
ans.
Le ciment orthopédique, continue de jouer un rôle vital comme l'un des biomatériaux
synthétiques primaires le plus utilisé en chirurgie orthopédique. L'utilisation sûre et efficace
du ciment orthopédique est un facteur critique dans la réussite d'un grand nombre des
arthroplasties actuellement. Deux modes de fixation des deux surfaces de l’articulation dans
l’os adjacent coexistent aujourd’hui : Avec et sans ciment chirurgical, le choix étant fait par le
chirurgien en fonction de l’âge du patient et de la qualité du support osseux. Il est obtenu par
mélange, au cours de l’intervention, d’une poudre constituée de billes prépolymérisées
de PMMA et du monomère liquide MMA. Ce mélange polymérise en quelques minutes in
vivo [6].
2
L’amélioration des techniques de préparation et de mise en œuvre du ciment ainsi que des
méthodes d’implantation contribue à ce succès. Néanmoins, des progrès restent à faire. Le
comportement mécanique en rupture de la prothèse totale de hanche, lié à celui du ciment et
les états de contraintes ainsi que leur niveau et leur distribution dans les trois
matériaux(ciment-os-implant) constituant la prothèse ont été jusqu’à l’heure actuelle
relativement peu étudiés.
La modélisation numérique par la méthode des éléments finis nous permet un gain
appréciable de temps, d’informations et de détails sur les phénomènes mécaniques
(contraintes, déformations, transfert de charges, facteurs d’intensité de contrainte, etc.) sur les
composants de la prothèse totale de hanche. Notre travail s’inscrit dans ce contexte et porte
sur l’analyse, par la méthode des éléments finis, de l’influence de défauts dans le ciment sur la
répartition de contrainte, du comportement en rupture du ciment.
3
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
II.1.1.Historique :
Dans les années 1850, les médecins tentèrent de remplacer l’os fémoral par du bois ou de
l’ivoire. On ne s’attardera pas sur le suivi de ces opérations qui ont pratiquement toutes
entraîné la mort des patients opérés. L’introduction de l’acier inoxydable dans les années
1930 a permis de réussir la première implantation de prothèse de hanche.
Deux types de fixation de prothèse de hanche existent à partir des années 1970. Le premier
consiste à insérer un implant directement dans l’os fémoral et le second à insérer l’implant
avec un ciment chirurgical, servant d’interface entre l’os spongieux et la surface du matériau.
C’est Sir John Charnley qui a mis au point le premier protocole de pose de prothèse totale de
hanche cimentée. A ce stade, il était donc possible d’insérer une prothèse de hanche en acier
inoxydable avec ou sans ciment chirurgical. Par la suite, d’autres matériaux ont été
développés pour la construction de prothèses de hanche. L’utilisation des biomatériaux a suivi
la même évolution que l’aéronautique dans le sens où on a cherché à utiliser un matériau
mécaniquement plus résistant que l’acier inoxydable.
De plus, le problème de l’acier est qu’il est sensible à la corrosion dans un environnement
physiologique. La très bonne résistance à la corrosion de l’alliage de titane lui confère une
excellente biocompatibilité.
Un alliage de cobalt et de chrome est aussi utilisé pour fabriquer des prothèses de hanche.
Ce matériau est très difficile à forger et à laminer. Dans un premier temps, il a été moulé mais
sa structure est apparue très hétérogène. Il a été intéressant, pour obtenir un matériau très
homogène permettant d’obtenir un bon état de surface, de le synthétiser par la métallurgie des
poudres dans les années 1960. Ce matériau est aussi utilisé pour sa plus grande dureté que
l’acier inoxydable donc une meilleure résistance à l’usure.
36
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Une prothèse totale de hanche est principalement constituée de trois composants, soit
une tige fémorale sur laquelle est montée la tête fémorale s'articulant avec le cotyle
(figure II.1). L'implant fémoral est inséré à l'intérieur de la cavité médullaire du fémur
tandis que la cotyle est implantée dans l'acétabulum de l'os coxal [162].
Les matériaux utilisés dans la fabrication de ces prothèses sont principalement constitués
d'alliages métalliques, de céramiques et de polymères spécialement développés pour les
besoins médicaux. Bien sûr, une des qualités premières de ces matériaux est qu'ils
doivent être tolérés par l'organisme : on parle alors de biocompatibilité. Les composants
articulaires, à savoir les surfaces articulaires qui entrent en contact direct les unes avec les
autres, sont souvent constitués d'une tête en céramique ou en métal s'articulant avec le
cotyle en polyéthylène à haute densité (UHMWPE), en céramique ou en métal.
37
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Les implants fémoraux peuvent généralement être classés en deux grandes catégories
selon leur méthode de fixation, soit les implants cimentés et non-cimentés.
L'implant fémoral non-cimenté est habituellement utilisé chez de jeunes patients actifs
et/ou chez des patients ayant une densité osseuse à peu près normale. L'implant fémoral de
ces prothèses est installé directement dans la cavité médullaire étroite du fémur, ce qui
ne crée qu'une seule interface entre l'implant et l'os (figure II.2). Afin d'obtenir une stabilité
initiale adéquate, l'implant non-cimenté doit être placé en contact avec de l'os pour le
supporter de façon rigide.
Les implants non-cimentés peuvent être classifiés selon qu'ils soient maintenus par
simple interférence , par croissance osseuse sur la surface poreuse de l'implant ou par
adhésion chimique à l'aide d'un recouvrement minéral de la surface de l'implant [163].
38
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Comme il est possible de le constater sur la figure II.3, deux interfaces sont créées avec ce
type de prothèse soit l'interface implant-ciment et ciment-os. L'implant fémoral est lié au
ciment osseux uniquement grâce à la fixation mécanique de 1'interface. La surface de
l'implant est soit lisse, afin de profiter de l'enfoncement de la prothèse dans le ciment, ou
rugueuse afin d'augmenter l'adhérence entre le métal et le ciment. Toutefois, la question
à savoir quel mécanisme de fixation de l'implant au ciment est le meilleur pour assurer la
stabilité de l'implant est encore controversé [163].
39
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Après le bouleversement des matériaux traditionnels (bois, pierre, métaux, …) par les
matières plastiques et composites (élastomères, polymères …) dans la seconde moitié du XXe
siècle, des matériaux dits « intelligents » ont été développés afin de s’adapter au mieux et en
permanence à des environnements de plus en plus spécifiques. Citons, par exemple, les
alliages à mémoire de forme, appelés ainsi parce qu’ils retrouvent leur forme initiale après
une déformation de grande amplitude provoquée par des variations de température de leur
environnement. D’autres nouveaux matériaux intelligents qui trouvent de nombreuses
applications dans le domaine des biomatériaux sont actuellement en cours d’étude. Les
biomatériaux sont des implants caractérisés par leur destination qui impose des exigences
évidentes de biocompatibilité. Celle-ci implique une interaction non défavorable entre le
matériel et l’hôte et une fiabilité exceptionnelle. Les biomatériaux s’inspirent de plus en plus
des propriétés des systèmes biologiques. En effet, la nature reste un modèle inégalé dans la
production de matériaux aux propriétés exceptionnelles (soie, ailes de papillon…) que l’on est
tenté d’imiter.
Les biomatériaux représentent une des grandes avancées thérapeutiques de ces quarante
dernières années. Selon la définition du consensus de chester (1991), un biomatériau est un
matériau destiné à être en contact avec les tissus vivants et / ou les fluides biologiques pour
évaluer, traiter, modifier les formes ou remplacer tout tissu, organe ou fonction du corps.
Aujourd’hui, une interaction positive est clairement visée, dans le but d’une intégration plus
rapide et durable des implants et une guérison des tissus. On cherche alors des matériaux dits
‘bioactifs’, qui présentent une affinité avec les tissus environnant et permettent une intégration
plus rapide des biomatériaux [43,44,45]
40
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Figure.II. 4 : les organes peuvent être remplacés par des biomatériaux [46]
Les matériaux destinés à être en contact permanent ou provisoire avec les systèmes
biologiques doivent obéir à des règles très strictes, notamment de biocompatibilité et de bio-
compétence, pour pouvoir être utilisés en pratique médicale :
II.3.Biocompatibilité :
L’existence d’un contact direct implant-tissu vivant exige une absence de réaction
physique et biologique entre ces deux éléments et par conséquent la biocompatibilité est une
propriété fondamentale dans le domaine des biomatériaux. Elle peut donc être définie comme
la compatibilité entre un système technique et un système biologique. C’est aussi l’absence de
réaction de l’organisme vis à vis d’un matériau sous la forme d’un élément complet ou sous
forme de produits d’usure ou de corrosion susceptibles d’être libérés par cet élément.
La biocompatibilité se divise en deux catégories la biocompatibilité structurale et la
biocompatibilité des surfaces. Rappelons que ces deux biocompatibilités sont étroitement
liées l’une à l’autre.
Elle est le résultat d’une harmonisation entre les propriétés de la structure du matériau
artificiel et du système biologique, à titre d’exemple, non seulement la forme géométrique de
l’implant est un critère déterminant mais aussi son mode d’élaboration tels que le forgeage ou
la coulée des métaux, la condition de frittage des céramiques, et les paramètres d’injection des
41
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
II.3.2 Le Raideur :
La raideur est une propriété déterminante lors du choix d’un biomatériau. Elle est
définie comme le produit du moment d’inertie « I » et du module de Young (I, étant imposé
par la forme de l’implant). En effet, à l’interface implant–os, le transfert de charge conduit à
leur modification locale quantitative et qualitative. Il a été montré que les ostéoblastes
sollicités en tension favorisent la formation du calcium et par conséquent l’ostéointégration,
alors qu’au contraire, celles se trouvant en compression meurent et par conséquent
ramollissent la structure osseuse. Ce comportement dû essentiellement à l’écart entre
les modules de Young des deux matériaux en présence, (écart des modules de Young
de l’implant massif et l’os) (Tableau II.1), peut conduire au déchaussement de
l’implant. Ce problème ne peut être évité que par une réduction du module de Young de
l’implant ou par un développement de continuité d’élasticité de l’implant vers l’os [47].
Pour satisfaire cette exigence, il est donc nécessaire de développer des matériaux
présentant un faible module de Young et une résistance mécanique élevée [48].
42
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Dans le cas d’un implant osseux sous fortes contraintes (cas d’une prothèse de
hanche), les contraintes s’exerçant sur l’implant ne sont d’une manière générale ni uniformes
ni uniquement statiques mais également dynamiques du fait de la mobilité du patient et par
conséquent, il est nécessaire de prendre en considération la résistance à la fatigue R f
de l’implant, celle-ci doit être optimale afin d’accroître la durabilité de l’implant. La prise
en considération de l’ensemble de ces caractéristiques mécaniques nécessite la détermination
du rapport Rf/2. Les valeurs regroupées sur le tableau II.1 montrent que le Titane et ses
alliages sont les mieux adaptés par rapport aux autres biomatériaux métalliques et céramiques
43
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
une phase rapide de liaisons non spécifiques entre les matériaux vivants et les matériaux
synthétiques de type ioniques ou de Van der Wals ; celle-ci précède une phase
d’adhésion plus lente impliquant différentes protéines (protéines de la matrice
extracellulaire et protéines cytosquelette) qui en réagissant entraînent de nouvelles
protéines stimulant l’enracinement définitif des cellules. Une étude a montré que le
développement cellulaire dépend non seulement des caractéristiques biomécaniques mais
également des paramètres physicochimiques tels que la résistance à la corrosion, la
composition, la topographie et la résistance à l’usure.
Elle ne doit pas comporter d’ions susceptibles de conduire à une réaction immunitaire. En
effet, les phénomènes de frottement ou de corrosion ou de dégradation au cours de
l’opération chirurgicale peuvent conduire à la formation d’ions qui peuvent être
relégués dans l’organisme et inter réagissent avec des molécules organiques, (cas d’ions
+4 +2 2+ 3+
métalliques V ou Ni ). Inversement, la présence d’ions Ca ou p dans le cas
d’utilisation de revêtement céramique a donné des résultats satisfaisants quant à la
reconstitution du tissu osseux.
La résistance à l’usure doit être optimale pour résister à toute formation de débris lors de la
friction des deux matériaux (implant et os) de résistances mécaniques différentes. Dans le cas
d’une prothèse totale de hanche métal-polymère, pour des raisons d’usure le support en
polytétrafluoroéthylène a été remplacé par un matériau polymère plus résistant le
polyéthylène UHMWPE. Les biomatériaux métalliques sont durcis superficiellement par
la technique du remaillage ou encore par le revêtement d’un composé à base de Titane plus
dur tel que (TiN, TiC, TiC x N y…).
Elle doit être adaptée aux croissances des cellules environnantes ; et généralement
caractérisée par sa rugosité mettant en évidence les irrégularités de surface par rapport à une
surface idéalement lisse.
44
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Me → Me z+ + ze -
2H++2e → H2
O2 + 4 e- + 2H2O → 4 OH-
Les potentiels normaux EO , correspondant aux valeurs du potentiel à courant Jcor. Nul,
permettent de distinguer deux types de métaux (Tableau II.2) :
Ti/Ti++ -1.75
Cr/Cr3+ -0.74
Co/Co2+ -0.277
2+
Ni/Ni -0.250
Ag/Ag+ 0.7991
+
Pt/Pt 1.2
Au/Au+ 1.7
Tableau II.2 : Potentiel normal E O à 25°C (en V/au potentiel de l’électrode au calomel
saturée ECS) [50.].
45
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
En plus de la résistance il est primordial de tenir compte de la nature des composés formés
pendant le processus électrochimique ; ces composés sont des oxydes stables, oxydes
hydratés ou hydroxydes dont l’enthalpie de formation est minimale. Certains métaux tels que
le titane, l’aluminium, l’acier donnent naissance au cours du processus de corrosion à une fine
couche d’oxydes stables et adhérentes dont les formules chimiques sont respectivement TiO 2
, Al2O3 , Fe2O3 conduisant à un ralentissement de la cinétique de corrosion par son
rôle de passivation.
Quelle que soit la nature du produit de corrosion, son contact avec le liquide physiologique
riche en eau peut entraîner son hydrolyse et par conséquent former un composé
ionique susceptible d’inter-réagir avec les ligaments organiques en donnant naissance à
des complexes organométalliques. Cette potentialité se présente comme une
caractéristique fondamentale de biocompatibilité.
46
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Les matériaux biocompatibles qui libèrent des ions toxiques entraînant une réaction
immunitaire (allergie, inflammation, nécrose, rejet) ; c’est le cas du vanadium et du nickel.
Les matériaux biocompatibles ou bio tolérés qui sont piégés ou emprisonnés dans un cocon
de tissu conjonctif secrété par les cellules afin de les isoler du reste de l’organisme.
Le cocon de protection n’étant pas parfaitement étanche, des échanges peuvent continuer
entre la surface des matériaux et les fluides biologiques (cas des aciers inoxydables).
Les matériaux bio inertes qui ne libèrent pas d’ions ou de composés toxiques et ne
conduisent à aucun endommagement du tissu environnant et ne participent pas au
processus aux phénomènes intervenant aux interfaces (cas du titane et ces alliages).
Les matériaux bioactifs qui en réagissant avec leur environnement biologique
favorisent l’adhésion ou la croissance cellulaire, c’est le cas des matériaux
ostéoconducteurs comme l’hydroxyapatite qui favorise la croissance osseuse.
47
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
48
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
En endocrinologie-chronotherapie :
Pancréas artificiel ;
Pompes portables et implantables ;
Systèmes de libération contrôlée de médicaments ;
Biocapteurs.
En chirurgie esthétique :
Matériaux et implants pour chirurgie esthétique ;
Drains de chirurgie ;
Colles tissulaires ;
Peau artificielle ;
II.5.1.Biomatériaux métalliques :
Les tiges et les têtes ainsi que la plupart des coques externes sont élaborées en
matériaux métalliques qui sont essentiellement utilisés en orthopédie (clou, vis, plaques,
articulations), en stomatologie (plombages, prothèses, pièces dentaires) ou chirurgie. Les
alliages métalliques utilisés en arthroplastie se subdivisent en trois groupes :
49
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
limite leur utilisation comme surface de frottement. Leur emploi comme aire de contact peut
conduire à une usure abrasive du dioxyde de dioxyde de titane et à un risque trop important de
corrosion en contact direct avec le matériau adhésif [54]. Les Protasul 64 WF et le 100 sont de
propriétés mécaniques de résistance plus élevées que les aciers inoxydables par exemple et les
alliages Cobalt-Chrome. Par contre, leur module de Young est environ deux fois
moins important que celui de ces deux alliages comme le montre le Tableau II.3.
Les alliages de titane présentent une très bonne résistance à la corrosion et surtout des
propriétés mécaniques, (module de Young, résistance à la rupture et résistance à la fatigue),
largement plus importantes que celles des autres biomatériaux (polymères, céramiques,
ou métalliques).
Les alliages de titane présentent la possibilité de réduction du module d’élasticité tout en
gardant une valeur élevée de la résistance métallique. En effet, les alliages caractérisés par le
couple de propriétés : module de Young (faible) et résistance mécanique (élevée) [55], sont
recherchés. Les alliages de titane permettent l’obtention d’un tel couple.
Le but recherché dans ce cas est d’avoir un module de Young de l’implant comparable à celui
de l’os. La réduction du module d’élasticité de l’implant à base de titane peut être obtenue par
le développement d’une couche poreuse en surface, d’une part, par le dépôt d’une éponge de
l’alliage à base d’hydroxyapatite ou de céramique, ou par l’utilisation des alliages β (TNZT)
métastables d’autre part. Ces procédés permettent d’atteindre une valeur du module de Young
égale au double de celle de l’os.
Alliages Microstructure Module d’elasticité E (Gpa)
Ti-6Al-4V β+α 100-105
Ti α 100-105
commercialement pur
Ti-15Mo-3Nb-0.3O βm 80
Ti-35Nb-7Zr-5Ta (TNZT) βm 55-60
Tableau II.3: Composition et propriétés mécaniques des alliages forgés cas du Protasul 10[54]
50
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Elément Cu V Cr Mo Mn Ni Fe Co
Durcissement 14 19 21 27 34 35 46 48
(Mpa par % Pd.)
2 ème techniques : Réalisation d’un traitement thermique (trempe revenu) dont l’objectif
est de former une phase α de taille fine à partir d’une phase initiale martensitique.
3 ème technique : Réduction de la taille des grains conduisant à une augmentation de
la résistance mécanique conformément à la loi de Hall et Petch [56].
𝜎𝑒 = 𝜎0 + 𝐾𝜑 −1/2 Ou : σ0 : constante ; K : constante et φ : diamètre des grains
Ce phénomène est d’autant plus efficace en domaine biphasé que les grains d’une
phase entrave la croissance de l’autre.
51
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
prothèse.Comparativement aux aciers inoxydables, ces alliages sont très rigides et présentent
une excellente résistance à la corrosion.
Les implants utilisés dans la prothèse totale de hanche sont dans ce cas en aciers
inoxydables de structure austénitique ; le 316L contenant 0,03% C, 17 % Cr, 12 % Ni et 2%
Mo. De par sa grande rigidité il est pratiquement l’acier orthopédique le plus fiable. Il
est utilisé pour l’élaboration d’implants permanents comme par exemple les prothèses. Il
contient au moins 12% de Cr dont le but est d’assurer une excellente passivation formant une
couche d’oxyde de chrome. Le carbone permet d’améliorer la résistance de l’alliage à la
corrosion en milieu biologique. L’acier inoxydable présente une sensibilité élevée à la
corrosion in vivo [59] caractérisée par l’apparition d’ions (Ni 2+ , Cr 3+ , Cr 6+ ) à chaque
fois qu’il y a un micromouvement de l’implant.
Les aciers austénitiques présentant une dureté très élevée et une ténacité très importante sont
surtout utilisés pour les articulations artificielles (tige ou tête d’articulation). L’amélioration
de leurs résistances à la corrosion nécessite une concentration en nickel variant entre 13 et 14
%. Une concentration en molybdène supérieure à 2 % améliore la résistance contre la
corrosion perforante alors qu’une faible teneur en carbone permet d’éviter la formation
de précipités (carbures) et de martensite de formation.
52
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
53
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Figure II.6 : Cavités articulaires d’une céramique à forte densité de pores, d’après Schmid
[64].
54
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Les céramiques et les verres sont utilisés en tant que matériaux de comblement osseux, pour
les prothése de hanche, les implants dentaires, les implants de l’oreille interne et les valves
cardiaques. Cette classe de biomatériaux peut etre divisée en deux sous-catégories : les
céramiques bios inters et les céramiques bioactives tableau II.5.
Dans le tableau ci-après, sont cités les biomatériaux les plus couramment utilisé en fonction
de leur domaine d’utilisation.
55
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
II.5.3. Polyéthylène :
Comparativement aux alliages métalliques et à la céramique le polyéthylène, matériau
viscoélastique est le plus fréquemment utilisé en orthopédie pour l’élaboration des cupules.
C’est un matériau qui présente un module de Young (0,7GPa) comparable à celui de l’os et du
ciment.
Il présente les avantages suivants :
- Faible module de Young comparable à ceux de l’os et du ciment ;
- Excellentes propriétés d’amortissement qui permettent d’assurer l’ancrage os-ciment ;
- Excellents biocompatibilité ;
- Le polyéthylène présente l’inconvénient de s’user par abrasion.
Le résultat de cette usure est l’existence d’un troisième corps ou d’irrégularités sur la
surface (métal ou céramique) en regard du polyéthylène par adhérence (liée à
l’élimination par le frottement des irrégularités de surface du polyéthylène par fatigue
ème
(lié au vieillissement et apparaissant au-delà de la 8 année), ou par fatigue. L’épaisseur
du polyéthylène détermine la durabilité des prothèses cimentées. Celle-ci croît et ce
paramètre atteint une valeur de 10mm (8mm en fond de rayures). C’est ainsi que la
fonction primordiale du polyéthylène est d’assurer une distribution homogène des charges
et d’éviter leur concentration localisée dans le ciment autour de la cupule [66]. Ce
comportement permet d’augmenter considérablement la durée de vie des prothèses.
L’utilisation du polyéthylène conduit à sa déformation. En effet, un tel matériau, sous l’effet
de la charge appliquée flue plus faiblement. Son écoulement plastique (fluage) conduit à un
endommagement du ciment par frottement interracial et par conséquent au descellement.
56
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
o Avantages et inconvénients :
Les métaux utilisés comme biomatériaux ont des limites d’élasticité et des résistances à la
rupture élevées.
-Ils sont conçus pour résister à la corrosion.
-Leur usage est très répandu en orthopédie: articulations de remplacement au niveau de la
hanche ou du genou.
-Les implants réduisent la douleur et permettent une récupération de la fonction des
articulations dans lesquelles les cartilages naturels ont été endommagés.
-Des plaques et vis métalliques sont largement utilisées pour maintenir en place des os
fracturés (peuvent être enlevés ou laissés en place après guérison selon les cas).
-Le point faible des métaux est leur susceptibilité à la corrosion qui a mené à la sélection
d’alliages (Titane, Cobalt-Chrome).
Sur le tableau II.6 sont regroupés les matériaux utilisés en implantologie dentaire.
57
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Remarque :
La sélection d’un biomatériau spécifique pour une application particulière est compliquée.
Les métaux ont été utilisés de longue date en raison de leur biocompatibilité, de leur grande
résistance mécanique. En comparaison avec les céramiques et les polymères, les métaux sont
très ductiles et résistants [69].
Grace à leur usinage aisé sous diverses formes les matériaux polymères sont largement
utilisés en implantologie : fibres, profilés, bandes, fils, etc. certains polymères présentent une
forte ressemblance avec les composants polymériques naturels du corps humain, comme le
collagène. Ainsi, dans certaines situations la liaison entre un polymère synthétique et un
polymère tissulaire (naturel) devient possible.
Grace à leur biocompatibilité, les polymères adhésifs sont utilisés pour la suture ou la
cicatrisation des blessures. Ils peuvent être également utilisés pour fixer les implants
orthopédiques. Les matériaux polymérique utilisés en implantologie sont décrits dans les
standards ASTM. Dans la recherche on retrouve deux grandes tendances en fonction de l’usage
des polymères [70]. Sur la fig.II.8 est représenté un schéma d’un polymère à liaisons croisées.
58
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
polymères fonctionnels :
C’est-à-dire susceptibles d'avoir une fonction chimique particulière à l'interface matériau-
tissu vivant, à savoir par exemple la capacité d'interaction avec les ostéoblastes (et/ou les
fibroblastes) qui favorise la repousse osseuse ou ligamentaire. Ceci est envisagé par la
fixation sur le polymère de groupements ionisés tels qu’orthophosphate, carbonate,
carboxylate, etc. La "fonctionnalité" peut notamment être obtenue par la modification de l'état
de surface du polymère par implantation ionique ou par greffage de substances fonctionnelles.
polymères résorbables :
Tels que les copolymères d'acide lactique et d'acide glycolique qui sont utilisables en
chirurgie orthopédique traumatologique, ou les polyanhydrides qui sont utilisés dans les
formes retard de médicaments [72].
59
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Figure II. 9 : Applications des biopolymères libération contrôlée des principes actifs [24].
Les caractéristiques mécaniques des quelques biopolymères sont illustrées sur le tableau II.7
60
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
L’alumine
La présence d'aluminium dans l'environnement est naturelle et anthropique. L’aluminium
est un métal relativement jeune par rapport à des métaux comme le fer et le cuivre.
L'aluminium est l'élément métallique naturel le plus abondant de l'écorce terrestre dont il est
le 3e élément constitutif le plus important, il représente environ 8%. Il n'y est présent que
combiné avec l'oxygène, le silicium, le fluor ou autres éléments. On le trouve sous forme :
La zircone
(ZrSiO4) est un mineral de la famille des silicates, decouvert en 1789 par M. H. Klaproth, un
chimiste allemand.
Le dioxyde de zirconium (ZrO2) est un compose chimique naturel utilise en prothese dentaire
depuis 10-15 ans. Sa stabilisation partielle a l’yttrium et son enrichissement a l’aluminium lui
conferent des proprietes optimales, notamment une resistance a la fl exion > *1400 MPa, une
durete Vickers de *1200 HV et un module Weibull de *15,84. (*pour la ceramique Zirkon «
ICE Zirkon Translucide ») La zircone étant un matériau non seulement ultra résistant mais
aussi 100 % biocompatible [76].de bonnes caractéristiques mécaniques (densité : 6.02g/cm-3,
61
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Le ciment osseux est un matériau visco-élastique dont les propriétés in vitro (de la plupart des
ciments commercialisés) sont :
Il agit donc comme une couche élastique entre deux couches rigides [85,86,87].
62
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Outre les tissus biologiques retraités (valves porcines, carotide de bœuf, veine ombilicale..), le
sulfate de chondrostéen et l'acide hyaluronique, on trouve parmi ceux-ci : [88]
Les fucales, polysaccharides extraits des algues marines (anticoagulants anti
complémentaires, etc. …).
Les applications existantes ou envisageables de ces matériaux d’origine naturelle (fig.II.10)
sont très nombreuses : cosmétologie et chirurgie esthétique, pansements et éponges
hémostatiques, implants oculaires et pansements ophtalmologiques, reconstitution de tissus ou
peau artificielle (derme) [89].
63
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Ces ciments n'ont pas de propriétés adhésives. Leur utilisation repose sur un
verrouillage mécanique étroit entre la surface irrégulière de l'os et du ciment, de même
qu’entre celle de la prothèse et du PMMA.
Le succès d’une arthroplastie dépend en grande partie de la manière dont le ciment
acrylique de qualité chirurgicale PMMA est préparé et utilisé pour fixer les composants
de la prothèse. La préparation du ciment [91] est aussi importante que celle de l’os
receveur ou que le choix de l’implant.
II.7.1 Présentation :
Les ciments sont proposés sous la forme de deux composants individuels, stériles et
pré-mesurés , fournis en emballages unitaires, à mélanger au bloc opératoire au moment
de l’implantation de chaque pièce prothétique :
-La poudre prépolymérisée de PMMA, sous la forme de microbilles dont la taille de
l’ordre de quelques dizaines de microns diffère selon les formulations, conditionnée en
sachets ou en flacons de 40 g environ pour 1 dose,
-Le monomère liquide MMA, présenté en ampoules de 20 ml environ pour 1 dose, le ratio
poudre / liquide étant approximativement de 2/1 pour tous les ciments. La présentation sous
cette forme [92], permet de réduire les effets négatifs, liés au seul monomère liquide,
accompagnant la polymérisation in vivo du ciment acrylique :
-Une forte élévation de la température du ciment,
-Des variations de volume du ciment,
-La libération du monomère, toxique et volatil, n’ayant pas réagi. La polymérisation
n’est jamais complète. Il a été montré [93] qu’il subsiste 2 à 5 % de monomère
résiduel dans le ciment et que 1 à 2 % pénètrent progressivement dans les tissus. Le
relargage du monomère résiduel [94] se produit pendant la préparation du ciment, sa
prise et jusqu’à la fin de la polymérisation, soit environ 30 jours après sa mise en place in
vivo.
II.7.2 Composition :
La majorité des formulations commerciales, actuellement utilisées, ont des
compositions voisines [95,96] :
La poudre :
- polyméthylméthacrylate (PMMA) 90%
- peroxyde de benzoyle (initiateur ou catalyseur) 2 à 3%
- BaSO 4 ou ZrO2 (produit de contraste) 4 à 8%
64
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Le liquide :
- méthylméthacrylate MMA (monomère) 83% (ou 98% en l’absence d’agent de liaison)
- co-monomère : butylméthacrylate (agent de liaison) 15%
- diméthyl paratoluidine (activateur) 2 à 3%
- hydroquinone (stabilisant ou inhibiteur) 50-100 ppm
L’hydroquinone agit comme stabilisant du monomère qui, en son absence,
polymériserait à la lumière ou à la chaleur [95]. Peu de temps après le mélange des
deux composants, l’activateur (diméthyl-paratoluidine) décompose le catalyseur
(peroxyde de benzoyle) et initie des radicaux libres qui déclenchent la polymérisation
du monomère. La masse pâteuse qui se forme progressivement enrobe les billes
prépolymérisées dans une matrice de PMMA. La dureté du composé obtenu devient
maximale un peu avant que la température maximale de polymérisation soit atteinte [93].
Le monomère et les additifs (peroxyde de benzoyle, diméthyl paratoluidine,
hydroquinone) sont des substances potentiellement toxiques [93,94].
Les ciments chirurgicaux peuvent contenir des adjuvants :
-des opacifiants radiologiques : sulfate de baryum, dioxyde de zirconium, tétraoxyde de
zirconium,
-Des antibiotiques (gentamicine, érythromycine et colistine),
-Des colorants (complexe chlorophylle - cuivre dans une solution d'huile de cacahuète,
chlorophylle) : la coloration verte donnée au ciment est destinée à le rendre visible
dans le champ opératoire lors d’une intervention ultérieure.
II.7.3 Stérilisation :
Le mode de stérilisation des deux constituants du ciment varie suivant les
différentes marques commerciales :
-La poudre : par l’oxyde d’éthylène ou par irradiation gamma,
-Le liquide : par filtration ou par ultrafiltration.
65
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
-La préparation sous vide (fig.II.11.b) du ciment a évolué au cours des années et elle
diffère légèrement selon les fabricants. En effet, chaque compagnie propose un ensemble
de préparation sous vide qui est conçu pour le ciment osseux qu'elle fabrique.
Le principe de la dernière génération d'équipement est bien simple: les composants du
ciment sont mélangés, via une manivelle ou une poignée, dans un contenant étanche
relié à une pompe qui aspire l'air à l'intérieur de ce dernier créant ainsi un vide. Lorsque
le mélange est terminé, le contenant se transforme en seringue et le ciment est
directement injecté dans l'os. Le résultat est que le ciment présent moins de porosités que le
ciment mélangé à 1' air libre et à la main [165].
66
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
La phase de gel (G) prend fin lorsque le ciment « ne colle plus aux doigts ».
Commence alors la phase de travail (W), ou de mise en œuvre, du ciment qui est la
plus intéressante du point de vue chirurgical. C’est celle que l’on aura tendance à
vouloir allonger pour permettre la mise en place du ciment et l’insertion de la prothèse in
vivo.
67
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
68
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Pour Merckx [95], la mesure la plus efficace pour réduire le risque de nécrose
thermique est de tenter de limiter, à 2 ou 3 mm, l’épaisseur de la couche de ciment
en contact avec l’os en surveillant que la température ambiante de la salle d’opération
reste inférieure à 20°C. Huiskes et Slooff [93] recommandent de ne pas dépasser une
profondeur de pénétration du ciment dans l’os de plus de 5 mm pour éviter
l’endommagement thermique du tissu osseux.
Huiskes [93] envisage l’hypothèse que la chaleur de polymérisation ait un effet
indirect, en influençant l’action toxique du monomère résiduel dont l’effet nécrotique
augmente avec la température, plutôt qu’un effet nécrotique direct sur les tissus osseux.
II.7.5 La Viscosité :
En raison de leurs différentes compositions chimiques, les ciments osseux montrent
un comportement viscoélastique différent après le mélange et sont ainsi classés en trois
groupes :
Ciments à basse viscosité, à viscosité standard (ou moyenne) et à haute viscosité.
La seule liaison possible entre le ciment et l’os étant d’ordre mécanique [95], le
ciment doit donc pénétrer le maximum d’interstices osseux pour assurer un verrouillage
mécanique étroit entre la surface irrégulière de l'os et le PMMA.
Plus un ciment est fluide, mieux il pénétrera dans les interstices de l’os, améliorant
ainsi la fixation. Une pénétration profonde du ciment [96] dans les cavités osseuses
69
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
peut être obtenue par une faible viscosité du ciment. Miller [95] préconisait d’utiliser
un ciment fluide, et de viscosité inférieure à 100 N/s.m2 entre la 3ème et la 5ème
minute après le début du mélange. Depuis, les fabricants se sont efforcés d’abaisser la
viscosité de leurs produits. La viscosité du ciment doit cependant être suffisamment
élevée [96] pour s’opposer au saignement osseux. Si du sang est mélangé au ciment,
les propriétés mécaniques du ciment osseux seront réduites de manière significative.
Benjamin et al. [97] ont montré, dans une expérience réalisée avec un ciment à
viscosité standard, qu’au cours d’une arthroplastie la pression provoquée par le
saignement normal de l’os peut chasser le ciment des anfractuosités jusqu’à la 6ème
minute après le début du mélange.
Des publications scandinaves récentes [98 ,99] ont montré que les ciments pour os
à viscosité élevée donnent de meilleurs résultats à long terme que les ciments à basse
viscosité.
Les difficultés d’application des ciments à faible viscosité en sont peut être la
cause, bien que ces ciments soient plus faciles à mélanger. Il semblerait que le
maintien d’une pression constante suffisante durant la polymérisation d’un ciment de
basse viscosité soit difficile à obtenir. Le saignement a tendance à chasser le ciment
de l’os trabéculaire, ce qui diminue la résistance du ciment aux contraintes de
cisaillement à l’interface os-ciment [100].
Le ciment acrylique pour os se comporte avant prise comme un fluide non
newtonien pseudo-plastique, c’est-à-dire que sa viscosité diminue lorsque la vitesse de
cisaillement Augmente. Ce phénomène avait déjà été constaté par Charnley lors du
remplissage au doigt du fût fémoral et de l’insertion de la prothèse. Krause et al.
[101] suggèrent de mettre à profit cette propriété pour réduire la viscosité du ciment
lors du remplissage de la cavité au moyen d’une seringue.
70
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
A B
Electronique à Balayage Philips XL30 équipé d'un détecteur EDS (sonde de dispersion
d'énergie).
71
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
72
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
limite.
73
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
74
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Il est possible que des réactions entre les tissus environnants et les constituants du
ciment [107] empêchent une liaison complète des billes prépolymérisées avec le
monomère. Il existe en effet une grande affinité entre le MMA et les graisses de la
moelle osseuse qui «extraient» le monomère qui ne s’est pas encore lié aux billes
75
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
76
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
77
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
78
Chapitre II. Biomécanique et Biomatériaux :
Ces fissures et ces hétérogénéités restent cependant difficiles à interpréter, compte tenu
du fait que les ciments préparés en laboratoire et en l’absence de toute charge
mécanique présentent déjà des hétérogénéités (vides, fissures).
79
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
1) Fonction mécanique : le tissu osseux est un des tissus les plus résistants de l’organisme,
capable de supporter des contraintes mécaniques, donnant à l’os son rôle de soutien du corps
et la protection des organes.
Os tissé ou fibreux :
Il est caractérisé par une trame collagénique peu ordonnée et irrégulièrement minéralisée.
Les fibres de collagène y sont de calibre inégal et les ostéocytes volumineux et nombreux. Il
est synthétisé rapidement et il est mécaniquement peu résistant. C’est le seul type de tissu
osseux qui se forme de novo sans matrice préalable. Il est caractéristique de l'os fœtal mais on
peut l'observer dans des situations pathologiques: cals de fracture, ossifications ectopiques,
tumeurs ostéogéniques …etc. Au fur et à mesure de la maturation des pièces osseuses l'os
fibreux sera remplacé par de l'os lamellaire.
Os lamellaire
Il est constitué de lamelles, de 3 à 7 microns d’épaisseur, parallèles entre elles. Cet os
lamellaire renferme des ostéocytes ovoïdes, réguliers, dont le grand axe est le plus souvent
parallèle aux lamelles.
5
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
L’os cortical représente 80 % de la masse totale du squelette humain. Il forme une coque
externe de l’os et protège la partie interne constituée de tissus spongieux. Cette coque d’os
compact dur et dense est particulièrement épaisse dans la portion moyenne du corps des os
longs, ce qui leur procure la rigidité nécessaire. L’os cortical est formé par une association
dense d’unités structurelles élémentaires cylindriques appelées ostéons. L’ostéon est composé
de lamelles concentriques au canal de Havers (Fig.I.1). Les ostéons sont reliés entre eux par
des lamelles interstitielles formées par des restes d’ostéons antérieurs, l’ensemble donne une
structure compacte, hétérogène, anisotrope et viscoélastique.
6
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
Le tissu osseux spongieux est la partie interne poreuse de l’os, située sous la couche de
tissu osseux cortical. Ainsi appelé en raison de sa structure en éponge, faite de travées
osseuses, le tissu spongieux est surtout présent au niveau des épiphyses des os longs, telles
que les têtes de fémur sur lesquelles s’exercent les contraintes les plus importantes. Il joue un
rôle d’amortisseur grâce à la moelle emprisonnée dans les alvéoles. C’est un os friable, il est
constitué d’unités structurelles élémentaires figurant des arches ou des plaques, sortes
d’ostéons déroulés à texture lamellaire qui s’accolent les uns aux autres au niveau des lignes
cémentâtes pour former une travée ou trabécule osseuse. Celles-ci, épaisses de 0,1 à 0,5 mm
et de directions variées, délimitent de petites cavités et forment une structure alvéolaire [11].
L’os spongieux peut être donc considéré comme un matériau composite. En effet, ses deux
éléments constitutifs, comme le montre la figure.I.2 ; sont les trabécules et le vide. Les
trabécules associent une phase organique constituée principalement de fibres de collagène
(35% du poids osseux) et une phase minérale constituée de cristaux de calcium (45% du poids
osseux), le reste étant essentiellement de l’eau. Les pores sont interconnectés entre eux et sont
remplis de moelle (tissu composé de vaisseaux sanguins, de nerfs et de différents types de
cellules dont la fonction principale consiste à produire les cellules sanguines). Ils procurent le
comportement visqueux à l'os trabéculaire [12.]
(A) (B)
(A) : Os spongieux ou trabéculaire.
(B) : Schéma représentant l'organisation architecturale de l'os cortical, sous Forme de
lamelles concentriques autour de canaux centraux.
7
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
L’os est un matériau composite comportant deux phases, la matrice qui est essentiellement
collagène et l’os minéral. Le collagène n’a aucune résistance en compression mais à une
grande résistance à la traction, la diminution des propriétés mécanique de l’os avec l’âge est
due à des modifications du collagène. La partie minérale est plus résistante en compression
qu’en traction. L’os tire sa résistance en traction de son composant collagène et sa résistance
en compression de son compassant minéral.
Les ostéoblastes
Ces cellules sont responsables de la synthèse de la matrice osseuse qui les entoure ainsi que
des protéines de cette matrice. Ce tissu est appelé tissu ostéoïde et prendra le nom de « tissu
osseux » seulement après calcification. Les ostéoblastes sont actifs pendant la phase
d’édification des structures osseuses mais aussi pendant les périodes de remaniement osseux.
Les ostéocytes
Ces cellules sont les plus abondantes. Elles correspondent à des ostéoblastes qui se sont
retrouvés coincés au sein de la matrice osseuse qu’ils ont eux-mêmes formée. Elles
communiquent entre elles par un système de prolongements dendritiques qui les relient les
unes aux autres, formant ainsi un réseau canaliculaire.
Les ostéoclastes
Ils sont capables de dissoudre les minéraux et dégrader la matrice organique. Cette
résorption osseuse leur permet de contrôler l’homéostasie du calcium. Ces cellules géantes
multi-nucléées se trouvent sur les surfaces osseuses de l’endoste, dans les systèmes de Havers
et parfois sur la surface du périoste, et sont présentes au niveau des sites actifs de
remaniements osseux
Les cellules bourdantes
Elles forment une frontière entre l’os et les autres compartiments de l’organisme. Peu
actives, elles dérivent des ostéoblastes et sont impliquées dans l’ostéogénèse [14].
8
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
rapides avec le liquide interstitiel et donc avec le courant sanguin. L'os, qui contient
98 % du calcium de l'organisme, représente un réservoir de calcium et joue un rôle primordial
dans le métabolisme phosphocalcique. La minéralisation de la Matrice extracellulaire (MEC)
osseuse rend compte de la dureté de l'os [16]
9
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
Le fémur est également connu sous le nom de cuisse. Ce n'est pas seulement une partie
solide. Il se compose de la corticale (qui est l'os externe et également connu sous le nom d'os
compact), spongieux (qui est l'os interne et également connu comme l'os spongieux), la
moelle osseuse, le canal haversien, les ostéocytes, les vaisseaux sanguins et le périoste. La
structure elle-même est complexe. Cela conduit à la complexité des propriétés des os. Par
conséquent, une compréhension des propriétés osseuses est importante afin que la
modélisation appropriée puisse être effectuée.
Le fémur se relie au bassin en formant une articulation à rotule. La tête du fémur agit
comme la boule alors que l'acétabulum sur le bassin est la prise correspondante pour
l'articulation. Cette articulation est connue sous le nom d'articulation de la hanche.
L'articulation de la hanche est reliée par un ligament rond. Le cartilage joue le rôle de
lubrifiant entre la bille et la douille. Si elle est dégradée, par exemple, en raison de l'arthrose,
elle va limiter les mouvements de la personne et causer de la douleur. L'illustration de
l'articulation de la hanche est illustrée sur la fig.I.5.
10
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
Du fémur lui-même, il est divisé en plusieurs régions et le nom de chaque région (Fig.I.6) :
11
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
Les dimensions de l'os humain varient d'une personne à l'autre. Le tableau.1 présente
certaines dimensions importantes du fémur humain et montre la géométrie du fémur dans la
partie proximal.
12
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
A l'état frais, le fer à cheval articulaire est revêtu d'une couche de cartilage hyalin dont
l'épaisseur augmente de la partie centrale vers la partie périphérique et atteint son maximum
vers le pôle supérieur de la cavité. Sur ce cartilage on voit parfois, en continuité avec les
dépressions du sourcil cotyloïdien, deux étranglements ou deux traînées grisâtres, vestiges de
la réunion des trois os qui ont contribué à la formation de la cavité (ilion, ischion, pubis).
Le bourrelet cotyloïdien est formé de faisceaux fibreux qui s'insèrent très obliquement sur
tout le pourtour cotyloïdien, et s'incurvent pour décrire un trajet plus ou moins circulaire.
13
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
A ces fibres, qui forment la partie principale du bourrelet, s'ajoutent des fibres annulaires;
on rencontre surtout ces dernières vers la face articulaire du bourrelet (fig. I.9).
La hauteur du bourrelet cotyloïdien varie de 8 à 10 millimètres inégale sur les divers points
du pourtour, elle est toujours plus grande en arrière et en haut qu'en avant et en bas.
Les plans anatomiques divisent le corps humain dans les trois directions principales
(Fig.I.10). Le plan coronal (ou frontal) définit les directions antérieure et postérieure.
Le plan transversal (ou axial) est lui normal aux directions supérieure et inférieure.
Finalement le plan sagittal (ou médian) est associé aux directions droite et gauche du
corps. Lorsqu'est Ciblé un organe isolé d'un seul côté, le terme « médial » exprime un
rapprochement au plan Milieu du corps (plan médio sagittal) alors que « latéral » indique un
éloignement par rapport à cette même référence.
14
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
15
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
I.5.Mouvements de la Hanche :
Dans ce paragraphe, nous analysons les déférents mouvements de la hanche afin de faire
apparaitre les valeurs utilisées en pratique comme critères du bon positionnement d’une
PTH.
I.5.1.Flexion :
La flexion de la hanche (Fig.I.12) est le mouvement qui porte la face antérieure de la
cuisse à la rencontre du tronc. La cuisse et l’ensemble du membre inférieur se trouvent
reportés en avant du plan frontal passant par l’articulation. Lorsque le genou est étendu la
flexion n’est que de 90˚, tandis que lorsque le genou est fléchi elle atteint ou dépasse
120˚.
I.5.2.Extension
L’extension (Fig.I.12) porte le membre inférieur en arrière du plan frontal,Lorsque le
genou est étendu l’extension est de 20˚ou plus, lorsqu’il est fléchi elle est de 10˚.
Figure I.12
Mouvements de
flexion (gauche) et
d’extension (droite)
90° de la hanche.
20°
16
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
I.5.3-Abduction
L’abduction (Fig.I.13) porte le membre inférieur directement en dehors et L’éloigne du
plan de symétrie du corps, en pratique l’abduction d’une hanche s’accompagne
automatiquement d’une abduction égale dans l’autre hanche. Ceci est net à partir de
30˚d’amplitude pour laquelle on commence à apprécier une inclinaison du bassin.
I.5.4 Adduction
L’adduction (Fig.I.13) porte le membre inférieur en dedans et le rapproche du plan de
symétrie du corps, il n’existe pas de mouvement d’adduction pure. L’amplitude maximale
de l’adduction est de 30˚.
I.5.5 Rotation
Le mouvement s’effectue autour de l’axe mécanique du membre inférieur. Dans ce cas
la rotation externe est le mouvement qui porte la pointe du pied en dehors, L’amplitude
totale de la rotation interne est de 30˚ à 40˚. L’amplitude totale de la rotation externe est de
60˚. L’amplitude des rotations dépend de l’angle d’antéversion du col fémoral (fig. I.14).
FigureI.14
Mouvement de
rotation de la hanche.
17
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
I.6.1.La Capsule
Du côté de l'os iliaque, la capsule s'insère au pourtour osseux du sourcil cotyloïdien et à la
face externe du bourrelet, dont elle laisse libre le bord tranchant, surtout à la partie postérieure
de l'articulation. Au niveau de l'échancrure ischio-pubienne la capsule s'insère à la face externe
et sur le bord libre du bourrelet; elle laisse ainsi libre le trou ostéo-fibreux qui donne accès dans
l'arrière-fond de la cavité cotyloïde.
18
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
19
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
psoas-iliaque. Son insertion se prolonge plus ou moins sur le bord inférieur de la branche
horizontale du pubis, parfois jusqu'à l'épine pubienne; son bord tranchant, formé de feuillets
superposés et sépares par des pelotons adipeux, donne insertion au tendon du muscle obturateur
externe.
20
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
21
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
ce type d’échantillons, c’est pourquoi de nombreux tests sont réalisés sur des os provenant
d’animaux (bovins, chevaux, etc). Les courbes caractéristiques contrainte-déformation sont
comparables (comportement similaire), mais les valeurs des caractéristiques mécaniques entre
les humains et les animaux peuvent varier significativement.
Yamada.H[20] montre ainsi que la valeur du module d’Young d’un fémur mouillé en
traction est de :
-1760 kg/mm2 pour un humain,
Le choix du type d’échantillon peut donc fortement influencer les résultats obtenus, et
expliquer certaines variations trouvées dans la littérature.
I.8.1.2 Conservation :
Les expériences étant réalisées plus ou moins longtemps après l’obtention des os, il faut
donc chercher à éviter leur détérioration afin de se rapprocher le plus possible des conditions
in vivo.
Selon les études, les pièces peuvent être fraîches, congelées, séchées, embaumées,
conservées en solution saline ou dans du liquide de Winckler. La conservation semble avoir
une influence importante sur le comportement des matériaux biologiques [21].
Ceci confirme les études faites par Yamada [20] sur l’influence de l’hydratation. Ainsi les
valeurs du module d’Young et des contraintes limite d’élasticité et à la rupture sont plus
grandes pour un os sec que pour un os humide comme nous la montre la figure suivante :
22
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
l’approche classique,
la méthode vibratoire,
les ultra-sons.
Compte tenu de leur densité minérale osseuse, les os compacts sont supposés
incompressibles et travaillent en petites déformations (jusqu’à 5%, Cezayirlioglu H.[27].Par
contre, la structure alvéolaire des os spongieux en fait des matériaux compressibles
travaillant en grandes déformations en compression (jusqu’à 60% de déformation, Pithioux
M.[28] ) mais en petites déformations en traction.
Dans la pratique, l’alignement des ostéons dans le sens de la diaphyse permet de considérer
l’os compact comme isotrope transverse. Pour les os spongieux, des directions
principales sont déterminées localement mais globalement, elles varient fortement.
Usuellement, l’hypothèse d’isotropie est la plus retenue dans l’étude des os spongieux.
Enfin l’os est considéré comme homogène, étant donnée la prépondérance de
l’hydroxyapatite.
23
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
Tableau I.2 : Quelques valeurs mécaniques (valeurs moyennes des données collectées).
I.9.2.L’ Endommagement :
L’os a deux constituants (compact et spongieux) qui se différencient dans leur
comportement. Pour l’os compact, la déformation maximale à la rupture est comprise entre 1
et 4% pour la majorité des sollicitations. Schaffler M.B. et al [29] attribuent la déformation à
des mouvements des ostéons à l’intérieur de la matrice.
Pour l’os spongieux, la déformation maximale atteint plusieurs dizaines de pour cents
En compression [28], l’endommagement de l’os spongieux se fait en deux étapes : les
trabécules commencent par s’écraser puis il y a compaction complète jusqu’à extrusion
de la moelle ou de l’air. En traction, il correspond à la rupture des trabécules.
L’os compact a donc un comportement fragile alors que l'os spongieux est fragile en
traction et plutôt ductile en compression. Seules quelques études ont tenté de quantifier
l’endommagement dans le cas de la fatigue[30] ou de chargements cycliques [31].
Les seuls, à notre connaissance, à avoir étudié l’endommagement pour un chargement
simple jusqu’à rupture sont Kotha et Guzelsu [32]. Ils endommagent certains
échantillons de fémurs bovins par des cycles de traction au-delà de la limite
d’élasticité. Ensuite, ils comparent les modules des échantillons témoins aux modules des
échantillons endommagés.
Néanmoins les échantillons ont été conservés dans une solution saline pendant huit jours et
une partie a ensuite été décalcifiée.
Selon le type de chargement, la plage de variation de l’endommagement à la rupture serait de
0,2 à 0,6 ; A ce jour, aucun article ne nous permet d’avoir une valeur de l’endommagement de
l’os pour des chargements simples allant jusqu’à la rupture (traction, compression ou flexion).
24
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
En comparant les Figures.I.19 (a et b), nous notons que l’allure des courbes est similaire,
mais aussi que les valeurs des contraintes limite d’élasticité et à la rupture sont
quasiment identiques : σ yield = 75-80 MPa, σult = 120 MPa. De même les valeurs des
déformations à l’écrouissage et à la rupture sont semblables : ε yield =0,5%, ε ult =1,4-1,5%.
Pour les résultats reportés ci-dessus, le profil de rupture est caractéristique d’un
mode de rupture cinématique de type 1 ou mode de rupture par ouverture. Les auteurs ont
observé de nombreuses fissures à la frontière entre les systèmes lamellaires de Havers
et les lamelles interstitielles.
25
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
FigureI.19 : Courbes contrainte- déformation en traction (a) d’os humides de personnes âgées
de 20 à 39 ans (Yamada,[20]) et (b) de fémurs secs et rehumidifiés (Viano, [22]).
I.9.4.2 En Compression :
Les Figure I.20 a et b semblent se résumer à une phase élastique linéaire (la
concavité est vraiment très légère). Nous distinguons une plus grande aptitude à la
déformation en compression qu’en traction : 1,8% contre 1,5% avant l’apparition de la
rupture du matériau osseux. De même, la contrainte à la rupture est plus importante : environ
170 MPa contre 120 MPa. L’os supporte donc mieux un chargement en compression
qu’en traction, puisqu’il endure une plus forte contrainte (170 MPa contre 150 MPa). Les os
sont intrinsèquement plus forts en compression (mode de sollicitation physiologique) qu’en
traction ou en cisaillement (Carter D.R. [34], citer par Beck T.Jet al [35]).
26
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
Cela s’explique par l’alignement des ostéons dans le sens de la diaphyse (sens utilisé pour
le prélèvement des éprouvettes).
Pour Yamada, l’os sec se fracture soit en deux avec un angle moyen de rupture de 63° par
rapport à la surface externe de l’os, soit en trois pièces triangulaires.
I.9.4.3 Cisaillement :
La courbe de cisaillement présente une forme en S. On distingue une zone qui
correspond à la mise en tension de la structure suivie d’une phase élastique non-linéaire. L’os
continue de charger tout en écrouissant. Cependant le chargement total avant rupture est faible
en comparaison des tests de traction et de compression. La structure de l’os compact semble
donc moins bien adaptée à ce type de sollicitations qu’aux deux précédentes.
Là encore, l’os étant sollicité dans son intégralité, quelle est la part des effets géométriques
sur le comportement ? , Le profil de rupture montre une fracture nette (surface de rupture
macroscopiquement lisse).
27
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
kgf/mm2) par d’autres auteurs [156]. Il attribue cette dispersion des résultats à la
présence de micro-défauts de surface de l’os.
En torsion, la rupture se produit suivant une hélice, conformément à la théorie qui enseigne
qu’une sollicitation en torsion est équivalente à une compression s’exerçant à 45°.Par
définition plus un objet est long moins il résiste à la torsion. Ce qui semble expliqué que les
os les plus longs sont exposés à des fractures spiroïdales. Plus l’os a un gros diamètre, moins
il est vulnérable.
I.9.4.5 En Flexion :
Sur la Figure I.22, on retrouve une phase linéaire élastique puis une phase
d’écrouissage plastique. Le profil de la courbe est donc similaire à la courbe en traction bien
que celle en flexion donne la contrainte en fonction de la déflexion spécifique de l’os (i.e.
allongement).
Cet allongement nous indique que l’os se déforme peu mais subit de fortes contraintes. En
comparant avec la courbe de traction, nous distinguons que la contrainte maximale à la
rupture est de plus de 120 MPa en traction alors qu’elle atteint 180 MPa en flexion, ainsi l’os
est plus résistant en flexion qu’en traction. Cela s’explique par la décomposition de la flexion
en une compression sur la face où sont appliquées les forces et une traction sur la face
opposée. Le profil de rupture présente une ligne de fracture en forme de Y au milieu de la
face latérale de la pièce testée.
28
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
I.9.4.6.Anisotropie :
Matériau composite élastique, l’os a de nombreuses autres caractéristiques. En 1958,
Evans [156] a montré qu’il est anisotrope, c’est à-dire qu’il n’a pas les mêmes propriétés dans
toutes les directions. Les résistances en traction que nous avons indiquées sont celles
qui s‘appliquent suivant l’axe longitudinal de l’os. (Fig.I.23)
Figure I.23: Anisotrope de l’os. Tests en traction dans quatre directions sur de l’os
Corticale fémorale : Traction longitudinale (L), à 30° de l’axe de l’os, à 60°, et traction
Transversale (T) [166].
Les Sections correspondant aux contraintes les plus élevées, En 1975 ,Reilly et Burstein
[25] ont présenté la première étude systématique de l’os. Ils ont montré que le module
d’élasticité longitudinal était en moyenne 50 % plus élevé que le module transversal.
Konirsch [157] a montré, grâce aux extensomètres électriques à grande amplification, que
le module d’élasticité varie notablement suivant la face de l’os et suivant qu’on l’étudie en
traction longitudinale, en compression ou en flexion.
L’os étant plus résistant en compression qu’en traction, c’est de préférence sa face
soumise à des contraintes en traction qu’il faut renforcer lors d’une ostéosynthèse. Fort
heureusement, les métaux utilisés comme implants pour l’ostéosynthèse possèdent une bonne
résistance en traction.
I.9.5.Autres propriétés :
Le Tissu vivant, l’os a en outre deux propriétés considérables qui le distinguent des autres
matériaux :
-En réponse à des demandes fonctionnelles, il peut changer ses propriétés mécaniques locales
et les adapter aux contraintes. Il existe une « fenêtre d’admissibles » ; si l’os est soumis à un
29
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
Les mesures de Burstein [158] ont montré qu’avec l’age se produit une diminution de la
déformation maximum avant rupture, atteignant 5 % tous les 10 ans au niveau du fémur et
7 % tous les 10 ans pour le tibia.
Plus précisément, selon le module de Young, les valeurs moyennes obtenues pour de
l’os cortical sont de 17 GPa et de 1 à 14 GPa pour de l’os trabéculaire [159]. La
résistance en compression des os est aux alentours de 195 MPa et de 135 MPa en tension [25].
Concernant les lamelles au sein des ostéons cette valeur est de 22 Gpa [26]. Cette
phase minérale confère à l’os sa rigidité mais c’est son organisation spatiale qui permet à
l’os d’être un matériau à la fois léger et extrêmement résistant.
I.10.1.Definition
Le col du fémur est la jonction entre la tête du fémur qui s'insère dans le bassin et la
portion verticale du fémur. Le col du fémur est la partie la plus fragile de cet os car elle forme
un coude.
La fracture du col fémoral occupe le premier rang des fractures liées à l'âge avancé, par la
fréquence, par la gravité de ses complications et par l'importance de ses répercussions
économiques.
Le massif trochantérien comprend le grand trochanter, sur lequel s'insère le muscle moyen
fessier, et le petit trochanter, sur lequel s'insère le muscle psoas. Ce massif osseux se situe
juste en dessous du col fémoral. Il s'agit d'un os spongieux très bien vascularisé, donc
exposant peu au risque de pseudarthrose et consolidant facilement, Au cours du
vieillissement, l'os se fragilise á cause de l'ostéoporose. Les femmes âgées sont donc plus
sujettes á la fracture du col du fémur que les hommes. Une diminution de la vision, de
l'audition, de l'équilibre ou certains traitements peuvent favoriser le risque de chute.
30
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
I.10.2 Anatomopathologie :
La fracture de type III est au contraire une fracture à mauvais pronostic car le trait de
fracture favorise les contraintes en cisaillement, point de départ de la pseudarthrose.
Nous prendrons comme description clinique la fracture du sujet âgé: il s'agit d'une patiente
qui a fait une chute de sa hauteur, elle présente une douleur de hanche avec impossibilité de
relever la jambe et une impotence fonctionnelle totale. La palpation et la mobilisation de la
31
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
hanche sont très douloureuses, la palpation du pli de l'aine est douloureuse. Il existe une
rotation externe et un raccourcissement avec ascension du massif trochantérien.
Le fait de conserver la capacité de marcher n’exclut pas avec certitude une fracture quelque
peu déplacée du col du fémur.
L’autonomie du blessé avant sa chute (marche avec ou sans canne, périmètre de marche,
entourage familial) doit être évaluée. C'est la radiographie du bassin de face couché, de la
hanche suspecte de face et de profil, qui permet de faire le diagnostic.
32
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
On peut classer les fractures en trois catégories, basées sur la quantité d’énergie libérée à
leur niveau :
Fracture à basse énergie : ce sont les fractures survenues à la suite d’une chute banale ;
Fracture à haute énergie : elles se produisent à l’occasion d’un accident de la route et sont
comminutives avec lésion des parties molles ;
Fractures à très haute énergie : causées par projectile de guerre à grande vitesse, elles
correspondent à de véritables explosions osseuses avec pertes de substance des parties molles.
La création d’une perte de substance osseuse fragilise considérablement l’os, Burstein [40]
a montré que le simple fait de forer un trou et d’insérer une vis dans le fémur de lapin diminue
de 70% sa capacité d’absorber l’énergie. Huit semaines plus tard l’effet a disparu, mais
l’ablation de la vis diminue à nouveau de 50% cette possibilité de l’os. La création d’une fente
osseuse sur une diaphyse crée une section ouverte. Dans ce cas, la résistance à la fracture est
diminuée de 70 %. Le prélèvement d’un greffon cortical fragilise donc beaucoup l’os.
33
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
Une arthroplastie est une opération destinée à restituer le mouvement à une articulation et
leur fonction aux muscles, ligaments et autres structures constituées de tissus mous qui
contrôlent cette articulation en créant un nouvel espace articulaire. Elle a pour objectifs de
soulager le patient d’une douleur invalidante, de lui redonner un mouvement stable, et
parfois, de corriger une malformation. A cette intervention majeure sont associées un certain
nombre d’indications et de contre-indications [160].
34
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
I.13 Conclusion :
Les os sont des structures complexes dont on distingue deux types : les os compacts et les
os spongieux. L’os est essentiellement composé d’hydroxyapatite et de collagène. Suivant le
type de sollicitation, le comportement de l’os varie beaucoup : il présente un
comportement dissymétrique en traction-compression.
De plus, la vitesse de déformation a une influence a priori non négligeable sur ses
caractéristiques mécaniques à vitesse constante.
En biomécanique des chocs, les os subissent des sollicitations qui sont principalement
des flexions et des compressions. L’os compact exhibe clairement un comportement
élastique linéaire suivi d’une phase d’endommagement plastique avec un mode de
35
Chapitre I. Mécanismes de L’Articulation Fémoral
rupture fragile dans le domaine des petites déformations. Il est plus résistant en
compression et en flexion qu’en traction.
Il est souvent assimilé à un composite constitué d’une matrice avec des renforts fibreux. L’os
spongieux a un comportement ductile en compression dans le domaine des grandes
déformations et fragile en traction dans le domaine des petites déformations.
Il est souvent assimilé à un composite constitué d’une matrice avec des renforts particulaires.
L’étude de la structure et la composition de l’os nous a permis de pressentir l’influence non
négligeable de certains paramètres biologiques tels que l’âge, le sexe, la qualité de vie
(alimentaire, sportive…). Ces facteurs ont un impact direct sur les propriétés mécaniques et
donc sur le comportement de l’os. Etant donnée son importance, l’influence des paramètres
biologiques sera étudiée plus en détail ultérieurement.
36
Conclusion Général
Les contraintes équivalentes de Von Mises induites dans l'implant dépendent de la nature du
mouvement exercé par le porteur de la prothèse. Les contraintes les plus élevées sont
localisées sur la partie supérieure d'étranglement de l'implant opposée à celle ou est appliqué
le chargement mécanique.
Les contraintes, localisées dans le tissu vivant (Os Cortical), dépendent de la nature des
activités effectuées par le porteur de la prothèse totale de hache. C’est en montant ou en
descendant les escaliers que le patient sollicite le plus énergiquement l’os. Cette sollicitation
est située sur ses parties distales et médiales. C’est dans sa partie distale ou ce tissu vivant
est plus fortement mécaniquement sollicité. Les autres activités engendrent des contraintes
équivalentes relativement peu intenses. L’assoie dur une chaise engendre, dans l’os cortical,
les contraintes les plus faibles ;
Les activités exercées par le porteur de la prothèse totale de hanche induisent, dans le ciment
orthopédique, des contraintes équivalentes dont l’intensité est répartie de façon hétérogène ;
Les contraintes les plus importantes sont localisées sur la partie supérieure, partie proximale,
du ciment. Ces contraintes, dont le niveau varie le long du ciment, sont étroitement liées à la
nature du mouvement exercé par le patient ;
La contrainte équivalente de Von Mises locale, induite dans le ciment orthopédique lors de la
montée ou de la descente des escaliers, dépasse largement le seuil de rupture en tension de ce
liant. C’est dans la partie proximale ou la contrainte locale est supérieure à la
contrainte de rupture en traction du ciment orthopédique. Les autres activités analysées
engendrent, dans ce liant osseux, des contraintes relativement de faible niveau ;
Les contraintes, produites dans les parties postérieures internes et externes, sont pratiquement
de même amplitude. Elles sont intensivement concentrées sur la zone proximale du ciment
osseux. Un même comportement est observé dans la zone antérieure interne et externe ;
Les contraintes normales, engendrées dans le ciment lors des activités effectuées par le
porteur de la prothèse totale de hanche, mettent le ciment en tension et en compression. Les
contraintes normales les plus importantes sollicitent le ciment en compression et ce quelle
que soit la nature du mouvement exercé par le patient. Les contraintes les plus importantes
sont relatives à l’axe zz de la structure. Les deux autres composantes de la contrainte globale
131
sont d’un niveau peu marquée. Les contraintes tangentielles les plus fortes, engendrées dans
le ciment, sont relatives au plan yz de la structure. Ces contraintes sont localisées au bord du
ciment. Loin de ce défaut, leur niveau chute de façon significative ;
Une fissure elliptique amorcée dans la partie postérieure du ciment se propage
essentiellement par cisaillement de ces deux lèvres en modes mixtes II et III, Le mode II est
le mode de rupture prédominant ;
Il existe une taille de la fissure, égale à 1,5mm, au-delà de laquelle la pointe, notée 1, de la
fissure se propage essentiellement en mode mixtes II et III, et la pointe 2 en modes I et III.
Une telle fissure se développe selon son front, noté 1, préférentiellement en mode II. Le
font de fissuration ;
Les fissures initiées à O°, 180° et 360° par rapport à son axe principal, le long du ciment
ou le long de son épaisseur se propagent principalement en mode mixtes II, et en mode III
pour une orientation de 90° et 180°. Ceci illustre de façon claire, qu’une fissure amorcée
le long du ciment se développe préférentiellement en mode mixte II et III, et une fissure se
propage principalement le long de l’épaisseur du ciment en mode II ;
132
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
III-1-Introduction
Il est nécessaire de connaître les forces appliquées au droit de l'articulation prothétique au
cours des activités courantes exercées par le patient dans leur vie quotidienne afin de
pouvoir analyser le comportement biomécanique d’une prothèse totale de hanche autrement
dit du système os – ciment – implant.
Plusieurs auteurs ont publié des valeurs de forces de contact coxo-fémorales établies à
partir de l'analyse des différentes phases d'un mouvement et calculées en utilisant des modèles
musculaires simplifiés ainsi que différentes mouvement quotidien. Une des caractéristiques de
ces calculs est qu'ils donnent des valeurs d'efforts plus importantes que celles mesurées in
vivo. Certaines mesures effectuées in vivo ne couvrent que la période postopératoire
immédiate, alors que les patients n'ont pas encore la possibilité de solliciter normalement leur
articulation prothétique.
composantes -Fx1 , -Fy1 et -Fz1 , transmise par l'implant acétabulaire à la tête fémorale
était déterminée dans le système d'axes du fémur gauche R1=(Ox1 , y1 , z1 ) (Fig.III.1).
L'axe Z est parallèle à la ligne moyenne idéalisée du fémur tandis que l'axe x est
parallèle au contour dorsal des condyles fémoraux dans le plan horizontal.
Les angles que fait la résultante des forces F dans les trois plans O y1 z1 , O x1, z1 et
O x1, y1 sont notés respectivement Ax1 , Ay1 et Az1 . Av est l'angle d'antéversion de
l'implant.
80
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
Le modèle numérique par éléments finis permet, ainsi, de représenter géométriquement une
configuration Os/prothèse et de lui appliquer les lois mécaniques qui régissent son
fonctionnement en tant que solide déformable soumis à un ensemble de forces. Son outil
principal est un logiciel informatique recourant à la méthode des éléments finis. Sur la
Figure.III.2 est représenté un modèle géométrique d’un système composé d’un implant-
ciment-os montrant ses trois principales zones (proximale, médiale, distale).
81
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
Zone
proximale
Implant
Zone
médiale
Ciment
Zone distale
Os
Figure III.2 : Modèle comportant les différentes zones et positions dans la prothèse
totale de hanche
F tete femoral
F Muscle abducteur
F Vastus latérale
Encastrement
Implant Ciment Os
83
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
2000
Fx
1500
Fy
Fz
1000
force (N)
500
0
-0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9 1,1
Temps (s)
-500
Fig III-4 : décomposition d'un cycle de marche normale en phases et
effort correspondant appliqué à la tête fémorale
Ces efforts engendrent, dans les composantes de la prothèse totale de hanche, des contraintes
qui peuvent être fatales pour la prothèse et tout particulièrement pour le ciment chirurgical. Ce
dernier, de par ses faibles propriétés mécaniques, présente le maillon le plus faible de la
ces contraintes, tout particulièrement dans ce composant de la prothèse est d’une grande
III.4.1.L’Os cortical
σe Mpas
III.4.2. L’Implant :
σe Mpas
86
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
ces contraintes sont distribuées de façon non homogène. Il existe donc des zones,
localisées dans la partie supérieure et inférieure du ciment, qui sont fortement
mécaniquement sollicitées. Dans la zone proximale, ces contraintes proches du seuil de
rupture en traction de ce liant peuvent conduire au descellement de la prothèse totale de
hanche par rupture du ciment chirurgical. En effet, .un défaut, tel que porosité ou poche de
sang, présent dans le ciment peut engendrer la concentration de ces contraintes par effet
d’entaille et conduit donc au risque d'amorçage et de propagation de fissures de fatigue.
σe Mpas
Figure III.6 : Contrainte de Von-mises induite dans le ciment au cours d’un cycle de marche
normale au point max (t=0.19s).
III.4.4.Effet de la nature des activités :
Bergman et al. [167] ont étudié les cinq activités de la vie courante chez quatre
patients âgés de 51 à 76 ans, dont le poids variait de 702 à 980 N et la taille de
1,65 m à 1,75 m. Ces patients avaient subi une arthroplastie totale de la hanche en
raison d'une coxarthrose (dans 3 cas) ou d'une nécrose vasculaire de la tête fémorale, le
tableau suivant montre les forces exercées sur la tête fémoral de chaque activité, les efforts
étant exprimés en pourcentage du poids du corps.
87
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
Tableau III.3 : Efforts et durées d'un cycle pour chaque activité. [167]
Sur la figure III.7 est représentée une analyse comparative du niveau et de la distribution de la
contrainte équivalente de Von Mises, engendrées dans le ciment orthopédique, au cours des
cinq mouvements exercés par le patient. Ces activités ne se différentient que par les efforts
exercés par le patient pour pouvoir les accomplir. Sur la figure III.7 sont indiqués les résultats
obtenus pour chaque activité. Cette figure montre, d’une part, que les contraintes les plus
fortes sont localisées sur la partie proximale du ciment et ce quelle que soit la nature de
stabilité de l’implant est la monté des escaliers. Cette figure montre clairement la différence
du niveau de contraintes engendrées dans le ciment pendant les cinq (5) exercices du sujet.
Ces contraintes sont intensivement concentrées dans la partie intérieure de la zone proximale
dans ce liant. C’est dans cette partie de la structure ou les interactions os-ciment sont les plus
fortes.
88
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
Marche
normale
T=0.19 s
Monter
d’escalier
T=0.3 s
Descende
d’escalier
T=0.8 s
Lever du
Chaise
T=1.1 s
Assoie sur
La Chaise
T=1.7 s
Figure III.7 : Comparaisons des niveaux de contraintes de Von mises induites dans le ciment
(PMMA) lors de chaque mouvement du patient
Sur la figure III.8 est représentée la distribution de la contrainte équivalente de Von Mises
induites, par le patient en montant les escaliers, dans les parties postérieures et antérieures
internes et externes du ciment orthopédique. La répartition des contraintes équivalente de Von
Mises dans la région postérieure interne est quasiment semblable à celle résultant de la zone
postérieure externe. Un même comportement est observé dans la partie antérieure interne et
externe. En effet, dans cette région les contraintes induites dans les zones interne et externe du
ciment, lors de la montée des marches des escaliers, sont distribuées pratiquement de la même
façon.
89
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
Dans cette partie du travail et pour une meilleure illustration de l’effet des activités
exercées par le patient sur le comportement biomécanique du ciment orthopédique , sur les
figures III 9, 10 et 11 sont représentées les variations des contraintes normales, engendrées
dans le ciment, en fonction du temps du cycle de l’activité, et sur les figures.III.12,13 et 14
celles des contraintes tangentielles.
12
10
8
6 descende escalier (+)
4 descende escalier (-)
2 assoie sur chaise(+)
0 assoie sur chaise(-)
lever du chaise(+)
-2 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
σ11 MPa
lever du chaise(-)
-4 marche normale(+)
-6 Temps (s) marche normale(-)
-8 monter escalier(+)
-10 monter escalier(-)
-12
Figure III.9: variation de la contrainte normale σ11 engendrée dans le
ciment durant un cycle d' activité
90
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
14
12
10
8 descende escalier (+)
6
descende escalier (-)
4
assoie sur chaise(+)
2
0 assoie sur chaise(-)
σ22 MPa
14
12
10
8
6 descende escalier (+)
4 descende escalier (-)
2 assoie sur chaise(+)
0 assoie sur chaise(-)
-2 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 lever du chaise(+)
-4 lever du chaise(-)
σ33 MPa
91
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
9
8,5
8
7,5
7 descende escalier (+)
6,5
6
5,5 assoie sur chaise(+)
5
τ12 MPa
7
6,5
6 descende escalier (+)
5,5
assoie sur chaise(+)
5
4,5 lever du chaise(+)
τ13 MPa
4
3,5 marche normale(+)
3
monter escalier(+)
2,5
2
1,5
1
0,5
0 Temps (s)
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
92
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
6 lever du chaise(+)
τ23 MPa
5 marche normale(+)
4 monter escalier(+)
0 Temps (s)
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
44
40
36
monter escalier
32
marche normale
28
descendre escalier
σe MPa
24
lever chaise
20
asssoie sur chaise
16
12
8
4
0 Temps (s)
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4
Nous avons vu précédemment que les mouvements exercés par le patient induits dans le
ciment orthopédique des efforts équivalents composés de sollicitations normales et
93
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
tangentielles dont l’intensité dépend de la nature de ces exercices. Nous analysons, ici, l’effet
de chaque activité sur la distribution et le niveau des contraintes normales et de cisaillement
induites dans ce liant. Sur la figure III.9 est représentée la variation de la contrainte normale
Ϭ11, engendrée dans ce composant, en fonction de la durée du cycle de chaque activité exercée
par le porteur de la prothèse. Nous remarquons que, comparativement à tous les mouvements
du patient, la montée des escaliers induit des contraintes normales Ϭ11 les plus importantes.
Cette figure illustre nettement que ces contraintes sollicitent une zone de la partie proximale
du ciment en tension et une autre en compression. Ces états de contraintes montrent que, sous
l’effet de ces activités le ciment chirurgical est sous flexion. Le niveau des contraintes dans la
région de compression est plus élevé que celui de la région en tension et ce quelle que soit la
nature de l’activité exercée par le patient. L’intensité de ces contraintes reste relativement
faible et ne constitue aucun risque de rupture de ce matériau. Les autres activités conduisent à
des contraintes Ϭ11 peu intenses. C’est de l’assoie sur une chaise que résultent les contraintes
les plus faibles. Cette activité induit, dans le ciment orthopédique, des contraintes normales
Ϭ11 de basse amplitude.
Le niveau et la distribution des contraintes normales Ϭ22 enregistrées dans le ciment pendant
les cinq activités effectuées par le patient sont illustrées la figure III.10. L’analyse de cette
figure montre que la montée et la descente des escaliers sollicitent fortement, le matériau
assurant la liaison implant-os, en compression et tension. Indépendamment de la nature du
mouvement exercé par le sujet, les contraintes normales de compression sont d’un niveau
environ deux fois plus élevé que celui des contraintes de tension. L’intensité de ces
contraintes ne présente aucun risque de descellement de la prothèse. Les trois activités
restantes n’engendrent, dans ce liant, que des contraintes normales Ϭ22 relativement faibles.
La variation des contraintes normales Ϭ11 et Ϭ22, engendrées dans le ciment pendant que le
porteur de la prothèse totale de hanche marche normalement, monte ou descente les marches
d’escaliers et enfin se lève d’une chaise et s’assoie sur une chaise, est quasiment la même.
L’effet des cinq activités, exercées par le patient pendant une durée bien définie, sur
l’amplitude et la répartition des contraintes normales Ϭ33 induites dans le ciment orthopédique
est représenté sur la figure III.11. Ces contraintes de tension et de compression, de niveau
beaucoup plus important que les deux autres contraintes normales, sont étroitement liées à la
nature du mouvement effectué par le patient. En effet, c’est en montant ou en descendant les
marches d’escaliers que le sujet sollicite plus énergiquement le ciment. Les contraintes
normales Ϭ33 résultant des trois autres mouvements analysés dans cette étude sont d’un niveau
94
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
bas. Nous notons cependant, que les contraintes de compression doublement plus intenses que
celles de tension ne peuvent en aucun cas être fatales pour la stabilité de la structure.
Sur les figures III.12, 13 et 14 est illustrée la variation des contraintes de cisaillement,
engendrées dans les plans XY, XZ et YZ du ciment, en fonction de la nature des activités
exercées par le patient et de leur cycle respectivement. Ces contraintes sont d’une intensité
relativement plus faible que celle résultante des contraintes normales. Les contraintes relatives
aux deux premiers plans sont d’une amplitude comparable. C’est dans le dernier plan que les
contraintes tangentielles sont plus fortement localisées. Comparativement à la contrainte seuil
de rupture en cisaillement, ces contraintes ne constituent aucun risque d’endommagement du
ciment orthopédique.
Nos résultats montrent que les cinq activités effectuées par le patient induisent, dans le
ciment orthopédique des contraintes normales de tension, de compression et de cisaillement.
L’intensité de ces contraintes dépend de la nature de ces mouvements. Autrement dit, le
comportement biomécanique du système os-ciment-implant est fortement influencé par les
activités quotidiennes effectuées par le patient. Il est tout à fait claire qu’il existe des activités,
telle que par exemple la marche ultrarapide ou encore des sauts, qui peuvent conduire au
descellement de la prothèse totale de hanche par rupture du ciment orthopédique.
Nos résultats montrent que, dans nos conditions de simulation et de chargement, les contraintes
les plus fortes induites dans le ciment orthopédique, sont localisées essentiellement dans sa partie
95
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
supérieure (proximale). C’est pourquoi dans cette partie du travail, nous nous intéressons tout
particulièrement au comportement biomécanique de cette zone
III.4.6. Contraintes de Von-Mises dans la partie proximale du ciment:
Nous avons montré précédemment que les contraintes équivalentes de Von Mises les plus
importantes sont localisées sur les parties supérieures : gauche et droite du ciment orthopédique
(zone proximale) et tout particulièrement sur la zone de forte interaction avec l’os. Nous
intéressons, ici, à la distribution de ces contraintes, dans cette zone du ciment, en fonction de
la distance le long du ciment, dans sa partie gauche et droite, et de la nature du mouvement
exercé par le patient. Les résultats ainsi obtenus sont représentés sur les figures III-16 aux III.19.
35
30
25
20
σe MPa
gauche
15 droite
10
0
0 4 8 12 16 20
distance en mm
40
35
30
25
6e MPa
gauche
20
droite
15
10
0
0 4 8 12 16 20
Distance en mm
Figure III.17 variation de la contrainte de Von-Mises le long du ciment
dans la partie proximale pendant la descente des escaliers
96
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
25
20
gauche
15 droite
σe MPa
10
0
0 4 8 12 16 20
distance en mm
18
16
14
12
σe MPa
10 gauche
8 droite
0
0 4 8 12 16 20
distance en mm
97
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
14
12
10
gauche
σe MPa
8 droite
0
0 4 8 12 16 20
distance en mm
Sur la figure III.16 est illustrée la variation de la contrainte de Von Mises, induites dans
ces deux parties du ciment au cours de la montée des marches des escaliers, en fonction de la
distance vers la zone médiale. Cette figure montre que les contraintes sont fortement concentrées
sur la partie gauche du ciment près du bord. Dans cette zone, le niveau des contraintes atteint
celui de seuil de rupture en tension de ce constituant. Cette zone est le siège de concentration de
donc dans cette zone ou la probabilité de descellement de système os-ciment-implant, par rupture
en tension du ciment, est plus forte. Loin de cette localité, les contraintes chutent
L’amplitude des contraintes, induites dans le ciment dans sa partie droite, est beaucoup plus
faible que celle des contraintes engendrée dans la zone opposée. Lors de la descente des
escaliers le ciment est très fortement sollicité sur sa partie gauche. Ces contraintes, d’un niveau
plus légèrement plus élevé de celui résultant de la montée des escaliers, sont localisées au bord
du ciment comme le montre la figure III.17. De par leur forte amplitude, ces contraintes
peuvent être fatales pour la durabilité de la prothèse totale de hache. En effet, la limite de rupture
en traction est atteinte dans cette partie du ciment. L’intensité de contraintes diminue au fur et à
98
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
mesure où l’on s’éloigne de bord du ciment. Dans la partie opposée (droite) et au bord, les
contraintes les plus fortes sont environ deux fois moins intenses que celle engendrées dans la
partie de gauche du ciment chirurgical. Loin du bord, l’intensité des contraintes induites dans
orthopédique, avec un niveau plus faible des contraintes, est observé lors de marche normale du
Les résultats obtenus dans cette partie du travail montrent que les contraintes équivalentes les
plus significatives sont induites dans la partie proximale gauche du ciment au voisinage très
proche du bord. L’amplitude de ces contraintes dépend de la nature du mouvement exercé par le
porteur de la prothèse totale de hache. Les activités les plus dangereuses pour la stabilité et la
durabilité de la structure sont la descente et la montée des escaliers. De ces activités résultent,
dans la partie supérieure gauche au voisinage très proche du bord, des contraintes proches du
seuil d’endommagement en tension. Les autres activités sollicitent plus faiblement le système os-
Loin de la partie proximale, les contraintes engendrées dans le ciment sont d’un niveau très bas
Les résultats obtenus dans cette partie montrent que la descende et la montée des escaliers qui
sollicitent plus fortement le ciment chirurgical dans sa partie proximale. Dans ce qui suit nous
III.4.7. Contraintes normales dans le ciment orthopédique lors de la montée des escaliers :
Nous avons montré précédemment la valeur des contraintes de Von-mises dans la partie
proximale gauche et droite pour les cinq activités quotidiennes et tout particulièrement sur la
zone de forte interaction avec l’os. Nous intéressons, ici, à la distribution des contraintes
droite.
99
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
40
35
30
25
σe(Mpas)
20
gauche
15
droite
10
0
0 20 40 60 80 100 120 140
distance (mm)
gauche
2
droire
0
σ11(Mpas)
-4
-6
-8
-10
100
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
8
4
gauche
2 droite
σ22(Mpas)
0
0 20 40 60 80 100 120 140
-2
distance (mm)
-4
-6
-8
-10
15
10
gauche
5
droite
σ33(Mpas)
0
0 20 40 60 80 100 120 140
-5
distance (mm)
-10
-15
-20
101
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
4
gauche
3
droite
2
1
τ12(Mpas)
0
0 20 40 60 80 100 120 140
-1
distance (mm)
-2
-3
-4
4
gauche
2 droite
τ13(Mpas)
0
0 20 40 60 80 100 120 140
-2 distance (mm)
-4
-6
-8
102
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
5
gauche
droite
0
0 20 40 60 80 100 120 140
distance (mm)
-5
τ23(Mpas)
-10
-15
-20
Figure III.27 contrainte τ23 de la montée d'escalier de ciment PMMA de
la partie gauche et droite de ciment PMMA
La variation de la contrainte normale Ϭ11 le long du ciment est illustrée sur la figure III.22.
Nous remarquons que ces contraintes mettent les deux parties gauche et droite du ciment en
tension et en compression. Ces contraintes sollicitent plus fortement la zone proximale de ce
liant. Loin de cette zone (zone médiale) les contraintes chutent considérablement puis croissent
de nouveau dans la partie distale. La distribution des contraintes normales Ϭ22 le long du ciment
n’est pas homogène. En effet, elles sont intensivement concentrées sur sa partie supérieure
gauche. Ces contraintes sollicitent les deux parties gauche et droite en traction et en
compression. La partie supérieure gauche est en compression et celle de droite est en tension. Un
comportement inverse est observé. Sur la partie distale. Sur la zone médiale du ciment la
répartition de ces contraintes normales est quasiment homogène. Dans le cas le niveau est
pratiquement négligeable (Fig.III.23).
Les contraintes normales Ϭ33 induites selon l’axe zz de la structure et le long du ciment
orthopédique sont concentrées sur sa zone supérieure gauche. Elles sont quasiment doublement
plus intensives que les contraintes induites dans la partie opposée du ciment. (Fig. III.24). Les
contraintes normales, engendrées dans le ciment lors de la montée des escaliers par le porteur de
la prothèse, dans les zones médiale et distale sont peu marquées. Comparativement aux
contraintes normales, développées dans les deux premiers axes Ϭ11 et Ϭ22 de la structure, la
103
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
troisième composante sollicite plus intensivement le ciment. De par leur niveau es contraintes
normales ne présentent aucun risque de rupture du ciment orthopédique.
Sur la figure III.26 est illustrée la variation de la contrainte de cisaillement engendrée dans le
plan XZ du ciment pendant que le patient monte les marches des escaliers. Ces contraintes
fortement concentrées sur la partie supérieure gauche du ciment, se relaxent pratiquement
totalement dans la zone médiale puis croissent de nouveau dans sa partie distale. Les contraintes
relatives à la partie droite du ciment présentent une faible amplitude. Les contraintes
tangentielles induites dans le troisième plan du ciment YZ, fortement concentrées sur la zone
proximale gauche du ciment, sont beaucoup plus importantes que les deux autres contraintes de
cisaillement (Fig.III.27). Leur intensité tend à s’annuler sur la partie médiale puis augmente
faiblement dans la zone inférieure du ciment orthopédique.
Sur la Figure III.21 est représentée la variation de la contrainte équivalente de Von Mises le
long du ciment orthopédique de sa partie proximale gauche et droite à sa partie distale. Cette
figure montre que les contraintes, induites dans le ciment lors de la montée des escaliers, les plus
importantes sont localisées sur sa partie supérieure (proximale) gauche. La zone médiale est
faiblement mécaniquement sollicitée. Les contraintes engendrées dans la partie proximale droite
sont environ deux fois moins intenses. Sur la partie distale droite les contraintes sont d’un niveau
environ trois plus élevé que celui résultant de la même partie mais située à gauche. La zone
proximale gauche du ciment est le siège de concentration de contraintes. La Contrainte
équivalente locale est supérieure à celle de la rupture en tension de ce liant. C’est dans cette
zone ou le risque d’endommagement par rupture du ciment est le plus probable.
104
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
III.4.8.Conclusion :
Les contraintes équivalentes de Von Mises induites dans l'implant dépendent de la nature du
mouvement exercé par le porteur de la prothèse. Les contraintes les plus élevées sont localisées
sur la partie supérieure d'étranglement de l'implant opposée à celle ou est appliqué le chargement
mécanique.
Les contraintes, localisées dans le tissu vivant (Os Cortical), dépendent de la nature des
activités effectuées par le porteur de la prothèse totale de hache. C’est en montant ou en
descendant les escaliers que le patient sollicite le plus énergiquement l’os. Cette sollicitation est
située sur ses parties distales et médiales. C’est dans sa partie distale ou ce tissu vivant est plus
fortement mécaniquement sollicité. Les autres activités engendrent des contraintes équivalentes
relativement peu intenses. Les contraintes les plus faibles sont localisées dans l’os cortical
pendant que le patient s’assoie sur une chaise.
Les activités exercées par le porteur de la prothèse totale de hanche induisent, dans le ciment
orthopédique, des contraintes équivalentes dont l’intensité n’est répartie de façon homogène ;
Les contraintes les plus importantes sont localisées sur la partie supérieure du ciment. Ces
contraintes, dont le niveau varie le long du ciment, dépendent de la nature du mouvement exercé
par le patient ;
La contrainte équivalente de Von Mises locale induite dans le ciment orthopédique lors de la
montée et de la descente dépasse largement le seuil de rupture en tension de ce liant. C’est dans
la partie proximale ou la contrainte locale est supérieure à la contrainte de rupture en
traction du ciment orthopédique. Les autres activités analysées engendrent, dans ce liant osseux,
des contraintes relativement de faible niveau ;
Les contraintes, induites dans la partie postérieure interne et externe, sont pratiquement de
même niveau. Elles sont intensivement concentrées sur la zone proximale du ciment
orthopédique. Un même comportement est observé dans la zone antérieure interne et externe ;
Les contraintes normales, engendrées dans le ciment lors des activités effectuées par le
porteur de la prothèse totale de hanche, mettent le ciment en tension et en compression. Les
contraintes normales les plus importantes sollicitent le ciment en compression et ce quelle que
soit la nature du mouvement exercé par le patient. Les contraintes les plus importantes sont
relatives à l’axe zz de la structure. Les deux autres composantes de la contrainte globale sont
d’un niveau peu marquée. Les contraintes tangentielles les plus fortes, engendrées dans le
105
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
ciment, sont relatives au plan yz de la structure. Ces contraintes sont localisées au bord du
ciment. Loin de de ce défaut leur niveau chute ;
Avant d’entamer, cette analyse, un rappel de mécanique linéaire de la rupture est jugé
nécessaire pour la compréhension des mécanismes de l’endommagement par rupture. Il est à
rappeler que le ciment chirurgical, le Poly-méthyl-méthacrylate (PMMA), présente un
comportement fragile et que la rupture brutale se fait généralement dans le domaine
élastique. Le choix de l’approche élastique est une approche fiable pour l’analyse du
comportement de fissures amorcées dans ce liant. La compréhension d’un tel comportement
nécessite un rappel de la mécanique linéaire de la rupture.
III.6.1.1.Definition de fracture :
Qu'est-ce que la fracture? La réponse la plus simple serait "le processus de rupture" ou
"l'état de rupture". Une autre façon de définir une fracture est une réponse d'un corps à une
contrainte (ou efforts) appliquée à l'extérieur ou générée en interne par des transformations
dans le solide engendrées par des fluctuations de température. Le processus de fracture
implique l’amorçage et la propagation de fissure de fatigue.
Afin de comprendre pourquoi les solides se rompent, nous commençons ce chapitre en
explorant les modèles proposés dans le domaine de la mécanique de la rupture. Ce domaine
concerne la description quantitative de l'état mécanique d'un corps déformable contenant une
fissure. Plus spécifiquement, ce domaine se concentre sur la caractérisation et la mesure de la
résistance des matériaux à la croissance des fissures. Les modèles mathématiques sont
fréquemment utilisés pour décrire les états mécaniques d'un système particulier.
Le champ de la mécanique de fissuration a été initié par Kolosov en 1909 [113]. Il a
développé des outils mathématiques de base pour analyser la propagation des fissures
macroscopiques préexistantes dans un solide. Quelques années plus tard, en 1913, Inglis
[114], a également résolu un problème de fissuration de base. En se basant sur les travaux
106
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
d'Inglis [112] a suggéré que les phénomènes non linéaires au voisinage très proche du front
de fissuration soient pris en compte. Cela a été indirectement pris en considération en 1920
par Griffi [115,116], à travers des considérations énergétiques et l'utilisation du concept
d'énergie de surface, γs. Ses expériences sur du verre ont incité Weibull [117.] à établir une
théorie statistique de la rupture. En 1952, Orowan [118] a étendu l'approche de Griffi à tous
les cas de production à petite échelle (dans lequel le flux plastique est confiné à une petite
région près du bord de fissure) par l'inclusion de toute l'énergie dissipative, essentiellement
l'énergie de surface et le travail plastique. Ensuite, en 1957, Irwin [119] a introduit de
nouveaux concepts: le facteur d'intensité de contrainte K et le taux de restitution de l'énergie
G.
La mécanique d’endommagement :
A partir des travaux de Kachanov [120] en 1958, qui a introduit une variable
d’endommagement pour décrire la détérioration des matériaux par son effet sur les
caractéristiques élastiques, sous sollicitation unidimensionnelle, cette notion par la suite
107
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
L’endommagement qui est décrit par une variable scalaire D (équation .1) dans
l’équation (1) (endommagement isotrope), représente la diminution de la section utile Su
par rapport à la section totale en un point de la structure et donc
𝑆𝑢 𝑆−𝑆𝑢 𝑆𝑒𝑛𝑑𝑜
D=1− = = ……………….(1)
𝑆 𝑆 𝑆
𝜎 = (1 − 𝐷) 𝐶: ℇ ……………………………..(2)
Avec C : le tenseur d’élasticité du matériau sain, σ et ℇ sont les tenseurs des contraintes et
des déformations de ce matériau.
La valeur de la variable D varie entre 0 pour le matériau non endommagé et 1 lorsque celui-
ci est complètement endommagé mais pour laquelle reste à postuler une loi d’évolution. Sur la
base de cette théorie, de nombreux modèles ont été développés. Selon l'objectif à
atteindre lors de la modélisation et lors de l'établissement des hypothèses.
108
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
La mécanique de la rupture :
Irwin et Williams [125] ont identifié trois façons dont un corps fissuré pourrait être chargé:
Mode d’ouverture (mode I), glissement dans le plan (mode II) et glissement anti-plan (mode
III). Le mode I est le plus important parce qu’il contrôle souvent la rupture. Pour une
approche locale, et en mode I pur, il y aura amorçage lorsque le paramètre K I atteint une
valeur critique KIC appelée ténacité du matériau. (Fig.III.29)
109
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
𝐾
𝜎𝑖𝑗 = 𝑓 (𝜃) +... ……….(3)
√2𝜋𝑟 𝑖𝑗
110
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
……(4)
En mode I
En mode II ……(5)
….(6)
En mode III
111
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
Pour les calculs, on considère une fissure élastique sollicitée en mode I (Fig.III.32).
∆U
D’où finalement :𝐺 = lim∆a→0 ( ∆a ) …..(8)
En déformations planes :
𝐾12
𝑣 ∗ = 𝑣 𝑒𝑡 𝐺1 = (1 − 𝑣 2 )……………….(9)
𝐸
En contraintes planes :
𝑣 𝐾12
𝑣 ∗ = 1+𝑣 𝑒𝑡 𝐺1 = …………………(10)
𝐸
Remarques : Des calculs similaires peuvent être effectués pour les modes II et III, en
considérant toujours une fissure de longueur a qui se propage de ∆a.
112
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
1- mode II :
Les expressions étant les mêmes que pour le mode I, les mêmes calculs conduisent à :
……(11)
2- Mode III :
Après calcul, l’énergie de Griffith en mode III s’exprime :
3- Cas général :
1
En déformations planes : G= 𝐸 [(1 − 𝑣 2 )(𝐾𝐼2 + 𝐾𝐼𝐼2 ) + (1 + 𝑣)𝐾𝐼𝐼𝐼
2 ]
1
En contraintes planes : G= 𝐸 [𝐾𝐼2 + 𝐾𝐼𝐼2 + (1 + 𝑣)𝐾𝐼𝐼𝐼
2 ]
L’intégrale de conteur J
Ә𝑢𝑖
J = ∫(𝑊𝑑𝑦 − 𝑇𝑖 𝑑𝑆)………(12)
Ә𝑥
𝛿𝑊
Ou 𝜎 = ,W est la densité d’énergie de déformation élastique telle que u est
𝛿ɛ
113
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
𝛿𝑊𝑝
𝐽=− =𝐺 ……..(13)
𝛿𝐴
114
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
III.7.1.introduction :
Le descellement des implants cimentés est généralement le résultat de l’endommagement
local du ciment osseux le PMMA développé au cours des cycles répétés des activités du
porteur de la prothèse totale de hanche, autrement dit sous charge cyclique. Par sa nature
fragile et ses faibles propriétés mécaniques, le ciment est le maillon le plus faible du système
os-ciment-implant. Son analyse a fait l’objet de plusieurs travaux. Ainsi, les effets des micro-
défauts dans le ciment orthopédique sur son comportement mécanique d’une arthroplastie
totale de la hanche a été analysé par [139-141]. Ces auteurs montrent que de tels défauts,
fragilisent ce liant par effet d’entaille. Cette présence de micro défauts favorise l’amorçage de
fissures présentant ainsi des discontinuités. D’autres auteurs ont analysé l’effet des inclusions
osseuses, le piégeage du sang dans le ciment sur comportement mécanique [141]. Ils montrent
que de tels défauts sont sources de contraintes d’additionnelle.
La simulation numérique de l'initiation et de la propagation des fissures a été utilisée par un
certain nombre d’auteur. En effet, Ingraffea [142], Kemeny et Cook [143] et Dyskin et al.
[144] ont utilisé la mécanique de rupture linéaire (LEFM) pour modéliser la stabilité des
fissures et les trajectoires de propagation en incorporant un facteur d’intensité de contrainte
dans la formulation numérique pour déterminer si la propagation de la fissure se produirait ou
non.
D’autres auteurs [145-146.] ont monté que les fissures initiées dans le ciment osseux
peuvent se propager sous le chargement cyclique pendant les activités humaines normales.
L'analyse bidimensionnelle d'un tel phénomène ne peut qu'une approche trop simpliste de la
complexité du comportement de fissuration 3D réel dans le ciment tridimensionnel. Ceci est
une simulation retenue pour cette étude.
L'objectif de cette étude est donc d'analyser le comportement d'une fissure amorcé
préexistante à l'intérieur du ciment orthopédique pour la prédiction du risque de descellement
de la prothèse totale de hanche cimentée. Cette prédiction est analysé en termes de variations
des facteurs d’intensité de contraintes en modes d’ouverture (mode I) en modes de
cisaillement (modes II et III). Pour ce faire, une fissure de forme elliptique (Fig.III.34), de
taille :(c/a), est amorcée dans la partie proximale du ciment osseux, partie la plus fortement
sollicitée. C’est pratiquement dans cette région du ciment ou le risque de descellement est le
plus probable. Dans les deux autres parties médiale et distale du ciment le risque de rupture
est quasiment nul.Rappelons que le logiciel abaqus 6.11, basé sur la méthode des éléments
finis, a été pour l’analyse de ces paramètres de rupture. L’estimation de ces critères de rupture
115
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
Les résultats obtenus précédemment ont monté que la zone proximale gauche est plus
peut s’amorcer qu’à partir de cette zone. Ce qui justifie l’analyse du comportement de fissure,
partie du ciment osseux (Fig. III.35). Notre choix s’est porté sur la marche normale, activité
exercée couramment par le patient, sollicitant fortement cet élément de la prothèse. Comme il
a été signalé précédemment, cette activité induit, dans cette partie du ciment, des contraintes
116
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
My
O Mx
X
O Z
y
O
X
Figure III.35 : position de la fissure elliptique dans la partie proximale gauche du ciment
orthopédique.
résistance de fissuration du ciment osseux, le risque de rupture brutale est peu probable, la
valeur maximale de facteur d’intensité de contrainte inferieur à KIC critique.
Comparativement au mode d’ouverture, le mode de cisaillement (mode II) est le mode de
rupture prédominant la Figure III.37.b. Les valeurs du facteur d’intensité de contraintes en
mode II, particulièrement en pointe 2, sont plus élevées que celles du mode I. Contrairement
au mode I, en mode II, la pointe 1 est relativement plus instable. Ce comportement est
particulièrement observé lorsque la fissure atteint une taille de 1.8mm.
En mode III, la fissure se propage selon ses deux pointes 1 et 2. La pointe 2 est
relativement plus instable, caractérisée par des valeurs élevées du facteur d’intensité de
contraintes comme le montre la figure III.37 c.
Nos résultats montrent que le mode de propagation d’une fissure, initiée dans la zone
proximale gauche du ciment osseux, est assez complexe. En effet, pendant la marche
normale, une telle fissure se développe en mode mixte I, II et III. Le mode de rupture
prépondérant est le mode II, défini par les valeurs les plus élevées du facteur d’intensité de
contraintes. La croissance de cette fissure est irrégulière. En effet, les deux fronts de
fissuration se développent différemment. Ce comportement est essentiellement dû à la
complexité des efforts appliqués à la prothèse totale de hanche. Entre autre, la propagation
d’une fissure tridimensionnelle de forme elliptique initiée dans un solide soumis à des efforts
complexes est difficile à prédire.
Comparativement à la résistance de fissuration du ciment en modes I, analysée par [149] et
dont la valeur se situe 0.96 et 1.76, et en mode III, les valeurs des facteurs d’intensité de
0,15
contraintes relatif à ces deux modes de rupture sont largement en deçà et
ce quelles point 1 que
0,10
point 2
soient la taille de
KI (MPa.m )
la fissure et de
1/2
0,05
son orientation.
0,00
1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 Le risque d’instabilité
longeur de fissure (mm) est fort
-0,05
probable en
mode II. (A) Mode I
118
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
point 1
1,0
point 2
0,5
0,0
1,0 1,2 1,4 1,6 1,8
-0,5
-1,0
longeur de fissure (mm)
KII (MPa.m )
1/2
-1,5
-2,0
-2,5
-3,0
-4,5
point 1
0,20 point 2
0,15
0,10
0,05
KIII (MPa.m )
0,00
1/2
-0,15
-0,20
-0,25
(C) Mode III
-0,30
Figure III.36 : Variation du facteur d’intensité de contrainte en modes I, II, III (a,b et c) en
en fonction de la longueur de fissure
119
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
postérieure se propage essentiellement par cisaillement de ses lèvres en modes mixtes II et III,
en mode d’ouverture cette pointe est stable, autrement dit elle a tendance à se fermer sous
l’effet des contraintes appliquées. Un même comportement est observé pour la croissance de
la pointe 2 de cette même fissure. Nous notons cependant, qu’un même comportement de
cette pointe 2 a été observé dans le cas d’une fissure initiée sur la partie antérieure avec des
valeurs des facteurs d’intensité de contraintes relativement plus élevées. Autrement dit, la
pointe 2 est pratiquement plus instable lorsqu’elle amorcée dans la zone antérieure.
instables. Toutes les autres orientations, selon cette localisation de la fissure, sont stables.
Contrairement à cette localisation de la fissure, celle d’un défaut de fissuration amorcé le long
de l’épaisseur conduit à des valeurs de ce critère de rupture, en mode I, non nulles lorsque ce
défaut est positionné à 45° par rapport à l’axe principal de la fissure. Toutes les autres
orientations conduisent à des valeuprs nulles et quasiment nulles. En modes II (Fig. III.38.b),
les valeurs sont beaucoup plus importantes que celles résultantes du mode I et ce quelle que
soit l’orientation de la fissure. Les Orientations de O°, 180° et 360° correspondent aux
positions les plus instables en mode II pour les fissures initiées le long de l’épaisseur du
ciment, et pour les défauts amorcés le long de ce liant, la valeur de ce critère de rupture est
relativement faible pour une orientation de 180°. Les autres localisations des fissures
conduisent à de faibles valeurs de ce paramètre de rupture. .
épaisseur
0,15 longueur
0,10
0,05
0,00
KI (MPa.m )
1/2
-0,15
-0,20
-0,25
(A) Mode I
121
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
epaisseur
0,5
longueur
0,4
0,3
0,2
0,1
KII (MPa.m )
1/2
0,0
0 45 90 135 180 225 270 315 360
-0,1
Angle (°)
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
(B) Mode II
epaisseur
0,25
longueur
0,20
0,15
0,10
KIII (MPa.mm )
1/2
0,05
0,00
0 45 90 135 180 225 270 315 360
-0,05 Angle (°)
-0,10
-0,15
-0,20
(C)Mode III
122
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
Nos résultats montrent qu’une fissure amorcée le long du ciment est plus instable en mode
III que celle initiée selon son épaisseur. Cette instabilité est observée pour les orientations de
90° et 180°.
Les résultats illustrés sur la figure III.38 montrent nettement que des fissures initiées à O°,
180° et 360° par rapport à son axe principal, le long du ciment ou le long de son épaisseur se
propagent principalement en mode mixtes II, et en mode III pour une orientation de 90° et
180°. Ceci illustre de façon claire, qu’une fissure amorcée le long du ciment se développe
préférentiellement en mode mixte II et III, et une fissure se propage principalement le long de
l’épaisseur du ciment en mode II.
Rappelons que des études bidimensionnelles sur l’effet de l’orientation de la fissure sur le
comportement biomécanique du ciment osseux ont été menées. Ainsi, Achour [152]et
Benbarek et al. [153]. Ces auteurs ont montré que le comportement, en termes de variation du
activité du patient. Dans cette partie, nous tenons compte pratiquement de toutes les activités
que peut exercer quotidiennement principalement le porteur de la prothèse totale hanche. Cinq
activités, analysées initialement, ont été retenues pour étudier leurs effets sur le comportement
du ciment osseux (Fig. III.35). Les résultats sont indiqués sur la figure.III.39. En mode
fissuration noté 1, celui, noté 2 a tendance, certainement sous l’effet des contraintes de
En mode II pur (Fig.III.39.b), en dehors de l’assoie sur une chaise, toutes les autres activités
rupture (FIC) sont, d’une façon générale, nettement plus élevées que celle résultantes du mode
I. En mode III (Fig.III.39.c), en pendant que le patient monte les escaliers, les deux pointes de
contraintes en ces deux fronts de fissuration présentent quasiment les mêmes valeurs). Ce
123
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
mode de propagation est le mode de rupture prédominant pour les activités montées et
Ces résultats montrent que la pointe de fissure, notée 1, se développe en mode mixte I, II et III
pendant que le porteur de la prothèse monte les escaliers. Les autres activités, et tout
III. Ils indiquent également, que le risque de descellement de la prothèse totale de hanche par
rupture est plus probable lorsque le patient monte ou décent les escaliers.
point 1
0,15 point 2
0,10
0,05
KI(Mpas*m1/2)
0,00
-0,05
-0,10
-0,15
position
(A) mode I
point 1
0,25 point 2
0,20
0,15
0,10
0,05
KII(Mpas*m1/2)
0,00
-0,05
-0,10
-0,15
-0,20
-0,25
position
(B) Mode II
124
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
point 1
0,6 point 2
0,5
0,4
0,3
0,2
KIII(Mpas*m1/2)
0,1
0,0
-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
position
III.7.6.Conclusion :
III.8.1.Introduction :
Plusieurs auteurs ont publiées sur la propagation d’une fissure rectiligne en 2D dans le
ciment orthopédique comme T. Achour et al [111] , dans notre cas nous avons étudiés la
propagation de fissure en 3D de géométrie plane, le comportement à la rupture des
prothèses de hanche cimentées dans les conditions de chargement statique en utilisant le code
de calcul ABAQUS 6.11, Cette analyse , nous avons étudié le comportement mécanique à
la rupture d'une prothèse totale de hanche sous l'effet des charge appliquer au tète de
fémur. A cet effet, nous avons calculé le facteur d'intensité de contrainte (F.I.C) de la fissure
supposer plane préexistante à l’intérieure du ciment orthopédique d’une longueur de 1
mm(Fig.III.40), dans la même position du fissure elliptique étudiée précédemment, qu’on est
déjà présenter dans la Figure.III.35 avec les même conditions au limite.
MY
Figure III.40. Forme de géométrie de fissure rectiligne dans la partie proximale du ciment
orthopédique
III.8.2. Effet de la taille de la fissure :
Pour une meilleure illustration du comportement mécanique en rupture du ciment osseux,
nous menons dans cette partie du travail, et dans les mêmes conditions de simulation, celui
126
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
d’une fissure rectiligne. Les mêmes sites d’amorçage et les mêmes conditions de chargement
pour une fissure elliptique ont été retenus pour cette étude. Les résultats obtenus sont
représentés sur la figure III.41. Cette figure montre la variation du facteur d’intensité de
contraintes en modes I, II et III. Nous notons cependant, que cette variation est quasiment
semblable que celle résultant d’une fissure elliptique. Autrement dit, l’allure des fonctions :
K= f (taille de la fissure) est pratiquement la même quelle que soit la forme de la fissure,
comme le montre les figures III.41 a, b et c. les facteurs en têtes de fissures elliptique et
rectiligne ne se différencient que l’intensité de l’énergie mécanique localisée en pointes de
fissures et ce quelle que soit la tête de fissure. En effet, et de par sa forte singularité, la fissure
rectiligne est plus instable. Cette instabilité est caractérisée par des fortes valeurs des facteurs
d’intensité de contraintes en modes I, II, et III. Tout comme une fissure elliptique, une fissure
rectiligne se propage en mode mixtes I, II, III. Ces deux fissures se développent
préférentiellement en mode II. Le risque de descellement est fort probable sous fortes
contraintes de cisaillement, sachant que le ciment orthopédique présente une faible résistance
mécanique au cisaillement. Les autres critères de rupture sont relativement faibles.
0,30 point 1
point 2
0,25
0,20
0,15
0,10
KI (MPa.m )
1/2
0,05
0,00
1,0 1,2 1,4 1,6 1,8
-0,05
longeur de fissure (mm)
-0,10
-0,15
(A) mode I
127
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
point 1
1,5
point 2
1,0
0,5
0,0
1,0 1,2 1,4 1,6 1,8
-0,5
-1,5
-2,0
-2,5
-3,0
-3,5
-4,0
-4,5
(B) mode II
0,4 point 1
point 2
0,3
0,2
0,1
KIII (MPa.m )
1/2
0,0
1,0 1,2 1,4 1,6 1,8
longeur de fissure (mm)
-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
III.8.3.Effet de l’orientation :
De la même façon que le défaut elliptique, la fissure rectiligne, de taille 1mm, initiée dans
partie proximale gauche, a été orientée d’angle θ le long du ciment afin d’analyser l’effet de
cette orientation sur son comportement. Les résultats de cette analyse sont indiqués sur la
128
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
figure III.42. Elle montre la variation des facteurs d’intensité de contraintes en mode I ,II et III
en fonction en l’orientation θ autour de l’axe ox (suivant l’épaisseur) et l’axe oy (suivant la
longueur). Ces résultats illustrent nettement que cette variation est pratiquement indépendante
de la forme de la fissure. En effet, l’allure de la fonction K= f( de l’orientation de la fissure)
est quasiment la même pour ces deux fissures et ce quel que soit le mode de propagation. Ce
comportement ne se différencie que par les fortes valeurs des facteurs de ruptures en mode I,
II, III résultants d’une fissure rectiligne (Fig.III.42 a, b, c).. Ainsi au front de fissure, noté 1,
résulte un facteur d’intensité de contraintes plus élevé que la résistance à la fissuration du
ciment. Ceci constitue un danger de rupture brutale du ciment orthopédique.
épaisseur
0,3 longueur
KI (MPa.m )
1/2
0,2
0,1
0,0
0 45 90 135 180 225 270 315 360
-0,1
Angle (°)
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
-0,6
(A) Mode I
129
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
1,0 épaisseur
KII (MPa.m ) longueur
1/2
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
0 45 90 135 180 225 270 315 360
-0,2
Angle (°)
-0,4
-0,6
-0,8
-1,0
(B) Mode II
0,8 épaisseur
longueur
KIII (MPa.m )
0,7
1/2
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0 45 90 135 180 225 270 315 360
-0,1
Angle (°)
-0,2
-0,3
-0,4
ciment orthopédique, et dans les mêmes conditions de simulation, une analyse de l’effet de la
130
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
nature des activités sur le comportement d’une fissure rectiligne a été menée. Rappelons que
les cinq activités exercées quotidiennement ont été retenues pour cette analyse. Les résultats
obtenus sont indiqués sur la figure III.43, montre l’effet de chaque activité sur le facteur
d’intensité de contraintes en pointes, notée 1 et 2, mode I, II, III respectivement. Nous notons
cependant, en descendant ou en montant les escaliers que le patient sollicite plus fortement la
fissure initiée dans le ciment et ce quel que soit le mode de propagation (Fig.III.43.a, b, c).
Les valeurs de ces paramètres de rupture sont plus importantes que celles résultants d’une
fissure elliptique et ce quelle que soit la nature de l’activité. Comme il a été mentionné
induisent dans le ciment orthopédique, dans sa partie proximale gauche, contraintes des
contraintes de forte intensités. Cette partie constitue donc un siège de forte concentration de
contraintes et donc une zone exposée au d’endommagement du ciment par rupture brutale. Ce
risque est d’autant plus grand que l’activité du patient est intense. Dans nos conditions
d’analyse, le risque de propagation peut provenir d’une fissure rectiligne donc la présence est
fort probable dans les matériaux présentant un comportement fragile élastique linéaire,
point 1
0,15 point 2
0,10
0,05
KI(Mpas*m1/2)
0,00
-0,05
-0,10
-0,15
position
(A) mode I
131
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
point 1
0,30 point 2
0,25
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
KII(Mpas*m1/2)
-0,05
-0,10
-0,15
-0,20
-0,25
-0,30
-0,35
-0,40
-0,45
-0,50 monter decendre lever asoie marche
escalier escalier de chaise sur chaise normale
position
(B) mode II
point 1
1,0 point 2
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
KIII(Mpas*m1/2)
0,3
0,2
0,1
0,0
-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5
-0,6
-0,7 monter decendre lever asoie marche
escalier escalier de chaise sur chaise normale
position
132
Chapitre III. Comportement biomécanique du système PTH
III.8.5.Conclusion :
Les résultats obtenue montrent que :
le mode de propagation de la fissure rectiligne, initiée dans la zone proximale gauche
du ciment osseux, est assez complexe.
le facteur d’intensité de contrainte résultant de pointe 1 d’une fissure rectiligne
localisée sur la partie proximale dépasse largement le seuil de la rupture, en mode I;
l’allure de la fonction K= f (de l’orientation de la fissure) est quasiment la même pour
ces deux fissures elliptique et rectiligne quel que soit le mode de propagation. Ce
comportement ne se différencie que par les fortes valeurs des facteurs de ruptures en mode I,
II, III ;
la montée et la descente des escaliers sont deux activités sollicitant plus fortement les
fissures. Les fortes valeurs des facteurs d’intensité de contraintes en pointes, notée 1 et 2,
mode I, II, III respectivement sont caractéristiques d’un tel comportement.
le risque de propagation peut provenir d’une fissure rectiligne dont la présence est fort
probable dans les matériaux présentant un comportement fragile élastique linéaire, comme le
ciment osseux ;
133
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