CMF Cours 10 - Tumeurs Bénignes Et Malignes
CMF Cours 10 - Tumeurs Bénignes Et Malignes
CMF Cours 10 - Tumeurs Bénignes Et Malignes
Néoplasme = prolifération autonome, irréversible et progressive d'une population de cellules du même type.
Une TB présente une croissance expansive qui s'arrête après avoir un niveau maximum. Le parenchyme des tissus
voisins s'atrophie suite à la compression exercée par la TB en cours de croissance. Le tissu de soutien fibreux demeure
et se dispose de manière concentrique formant ainsi une capsule autours de la TB.
TB du tissu épithélial
Polypes
TB situées le plus souvent au niveau de la peau du visage et du cou, sous forme de lésions séssiles ou pédiculées. Ils
sont fréquemment rencontrés au niveau des cavités nasales et des sinus para-nasaux. De couleur similaire aux
téguments, ils peuvent devenir enflammés, rouges et douloureux. Ils peuvent aussi se nécroser spontanément.
3 types :
- polypes inflammatoires (fréquents chez l'adulte, associés aux rhinites chroniques et à l'asthme bronchique)
- polypes de fibrose kystique (fréquents chez l'enfant)
- polypes antrochoanaux (prennent leur origine dans les sinus maxillaires et s'étendent dans la cavité nasale).
Papillome
Le papillome apparaît à tout âge, le plus souvent sur les téguments, les muqueuses et les canaux d'excrétion
glandulaires. Dans la cavité orale, il apparaît surtout sur la face dorsale de la langue ou au palais.
Kérato-acantome
TB rencontrée le plus souvent chez l'homme adulte dans les zones de la face et des mains exposées au soleil. Sous
forme de papule arrondie recouverte d'une couche squameuse, sa croissance est rapide et semblable au carcinome
pavimenteux. Pouvant atteindre les 1-2 cm de diamètre, la papule présente des bords nets et un centre avec croûte.
Son évolution se déroule en 3 phases : proliférative (2-4 sem), stationnaire et involutive. Ce type de TB régresse
spontanément, laissant une cicatrive déprimée.
Kyste sébacé
TB kératinisante, épidermoïde et pilositaire, apparaissant le plus souvent sur les téguments de la face et du scalp.
Composée d'une membrane épithéliale et de kératine, cette dernière produit une réaction inflammatoire de corps
étranger dans le derme suite à la rupture du kyste.
TB du Tissu pigmentaire
Précurseur du mélanome, le nevus congénital apparaît chez une personne à peau blanche. Il se manifeste sous la
forme d'une prolifération de mélanocytes dans la couche basale (lentigo), dans la moitié sup de la couche basale
(nevus jonctionnel), dans l'épiderme et le chorion (nevus compound) ou bien dans le chorion uniquement (nevus
intradermal).
Se présente sous forme de lésion tégumentaire brune (plus ou moins foncée), de petite dimension (2-3 mm), arrondie,
de surface plus ou moins irrégulière et aux contours bien délimités.
Naevus Bleu
Prenant son origine dans les cellules de la crête neurale, ce nevus peut se situer dans la cavité orale au niveau du
palais dur ou des muqueuses jugales et labiales.
Se présente sous forme d'une papule de couleur bleue foncée, dépassant rarement les 5 mm et à croissance
asymétrique en cas de malignisation.
Naevus épithélioïde
D'origine mal élucidée, ce nevus est rencontré le plus souvent en région génienne chez des adolescents des deux
sexes. Structure histologique = cellules fusiformes et épithélioïdes dans un stroma de collagène.
Se présente comme une formation bombée plus ou moins dure à la palpation, à base large ou pédiculée, de couleur
rouge/brun et à croissance rapide.
TB du Tissu conjonctif
Fibrome
Prolifération fibroblastique bien différenciée, solitaire ou multiple apparaissant à tout âge/sexe et localisée au niveau
des téguments, des cavités nasales, des sinus paranasaux ou de la muqueuse orale.
Se présente sous forme de lésion ferme, non-douloureuse, à base large ou pédiculée et à croissance locale invasive. Le
fibrome contient des cellules conjonctives et une substance intercellulaire ± riche en fibres (fibrome mou ou dur).
Fibrome gigantocellulaire
D'étiologie inconnue, ce fibrome est rencontré le plus souvent ches les femmes de 20 à 40 ans. Situé principalement
au niveau des gencives, il peut être localisé sur la langue, palais, joue, lèvres ou plancher oral.
Se présente sous forme de petite tumeur papillaire ou pédiculée (taille inférieure à 0,5 cm).
Spécificité histologique = présence de fibroblastes géants de forme étoilée et aux multiples noyaux.
D'étiologie inconnue (probablement génétique et traumatique), cette TB est recontrée chez les adultes (15-40 ans)
des deux sexes. Située au niveau des aponévroses musculaires et des fascia de la tête, elle croît localement par
destruction et infiltration. Cette croissance peut être très agressive (jusqu'à 10 cm) et accompagnée de destructions
osseuses secondaires.
Fibromatose gingivale
Affection transmise autosomale dominante, cette TB contient des fibroblastes au métabolisme très actif avec une
production excessive de collagène et de substance intercellulaire. De fait, la gencive prolifère progressivement jusqu'à
provoquer des troubles fonctionnels (mastication, phonation et respiration).
TB du Tissu adipeux
Lipome
D'étiologie mal définie, le lipome serait lié à des prédispositions familiales, au diabète et à l'hypercholestérolémie.
Plus fréquente tumeur mésenchymale, il est cependant rarement rencontré en région cervico-faciale. L'incidence du
lipome augmente avec l'accumulation de graisse.
Lipomatose symétrique
D'étiologie mal définie, elle serait liée aux affections de l'hypothalamus et de l'hypophyse, à l'alcoolisme chronique,
aux maladies hépatiques et au diabète.
Se présente comme un dépôt de tissu adipeux sans capsule périphérique. Peut évoluer vers une fibrose, une
calcification/ossification du dépôt ou bien peut devenir maligne.
Maladie Madelung = dépôts symétriques de graisses en région cervicale, dont la croissance peut provoquer dysphagie
et difficultés respiratoires. Au niveau de la lanque, cette maladie se présente sous la forme de tumeurs multiples.
TB du Tissu musculaire
Leiomyome
TB musculaire d'étiologie mal définie, recontrée le plus souvent en région cervico-faciale et endo-orale.
3 types :
- leiomyome cutané (tumeurs grisâtres ou rougeâtres souvent douloureuses au niveau des téguments)
- angiomyome (agglomération de structures vasculaires entrecroisées de fibres musculaires)
- leiomyoblastome (noyaux de cellules musculaires de forme polygonale ou arrondie).
Rhabdomyome
2 types :
- rhabdomyome foetal (garçon de 3 ans) localisé sous la peau en région cervico-faciale
- rhabdomyome adulte (2/3 des hommes de 40 ans) au niveau du larynx/pharynx, langue/plancher oral et palais.
Se présente sous la forme de cellules (polygonales ou arrondies) disposées de manière compact entre les fibres
musculaires et les canaux vasculaires.
TB ODONTOGENES
Ce sont des tumeurs provenant des tissus de bourgeons dentaires aux différents stades de l'odontogénèse.
Améloblastome
Il s'agit d'une prolifération épithéliale provenant de restes de la lame dentaire, de l'organe adamantin, de l'épithélium
de Malassez ou de la gaine de Hertwig. L'améloblastome peut également avoir pour origine un épithélium kystique
odontogène.
Plus fréquente tumeur odontogène, l'améloblastome survient à tout âge et chez les deux sexes avec une incidence
maximale chez les 30-50 ans. Localisation principale = mandibule (3/4 des cas) en lien avec PM et M inf.
L'améloblastome possède un caractère semi-malin de par son potentiel de croissance très agressif et sa tendance à la
récidive. En macroscopie, la tumeur apparaît grisâtre, solide et avec une cavité kystique de taille variable.
En radio : ostéolyse plus ou moins bien délimitée avec un ou plusieurs espaces kystiques (aspect de "bulle de savon").
Signes cliniques :
- inflammation (tuméfaction, douleur...)
- déplacements/mobilité dentaire
- vestibule buccal encombré
- asymétrie faciale
- troubles fonctionnels (mastication, phonation et respiration).
Traitement : résection tumorale jusqu'au tissu sain (limite d'assurance de 0,5 cm) ce qui implique une interruption de
la continuité de la mandibule (corrigée avec greffe autogène) ou une résection partielle ou totale du maxillaire (suivie
d'une reconstruction chirurgicale).
Semblable à l'améloblastome, c'est une tumeur rare qui peut apparaitre entre 10-30 ans (femmes ++) et localisée en
région incisive et canine du maxillaire (2/3 des cas) ou de la mandibule (1/3 des cas).
Son aspect est celui d'une formation bien encapsulée solide et/ou kystique provoquant un petit bombement de l'os.
Très rare, cette tumeur est localisée le plus souvent sur la face ant du maxillaire ou sur la face post de la mandibule.
Se présente sous la forme d'un îlot de cellules spino-épithéliales avec petite zone de dégénerescence kystique ou
calcaire. Elle est différente de l'améloblastome de par l'absence de dépôts cellulaires épithéliaux en palissade.
En radio : transparence triangulaire bien délimitée au niveau de la crête alvéolaire (mobilité de la dent affectée).
L'hamartome est une malformation tissulaire d'aspect tumoral, composée d'un mélange anormal d'éléments
constitutifs normalement présents dans l'organe dans lequel ils se développent. C'est une malformation d'origine
embryonnaire appelée également dysembryoplasie.
La lésion consiste en une prolifération de l'épithélium odontogène avec un développement extra-osseux au niveau de
la gencive. Se présente sous la forme d'une tumeur non-douloureuse (semblable à un épulis) au niveau gingival. Se
différencie de l'améloblastome de par l'absence de dépôts cellulaires épithéliaux en palissade.
Ce sont des tumeurs caractérisées par l'effet inductif de l'épithélium odontogène sur les cellules mésenchymales.
Souvent en lien avec une dent incluse, elles apparaissent la plupart du temps en région PM et M inf chez un patient
jeune (15-20 ans).
En macroscopie, ce sont des formations molles et gélatineuse avec une surface grisâtre. En microscopie, elles
consistent en des îlots rapprochés de cellules épithéliales disposées en palissade. Le stroma environnant de tissu
conjonctif est plus ou moins riche en collagène.
Asymptomatiques, ces tumeurs provoquent une déformation de l'os affecté et le déplacement des dents voisines
(asymétrie faciale non-douloureuse).
En radio : ostéolyse monoloculaire bien délimitée (peut être confondue avec kyste odontogène).
Dentinome
Extrêmement rare, cette tumeur odontogène apparaît entre 10-20 ans chez les deux sexes. Localisée le plus souvent
en région des M inf. Le dentinome consiste en une zone de tissu dur enclavé dans du tissu conjonctif.
Odontome
Peut être composé (souvent en région I/C sup) ou complexe (souvent en région M sup).
L'odontome complexe apparaît sous la forme d'un dépôt anarchique irrégulier de tissus durs (email, dentine ou
cément) et d'odontoblastes. Dans l'odontome composé se trouvent tous ces composants organisés sous la forme
d'une dent rudimentaire. Les deux types d'odontome se développent sans douleurs, en lien avec une dent incluse.
Dens in dente
Considéré comme un défaut de développement, il s'agit d'une invagination d'émail au sein de la chambre pulpaire. Les
dents les plus souvent affectées sont les IL.
Cette pathologie se traduit cliniquement par une ostéite ou une parodontite apicale. En radio, apparaît une zone de
radio-opacité à l'intérieur de la chambre pulpaire (qui semble divisée en 2 compartiments).
Cémentoblastome
Plus fréquement recontrée chez l'homme (10-60 ans) au niveau des racines des PM et M inf. Dans la moitié des cas, la
douleur est le premier smptôme.
En macroscopie, le cémentoblastome consiste en une masse de substance dure localisée à l'apex d'une dent (souvent
morte). En microscopie, il consiste en un noyau dur, acellulaire et incluse dans un stroma riche en cellules.
Différent de la dysplasie périapicale du cément qui touche plutôt les dents frontales et ne porte pas atteinte à la
vitalité des dents affectées
TB NON-ODONTOGENES
Chondrome
TB du tissu cartilagineux pouvant être à localisation profonde (enchondrome le plus souvent à la mandibule) ou
périphérique (périchondrome le plus souvent au maxillaire).
La tumeur présente une croissance lente, invasive et continue produisant une déformation locale. Se présente sous la
forme d'une formation ferme, sessile et non-douloureuse à la palpation. Environ 70% des chondromes deviennent des
tumeurs malignes (chondrosarcome).
Ostéome
Prolifération de type hamartome, l'ostéome est une lésion majoritairement formée d'os spongieux (+ os compact
disposé en lamelles). En radio, il apparaît comme une radio-opacté uniforme bien délimitée.
Fibrome ossifiant
Tumeur ferme d'à peu près même consistance que l'os, elle est formée d'un stroma fibro-conjonctif dans lequel
apparaissent, par métaplasie, des dépôts d'os fasciculé qui se transformeront en os lamellaire avec aposition osseuse
secondaire.
Longtemps asymptomatique lorsqu'il se développe dans le sinus maxillaire, le fibrome ossifiant provoque une
déformation non-douloureuse lorsqu'il se développe à la mandibule. Sa présence en région alvéolaire entraîne des
modifications de position des dents concernées.
En radio : alternance de zones radio-transparentes et radio-opaques (selon le degré de minéralisation des travées
osseuses). Le diagnostique différentiel se fait principalement avec la dysplasie fibreuse qui présente la même image
radio mais qui ne présente pas d'aposition osseuse secondaire
Dysplasie fibreuse
Il s'agit d'une anomalie de développement du mésenchyme osseux, imitant une tumeur. Souvent monostotique
(n'affectant qu'un seul os), la dysplasie affecte les ado et jeunes adultes (filles ++) mais le processus cesse souvent à la
fin de la puberté. La forme polystotique est associée au syndrôme Albright (maladie génétique avec multiples
dysplasies osseuses, tâches café-au-lait sur la peau et puberté prématurée).
En macroscopie, la dysplasie fibreuse se présente comme un tissu rouge/jaune plus ou moins ferme en fonction du
degré d'évolution et de minéralisation. En microscopie, elle apparaît comme un stroma riche en fibres de collagène,
capillaires sanguins et travées d'os fasciculé.
Hémangiome
De structure histologique semblable à des bulles de savoon ou des rayons de miel, il s'agit majoritairement de
tumeurs des capillaires avec extension caverneuse.
Se manifeste cliniquement par une déformation non-douloureuse avec apparition tardive de modifications de
positions dentaires et hémorragies au collet des dents concernées. On doit également remarquer des modifications au
niveau des parties molles (téguments et muqueuses) avec parfois une paresthésie/anesthésie des gencives.
En radio : zone d'ostéolyse diffuse sans réaction périostale avec parfois des zones de radio-opacité radiales.
Le tissu de granulation est un tissu mésenchymal de guérison se formant suite à un défaut tissulaire important. C'est
un tissu réactif, lâche, formé de capillaires de néo-formation, de fibroblastes et de cellules inflammatoires attirées
dans le tissu conjonctif par chimiotactisme.
Les granulomes sont considérés comme des inflammations chroniques granulomateuse. Ce sont des agglomérations
nodulaires (qq. mm) qui peuvent être centrales ou périphériques selon leur localisation dans l'os.
Considérées comme des formations tumorales, les granulomes entraînent la disparition de sensation/motricité ainsi
que des modifications d'éruption et position des dents concernées. Ces signes, ainsi qu'une anamnèse et un examen
radio, permettent d'orienter le diagnostique.
Epulis
granulome pyogène
hyperplasie fibreuse
granulome périphérique avec cellules géantes
Epulis
Ce sont des proliférations gingivales, principalement de nature conjonctive, dont l'origine est bénine
(réactive/hyperplasique). Ces tumeurs sont de nature irritative et inflammatoire.
Les épulis proviennent du tissu parodontal. Leur traitement consiste donc souvent en une simple extraction de la dent
en cause (récidives rares).
Granulome pyogène
Prolifération locale, réactive, du tissu conjonctif des téguments ou des muqueuses (gencives de la zonefrontale et
muqueuses endo-orales ++). Les femmes sont plus souvent affectées que les hommes.
La localisation gingivale du granulome implique la présence d'une parodontite marginale ou d'un micro-traumatisme.
Histologiquement, le granulome pyogène est un tissu de granulation inflammatoire proliférant sous la forme d'un
polype de la muqueuse orale dont la surface est fréquemment ulcérée. Sa principale caractéritiques est la richesse de
l'endothélium vasculaire disposé dans un tissu conjonctif lâche, enflammé et oedemateux. La dilatation fréquente des
vaisseaux sanguins donne au granulome son nom de "granulome télangiéctasique" ou encore "epulis angiomateux".
Se présente cliniquement comme une formation tumorale pédiculée ou sessile, molle à la palpation, de couleur rouge
et saignant facilement (ulcérations possibles).
Epulis gravidarum = granulome pyogène fréquent chez la femme enceinte suite à des modifications hormonales.
hyperplasie fibreuse
Forme avancée de granulome pyogène gingival, l'hyperplasie fibreuse est une formation polypoïde (pédiculée ou
sessile) ferme et pâle. Le T de granulation s'est transformé en T cicatriciel pauvre en cellules et fibres de collagène.
Aussi appelé fibrome, l'hyperplasie fibreuse peut avoir pour origine une prothèse mobile traumatique.
Apparaît chez l'ado et le jeune adulte (femmes ++), le plus souvent à la mandibule. Le granulome conduit à des
modifications (soufflage) des corticales osseuses et à des mobilités dentaires.
En radio : transparence polykystiques bien délimitées semblables aux images d'améloblastome ou d'hémangiome.
Rare mais aggressive, cette tumeur est encline à la récidive et aux métastases (poumons ++). Histologiquement
semblable au granulome central avec cellules géantes, la tumeur présente toutefois une disposition plus compact de
cellules géantes ainsi qu'une composante fibrillaire moins importante.
Erythroplasie
Clinique : asymptomatique d'un pt de vue subjectif. Tâche/Plaque rouge vive bien délimitée aux contours plus ou
moins irréguliers. Différentes surfaces forme hypertrophique (granulaire hyperkératosée) ou forme atrophique
(agranulaire, lisse et sans hyperkératose).
Diagnostique différentiel : stomatite infectieuse (plus étendue), candidose chronique, lichen plan...
Evolution : de longue durée avec réponse faible au traitement. Forte tendance à la malignisation avec apparition
d'érosions sur la plaque érythroplasique (± adénopathie métastasiques).
Leucoplasie
Etiologie : prédispositions individuelles, patho dentaires (fractures, restes radiculaires, éruption incomplète...),
prothèse mal adaptée (irritations), tabac/alcool...
Clinique : asymptomatique d'un pt de vue subjectif. Plaque blanche/translucide/laiteuse avec surface nette
(homogène) ou rugueuse (papillomateuse).
Diagnostique différentiel : leuco-oedème, lichen plan (lésions plus post et symétriques), mycoses chroniques...
Evolution : de longue durée avec peu de chance de malignisation. Peut se combiner avec érythroplasie pour devenir
leucoplasie érosive ou véruqueuse.
Traitement : suppression de l'agent en cause (éviter substances irritatives/caustiques), vit A en solution buvable,
chirurgie en cas de malignisation (excision au bistouri ou laser).
Lichen plan
Etiologie : facteurs neuro-dystrophiques ou végétatifs (stress ++), troubles du métabolisme glucidique, effets
indésirables de médicaments, facteurs immunologiques...
Clinique : symptomatologie variable en fonction de la forme clinique (souvent sensation de sécheresse et irritation).
Différentes formes (atrophique, érosive, ulcérative ou bulleuse), localisées surtout en post (zone M inf) avec
modifications dermo-épidermiques (parakératose, hyperkératose...).
Diagnostique différentiel : Lupus érythémateux (localisation jugale ++), leucoplasie...
Evolution : de longue durée avec résistance au traitement. Rémission complète possible. Risque de malignisation chez
un lichen plan vieux, atrophique, érosif ou véruqueux.
Lupus érythémateux
Diagnostique différentiel : Lichen plan (examens paracliniques et anamène permettent de faire la différence).
Evolution : le risque de malignisation des lésions lupiques est discutable (rares cas de carcinomes épidermoïdes).
Traitement : général (antipaludiques de synthèse), local (crèmes corticoïdes), chirurgical en cas de vieilles lésions
cicatrisées.
Affection prépondérente chez les vieux travaillant à l'air libre (agriculteurs, marins-pêcheurs...).
Clinique : tâches pigmentées bien délimitée de couleur brune et de dimensions variables (1-3 mm). Après un certain
temps, ces lésions deviennent hyperkératosée, rugueuses ou véruqueuses.
Risque de malignisation : 10-12 % de chances (surtout chez les blonds et les roux).
Corne cutanée
Clinique : développement lent et progressive sans symptômes subjectifs. Lésion unique sous forme de proéminence
dure kératosique (corne miniature). Insensible à la palpation, la corne est légèrement courbée et de couleur jaune-
brune.
Risque de malignisation : possible par inflammation de la base d'implantation de la corne (suivie d'ulcération).
Radiodermite chronique
Formation kératosique se développant suite à une exposition intense aux rayons X sur les téguments.
Etiologie : irradiation intensive à but thérapeutique.
Clinique : sensation de rigidité et disconfort au niveau des téguments affectés. Plages hyperpigmentées (marron clair)
avec surfaces sous forme de réseau télangiéctasique (caractéristique de ce type de lésion).
Risque de malignisation : 5-25 % de chances (sous forme de carcinome). L'évolution vers la malignisation passe par
plusieurs étapes (sclérodermique, hyperplasique et malignisante).
Maladie de Bowen
Clinique : lésions discoïdes inflitrées, de taille variable, de couleur rouge, aux surfaces rugueuses et ± ulcérées.
Semblable histologiquement à un carninom in-situ (hyperkératose, hyperacanthose, désorganisation de l'architecture
de l'épiderme et anomalies nucléo-cytoplasmatiques).
Risque de malignisation : élevé (sous forme d'épithéliome spino-cellulaire avec perles ortho- et para-kératosiques).
Kerato-acanthome
TB épithéliale unique à potentiel de malignisation, souvent présente au niveau de la face (joues et nez).
Etiologie : probablement virale (les radiations et irritations chimiques peuvent également être en cause).
Clinique : petit nodule bien délimité (couleur normale) avec surface nette et consistance ferme. Après 3-4 semaines,
le nodule atteint la taille d'une cacahuète, devient blanc/jaune ou rouge/violet et constitue une masse kératosique
bien prononcée. Après 6-7 semaines, la masse s'aplatie, perd en fermeté pour finalement régresser au bout de 8-12
semaines, laissant une cicatrice.
Nevus
Dysplasies cutanées circomscrites dont la majorité persistent toute la vie. Leur évolution lente et progressive peut se
diriger vers une malignisation.
Etiologie : mal élucidée. Des troubles de l'induction embronnaire semblerait être à l'origine des nevus.
Chances relativement élevées de malignisation pour nevus "en dôme", lentigo et nevus géant qui se transforment
alors en carcinome avec apparition des signes suivants :
extension brutale en dimensions
surface irrégulière et bosselée
couleur plus foncée
sensibilité/douleur à la palpation
ulcération/saignements.
CONCEPTS de CANCER
Lésion pré-cancéreuse = lésion à potentiel de malignisation. Etat anatomo-clinique dynamique pouvant évoluer vers
un cancer en fonction de facteurs favorisants ou déclenchants.
Cancer pré-invasif
Processus pathologique avancé avec abscence de signes cliniques locaux et généraux de malignisation.
Histologiquement, toutefois, les caractéristiques d'une tumeur maligne peuvent être observées au MO mais sans
pénétration de la membrane basale. Le cancer pré-invasif est alors également appelé "cancer intraépithélial", "cancer
in situ" ou encore "cancer degré zéro".
Traitement : exérèse du tissu pathologique dans toute son épaisseur (bistouri, laser ou méthode Mohs).
Cancer superficiel (1-2 cm de surface, 3-4 mm de profondeur) avec invasion limitée au chorion. De ce fait, un tel
cancer a de grandes chances de guérison suite au traitement. Il convient cependant d'avoir bien en vue le degré de
réaction stromale qui est directement proportionnel au degré de malignisation cellulaire. Ces paramètres seront pris
en compte dans le prognostique et l'abord chirurgical (conservatif ou radical).
Tumeur primaire "successeuse" = Tumeur qui apparaît après la tumeur "index" ± à distance de celle-ci. Est aussi
appelée tumeur primaire car sa structure histologique est différente de celle de la tumeur "index" (contrairement aux
métastases).
Le tabac, l'alcool et d'autres facteurs constituent des risques non-négligeables (+ de 30%) d'apparitions de tumeurs
"successeuse" en région tête/cou. Il est donc important que le patient cesse de boire/fumer après le traitement d'une
tumeur primaire maligne "index".
Comme toutes les formes de cancer, le début des cancers oro-faciaux est asymptomatique. Il est donc importan que le
praticien, lors d'examens de routine, sache dépister les formes débutantes de tels cancers. Doivent être étudiées avec
attention toutes modifications superficielles, cutanées ou muqueuses. Ces changements peuvent concerner
couleur/aspect/texture ou bien se manifester par la présence de vésicules/ulcérations/proliférations.
Ces formes débutantes peuvent apparaître sur fond de kératose (hypertrophie importantes des couches cornées de
l'épiderme) ou bien peuvent suivre une lésion irritative (kératinisation de tissus irrités/nécrosés).
Au niveau de la langue : la forme débutante se présent le plus souvent sous forme d'ulcérations superficielles et non-
douloureuses. Le plus souvent localisée sur les bords de la langue, la lésion s'étend en surface et profondeur, prenant
alors une consistance plus ferme, voire dure. La forme débutante peut également se présenter sous forme de nodule,
le plus souvent localisée en région dorsale de la langue. Si le nodule est superficiel, il prend la forme d'une grosseur de
petite étendue et de consistance ferme. Si le nodule est profond, il peut être mobile et non-douloureux jusqu'à sa
fixation dans les tissus environnants.
Au niveau du plancher oral : la forme débutante ulcérative domine (idem que pour la langue). Sur fond kératosique,
l'ulcération prend la forme d'une fissure cachée dans les plis muqueux du plancher. Chez les consommateurs
d'alcool/tabac, on observe de petites érosions superficielles disséminées dans la partie ant du plancher.
Au niveau de la muqueuse jugale : la forme débutante ulcérative domine sous forme de fissure aux bords durs
enroulés vers l'intérieur. La forme peut également être proliférative sous l'aspect de villosités ou vegétations
véruqueuses de grande étendue. Plus rarement, la forme débutante peut se présenter sous la forme d'un papillome
(pédiculé ou sessile) ou d'un nodule.
Au niveau de la comissure intermaxillaire : la forme ulcérative domine sur fond de dyskératose entretenue par une
péricoronarite chronique consécuive à l'éruption difficile d'une molaire de sagesse. Parfois, l'ulcération peut
apparaître suite à une irritation mécanique ou toxique. La forme débutante nodulaire reste très rare dans cette
région.
Au niveau de la gencive et des crêtes alvéolaires : la forme débutant ulcérative est assez rare, imitant alors une
stomatite ulcéreuse ne répondant pas au traitement anti-inflammatoire. La forme la plus rencontrée est la forme
proliférative, imitant un épulis ou une gingivite. Lorsque la prolifération gingivale s'accompagne de modifications de
position dentaire qui ne peuvent pas être corrélées avec une parodontopathie, le diagnostique doit s'orienter vers un
début de néoplasie.
Au niveau des téguments de la face : la forme débutante ulcérative domine, croissant rapidement en surface après
une période de stagnation se manifestant par des changements de couleur et de texture de la peau.
Signes subjectifs courants (présents en cas de tumeurs avec début dans les espaces profonds de la face) :
- paresthésie/anesthésie (lésion des rameaux nerveux sensitifs)
- paralysie (lésion des rameaux nerveux moteurs)
- otalgie (lésions de la langue, du plancher oral ou des sinus maxillaires)
- odontalgie et mobilité dentaire (tumeurs osseuses)
- dysphagie (tumeurs du pharynx)
- limitation des mouvements de la langue (tumeur de la base de la langue)
- trismus (infiltration des muscles).
Contrindications :
- lésions causées par un trauma récent
- lésions aigue/subaigues inflammatoires
- lésions vasculaires (hémangiome)
- tumeurs parotidiennes (risques de lésions du nf. facial)
2 techniques :
- biopsie excisionnelle recommandée en cas de lésions petites (≤ 2cm de diamètre)
- biopsie incisionnelle recommandée en cas de lésions étendues.
CLASSIFICATION et STADES des TUMEURS MALIGNES de la CAVITE ORALE
Classification originelle
T = Tumeur primaire :
- Tx = T ne peut pas être mise en évidence
- T0 = pas de preuves de T
- Tis = Cancer pré-invasif (in-situ)
- T1 = T ≤ 2 cm
- T2 = T entre 2 et 4 cm
- T3 = T ≥ 4 cm
- T4 = T invasive.
M = métastases :
- Mx = M ne peuvent pas être mises en évidence
- M0 = pas de M
- M1 = présence de M.
Ces classifications sont détaillées de la même manière que plus haut (avec x, 0, 1, 2...).
Nouvelles classifications
Reprennent les classifications cTNM et pTNM auxquelles ont a ajouté 2 nouvelles variables.
Remarque
CARCINOME de la LANGUE
Localisation principale : bords de la langue (1/3 moyen et post de la portion mobile) ou dos de la langue.
Signes objectifs
2 formes débutantes :
- superficielle ulcérative (la + fréquente)
- interstitielle nodulaire (rare).
Evolution en qq semaines jusqu'à atteindre une période d'état prenant 3 formes possibles :
- forme ulcérative-destructrice
- forme végétante
- forme scléreuse.
Forme ulcérative-destructrice :
- redoutable de par son extension et son invasion précoce des lymphonodules
- ulcération aux bords irréguliers, épaissis et roulés vers l'intérieur
- fond d'ulcération recouvert par tissu de granulation saignant facilement au toucher
- couche superficielle nécrotique (haleine repoussante caractéristique)
- bords durs à la palpation
- troubles fonctionnels (phonation altérée, mvts douloureux...)
- douleur spontanée irradiante (vers l'oreille)
- sialorrhée importante.
Forme végétante : idem que forme ulcérative mais avec bourgeon exophytique recouvrant la lésion.
Diagnostique : induration de la base de la lésion et extension de cette lésion dans un temps très court.
Diagnostique différentiel :
- ulcération traumatique (présence d'un facteur traumatique proche d'une zone d'ulcération non dure, non
saignante et guérissant rapidement)
- ulcération tuberculeuse (base souple, fond violacé et bords fins)
- actinomycose
- kyste dermoïde (signe du godet)
- angiome (muqueuse rougeâtre).
Evolution/complication :
- suppuration loco-régionale ou pulmonaire
- anémie/hémorragie
- métastases à distance (poumons, foie, coeur, vertèbres...)
- taux de mortalité élevé à cause des métastases.
Traitement
Traitement chirurgical
Abordage par chirurgie laser : indiquée pour des lésions localisées et limitées en surface.
Abordage par cryochirurgie (azote liquide) : utilisée comme traitment adjuvant ou palliatif pour tumeurs de
dimensions petites ou moyennes situées dans des zones accessibles de la langue.
Signes subjectifs
Formes débutantes :
- chez carcinomes de la zone ant du plancher = ± douleur modérée qui tend à s'accentuer
- chez carcinomes de la zone lat/post = asymptomatique puis signes fonctionnels et généraux (voir + bas).
Formes avancées
Signes fonctionnels : Dans un premier temps, la douleur n'est pas spontanée mais provoquée par des aliments irritants
ou des mvts de la langue. Ensuite, la douleur devient spontanée et croît en intensité jusqu'à devenir insupportable.
Cette douleur irradiante est perçue dans la langue, l'arcade dentaire inf et l'oreille suite à l'invasion tumorale du nf
lingual et glosso-pharyngien (chez carcinomes de la zone post). La sécrétion salivaire réflexe est abondante et fétide.
Mastication, déglutition et phonation deviennent difficiles et provoquent des douleurs atroces.
Signes généraux : au début absents, ils se manifestent en même temps que la douleur spontanée sous forme
d'hémorragies répétées de longue durée conduisant à des anémies graves. De plus, les troubles fonctionnels dûs à la
douleur entrainent une perte de poids et une altération de l'état général du patient.
Signes objectifs
Formes débutantes
Forme ulcérative : caractéristiques cliniques déjà décrites dans forme débutante (voir + haut). Ressemble globalement
à un aphte. Les premiers signes de malignisation sont l'induration de la base de l'ulcération ainsi que l'élévation de ses
bords par rapport aux tissus environnants.
Forme nodulaire : petit nodule non douloureux, ferme et mobile dans un premier temps. Le nodule perd ensuite sa
mobilité en se fixant et s'infiltrant dans les tissus environnants. Le nodule croît et se superficialise provoquant ainsi
l'ulcération de la muqueuse susjacente (tableau clinique alors semblable à la forme ulcérative).
Evolution vers la période d'état : sous formes ulcérative-destructrice ou ulcéro-végétante (idem que cancer lingual).
Adénopathie : invasion précoce des lymphonodules submandibulaires et jugulo-carotidien. L'invasion est bilatérale
dans le cas de carcinome de la partie ant ou contralatérale en cas de carcinome de la partie lat du plancher.
Diagnostique : induration de la base de l'ulcération (extension rapide). Fixation du nodule dans les formes nodulaires.
Diagnostique différentiel : se fait, au début, avec toutes les lésions ulcératives traumatiques ou inflammatoires du
plancher. La forme débutante nodulaire peut être confondue avec une kyste dermoïde. L'examen histopathologique
et radiologique permet d'orienter le diagnostique à ce stade. En période d'état, les caractéristiques cliniques des
tumeurs du plancher ne laissent plus de place au doute.
Evolution et complication : extension à tous les éléments du plancher oral et destruction de ceux-cis.
Traitement chirugical
Similaire à celui des cancers de la langue, le traitement chirurgical des cancers du plancher oral doit prendre en
compte la grande variété de structures anatomiques présentes dans cette région (glandes, canaux salivaires, nerfs, os
mandibulaire...).
Abordage oral sans ostéotomie : indiqué pour les petites tumeurs superficielles sans infiltration de la musculature du
plancher ou de l'os mandibulaire. L'excision de la tumeur respecte le principe oncologique des résection dans le tissu
sain prenant en compte une marge de sécurité de 1 cm à la périphérie de la lésion. La plaie sera refermée par suture
primaire ou recouverte par un lambeau de manière à éviter une cicatrisation rétractile disfonctionnelle.
Abordage oral avec ostéotomie : indiqué pour les tumeurs proches de l'os mandibulaire, de manière à respecter la
marge de sécurité nécessaire (résection tumorale avec mandibuléctomie marginale).
Abordage mixte (oral et submandibulaire) : indiqué pour les tumeurs situées en zone lat et post du plancher avec
infiltration de la langue. L'intervention consiste en une résection de la moitié du plancher et de la langue concernées
par la tumeur. La plaie laissée par l'excision sera comblée par divers moyens (sutures à la muqueuse jugale en passant
par la mandibule, rotation de la moitié non-excisée de la langue, lambeaux myocutanés prélevés dans diverses
régions).
Abordage transmandibulaire :
- pelvi-glosso-mandibulectomie lat indiquée pour les tumeurs étendues à la langue et à la zone lat de la mandibule
- pelvi-glosso-symphysectomie interruptive pour les tumeurs de grandes dimensions difficilement accessibles
- résection de l'arc ant mand avec reconstruction immédiat par greffe ostéo-myocutanée ou osseuse vascularisée.
Localisations : au niveau de la ligne occlusale (de la comissure labiale à la comissure intermaxillaire) ou au niveau des
sillons vestibulaires (sup ou inf).
aire
La tumeur I débute le plus souvent dans l'épithélium de la muqueuse jugale mais peut apparaître dans les glandes
salivaires accessoires (dissémination sous-muqueuse). Le carcinome de la muqueuse jugale peut également être un
aire
cancer II apparu par extension d'un cancer des lèvres, de la comissure intermaxillaire, des téguments de la face ou
des os maxillaires.
Signes subjectifs
Période d'état : douleurs qui s'accentuent dans un premier temps lors de mastication/phonation. Ces douleurs
deviennent ensuite spontanées et très intenses (infiltration nerveuse trigéminale). La granulation abondant détermine
des saignements lors de la mastication. Apparaît une limitaton des mvts d'ouverture de la bouche (limitation
antalgique, mécanique et réflexe).
Signes objectifs
Formes débutantes :
- apparaissent le plus souvent sur fond de dyskératose (erythroplasie, lichen plan, leucoplasie...)
- peuvent apparaitre sur une muqueuse saine
- forme ulcérative prédomine
- peut apparaitre sous forme végétante véruqueuse (sur fond leucoplasique)
- la forme papillomateuse (base d'implantation lage) est rare mais peut être rencontrée
- la forme nodulaire n'est également pas à exclure (pt de départ = acinis glandulaires sous-muqueux).
Période d'état
Forme ulcérative : fissuration, ulcération et induration de l'épithélium dyskératosique. Extension rapide en surface par
infiltration. La base de la lésion devient dure et dépasse les limites de l'ulcération. L'ulcération devient destructrice,
s'approfondie, ses bords deviennent anfractueux, durs et ont tendance à se rouler vers l'intérieur. Le fond de
l'ulcération (couleur grisâtre) est recouvert de détritus cellulaires fétides.
Forme végétante (exophytique) : granulation tumorale intense (aspect de choux-fleur) avec de multiples bourgeons
tumoraux ulcérés et séparés par des fissures profondes dans lesquelles stagne une sécrétion fétide.
Forme nodulaire (pt de départ glandulaire) : croissance rapide, perte de mobilité et infiltration des tissus
(fixation/pénétration/ulcération). Le centre de la tumeur se ramolli et devient un cratère.
Diagnostique différentiel
Traitement : mêmes principes que pour les cancers de la langue et du plancher oral.
La comissure intermaxillaire est représentée par la muqueuse attachée de la face interne du rameau ascendant de la
mandibule. Elle comprend également le trigone rétromolaire (en distal de M3 inf).
Les tumeurs malignes primaires les plus fréquentes de la comissure intermaxillaires sont les carcinomes provenant de
l'épitélium muqueux ou des petites glandes salivaires sous-épithéliales de l'espace rétromolaire.
Signes subjectifs
Signes objectifs
Formes débutantes :
- fissure évoluant rapidement vers une ulcération
- forme nodulaire (pt de départ = glandes salivaires accessoires).
Période d'état
Forme ulcérative prédominante : bords anfractueux ayant tendance à se rouler vers l'intérieur. Base granulaire,
saignante, dure et plus large que les limites de l'ulcération. Dysphagie, trismus et état général altéré.
Evolution/complications : le cancer de la comissure intermaxillaire s'étend et évolue rapidement vers le pilier ant
et la région amygdalienne en surface. Il s'étend également en profondeur vers les m. ptérygoïdiens et la carotide
interne. Peuvent également être intéressés par l'extension du cancer, la gencive de la zone des M sup/inf, bord ant du
rameau ascendant de la mandibule, la joue et autres territoires voisins. Etant une zone à circulation lymphatique bien
représentée, la dissémination du cancer dans les lymphonodules apparaît précocement. De fait, la douleur atroce, le
trismus accentué, les difficultés à s'alimenter, les saignements, infections et disséminations ganglionnaires précoces
dégradent rapidement et visiblement les conditions physiqes du malade dont la survie est fortement compromise si la
tumeur n'est pas découverte rapidement.
Traitement
Les reconstructions tissulaires peuvent se faire par différents lambeaux (comme vu précédemment).
Localisation : N'importe quelle zone de la muqueuse gingivale sup et inf (papilles gingivales ++).
Etiologie :
- alcool/tabac
- hygiène orale déficitaire
- extension de cancer joue/plancher/palais/os.
Signes subjectifs
Période d'état : douleur à la mastication/phonation, difficultés à se nourrir, état général altéré en conséquence.
Signes objectifs
Formes débutantes
Forme ulcérative : rencontrée le plus souvent au niveau de la gencive sup, sur le versant V de la crête alvéolaire. Se
présente sous la forme d'une ulcération (destructive ou végétante) aux contours irréguliers, de couleur rosée et au
fond granuleux (dépôts cellulaires nécrotiques).
Forme nodulaire : Peut se présenter sous la forme d'un petit nodule qui croît rapidement en dimensions et
profondeur, jusqu'à atteindre les structures osseuses. Peut également prendre la forme d'un papillome gingival lié à
une papille interdentaire, imitant ainsi un épulis ou une gingivite hyperplasique. La base d'implantation tumorale
s'étend et la tumeur devient infiltrative et se fixe à l'os sous-jacent. De consistance ferme, la tumeur surélève la
gencive dont la surface bourgeonnée se nécrose et se couvre d'un dépôt grisâtre. La forme nodulaire est une forme
très lymphophile, affectant très tôt les ganglions associés.
Période d'état
La forme ulcérative s'étend rapidement en surface et profondeur autours des dents voisines (vers V, L/P ou les deux).
Elle peut évoluer en forme ulcéro-destructrice ou ulcéro-végétante. Dans la forme ulcéro-destructrice, la lyse osseuse
a un aspect de cratère recouvert de tissu de granulation ou laissant l'os à nu recouvert d'une pellicule séreuse
provenant des tissus détruits. La forme ulcéro-végétante a un aspect exophytique à la surface
irrégulière/bourgeonnée (en choux-fleur).
Quelque soit la forme, le résultat est le même : destruction osseuse de la crête alvéolaire. Chez le patient édenté, on
constate une perte de stabilité et des saignements sous la prothèse. Chez le patient denté, les dents concernées par la
tumeur deviennent mobiles et adhérentes à la masse tumorale.
les formes débutantes restent invisibles en radio. En période d'état, apparaissent des modifications :
- au maxillaire = lyse osseuse diffuse (aspect d'os mâché/écrasé)
- à la mandibule = raréfaction osseuse aux bords irréguliers.
Diagnostique différentiel :
- ulcération banale, mécanique, herpétique ou aphteuse
- lupus gingival tuberculeux (os sous-jacent dénudé mais sans nécrose et adénopathie)
- chancre syphilitique
- épulis (évolution plus lente et sans adénopathie).
Evolutions/complications
Evolution en surface : facilitée par la structure muqueuse relativement fine de la gencive qui permet la diffusion du
processus tumoral vers la muqueuse jugale, le plancher oral ou le palais.
Evolution en profondeur : également facilitée par la structure fine de la gencive qui permet l'invasion de l'os sous-
jacent (surtout chez le patient édenté). D'autre part, il existe 2 voies indirectes de pénétration de la tumeur dans l'os :
par l'espace périosseux (entre périoste et os) ou par l'espace parodontal (surtout chez le patient denté).
De par sa découverte souvent tardive, le cancer de la muqueuse gingivale est souvent accompagné de métastases
lymphonulaires qui aggravent fortement le pronostique. De plus, l'invasion quasi-systématique de l'os sous-jacent
aggravent la situation en ajoutant aux symptômes déja décrits, les signes et évolutions propres aux cancers du
maxillaire et de la mandibule.
Traitement
Le cancer de la gencive concernant systématiquement l'os sous-jacent, le traitement par irradiation est fortement
contrindiqué (radionécroses ++). Le traitement chirurgical reste la seule altérnative.
De par la structure fine de la gencive, l'exérèse de de la tumeur s'accompagne toujours d'une résection osseuse. La
quantité d'os enlevé dépend de l'étendue de la tumeur et peut aller d'une simple résection marginale à une résection
segmentaire. L'exérèse des tumeurs de la gencive sup entraîne souvent des communications oro-sinusales fermées
par divers moyens (méche iodoforme + prothèses obturatrices).
Dans tous les cas, les défauts postchirurgicaux seront réparés en faisant appel aux tissus locaux.
Plusieurs formes :
- épithéliome
- carcinome adénoïde kystique, adénocarcinome, carcinome mucoépidermoïde
- carcinosarcome ou pseudosarcome (carcinome avec structure sarcomateuse)
- carcinome véruqueux Ackerman
- carcinome ''in situ'' (lié à dyskératose avecdegré élevé de dysplasie).
Peut être :
aire
Tumeur I ayant pour origine l'épithélium du palais (souvent corrélée avec dyskératose). Parfois, l'origine peut
être l'épithélium des petites glandes salivaires répandues dans le palais (surtout en zone post).
aire
Tumeur II par extension du cancer du voile du palais, de la gencive ou du sinus maxillaire.
Signes subjectifs
En période d'état :
- douleur continue au niveau d'une det qui devient mobile lorsque la tumeur atteint le processus alvéolaire
- sensation de sinus plein + cacosmie et saignements nasaux
- sensation d'obstruction nasale et epistaxis lorsque la tumeur atteint la fosse nasale
- signes neurologiques d'anesthésie ou douleur au niveau du nerf palatin
- signe de palais incompétent lorsque la tumeur atteint le voile du palais.
Quelque soit le type de tumeur, en période d'état, le cancer se présente sous la forme d'une tumeur exophytique,
ulcérée, infectée, douloureuse et hémorragique.
Diagnostique différentiel :
- ulcération banale traumatique/prothétique
- ulcérations aphteuses
- sialométaplasie nécrosante (maladie bénigne auto-limitative)
- abcès/kystes palatins
- tumeur du plancher du sinus maxillaire.
Traitement
Se fait rarement par radiothérapie (uniquement pour les petites tumeurs primaires).
Le traitement chirurgical reprend les mêmes principes que pour les autres tumeurs.
Le traitement prothétique s'effectue à l'aide d'une plaque palatinale et d'une prothèse obturatrice.
Pratiquement tous les cancers du voile du palais apparaîssent sur sa partie orale.
aire
Tumeur I peut se présenter sous la forme :
- d'un carcinome épidermoïde spinocellulaire (dérivé de l'épithelium et corrélé avec dyskératose)
- d'un carcinome glandulaire (dérivé des petites glandes cellulaires) = adénoïde kystique ou pléomorphe.
aire
Tumeur II apparaît comme extension d'un cancer voisin (pharynx et commissure intermaxillaire ++).
Tumeur métastasique (rare) ayant pour origine une tumeur rénale, intestinal ou pulmonaire.
Signes subjectifs
Formes débutantes
En période d'état
Adénome pléomorphe : sensation de gêne à la déglutition/phonation, voix nasale, modifs fonctionnelles discrètes.
Signes objectifs
Formes débutantes
Carcinome adénoïde kystique : formation nodulaire à croissance lente (sans modifs sous-jacente).
En période d'état
Epithéliome spinocellulaire :
- forme ulcérative-destructrice = ulcération maligne ± étendue (bords irréguliers) pouvant déchirer le voile du palais
- forme végétante = ± ulcérée (non douloureuse) avec base d'implantation large
- forme infiltrative = diffusion étendue provoquant troubles fonctionnels de l'oro-pharynx, douleur et trismus
- adénopathie anarchique (Gg subdigastriques, jugulaires et submandibulaires).
Carcinome adénoïde kystique : augmentation du nodule bien contouré, à base large et nette (aspect de mamelon). La
muqueuse sous-jacentes devient luisante avec un dessin vasculaire plus accentué. Après une longue période
d'évolution, la tumeur s'ulcère et révèle une masse tumorale granuleuse jaunâtre (sans saignements).
Adénome pléomorphe : formation tumorale sphérique/ovalaire de dimension variable, surface nette de consistance
pâteuse/dure, parfois ulcérée avec granulation tumorale maligne.
Diagnostique différentiel
Epithéliome spinocellulaire :
- érythroplasie non-maligne contours (bords réguliers)
- leucoplasie non-maligne (surface nette, homogène et non-infiltrative)
- stomatite traumatique/infectieuse ou ulcéro-nécrotique (liée à éruption de M3 sup)
- ulcération tuberculeuse ou luettique.
Evolution/complication
Epithéliome spinocellulaire : plus rapide que pour le cancer du palais dur, l'évolution de l'épithéliome du palais mou
est plus rapide et favorisée par la riche vascularisation lymphatique du voile palatin. L'extension se fait de préférence
vers la loge amygdalienne, la commissur intermaxillaire et les parois lat du pharynx. Les piliers amygdaliens, le
plancher oral et la base de la langue constituent des sièges d'extension pour les tumeurs avancées du palais mou. Le
trismus, précoce et accentué par l'ulcération/infection de la tumeur, empêche la nutrition normale et contribue à la
dégradation de l'état général du malade.
Carcinome adénoïde kystique : extension locale aux zones voisines et récidives fréquentes (pas de métastases à
distance).
Adénome pléomorphe : après une longue période d'évolution, l'adénome est très étendu et conduit à l'obstruction
rhino-pharyngienne et à des troubles dynamiques du voile palatin. Extensions possibles aux zones voisines. Récidives
fréquentes.
Traitement
L'excision est préférable par rapport à la radiothérapie pouvant entraîner des séquelles importantes
(scléroses/nécroses). Toutefois la radiothérapie et la chimiothérapie peuvent être utilisées en cas de tumeurs
avancées ou mal différenciées.
Les pertes de tissus ± importantes du voile palatin après excision, doivent être reconstruites avec soin de manière à
reconstituer la séparation entre oro- et naso-pharynx (essentielle pour déglutition/respiration/phonation). Cette
reconstruction s'effectuera par le biais de prothèses (pour plus de détail voir p. 188 à 200 du volume II).
Localisés sur les zones du corps le plus souvent exposées au soleil (épiderme facial ++), les mélanomes (m) cutanés se
développent suite aux lésions cellulaires produites par les rayons UV. Ces lésions sont plus dangereuses en cas
d'exposition courte et intense, lorsque la peau n'est pas habituée au soleil. La période de latence entre la lésion et
l'apparition d'un mélanome est assez longue (20 ans parfois).
Clark propose un modèle de progression tumorale d'un mélanome à partir d'un naevus (n) :
aire
n typique → n atypique → m I (croissance superficielle) → m nodulaire (croissance en profondeur) → m
métastasique.
Durant leur phase initiale (1 an environ) : toutes les affections potentiellement malignes (sauf lentigo mélanique
malin) conservent leur position à l'intérieur de l'épiderme sans dépasser la couche basale. Le mélanocyte peut croître
et évoluer dans le sens horizontal (en étendue) mais sa croissance reste limitée dans le sens vertical (en profondeur).
Cette limitation est permis par le système immunitaire de l'organisme qui combat le mélanome en profondeur.
Durant la phase de croissance horizontale (qq mois à plusieurs années) : certains mélanocytes deviennent plus
agressifs/dynamiques mais l'organisme répond à ces agressions par des réactions inflammatoires qui entraînent la
régression rapide de ces mélanocytes.
Durant la phase de croissance verticale : lorsque un mélanocyte devient néoplasique, ses contraintes locales sont
éliminées et il peut quitter sa position initiale déterminée par la couche basale de l'épiderme. La cellule traverse alors
la couche basale, pénètre dans l'épiderme et se développe aussi bien dans le sens horizontal que dans le sens vertical
(formant ainsi une masse nodulaire). Cette phase représente l'étape de malignisation proprement dite du mélanome.
La phase initiale se présente comme une tâche (0,6 cm) colorée (marron/noir), plate et sans relief.
Après quelques années, le SSM passe en phase de croissance horizontale et se présente sous la forme d'une tâche
(0,6 - 2,5 cm) asymétrique, colorée plus intense et aux contours irréguliers (apparition d'une niche angulaire en
forme de "V").
La phase de croissance verticale est signalée par la transformation du SSM en une papule aux couleurs plus
contrastées (bleu-gris, rouge, blanc), aux bords épais et dénivellés.
Se présente comme une lésion aux couleurs plus foncées que chez SSM. La couleur dominante est le bleu,
combinée avec diverses nuances (brune, noire, rouge, grise...). Peut-être amélanique (sans couleur).
Lésion élevée modifiant le relief des téguments (forme de voûte, coupole, dôme ou pédiculée/polypoïde). Peut
alors ressembler à un angiome (bénin) sauf que le NM ne se déforme pas à la P° digitale (diagnostique différentiel).
Dans le cadre de l'éducation sanitaire, les signes précoces de malignisation doivent être connus : lésion/tâche
évolutive, apparition d'asymétrie, bords irréguliers, variations de couleur...Toute lésion pigmentée dont le dimensions
et/ou la couleur changent ± rapidement (mois/années) doivent attirer l'attention. Les pigmentations qui durent qq
jours/semaines peuvent être dues à un processus inflammatoire et ne sont généralement pas des lésions cancéreuses.
Les pigmentations qui durent plusieurs mois/années sans changer de forme ou couleur ne sont pas considérées
comme des mélanomes.
Variable Discussion
Age Incidence max à 20 - 45 ans
Sexe Rôle possible des hormones sexuelles féminines (théorie controversée)
Couleur de peau Fréquence réduite chez les populations noires
Début et durée Plusieurs mois/années d'évolution
Dimension augmentée ou chgt de couleur Souvent observés chez les mélanomes précoces
Prurit, sensibilité, ulcération ou saignement Symptomes important d'avertissement (signes tardifs)
Exposition au soleil Risque élevé chez les populations à peau claire
Antécedent personnel de mélanome Multiplie le risque de mélanome par 9
Antécedent familial de mélanome Multiplie le risque de mélanome par 8
Antécedent familial de naevus dyplasique Augment le risque de mélanome
Diagnostique différentiel du mélanome cutané
Carcinome baso-cellulaire pigmenté Nécessite une biopsie pour le différencier d'un mélanome
Examens complémentaires
La biopsie se fait dans les régions les plus représentatives du mélanome à savoir :
- zone la plus intensément colorée pour les lésions plates (extension horizontale)
- zone de bombement max pour les lésions en relief (extension verticale).
3 techniques de biopsie :
- par ponction (sacrifice min de substance) indiquée pour les lésions situées près des orifices de la face
- par excision (de toute la lésion) indiquée pou les lésions qui ne dépasse pas 1,5 cm de diamètre
- par incision (d'une partie de la lésion) indiquée les lésions de grande taille.
Les biopsies par raclage ou curetage sont fortement contrindiquées pour les mélanomes à cause des risques de
dissémination.
Evolution/complications
aire
Récidives du mélanome I = apparition d'une tumeur dans un rayon de 5 cm autours de la cicatrice du mélanome
excisé. Ces récidives peuvent être favorisées localement (mélanome agressif/ulcéré/gros) ou généralement (précocité
du diagnostique, intervention chirurgicale ou système immuno-compétent).
en transit = tumeur située entre le mélanome Iair et le groupe ganglionnaire le plus proche. Se présente sous la
forme d'une papule ou d'un nodule (± pigmenté), de petite dimension (0,5 mm)
ganglionnaire régionale = adénopathie régionale métastasique
Prophylaxie
La mesure la plus efficace reste un diagnostic précoce associée à une éducation sanitaire efficace auprès des
populations à risque. L'exposition au soleil doit être contrôlée, les individus doivent se protéger (crèmes solaires), les
salons UV doivent être mieux encadrés et les campagnes médiatiques de sensibilisation sont indispensables.
Du côté des médecins, des contrôles périodiques de routine (clinique/radio) doivent être plus fréquents. Le personnel
médical doit également participer à l'éducation et à la sensibilisation des patients.
Traitement
La méthode chirurgicale reste la plus efficace (parfois couplée avec un traitement radio/chimio). Toutefois, l'excision
du mélanome reste un sujet controversé. Ces discussions concernent principalment les bords de la résection
tumorale, l'évidage des Gg lympathiques, les récidives locale et les métastases à distance.
En cas de récidive locale, on procèdera à une excision chirurgicale (radio/chimio peu efficaces).
En cas de métastase en transit, on effectuera une excision large et un évidage des Gg affectés.
Radio/immuno/cryo/chimio constituent d'autres alternatives de traitement utilisées.
En cas de métastase systémique, les chances de survie du patient sont fortement diminuées. Le traitement sera
donc principalement palliatif.
Il s'agit d'une des formes les plus agressives de tumeur de la cavité orale (pronostic très défavorable). D'incidence plus
élevée chez les populations noires et asiatiques, le mélanome muqueux est + fréquent chez l'homme de + de 40 ans.
Localisations (par ordre de fréquence) : voûte palatine, gencive sup, langue, lèvres, joues, plancher oral et gencive inf.
Etiologie :
- prédispositions génétiques/éthniques (noirs et asiat ++) et statut immunologique
- traumatismes/tabac.
Formes cliniques
aire
Comme le mélanome cutané, le mélanome muqueux peut être I ou métastasique.
aire
Le mélanome I peut se présenter sous 3 formes macroscopiques :
avec extension horizontale superficielle sans relief, aux limites mal définies (± pigmentation en périphérie) et
dont le diamètre est compris entre 2,5 - 3 cm.
avec extension verticale profonde nodulaire, de couleur variable (parfois achromique) et à évolution rapide.
Le début n'est pas caractéristique. On peut observer une modification de volume, de couleur ou d'aspect d'une
mélanose déjà connue. Peut également apparaître une zone pigmentée localisée dans une région de la muqueuse
orale sans symptomatologie subjective. La consistance de la zone reste non-modifiée que ce soit à la périphérie ou au
centre.
Le premier signe préoccupant est l'apparition d'une ulcération saignante à la surface de la zone mélanique. Le degré
de pigmentation, bien que très variable, peut constituer un élément de diagnostique.
Signes précoces de malignisation : extension rapide en surface, modification de texture de la muqueuse superficielle
et apparition d'une zone pigmentée autours de la lésion.
Dans les formes évoluées, le mélanome muqueux se présente comme une masse tumorale pigmentée, friable ou
dure, avec saignements, douleur et troubles fonctionnels. En cas de localisation gingivale, le mélanome peut
provoquer des mobilités dentaires via des parodontopathies marginales et des ostéolyses sous-lésionnelles.
L'adénopathie apparaît précocemment (Gg palpables, mobiles et non-douloureux au 1er examen dans 50% des cas).
Diagnostique positif : pigmentation récente, papulaire ou ulcérée, couleur variable et contours irréguliers.
Diagnostique différentiel :
- argyrose (macule de couleur grise uniforme sans modifications dans le temps)
- pigmentation physiologique (symétrique et couleur uniforme)
- macule mélanotique (macule de couleur et contours uniformes)
- mélanome bénin (bilatéral et symétrique)
- pigmentations associées au tabac
- pigmentation d'origine endocrine (maladie d'Adison) ou systémique (hémochromatose)
- pigmentation d'origine médicamenteuse (tétracycline)
- intoxication métallique chronique (liseré gingival)
- naevus mélanique ou amélanique (impose une biopsie)
- lésions angiomateuses orale (hémangiome ou granulome pyogène).
Evolution/complications
D'évolution plus rapide que le mélanome cutané, le mélanome muqueux se dissémine très fréquemment à cause de la
vascularisation riche de la cavité orale. Les métastases à distance sont généralement localisées au cerveau, poumons,
foie ou aux os. Des récidives peuvent apparaître très tardivement (plusieurs années) après la thérapie initiale.
Plus sévère que pour le mélanome cutané, le pronostique du mélanome muqueux n'est souvent diagnostiqué que
tardivement (car début asymptomatique). De plus, l'implication d'une vascularisation sanguine/lymphatique très riche
facilite la dissémination de la tumeur. A ceci, s'ajoute la difficulté à réaliser une excision chirurgicale efficace sans léser
les zones anatomiques voisines. Enfin, le taux élevé de récidives diminue d'avantage les chances de guérison/survie.
Traitement
Une exérèse large (avec marge de sécurité dans le tissu sain) constitue une solution thérapeutique largement
répandue. Elle peut être parfois difficile à réaliser correctement à cause de structures anatomiques voisines multiples
et complexes concentrées dans un territoire restreint.
Une radiothérapie post-opératoire est souvent nécessaire mais ne peut constituer un traitement primaire. La
chimiothérapie s'est montrée efficace, en particulier pour le traitement des métastases.
Enfin, l'immunothérapie (interféron, vaccin BCG...) est une méthode récente et efficace en tant qu'adjuvant à la
chirurgie.
TUMEURS MALIGNES du MAXILLAIRE SUPERIEUR
Les plus répandues/fréquentes sont les carcinomes du sinus maxillaire (80% des cas). Les tumeurs d'autres zones du
maxillaire (sinus para-nasaux, éthmoïde, sphénoïde) représentent 20% des cas.
ETIOLOGIE
Le mécanisme d'induction le plus plausible est l'exposition de la muqueuse sinusale aux poussières organiques qui
déterminent des métaplasies de l'épithelium pavimenteux (squameux) et, par la suite, la disparition de l'épitelium
cilié. La période de latence du cancer chez les sujets exposés s'inscrit entre 10 - 40 ans d'exposition
Facteurs de risques :
- exposition au nikel
- pigment de chrome
- alcool
- gaz moutarde
- poussière de laine et bois
- sinusite chronique
- Papilloma virus humain.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE
aire
Tumeur I (60% des cas) avec point de départ dans les tissus locaux
aire
Tumeur II (20% des cas) issue de zones voisines
Tumeur métastasique issue de cancer du sein, poumons, reins, ovaires.
Histologiquement, le carcinome pavimenteux est prédominant (incidence de 80%), suivi par l'adénocarcinome (15%)
et le carcinome adénoïde kystique (5%).
CLASSIFICATIONS
Classification française :
- tumeur d'infrastructure (du plateau palato-alvéolaire ) avec début au niveau du palais ou des processus alvéolaires
- tumeur de mésostructure sino-nasale
- tumeur de suprastructure (éthmoïde, orbite, zygomatique ou maxillaire).
La classification d'Oehngren a une importance pronostique. Elle sépare les tumeurs malignes du maxillaire en
fonction d'une ligne imaginaire passant par le canthus int de l'orbite et par l'angle de la mandibule. Toutes tumeurs se
trouvant sous la ligne ont un bon pronostic contrairement aux tumeurs situées au-dessus de la ligne.
SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE
Tumeurs d'infra-structure : simptômes de surface faciles à dépister en phase initiale. Les caractéristiques cliniques
sont semblables à celles décrites pour les cancers de la gencive sup et du palais.
Quand débutent au niveau de la paroi antéro-lat du sinus maxillaire (extension vers ant)
Evolution en direction de la joue et du zygomatique (surtout au niveau du foramen infra-orbitaire). On constate alors
une tuméfaction génienne diffise qui efface le sillon naso-génien, créant ainsi une asymétrie qui s'accentuera
progressivement. L'infiltration progressive des téguments entraine leur fixation à l'os sous-jacent. Douleur,
paresthésie/anesthésie et congestion des téguments apparaissent lorsque la tumeur infiltre le paquet vasculo-nerveux
infra-orbitaire.
Quand débutent au niveau du plafond sinusal (extension vers sup)
La pénétration de la tumeur dans l'orbite entraîne une série de symptômes qui ne sont pas caractéristiques d'ue
tumeur maligne (on retrouve les mêmes signes dans les processus bénins ou inflammatoires).
Les tumeurs à extension post ont une évolution silentieuse dont les manifestations cliniques indirectes ne facilitent
pas le diagnostique précoce. L'invasion d'éléments anatomiques importants rend ces tumeurs inopérables.
DIAGNOSTIQUE
Protocole d'investigation :
- examen clinique de la face et cavité orale
- endoscopie du nez, des sinus et du rhinopharynx (avec endoscope flexible)
- examen des Gg lymphatiques
- examen radio, neuro et ophtalmo
- biopsie
- examen médical général.
De fait, la progression rapide et indolore de lésions ulcératives autours d'une ou plusieurs dents sans cause
traumatique ou inflammatoire, est un signe alarmant qui exige des examens complémentaires.
En radio, on observera des zones de déminéralisations osseuses aux contours irréguliers au niveau des crêtes
alvéolaires (surtout en secteur post). Une biopsie permettra de trancher.
Plus fréquentes chez l'homme de plus de 50 ans, ces tumeurs ont une forte prédisposition familiale (chercher les
antécedents hérédo-collatéraux) et dans les environnements de travail exposés aux poussières. L'historique de la
maladie révèle des épisodes répétés de sinusites maxillaires et des changements inexplicables d'alignement des dents
(± précédées de douleurs). Epistaxis, cacosmie, sensation d'obstruction nasale, troubles sensitifs cutanés et gingivaux,
trismus inexplicable et surdité progressive viennent compléter le tableau subjectif.
D'un point de vue objectif, on observera des mobilités dentaires, des déformations endo-orales (en V ou P) et exo-
orales (sillons effacés, asymétrie, symptômes oculaires, adénopathies...).
L'examen radio concernera l'ensemble du squelette facial et doit être analysée avec prudence pour éviter les faux-
positifs ou faux-négatifs (les signes radio étant proches de bien d'autres maladies). On recommande CB/CT (avec
substance de contraste), RMN, angiographie ou ultrasonographie pour un diagnostique sûr et précis.
Enfin, la biopsie est absoluement nécessaire pour confirmer le caractère malin de la tumeur. Elle est toutefois difficile
et pas toujours faisable à cause des structures anatomiques sensibles et vitales souvent concernées par la tumeur.
DIAGNOSTIQUE DIFFERENTIEL
EVOLUTION/COMPLICATIONS
Comme déjà précisé, les tumeurs malignes du maxillaires débutent pratiquement tout le temps dans les sinus
maxillaires. Ainsi, ces tumeurs évoluent de manière silencieuse et ne sont découvertes que tardivement, lorsqu'elle
atteignent une dimension importante.
Jusqu'à leur extériorisation (pénétration à travers les parois sinusales), les symptômes sont localisés et semblables aux
sinusites. De tels troubles conduisent rarement le praticien ou les patients à suspecter une tumeur
Lors de leur extériorisation, les tumeurs provoquent des troubles morphologiques et fonctionnels plus évidents :
troubles de la mastication, déglutition et phonation (par contact des arcades avec la tumeur)
ramolissement et nécrose des tissus (haleine insupportable)
exophtalmie et troubles de la vision
troubles nerveux (invasion de la tumeur par la fosse infra-temporale)
douleur insupportable et état général gravement altéré
présence de métastases lymphatiques.
Les métastases à distance sont rares et visent le cerveau, les poumons ou les os. La plus grande incidence de
métastase à distance concerne le carcinome adénoïde kystique.
PRONOSTIQUE
Il est influencé par la localisation de la tumeur, son extension, sa direction d'infiltration et sa dissémination à distance.
Les tumeurs d'infra-structure ont un bien meilleur pronostique que les tumeurs de méso- et supra-structure:
- plus grande possibilités de diagnostique précoce
- capacités d'éradication par extension des limites de résection tumorale sans complications majeures.
Le pronostique des tumeurs de méso- et supra-structure reste largement réservé (25% de survivants dans les 5 ans
post-opératoires). En général, plus la tumeur est haute, plus le pronostique sera sévère.
OPTIONS THERAPEUTIQUES
Le protocole thérapeutique dépend de la localisation de la tumeur, de son stade d'évolution et de sa structure histo.
Option chirurgicale
Chirurgie suivie par radiothérapie applicable pour les tumeurs de type T3/T4
Chirurgie précédée par radiothérapie recommandée pour les tumeurs avancées dont l'extension in sano de la
résection pose problème. On prévoit alors une dose de 55 Gy appliquée 1 mois avant opération. La chirurgie
consistera en une résection totale du maxillaire.
Chirurgie précédée et suivie par radiothérapie pour les tumeurs très évoluées.
Parfois, la chirurgie impose la résection de l'oeil/orbite en plus de la résection du maxillaire. Cette intervention est
recommandée quand la tumeur pénètre l'orbite (via éthmoïde, sinus ou fosse infra-temporale).
Option chimiothérapeutique
Jusqu'à présent rarement utilisée seule, la chimiothérapie présente toutefois de bons résultats :
- combinaison de Metotrexat, Bleomycine, Cisplatine et 5-fluoro-uracil
- chimio selective intra-artérielle pour les tumeur localisée et située sur un trajet artériel.
En général, la chimio est utilisée pour certaines tumeurs sensibles au traitement ou pour les tumeurs inopérables
(thérapie palliative).