Droit Bancaire
Droit Bancaire
Droit Bancaire
Introduction générale
Définition
1) objet :
C’est l’ensemble des règles concernant les opérations de banque et ceux qui les
accomplissent à titre professionnel (commerçant).
C’est un droit professionnel des plus anciens. C’est une branche du droit commercial (art 6
CC). Il est à la fois le droit des opérations de banque et celui des professionnels de banques.
Le dahir portant loi du 6 juillet de 1993 relatif aux établissements de crédit et leur
contrôle, définit les établissement de crédit comme suit :
« Est considéré comme établissement de crédit, toute personne morale qui effectue à
titre de profession habituelle une des opérations suivantes :
-réception de fonds du public
M. BENSGHIR
-distribution de crédit
-la mise à la disposition de clientèle de tout moyen de paiement ou leur gestion »
Donc, d’après cette définition, nous constatons qu’une banque ne peut être qu’une
personne morale, c’est ainsi qu’une banque ne peut être une personne physique. Ensuite, le
terme « habituel » signifie le professionnalisme.
La loi de 1993, nous donne la définition d’établissement de crédit qui reste un terme
plus large. L’article 5 de la même loi énumère est de façon non limitative les opérations dites
6ème semestre connexes que peuvent accomplir les établissement de crédit. Selon cet article, les opérations
connexes consistent en :
-opérations de changes
-opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie
-le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de valeur mobilière ou
tout produit financier.
-le conseil et l’assistance en matière de gestion du patrimoine
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-le conseil et l’assistance en matière de gestion financière commerces par nature et qui font acquérir la qualité de commerçant en ce sens que les
-l’ingénierie financière personnes physiques qui le accomplissent à titre habituel ont la qualité de commerçant. Le
droit civil trouve aussi application en la matière, c’est ainsi que nous y trouvons :
D’une manière générale, tous les services destinés à faciliter la création et le
développement des entreprises, sous réserves des dispositions légistes relatives à l’exercice -droit des obligations
illégal de certaines professions. Les opérations de location simple de biens mobiliers et -droit de sûretés (garanties, nantissement…)
immobiliers pour les établissements qui effectuent à titre habituel les opérations de crédit bail. -l’influence du droit public est assez forte aussi à rappeler qu’il s’agit d’une organisation
Notons toujours que ces opérations ne sont pas des opérations de banque, mais des professionnelle bien structurée, supervisée par l’Etat.
opérations connexes. Ce ne sont pas des opérations essentielles mais elles s’ajoutent. Si elle
constitue l’unique objet de l’activité de la personne morale, elles ne peuvent lui conférer la Les professionnels de banque sont soumis aux autorités monétaires, banque Al-
qualité d’établissement de crédit. maghrib, ministère des finances. Les décisions émanant de ces organes sont des décisions
administratives à caractère général ou individuel.
De même l’art 6 de la même loi précise que les établissements de crédit ont la
possibilité d’exercer à certaines conditions des activités, autres que l’accomplissement des La jurisprudence et la doctrine ont même affirmé que les banques étaient chargées
opérations d’établissement de banque, ces opérations ne sont pas des opérations de banque. d’une mission de service public. Le droit économique (c’est le droit de l’organisation de
Il en va ainsi des prises de participation (une société quant elle est intéressée par une l’économie par les autorités publiques) est également présent dans cette matière. Ainsi
autre, elle prend participation par l’achat d’actions) autorisées par l’article. l’importance de la distribution de crédit et la création de monnaie qui en résulte le rôle de
banques dans les règlements, la nécessité de protéger les déposants ont conduit l’Etat à un
De manière générale, l’activité bancaire consiste dans un rôle d’intermédiation dans dirigisme économique de l’activité bancaire. Ainsi, l’Etat intervient en matière de régulation
les règlements (service de caisse, gestion d’argent,…) et de distribution de crédit, (service de de crédit en mettant en place des sanctions pénales et une adaptation continuelle du secteur
crédit,…) auquel s’ajoute certains services commerciaux annexes. bancaire à la conjoncture économique. Pour ce qui est donc des caractères particuliers on peut
noter que le droit bancaire peut relever un aspect très technique. En effet, la façon de procéder
Professionnel de banque : les banques sont des espèces particulières d’une catégorie revêt pour le banquier une très grande importance. Les opérations se répètent et il est bon
plus large que celle d’établissement de crédit habilité a effectué des opérations de banque et qu’elles se répètent du même schéma. De la technique dépend la sécurité juridique.
qui comprennent en outre les banques mutualistes ou coopératives, les caisses d’épargne ou
de prévoyance, les caisses de crédit communal, les sociétés financières et les institutions La technique des banques s’accompagne d’un formalisme certain,
financières spécialisées.
-contrat d’adhésion
L’art 10 de la loi précise que les établissements de crédit comprennent les -imprimé préétabli par les banques
établissements de banque et les sociétés de financement. -les opérations de banque ont leur modalité
-terme des comptes
Pour ce qui est de la distinction entre les banques et les sociétés de financement. -l’émission et l’endossement des effets de commerce
Les banques sont des entreprises qui accomplissent à titre professionnel des -l’établissement de bordereaux
opérations de banques avec leurs ressources propres, mais aussi et surtout avec des fonds
reçus du public sous forme de dépôt ou autrement. Le caractère international de droit bancaire : les techniques bancaires ont
L’art 10 ajoute que les banques sont seules habilités à recevoir du public des fonds à bien souvent un caractère international, certains ont un trait au commerce international. Il est
vue ou d’un terme inférieur ou égal à 2 ans. dès lors important qu’il soit pareil dans tous les pays. EX crédit documentaire ou les garanties
Quant aux établissements financiers, elles accomplissent des opérations de banques indépendants. Il est fréquent qu’une technique soit importée, comme le leasing ou le
similaires, mais, en employant uniquement leurs ressources propres. factoring. Les conférences internationales ou des conventions, contribuent à uniformiser le
L’art 10 ajoute que ces sociétés ne peuvent en cas recevoir du public des fonds a vue droit bancaire dans différent pays.
ou d’un terme inférieur ou égal à 2 ans. Tous les établissements de crédit sont tenus d’obtenir Enfin, il faut souligner l’importance du droit bancaire. Deux intérêts sont en jeu, un
pour l’exercice de leur activité, l’agrément soit en qualité de banque, soit en qualité de société intérêt général et des intérêts particuliers.
de financement. Cet agrément est délivré par arrêté du ministre des finances.
-un intérêt général, a tel point que l’Etat a dû assurer le contrôle et la direction. Ainsi,
2) Les origines et caractères du droit bancaire les crédits que distribue le secteur, assurent l’expansion et l’orientation de l’économie. Les
banques jouent un rôle important d’intermédiaire dans le paiement. La monnaie scripturale
occupe une place plus importante que la monnaie manuelle ou fiduciaire.
Le droit bancaire n’est pas une branche du droit autonome, il rassemble pour
l’essentiel des règles de droit privé, de droit public et économique. Le droit bancaire relève
-il y a des intérêt particulier, en ce sens que nul entreprise, nul individu ne peut
traditionnellement du droit privé. C’est même une branche du droit commercial. En effet, les
renoncer au concours d’une banque aussi bien pour effectuer un règlement que pour obtenir le
opérations de banque sont citées par l’article 6 du code de commerce. Parmi les actes de
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crédit, tout commerçant doit ouvrir un compte en banque (voir art 18 CC). Tout paiement fait Il faut mentionner également les pratiques internationales unifiées, ainsi que la
par un commerçant excédant 20 000DH doit être effectué par un chèque barré ou virement. chambre de commerce internationale qui a élaboré des règles uniformes sur différents points
de l’activité bancaire. Le meilleur exemple, les règles relatives « aux garanties sur demande ».
3) sources du droit bancaire De façon générale, la chambre de commerce internationale veille à la normalisation
des pratiques bancaires. Les pratiques internationales unifiées, ne sont pas, a proprement
parlé, des sources de droit. Leur force obligatoire est celle de contrat entre particulier, c'est-à-
La 1ère remarque c’est la diversité des sources. Le droit bancaire puise l’essentiel de la dire ne s’applique à une opération déterminée que dans la mesure où le banquier et le client
matière dans le droit commercial (le droit bancaire est une activité commerciale), puis le droit ont décidé ainsi au moins tacitement.
civil et enfin le droit administratif. Toutefois, les banques s’engagent à appliquer de telles normes et il est exceptionnel
Le droit bancaire emprunte ses sources en différentes branches du droit dont il groupe qu’un client s’y oppose. Enfin, il faut signaler qu’il y a un comité de Bal (ville Suisse) qui est
les règles entant que règle professionnelle (droit professionnel des banques), mais ils connaît constitué des gouverneurs de banques centrales, élaborent des règlements et des normes au
cependant deux sources qui lui sont propres : les décisions des organes directeurs de la niveau international.
profession et les usages, ainsi que les sources internationales.
-D’abord, les décisions des organes directeurs de la profession : ainsi, le ministère des Chapitre 1 : l’encadrement juridique de la profession bancaire (loi 14 février 2006)
finances et banque AL Maghreb, et les différents organes qui peuvent être consultés au
besoin ont un pouvoir réglementaire. Avant l’indépendance, le nombre des banques étrangères installées à Tanger et à Casa
Il fixe les prescriptions d’ordre général applicable aux états de crédit. était important. Mais l’installation des 1ères banques au Maroc date, en fait, de 1820. Mais le
D’une manière générale, on sait que le ministère des finances agit par arrêté, tandis développement du secteur bancaire ne s’amorça qu’avec la création en 1907 de la banque du
que banque AL Maghreb décide par circulaire, ce sont là des actes administratifs qui dès Maroc (acte d’Algésiras de 1906).
qu’ils sont pris, sont obligatoire comme tout règlement.
Puis, il fallait attendre 1943 pour que soit établi une 1ère législation inspirée de la loi
-ensuite, les usages traduisent l’importance de la pratique dans la formation de la règle française sur l’organisation des professions édictées en 1940/1941 et qui régissait la banque et
de droit bancaire. Ainsi, le contenu, les effets des opérations de banques, le comportement du les professions se rattachant aux métiers de banquiers. En 1954, le nombre des banques
banquier, sont souvent précisés par l’usage. installées au Maroc, était de 69 établissements. Ce chiffre était ramené à 26 après
Mais, il doit s’agir d’un véritable usage, c'est-à-dire d’une pratique consacrée par la l’indépendance parce que l’Etat à favoriser la politique de la concentration des banques.
profession au moins dans une certaine région et pendant un temps assez long. Le décret royal du 21 avril 1967 était centré quant à lui suite sur les banques de dépôt
En droit bancaire, l’usage a la valeur et la portée d’une convention tacite et comme et leurs activités, oubliant, comme l’a fait la législation de 1943 des institutions et les
toute convention, elle doit être prouvée par la partie qui l’invoque. (C ici qu’on a recours aux organismes financiers spécialisés et favorisant ainsi le cloisonnement, entre ces institutions et
parères qui sont des attestations qui attestent l’existence de l’usage) les banques dont le nombre diminua à 15 établissements entre 1975 par suite de fusion et
Un parère peut être délivré par les groupements professionnels des banques du Maroc d’absorption engendré par la marocanisation.
(GPBM).
En tout cas, l’usage bancaire ne peut pas déroger aux règles posées de façon Un mouvement de décloisonnement et de désintermédiation, sera amorcé dès les
impératives de la loi. (-l’usage n’est pas au dessus de la loi, art 2 du code de commerce). Il années de 70 avec l’extinction de l aloi 67 à d’autres institutions comme la banque populaire,
peut cependant, écarter une règle de droit supplétive, comme le ferait une convention qui la banque nationale, la caisse de dépôt et de gestion. On va assister également à un train de
comporte une clause attributive de compétence territoriale) mesure de libéralisation du secteur bancaire et de réforme touchant le marché de capitaux dès
Les juges ne doivent à ces usages dits conventionnels, que le respect des conventions. 1991. Ces mesures vont privilégier les mécanismes du marché, la réglementation et la mise en
Entre banques et établissements financiers, les usages s’appliquent sans restriction, en place d’un marché de capitaux. C’est ainsi qu’il y aura un texte sur la bourse des valeurs.
revanche, à l’égard des clients, ils n’acquiert force obligatoire pour régir une opération En 1996 sera institué un marché de change interbancaire et nous arrivons à la loi du 15
déterminée que dans la mesure où ils ont accepté tacitement par le client, ce qui implique que juillet 1993
ce dernier en avait connaissance.
Les organismes professionnels procèdent parfois à la rédaction des règles applicables à Les apports de la loi du 15 juillet de 1993 et du 1er code de
telle ou telle catégorie auxquelles les parties peuvent accepter de se soumettre. Ces règles ont commerce du 1er août 1996
une valeur contractuelle.
La législation bancaire en application avant 1993 était devenue vieille, disparate et
-les sources internationales : en matière bancaire, les conventions internationales sont incomplète dans la mesure où elle distinguait d’une part les banques commerciales et d’autres
peu nombreuses, mais importantes. Parmi les plus importantes, on peut citer la convention de part, toute une série d’organisme et d’établissement à statut légal spécial, soumis à des
Genève de 1930 sur la lettre de change et le billet à ordre qui sont des instruments usuels du réglementations propres autour desquels gravitait des sociétés qui assurait des financements
commerce de banque. dans différent domaine sans texte spécial.
Une autre convention de Genève de 1931 sur le chèque, adoptée par dahir.
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La loi bancaire de 1993 c’était assignait 3 objectifs essentiels : ❖ Le conseil national de la monnaie et de l’épargne : l’avis est désormais rendu
nécessaire par la loi de 1993 avant la prise de toute décision concernant la politique
-l’unification des dispositifs juridique applicables à l’ensemble des établissements monétaire et l’épargne par le ministère des finances
bancaires financiers. ❖ Le comité des établissements de crédit (CEC). Il donne son avis conforme au ministre
-Elargir le cadre de la concertation entre les autorités monétaires et la profession des finances sur les questions intéressant son activité des établissements de crédit. Par
-enfin, remplacer la protection des déposants et des emprunteurs ailleurs, ses membres peuvent émettre leurs avis au Gouverneur de banque AL
1) unification du cadre juridique Maghreb sur les aspects techniques des instruments de politique monétaire et des
règles prudentielles (règles professionnelles que les banques doivent respecter,
Il consiste en l’introduction d’une concurrence égale entre différent établissement de comme par exemple, le ratio de solvabilité et liquidité)
crédit par l’unification du cadre juridique auquel ils sont soumis, c’est ce qu’on appelle la ❖ La commission de discipline des établissements de crédit chargée d’instruire les
banque universelle qui sera soumise au même mode de réglementation, d’agrément, contrôle dossiers disciplinaire et de proposer des sanctions susceptibles d’être prononcées à
de surveillance et ce, sans distorsion ni différence de traitement entre établissement. C’est ce l’encontre des établissements de crédit par ministre des finances ou le gouverneur de
qui explique le recours à la notion d’établissement de crédit plus large que celle de banque banque AL Maghreb.
« AL ‘ITIMANE » parce qu’elle englobe également celle de financement. L’établissement de
crédit est aussi définit à travers les opérations qu’il peut définir et qu’ils sont désormais plus Les associations professionnelles selon la nature de son activité, chaque établissement
étendus qu’auparavant en effet, ces opérations comprennent outre la réception des fonds du de crédit est tenu d’adhérer à l’association professionnelle qui relève de son secteur. Ces
public et l’octroie de crédit, la gestion de nouveau moyens de paiement et de retrait quelque associations ont pour objet de développer les concertations dans leur relation avec les
soit le procédé technique suivi, et des opérations connexes telles que les placements et les autorités monétaires, ainsi qu’au sein même de la profession, pour les questions techniques et
participations. Mais, malgré ce principe d’unification et d’universalité, il faut préciser : d’intérêt commun.
-certains établissements demeurent à statut spécial par la volonté du législateur. Il en ❖ L’association 1 : groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM)
est ainsi de banque AL AMAL, le crédit populaire, le crédit agricole, le CIH, le fond ❖ Pour les sociétés de financements, c’est l’association professionnelle des sociétés de
d’équipement communal (ce sont des institutions étatiques, c’est pourquoi, elles ont un statut financement.
particulier).
L’unification ne veut pas dire uniformité de sous les états de crédit, puisque la loi 1993 3) la protection des déposants et des emprunteurs
distingue deux catégories :
La loi de 1993 a prévu une nouvelle approche dans les relations des établissements de
Les banques habilitées à recevoir les dépôts et qui comprennent les crédit avec leurs clients déposants et emprunteurs en renforçant les droits et la protection de
banques inscrites ces derniers et en mettant en place des moyens de contrôle adapté, ainsi qu’un régime de
Les sociétés de financement qui ne sont pas autorisées à collecter sanction profondément réaménagé.
des dépôts à vue ou inférieur à 2 ans et qui regroupe les sociétés de
crédit à la consommation, les sociétés de crédit bail, ainsi que la ❖ Les apports du code de commerce du 1 er août 1996 :
caisse marocaine des marchés.
Au plan bancaire et financier, les apports sont nombreux :
Enfin, le principe d’unification souffre des exceptions. Il s’agit de banque AL
Maghreb, de la trésorerie générale du royaume, les services financiers de la poste, la caisse -la consécration de tout un titre au contrat bancaire : c’est le titre 7 du livre 4 qui va des
centrale des garanties, la caisse de dépôt et de gestion, ce en raison de leur mission de service articles 487 544. On y trouve notamment les différents types de compte en banque, de
public ou contrôle par l’état. Il faut ajouter les banques off-shore et les compagnies dépôt de litige et de leur nantissement, le virement, ainsi que les opérations de crédit
d’assurance et de réassurance. (l’ouverture, préavis, escompte).
-on y trouve également le crédit bail mobilier et immobilier, ainsi que le contrat d’affectation
2) la concertation entre les autorités monétaires et la profession en garantie tel que le gage commercial, le nantissement sans dépossession, largement utilisé
en pratique bancaire et financière. Ces mécanismes ont bénéficié de titre spécifique, c’est le
La loi de 1993, tout habilitant le ministère des finances a institué les instruments de la titre 5 qui va de l’art 431 442 et des articles 336 392.
politique monétaire et le crédit, ainsi que ce visant a préservé la liquidité et la solvabilité des -on y trouve également les effets de commerce tel que le chèque, la lettre de change et le billet
établissements de crédit et à essayer de répondre à l’impératif d’un élargissement de la à ordre et autre instrument de paiement (livre 3, art 159 333)
concertation en créant 3 institutions et en consolidant le rôle des associations professionnelles. -Le code a également réaménagé pour les entreprises en difficulté tout un dispositif de
prévention, c’est le titre 1 du livre 5 (art 546 559), ainsi qu’un ensemble de procédure
Trois institutions : de sauvegarde destinée au traitement de ses difficultés (titre 2, livre 5, arts 560 ; 618)
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❖ Les innovations de la loi 34-03 du 14 février 2006 relatives aux Même si son domaine d’intervention est large (art 20) de la loi, il demeure un organe
établissements de crédit et organismes assimilés (BO n° 5400 du 2 purement consultatif.
mars 2006).
Enfin, l’article 22 de la loi maintient également la commission des établissements de
Plusieurs remarques peuvent être faites : crédit. Cette commission est présidée par le vice gouverneur ou par le directeur général de
banque AL Maghreb.
D’abord, la définition de la notion d’établissement de crédit est plus large. Cette commission est chargée d’instruire les dossiers disciplinaires et de proposer au
L’article 1 : « sont considérés comme établissement de crédit, les personnes morales gouverneur, les sanctions disciplinaires à prononcer contre l’établissement concerné. (Voir art
qui exercent leur activité au Maroc (critère géographique) quelque soit le lieur du siège social, 133 de la loi)
la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur dotation ou celle de leur dirigeant
et qui effectuent à titre de profession habituelles 1 ou plusieurs des activités suivantes : S’agissant des associations professionnelles de la banque, la nouvelle loi a maintenu
-la réception de fonds publics les mêmes associations, c'est-à-dire d’un côté la GPBM et de l’autre ………….les mêmes
-les opérations de crédit associations auxquelles les professionnels veulent adhérer.
-la mise à la disposition à la clientèle de tout moyen de paiement ou leur gestion » Ces associations ont également un rôle consultatif, mais en plus, elles étudient les
questions intéressant l’exercice de la profession notamment, l’amélioration des techniques de
L’article 7 ajoute une opération complémentaire aux opérations pouvant être banque et de crédit, l’introduction de nouvelles techniques, la création de services communs,
effectuées par les établissements de crédit. Il s’agit de la présentation au public des opérations la formation du personnel et les relations avec les représentants des employés.
d’assurance aux personnes, d’assistance et d’assurance crédit, c’est ce qu’on appelle la
banque d’assurance. selon l’art 11 de la loi bancaire ,les sociétés de financement peuvent être Chapitre 1 : encadrement et réglementation de la profession bancaire
agrée a recevoir du public des fonds a un terme supérieur a un an.
Section 1 : les établissements de crédit
L’article 13 de la nouvelle loi précise des institutions soumises partiellement à
certaines dispositions de la nouvelle loi bancaire. Il s’agit des services financiers de la poste,
L’établissement de crédit est une notion consacrée par la loi. C’est une notion plus
constitués de la caisse d’épargne national du service des comptes courants et des chèques
large qui englobe à la fois les banques et les sociétés de financement. Les établissements de
postaux et des mandats postaux et la caisse de dépôt et de gestion, la caisse centrale des
crédit ont un monopole, c'est-à-dire que ceux qui exercent sont protégés par la loi.
garanties, les associations de micro crédit, les banques off-shore et les compagnies
financières.
Définition : la loi du 14 février 2006 permet de définir les établissements de crédits par
les opérations qu’ils accomplissent. Ainsi, aux termes de l’article 1 er de cette loi : « sont
Tandis que l’article 16 de la même loi, mentionne les établissements non soumis à
considérés comme établissement de crédit les personnes morales qui exercent leur activité au
l’application de la loi 2006. Il s’agit de banque AL Maghreb, les entreprises d’assurance et de
Maroc, quelque soit le lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs du capital social
réassurance, les organismes de retraite, le fond Hassan II pour le développement économique
ou de leur dotation ou celle de leur dirigeant et qui effectue à titre de profession habituelle,
et social, trésorerie générale, les institutions financières et internationales.
une ou plusieurs des activités suivantes :
o La réception de fonds du public
Au niveau institutionnel, l’article 17 donne une place prépondérante aux circulaires du
o Les opérations de crédit
gouverneur de banque AL Maghreb après leur homologation par arrêté du ministère des
o La mise à la disposition de la clientèle de tout moyen de paiement ou leur
finances et publication au BO.
gestion. »
Par ailleurs, la concertation est quelque peu renforcée et les pouvoirs de ses
organismes sont précisés et détaillés. Ainsi, le conseil national de la monnaie et de l’épargne
On ne va pas s’arrêter sur la condition de la personne morale et profession habituelle.
et remplacer le conseil de crédit et de l’épargne, le GMCE.
Mais avant de s’arrêter sur les activités qu’exerce l’établissement de crédit, il faut faire deux
Présidé par le ministre chargé des finances, le conseil va débattre de toutes les
remarques préliminaires.
questions intéressant le développement de l’épargne. Ainsi que l’évolution des établissements
de crédit. Il formule des propositions au gouvernement dans le domaine qui entre dans sa
La qualité d’établissement n’est octroyée qu’aux personnes morales ayant obtenu
compétence.
l’agrément du gouverneur de banque AL Maghreb après avis du comité des établissements de
crédit. Il ne suffit que des personnes morales accomplissent à titre de profession habituelle des
Quant au conseil des établissements de crédit, il est maintenu par l’art 19. Son avis est
opérations de banque. C’est à ce titre qu’à défaut d’agrément, elles ne peuvent se parer de
requis par le gouverneur qui le préside. Ce gouverneur peut demander son avis pour toute
l’appellation d’établissement de crédit et se rendent coupables d’infraction au monopole dudit
gestion ayant trait à l’activité des établissements de crédit et des autres organismes assimilés.
établissement.
Ce comité peut être sollicité aussi pour toute étude portant sur les établissements de
crédit et notamment sur leur rapport avec la clientèle et sur l’information publique.
La définition des établissements de crédit donnée par l’art 1 er de la loi du 14 février
2006 n’est pas suffisamment large pour embrasser tous les professionnels des activités
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bancaires en opération de banque. Ainsi, les agents des marchés interbancaires, les maisons de être un prêt. Il suffit mais il faut que le réceptionnaire ait le droit de disposer
titre, les compagnies financières n’accomplissent pas les opérations de banque et dès lors ne de fonds pour son propre compte avec obligation de le restituer au remettant.
sont pas des établissements de crédit. Il faut absolument qu’il y ait une libre disposition des fonds et il suffit que
cette libre disposition dont doit jouir le réceptionnaire résulte du contrat en
En tout cas, l’art 1er de la loi énumère les différentes opérations qu’on appelle aussi vertu duquel la réception de fonds est intervenue.
opérations de banques et qui sont retenus comme critère de la qualité d’établissement de
crédit. Paragraphe 2 : les opérations de crédit
Paragraphe 1 : réception de fonds du public Aux termes de l’art 3 alinéa 1 er de la loi du 14 février 2006 : « constitue une opération
de crédit tout acte à titre onéreux par lequel une personne :
Aux termes de l’art 2 de la loi du 14 février 2006 : « sont considérés comme fonds - met ou s’oblige à mettre à la disposition d’une autre personne à charge de celle-ci de
reçus du public, les fonds qu’une personne recueille de tiers sous forme de dépôt ou autrement les rembourser.
avec le droit d’en disposer pour son propre compte à charge pour elle de les restituer ». - ou prend dans l’intérêt d’une autre personne un engagement par signature sous forme
d’aval de cautionnement ou de toute autre garantie. »
Cette notion de réception de fonds du public comporte 3 éléments qu’il faut préciser :
Cette définition correspond à la définition classique du crédit dont elle comporte 3
o La notion de « public »: toute personne fait partie du public dès lors qu’elle a éléments :
une personnalité juridique distincte de celle du réceptionnaire. Sont assimilés -une avance ou promesse d’avance de fonds
aux réceptions de fonds du public : -une rémunération du créditeur
- les fonds déposés en compte à vue : avec ou sans préavis même si le -une restitution
solde du compte peut devenir débiteur.
- Les fonds déposés avec terme ou devant être restitués avec préavis Cette acception moderne de l’opération de crédit comprend une gamme étendue
- Les fonds versés par un déposant avec stipulation d’une affectation d’opération, aussi bien le prêt contrat réel que l’ouverture de crédit ou les crédits par
spéciale. Si l’entreprise qui a reçu le dépôt ne le conserve pas en l’état à signature.
l’exception des fonds versés auprès des sociétés légalement habilitées à Ces opérations ne sont pas susceptibles de conférer la qualité d’établissement de crédit
constituer et gérer un portefeuille des valeurs mobilières que si elles sont effectuées à titre onéreux. On peut s’interroger sur la portée de cette
- Les fonds dont la réception donne lieu à la délivrance par le dépositaire condition, exclut-elle la réception de toute contre partie de tout intéressement de toute sorte de
d’un bon de caisse de tout billet portant intérêt ou non (art 2 alinéa 2) l’opération : Ex : le cautionnement accordé par un concessionnaire par une compagnie
pétrolière.
Ce principe de réception de fonds comporte un certains nombres d’exceptions. Il convient de se référer à l’opération de banque telle qu’elle est pratiquée par les
Certains sont prévus par le texte même de l’art 2, établissements de crédit eux-mêmes à savoir moyennant la perception d’un intérêt d’une
-il s’agit du personnel commission. A défaut l’opération ne doit pas être considérée à titre onéreux. Sa pratique
-des associés habituelle ne peut conférer la qualité d’établissement de crédit ni constituer une in fraction au
-les dirigeants ne sont pas considérés comme faisant partie du public en raison de leur lien monopole.
étroit avec leur entreprise réceptionnaire L’alinéa 2 du même art assimile aux opérations de crédit, le crédit bail et d manière
plus large toute opération de location assortie d’un achat ainsi que les opérations d’affacturage
Par ailleurs l’alinéa 3 de l’article 2 de la même loi, précise que ne sont pas considérés et de vente à réméré des faits et de valeur mobilière.
comme réception de fonds publics :
-les sommes laissées en compte dans une société par les associés en nom collectif L’art 4 de la loi du 14 février 2006, définit les opérations de crédit bail et de location
-les commanditaires et les commandités avec option d’achat, visé *à l’art précédent qu’elle concerne :
-les associés
-les gérants - les opérations de location de biens meubles qui quelque soit leur
-les administrateurs qualification donne au locataire la possibilité d’acquérir à une date fixée
-les membres du directoire ou conseil de surveillance et les actionnaires détenant 5% avec le propriétaire, tout ou une partie des biens pris en location,
au moins du capital social. moyennant u prix convenu, tenant en compte au moins pour partie des
-les dépôts du personnel de l’entreprise, lorsqu’il ne dépasse pas 10>% de ces capitaux versements effectuées à titre de loyers.
propres - Les opérations par lesquelles une entreprise en location des biens
immeubles achetés par elle, construit pour son compte lorsque ses
o La notion de « réception » : la réception est un acte matériel peu importe le opérations quelle que soit leur qualification permet au locataire de
contrat en vertu duquel cette réception intervient, ça peut être un dépôt, ça peut
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devenir propriétaire de tout ou partie du bien en location ou plus tard à pour permettre le règlements de ces biens ou services, par exemple : les chaînes pétrolières,
l’expiration du bail. les grandes surfaces…l’opération n’est alors que l’accessoire de l’opération principale de
- Les opérations de location de fonds de commerce ou d’un de ses éléments vente. Cependant, la gestion de ces cartes restent une opération de banque et pour éviter toute
incorporels, donne au locataire la possibilité d’acquérir à une date fixée difficulté, ces cartes sont généralement émises et gérer comme une filiale agréée comme
avec le propriétaire le fonds de commerce ou l’un de ses moyennant établissement de crédit.
un prix convenu tenant compte au moins une partie des versements
effectuées à titre de loyer à l’exclusion de toute opération de cession de Section 2 : les monopoles de l’établissement de crédit
bail à l’ancien propriétaire dudit fonds ou d l’un de ses éléments »
Paragraphe 1 : les 2 monopoles
Pour sa part l’art 5 de la même loi définit l’affacturage (le factoring) en précisant que
c’est la convention par laquelle un établissement de crédit s’engage à recouvrer et à mobiliser Le législateur a instauré un double monopole, celui des opérations et celui de
des créances commerciales soit en acquérant lesdits créances, soit en se portant mandataire du dénomination.
créancier avec dans ce dernier cas, la garantie d bonne foi.
I- le monopole des opérations
Par ailleurs, certaines opérations de crédit, bien que répondant à la définition de
l’article 3, peuvent être accomplies par des personnes qui n’ont pas la qualité d’établissement Le monopole des opérations de crédit est énoncé à l’art 2 de la loi 2006 : « il est
de crédit. Ces opérations énumérées à l’art 12 de la loin, non seulement ne constitue pas une interdit à toute personne non agréée en qualité d’établissement de crédit d’effectuer à titre de
infraction u monopole bancaire, mais encore ne peut conférer la qualité d’établissement de profession habituelle, les opérations visées à l’art 1 er, il est en outre interdit à toute autre
crédit à qui les pratiquent, même à titre habituel. entreprise qu’un établissement de crédit de recevoir du public des fonds à vue ou d’un terme
égal ou inférieur à 2 ans »
Paragraphe 3 la mise à la disposition ou la gestion de tout moyen de paiement
Ces 2 alinéas consacrent le monopole des banques dont on sait qu’il n’est pas un
La loi 2006 inclut parmi les opérations de banques, la mise à la disposition de la privilège accordé aux établissements de crédit, mais constitue les moyens dont l’Etat s’est
clientèle de tout moyen de paiement ou leur gestion. doté pour mieux contrôler toute l’activité bancaire.
L’art 6 de la même loi donne la définition des moyens de paiement : « sont considérés La rigueur du monopole est différente selon la nature des opérations, une distinction
comme moyen de paiement tous les instruments qui quelque soit le support ou le procédé est imposée par le texte même de l’art 10, entre les opérations de banque en général et la
technique utilisé » permette à toute personne de transférer des fonds » (art 329cc) réception des fonds du public.
La notion de transfert de fonds est large et doit être étendue de tout procédé, même s’il A moins de 2 ans de terme, les établissements de crédits eux-mêmes n’échappent pas à
et révocable. Cette définition et aussi extensive puisqu’elle englobe les moyens de paiement l’obligation de respecter le monopole pour les opérations que l’agrément a exclu du champ
comportant un support papier magnétique, informatique télématique… d’activité. De façon générale et aux termes de l’art 27 : « les opérations de banques ne
peuvent être accomplies à titre habituel par une pers qui n’est pas agréée comme
Il faut observer que la mise à disposition et la gestion de moyens de paiement et la établissement de crédit. Il doit s’agir d’opérations de banque telle que définie aux arts 2, 3,4
plus usuelle, constitue des opérations de banque déjà réservées au établissement bancaire. de la loi. Ainsi, les opérations de crédit à titre gratuit peuvent être accomplies à titre habituel
Ainsi, l’émission d’espèce et réservée à banque AL-MAGHREB. De même, les mais l’art 3 définit l’opération de crédit par son caractère onéreux. »
chèques ne peuvent être tirés que sur un établissement bancaire. Ainsi, l’encaissement de la
lettre de change, du chèque, est jumelé à la réception de fonds dont l’art 2 et 12 de la loi L’habitude suppose la répétition et celle-ci commence dès le 2ème acte. L’habitude
réserve le monopole aux établissements de crédits. Il en va de même pour les virements et les n’applique pas une organisation de type professionnel. Il faut à cet égard observer la
avis de prélèvement. Reste les cartes de paiements et ou de crédit qui n’était soumise à aucune différence de rédaction entre l’art 1 et l’art 3, seul l’accomplissement de l’opération de banque
réglementation et qui font désormais parties des monopoles des banques. Ces cartes sont à titre de profession habituelle peut conférer (sous réserve d’agrément) la qualité
gérées par les banques ou les groupes de banques. d’établissement de crédit.
Le paiement par points déterminants de vente, suppose l’usage d’une carte et ce
paiement dit électronique doit être assimilé à la catégorie précédente. La profession suppose une organisation. Le monopole des établissements de crédit est
renforcé par l’art 11 de la même loi lorsqu’il s’agit de la réception des fonds du public, ce titre
La définition légale est suffisamment large pour comprendre les découvertes et prohibe même à titre occasionnel la réception du public à vue ou à terme inférieur ou égal à 2
procédés nouveaux qui peuvent être mis en place. Seulement est exclu des opérations de ans, sont seuls habilités..
banques, l’opération qui consiste pour une entreprise à émettre des bons ou cartes délivrés
pour l’achat auprès d’elle (carte MAR Jane…) d’un bien ou service déterminé. Cette Trois remarques permettent de cerner la portée de cette prohibition :
exception concerne la carte de paiement et ou de crédit qui sont émises par une entreprise
13 14
1- réception de fonds du public à plus de 2 as de terme est possible à titre -aux organismes à but non lucratif qui dans le cadre de leur mission ou pour des
occasionnel. Elle demeure interdite à titre habituel comme tout autre raisons d’ordre social accorde sur leur ressource propre des prêts à condition préférentielle
opération de banque. aux personnes qui peuvent en bénéficier en vertu des statuts de ces organismes.
2- Cet art vise les banques et donc les entreprises sociétaires et à contrario, il
est permis à un particulier de recevoir des fonds du public à moins de 2 ans Le fonds Hassan II pour le développement économique et social régi par la loi 36-01,
de terme à titre occasionnel. les instituts financières internationales, les organismes publics de coopération étranger,
3- Enfin, il faut rappeler que l’autorisation donnée par la loi à certaines autorisés par une convention conclue avec le gouvernement du royaume du Maroc a exercé
personnes de prêter des fonds à une autre personne vaut autorisation pour une ou plusieurs opérations visées à l’art 1er de la loi.
l’emprunteur de recevoir les mêmes fonds. Les exigences de la vie des affaires voir simplement de commerce, justifie que les
opérations prévues à l’art 12 échappent au monopole consacré par le même art. Ainsi, d’après
L’agrément peut limiter les opérations que l’établissement de crédit est autorisé le même art : « toute personne quelque soit sa nature peut pratiquer les opérations suivantes :
d’accomplir, c’est le cas des sociétés de financement, art 11, alinéa 2. -consentir à ses contractants dans l’exercice de son activité professionnelle des délais
Si cet établissement étend cette activité au-delà des limites qui lui sont assignés, il ou des avances de paiement notamment sous forme de crédit commercial.
enfreint le monopole et encourt les sanctions pénales, disciplinaires et civiles. -conclure des contrats de location de logement assorti d’une option d’achat
-procéder à des opérations de trésorerie avec des sociétés ayant avec elles directement
II- le monopole de dénomination ou indirectement des liens de capital conférant à l’une d’elle un pouvoir de contrôle effectif
sur les autres.
Le monopole des opérations de banques se double d’un monopole de dénomination -émettre des valeurs mobilières ainsi que des titres de créances négociables sur un
afin d’éviter que le public soit trompé. marché réglementé, consentir des avances sur salaire ou des prix à ses salariés pour des motifs
La violation de ce monopole est sanctionnée par l’art 135 de la loi. Cette sanction vise d’ordre social.
celui qui utilise indûment une dénomination commerciale, une raison sociale, une publicité et -émettre des bons ou des cartes délivrées pour l’achat auprès d’elle-même de biens ou
de manière général toute expression faisant croire qu’elle est agréée en tant qu’établissement service déterminés.
de crédit ou entretient sciemment dans l’esprit du public une confusion sur la régularité de -prendre ou mettre en pension des valeurs mobilières inscrites à la côte de la bourse
l’exercice de son activité. La sanction vise également celui qui utilise tout procédé ayant pour des valeurs des titres de créance négociable ou des valeurs émises par le trésor.
objet de créer un doute dans l’esprit du public quant à la carte d’établissement public au titre
de laquelle il a été agréé. Les opérations de trésorerie entre sociétés liées appellent quelque explications
apparemment l’alinéa 3 de l’art 12, écarte toute infraction au monopole des établissements de
Paragraphe 2 : dérogation aux monopoles crédit pour les opérations de trésorerie entre la société d’un même groupe.
Ces textes soulèvent 2 difficultés d’interprétation l’une à trait au lien qui existe entre
Le monopole de dénomination ne comporte aucune dérogation, par contre, le les sociétés, l’autre à la notion d’opération de trésorerie. Un lien en capital est nécessaire entre
monopole des opérations n’est supportable que dans la mesure où le législateur a su prévoir les sociétés (art 18) sur la loi …(de 0%à10%=un placement,, 10%à50=une participation,,+de
des dérogations qu’a imposé la logique des exigences sociales et ka vies des affaires. 51%=filialisation)
Tels sont les 3 critères qui expliquent et justifient les dispositions de l’art 12 et 16 de Une notion étroite et juridique doit être retenue manifestement du capital social. Dès
la loi. Ces dispositions comme tous les textes prévoyant les dérogations sont d’interprétation lors les apports en compte courant d’associés, des prêts et participations ne sauraient créer un
stricte. lien de nature à autoriser des opérations des trésoreries. Il n’est pas nécessaire que ce lien en
capital soit doublé d’un lien économique (il ne faut pas qu’il y ait un conglomérat). Il n’est
Les exigences logiques : logiquement, il était nécessaire que le législateur permette pas exigé que le groupe forme une unité économique homogène que les sociétés qui le
aux établissements, que l’art 16 classe en dehors du champ de la loi bancaire, d’accomplir les composent aient des activités économiques complémentaires. Ce lien en capital peut être
opérations de banque. direct ou indirect. Le caractère indirect du lien résulte de l’interposition d’une société entre
celle qui accomplit l’opération de trésorerie. Ainsi le lien existe entre la société mère et une
Il s’agit de banque AL-MAGHREB et de la trésorerie générale. De même, il fallait société petite fille, ou entre 2 sociétés sœurs, peu importe le nombre de sociétés interposées,
écarter tout risque d’infraction pour les entreprises qui par la nature de l’activité occupe un peu importe également la nationalité des sociétés qui composent le groupe.
secteur très voisin de la banque et peuvent accomplir les opérations relevant du monopole. Il Ce lien en capital doit conférer à l’une des sociétés du groupe un pouvoir de contrôle
s’agit des entreprises d’assurance et de réassurances régies par la loi 17-99 portant code des effectif sur les autres. Il s’agit de la possibilité assurée et stable de décider du sort économique
assurances et les organismes de prévoyance et de retraite. et financier des sociétés contrôlées.
Ces exigences sociales, elles expliquent que pour certaines entreprises sont pour -l’opération de trésorerie ne fait l’objet d’aucune obligation légale. Il s’agit d’une
l’activité soustraite par l’art 16 à l’obligation de respecter le monopole bancaire. Ainsi, notion économique et non juridique que la doctrine s’efforce de cerner. Il ne faut pas
l’interdiction relative aux opérations de crédit ne s’applique pas : cantonner les opérations de trésorerie dans les domaines de court terme. Le législateur a voulu
faciliter une bonne gestion de ressource financière de groupe.
15 16
Ces ressources, ces excédants monétaires peuvent à long terme et il ne peut pas être Les sanctions disciplinaires :
interdit de les employer à long terme dans une société de groupe. Peu importe l’origine de
l’excédant monétaire, ça peut être des bénéfices apports des actionnaires, réalisation de S’agissant des sanctions disciplinaires, l’établissement de crédit peut se voir interdire
certains actifs, emprunts (la loi ne fait aucune restriction). ou restreindre l’exercice……………, Ex, limitation de l’agrément, retirement de l’agrément
s’il enfreint les limites qui lui sont signalés ou use d’une dénomination à laquelle il n’a pas
L’opération de trésorerie n’exige pas un flux monétaire immédiat. Le flux peut être droit. Ces sanctions disciplinaires seront prononcées par le gouverneur de banque AL
simplement potentiel (comme c’est le cas pour le cautionnement). Enfin, il ne faut pas réduire MAGHREB après avis de la commission de discipline des établissements de banque (art 21 et
les opérations de trésorerie aux seules opérations de crédit, les opérations de compensation de 133)
même groupe constitue aussi des opérations de trésorerie entre société.
Les sanctions civiles :
Paragraphe 2 : sanctions et limites du monopole
Il faut préciser que les opérations accomplies en violation du monopole, sont nulles
Toute infraction au monopole des opérations ou au monopole des dénominations est d’une nullité absolue qu’on conclut en violation d’une règle publique qui protège non
susceptible d’entraîner les sanctions disciplinaires, civiles ou pénales. seulement l’intérêt général et celui des établissements de crédit mais aussi celui des
épargnants.
Les sanctions pénales :
Sanction 3 : classification des établissements de crédit
Au terme de l’art 135 de la loi 2006 : « est puni d’un emprisonnement de 3 mois à un
an et d’une amende de 5000 à 10000 DH ou l’une de ces deux peines seulement, toute Les critères :
personne qui agissant pour son compte ou pour le compte d’une personne morale :
- utilise indûment une dénomination commerciale, une raison sociale, une L’art 10 de la loi 2006 précise que les établissements de crédit, comprennent 2
publicité et d’une manière générale toute expression faisant croire catégories :
qu’elle est agréée en tant qu’établissement de crédit ou entretient Les banques d’une part et d’autre part les sociétés de financement. Il autorise banque
sciemment dans l’esprit du public une confusion sur la régularité de AL MAGHREB a les classer en sous catégorie, en fonction des opérations qui sont autorisées
l’exercice de son activité. a effectué et de leur taille.
- Utilise tout procédé ayant pour objet de créer un doute dans l’esprit du L’activité exercée doit bien entendu consister dans l’accomplissement des opérations
public quant à la catégorie de l’établissement public au titre de laquelle de banque, mais certains établissement peuvent avoir vocation à les accomplir toute, d’autre
elle a été agréée » seulement certaines d’entre elles. Ces 2 catégories d’établissements sont différenciées par
rapport aux 2 critères essentiels suivants :
C’est une obligation juridique et non morale, c’est pourquoi elles sont assorties de -la possibilité qui leur est conférée de recevoir ou non des dépôts à vue ou d’un terme
peines. court n’excédant pas 2 ans. (Le critère de base est la durée)
Au terme de l’article 136 de la même loi : « est puni d’un emprisonnement de 6 mois Paragraphe 1 : les banques
à 3 ans et d’une amende de 10 à 1 million, ou l’une de ces deux peines seulement, toute
personne qui : Les banques selon l’art 10 de la loi bancaire peuvent effectuer toutes les opérations
- effectue à titre de profession habituelle, les opérations visées à l’art 1 er énoncées de l’art 1à 6 de la loi. Elles sont donc autorisées à :
de la loi ci-dessus, sans avoir été dûment agréée en tant qu’établissement -recevoir du public des fonds à vue d’un terme inférieur ou égal à 2 ans. L’art 10
de crédit précise qu’elles sont les seules à y être habilité
- effectue à titre de profession habituelle sans avoir été dûment agréé l’une -elle distribue également des crédits
des activités visées aux alinéas 5,6 et 7 de l’art7 -elles gèrent et mettent à la disposition de leur clientèle tous moyens de paiement. Les
- effectue des opérations pour lesquelles cet établissement n’a pas été banques réalisent aussi les opérations connexes à leur activité tel que les opérations de
agréé. » change, les opérations sur or ou sur les valeurs. Le placement, le conseil et l’assistance en
matière de gestion du patrimoine, les opérations de location simple des biens mobiliers ou
Les sociétés de financement doivent respecter le contenu de l’agrément à défaut, elles immobiliers (art 7 de la loi)
tombent sous le régime de cet art. La personne morale peut être sanctionnée en retenant des
amendes, sinon la dissolution. Ainsi la loi bancaire confirme l’universalité de l’activité des banques. Dans le passé,
une distinction était établie entre les banques commerciales ou de dépôt qui comprenait les
La fermeture de l’établissement et la publication du jugement doivent être ordonnées établissements bancaires et les organismes financiers spécialisés créés pour intervenir dans
par le tribunal (art 137). La loi ne précise pas les conditions de mises en oeuvre de poursuite. des secteurs particuliers et spécialisés. Ces organismes se différencient essentiellement des
Celles-ci sont donc soumises au droit commun (règles de procédure pénale) banques par le fait qu’ils ne recevaient pas Dépôt à vue inférieur ou égal à 2 ans. Depuis
17 18
1986, à l’instar de la CNCA, la banque national de développement économique et la CIH on -la caisse nationale du crédit agricole. CNCA qui a soutenu le financement de
été autorisées de recevoir des fonds du public à vue ou à court terme et à ouvrir des agences. l’agriculture et ce aussi bien au niveau des investissements qu’en matière de compagnes
agricoles.
Sous l’impulsion des autorités monétaires leurs opérations se sont approchées de plus -crédit immobilier et hôtelier (CIH), cet établissement a concouru au développement
en plus de celle de banques commerciales dont l’activité c’est parallèlement diversifié, alors de l’immobilier et des investissements touristiques au Maroc.
qu’elle se limitait initialement à des opérations à court terme. -le FEC (fond d’équipement communal). Ce fond qui a eu le statut de banque en 1996
a pour projet e financer les travaux et l’équipement de collectivité locales.
La loi bancaire qui a défini l’universalité de l’activité bancaire intègre dans sa notion
de banque, les organismes de crédit populaire, ceux du crédit agricole, ainsi que la banque c) les banques off-shore
nationale pour le développement économique et le CIH.
Sont régies par une loi spécifique, c’est la loi 58-90 relative au place financière off-
Cette loi n’a pas cependant voulu méconnaître la particularité et leur mission shore. Ces banques peuvent notamment collecter toute forme de ressource en monnaie
respectives, ce qui a justifié le maintien pour la plupart de leur texte spécifique avec toutefois étrangère convertible appartenant à des non résidents effectués pour leur propre compte ou
des aménagements visant à la soumettre au contrôle de banque AL MAGHREB avec des pour leur clientèle non résidents,
aménagements. -toute opération de placement financier, d’arbitrage, de couverture et de transfert en
devise ou en or.
Les différentes banques actuelles -accorder tout concourt financier aux non résidents
-participer au capital d’entreprise non résidente et souscrire aux emprunts émis par
Les banques répondant aux critères de définition de la nouvelle loi bancaire, sont aux ces dernières
nombres de 18 établissements, tout membre du GPBM. Ces banques sont dans leur majorité -émettre des emprunts obligatoires en monnaie étrangère convertible
privées. Les établissements bancaires publics ou semi-publics sont peu nombreux et son -délivrer toute forme d’aval ou de caution notamment de caution de soumission, de
appelées pour la plupart à privatiser. garantie de bonne fin aux entreprises non résidents.
-les banques off-shore peuvent bien entendu à l’instar des banques étrangères réaliser
a) les banques privées avec les résidents toute opération autorisée par l’office des changes.
Sont au nombre de 11 actuellement, ces banques ont pratiquement toute une Ces Etats doivent obtenir un agrément auprès de banque Al Maghreb, régler un droit
participation étrangère de leur capital. Il y en a même qui sont des filiales de groupe étranger. de licence et s’inscrire au registre de commerce au place financière off-shore qui sont
Elles sont ouvertes sur l’extérieur à travers des réseaux de correspondant bien développés et également soumis au contrôle de banque AL maghreb.
des succursales implantés à l’extérieur et qui sont de plus en plus nombreuses :
Les banques off-shore bénéficient de régime douanier fiscal et de change de faveur.
Ces banques classées par ordre alphabétique sont les suivantes : Installé à Tanger, les banques off-shore sont aujourd’hui à trois,
-ATTIJARI INTERNATIONAL BANQUE
ARABE BANQUE MAROC, ATTIJARI WAFABANK, BMCE banque morocaine du -BANQUE INTERNATIONALE DE TANGER
commerce extérieur, BANQUE MAROCAINE POUR L’AFRIQU ET L’ORIENT, BMCI -BANQUE NATIONALE DE PARIS
commerce et industrie, CASABLANCA FINANCE MARKET, CITY BANK, CREDIT DU
MAROC, MEDIA FINANCE , SOCIETE GENERAL MAROCAINE DE BANQUE, Paragraphe 2 : sociétés de financements
UNION MAROCAINE DE BANQUE
La réglementation des établissements de crédit ne recevront pas habituellement de
b) les banques à caractère public ou semi-public dépôt, traduit le souci du législateur de les soumettre au contrôle des autorités monétaires et
ce d’autant plus que ces établissements ont connu un développement important dans plusieurs
Les établissements bancaires à caractère public ou semi public on tous étaient créés domaines, notamment ceux du crédit à la consommation et du crédit bail.
par l’Etat pour remplir des missions spécifiques en matière de financement. Ces banques sont
aux nombre de 6 dont la moitié son en cours de privatisation, on y trouve : Ainsi, sous l’appellation de société de financement, ces établissements de crédit ne
peuvent effectuer parmi les opérations liées à l’activité bancaire (art 1 à 7) que celles
-banque AL A’MAL dont le capital est tenu à 75 % par les RME et qui a été créé en autorisées dans les décisions d’agrément qui les concerne ou éventuellement dont les
vue de promouvoir leur projet d’investissement. dispositions législatives ou réglementaires qui leurs sont propres (art 11)
-la banque centrale populaire (BCP) avec des banques populaires régionales. Cette
institution avait pour objet principal de financer les PME et l’artisanat. En outre ces sociétés ne peuvent en aucun cas recevoir du public des fonds à vue ou
-la banque nationale pour le développement économique (BNDE), cette banque a joué d’un terme inférieur ou égal à 2 ans puisque les banques sont seules habilités à le faire d’après
un rôle important dans la promotion des investissements.
19 20
l’art 11 (alinéa 1). En revanche, elles peuvent être agréées à recevoir du public des fonds d’un créance se fait à un prix moindre de plus, il va aller prendre une assurance en cas du risque
terme supérieur à un an (art 11 alinéas 3) de non recouvrement.
g) Société de financement sur nantissement de marchandise (warrantage) de
La loi distingue ainsi 2 sociétés de financement : magasins généraux. Moi je dépose la marchandise dans un magasin général, le
nantissement est enregistré dans un registre du magasin général et celui qui apporte le
warrant (le récépissé) va récupérer la marchandise
- les sociétés de financement dont les opérations sont limitées par les h) Société de cautionnement mutuel : les petites sociétés vont établir une caisse
dispositions législatives ou réglementaires propres. On peut citer parmi mutuelle pour faire face aux garanties en cas de défaillance d’un membre.
cette catégorie, la caisse marocaine des marchés qui en étant une société Ces sociétés sont regroupées autour de 3 secteurs :
anonyme de droit privé, créée par arrêté, a été modifiée le 12/02/64. cette -transport et surtout exploitation de taxis
caisse a été créée en vu d’assurer le financement d’entreprises titulaires -artisanat
de marché de travaux administratifs ou de fourniture. -pêche
- Les sociétés de financements dont l’activité, est précisée dans leur
agrément. On peut classer ces sociétés sans que la liste n’en soit Au niveau du transport, ils sont au nombre de 5 : SOCIMET CASA,
exhaustive par rapport aux principes types d’activité à savoir : SOCIMET MARRACKECH, SOCIMET FES, RABAT, SOCANTA
Les sociétés de crédit bail mobilier et immobilier TANGER
Les sociétés de crédit à la consommation (automobile, électroménager)
Les sociétés d’affacturage (factoring) Au niveau de l’artisanat, sont au nombre de 11 : SOCACOIF SOCAMER
Les sociétés de cautionnement AGADIR SOCAMAM MARRACKECH COCANA RABAT SOCAMA
Les sociétés de gestion de moyen de paiement SAFI SCAMARE CHAFCHAWAN SOCMAMEK MEKNES SOCMADA
Les sociétés de crédit immobilier OUJDA.
Les différentes sociétés de financement : Pour la pêche, elles sont au nombre de 3 : SOCANAN NADOR ? SOCAMA
GHARB SOCMARAC AGADIR.
La PSF dans son rapport annuelle a classé les sociétés de financement par métier Depuis le nouveau code e commerce on a recours au GIE
comme suit :
Section 4 : les entreprises professionnelles partiellement soumises à la loi bancaire
a) société de crédit bail ou leasing, nous trouvons BMCI leasing, CHAABI
leasing, MAGHREB bail leasing, MAROC leasing, SOGELEASE, UNION - les compagnies financières : il s’agit ici d’une nouvelle catégorie et qui désigne les
bail, WAFAA bail. holdings des groupes bancaires ou financier. La holding, c’est une société qui détient un portefeuille
b) Les sociétés de crédit à la consommation, ACRED, SALAF CHAABI du important. De ce noyau va se dégager des participants, ça peut être une holding personnelle, ou une holding de
centre, SALAF CHAABI du nord ouest ? SALAF CHAABI du centre du financement, elle peut déboucher sur un groupe de société, ou un conglomérat (spécialisé ou investissement dans
différents domaines. Groupe de société = groupe personnel, groupe (IRAKI), groupe financier (ONA), groupe
centre nord et du centre sud, SALAF CHAABI de l’orient, SALAF contractuel qui est rare. Un établissement de crédit n’est qu’une entité d’une holding.
CHAABI du sud, SALAF CHAABI TANASSIFT, ATTIJARI crédit,
CREDIT ECDOM, CREDI COM, DIAR EQUIPEMENT, FINE ACRED, D’après l’art 14 de la loi : « sont considérées comme compagnies financières au sens
FNAC MULTICREDIT, SALAF ACHANA, SALAF ALMOUSTAKBAL, de la présente loi, les sociétés qui ont pour activité au Maroc de prendre et gérer les
SOFITEC, SOFAC CREDIT, SOGEFINANCEMENT, SOFIDEC, participations financière et qui soit directement soit par l’intermédiaire de société ayant la
SOGECREDIT, SONAC, TASLIF et enfin UNION DE CREDIT et m^me objet, contrôlent plusieurs établissements effectuant des opérations à caractère
WAFASALAF, SALAFINE. financier, dont un au moins et un établissement de crédit »
c) Société de crédit immobilier : ATTIJARI IMMOBILIER et WAFA
IMMOBILIER. Ces compagnies financières peuvent tout d’abord être soumise au statut de crédit, si
d) Société de cautionnement et mobilisation de créance : il y a la caisse elles exercent elles mêmes des activités rentrent dans le champ d’application. Dans ce cas,
marocaine des marchés et DAR DAMAN. « a » a une créance sur « b », « x » va elles sont elles-mêmes soumises directement à la loi 2006, en qualité d’établissement de
consentir un nantissement sur sa créance « b », lorsqu’elle aura besoin d’argent en banque :
il y a une relation directe qui se crée entre « x » banque et « b »
crédit. Elles peuvent également et c’est l’hypothèse visée par l’art 14 ne pas exercer elle-
e) Société de gestion de moyen de paiement, il y a le centre monétique même d’activité bancaire. Elle relève alors du statut spécial des compagnies financières à la
interbancaire, DINERSCLUB du Maroc, EUROCHEC, INTERBANK, condition d’avoir pour filiale exclusivement ou principalement un ou plusieurs établissements
WAFA MONETIQUE, WAFA CASH. financiers dont l’un au moins et un établissement de crédit.
f) Les société d’affacturage : il y a ATTIJARI factoring ou MAROC
Dans une société quand on a 5% c’est un simple placement. Quand on dépasse ce seuil, on est obligé de
FACTORING. Nous avons « a » et « b », au lieu que « a » exige le paiement de « b ». faire des déclarations auprès du CDVM. Lorsqu’on a plus de 2/3 on peut participer à l’AGE. Dans l’art 14, le
« a » va céder sa créance à « x » qui va se charger du paiement de créance. L’achat de la contrôle veut dire que la société appartient et vous la contrôler
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Section 5 : les conditions d’accès et d’exercice de la condition bancaire
Ces compagnies ne sont que partiellement soumises aux dispositions de la loi bancaire
et particulièrement à ces art 47,49,50,51,53,57 et au chapitre II du titre, art 14 alinéa 1. Pour exercer leur activité, les établissements de crédit ainsi que leurs dirigeants
doivent satisfaire un certains nombres d’exigences qui ont pour objectif de renforcer la
Ainsi, ces compagnies se trouvent soumises à l’obligation de répondre aux demandes sécurité d u système banquier et financier.
d’informations et contrôle de banque ALMAGHREB. Les dirigeants qui refuseraient de
déférer à cette demande d’information seront possibles de sanctions pénales. Les compagnies A/ règles relatives aux dirigeants
financières sont aussi soumises au respect des normes de gestion qui leurs sont imposées.
Les personnes exerçants déjà dans un poste de direction on a appelé encore a assumé
La loi prévoit des règles prudentielles, c'est-à-dire que l’établissement bancaire ne doit pas avoir une responsabilité au sein d’un établissement de crédit, doivent non seulement posséder
beaucoup d’engagement et garder 20% de marge pour faire face à la demande de la clientèle l’honorabilité nécessaire mais également ne pas cumulé plusieurs fonctions.
Enfin, elles doivent établir leur compte, totalement ou partiellement sous une forme 1/ les règles relatives à l’honorabilité
consolidée, cette obligation qui s’impose aux établissements de crédit leur est ainsi étendue.
L’art 31 de la loi bancaire exclut particulièrement dans son art 31, les personnes
Forme consolidée : a la base d’un groupe de société, on trouve une holding et autour il y a des filiales.
Il y a un aspect purement économique, réaliser des objectifs et déployer une main coupables pour faux, usurpation, escroquerie, abus de confiance ou infraction à la
L’aspect juridique : chacune des sociétés a son propre existence juridique, chacune est indépendante, l’une ne réglementation des changes ou à la déchéance commerciale prévu par l’art 711 et suivant du
peut payer les dettes de l’autre parce que chacune à sa personne morale, d’où la difficulté. Cet obstacle faisait code de commerce.
que certaine société jouait de cet aspect (fraude fiscale)
Sur le plan comptable, on oblige les sociétés de tenir un bilan consolidé, c'est-à-dire savoir le chiffre d’affaire Ces règles s’appliquent aussi bien aux principaux dirigeants, les fondateurs, les
réalisé par le groupe et par les sociétés = c’est le bilan consolidé ou compte consolidé. Toutefois, cela n’enlève
en rien aux sociétés de faire leur déclaration fiscale. nombres du conseil d’administration, conseil de surveillance qu’aux personnes chargées de
contrôler, d’administrer, de gérer ou de représenter à titre quelconque un établissement de
Les compagnies financières sont soumises au contrôle de banque AL Maghreb et des crédit
sanctions disciplinaires sont prévues à l’encontre de leur dirigeant, ça peut être
l’avertissement, blâme ou des sanctions pécuniaires. 2/ règles de non cumul des fonctions= quant on est à la tête de plusieurs tête
Est prévu par le législateur, soucieux d’éviter le conflit d’intérêt et les abus de la part
Les intermédiaires en opération de banque : l’art 15 de la loi bancaire précise que :
des dirigeants. Elle s’applique selon l’art 37 au président directeur général, au directeur
« les entreprises qui effectuent à titre de profession habituelle les opérations d’intermédiaires
général, aux membres du directoire ainsi que toute personne ayant reçu délégation de pouvoir
en matière de transfert de fond consistant en la réception ou l’envoi par tout moyen de fonds à
de direction du président directeur général, du conseil d’administration ou de surveillance
l’intérieur du territoire marocain ou à l’étranger, des entreprises qui effectuent à titre de
d’un établissement de crédit.
profession habituelle le conseil et l’assistance en matière de gestion du patrimoine.. »
Ces personnes ne peuvent cumuler leur fonction avec des fonctions similaires dans
tout autre entreprise à l’exception de celle qu’elle pouvait exercer au sein :
Ces entreprises sont soumises aux dispositions des titres 3, 4,7 de la loi, disposition
-de société de financement ne recevant pas des fonds du public comme c’est le cas
comptable et prudentielle (ratio), contrôle de banque ALMAGHREB, sanctions pénales ou
notamment des sociétés de crédit bail, filiales de banque.
disciplinaires
-les sociétés d’investissements comme par exemple la société nationale
d’investissement (SNI)
Par ailleurs, l’art 13 de la loi précise quatre établissements soumis partiellement à la
-les sociétés de service contrôlés par l’établissement de crédit concerné et dont
loi bancaire, il s’agit :
l’activité aurait pu être exercé par celui-ci dans le cadre normale de la gestion, telle que les
-services financiers de la poste qui sont constitués du service de la caisse d’épargne
sociétés gérant le patrimoine immobilier, lié à l’exploitation de l’établissement de crédit et les
nationale du service des comptes courant et chèques postaux, du service des mandats postaux
sociétés effectuant de travaux informatiques dans ceux de l’établissement considéré
sont soumis au dispositions des art 40 et 48, 51,53,55,57,84,112,113,115,116,118,119,120 et
au titre 7 de la loi. Il s’agit d’informer banque AL maghreb. La règle de non cumul et ces derniers cas sont des exceptions
-la caisse de dépôt et de gestion (CDG) et la caisse centrale de garantie, sont soumises
aux dispositions des arts 4 et celle de titres 3,4 et 7 de la loi B/ règles relatives aux établissements de crédit
-les associations de micro crédit régies par la loi n°18-97 sont soumises aux
dispositions du titre IV de la loi (contrôle de banque AL Maghreb) 1/ l’agrément ou l’autorisation d’exercer est posé par l’art 27 de la loi : « toute
-les banques off-shore régies par la loi 58-90 relative au place financière off-shore sont personne morale considérée comme établissement de crédit, au sens de l’art 1 er ci-dessus doit
soumises aux arts 40,55,47, 48,50,51,52,53,55,57,84 ainsi qu’à celle du chapitre II du titre 4 avant d’exercer son activité au Maroc (condition de territorialité) avoir été préalablement
de la loi (contrôle des comptes par les commissionnaires au compte) agréé par le gouverneur de banque ALMAGHREB après avis du comité des établissement de
crédit soit en qualité de banque, soit en qualité de société de financement désirant exercer leur
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activité sur le territoire marocain, cet agrément doit faire l’objet d’une demande par les Par ailleurs et pour que leur activité soit bien connue des tiers avec qui il traite, l es
intéressés adressés à banque ALMAGHREB, c’est le gouverneur de cette banque qui accorde établissements de crédit sont tenus aux termes de ma loi 39 : de faire état dans leur acte,
ou refuse par décision motivée l’agrément après avis du comité des établissement de crédit. documents, publication, quel qu’en soit le support de leur dénonciation sociale, de leur forme
Le législateur a voulu cependant entourer l’octroie de l’agrément d’un certain nombre juridique, du montant de leur capital social, de l’adresse du siège social, du n° sous lequel ils
de conditions juridiques, économiques, sociales, commerciales et financières. » sont immatriculés au registre de commerce, de la catégorie ou sous catégorie à laquelle ils
appartiennent, ainsi qu’en référence à la décision portant leur agrément.
Les conditions juridiques : le comité des établissements bancaires doit vérifier à cet
égard si le requérant satisfait au différentes mesures prévues par la loi (conditions tenant à la 4/ les règles prudentielles et comptables
qualité des fondateurs, les principaux dirigeants, les conflits éventuels qui peuvent exister, à la
forme sociale (SA) Les établissements sont soumis aux décisions et mesures édictées par les organismes
monétaire, notamment celle afférant aux mesures prudentielles (capital minimum, coefficient
Les conditions économiques et sociales : le comité doit également apprécier l’aptitude de liquidité, de solvabilité de division des risques et toute autre ratio prévu par la banque
de l’entreprise requérante à participer activement au développement économique et social du ALMAGHREB.
pays, sur le plan national et régional et à mettre en place de structures décentralisés, il faut
cependant souligner cependant que lorsque les modifications affectent la nationalité, le Aux règles comptables établis par l’institut d’émission (banque ALMAGHREB°) a
contrôle (quant le capital passe d’une main à une autre) d’un établissement de crédit, le lieu de l’audit annuel de leur comptabilité ainsi qu’a la publicité de leur compte annuel et trimestriel
son siège sociale, et la nature des opérations qu’il effectue habituellement, celui-ci doit (voir art 45 et 52)
obtenir un nouvel agrément. Les absorptions et les fusions entre établissement de crédit
obéissent à la même règle (voir art 35,36 de la loi) 5/ l’adhésion à une organisation professionnelle
L’art 36 nous dit que les changements qui changent la nationalité de la société, comme Les établissements de crédit sont tenus d’adhérer à l’association professionnelle de
par exemple le changement du lieu du siège social leur catégorie. Il s’agit du GPBM pour les établissements agréés en tant que banque et de
l’association professionnelle des sociétés de financements pour ceux agréés en tant que
2/ l’ouverture de succursale et de guichet : société de financement (art 27)
Au paravent, toute ouverture de succursale, d’agence de bureau ou de guichet était → Tous ceux qui vont à la banque ne détiennent pas forcément un compte en effet il
subordonnée à l’accord préalable du ministre, des finances. l’agence est un point de vente, un simple peut s’agir de deux aspect soit d’un aspect compte soit d’un aspect de crédit cela dépend
fond de commerce. Le guichet a été créé pour des raisons de commodité. donc de l’intention des parties.
La notion de compte en banque révèle de grandes catégories à savoir : le compte
Cette autorisation était accordée en principe sans problème. Elle n’avait cependant courant et le compte courant ( celui des professionnels qui présente certains avantages)
aucune utilité dans la mesure ou l’on souhaitait toujours encourager et développer la
bancarisation (le taux de personnes ayant un compte bancaire)
Il leur a permis également les jours et les horaires d’ouverture qui leur conviennent,
les seules exceptions à ce principe concerne les implantations aux étrangers qui demeurent
titulaires de l’accord préalable de banque ALMAGHREB qui demeure auprès du comité des
établissements de crédits (art 33)
Pour des raisons évidentes de sécurité les établissements de crédit ayant leur siège
social au Maroc, ne peuvent être constitués que sous la forme de SA à capital fixe à
l’exception toutefois des organismes que la loi a doté d’un statut particulier (banques
populaires qui sont des SA à capital variable)
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En effet il est difficile de donner une définition du compte bancaire quand sa nature est
complexe c’est un document comptable et en même temps une convention, matériellement le
Chapitre II : Les relations bancaires. compte est un tableau synoptique des créances et des dettes réciproques des deux personnes
« ici il s’agit de la banque et son client qu on appelle correspondants ».
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compte (article de crédit si le client de la banque est créancier de cette dernière et article au contrôle de certaines activités professionnelles (compte clientèle de l’avocat , comptes des
débit s’il est débiteur) ; lequel article contribue à la formation d’un nouveau solde provisoire agents d’affaire, compte des administrations de biens et syndicat de copropriété) soit à la
indiquant à tout moment la position créditrice ou débitrice du client. personnalité de leur débiteur ( compte mineurs )
Ainsi le compte assure au même temps que la preuve la figuration numérique et le résultat D’autres types d e comptes sont des modalités du compte courant ou du compte de dépôt
authentique des opérations intervenues (art 492 du CC) art 118 de la loi bancaire. exemple conjoints, comptes de garantie , comptes a durée éphémère (les comptes de passage )
1- les comptes de passage sont simplement des instruments comptables, ils n’assurent pas Nous étudierons seulement le compte courant et le compte de dépôt après avoir déterminé les
le règlement des créances qui sont inscrites. règles qui leur sont communes.
2- le compte courant et le compte de dépôt sont aussi des instruments de règlement.
Les créances sont payées par leur inscription en compte. En tout cas une remarquable innovation du code de commerce consacré au livre IV est loué au
3- les comptes sont des instruments de garantie. pour les banques en effet c est un contrats commerciaux, tout un titre 7 aux contrats bancaires ( art 487 à 544) . la
Instrument de créance. caractéristique majeure de cette division est d’avoir distingué le contrat de dépôt de fonds ( art
509 et 510) et la convention , le compte en banque ( art 493 à 505 ) code de commerce .
Cette garantie réside dans la compensation qui se traduit en partie en articles de crédit, elle est
émanant du mécanisme de compte, cette idée de garantie est très importante dans le compte
courant, elle est pris en considération par les parties et constitue un élément de la convention
du compte courant.
Dans le compte de dépôt cette garantie si elle est toujours attachée au mécanisme de compte
passe inaperçue parce que le compte est généralement créditeur, elle n est pas un élément de
la convention liant les parties.
Le compte peut être aussi un instrument de garantie pour les soldes d’autres comptes si le
solde créditeur d’un autre compte peut être compensé d’un autre solde débiteur d’un autre
compte on peut dire qu’il sert de garantie à ce dernier .
Enfin s’agissant des diverses catégories de comptes en banque la distinction capitale qui a un
contenu juridique et non pas seulement comptable technique est celle qui oppose le compte
courant et les comptes de dépôt de fonds également appelés comptes de chèques .
Il est difficile de les distinguer mais la pratique nous fournit une 1ere indication : les banques
ouvrent un compte courant au commerçant et un compte dépôt aux non commerçants mais ce
critère même s’il est commode ne peut être retenu sans réserves sur le plan juridique .
En plus lorsque la banque qualifie expressément le compte ouvert les juges ne sont pas liés
par la qualification liée donnée aux parties par leurs conventions.
La finalité économique des deux comptes fournie également une précieuse indication qui ne
donne pas la certitude absolue.
Le compte courant est destiné à enregistrer des opérations multiples et de natures différentes
rendant chaque correspondant tantôt créancier, tantôt débiteur.
Le compte courant est destiné à enregistrer des opérations de caisse qui viennent augmenter
ou diminuer le dépôt initial.
Certains types de comptes sont des variétés de comptes de dépôt. Le régime particulier du
compte tient sort à un aménagement jumelé d autres opérations (opérations compte livret,
compte d’épargne logement, compte livret d’épargne institué aux travailleurs manuels,
compte à terme, compte pour le devellopement industriel) soit à la nécessité de facilité de
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