Fiche Fiscal

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ARRETS/LOIS INTRODUCTIF

Léleu - CE - 21 novembre 1981 : idée de priorité d’interprétation autonome en matière fiscale

Date clés :
- 1949 : unification de l’impôt sur le revenu = naissance impôt global processif
- 1954 : Adoption de la TVA dans tous les secteurs
- 1982 : Impôt sur les grandes fortune (suppression ISF sous Macron)

Contribuable = est celui qui doit payer l’impôt/TVA .

Caractéristiques des règles fiscales :


- Règles unilatérales, impératives et sanctionnés
- Droit négocié : souvent contractualiser entre administration et contribuable
- Normes dures dont la règlementation implique conséquences.
- Sanction : implique incitation ou dissuasion = régulation fiscale

PARTIE I - LE STATUT DU CONTRIBUABLE


Titre 1 - La réglementation fiscale

Impôt :
• Pdv Etat : sources régulières de recettes publiques
• Pdv Contribuable : obligation fiscale est d’ordre public dont personne ne peut
échapper.

Fonction de l’impôt : redistribution des richesses / fonction d’incitation (allègement fiscal,


investissement locatif) et dissuasion (ex : surimposer le tabac).

= hiérarchisation des modes de production, le juge admin a un rôle important dans


l’interprétation de ces principes, puis dans l’application.

CHAPITRE 1 : L’ÉLABORATION DE LA NORME FISCALE


Section I. La Constitution et la loi

2 principes constitutionnelles en matière fiscale :


- Les principe de légalité de l’impôt : loi détermine impôt (34°C)
- Le principe d’égalité : permet de contester une loi fiscale

§1 Le principe de légalité de l impôt

Article 34 C : loi qui pose les règles fiscales. Législateur doit définir pleinement les règles relatives
à l’assiette, au taux et aux modalités de recouvrement des impositions de tt nature

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Article 14 DDHC : consentement à l’impôt, annualité et légalité de l’impôt.

Imposition de toutes natures : Imposé par le législateur et non le pouvoir réglementaire, elle
comprend les impôts + les taxes.

L’IMPOT = forme principale des impositions de toutes natures. (ex : TVA = impôt et non une
taxe)

4 critères d’identification de l’impôt :


- Pécuniaire : Le prélèvement se fait sous forme d’argent
- Par voie d’autorité : Prélèvement effectué sous la contrainte
- Caractère définitif du prélèvement : Évident mais avant il existait emprunt forcé.
- Vocation de financer une mission de S publique ou d’IG.
- Sans contrepartie directe

DIFFERENCE IMPOT ET TAXE :

TAXE = Les taxes sont assimilées à l’impôt.

→ L’existence d’une contrepartie directe permet distinguer la taxe d’autres prélèvements. ( ex :


taxe d’enlèvement des ordures ménagères n’est pas direct et n’est pas individuel, à contrario le
fait de payer les droits d’inscriptions universitaire est individuel et direct, donc un prélèvement
et non une taxe)

COMPÉTENCE : Article 34 : Législateur fixe les règles relatives à l’impôt et toutes les règles
relatives à l’impôt, doit « épuiser sa compétence » selon le CC s’il ne le fait pas alors
« incompétence négative » ou si carence dans une loi ou fausseté et manque de précision ou
quand législature laisse grande marge de manoeuvre à l’A.

Le législateur décide aussi de :


• L’assiette = ce qui nourrit concrètement l’impôt, c’est l’équivalent de la matière imposable
(revenu, patrimoine, consommation) déterminée par le législateur.
• Le taux = le pourcentage de l’assiette que l’impôt va utiliser pr financer l’action publique.
• Le recouvrement des impositions = modalités que doit respecter l’Admin fiscale lorsque
va chercher le contribuable qui doit payer l’impôt.

LA REDEVANCE = prélèvement pécuniaire qui peut être effectué par une collectivité publique
en contrepartie directe, qui est donné à celui qui paye la redevance. (ex : paiement péage sur
autoroute en considération du véhicule utilisée) La taxe et la redevance se distingue dans la
manière dont le montant de ce prélèvement devra être calculée. Si on prend en considération
le nombre d’individu, le niveau d’ordure ect. alors redevance. → pouvoir règlementaire
compétent
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• CE - 1 juillet 2020, Soc. Immobilière groupe Casino : CE peut vérifier que la taxe collecté est
bien utilisée afin de financer le service d’enlèvement des ordures ménagères ou si en
revanche, la collectivité s’en sert pour financer d’autres activités ce qui est interdit.
• CE - Syndicat des transporteurs aériens - 1958 : Redevance se caractérise par une prestation
directe.
• CE - Syndicat de défense de l’exercice libéral de la médecine 2007 : Mais assouplissement de
l’exigence de contrepartie directe, et prise en compte de la notion de valeur éco de la
prestation.

Est ce que l argument de l incompétence négative peut être un motif qui appuie une QPC pour
atteinte ?

QPC RELATIF A L’INCOMPETENCE DU LEGISLATEUR :


• Décision CC, 2010 - Société Kimberly Clark : Le CC a refusé aux contribuables la possibilité de
soulevé à l’appui d’une QPC le grief tiré de la violation par une loi déjà entrée en vigueur du
seul art 14 de la DDHC, du seul principe de consentement à l’impôt qui viendrait matérialiser
un cas d’incompétence négative.

• Décision CC, 2013 - Société Magistic Champagne : CC précise qu’il n’est pas impossible qu’une
situation d’incompétence négative par extension conduit à une violation d’un droit ou liberté
garantie par la C.

Quelle disposition avait été violé en l occurrence ?

➣ Article 16 DDHC : droit à l’accès à un juge par tout justiciable, donc si la loi ne précise pas
quel juge est compétent alors violation de la C.

➣ La loi fiscale doit préciser :


• l’identité du contribuable
• la matière imposable,
• le sujet de l’impôt.
=> le contribuable même si économiquement celui qui doit payer l’impôt à l’admin n’est pas
forcément celui qui en supporte le coût éco (TVA).

Mais aussi, d’autres éléments qui font partie de la compétence du législateur en lien avec la
matière imposable :
• Le fait générateur de l’imposition : évènement/date, qui permet la naissance de la dette ou
de l’obligation fiscale d’un contribuable vis à vis de l’Etat. Important de voir la loi de la date
du fait générateur.
• Le taux : élément fixé exclusivement par le législateur au moins dans sa fourchette. Celui ci
varie en fonction de l‘importance de l’assiette imposable.
• Les modalités de liquidation de calcul : c’est le calcul, quelles sont les règles qu’on doit
mettre en œuvre pour trouver l’obligation fiscale pour telle ou telle catégorie d’imposition

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• Les modalités de recouvrement : c’est la procédure, la manière dont l’argent va être
récupéré par les agents, l’admin compétente, c’est la loi également qui doit préciser ces
règles. (Ex: impôt sur le revenu)

Mise à part le monopole du législateur en M fiscale, il faut tenir compte du principe d’autonomie
financière des CT qui doivent bénéficier de ressources suffisantes, dans ce cadre le législateur ne
fait rien.

Document homologué par le préfet : Administration doit réunir pour l’impôt sur le revenu un
document unique qui réunit l’ensemble des contribuable et le montant de la dette fiscale de la
commune.

§2 Le principe d égalité devant l impôt

Initialement, principe posé par décision du 27 décembre 1973 relative la déclaration de


conformité, concernant le contrôle de constitutionnalité a priori.

Article 13 DDHC : l’impôt doit être également répartis entre tous les citoyens en raison de leurs
facultés et de leur capacité contributive.

➣ extension de l’impôt aux résidents selon le Code général des impôts.


➣ Impôt = objectif d’incitation ou dissuasion

2 conceptions de ce principe administratif d’égalité :


• Dans une situation différente : L’admin de traiter différemment des personnes qui sont
placées objectivement dans une situation différente par rapport au service.
• Dans la même situation : L’admin traite différemment des personnes dans la même
situation au regard du service public, à condition que l’intérêt général le permette.

Donc législateur :
- Prend en compte les différentes dispositifs de l’obligation fiscale et l’adapte aux situations
objectives des contribuables.
- Prend en compte les caractéristiques propres de tels ou tels contribuables = promouvoir
une politique (ex: lettre contre travail dissimulé)
- Peut crée un avantage fiscal en invoquant l’intérêt général (ex : protection de
l’environnement), même si cela adviendrait à une différence de traitement.

LE CONTRÔLE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL :

1°/ Contrôle de cohérence entre le mécanisme et l’objectif affiché par le législateur au regard du
principe d’égalité, de deux façons :

= législateur est chargé d’identifier les capacités contributives qu’il entend frapper par les
différents dispositifs fiscaux et que cette charge soit répartis entre les contribuables.

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2 façons de contrôler :
- la première consiste en des dispositifs fiscaux au regard des objectifs poursuivis par le
législateur.
- la seconde consiste à contrôler l’intégration de nvx dispositifs au système dans lequel ils sont
voués à produire des effets, au regard des motifs invoqués par le législateur.

Décision CC, 29 décembre 2009 relative à la loi des finances : instaure le projet d’une taxe
carbone consistant à interdire un certain nombre de véhicule, le choix politique a été de faire
payer en fonction de l’émission de CO2.

→ Le CC contrôle si l’objectif adopté par législateur peut être atteint, légalement et suffisamment
adéquat, par un dispositif fiscal.

=> C’est un rapport de cohérence qui est recherché : voir si les bons moyens sont atteints pour
réalisés les objectifs affichés. Le législateur doit être sincère entre les objectifs et les moyens mis
en œuvre.
=> CONTROLE DE SINCÉRITÉ DE LA LOI

Décision CC, 28 décembre 2011, taxe sur le sodas : réduction de la consommation de boisson
sucré par une taxe dissuasive (objectif de santé public par le législateur). Le CC a jugé que le
dispositif tel qu’il a été adopté n’était pas cohérent par rapport à la poursuite de l’objectif de
santé public

2°/ La cohérence des dispositifs fiscaux par rapport au régime dans lequel il s insère

Décision CC, 29 décembre 2012 : relative à l’imposition dites de 75% sous F.Hollande, concrétise
son programme politique, en réalité le taux est de 18%, mais avec les contributions sociales de
57% cela monte à 75%. Cette imposition frappe les revenus essentiellement salariés concernant
les salaires qui dépassent les 1 millions d’euro.

= Contrôle du CC en 3 temps de la DC :
- Pose des principes auxquels il va reposer dessus : taxe d’Hollande comme complément à
l’impôt sur le revenu.
- Rappelle que l’impôt sur le revenu : est l’addition de l’ensemble des revenus des
personnes qui vivent sous le même toit → c’est ensuite que les taux progressifs d’impôt
seront appliqués. (Individualisation de l’obligation fiscale aux personnes qui vivent
ensemble)
- Amalgamer dès lors que la nouvelle taxe conduit à une inégalité entre les deux couples
qui consiste à rendre cette nouvelle taxe incohérente au regard du mécanisme
fondamental sur lequel repose l’impôt sur le revenu.

Ex : La taxe s’applique seulement sur l’un et pas sur l’autre époux, si juste l’un gagne au dessus de
1 million d’euro et que l’autre ne gagne rien.

Conclusion : censure de la taxe pour défaillance technique du dispositif.

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DC - CC, 1975 relative à l’IVG : CC considère avoir un pouvoir d’appréciation moindre par rapport
au législateur, il s’abstient donc de contrôler ce qui est un motif d’intérêt général ou non.

Deux exemples montrent que les choses évoluent en fiscal :


• DC - CC, 29 décembre 2012 : régime fiscal propre à la Corse en matière de succession qui sont
exonérés d’impôts. Le CC s’estime dans le cadre de ses décisions légitimes se substituer au
Parlement dans l’appréciation de ce qui est un motif d’intérêt général.

CONTRÔLE DE PROPORTIONNALITÉ

a) La décision du 16 août 2012 concernant le plafonnement de l impôt de solidarité sur la fortune


(ISF)

• DC - CC, du 16 août 2012, loi de finance rectificative : CC interdit les impositions confiscatoires
ou les impositions faisant peser une charge excessive sur les contribuables.
=> rupture d’égalité devant les charges publiques.

• ISF : l’impôt sur la fortune, frappant le patrimoine des personnes physique, accompagné d’un
mécanisme de plafonnement pour éviter que le contribuable qui a un grand patrimoine mais
peu de revenu ne soit pas contraint de donner à l’Etat l’intégralité de son revenu ou de céder
une partie de son patrimoine.

Le CC tire de l‘article 13 DDHC un principe à valeur C : l’obligation d’assortir l’impôt sur la fortune
d’un mécanisme de plafonnement corrélé avec le revenu de l’année précédente.

b) La décision loi de finance pour 2013 du 29 décembre 2012

= Décision qui censure le projet de loi de finance qui avait prévu de relever le taux de certain
impôt qui frappait certain revenu.

Dispositifs censurés :
• Les retraites chapeaux : retraite qui est sur-complémentaire que certaines entreprises versent à
leur cadre-dirigeant lors de leur départ à la retraite.

Taux marginal d’imposition : taux qui s’applique à la tranche supérieure des revenus, comme les
retraites chapeaux supérieur à 75%.

Pourquoi ce taux marginal ?


➣ Ce taux s’appliquait uniquement pour la part de retraite supérieur au-delà de 24000e/
mensuelle, cela ne concerne qu’une tranche de retraités et de contribuables.

=> Selon le CC, ce taux est excessif et confiscatoire → donc censure, retour à un taux maximal de
68% par rapport à ce taux marginale.

3 autres dispositifs censurés :


- Impôt frappant les plus valus sur un terrain à bâtir qui pouvait monter jusqu’à 80%. (=
lutter contre rétention immobilière pr encourager les gens à vendre leur terrain)

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- Impôt tiré des bons anonymes = dissuasive et risque d’excès.
- Actions gratuites offertes aux salariés d’une entreprises appelés les « stock option » =
excessif car au delà de 70%.
-
=> Dans les 3 dispositifs censurés ci-dessus, le CC fait abstraction des objectifs de dissuasion ou
d’incitation et considère les taux indépendamment des objectifs affichés, en fonction
simplement de son niveau il considère qu’il s’agit d’un taux confiscatoire.

=> CC contrôle le caractère confiscatoire de la situation des contribuables, le législateur ne peut


pas faire de micro imposition à un taux faible qui par addition ont un effet confiscatoire.

Méthode déployée par le CC :


➣ appréciation du caractère confiscatoire par le contrôle de cohérence sur la base
d’amalgamer les impôts qui frappent le même revenu et le même contribuable.
➣ arrêt - Cass. 2 décembre 2020 concernant la contribution exceptionnelle sur la
fortune : La Cass contrôle aussi ce caractère confiscatoire.
➣ se focalise sur des taux marginaux inadaptés
➣ ne prend pas en compte les objectifs politiques attachés au taux censuré.

§3 Le principe de nécessité de l impôt

Article 13 DDHC : contribution commune indispensable et proportionné aux facultés


contributives.

Principe applicable dans le cas de :


- la rétroactivité des lois fiscales
- des sanctions fiscales et limite du pouvoir de l’administration fiscal

I. La limite de rétroactivité des lois fiscales

Article 2 - Code Civil : « la loi ne dispose que pour l avenir »

A) Rétroactivité de fait (=comme la rétroactivité in mitius en pénal)

Notion de fait générateur de l’impôt : un évènement/une date définit par le législateur comme
élément déclencheur de l’obligation fiscale, permet de connaître le droit applicable sur telle
imposition.
=> Les conséquences désagréables sur le contribuable peut amener à bouleverser le choix
politique d’une LF.

Décision CC, relative à la LFSS pour 2014 : Première fois que CC considère que la rétroactivité de
fait est susceptible de faire l’objet d’un contrôle de constitutionnalité dans la mesure où le
législateur viendrait porter atteinte à certaines atteintes légitimes du contribuable. Donc si pas
motif d’intérêt général et porte atteinte alors = illégale.

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Ex: Loi prévoit avantages fiscaux en fonction de la durée du contrat à la clôture du contrat. Si le
taux jusqu’à 1985 était de 5%; et le taux passe à 10% après 1985, si au bout de 20 ans on clôture ce
contrat, on admettra qu il y aura l imposition des intérêts à 5% pour la durée du contrat jusqu’à
1985 et à 10% à partir de 1985.

=> porte atteinte à ce que les gens avaient pu croire dont la manière ils seront traités à terme. Le
CC vient assimilée une simple espérance légitime à un véritable droit qui est invocable et qui doit
être protégé.

• L’atteinte doit être légitime, càd : lorsque le législateur, dans une loi, s’engage à maintenir un
certain traitement fiscal dans l’avenir qui peut constituer une base juridique suffisante pour
que le Conseil estime qu’il y a une atteinte qui peut découler.

Atteinte légitime non recevable si motif d’intérêt général :


- Com. 2 décembre 2020 : Irrecevabilité de la rétroactivité fiscale invoquée par les contribuables
pour violation du droit de propriété au sens de la CEDH, par rapport à la loi qui instaurait une
contribution exceptionnelle sur la fortune.
=> Cette situation s’analyse comme une petite rétroactivité puisque le fait générateur de
l’imposition et la situation du contribuable à la date d’entrée en vigueur ne représente rien
en matière fiscale.
- DC - CC, 9 août 2012 : Le CC a de la même manière jugée que cette contribution exceptionnelle
sur la fortune ne violait pas la garantie de droit consacré par l’art 16 DDHC.

B) Rétroactivité de droit

Article 16 DDHC : Principe de garantie de droit.

Loi fiscale rétroagit dans deux situations :


- Cas de rétroactivité pour prévenir certains effets d’aubaines (ex: exit taxe et plus vue latente =
éviter de profiter d’une fenêtre dans le système fiscal)
- Les cas des lois de validations (ex: pour un concours admin, on peut disposer que le concours
était quand même valide pour des motifs d intérêt général. Il s agit de redire le passé avec une
portée légale) (DC - CC, QPC du 21 juin 2013 : la loi de validation = conforme à la Constitution)

CE - juillet 1996 : certains contribuables qui ont fait l’objet de contrôles fiscaux illégaux, résidaient
à l’étranger et avaient été saisis de questions du fisc sans que la loi ne le permette.

=> En décembre 1996, prévoit un contrôle rétroactif pour éviter que les contribuables qui étaient
dans la même situation que les gagnants de la présente décision saisissant le juge et obtiennent les
mêmes résultats. Il s’agit d’une régularisation a posteriori de certains actes de l’admin.

Critères de constitutionnalité posés par le CC pour les lois de validation :


1° Lois de validation ne peuvent pas concerner les dispositifs répressifs : 8 DDHC
rétroactivité in mitius → pénalité fiscale ne peut avoir un effet rétroactif.
2° La validation doit respecter l’autorité de la chose jugé : 16 DDHC.
3° Les lois de validation doivent être justifiées par un motif d’intérêt général suffisant.

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DC CC, 22 février 2002 : concernant une imposition foncière en Polynésie française, impôt fondé
sur un texte contraire à une norme supérieure. Adoption d’une loi de validation pour stopper
l’irrégularité. → risque financier pour la collectivité en l’absence de validation.

II. Sanctions fiscales et limite du pouvoir de l’administration F

Principe découle de l’Article 8 DDHC : sanction fiscales et pénales plus sévères non rétroactives

DC - CC, 29 décembre 1983 : pose le principe selon lequel il faut respecter l’article 13 DDHC, y
commis en matière d’investigation par l’A : « L’exercice des libertés et droit individuel ne saurait
en rien excusé la fraude fiscale ni en entraver la légitime répression ». Le CC vient justifier par
avance les dispositifs de lutte contre la fraude fiscale.

= motif d’intérêt général très important pour pas porter atteinte aux droits individuels.
= Article L16B du livre de procédure fiscale : perquisition fiscale par l’A fiscale, droit de visite sous
autorisation du juge judiciaire.

Principe de clarté de la loi :


• DC - CC, Décembre 2013 sur les schémas d’optimisation fiscale : La loi était mal définie donc
censure.
• DC - CC, Décembre 2005 sur la LF pour 2006 : relatif au plafonnement des niches fiscales, CC
censure ce dispositif car trop complexe et n’était pas justifié par un motif d’intérêt général.

+ demande maintenant motivation supplémentaire à l’A, le Parlement aussi en matière de


rédaction de textes fiscaux qui doit êtres plus lisibles, clairs, intelligibles.

Section II. Le droit international et européen

France limite la liberté du législateur par : conventions fiscales internationale, par la CESDH et le
droit de l’UE.

§1 Les accords internationaux contre les doubles impositions

I. L'Objet des conventions fiscales I

But : prévenir les cas de double impositions, c’est-à-dire faire en sorte que les contribuables
puissent se protéger contre certaines situations qualifiées « d’inéquitables » qui sont liées à des
problématiques transfrontalières.

Exemple :
- Convention France-Belgique, pour éviter qu’un français travaillant dans une entreprise belge en
Belgique ne paye une double imposition sur son salaire.
- Siège d’une entreprise en France et une succursale à l’étranger, succursale qui dégage un
bénéfice important donc l’Etat étranger veut lui aussi imposer des impôts à l’entreprise. =
double impôt.
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Mécanisme pour éviter ces situations inéquitables :
- Signature des Etats contre ces risques.
- Répartition de la matière imposable entre les Etats-signataires = dérogation du droit nationale
ou complète.
- Définitions communes pour que la convention puisse correctement être appliqué (ex: s’ils
parlent de salaires, être sûr d’avoir la même définition de ce mot) : mais surtout définition de ce
qu’est un résident → 4 CGI - définition résident française : La pers qui réunit un des critères du
domicilié fiscal en France sera qualifié de résident sur le terrain conventionnel. (critère : lieu de
séjour habituel / centre des intérêts vitaux)

Article 209 CGI : impôts sur les sociétés, le droit interne définis son champ d’application à la fois
de manière autonome, avec ses propres définitions, mais aussi par un recours à la technique de
renvoie au droit international.

Modèle de convention fiscale a été élaboré par l’OCDE et le G20, puis un deuxième modèle par
l’ONU plus attentif au pouvoir d’imposition aux Etats en développement.

Etablissement stable : appelée aussi « d’installation fixe d’affaire » selon le CGI, renvoie à
l’identification d’une entreprise au sens large qui fera l’objet d’imposition indépendamment
de la personnalité morale détenu ou non par l’entreprise. Il faut une activité suffisamment
stable. (un certain bénéfice même si virtuel : Facebook est gratuit, mais la publicité lui apporte
de l’argent)

TA Paris, 2017, Affaire Google : Google Irlande → Absence d’établissement stable en France
+ n’avait pas de pouvoir juridique d’engager l’entreprise qu’il représente = pas de pouvoir de
signature.

Au delà de l’établissement stable, les choses évoluent :


- taxe sur les services numériques : repose sur le chiffre d’affaire et pas les bénéfices.
- CE, décembre 2020, affaire Conversa NT : Extension de la notion d’établissement stable, du
fait du pouvoir de décision important.

Le prix du transfert : principe de pleine concurrence entre entreprises qui sont associées d’un
point de vu éco ou juridique. Le prix des transactions sera plus ou moins élevé en fonction de la
fiscalité du pays. = stratégie financière des entreprises internationales
=> MAIS problème : prix différent de celui du marché.
=> Une entreprise fr peut vendre à ses filiales étrangères au prix qu’elle souhaite à condition
que le prix soit celui du marché, elle doit vendre comme ci elle vendait à une entreprise qui
n’est pas sa filiale.
Loi Sapin 2016 : obligation de communication et publication à l’admin fiscale des bénéfices de
résultats. = la transparence fiscale.

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II. Portée des conventions fiscales I

→ Application de l’article 55 de la Constitution et principe de primauté du traité sur la loi


interne.

CE - Schneider Electric 28 juin 2002 : subsidiarité des conventions fiscales = technique


d’interprétation des conventions fiscales, selon lequel priorité d’application du droit fiscal
interne.
➣ l’impôt ne peut jamais être fondé sur la convention = 34°C « loi qui détermine impôt »
➣ Les conventions ne s’adressent pas directement aux contribuables mais aux Etats.
➣ ce n’est que subsidiairement que le traité pourra être invoqué par le contribuable et
pourra trouv à s’appliquer dans le litige.
➣ CE Ass, 6 décembre 2002 - Maciolak : CE mentionne que la violation d’un convention I,
hors convention fiscale, ne constitue pas un moyen d’ordre public, il ne peut donc pas
relever quelque chose non invoqué par le demandeur. => Mais exception pour les
conventions fiscales : car influence sur le champ d’application de la loi interne = CE peut
relever ce qu’il veut si F.

Principe de subsidiarité non applicable pr Cour de cassation : se fonde sur la seule supériorité
du traité pour écarter une loi incompatible.

§2 La Convention EDH (1950)

Article 6 - CEDH : 2 choses - procès équitable :


- Droit d’accès à un tribunal indépendant et impartial
- Statue en matière civile ou pénale

1 - Les actes d’impositions (= public)

CEDH - 12 juillet 2001, Ferrazzini contre Italie : la Cour estime que les litiges portant sur des
actes d’imposition sont exclus du volet civil de l’article 6. Elle estime que le caractère public
de la relation entre l’Etat et le contribuable est prédominant et doit exclure ainsi la
qualification de matière civile aux litiges fiscaux.

2 - Les sanctions fiscales (= pénal)


Ex : 1729 CGI : prévoit majoration d’impôts de 40% si manquements aux obligations, voir 80% si
fraude ou abus de droit. (exception si simple retard = 10% = civile)

CEDH, 24 février 1994 - Bendenoun c. France : Les sanctions fiscales entre dans le volet pénal
de l’article 6.
CE, 6 mai 2008 - Norelec : garantie de l’article 6 prévue dès la phase administrative des
sanctions (ex : pas de torture pour obtenir info sur contribuable)

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Modulation de la sanction :
• Cass. 29 avril 1997 - Ferreira : JJ doit moduler le montant exact de la sanction.
• CE, 7 Juin 2012 - Segame : L’article 6 n’impose pas que le contrôle de proportionnalité
s’accompagne d’un pouvoir de juge de moduler la sanction au-delà des taux légalement prévus.

ARTICLE 1 - PROTOCOLE 1 CEDH : (= respect au droit des biens des PP et PM.)

1- Applicabilité de l’article :
1° Toute disposition d’assiette ou de procédure, venant réglementer le prélèvement de
l’impôt par l’Etat
2° La notion de bien peut paraître problématique (propriété de l’argent que le
contribuable détient, et ses biens au sens du droit civil)

CEDH, 30 novembre 2004, Oneryildiz c. Turquie : Oblige E. turque a indemnisé la personne


occupant un terrain sans titre légal appartenant à l’administration fiscale, du fait de la
destruction de ces biens suite à une catastrophe naturelle, au regard de l’inaction de l’A.

+ Le contribuable peut faire valoir une situation d’espérance légitime : maintenant d’un régime
fiscal favorable pour le contribuable, si l’Etat veut y porter atteinte il lui faut un intérêt général.

2 - Invocabilité de l’article 1 P°1, si la norme F est en :


- Éventuelle contrariété de cette loi au respect du bien
- Éventuel caractère discriminatoire d’une loi fiscale

Bien : la propriété du contribuable et notamment la propriété de l’argent qu’il a sur son


compte, et les biens au sens du droit civil.

CE, 2011 - Peugeot Citroen Mulhouse : loi de validation contraire à l’article 1 P1, car pas
d’intérêt général et porte atteinte au espérance légitime du contribuable sur ces créances.

CE, 9 mai 2012 Société EPI : avantage fiscal par une loi pour 3 ans, sauf qu’abrogation au bout
d’un an, la société avait adopté un certain comportement pour bénéficier de l’avantage a
considéré que l’abrogation au bout d’un an du dispositif était une atteinte à son attente
légitime.
CE dit que OUI, attente légitime du fait de la promesse faite par le législateur → un bien a donc
été malmené.

§3 Le droit de l Union Européenne

HARMONISATION

Principe d’unanimité : implique que tous les États membres se mettent d’accord.

Imposition indirect (ex: TVA) : 113 TFUE, les droits indirects font partie des droits qui peuvent
entraver les échanges entre États et donc peuvent poser problème à l’achèvement du marché
commun.
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ex : si on est fumeur, le prix du tabac entre la France, l Espagne, la Belgique ou l Allemagne peut
différé d un État à l autre.

Imposition direct : La fixation des impositions qui frappent directement les entreprises et
particuliers relève de la compétence exclusive de l’État-membre et donc en pratique, elles ne font
l’objet que de très peu d’harmonisation.

LIMITE AU POUVOIR D’IMPOSITION : EXCLUSION DES DISCRIMINATIONS FISCALES

CJUE, 1995 - Schumacker : « si la fiscalité directe relève de la compétence des États- membres, il
n en reste pas moins que ces derniers doivent l exercer dans le de respect du droit communautaire
».
A ) Discrimination négative

= Interdiction de préférence nationale derrières les impositions mais discrimination possible si


motifs imprimeurs d’intérêts générale. (ex: la lutte contre les montages artificiels, lutter contre
fraude fiscal) → mais principe de proportionnalité

CJUE, 2004 - Lasteyrie du Saillant c/France : à l’époque il y avait un dispositif qui avait pour but
de dissuader les fr de s’expatrier pour des raisons exclusivement fiscales, pour éviter qu’ils se
séparent d’un patrimoine important une fois à l’étranger pour éviter l’impôt sur les plus valus.

B ) Discrimination positive

107 TFUE : aides sélectives à l’égard des prod nationales ou simplement aide à l’égard des
entreprises quelques soient leur taille, contre une certaine autre catégorie.

Aide fiscale est conforme aux traités si :


• D’ordre procédural : les États souhaitant mettre en place un dispositif d’aide sélective
doivent notifier à la Commission européenne leur projet, sous peine d’illégalité du dispositif.
• Sur le fonds de l’aide : La Commission va apprécier le niveau d’atteinte aux grandes libertés
et va déclarer cette aide soit comme incompatible avec les règles du marché commun ou à
l’inverse, en cas d’atteinte trop importante, ces projets d’aide sont déclarés incompatibles.

CJUE, 2010, Centre d’exportation des livres français : CJUE n’admet que dans des cas
extrêmement réduit que les entreprises échappe à l’obligation de remboursement, de
restitution de l’aide lorsque celle-ci est incompatible avec le droit de l’UE

→ assouplissement de l’exigence de récupération des aides lorsque celle-ci s’avèrent certes


illégales mais néanmoins compatibles avec le droit de l’UE.

Section III. Le règlement

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I. Le pouvoir réglementaire fiscal

Principe 34°C : législateur détient l’ensemble des compétences normatives


Mais, pouvoir réglementaire précise les règles d’assiettes.

Règles relatives au fonctionnement de l’administration relèvent aussi de la compétence


réglementaire.

Décision CC, 2 décembre 1960 « L » : portant sur les répartitions des compétences entre le pv
réglementaire et le législateur, CC considère que les règles de contrôle sont intimement liées
aux règles d’assiette, ce qui justifie que le législateur soit compétent pour les édicter.

II. Le Pouvoir réglementaire local

72°C : Autonomie financière CT

DC - 29 décembre 2009 : le principe d’autonomie financière des CT n’implique aucune


autonomie fiscale, le législateur reste compétent pour fixer l’ensemble des impositions locales.

La CT peut fixer le taux d’une fourchette qui est préétablie par le législateur. La collectivité peut
choisir entre un mode de financement, qu’est la taxe, ou par la redevance.

En plus, les communes sont obligées de faire évoluer de manière corrélative la taxe
d’habitation, foncière et la contribution foncière économique (CFE).

CHAPITRE 2 : L’INTERPRÉTATION DE LA NORME FISCALE

Section I. La notion d’interprétation

= Comment A et juridictions interprètent le droit fiscal

Les juges ont pour fonction principale de donner un sens au texte qu’ils appliquent en le mettant
en œuvre dans des cas en particulier.

- CC = interprète authentique du D fiscal.


- Doctrine : lorsque les textes sont complexes
- L’auteur du texte : les débats parlementaires peuvent éclairer le sens du texte.

Section II. Les méthodes d’interprétation

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I. L’absence d’autonomie du DF

=> Il n’y a pas d’autonomie du droit fiscal, l’idée qu’il existerait une autonomie du DF part du fait
qu’il existe certaines notions

→ Trotabas prône l’idée d’une autonomie du DF car propre interprétation et sans interventions
des autres branches du droits.
→ François Gény considère que le DF est rattaché au autre droit, et au droit commun.

Droit fiscal est amoral :


- CE, 5 novembre 1980 : le contribuable ne saurait invoquer le caractère délictueux de son
activité pour soutenir que les ressources qu’il en tire ne sont pas imposables.
- CE, 3 mai 1995 - Luciani : Le simple proxénète est soumis à l’imposition au titre de bénéfices
non commerciaux tandis que le proxénète hôtelier relève des bénéfices industriels et
commerciaux.

II. Techniques d’interprétation juridictionnelles

• Interprétation stricte : mais rattachement à d’autres dispositions fiscales

3 tendances :
• Principe d’indépendance des législations (ex: si on veut ouvrir une station-service, il faut permis
de construire + autorisation administrative spécifique, on peut obtenir un permis de construire
et se voir refuser l autorisation spécifique pour la station essence parce que ce sont des autorités
différentes qui délivrent ces permis, il y a donc une indépendance entre elles.)
• L’emprunt à d’autres branches du droit : comme le CGI ou le Code Pénal .
• Prédominance des définitions fiscales : incorporation de principes de droit comptable.

Section III. La doctrine de l’administration

§1 La notion de doctrine administrative

→ La doctrine de l’administration = le mode d’emploi de la loi fiscale, de la réglementation de la


jurisprudence, adressé principalement aux agents de l’administration fiscale par le ministre et ses
subordonnés directs. = indispensable au fonctionnement de l’administration.

→ L'intérêt de la doctrine est certain = souvent elle peut être favorable au contribuable.

§2 L opposabilité de la doctrine administrative

• L80 A du livre des procédures fiscales : mécanisme d’opposabilité par le contribuable, visant à
lui garantir une protection contre les changements d’attitudes de l’admin et contre les
changements de doctrine.

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• Droit de reprise : faculté dont dispose l'administration de corriger les erreurs et illégalités
commises par le contribuable, notamment dans ses déclarations, lui permettant de rectifier les
déclarations erronées.

CONTENU DE CETTE INTERPRÉTATION :

L80 A LPF Alinéa premier : = Le Conseil d’État estime que cela signifie que ne sont imposables que
les interprétations de lois ou de traités portant sur l’assiette de l’impôt, aussi les instructions
circulaires publiés relatives au recouvrement de l’impôt ou aux pénalités fiscales.

Ne sont pas imposable à l’administration :


• Les instructions relatives aux règles de procédure (CE - BLEIN, 31 mars 2006)
• Les interprétations administratives relatives à l’avis de mise en recouvrement (CE, 2020, société
anonyme BNP Paribas)

Conditions liées à l’interprétation de l’article :


1° Condition de source : seule est opposable la doctrine faites par le ministre des finances
et de l’économie et ses subordonnés
2° Les réponses ministérielles : prise de position sur un texte que le contribuable peut se
prévaloir
3° Les actes d’imposition : acte rectifiant le première acte, celui ci est motivé et opposable.
4° Les rescrits : prise de position formelle de l’administration fiscale sur une situation
factuelle. (80B LPF)

INTERPRÉTATION FORMELLE :

= ne peuvent être opposé les simples recommandations comme : Les livrets explicatifs car pose
des conditions objectives de l’opposabilité de l’interprétation (CE, 1987, Bazin)

CE, 2006, Société ÉPI : vision subjective des garanties offertes aux contribuables, l’idée de protéger
le contribuable qui a fait montre d'une confiance légitime envers l'administration.

CONFORMITÉ AVEC LE DROIT EU ?

CAA, 2010, société anonyme à responsabilité limitée à la frégate : REVIREMENT JP, l’article l 80A
du livre des procédures fiscales assure en droit interne le respect du principe de confiance
légitime reconnu en droit de l’Union européenne.

Déclaration publiée : de l’imposition primitive ( aussi des circulaires et des instructions), mais pas
besoin de publication pour les rehaussements.

=> Cette déclaration de l’imposition primitive permet pour un contribuable ayant payé un impôt
dont l’administration estime qu’il n’a pas assez payé, et qu’il souhaite procéder à un
rehaussement de l’imposition antérieure, alors toute forme d’interprétation administrative même
non publiée, permettra au contribuable d’échapper au rehaussement en question.

3 conditions selon L80A LPF :

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1° Contribuable de bonne foi (Charbit, 2020 - CE : A peut sanctionner les montages
artificiels)
2° Contribuable doit être exactement dans la situation visée par l’interprétation
3° Seule la doctrine en vigueur le jour de déclaration peut être invoqué par le
contribuable

CE, Limousin, 2010 : refus du CE de transmettre une QPC sur la remise en cause de la conformité
à l’article 34 et 13 de la DDHC de l’article L80A, puisqu’il faut suivre à la lettre ce mécanisme si on
l'applique.

§3 La contestation de la doctrine administrative

I. Les critères de recevabilité de la demande

CE - Mme Duvignères, 2002 : critère unique : le caractère impératif, imposer un comportement à


ses subordonnés et ce indépendamment du contenu. (Exclu donc les recommandations)

CE - 2021, Société Fairvesta : CE a assoupli les critères de recevabilité du REP aux actes de droit
souple ayant des effets notables de nature économique/fiscale sur la situation du demandeur. (En
l’espèce, un communiqué)

Intérêt à agir : toutes les demandes des contribuables dont l’interprétation leur est défavorable
+ CE - association freudienne, 1990 : extension de l’intérêt à agir aux concurrents qui sont dans le
même cercle d’intérêt que le contribuable ayant fait l’objet qui est visé par une doctrine.

Délai : il faut une publication de l’instruction A et de la doctrine F pour que le délai de recours
court. Avant, recours perpétuel mais depuis CE - 2020, Hasbro : délai de 2 mois pour introduire un
recours en annulation contre un commentaire admin à partir de sa mise en ligne sur le site
impot.gouv.fr.

II. L’examen sur le fond de la légalité d’interprétation

Duvignères : incompétence de celui qui prend l’acte. (Ex : ministre alors que c’est domaine
législatif)

L’annulation en fiscal est :


- Non rétroactive : L81 LPF → principe de sécurité juridique donc limite les effets rétroactif = les
personnes restent protégées après l’annulation de la doctrine.
- Dès lors, un contribuable peut se prévaloir à l’encontre de l’Admin de l’interprétation dans les
conditions prévues par l’art L.81 du LPF.
- Singulière par rapport au droit admin général : législateur prévoit un mécanisme de garantie
d’opposabilité de la doctrine, L81LPF.
CHAPITRE 3 : LES PROCÉDURES FISCALES

Section I. Les procédures de contrôle


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= ensemble des mécanismes qui visent à garantir l’application correcte des règles de fonds,
c’est-à-dire des règles d’assiette.

France = système déclaratif : impôt établie sur la base des déclarations des contribuables.

Administration peut remettre en cause les déclarations en exerçant un droit de reprise dans un
certain délai.

Le délai de reprise est une sorte de délai de prescription qui limite la possibilité de
l’Administration de remettre en cause les déclarations des contribuables et de les rectifiées.

Délai de reprise en fonction de :


- La nature des impôts concernées,
- Du comportement du contribuable.

L186 LPF : pose un délai de droit commun de 6 ans. (exception : si textes spéciaux)
MAIS en principe, délai de 3 ans. (Ex: pour les impôts déclaratifs)
➣ prise en compte de l’année d’imposition

Cas particuliers :
- Impôts locaux, taxe foncière et d’habitation = délai de 1 an.
- Impôt sur le patrimoine = 3 ans sinon 6 si aucune déclaration
- Activités suspicieuses = au delà de 6 ans.

§1 Les pouvoirs d investigation de l administration

I. Le pouvoir d’information

= contrôle sur pièce : A. a la possibilité de confronter la déclaration du contribuable avec les


différents documents dont elle dispose. = pas de contrainte pour le contribuable.

L10 LPF : pouvoir général de l’A, de demander tout renseignement au contribuable sur ces
déclarations.

L16 LPF : pouvoir de sanction de l’A. en cas de refus de réponse, ou si contribuable refuse de
coopérer.

L81 et s. LPF : pouvoir/droit de communication à l’A., possibilité d’adresser des demandes à des
tiers pour des infos qui concerne le contribuable. (2015, ce droit est non nominatif càd elle peut
demander des infos sur un site sans nommer de personnes particulières)

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II. Le pouvoir de vérification de l’Administration

= contrôle sur place : A. se rend dans les locaux.

2 types de contrôle sur place :


- La vérification de comptabilité : contrôle fiscal courant des entreprises, accès aux documents
comptables et échange avec le personnel de la soc.
- La procédure nommée examen contradictoire de la situation personnelle : contrôle oral des
particuliers, contradictoire (= le contribuable peut se défendre et exposer son pdv au cours du
contrôle)

Les deux contrôles peuvent être cumulables.

III. Le pouvoir de perquisition

L-16B LPF : droit de visite et de saisie à l’A = pouvoir de perquisition en cas de fraude fiscale.
→ tout document de nature à prouver l’infraction fiscale suspectée, ce qui permettra d’établir une
rectification

CEDH - Ravon c/France, 2008 : Perquisition contraire à la CESDH, car le contribuable ne bénéficiait
pas d’un droit de recours contre ces perquisitions.

CEDH - André, 2008 : condamne la France pour une perquisition fiscale conduite dans les locaux
d’un avocat, qui n’était pas lui même suspecté de fraude fiscale, son client l’était c’est pq l’Admin a
fait une perquisition. = respect du secret professionnelle.

§2 La correction des erreurs détectées

A.peut :
- rectifier les déclarations fiscales incorrectes
- rectifier les erreurs favorables au contribuables mais aussi les erreurs commises au détriment
du contribuable qu’il déclare trop.

2004 : procédure de redressement → devient la procédure de rectification contradictoire :

Le contribuable reçoit une proposition de rectification (=Acte.Admin), qui identifie les erreurs du
contribuable et lui propose de les corriger.

Si refus de la proposition, alors déclenchement :


- soit procédure hiérarchique (= devant supérieur hiérarchique du vérificateur)
- ou procédure pré-contentieuse : saisir certaines commissions indépendantes, en particulier les
entreprises peuvent saisir la commission départementale des impôts. Ce sont des commissions
où siègent les représentants des impôts et des contribuables. Elles peuvent donner leur avis.

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Correction d’office : si le contribuable refuse de coopérer avec les vérificateurs, l’A peut corriger
directement à sa place.

Section II. Les procédures répressives

Sanction : réprimer et stimuler le civisme du contribuable

§1 La répression administrative

I. Le pouvoir administratif de répression

4 éléments :
- cumul de fonctions administratives et répressives : contraire à la séparation des pouvoirs ?
=> CC et CEDH considère que cette caractéristique du système fiscal fr n’est pas contraire aux
principes des droits de l’Homme.
- CGI : Pouvoir de sanction l’A, comme des :
• Amendes exigeant un comportement particulier (1734 CGI)
• Majoration : alourdi la facture fiscale, sanctionne certains comportements
• Intérêt de retard : pas une punition mais compensation d’un dommage subis par
l’Admin du fait du paiement tardif de l’impôt. (Taux de 2,4%/an)

- Sanctions et pénalités de retard = même chose selon loi, mais :


=> CE, 2002, Société financière Labieyrie : CE considère que compte tenu de la nature particulière
des intérêts de retard, il n’est pas nécessaire de suivre la procédure contradictoire.
- Négociation possible peut avoir lieu entre l’Admin et le contribuable : moduler le montant de
la pénalité. (souvent pour les majorations à caractère général)

II. Les majorations à caractère général

2 catégories : pénalités d’assiette et pénalité de recouvrement.

1 - Les pénalités d’assiettes

A) Le défaut de déclaration

= Retard assez long du contribuable

1728 CGI : retard = pénalité 10%, si retard perdure → pénalité monte jusqu’à 100%.

B) Une déclaration insuffisante

1729 CGI : toutes erreurs commises par le contribuable de manière plus ou moins
intentionnelle.
3 formes de comportements du contribuable :

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- Le contribuable de bonne foi : pour tous les impôts, on applique seulement les intérêts de
retards, sauf en matière d’impôts sur le revenu. (sanction de 10%)
- Le contribuable de mauvaise foi, le « manquement délibéré » : La sanction est de 40% du
montant de l’impôt éludé + intérêt de retard portant sur le principal de l’impôt.
- Le contribuable commettant une manoeuvre frauduleuse ou abus de droit : la sanction peut
être portée à 80% de l’impôt éludé + intérêts de retard.

2 - Les pénalités relatives au recouvrement

= Si le contribuable a correctement déclaré, mais qu’il est lent pour payer ses impôts, le principe
est ici que ce retard de paiement impliquera une nouvelle pénalité.

Distinction si :
• Particuliers : Sanction de 10% pour le paiement tardif, montant forfaitaire par rapport à l’impôt
du sans compter les intérêts de retard dans l’assiette de cette pénalité pour paiement tardif.
• Entreprises : S’agissant de l’impôt sur les sociétés et de la taxe sur la valeur ajoutée, le principe
est une pénalité de 5% pour paiement tardif.

§2 Des sanctions réputationnelles

= sanctions tenant à la réputation du contribuable

1729 A Bis du CGI : possibilité de publier sur le site de l’Admin fiscale des amendes et des
montants en cas de manquement grave ou de manœuvres frauduleuses pour les pers. morales
uniquement.

CEDH - Lbc/Hongrie, 2021 : CEDH a considéré que ce type de mesure qui était prise par la Hongrie
en l’occurrence n’était pas contraire au droit au respect de la vie.

§3 La répression pénale

1741 CGI : infractions pénales du Code Pénal, administration a le monopole pour déclencher les
poursuites voir supprimer le verrou de Bercy.

Avant cette suppression, l’Admin devait obtenir l’accord d’une AAI appelé « commission des
infractions fiscale », qui donne un avis positif pour pouvoir saisir le parquet.

Maintenant, saisie du parquet direct par A. sans accord d’AAI, pour condamnation de personnes
dénoncées, pour amendes pénales. On peut voir un contribuable qui est condamné au pénal et
plusieurs mois plus tard une procédure admin aboutissant en sa faveur.

Section III. Les procédures juridictionnelles

= les différends entre le contribuable et l’admin sur le traitement fiscal réservé au contribuable. Le
LPF pose les règles du contentieux.
= millions de dossiers devant l’A, seulement des milliers de dossiers devant le juge.

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=> l’idée est de filtrer le contentieux, et d'autre part de donner satisfaction au contribuable dans
le cadre d’un échange avec l'administration fiscale.

§1 Le contentieux de l assiette

= contentieux sur l’établissement de l’impôt, contribuable conteste l’obligation fiscale, de sa


dette.

A) Phase administrative

Selon LPF :
• Premièrement, recours préalable devant l’A = sous la forme d’une réclamation contentieuse
préalable = forme de filtrage par l’administration du litige : si erreur alors A. prend nouvelle
décision d’imposition.
• Délai de réclamation : 2 ans pour le contribuable après celle au cours de laquelle l’impôt était
ou aurait dû être payé. (=comme le délai de reprise de l’A)
• Sursis de paiement : contribuable peut demander à payer ses impôts plus tard, mais à
conditions qu’il ait :
1° Contester la légalité de l’impôt.
2° La dette contestée soit inférieur à un seuil de 4 500€. (L277 LPF)
3° Si dette supérieur à 4500€, il faut apporter des garanties à l’A. Si A. refuse les garanties
alors recours au référé fiscal. (L279 LPF)

B) Phase juridictionnelle

L190LPF : le recours contre l’acte d’imposition et exercée dans le cadre d’un recours de pleine
juridiction. Permet au juge d’annuler ou réformer l’acte d’imposition. Toutefois, le juge est tenu
par l’acte d’imposition initial, il ne peut donc pas augmenter la portée de l’acte. Le juge fiscal se
substitue à l’administration.

C) La répartition des compétences juridictionnelles

= répartition du contentieux en fonction de la nature de l’imposition.

Répartition par l’article L199 LPF :

• Principe de spécialité du JA : pour les impositions directes (comme l’impôt sur le revenu ou sur
les société) mais aussi taxe sur la valeur ajoutée et impositions locales.

(CE 4 sur 10 chambres sont de la section du contentieux fiscal, et souvent CE est en ass. plénière
fiscale si affaire fiscale importante.)

DC, CC - 1987 relatif au conseil de la concurrence : contentieux fiscal est donc au cœur du noyau
dur de la compétence du juge administratif, car renvoie à l’activité de l’administration dans
l’exercice de ses prérogatives de PP.

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• Principe de spécialité au JJ : pour les impositions indirectes, le droit d’enregistrement, les
droits de succession, l’impôt sur la fortune immobilière, les procédures d’exécution forcée (=
car les libertés sont en jeu) donc détachables des procédures d’établissement.

Le JJ et JA n’ont pas la même approche (ex: JJ applique article 55C pour en cas
d’inconventionnalité, JA applique principe de subsidiarité des conventions fiscales, et priorise le
droit interne)

D) Le droit à l’erreur de l’administration

Si actes d’impositions sont illégaux ou irréguliers, le juge reconnaît la possibilité pour l’admin de
substituer le fondement de l’imposition.

CE, Danthony - 2011 : seules les erreurs de procédure qui ont violé une garantie de l’administré
soit était susceptible d’avoir des conséquences sur le contenu de la décision finale, sont
susceptibles d’entrainer l’annulation de l’acte.

CE, Meyer - 2012 : transposition de la décision danthony en matière fiscale, mais l’annulation reste
qu’une possibilité.
=> En matière fiscale, les délais de prescription empêche l’administration d’édicter une nouvelle
décision d’imposition après la première, alors qu’en DA, l’A. peut ré-édicter une décision annulée.

§2 Le contentieux du recouvrement

= cas de recouvrement forcées

➣ JA a recours à des voies d’exécution de droit commun (saisies immobilières, sur salaire) si
le contribuable ne paye pas.
➣ L’édiction d’un avis d’une saisie admin à tiers détenteur : procédure où l’admin va
chercher l’argent auprès d’un tiers-débiteur du contribuable (art L266 et suiv du LPF)

Le contentieux de l’excès de pouvoir

RPJ : juge peut réformer et restreindre la portée de l’acte d’imposition.

REP : seulement si c'est des :


- Actes règlementaires fiscales
- Actes détachable de la procédure d’imposition (refus de l’A d’accorder une
mesure gracieuse ou d’assujettir certains impôts)
- Le contentieux de la responsabilité : agissements, comportement de l’A pouvant
causer un préjudice au contribuables. (TC -6 juillet 1981 : Juge REP compétent
pour contrôler acte d’imposition)

CE, Krupa - 2011 : l’admin fiscale engage en principe sa responsabilité de l’Etat dès lors qu’une
faute simple est imputable à l’admin. Seul le préjudice distinct de l’impôt est susceptible d’être
indemnisé, et sans que le contribuable n’est participé à la faute de l’administration.

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Titre 2 - La régulation fiscale
= La régulation est une expression doctrinale qui réunit tous les mécanismes fiscaux.

CHAPITRE 1 : LA RESTRICTION DE LA LIBERTÉ DU CONTRIBUABLE

= normes flous pour laisser une liberté à l’A = insécurité pour le contribuable.

Section I. L’inopposabilité de certains actes ou opérations

§1. L acte anormal de gestion

Notion nécessaire

= Les bénéfices des entreprises sont imposés en France soit au titre de l’impôt sur les sociétés/
impôt sur le revenu. Théoriquement, si on acceptait toutes les charges possibles, l’entreprise qui
paye des voitures chères paiera moins d’impôt car elle aura moins de bénéfice.

L’art 39 écarte la déductibilité des charges sanctuaires de différentes formes = l’entreprise qui
entreprend de telles charges ne pourra le déduire de son résultat imposable.

CE - Guerlin, 11 avril 2008 : Cas d’abandon d’une créance jugée contraire à l’intérêt de celui qui y a
consenti pourra conduire l’admin a réintégré dans le résultat imposable les sommes qui auraient
dû être intégré dans le bilan de l’entreprise.

CE - Mr. Et Mme. Philippe, 2000 : escroquerie pour vente de beurre périmé. L’admin fiscale opère
un redressement, considère que la déduction de la condamnation civile attachée à l’escroquerie
est possible. Le CE considère qu’il en allait de l’intérêt de l’entreprise de vendre du beurre de
mauvaise qualité.

CE - L’oiseaux, 1990 : refus de déductibilité des sommes versées pour une entreprise qui prévoyait
une offre de remboursement pour les clients qui n’ont pas fait de bénéfice.(= risque de faillite
excessif d’une telle offre)

La subjectivité du critère

= l’appréciation du caractère excessif d’un risque de l’anormalité d’un comportement.


= critère d’appréciation de l’acte de gestion est formellement subjectif. L’admin a besoin de ce
critère souple pour s’adapter à ses pratiques anormales.

Morsang sur Orges : lancer de nain: une pratique qui porte atteinte à l’ordre matériel, on a une
pratique qui consiste à limiter les choix des administrés

CE - société Croë Suisse, 2018 : « constitue un acte anormal de gestion, l’acte par lequel une
entreprise décide de s’appauvrir à des fins étrangères à son intérêt » = abandon de la théorie du
risque manif. excessif.

§2. L abus de droit


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= comportement qui concerne un usage anormal d’un droit dans le but de nuire. (L64 LPF :
critère d’identification :
- Abus de droit par acte fictif
- Abus de droit par fraude à la loi

Abus de droit par acte fictif

= mensonge, apparence qui cache derrière elle autre chose


Ex : donation déguisée en vente relatif aux droits de mutation.

Abus de droit par fraude de la loi

2 critères selon L64 LPF :

1° Le critère objectif : l’abus de droit est un acte juridique qui viole l’esprit du texte qu’il
applique.
=> Verdannet CE, 25 octobre 2017 étend la catégorie de texte susceptible de fonder une
procédure d’abus de droit par fraude à la loi aux conventions fiscales internationales.

2° Le critère subjectif : il ne porte pas sur l’esprit du texte mais sur l’objectif poursuivi par le
contribuable. On identifie si le contribuable poursuit un but exclusivement fiscal.
=> CE - 21 avril 1989, société Cinecustodia : montage juridique permet un lissage des
revenus de ce style sur des longues périodes.
=> CE - La pléiade, 2004 : CE a admis que l’admin avait réussi à démontrer que le
montage poursuivait un but exclusivement fiscal car la société au Luxembourg n’offrait
pas de service particulier spécifique qu’une société bancaire en France n’aurait pas pu
offrir.

Sanction : requalification de l’acte ou sanction de 80% pour le montage fait.


Procédure de l’abus de droit - 3 éléments :
- Enclenché avec accord du supérieur hiérarchique du vérificateur
- Avec un avis d’une commission sur la procédure
- Est une obligation pour l’A.

Section II. La restriction de la planification fiscale

CHAPITRE 2 : L’AMÉNAGEMENT DE LA LIBERTÉ DU CONTRIBUABLE

= Souplesse dans l’application des règles F, en sortant du schéma habituel de règles unilatérales,
impératives ou de sanctions.

Section I. Les choix de gestion

§1 L aménagement des choix

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= La loi n’attache pas un seul régime à chaque opération qu’elle envisage, elle permet au
contribuable de choisir la façon d’être imposé dans une situation unique.

Ex 1 : un contribuable salarié soumis à l’impôt sur le revenu, peut choisir entre un abattement
forfaitaire ou les frais réels, en fonction de ce qui est à son bénéfice (tout dépend de ces revenus).
Ex 2 : Un étudiant peut se rattacher fiscalement à ses parents et ainsi augmenter la part fiscal et
limiter l’achat fiscal.

L’Admin ne peut pas contester le choix du contribuable, et le contribuable ne peut pas changer
d’avis une fois son choix fait (même si choix défavorable).

Distinction :
• Choix de gestion : décision du contribuable dans les limites fixées par la loi. Cette décision
l’engage et ce n’est que lorsque la loi n’offre pas de choix, que le contribuable commet une
erreur = peut être corrigé par l’Admin seulement (droit de reprise)
• Erreur de gestion : application erronée de la loi commise de bonne foi. Si une erreur comptable
est faite frauduleusement alors il est de mauvaise foi. = peut être corrigé par le contribuable et
par l’Admin.

§2 Les incitations fiscales (=contrôle des choix)

= dispositif d’incitation à un certain comportement du contribuable lorsque la loi veut promouvoir


un but d’intérêt général et qui justifie la mise en place d’un certain régime d’imposition. (ex:
niches fiscaux)

Niche fiscale : avantages fiscaux dont peuvent bénéficier les contribuables pour diminuer le
montant de leur impôt, dès lors qu'ils remplissent certaines conditions.
Objectif => favoriser l’impôt, inciter à l’investissement, soutenir les économies d’énergie.

Exemple : le taux de TVA réduit sur certains médicaments/sur les travaux portant sur certains
logements sociaux/sur des logements achevés depuis plus de deux ans.

Critique :
→ trop cher pour l’Etat ?
→ Contraire à l’égalité devant l’impôt car différences de traitement ?
→ rupture d’égalité devant les charges publiques si pas de motif d’IG
→ recours aux agréments pour la sécurité juridique des contribuables.

§3 Les agréments (=contrôle des choix)

= autorisation préalable délivrée par l’Admin pour que le contribuable qui la sollicite bénéficie du
dispositif fiscal dérogatoire, tout en s’assurant que l’objectif éco attaché au dispositif soit
effectivement réalisé.

Plusieurs types d’agréments selon loi :


- Pour les entreprise investies en outre mer = baisse sur l’IS et impôts locaux = logique
contractuelle

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- Agrément qui permet aux grandes entreprises de bénéficier d’une imposition de tous leurs
bénéfices à l’échelle mondiale. (Ce régime, permettait aux entreprise qui dépensaient bcp
d’argent à l’étranger de déduire les pertes étrangères contre le bénéfice fr)

Objectif : Permettre un contrôle de l’Admin sur les capacités des entreprises à satisfaire l’intérêt
général, si pas d’objectif alors on parle de scandales.
§4 Les rescrits fiscaux (consolidation des choix)

= sorte de prise de position formelle de l’Admin sur une question de fait à la demande express
du contribuable, permettant d’interpréter le droit fiscal.

La possibilité offerte par le législateur est d’étendre la protection de la sécurité juridique du


contribuable via un mécanisme spécifique (L-80B CGI)

➣ Tout contribuable peut invoquer un rescrit si celui ci est consécutif à une demande de
bonne foi. Pour bénéficier d’un changement de doctrine.
➣ Les rescrit ne couvrent un rescrit en l’absence d’imposition antérieure.

Rescrit général : (L80B LPF) l’Admin doit répondre dans un délai de 3 mois aux demandes de
n’importe quel contribuable sur une question de fait.
Si réponse non satisfaisant → procédure d’appel, le second examen : procédure de recours
hiérarchique devant le supérieur hiérarchique de l’agent qui a traité le dossier.

CE - Association Pro-Musica, 2008 : si la réponse n’est pas satisfaisante pour le contribuable, il n’a
qu’à aller devant le juge pour contester le redressement. = pas possible de REP la réponse de l’A.

Accord tacite de l’administration : le silence vaut acceptation si l’administration répond pas dans
le 3 mois à un rescrit de confirmation demandé par une entreprise.

Autres types de rescrits : rescrit de constatation d’un abus de droit, rescrit spécifique portant sur
les méthodes de détermination des prix de transfert.

Section II. La négociation avec l’administration

= principe de légalité des impositions = obligation de recouvrement de l’impôt.

CE - 27 juillet 1966 : L’admin est obligée de recouvrer sous peine que l’agent qui renonce au
recouvrement peut être poursuivis pour un délit de concussion.

§1 L’établissement de la dette fiscale

= le législateur a prévu un certain espace de négociation en ce qui concerne à la fois


l’établissement de la dette ou son recouvrement, voir son acquittement.

2 mécanismes :
- Accords informels = cadre de la procédure de rectification
- Juridiction gracieuse = mesures formelles de négociation
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I. Les accords informels avec l’Administration

= accord avec le service vérificateur → pour obtenir une proposition de rectification.


Le contribuable peut accepter, refuser la proposition, et le silence vaut acceptation.

R194-1 LPF : il reviendra au contribuable de prouver que c’est l’Admin qui s’est trompée, en cas
d’accord avec le contribuable qu’il souhaite contester la rectification devant le juge. L’A. doit
prouver la pertinence de ses propositions pour convaincre le contribuable d’accepter la
rectification.

II. La juridiction gracieuse

= le juge n’intervient pas ici, L247 LPF prévoit les transactions et les remises gracieuses.

A) Les transactions fiscales

= mode de règlement amiable d’un litige moyennant des concessions réciproques entre les
parties concernées.

➣ Principe : l’A ne laisse aucune marge de manoeuvre à quelconque concession


➣ La transaction cache un risque = l’A accorde des libéralités.
➣ 2044 CC : prévoit des concessions réciproques entre cocontractants. (ex : le C ne pas
contester les pénalités, l’A s’engage à son tour à minorer la pénalité)
➣ Loi prévoit que la transaction ne peut pas porter sur le principal de l’impôt lui même.
➣ Transaction possible que pour les pénalités non définitive (ex: majoration ou intérêts de
retard)

B) Les remises gracieuses et remise d’impôt

= cas de remise totale ou partielle portant sur les pénalités en particulier pour les sanctions
devenues définitives, celles ne pouvant plus faire l’objet d’une transaction. (Ex : modérer le
montant de l’intérêt de retard)

Remise d’impôt : possibilité d’effacer toute ou partie de la dette du contribuable, dette qui est
pourtant régulièrement établis, lorsque le contribuable est dans l’impossibilité de payer en raison
d’une gêne ou indigence, c’est-à-dire une détresse matérielle extrême.

§2 L’acquittement de la dette fiscale

I. La dation de paiement

= exception permettant au C de payer l’impôt en nature. (1716 bis CGI)

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➣ Prévu pour le contribuable qui souhaite s’acquitter de ses droits de successions et de
certains droit de mutation, y compris de l’impôt sur la fortune immobilière. (ex: donner ces
oeuvres d’art, ou des biens immobiliers pour payer)

II. Les délais de paiement


= délais dont peut bénéficier le contribuable pour payer (1717 CGI)

➣ Paiement fractionné ou différé pour les héritiers pour rembourser une dette attacher à la
succession
➣ Admin peut accorder en équité un certain nb de délais de faveur pour recouvrer l’impôt
en tenant compte la situation du contribuable. (ex: en cas de perte d’emploi)

Section III. L’amélioration du dialogue entre l’administration avec le contribuable

Meilleur relation entre les deux = plus facile que le contribuable paye sa dette.

§1 Objectif pédagogique (+pédagogique)

➣ Évolution du langage administratif = moins offensif, moins de police fiscal


➣ Chartes : décrit les garantis et les obligations du contribuable dans le cadre de la
procédure et les conséquences en cas de défaut. Celle-ci est opposable à l’A. (L10 LPF)
=> respect de ces droits selon arrêt Danthony/Meyer en cas de défaut de procédure.

§2 La concertation (+ de discussion)

I. Recours pré-contentieux

= L’Admin s’efforce de s’adresser au contribuable avant d’agir.

Ex :
- consultation informelle pour les textes de loi fiscales,
- consultation systématique publique pour l’explication d’une loi fiscale,
- commissions départementales des impôts : présente son pdv au contribuable dans une
procédure de rectification
- conciliateurs fiscaux (=agent responsable en cas de recours hiérarchique)

II. Les recours amiables

Le Défenseur des Droits : médiateur du ministère de l’éco et des finances qui dans la pratique est
qualifié de médiateur fiscal. => il accueille les contestation de toute sorte, utile pr le
contribuable.

PARTIE II — LES RÉGIMES D’IMPOSITION


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Titre 1 - L’imposition du revenu
Le législateur fiscal doit rester neutre : justifiées par un motif d’intérêt général et proportionné à
la réalisation de cet objectif.

CHAPITRE 1 : LES BÉNÉFICES INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX

Section I. Une définition civiliste du revenu

➣ Distinction non juridique : Imposition pour les entreprises (répercussion/avantages sur les
salariés, actionnaires, clients) et pour les particuliers.

➣ Impôt peut engendré une hausse des prix (taxe sur les services numériques 2019 : Amazon
touché par une taxe donc augmente ces prix)

➣ Entreprise : ensemble économique constitué par un ensemble de moyens humains et


matériel, organisé pour poursuivre en commun une activité économique. (Société de
capitaux/entrepreneur individuel)

Section II. Une définition économique du revenu

Revenu (=bénéfice) : réalisation d’un bénéfice lié à une activité industriel ou commercial, qui fera
ensuite l’objet d’imposition.

Ex :
- Impôt sur le revenu (=pour les particuliers et entrepreneur individuel),
- impôt sur les sociétés
=> même règles pour les deux.

Titre 2 : L’imposition des bénéfices


CHAPITRE 1 : ENTREPRISES SOUMISES À L’IMPÔT SUR LE REVENU ET ENTREPRISES
SOUMISES À L’IMPÔT SUR LES SOCIÉTÉS

Section I. Les entreprises soumises à l’impôt sur le revenu

Entreprise (=personne physique) soumise aussi à l’IR : entreprise individuelle (ex - en


fonction de l’activité réalisée : les commerçants, les artisans, les industrielles, les
agriculteurs et professions libérales…

=> Cédules : cellules au sein desquelles on classe les revenus des particuliers avant de les
imposer. (7 : revenu du patrimoine, placement…)

3 catégories de bénéfices soumis à l’IR :

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- 34 CGI : Les bénéfices industriels et commerciaux réalisés par les entreprises individuelles
commerciaux.
- 64 CGI : bénéfices agricoles pour les agriculteurs (production et vente de produit agricole)
- 92 CGI : bénéfices non commerciaux comme les professions libérales (= profession
intellectuelle exercé de manière indépendante) et autres professions non commerciales.
=> CE 28 juillet 1999 Grillet : vente de drogue = caractère commercial.

Personnes morales soumises à l’IR :


- Prorata : les associés participant à la société = société des personnes
- Société civile immobilière : membres d’une famille détenteurs d’une SCI
- Société d’avocats : partageant les bénéfices.

Section II. Les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés

= IS directement prélevé entre les mains de la société

Sociétés soumises à l’IS :


- Entreprises commerciales : Société anonyme et groupe de société.
=> mécanisme d’intégration fiscale : (223A CGI) consolider les résultats fiscaux
de toutes les sociétés d'un groupe.
- Les associations : ayant une activité commerciale «équivalent à une soc., prise en
compte de critères (CE, Association Jeune France) :
• Prix : même prix qu’une société commercial ?
• Public : même public ?
• Produit : même produit qu’une société ?
• Publicité : même démarche ?
- Les personnes morales de droit public : en fonction de la lucrativité de la personne
publique, càd SPIC ou SPA (CE - La Ciotat, 2012/USIA 1956)

Section III. Le champ d’application spatial des règles de l’impôt sur les sociétés

= règles de localisation des bénéfices imputable à une entreprise

➣ 209-1 CGI : mécanisme de territorialité de l’IS = bénéfices réalisés par les entreprises
exploitées en France seulement.
➣ Prise en compte des conventions fiscales bilatérales : concernant les relations avec
l’État vers lequel ou à partir duquel sont organisés les flux éco entre entreprises associées.

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CHAPITRE 2 : LA DÉTERMINATION DU BÉNÉFICE IMPOSABLE

Section I. La théorie du bilan

= théorie qui détermine le résultat brut, après passage au résultat net, elle permet de d’établir
l’impôt en frappant le résultat net d’un taux qu’elle devra payer.

=> IS frappe un bénéfice, l’IR frappe un revenu composé de différents bénéfices.

A) Signification de la théorie du bilan

Application de définition de droit civil pour imposer un revenu particulier composé de


bénéfices attachés à certaines activités.

2 concepts civilistes repris en fiscal :


• Principe de la propriété : distinction ce qui produit le fruit (=la source) et le fruit en tant que
tel : seule les fruits en tant que tel sont imposable et non la source de revenu.
• Revenu exceptionnelles : des éléments autres que des fruits peuvent être imposable (ex:
cession d’un bien patrimonial)

Théorie du bilan : comparaison entre le bilan de la clôture précédente (n) et le bilan de


l’ouverture (n+1) = évolution du passif et de l’actif de l’entreprise

B) Conséquences de la théorie du bilan

(38 CGI - IMPORTANT) pose la définition des bénéfices industriels et commerciales, càd la
différence entre l’actif net de l’entreprise à l’ouverture et à la clôture d’un exercice.

→ Le législateur est libre de décider autrement de faire primer une déf fiscale sur une déf
comptable.

• Comptabilité de caisse : notion de droit comptable pour les particuliers, qui suggère la prise
en compte des encaissements et décaissements successif. (Comptabilise ce qui entre dans la
trésorerie du contribuable)
• Comptabilité d’engagement : système pour les entreprises, on prend on compte les créances
acquises et les dettes certaines.

Section II. La détermination du résultat brut

1 - NOTION D’EXERCICE :

Etablissement du résultat fiscal, deux étapes:


1° Bilan avec le passif et l’actif : bilan instantané du patrimoine de l’entreprise.

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2° Le compte des résultats : bilan retraçant les flux de l’entreprise

2 - CONTENU DU BILAN

32 CGI : bénéfice de l’entreprise déterminé par comparaison de 2 bilans.


=> Variation de l’actif : l’actif et le passif à l’ouverture et à la clôture.

Bénéfice brut d’exploitation (=chiffre d’affaire) est l’addition :


- De produit d’exploitation : produit tiré des ventes des biens, des services…
- Du stock : les biens achetés pour être revendus, après une éventuelle transformation (ex:
achat de farine pour en faire du pain)
- Autres formes de produits : produits, fonciers, financiers, subventions.

Section III. L’évaluation du résultat net

= Le bénéfice net c’est le bénéfice brut après déduction des charges.

§1 La déduction des charges

39 CGI : toutes charges est déductible. Elle crée aussi des catégorie de déduction (voir A,B,C)

Conditions de déductions :
- L’exigence de diminution de l’actif net : Appauvrissement de l’entreprise (contre ex : si elle
rénove quelque chose l’entreprise gagne de la valeur donc pas appauvrissement)
- La moralité de la charge : exclusion des dépenses sanctuaires, les sanctions, pot de vin ect.
- La normalité de la charge : Pas d’acte anormal de gestion ou d’erreur, ni d’intérêt personnel.
- La charge doit être formellement justifiée : (54 CGI), preuve formel de l’existence de la
charge (ex: en plus de la facture mais aussi un rapport d’activité)

A) Les frais généraux

= Les frais généraux sont toutes les dépenses engagées par l’entreprise, qui ne conduisent pas à
l’acquisition d’un élément d’actif, actif immobilisé ou de stock.

Dépenses de personnel : frais financiers, dépenses courantes de l’entreprise (ex: l’électricité).


Mais aussi certains impôts locaux.

B) Les amortissements

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= Les amortissements correspondent à une notion comptable dont l’objet et de montrer la
valeur d’une entreprise, de son patrimoine en particulier l’évolution de cette valeur dans le tps.
(traduit la perte de valeur d’un bien en raison de l’usure par ex.) => encourage l’investissement

4 conditions pour qu’un bien soit amortissable :


- La patrimonialisation : l’élément doit appartenir au patrimoine de l’entreprise, à son actif
afin qu’il soit amortis.
- L’immobilisation : il faut ainsi que le bien soit durable, immobilisé dans l’actif de l’entreprise
pour une durée d’un an minimum.
- La dépréciation : l’amortissement ne concerne que les biens faisant l’objet d’une
dépréciation avérée et définitive (que les biens corporels en principe)
- La normalité de l’investissement : il y a des limitations qui peuvent concerner le caractère
normal de l’investissement (ex : dépense qui n’a aucun intérêt avec l’objectif de l’entreprise,
genre achat de voiture alors que l’entreprise vend normalement des produits agricoles)

C) Les provisions

= « Les provisions sont des prélèvements effectués sur le résultat de l exercice e vue de faire face
ultérieurement à des pertes ou charges nettement précisés que les éléments en cours rendent
probable » (39 al.5 CGI) => Encourager les entreprises à être prudente,

• Si le risque se réalise = provision compense le risque


• Si le risque ne se réalise pas = provision se réintègre et grossit le résultat de l’exercice en
question.
=> problème : atteinte au principe de progressivité de l’IR / souci budgétaire / risque d’oubli de
réintégration / minore le résultat imposable

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