CHAPITRE V Enjeux Des Valeurs, Morale
CHAPITRE V Enjeux Des Valeurs, Morale
CHAPITRE V Enjeux Des Valeurs, Morale
L’éthique : désigne le déploiement d’une réflexion critique sur les conceptions morales et
tente d’expliciter et d’analyser les principes et justifications qui les sous-tendent (et éclairer
les enjeux). On parlera d’éthique philosophique lorsque la réflexion éthique englobe une
prétention à l’universalité.
Cela dit, cette division pose plusieurs problèmes sérieux. Ainsi, il est aussi fréquent que
«éthique» et «morale» soient utilisées comme des synonymes. La distinction pose
plusieurs problèmes qui sont exposés dans la capsule vidéo d’enseignement qui y a trait
(à écouter).
Les principes moraux sont des règles que l’on trouve fondamentaux auxquels
l’on se sent et croit important d’obéir. Ils découlent des valeurs morales.
Un jugement moral que l’on porte est un jugement qui découle des valeurs et
principes moraux comme critères de référence.
À travers les époques et les cultures, des individus et groupes ont défendus
différentes conceptions de ces principes et valeurs. C’est différentes conceptions
de la morale sont appelées des « morales ». Pour exemple, le Christianisme
propose un ensemble de valeurs (la charité, le pardon) et de principes (« aime
ton prochain comme toi-même ») devant guider l’agir de l’humain. Pour y
référer, on parle de la « morale chrétienne ». On a alors plusieurs morales.
2- Démarcation entre éthique et morale
Le rapport entre éthique et morale est très étroit mais il y’a une ligne de
démarcation. Pendant que la morale est un ensemble de valeur et de principes.
L’éthique est une réflexion argumentée en vue de bien agir. Elle propose de
réfléchir et de s’interroger sur les valeurs morales et les principes moraux
qui devraient orienter nos actions, dans différentes situations, dans le but
d’agir conformément à ceux-ci.
La réflexion éthique peut se faire à plusieurs niveaux, du fondamental au
pratique.
(b) Les types de jugements sur la réalité
Il y a trois (ou quatre, selon que l’on distingue ou non les jugements de valeur et les
jugements d’interprétation) grands types de jugements sur la réalité :
Les jugements de fait : ceux-ci rapportent un état de choses, ils traitent du «comment» sont
les choses, évènements, phénomènes… Par exemple, dire que «le mur est blanc», c’est faire
un jugement de fait. Parfois, déterminer la validité d’un jugement de fait peut être
relativement simple (par exemple, si on se demande s’il pleut à l’extérieur), parfois complexe
(par exemple, si on se demande comment on peut démontrer que la terre forme une ellipse
autour du soleil). Cela dit, même si la validité des jugements de fait n’est pas toujours facile à
établir, ces jugements sont par principe soit vrais, soit faux. Aussi, il y a dans les jugements de
fait un idéal d’objectivité (c’est comme ceci ou comme cela, c’est vrai ou faux).
Les jugements de préférence (ou jugements de goût) : ceux-ci expriment les préférences et
goûts d’une personne en particulier, ou d’un groupe en particulier. On est dans la subjectivité,
ces jugements sont résolument personnels : on peut espérer que lorsqu’ils sont énoncés, ils
répondent à un idéal de sincérité (identifier sa véritable préférence), mais ils n’ont pas de
vérité en tant que telle, au sens où ils n’ont pas à représenter ce qui serait valable… Dans cette
mesure, si on le veut, on peut expliquer nos préférences et nos goûts, comme on peut
expliquer nos motivations, mais on n’a jamais à les justifier (il n’y a pas à argumenter sur ses
goûts).
Les jugements de valeur et les jugements d’interprétation : ceux ci attribuent une valeur
ou un sens (signification, direction/finalité) aux choses, évènements, phénomènes ou faits. Ils
sont en quelque sorte à mi-chemin entre les jugements de préférence/goût et les jugements de
fait. À la différence des jugements de préférence/goût, les jugements de valeur et les
jugements d’interprétation impliquent une prétention à la vérité : ils se présentent comme
quelque chose de valable au-delà de notre petite personne, ils se présentent comme quelque
chose de «vrai», par-delà les préférences et goûts des uns ou des autres. Cependant, à la
différence des jugements de fait, les jugements de valeur et d’interprétation ne peuvent pas
prétendre à «l’objectivité», car ils ne font pas que dresser l’état de choses, mais lui donnent un
sens, une valeur. Bref, la différence essentielle entre les jugements de préférence/goût, d’un
côté, et les jugements de valeur et jugements d’interprétation, de l’autre côté, c’est que dans le
premier cas, l’affirmation est résolument subjective et elle n’exprime que le penchant d’une
personne ou d’un groupe en particulier, alors que dans le second cas, les jugements se
présentent comme s’ils pouvaient prétendre avoir une validité allant au-delà des préférences
personnelles. En fait, cette distinction, on la présuppose fréquemment dans la vie quotidienne,
même si on ne s’en rend pas toujours compte : par exemple, si on présuppose que le plaisir du
sadique n’est pas une préférence aussi valable que la préférence de celui qui ne veut pas en
faire les frais, c’est que l’on présuppose que toutes les préférences/goûts ne sont pas
nécessairement aussi valables (ce qui implique une prétention à la vérité, même si
l’objectivité y est impossible).
(d) Le rapport entre l’éthique et le droit (le moral et le légal
– ou le juridique) page 11