Le Siecledescoquines

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LE SIECLE DES COQUINES,

Nouvelles et contes

Dita et ses hommes

Les foulards de Linda

Miss Dentelle ou la caissière qui planquait ses sous-vêtements

La mangeuse d’hommes est une bibliothécaire !

Le phallus en or

Macho men ou le conte des coquins trompés

La mère coquine conte final

Eva Negro
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NOTE

A mon avis, être une femme est un long chemin à parcourir avec patience, je n’invente rien !
Quand on est petite, on ne se rend pas toujours compte qu’il y a deux sexes différents. A
l’adolescence on teste, on se cherche, on rejette et on ne comprend pas.
Si il y a une chose que ma mère m’a apprise c’est celle là : « quoique que tu fasses quoique tu
dises, tu seras jugée, par les femmes, par les hommes, par la société, par tes parents, tout le
monde te regardera avec suspicion ».
Et bien moi la poulette du 21ème siècle, j’ai fait le choix de respirer comme je voulais et
surtout d’explorer ma féminité, votre féminité ! Amusez vous bien !

Eva Negro

A mes womanarrior* préférées

Womanarrior Une femme battante. A woman who is a warrior.


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DITA ET SES HOMMES


Nouvelle

1. Une coquine comme les autres

Dita est une jeune femme normale. Appelez la Didi, elle préfère l’intimité !
Quand elle rentre du travail le soir, elle aime placer sa paire de chaussures fuschia, à côté des
six cents autres alignés tels des trophées dans son couloir, immaculée conception. Elle aime
préparer un bouillon de crevettes à son chat, ouvrir grand les fenêtres, enlever les feuilles
mortes de sa plante placée au-dessus de la cheminée, et finalement retirer les boucles de ses
oreilles. Dita s’installe sur son canapé style Joséphine, allume son téléviseur plus grand que
Les Noces de Cana, elle s’évade pendant quelques heures. Son esprit voyage au temps des
pharaons, revient dans des films d’actions japonais, passe par une série policière à New York,
se perd dans le désert du Sahara, rencontre les pygmées, retourne dans son paradis où elle
embrasse un chanteur qui se déhanche. Soudain, elle se cogne la tête contre un charmant
présentateur des informations, elle se réveille.
- J’ai mal au crâne ! Dit-elle en secouant sa chevelure épaisse et bouclée.
Il fait déjà nuit et Dita n’a pas encore mangé son dîner. Il faut dire qu’elle n’a pas besoin de
préparer son four, il exécute les fonctions pour elle. Sa maison est si paisible, que de couleurs
féminines, d’odeurs fraîches, des photos d’elle partout. Le meilleur est là : « son tableau de
chasse » un tableau large et robuste où plusieurs portraits d’hommes sont alignés
chronologiquement. Elle nous présente d’ailleurs la proie du moment.
- Lui c’est Mario, j’ai rendez-vous avec lui à vingt-trois heures trente, hier j’ai rompu avec
Freddy, je n’avais plus envie de le voir dans mon lit, bah quoi ça se mérite d’entrer dans mon
lit !
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Didi en effet, collectionne les hommes : les chauves, les auburn, les bruns, les roux, les noirs,
les asiatiques, les indiens, les latins, les caucasiens, les métis en tous genres, les yeux en
amande, les yeux globuleux, les blonds, les décolorés, les imberbes, les poilus, les barbus, les
boucs, les moustachus, les nounours, les sveltes, les maigrichons, les sportifs, les matheux, les
musclés, les romantiques, les collants, les fils à maman, les fidèles, les poules mouillées, les
machos, les voyous, les doux et les sympathiques, ceux qui sont jeunes et ceux qui sont
encore vivants ! En fait, tout ce qui peut se coller à sa bouche !
Elle se prépare vite, ce soir son amant du jour, Mario est fin prêt, car mademoiselle a un
amant toutes les semaines à raison de deux voire trois par jour ! Une fois, elle s’est même
retrouvée à jongler avec trois hommes à la même heure ! Mario l’attend patiemment au
restaurant. L’argent n’est pas un sujet tabou pour elle, d’ailleurs elle en a à volonté. Dita est
une bonne entrepreneure, savez-vous quel est son métier ? Chasseuse d’hommes !
- C’est dégoûtant, hurla Thanatos sur son siège en hauteur.
L’assemblée était terrifiée par le métier scandaleux de la jeune femme qu’ils allaient bientôt
juger.
L’assistant de Thanatos, qui présentait à travers son écran transparent la vie de Dita, continua
en précisant :
- Comme il y a des chasseurs de têtes chez les hommes, il y a des chasseuses d’hommes chez
certaines femmes, qui vendent de l’amour à des cœurs libres qui n’ont pas le temps de trouver
un mari.
- Les femmes ont changé ! Cria une déesse au cou long comme une asperge.
- Heureusement que nous sommes meilleurs, s’exclama un dieu, au corps travaillé.
- Ca…me…beurk beurk !! Elle joue avec les autres pour son confort matériel ! Quelle garce !
Hurla une déesse à la robe empire si dénudée.
Thanatos noir de colère tapa du poing sur la table rouge.
- Il est temps que ça cesse, je suis fatigué de ces humains qui me troublent ; je suis fatigué ! Il
se mit à pleurer. Les convives furent obligés de pleurer comme lui, de peur d’être jetés aux
furies, vous savez ces monstres féminins !
- Ne pleurez pas Thanatos, nous pouvons raisonner la jeune dame avant que vous la jugiez,
vous savez qu’il n’y a plus vraiment de place ici ! dit une jeune déesse à la poitrine minimale.
Les yeux globuleux de Thanatos enflèrent, ces nerfs changèrent de couleur, la jeune femme
recula de dix pas parce que ce dernier pouvait l’attraper par le cou.
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- Je veux mourir, hurla comme un enfant le dieu du haut de son trône.


Un petit garçon joufflu s’avança vers le dieu en colère, et lui donna un mouchoir.
- Je peux faire quelque chose père, je peux changer Dita !
Thanatos abaissa son dos robuste vers son jeune garçon.
- Pourquoi ça Cupidon ?
- Je me sens proche d’elle, je l’ai vue en rêves et je sais que je peux éviter son voyage ultime.
- Que vas-tu faire ? Cette fille est une calamité, elle sort avec plusieurs hommes à la fois, elle
vend des hommes aux femmes, elle n’a aucun sentiment.
- C’est le vice incarné ! Ajouta l’assistant de Thanatos.
- Justement le dilemme est là votre majesté, elle n’est pas intéressée par la chose !
- La chose !
Les dieux et les déesses chuchotèrent, les uns avec les autres.
- Silence ! Expliques toi fiston…
-Et bien, Mademoiselle Dita aime seulement le concept du… se… se.
Arrête là ! Je t’ai déjà dit que celui qui prononce le mot interdit meurt aussitôt ! Grogna t-il.
Père elle est vierge comme la lune !! S’exclama l’innocent Cupidon.
- Quoi….. ???
Thanatos était au bord du malaise cardiaque, les divinités s’agitèrent, la brume envahit le
royaume, tout ça pour un terme médical banal ! Le Sexe ?!
Thanatos emmené d’urgence sur un brancard royal, confia à son fils le royaume. Thanatos
était mal en point, tous ces mortels qui en plus abusaient de la vie, osaient perturber son règne
tranquille. Il n’aimait pas les gens comme Didi, qui désiraient tout sans partager.
Cupidon, flèche en main, expliqua son plan à l’assistant qui allait l’accompagner sur Terre.
- Vous serez mon frère et ferez en sorte qu’elle ne se doute de rien, ils sont très malins en
bas ! Je vais me transformer en jeune homme comme ça, je pourrai l’approcher plus
facilement ! Allons-y !
- Au fait assistant j’espère que vous n’avez pas peur des femmes ?
- Non Monsieur, dit-il peu rassuré par la demoiselle qu’il allait rencontrer.
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2. Le rendez-vous avec Mario

Dita avait enfin rejoint Mario, le repas englouti, la fête était loin d’être finie ; Mario qui était
son banquier tenta de corrompre Dita, qui aimait contrôler les gestes charnels de ces
partenaires.
- Je ne veux pas, espèce de cochon ! Vous êtes tous les mêmes, incapables d’attendre, sors de
ma voiture…
- Mais Dita, je t’aime, dit Mario désespéré.
- Tu ne me connais même pas, vas rejoindre ta femme !
En plus elle sort avec des hommes mariés ! Thanatos n’en pouvait plus.
Dita avait perdu un amant mais pas son banquier, car la demoiselle avait le sens aigu des
affaires. Elle avait négocié durement pour ouvrir son agence sur la grande avenue, sans
choquer les passants. Son banquier avait flairé le bon coup en écoutant la sage Dita, qui lui
disait que les couples étaient en péril, qu’elle croyait au mariage dur comme fer, même si elle
n’était pas mariée ; d’après elle choisir son mari en plusieurs étapes et en une journée était
quelque chose dans l’air du temps. Il avait eu confiance en elle et en ses lèvres, tout roulait
pour le mieux dan le meilleur des mondes. Sauf que, Mario n’était pas le type d’homme
qu’elle voulait voir sur son trône.
Dita n’aimait pas voir n’importe qui dans son lit ! Elle n’avait jamais ressenti le besoin d’être
avec un homme, elle aimait seulement que ses conquêtes la regardent, l’admirent comme une
œuvre d’art intéressante, sans être touchée.
Au fond, Dita aimait l’ordre des choses, l’ordre dans sa vie, l’ordre qu’elle voulait donner à
ses relations amoureuses.
Revenue chez elle, elle plongea dans son lit douillet, territoire des chanceux. Ce soir là, Mario
ne fit pas parti du portrait de ces meilleurs amants, accroché en hauteur au-dessus de son lit.
- Cette femme a vraiment un problème, êtes-vous sûr de pouvoir réussir votre majesté ?
Demanda Roger au jeune Cupidon.
- Roger, laissez-moi faire je veux prouver que cette femme n’est pas ce qu’elle prétend être.
- Ah oui ?
- Oui mon ami, allons nous installer dans notre caravane de fortune et observons la avant
d’entrer dans sa vie tumultueuse.
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Dans sa chambre merveilleuse , sur son lit en baldaquin, la jeune femme s’enroulait dans la
couverture de velours ; quand on a personne il faut bien la remplacer par autre chose pensait-
elle. Elle aimait se dandiner sur des musiques qu’elle sifflait comme une garçonne alors
qu’elle était vêtue de porte-jarretelles et autres bretelles. Heureusement que la chambre d’une
femme demeure encore un territoire secret, murmurait Didi.
Soudain un lourd coffret rose, troué par une flèche atterrit au milieu de sa chambre
rectangulaire.
Dita excitée comme une puce se dirigea vers la boîte magique et lut le papier à voix haute.
Mademoiselle Dita votre heure de jugement a sonné, le royaume de Thanatos vous somme de
descendre dans les Ténèbres, votre vie ne satisfait pas les dieux qui n’aiment pas être
dérangés par des êtres vils comme vous. Cependant vous serez mises à rude épreuve à partir
de demain jusqu’à samedi soir vingt-trois heures précises. Tenez vous prête, votre heure a
sonné. Signé Roger l’assistant du Royaume des Ténèbres.
Dita riait si fort que les oreilles de Thanatos bourdonnaient diablement, elle ne savait pas que
les Ténèbres existaient encore sur Terre !
- Vous les dieux d’en haut, je profite du Paradis qui est ici, je suis libre comme une
sauterelle ! Elle tira la langue en direction du ciel.
Cupidon, qui avait assisté à la scène était amusé par tant de désinvolture et d’assurance. Roger
transpirait déjà à l’idée de faire face à cette bête humaine.
Dita pensait qu’il s’agissait d’un jeu ou d’une caméra cachée ou de Mario, les hommes
largués sont souvent vexés ! Elle retira sa légère robe de chambre et, s’endormit comblée dans
son grand lit. Dita rêvait chaque nuit, elle qui n’aimait pas les activités physiques intenses,
s’adonnait à un autre genre de sport, la nuit tombée. Elle n’osait pas en parler, à sa meilleure
amie le matin venu, tant il y avait des scènes osées. Et puis, elle qui se montrait pudique avec
ses conquêtes, détenait un imaginaire très développé, les goûts et les couleurs faisaient parler
tout le monde dès qu’il s’agissait de rapports charnels, les langues ne se déliaient plus. Cette
nuit là, Didi s’était transformée en peintre. Vêtue d’une salopette bouffante, elle accueillait
ses modèles hommes, dans son salon recouvert de draps blancs, peu importe la position, Didi
adorait le corps des garçons. La peinture prête, le chevalet en orme en place, elle pouvait
commencer l’étude des contours du mâle du jour. Le modèle était malléable à souhait, il
n’avait pas l’air inquiet, il prit la pose du penseur. Pourquoi les corps des femmes faisaient
autant jaser alors, que le seul rein d’un homme provoquait la tentation.
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Didi fit une première étude du torse qu’elle posa au fusain délicatement, ses yeux auscultaient
le moindre grain de peau du jeune homme. Le contour fut délimité par un tracé courbé, elle
jubilait. Didi pensait que le visage angélique de son modèle, était impensable à recréer mais
elle eut une lueur divine, ce genre de lueur qui appartenait aux hommes avant ; elle
s’approcha de son modèle, lui caressa son visage doux et soyeux, il ne bronchait pas et
semblait surtout envoûté par le charme suffoquant de son peintre femme.
Didi pensait qu’un tel visage, ne pouvait pas être arrivé par hasard sur notre Terre. Le jeune
homme, prit la main de Didi qui ne contrôlait plus son modèle, il la prit dans ses bras et
l’embrassa langoureusement, une fois, deux fois, il ne s’arrêtait plus. Didi se réveilla en
sursaut, elle avait évité la transpiration générale ! Puis elle aperçut sur son lit, un jeune
homme qui ressemblait, à celui qu’elle avait croisé dans son rêve.
- Bah ça alors hier, j’ai eu droit aux Ténèbres et maintenant mes rêves deviennent réalité !
Ce que ne savait pas Dita, c’est qu’elle avait retrouvé Cupidon, transformé pour l’occasion.

3. La rencontre avec Cupidon

Dita jeta un coup d’œil au torse de Cupidon, ayant grandi comme par magie. La jeune femme
semblait perdue face à ce dieu étalé dans son lit, elle tenta de soulever la serviette de toilette
qui entourait les hanches divines de Cupidon mais ce dernier, malicieux, avait préparé cette
action digne d’une coquine. Il lui prit la main et dit :
- Bonjour ma beauté, je suis venu te rendre visite.
Dita émerveillée, par le charisme fou du jeune dieu, prit son téléphone portable afin de
prendre une photo spontanée.
- Je suis désolée, mais je veux garder ce souvenir ! Vous avez un nom ?
- Cupidon ma beauté.
- Cupidon, alors c’est vrai il y a des dieux sur Terre, mais vous êtes arrivé comment parce que
je crois vous avoir vu dans mes rêves, un peu cochon… coquin en fait !! Dit-elle
maladroitement.
- Tu rêves de quoi Dita ?
- Vous connaissez mon nom, c’est pas vrai !
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Dita ausculta le visage de Cupidon, amusé, par le jeu de chirurgien de la coquine.


- Vous êtes vraiment parfait, tout est plus vrai que nature, vous vous êtes refait ?
- Dans notre royaume, nous n’avons pas de sculpteurs personnels !
- Quelle jolie expression !
- Pourquoi vous êtes ici, vous recherchez la déesse qui vous accompagnera ?
- Non pas vraiment, je dois vous amener, pour votre jugement avant que vous alliez au
royaume de Thanatos, mon père, qui d’ailleurs est très mourant.
- Thana quoi ?
- Le dieu de la mort, ma divine…
- La mort mais je veux pas mourir maintenant, j’ai même pas encore eu droit à ma photo dans
un magazine ! C’est pas juste, je fais rien de mal, je vis normalement, je mange bio, je fais du
vélo…
- Dita, je suis venu vous sauver de votre vie un peu mouvementée ! dit-il fermement en se
levant de son lit.
Elle courut dans la salle de bain située à côté de la chambre et, de retour dans la pièce
veloutée, son masque tomba.
- Je fais ça pour que les gens soient heureux, ça me fait du bien de voir des couples se former
il n’y a rien de mal à provoquer l’amour !
- Tout à fait, s’enchanta Cupidon
- Alors ? demanda Didi sur un ton de gamine abattue
- Vous devez faire vos preuves vous confondez amour, argent, sexualité et bonheur.
- Ce sont des plaisirs de la vie, susurra t-elle.
Le tonnerre gronda dehors alors que le soleil venait à peine de se lever.
- Mon père, dit Cupidon.
Didi s’approcha de la fenêtre afin d’apercevoir le dieu en question, elle poussa un cri.
- Je vous déteste vous êtes méchant et aigri !
Cupidon prit la ferme résolution de raisonner Dita, il lui expliquait qu’il devait la suivre
pendant une semaine afin de juger son mode de vie. Dita ne savait pas qu’aimer plusieurs
hommes à la fois était répréhensible à ce point là !
Dita sanglota durant de longues heures dans les bras de Cupidon qui n’avait toujours pas
enfilé de pantalon :
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- Juste une chose, où pourrais-je trouver des vêtements parce qu’il fait un peu froid ici !
Dita qui séchait ses larmes avait oublié qu’elle se tenait dans les bras du dieu de l’amour.
- Vous êtes mieux comme ça ! dit-elle comme une coquine pervertie.
- Dita soit sérieuse, je t’ai dit que toute allusion coquine te coûtera un point !
Elle éclata en sanglot car la journée s’annonçait forte en émotions.

4. L’agence de Dita

Après avoir séché les larmes de la demoiselle Cupidon décida de suivre la coquine sur son
lieu de travail.
- Lieu de déchéance ! Grogna Thanatos allongé sur son lit de mort, en effet ce dernier suivait
en direct et en intégralité le périple de son fils sur Terre.
- Bienvenue dans mon agence n’oubliez pas que nous sommes cousins au cas où Léona celle
qui a de grandes bottes en cuir, vous chuchote dans l’oreille « vous êtes célibataire ? ». Un
bruit sourd retentit :
- Oh non un autre point envolé !
- Désolé Didi il faut suivre les règles !
Dita avait peur parce qu’elle ne savait pas comment annoncer à Cupidon que son agence
ressemblait plus à un bordel.
- Salut je suis Léona dit la femme aux formes étonnantes.
- Bonjour je suis le cousin de Dita je ne suis pas célibataire, je m’intéresse seulement à son
travail en fait…
- Ah oui, s’exclama Léona.
- Oui ça fait longtemps que Jude voulait me voir, ajouta Dita.
Cupidon surpris par le prénom que lui avait fourgué Dita fit un grand sourire à Léona,
apparemment intéressé par le dieu.
- Léona combien de clients ce matin ! Demanda Didi interrompant le jeu de regard entre
Cupidon et la jeune femme.
- Euh, ah oui cinq exactement ! Il y en a un bizarre qui s’appelle Roger, il veut vous voir je lui
ai dit que vous n’étiez pas à prendre et puis il n’a aucune chance vu sa tête.
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Cupidon observa la scène afin de noter les réactions de Didi, et voir surtout si elle avait bien
compris les instructions données chez elle.
- Il est comment ?
- Il vous intéresse ! Je croyais que vous aviez arrêtez depuis notre soirée avec ces danseurs
burlesques !
Dita se tourna vers un Cupidon amusé.
- Très dôle et bien j’ai changé d’avis, je recherche une relation sérieuse ma nouvelle
résolution.
- En plein mois d’avril s’interrogea Léona dont la poitrine semblait gonfler
- Oui Léona et partez parce que votre chemisier va éclater !
Dita tapa gentiment sur l’épaule de Cupidon qui avait perdu le sens de l’orientation.
- Vous avez fini de baver ! Je croyais que les dieux avaient plus de retenue que les hommes !
- Pardon Dita, c’est assez dur devant une créature pareille ! Et c’est quoi ce nom Jude, vous
me confondez avec un traître !
-Un traître vous rigolez vous ressemblez à un acteur de cinéma que j’aurai bien voulu inviter
dans mon lit, ah ah.
Un bruit sonore retentit et là Dita prit conscience que sa frivolité avait des limites, pour
Thanatos le scandale fut d’écouter à longueur de journées des paroles coquines, lui adorait les
frigides en fait tout ce qui restait sur Terre.
- Tu ne t’es jamais demandée pourquoi plus personne ne désire plus personne autour de toi ?
demanda Cupidon.
- On travaille comme des fous ici ! Les gens sont pressées alors les histoires d’amour !
- Tu sais mon père a le pouvoir de parquer toutes les personnes comme toi dans ses Ténèbres.
Tu veux finir ta vie dans cette orgie monumentale.
- Orgie !!!!!! Mon dieu c’est pas possible !
- Tais toi Dita ! Ordonna le dieu à la flèche rapide.
- Oui je ferme ma bouche !
Même Cupidon avait perdu la raison !
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5. Le manège enchanté

Dita entreprit la visite de son agence, gênée car elle savait que les mauvais points allaient
tomber. Alors elle voulut jouer à un mauvais jeu, la ruse. Elle appela Léona sur son portable
sans que Cupidon ne se doute de rien, comme si les dieux savaient à quoi servait un téléphone
portable ! Didi l’avait mise au courant celle-ci hurla de rire puis Léona prit les choses au
sérieux quand elle vérifia de ses propres yeux les ailes cachées de Cupidon sous sa veste
d’homme. Elle n’en revenait pas, prise de panique elle crut bon de prier avant de terminer en
Enfer probablement comme sa patronne ! Pourtant Didi y croyait encore, elle n’avait rien à se
reprocher.
- Voila l’étalage des hommes, dit Didi déstabilisée et attentive aux réactions célestes.
Cupidon marcha lentement dans les allées puis s’arrêta devant un homme étrange, sa bouche
automatique s’ouvrit :
- Bonjour je m’appelle Jimmy j’ai 26 ans je suis sportif épatant au lit, je m’occupe des tâches
ménagères les courses, le repassage je sais aussi masser tu sais. Mon premier souci, rendre ma
future femme heureuse et libre ! Contacte moi au …
Cupidon arrêta les élans du jeune homme bavard comme un perroquet.
- Bravo Didi ! Depuis quand un homme doit proposer des services domestiques à sa future
épouse.
Dita confuse marmonna :
- Mais mes clientes elles n’aiment pas les hommes étouffants, et elle préfère être le patron à la
maison, disait-elle avec pudeur.
Léona qui suivait pas à pas par téléphone les deux amis sembla perplexe que pensera t-il du
deuxième étage où sont exposés les meilleurs mâles ?
Didi eut les larmes aux yeux, ils n’atteindraient jamais le cinquième étage tant la folie était
grave, devait elle se rendre ou continuer ?
- Ne t’inquiète pas Dita nous n’irons pas en haut je sais déjà ce que je trouverai, en revanche
tu as rendez-vous à ton bureau avec Roger si tu veux éviter l’Enfer, vas-y !
Ils entrèrent dans l’ascenseur tandis que Léona toujours en mission secrète se faufila dans la
réserve qui donnait sur le bureau de Dita. Sa jupe était coincée dans les parois d’une grille,
elle ne s’était pas rendue compte mais les dieux chez Thanatos le remarquaient bien !
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- 13 -

Le bureau de Dita avait subi quelques transformations, Roger était assis sur le cheval d’un
manège installé pour l’occasion ; il attendait Didi.
Dita eut un sourire malheureux qui lui coûta encore un point parce qu’elle se souvenait s’être
amusée avec deux amants sur un même manège. Vous savez la cavalière et son cheval !
- Didi il ne te reste que trois points alors calme tes ardeurs.
- Je le fais pas exprès, pleura t-elle
Roger qui n’avait pas vraiment l’étoffe d’un cavalier ne tenait pas en équilibre sur le cheval
en bois.
- Bonjour je m’appelle Dita et vous c’est quoi votre nom ? dit-elle comme un robot.
Roger qui prenait à cœur son rôle imposé par Cupidon se sentait mal à l’aise, mais la présence
du dieu lui donnait une virilité qu’il n’avait jamais expérimentée.
- Roger… je suis Roger, vous aimez les chevaux ?
Il y eut un temps de réflexion, en fait tout le monde retenait son souffle, tant la bouche de
Didi sortait des coquineries à la seconde…
- Euh oui j’en ai déjà fait mais…oui allons y dit-elle en jetant un regard soutenu vers
Cupidon. Le manège fit un premier tour, Dita ne semblait pas détendue, la main de Roger sur
son épaule, posée délicatement, la rendait pourtant moins nerveuse, elle qui n’aimait pas
qu’un inconnu la touche, elle semblait changée par les conseils de Cupidon.
- Voila, vous voyez le premier tour nous montre un couple heureux qui pique-nique sur
l’herbe, ils semblent heureux, non, vous aimeriez être à la place de cette femme ?
Dita rêvait et pour la première fois de sa vie, elle ressentait la légèreté d’être différente.
- Ah oui, j’aimerai être comme elle mais elle doit être tellement gentille pour qu’on l’invite à
un déjeuner au parc, moi on m’a jamais invitée au parc ! Au Mac Do Oui mais pas là !
- Je peux le faire pour vous ! s’exclama Roger fier.
- C’est vrai !
Cupidon assistait à la scène bercée par la naïveté de Dita, celle qui pensait que l’amour était
un devoir payant.
Léona coincée, dans cet espace exigu du bureau, observait la scène avec précision. Elle aussi
ne valait pas mieux que Dita, mais elle avait décidé d’étudier la Bible plutôt que de lire des
magazines coquins, au lieu de sortir le soir avec son amant, elle assistait à des concerts
religieux. Ses tenues courtes, elle ne les portait qu’au travail, alors vous voyez on peut
s’habiller sexy et ne pas être une cruche.
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- 14 -

Roger invita Dita dans ce parc magique, au deuxième tour de manège lancé par Cupidon, Dita
avait troqué son tailleur de patronne pour une robe champêtre couverte de fleurs. Cupidon ne
trouvait pas cela ridicule, car il avait décidé de faire ressortir la jeune fille en fleur qui
sommeillait en elle. Roger offrit des tulipes à Didi qui fut ravie de son cadeau. Cupidon
pensait que le travail était sur la bonne voie. Thanatos lui, ressentait ses forces revenir… Et
boum, le songe des amoureux fut interrompu par Léona qui tomba du haut de la pièce, écrasa
le pauvre Cupidon, qui évita le talon aiguille de la jeune femme, mais il se retrouva nez à nez
avec sa jupe qu’elle avait perdue en tombant, Roger et surtout Dita se réveillèrent, elle ne
voyait plus Cupidon mais le petit garçon joufflu qu’il avait toujours été. Cette malheureuse
cria naïvement :
- Quelles belles petites fesses rebondies !
Thanatos s’érigea de son lit, grinça des dents et hurla le nom de Didi à travers tout le
royaume, la jeune femme fit une descente directe dans les Ténèbres, et se retrouva face à
Thanatos qui crachait du feu de ses narines.
- Cette fois c’en est de trop demoiselle !
- Mais je n’ai rien fait, j’ai joué le jeu mais c’est Léona qui a tout gâché !
- Tais toi, gronda Thanatos.
Apparemment la solidarité féminine n’était pas le truc de Dita.
- Dis moi impertinente, tu es en train de vendre ta copine qui se retrouve les fesses à l’air sur
mon fils, cria t-il.
- Non monsieur, je ne suis qu’une femme comme les autres, dit-elle en baissant la tête.
Thanatos l’observa, si il ne supportait pas l’insolence, il savait montrer néanmoins de
l’empathie.
- Que va-t-on faire d’une femme comme toi ici, je suis fatigué alors…
- Je sais ! Transformez Cupidon en Jude de mes rêves et je ne vous embêterai plus jamais,
déclara avec excitation Didi.
Thanatos prit une minute de réflexion, observait les hommes et les femmes dévergondés qui
s’amusaient sans relâche, une Didi de plus ou de moins.
- D’accord mais à une condition, je ne veux plus voir ton commerce douteux, j’aime la
propreté chez les humains !
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- 15 -

- Merci vous êtes trop gentil.


Didi sauta dans les airs, en espérant faire un bisou à Thanatos, qui n’appréciait pas les
marques d’affection.
- Quelle dingue ! Hurlèrent les dieux du royaume.
Dita était pourtant une jeune femme normale, qui n’attendait que le prince charmant.
- Je ne suis pas ton prince charmant, cria Cupidon.
Ainsi Dita avait trouvé l’homme de ses rêves, et ne me demandez pas si ils vécurent heureux,
c’est Cupidon quand même. Quand à l’assistant Roger, il semblait heureux d’être descendu
sur Terre, les femmes sont beaucoup moins compliquées que les déesses, pensait-il alors
Léona et lui avaient trouvé un coin de paradis quelque part au royaume des coquines.
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LES FOULARDS DE LINDA

Il était une fois une jeune femme qui appréciait la vie grâce à ses foulards.
Linda aimait les foulards de toutes les couleurs. Le bleu lundi, jour de la lune, le rouge mardi,
signe de la force masculine, le mercredi, violet jour de la fortune, le vert jeudi, jour de
l’espoir, le rose vendredi, jour de la force féminine, le jaune samedi on ose la créativité, et le
dimanche le blanc, signe du repos. Elle aimait aussi varier les motifs et les façons de les
nouer, autour du cou à cause de sa gorge fragile, entourant le front, encerclant sa tête afin de
protéger sa belle chevelure des regards jaloux. L’envie de se montrer, voila ce que les gens
détestaient chez elle. Tout le monde n’appréciait pas les êtres authentiques. Linda adorait se
faire remarquer dans la rue, chez elle, accoudée à la fenêtre, dans l’ascenseur, en allant faire
ses courses, dans les boutiques et surtout là où elle travaillait, dans une parfumerie. Il faisait
chaud tous les jours alors naturellement, elle découvrait ses bras, ses jambes, et sa poitrine.
- Ce ne sont que des seins, pensait-elle agacée, par ses collègues jalouses de sa poitrine
soigneusement retravaillée.
Elle n’avait pas tort de se plaindre puisque, dans la parfumerie toutes les femmes
ressemblaient à des poupées de cire. C’était parti d’une plaisanterie ; l’idée fut de se refaire
une partie du corps que les vendeuses ne voulaient plus voir, et la plaisanterie avait tourné à
un mauvais concours de reine de beauté, un vrai carnaval ; finalement Linda avait gagné le
droit d’être invitée à une croisière, par un charmant chirurgien aussi lumineux que ses dents.
La jeune femme n’était pas une poupée de cire comme les autres, sa plastique de luxe
enrageait son entourage.
Le foulard, la passion de la belle Linda, lui permettait chaque jour de déposer les nouvelles
senteurs de parfums, à chaque fois qu’un client entrait (bizarrement cette parfumerie attirait
tous les hommes) il se dirigeait vers celle qui savait vendre un parfum naturellement, mieux
que personne, l’odorat des mâles était attiré par son foulard, dépôt des effluves rosées,
piquantes, douces et bien sauvages.
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Linda savait envoûter les clients, qui n’étaient que des hommes à la recherche de chaleur
féminine. Elle aimait porter de légers pulls en maille quand elle arrivait tôt le matin, enfilait
des tissus légers l’après-midi, des tissus transparents le soir pour sortir imaginez l’affolement,
en plus Linda était libre comme l’air.
Ses collègues cherchaient absolument à lui trouver l’homme qui lui fallait, vous savez
pourquoi ? Et bien elles pensaient qu’une femme casée ne pouvait plus attirer les regards, ce
qu’elles ne comprenaient pas ces jalouses puisque Linda était naturellement désirable.
A la fin elles étaient fatiguées, et ne voulaient plus voir cette fille, qui vendait plus qu’elles,
sentait meilleur qu’elles, se maquillait seule et mieux qu’elles, en plus de sa poitrine
surnaturelle. Que les femmes sont cruelles quand elles ne se sentent pas belles, parce que la
jalousie détruit plus que la guerre !
Une d’entre elles, savait l’amour que Linda vouait à ses foulards, et décida de prendre des
risques fous, tout ça pour un vieux milliardaire qui s’intéressait plus à son postérieur qu’à son
intelligence mesquine. Adeline, on ne croyait pas en la voyant, savourait mal la beauté, en
effet les problèmes s’acharnaient sur elle, car Adeline haïssait la concurrence, pourtant elle
répétait sans cesse que les filles devaient toujours se serrer les coudes ; son milliardaire l’avait
sans doute changé en Cruella des temps modernes, son apparence de petite fille polie et
souriante cachait un monstre aux dents blanches bien longues.
Le fameux milliardaire venait chaque jour que Dieu faisait, achetait sans cesse des parfums
pour on ne sait qui, on voyait bien qu’il cherchait à attirer Linda, dans sa limousine noire,
alors qu’il avait fait du charme à Adeline. Que les hommes sont compliqués parfois,
accumuler les conquêtes est aussi dangereux que d’accumuler les dettes !
Linda n’était pas intéressée par le milliardaire, qui lui semblait fatiguant, et ne donnait pas
vraiment envie !
- Vous avez vu son ventre ! Pensait la belle.
Elle préférait le coursier un peu gauche qui venait chaque matin livrer les marchandises, il
s’était déjà fait enrouler par le foulard à petit pois du vendredi de la belle, mais personne ne le
savait. Exceptée Adeline qui connaissait la vie de sa rivale comme son horoscope du mois.
Une fois la grande et fine Adeline cria dans la rue que Linda était la plus grande allumeuse du
boulevard ; imaginez les mâles curieux traîner par là et bien ils se précipitèrent pour voir si la
créature fut divine. Malgré elle, Adeline attira encore plus de problèmes en insultant sans
cesse Linda, elle s’attira les foudres des autres vendeuses qui voyaient finalement la jeune
femme
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comme une fille pleine de vie ! Mais pour Adeline il n’ y avait que deux genres de femmes
sur Terre, les saintes et les prostitués, son excès de jalousie agaça une collègue qui lui dit un
jour :
- Il faut vivre au lieu de bouffer la vie des autres !
Adeline était absolument égoïste elle ne voulait rien savoir alors elle tenta de devenir amie
avec Linda.
- J’aimerai que tu m’apprennes l’art d’attacher tes foulards, c’est génial en fait !
Linda pas idiote pour un sou renifla la mauvaise affaire et répondit sur un ton sec.
- Il n’y a que moi qui sais nouer les foulards et ça ne va pas à tout le monde !
Adeline faussement agacée par la réaction mesurée de la belle au foulard, entreprit de se
rendre au marché de tissus où Linda se rendait chaque samedi.
La jeune femme ne s’attendait pas à trouver un bazar luxueux où le foulard était roi, marchand
de foulards anciens, vendeurs de tissus à foulard, animations de rue avec foulards, bref le
paradis du voile féminin.
Elle s’arrêta brusquement devant un vendeur qui attirait les chalands en enroulant par surprise
leur cou, Adeline charmée par le commerçant prit d’une main vive le foulard rose aux pétales
d’or.
- Je n’en veux pas de ton foulard !
- Mais jolie gazelle un homme t’attend ! dit le marchand, au don de voyant soudain.
- Oui et il t’appartiendra pour toujours mais attention ne joues pas trop avec ce cadeau, il peut
être dangereux si tu n’en prends pas soin avec amour…
- Donne moi ça le poète ringard !
Adeline avait trouvé la bonne affaire, sa rivale n’avait qu’à bien se tenir.
Le vieux milliardaire de retour dans la parfumerie demanda Linda, qui ne l’aimait pas mais il
la força à l’embrasser alors une bagarre générale eut lieu, entre les vendeuses qui tapaient sur
son ventre et Linda qui lui mordait les doigts. Entre nous la castration pour ce genre
d’hommes est préférable, attention pas une vraie castration une du genre.
- Si vous remettez vos pieds ici on appelle la police ! Crièrent les femmes décoiffées par la
bagarre.
Le vieux milliardaire pas phallocrate du tout tenta de faire un baisemain à Linda, soudain
Adeline entra et s’enchanta :
- Tu es vraiment têtu mon chéri c’est avec moi que tu sors.
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Le monsieur n’avait pas eu le temps de s’opposer qu’Adeline l’embrassa avec une virilité
débordante et regarda du coin de l’œil Linda à peine remise de ses émotions. Néanmoins la
bêtise l’amie intime d’Adeline n’avait pas fini son travail, obsédée par la présence de sa rivale
elle ne lâcha pas le morceau. Le soir elle demanda de l’aide à Linda à propos de son foulard
acheté au marché, elle lui proposa d’essayer le tissu par gentillesse, le malheur ! Elle fit
plusieurs nœuds qui étranglèrent le cou de la belle ; le coursier arriva au bon moment. Il
entendit les cris de sa dulcinée qui étouffait sous l’emprise du foulard venimeux, Adeline
reçut un coup sur la tête et tomba. Le coursier en bon héros délivra la jeune femme du voile
étouffant, Linda le jeta sur Adeline évanouie apparemment et tous les deux s’en allèrent en
courant.
Le lendemain on retrouva dans la parfumerie cossue Adeline suspendue au plafond, étranglée
par le foulard transformée en corde violente.
Ainsi l’histoire finie comme elle avait commencée, Linda pouvait vivre et respirer avec son
foulard divinement attaché au casque du coursier.
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Miss Dentelle
ou la caissière qui planquait ses sous-vêtements

Parfois on s’amuse bien au supermarché ! On fait ses courses de la semaine en épiant les
bonnes affaires, parce que le porte-monnaie pleure et voudrait bien être aussi rempli que la
caisse des hôtesses. C’est un endroit que j’ai toujours détesté quand j’étais adolescente, ma
mère m’ y traînait de force pour dénicher les aliments de la semaine. Moi ce qui m’attirait
vraiment là dedans c’était les choses qui méritaient un peu d’attention. Vous savez on entre
automatiquement dans le magasin avec une liste en tête ou écrite, on connaît par cœur
l’endroit où se trouvent les légumes, les gâteaux et les yaourts puis on se dirige
mécaniquement vers la caisse sans jamais poser le regard sur la femme qui vous sert
aimablement. E bien moi l’adolescente trop curieuse, j’ai beaucoup appris avec Cathy ma
caissière très coquine.

Cathy ne se trouvait pas belle, ses cheveux étaient trop gras, sa peau allergique aux produits
de beauté, ses ongles poussaient de façon anarchique et sa bouche n’était pas assez visible.
Voilà ce qu’elle disait d’elle. Pour son compagnon c’était tout le contraire, il trouvait que son
allure était certes normale mais cela lui convenait, il manquait seulement un peu de piquant
dans sa façon de s’habiller. Quand je vous dis qu’il faut écouter les garçons ! Comme toutes
les femmes peu sûres de leur apparence, Cathy portait son attention sur le corps des autres, et
bien en faisant le tour des caisses du supermarché où elle travaillait, rien à dire, elles avaient
toutes des problèmes. Celle du fond ne pouvait plus voir son nez, sa voisine au corps
disproportionné à côté de la porte de sortie n’aimait pas se mettre en jupe mais préférait les
jupons qui lui ridiculisaient le derrière. Aucune n’était satisfaite de sa marchandise.
Pourtant Cathy avait ce petit plus qui faisait la différence, sous ses kilos de vêtements qui
écrasaient sa silhouette normale se cachait une femme à la lingerie fatale ! Jérémie son
compagnon ne le savait pas or ils vivaient bien ensemble, ils s’asseyaient sur le même canapé,
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mangeaient à la même table, lavaient les mêmes carreaux de la cuisine ensemble et dormaient
dans le même lit. Entre nous soit le lit était tellement grand qu’ils dormaient chacun de leur
côté soit ils n’étaient pas très actifs !
- Alors quel est le problème Cathy ?
- En fait, je préfère le faire dans le noir, pour pas qu’il voit mon grand ventre ! Rougit la
coquine.
Cathy n’appréciait pas la vulgarité pourtant, elle aimait acheter de la lingerie fine et l’admirer
sans cesse avant de la montrer… Au miroir de sa chambre. Elle ne faisait pas profiter son
homme de ses guêpières !!!! C’est grave Docteur ?
- Tout à fait normale et logique compte tenu de l’ignorance de Mademoiselle Cathy, de son
corps de femme.
Merci Docteur, vous serez toujours utiles à la société !
Revenons à notre chère coquine qui n’aime pas partager ses secrets. Si vous aviez vu sa
penderie ! Il ne fallait pas être timide pour enfiler ses guêtres affolantes, ses wonderbras
exotiques, ses soutiens-gorge balconnet en soie, ses tongas achetés en secret, ses shorty
insolents, les porte-jarretelles éclatants, autres mi-bas résilles, modèles de culottes en cuir,
voile transparent et tenues de nuit affriolantes, une fois dedans elle avait tout pour plaire.
Seulement, Cathy avait peur de la réaction de Jérémie qui n’attendait que ça, découvrir une
autre femme plus séductrice et séduisante. Elle croyait dur comme fer, qu’il allait l’insulter ou
la mépriser, il faut dire que lorsque vous vous promenez avec un homme qui s’exclame ainsi.
« Quelle salope celle-là » à une fille croisée dans la rue en mini jupe, bottes en cuir aux pieds,
vous rigolez un moment, mais quand la même personne que vous appréciez, regarde avec
insistance une inconnue alors que vous êtes côte à côte dans le métro, vous ne souriez plus
vraiment. Vous avez le choix, soit vous ruminez de jalousie et la frustration s’empare de votre
corps, soit vous décidez de laisser tomber et de jouer à l’autruche. Mes chéries, les choses ne
sont pas aussi déterminées avec nos hommes ! Ils sont aussi désespérés que des chihuahuas !
Trêve de plaisanterie, Cathy valait vraiment le détour.
Sa penderie, cachée dans une pièce de leur petit appartement, ressemblait à un cabaret
allemand. Tous les soirs, Cathy était là, pendant que Jérémie regardait la télévision, elle faisait
son show, devant son miroir géant. Un jour elle défilait vêtue de plumes, elle se croyait au
Victoria’s secret show ! Le lendemain carnaval, elle dansait la samba en guêtres et diamants,
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d’autres fois, elle conviait même son petit chien, le malin avait flairé le beau spectacle, ils
paradaient sur la piste que Cathy avec confectionnée comme un podium, pour ses défilés en
satin. Tout ça sans que Jérémie ne s’en aperçoive, jusqu’à cette fois exceptionnelle.
Comme tous les jours il s’affalait le soir, dans son canapé pour regarder un film, personne ne
pouvait soupçonner qu’un grand garçon comme lui lisait les magazines de Cathy, cachés sous
sa pile de journaux automobiles. Il adorait y lire les articles, en espérant dénicher l’affaire du
siècle, un conseil pour réveiller sa Cathy. Ce soir là, Jérémie lut avec attention un article sur
les dessous masculins, et oui il faut bien que les hommes se bougent aussi ! Jérémie découpa
avec soin une page où il avait aperçu un ensemble qui devait faire chavirer sa partenaire. Fier
de sa découverte, il bondit de son siège, et voulut surprendre Cathy, il pensait qu’elle lisait
des livres ! Là le spectacle le tétanisa, ses yeux restèrent fixés sur le soutien-gorge balconnet
en velours pourpre, et Cathy, obsédée par son ventre trop tendre, contracta les abdominaux, et
comme un homme restait un homme ! La suite… Vous savez ,leur lit s’était refait une santé !
Le lendemain, Cathy eut à peine le temps de prendre son petit-déjeuner, elle courut au
supermarché. Elle n’était plus pareille, et ses collègues attendaient des révélations.
- Alors t’as acheté ton ensemble que tu m’as montrée ?
Cathy eut un sourire grivois, elle fouilla sous sa caisse, et donna à sa collègue des mi-bas
qu’elle adorait sentir, toucher avant de les enfiler sur son corps.
- Je te les donne, éclate toi !
Comme ça toutes les caissières jouaient aux miss dentelle une fois arrivée chez elle !
Jérémie n’en revenait pas, il n’était pas impuissant ! Il courut acheter des sous-vêtements qui
allaient rendre dingue sa coquine. Arrivé devant le magasin de sous-vêtements masculins, il
regarda autour de lui, si par hasard, il n’y avait pas un de ses amis, vous savez, il avait peur de
passer pour un coquin ! Personne à l’horizon, il entra et fut accueilli comme un roi par les
vendeurs aussi chics que des bijoux.
- Je cherche la tenue boxer et … vous savez ? Confia t-il timide.
Le vendeur lui montra ce qu’il cherchait, c’était pile sa taille.
Vous voyez, il n’y a pas de honte à être aux petits soins ! Lui confia le vendeur à la
moustache fascinante !
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Jérémie ressortit incognito du magasin et courut chez lui, afin de préparer la soirée de sa vie.
Cathy n’avait pas encore fini sa journée, les filles semblaient ravies, elles chantaient et
s’amusaient tandis que les clients amassaient leurs courses sur leur tapis roulant, pour une fois
ils avaient droit à un spectacle gratuit.
Il était dix-neuf heures, il fallait déjà rentrer à la maison, Cathy ne se doutait pas que son chéri
ne travaillait pas aujourd’hui, heureuse de sa journée elle savait ce qui l’attendait, un dîner fait
à la va-vite, la vaisselle, et son plaisir à elle dans son cagibi secret, mais arrivée dans son
appartement, Jérémie avait transformé la maison en restaurant oriental, des lumières tamisées
partout, des odeurs épicées, des éventails japonais, Cathy marcha à pas de loup, et celui qui ne
la regardait plus comme avant fit son entrée, la jeune femme sursauta :
- … Jérémie depuis quand tu sais faire la cuisine ?
Vous savez comment ce genre de choses peut se terminer ! Dégustation, volupté et sensation
forte, si vous avez autant d’imagination que ce coquin et sa coquine vous devinerez sans
problème la suite de leur soirée particulière.
Cathy et Jérémie vécurent sur un petit nuage, chaque jour, parce qu’ils avaient décidé de
s’amuser et de vivre leur amour pleinement sans avoir honte de leurs sous-vêtements !
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LA MANGEUSE D’HOMMES EST UNE BIBLIOTHECAIRE


Episode I

Destinataire : Al Krat détective privé


Objet : Le cas de la mangeuse d’hommes de S.

Cher ami,
Certaines femmes ne supportent pas les maris infidèles comme cette jeune demoiselle
trompée par ses petits amis. Depuis elle ne se remet pas de leur trahison et fait payer chaque
homme qu’elle croise ; elle c’est Melissa c’est un cas rare et extrême. C’est pour cette raison
cher ami que je vous demande de me la ramener dans les quarante huit heures. Vous avez plus
d’un tour dans votre sac !
Sincèrement vôtre.
Le professeur Nathan S.
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1. Une femme mystérieuse

Melissa V. vivait depuis dix ans déjà dans une ville où les elfes et les fées faisaient rêver les
enfants. Le jour où elle posa le pied ici les choses allèrent de mal en pis. En fait elle officiait
dans l’unique bibliothèque de S***. Cette jeune femme n’attirait pas les parents, son allure
ringarde son visage malade terrifiaient les pères et mères de famille accompagnant leur
bambins aux lectures publiques du samedi. Elle n’avait pas la moindre lueur sur le visage, elle
paraissait repoussante, haineuse. Les gens savaient-ils vraiment ce qu’il y avait à l’intérieur ?
Parlant peu elle provoquait les médisants et les infatigables tchatcheurs. Ses grands yeux
marrons ressemblaient à ceux d’un chaton, sa chevelure boucle d’or trompaient ceux qui
admiraient l’apparence. Les mauvaises langues de la ville étaient toujours à l’affût de ces
moindres gestes et comportements, n’ayant que vingt quatre ans elle semblait en avoir
quarante cinq. Tous croyaient encore aux sorcières :
- Elle est vieille, vous voyez !
- Elle ne sourit jamais !
- peut-être elle est frigide ?
- elle semble bizarre, non ?
- pas très bavarde !
- je suis sûre qu’elle est lesbienne, oh ! S’exclamèrent les commères de la ville qui se
doutaient bien que les mythes existaient vraiment. Ce groupe avare de potins sur la vie de
Melissa la célèbre bibliothécaire, était composé de femmes et d’hommes ; au vingt et unième
siècle tous les genres sont rois en la matière, tout le monde aime jouer à la commère ça fait
passer le temps d’une vie pas très coquine.
Melissa s’en fichait, elle savait garder ses secrets dans son couvent intérieur. Plus elle
entendait les menteurs s’étouffer plus elle exultait.
Elle habitait une petite maison au centre ville avec sa mère, ses chats ses perruches et ses
vieux meubles achetés dans des brocantes. Sa mère était sourde, malade et n’entendait pas
vraiment les menteurs de la ville, elle passait plus sa journée à la fenêtre à épier les allés et
venues des voisins, espérant un avenir meilleur au ciel. Melissa n’était pas dérangée par sa
mère qui rêvait tout le temps. Amoureuse des antiquités, elle s’adonnait à une passion plus
étrange : la collection de vieux livres aux volumes impressionnants, très grand très vieux, peu
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de pages écornées, que cachait-elle dedans ? Chaque jour la jeune femme déposait à
l’intérieur le bout d’un tissu de vêtement, elle soufflait dessus et aussitôt le livre prenait du
volume ; tous ses livres aux dorures éclatantes, brochés, comportaient des vies bouleversantes
des tomes, des chapitres d’adultères. Vous avez compris ? Melissa enfermait l’âme des
hommes infidèles dans ces bibles de cœur.
Plus le livre revêtait une couverture pompeuse plus l’amant avait été accablé et pire bon à
dévorer ! Melissa semblait-il n’était pas du tout ce que rapportaient les gens, elle savait
tromper son monde, son passé d’amoureuse trahi lui avait rongé le cœur et de ce fait elle
entreprit une vie dangereuse nourrie de rancœur.
Travailler à la bibliothèque seule lui donnait accès à toutes sortes de renseignements, le goût
des uns et des autres, les genres préférés de son voisin qui l’épiait, fantastique ou tragique,
théâtre ou roman policiers, classique ou contemporain, voyages ou découvertes, histoires ou
religions, spiritualité ou sciences, bandes dessinées, littérature pour enfants ou pour
adolescents, mangas ou littérature érotique ! Aussi elle était au courant du nom de chaque
abonné, mariés avec enfants, célibataires sans enfants, solitaire, divorcés, elle contrôlait tout.
Si vous étiez un vilain monsieur à la testostérone bouillonnante, Melissa la vengeresse vous
coinçait et vous enfermait tout cru dans sa bibliothèque de maris trompeurs !
Animée par la vengeance, elle attirait les charmeurs maladifs vers elle sachant que le corps
d’une femme était un piège à tendresse. Pourtant rien n’était gratuit pour la jeune femme, une
fois l’infidèle séduit elle se transforma en amante déchaînée, personne n’aurait pu croire que
la jeune bibliothécaire se recouvrait de cuir la nuit tombée. Aucun homme ne se doutait de sa
personnalité troublante, ils fonçaient tête baissée dans l’aventure dangereuse. Pauvres
hommes, dépendants du corps des autres ! Melissa savait rassurer les infidèles comme de
grands enfants, il faut dire qu’elle s’amusait bien avec eux en sous-vêtements au sous-sol de
la bibliothèque.
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2. L’infidèle inattendu

Mardi, minuit.

La bibliothèque fermée, Melissa avait rendez-vous avec un homme père de trois enfants, elle
ne voyait aucune honte à démontrer ses talents multiples dans la section tourisme et voyages.
Une fois le plaisir consommé, le mari infidèle se rhabilla vite convaincu que sa nuit était finie
mais la vengeresse se métamorphosa en furie avant d’arracher avec les dents le vêtement de la
victime, puis ouvrit un livre épais avec vigueur et cria vengeance aux femmes trompées. Or ce
soir là l’infidèle avait trompé son agresseur, il changea d’apparence avant d’adresser une gifle
à Melissa qui se précipita au sol simulant l’étouffement, le loup garou reprit une apparence de
jeune homme séduisant, il la plaqua au sol, la demoiselle avait une force hors norme !
- Arrête tes folies Melissa c’est ta fin, hurla le jeune homme
Melissa répliqua aussitôt en bondissant comme un félin humain.
- Les hommes ne sont pas des petits garçons ! Je fais ce que je veux, le pouvoir m’appartient.
Elle reprit des forces et griffa le visage du détective immunisé contre les saignements
apparemment, le célèbre Al Krat chasseur de femmes cruelles. Melissa sous l’emprise d’une
rage animale se battait contre un homme plus malin qu’elle, puisqu’il finit par l’attacher avec
sa chaîne.
- Tu n’es pas folle Melissa ! Tu dois te soigner sinon tu pourriras en prison ! dit il fatigué par
les agitations de la jeune femme.
Elle n’entendait rien, ses yeux avaient changé de couleur, Melissa transpirait et ne savait plus
qui elle devait être.
- Regarde c’est cette bête qui te rend hors de contrôle, ajouta Al en brandissant de sa poche
une drôle d’araignée venimeuse.
Melissa tentait de se débarrasser de ses chaînes qui l’étouffaient, elle se contrôla un instant,
puis intéressée par l’animal velu multicolore, elle s’approcha et posa son index :
- Une mante religieuse, dit-elle en s’extasiant
Melissa écoute moi si tu te rends un médecin s’occupera de toi et tu guériras sinon…
- Je préfère mourir !
Elle jaillit hors de ses chaînes, Al sortit son arme qui ne faisait pas le poids face à cette
créature humaine.
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3. La création maléfique

Le lendemain personne n’avait constaté que la bibliothèque avait été le lieu d’une bagarre
inédite, un loup garou magicien détective face à une bibliothécaire tueuse. Al qui séjournait à
l’hôtel au centre ville n’était pas au bout de ses peines, non blessé mais fatigué par les dents
limés de Melissa la dévoreuse ; il se soignait lui-même, sa pharmacie était comme son
partenaire indispensable. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas autant battu, depuis son
retour des Iles F***où il n’avait pas profité du soleil mais poursuivait une haineuse d’hommes
déguisée en sage-femme. Il n’avait pas le temps de s’amuser, il connaissait les femmes mieux
que personne, il les étudiaient au microscope, les analysaient au scanner et les ramenaient
vivantes
au professeur Nathan S. androgynécologue reconnu dans son institut de recherche.
Avant d’être détective privé pour le compte du professeur, Al était magicien, il avait tendance
à s’amuser avec les femmes amoureuses jusqu’au jour où il rencontra Ophélie la coupeuse de
têtes, il avait frôlé une mort ridicule car cette femme méprisait toute concurrence, son homme
était son homme or Al n’avait rien contre le partage. Depuis cette affaire il ne plaisantait plus
avec les femmes.
Les commères de la ville se massaient autour de la maison de la bibliothécaire disparue, ils
tentaient d’apercevoir la jeune femme, aucun signe de vie où était elle partie ? Tous les volets
étaient clos, aucun chat à l’horizon, elle s’était certainement enfuit de la ville, le détective Al
fit un tour dans les environs, prétextant être un touriste de passage dans la ville, il observa et
écouta avec délectation les vicieux habitants :
- Je suis sûre qu’elle est enceinte de l’autre !
- Qui ça ?
- Le chauffeur de taxi, il est pas net celui là !
- En plus il est beau garçon.
- Les beaux ils sortent qu’avec les moches !
- Peut être qu’elle va se faire refaire, elle en a besoin la pauvre.
- Et puis se mère qui est sourde ça doit être dur pour elle.
Les fossettes enfantines d’Al attirèrent l’attention d’une jeune commère collée à l’oreille de
son amie.
- Il est beau celui là.
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Al le détective aux multiples talents sortit une rose rouge de la poche extérieure de son
cardigan, contrairement aux autres hommes il n’avait pas peur de dire aux femmes ce qui ne
lui plaisait pas chez elle. Il prit délicatement les cheveux soyeux de la jeune fashionnita
hypnotisée par son habileté, elle se laissa envoûtée.
- Je déteste les vilaines filles qui mentent dans mon dos, dit-il.
Il l’embrassa sur la bouche et la commère se sentit subitement comme une femme attirante.
Al Krat prit les devants en expliquant aux curieux habitants que Melissa était simplement
malade et qu’elle allait partir de la ville. Le soulagement était palpable sur le front des gens,
mais l’une d’entre elle une mère suspicieuse seule depuis le meurtre étrange de son mari, prit
l’initiative de suivre le détective.
Un évènement imprévu secoua la ville entière à vingt heures, Al toujours à la recherche de
Melissa avait alerté la police du coin, prévenu les hôpitaux mais aucune furie à l’horizon.
Trois créatures firent leur apparition, elles étaient l’invention de la jeune bibliothécaire.Il
s’apprêta arme blanche en main, roses endiablées en poche, couteau suisse incrusté dans les
dents, à les combattre.
- Tu ne m’échapperas pas cette fois-ci, gronda Al.
La mère suspicieuse logeait à côté de la chambre du détective, Al comptait bien en faire son
appât, il la surprit l’oreille collée au mur de sa chambre. Il lui dit d’enfiler une robe de
chambre distinguée, sortir sans faire de bruit de l’hôtel de toute façon le charmant détective
avait propagé son odeur virile ; les réceptionnistes dormaient telles de douces victimes.

4. La révolte des mères

Les trois furies, blanche noire et asiatique sorties du tableau miroir de Melissa avaient envahit
la maison, Melissa quant à elle s’était cachée dans son grenier et semblait mourante. Sa mère
ne comprenait plus où elle habitait, sa filles était devenue une meurtrière, comment n’avait-
elle pas remarqué ? Les trois créatures imaginaires aux ongles verts brûlaient tout sur leur
passage dans la rue, au cœur de la ville, les habitants avaient sortis armes, poignards et
machettes afin de se défendre. Certaines femmes avaient compris que leurs maris furent en
danger, ces furies entraient par effraction et enlevaient les hommes et le feu jaillissait des
maisons. Al en route dans sa voiture s’éclipsa derrière un arbuste et envoya la mère
transformée en appât.
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- Allez y vous avez bien compris au signal vous courez dans la maison de votre voisine. La
veuve déterminée approuva les recommandations et se dirigea vers la maison de Melissa.
Pendant ce temps le détective lança des fumigènes en direction d’une furie qui émit un son
strident, désagréable et arracheur de tympans, celle-ci tomba progressivement en poussière.
Melissa tenta de bouger sans se brusquer du haut de son grenier, la fièvre due à la piqûre de la
mante religieuse l’immobilisa au sol. La veuve entra chez elle pistolet à la main.
- Ne bougez plus vous allez mourir de toute façon, je veux seulement que vous me dites où est
le corps de mon mari.
Melissa au bord de la mort s’exprima difficilement.
- Je…L’ai fait p….our vous…
Elle s’évanouit. La femme vaillante la porta sur les épaules, la traîna comme un animal
apprivoisé, elle était convaincue qu’elle avait sauvé des vies. Quant au détective, il jouait au
chat et la souris avec les créatures de Melissa, les feux de la ville se rallumaient à mesure que
les deux furies survivantes avançaient, la puissance d’Al électrisait leurs foudres, rebutaient
leur pas et le combat ne cessait pas.
Des habitants courageux vinrent au secours de la dame qui portait délicatement le corps
fiévreux de Melissa. La veuve appuya sur la touche de son téléphone accroché comme une
boucle d’oreille. On ne savait pas si elle respirait encore, les hommes préparèrent leur fusil au
cas où la mangeuse d’hommes se réveilla de son long sommeil.
- Melissa, Melissa soufflait dans ses oreilles le détective revenu vainqueur de son combat
contre les créatures.
Il attacha au cou de la jeune femme une fiole, elle ne se réveilla pas ; il demanda alors aux
habitants de l’aide afin d’envelopper son corps dans un conteneur très spécial.
Le matin Al avait chargé le coffre de sa voiture afin d’apporter le corps rongé par la bête
venimeuse, à l’institut du professeur Nathan S, le corps n’était pas beau à voir mais une fois
de plus le détective avait freiné les élans meurtriers d’une fanatique.
La jeune veuve s’approcha par surprise dos à dos avec le détective.
- J’ai retrouvé des traces de mon époux… Dans ce livre !
- Gone with the wind ! Très inquiétant, répliqua Al blasé des exploits de Melissa
- Sa maîtresse était sa collègue de travail, alors…
- Il travaillait où ?
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- Il vendait des maisons de l’autre côté de la ville, et parfois il aimait sortir avec ses amis
après son travail, mais il mentait…
- Elle s’appelait Scarlett, n’est-ce pas, dit Al au volant de sa voiture plus tout à fait mini.
- Moi aussi…Je m’appelle Scarlett, pleurait-elle perdue et seule au milieu de la rue.
Il ne pouvait rien faire, il lui sourit froidement par peur de montrer son attachement, et prit la
route pour de nouvelles péripéties envoûtantes.
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LE PHALLUS EN OR
Episode II

Donna une belle femme de soixante ans persuadée qu’elle sera éternelle prépare sa fille Aïssa
à poursuivre son travail .

Tout était bien partie pour la conquête du titre de docteur honoraire en génétique. Donna se
sacrifiait en jonglant entre plusieurs emplois, le matin, l’après-midi, le soir, la nuit, à l’aube,
mais où trouvait -elle le temps pour pratiquer sa science ? Tout simplement en travaillant
d’arrache-pied sur ses ordinateurs, skype activé, vidéoconférences et discussions en direct
avec ses collègues. Tout allait bien au paradis de la madone géniale car Donna était un génie ;
elle était pourtant la seule femme parmi tous ces hommes spécialistes de la génétique. Sa fille
Aïssa était très différente d’abord elle ne ressemblait pas vraiment à sa mère, de plus elle
n’aimait pas la compétition. De retour chaque week-end, Aïssa ne connaissait pas toujours les
plans de sa drôle de maman.
Donna la charmante s’occupait dans son emploi du temps surchargé à étudier l’appareil
génital masculin. Sa fille étudiante en psychologie n’osait pas faire l’analyse du profil de sa
mère. Hyperactive, elle savourait la vie en exposant chez elle dans son salon des bustes
d’hommes , dans sa cuisine des cuisses masculines, dans sa salle de bain des visages
masculins, dans sa penderie une réplique de l’homme de Vitruve, et dans sa chambre un
étalage de phallus recouverts d’or !
Aïssa fille normale de son age romantique par saison, tomba des nues en entrant par hasard
dans la chambre à coucher de sa mère, hésitant entre l’horreur et la fascination elle contempla
les bijoux de famille exposés dans la galerie bizarre. La jeune femme lisait les écriteaux en
français, anglais et latin décrivant les différents glands, membranes et peaux couvrant
l’organe. Aïssa se rappelait aussi que sa mère l’avait un peu traumatisée en l’avertissant sa
première relation sexuelle avec son petit ami ; « c’est horrible à voir ! ça te fera mal ! tu vas
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sans doute crier ! Et même saigner ! » Mais la jeune femme était amoureuse et avait sauté le
pas. Je n’ai même pas eu mal, souriait elle ! Il y avait plus de cinquante phallus dans la
chambre de sa mère, Aïssa eut une pensée coquine, j’espère qu’ils ne sont pas vivants ! Elle
approcha son œil et sursauta. Heureusement que non mais ils avaient l’air tellement vrais ! On
dirait que ma mère a la même passion que grand-père, les animaux empaillés !
Donna apparut dans la maison heureuse de voir son bébé de retour au bercail, elle cherchait sa
fille afin de l’accueillir. L’allure sophistiquée de la femme ne collait pas avec ce vulgaire
étalage. Surprise de la voir dans sa chambre, elle hésita avant d’entrer dans la pièce principale
de la chambre.
- Maman c’est quoi ces trucs sur ton mur ? S’enquit Aïssa
- chérie c’est g-l-a-m-o-u-r prononça t-elle avec assurance.
La jeune femme s’écroula sur le divan de sa mère et la regarda dans les yeux malgré elle.
- Maman je sais que t’es cool et tout mais ça suffit ! T’en fais trop là et ne me dis pas qu’ils
sont vrais.
Un long silence s’immisça et Donna gloussa comme une enfant et rétorqua.
- Je crois que oui, tu manges quoi ce soir ma puce !
Aïssa ne pouvait rien faire contre la volonté suprême de sa mère, castratrice devant l’éternel.
Son passé troublant aurait intéressé toutes les apprenties coquines tant les aventures
tumultueuses, paraissaient impossibles. Donna courait tout le temps à la recherche de son
graal le phallus en or. Attention elle ne castrait pas les hommes qui avaient eu le privilège de
coucher avec elle. Notre scientifique hors du commun les voulait intelligents, doués et surtout
dominés. Convertie à une nouvelle religion, son maître spirituel Eric lui avait expliqué que
son mâle dominant rêvé arrivera bien un jour, si vous voulez dormir au paradis il faut avoir le
goût du sacrifice. Etaient-ils tous faux ? Réveillez votre imagination ! Au moins quand sa fille
chérie était là elle se détendait quelques heures !
- Tu aimes ma salade d’avocats, maintenant j’arrive moi-même à faire la sauce ! dit la
scientifique comblée.
- C’est meilleur que tes cakes brûlés, se moquait gentiment Aïssa.
La jeune femme n’avait pas fini son plat qu’elle confia à sa mère une nouvelle qu’elle aurait
du garder au fond de son plat
- Maman tu sais c’est sérieux avec Maxime et je pense m’installer avec lui, confessa la jeune
amoureuse.
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Donnatella avala de travers et recracha un bout de salade dans son grand verre de vin blanc.
- Tu es folle tu sais ce que ça veut dire !
- On se verra souvent n’exagère pas !
- Un phallus va prendre mon bébé, pleurait la mère délaissée.
- Il est gentil maman je t’assure, tiens on a passé des vacances ensemble et c’était cool, la
semaine prochaine on t’invite chez lui il sera super content.
Aïssa qui connaissait sa mère sans la connaître réellement, finit son repas confiante tandis que
Donna séchait ses larmes de crocodiles, après tout elle est majeure pensait-elle mais je l’aime
tellement ! Donna ne voulait pas qu’on lui arrache son unique enfant. La dominatrice voulait
entreprendre chaque évènement. Le repas terminé, elle demanda à sa fille faussement
innocente.
- Tu prends la pilule mon bébé ?
Aïssa éclata de rire surprise par la question de sa mère qui lui avait enseignée le corps et ses
désagréments ; à onze ans elle savait déjà calculer son cycle menstruel, à douze elle
connaissait les différents virus sexuels, à treize elle savait où se trouvait son vagin, à quatorze
elle eut le « problème féminin », à quinze ans elle savait manier les tampons et autres
protections, à seize elle parlait d’orgasmes et simulations avec les deux meilleures amies
gynécologue et médecin de sa mère, Ornella et Pamela. A dix sept ans ce fut le grand saut
avec des protections et les conseils de maman. Alors imaginez la déception de Donna sa fille
était son Dieu à son image, entre nous tout le monde n’aime pas partager son Dieu avec
n’importe qui !
La nuit tombée la farouche dame réfléchissait à un plan, les téléphones et ordinateurs
branchés, elle ne comptait pas terminer son rapport du jour sur la question du gêne éternel et
le chromosome masculin. Allongée sur son divan, elle cogitait sur le passé et les premiers pas
de sa fille, elle se revoyait courir au parc avec son bébé qu’elle avait eu par insémination
artificielle ; et Donna jeta un coup d’œil sur une reproduction de phallus, elle dit en riant.
- Quand je pense que c’est ta fille !
Le lendemain Donna avait promis faire les boutiques avec Aïssa mais elle décida d’abord de
rendre visite à Nathan. Le monsieur n’habitait pas très loin dans une belle demeure en marbre
italo-africain, elle frappa à la porte, un chien aboya, une voiture de sport surpris la
scientifique. Un jeune homme à l’allure travaillée sortit de l’engin. Donnatella le snoba et Al
Krat le détective s’adressa à elle :
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- Bonjour cher professeur vous êtes toujours aussi rayonnante, pour une poulette de soixante
ans !
La dernière fois qu’ils s’étaient vus Al avait eu deux doigts brisés.
- Vous connaissez le Japon mon cher petit ?
- Non, y a de belles femmes ?
- Non ignorant il y a des hommes qui ont des couilles en argent !
- doucement je n’ai rien dit encore Donna j’essaie d’être un peu poli.
Donna s’impatienta et entendit la voix du professeur qui travaillait derrière et préparait du
miel dans son jardin ; Al perturbé par la déclaration de Donna lui chuchota à l’oreille :
- C’est quoi la différence argent et or ?
La dame lui attrapa la joue avec les doigts et dit élégamment :
- Ils ne me font pas chier là bas ?
Al, imperturbable avança vers la ruche du monsieur qui le repoussa aussitôt, puisque le
détective ne se rendait pas compte qu’une abeille attaquait les hommes autant qu’une femme.
- Bonjour mon ami alors remis de vos émotions, mon équipe a commencé l’étude de
l’hypophyse de Melissa :
- Quoi, hurla Donna
- Que se passe t-il Donna, s’enquit le professeur.
- Il ne comprend même pas !
- Merci madame la dominatrice ! Vous faites toujours du cheval le dimanche ?
Donnatella lui administra une claque.
- Je ne vais plus en Ecosse idiot !
Le vieux professeur maîtrisa les ennemis intimes avant de les calmer en improvisant une
dégustation du miel, bien sûr la trêve fut de courte durée.
- C’est aussi bon qu’un homme hein Donna !
La scientifique aux yeux bleus azur n’osa pas tordre le bras robuste du détective. Le
professeur prit le bras de Donna et l’invita à entrer dans son manoir avant que celle-ci ne
lâche une dernière phrase assassine :
- Tu ne ressembles vraiment pas à ma fille.
Al qui terminait le pot de miel comme un enfant, mit ses lunettes de soleil et cria avant de
retourna dans sa voiture puissante :
- Je n’aime pas trop les poupées noires moi !
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Le vieux professeur secoua la tête pensant que ces deux là ne s’aimeraient vraiment pas.
Donna à l’intérieur de la maison à la bibliothèque vertigineuse, reprit ses esprits et dit :
- Moi aussi j’ai de la testostérone !
- Assied toi là ma belle et dis moi ce qui te tracasse ! Tu sais que j’ai participé au carnaval de
Rio, tellement magnifique toute cette créativité, quand je pense que j’étais parti étudier les
plantes…
- Tu parles ! Je n’ai même plus le temps pour ma thèse, mon cerveau va exploser, j’ai besoin
que tu me prescrives tes pilules, tu sais.
Il en est hors de question Donna tu es inconsciente ou quoi, tu ne sais même pas si ton
organisme tolère ce genre de choses…
- Ecoute j’ai soixante ballet, je cours je nage je mange comme une pauvre tous les trois jours,
je fais l’amour cinq fois par mois, je fais du vélo, je cuisine même maintenant, tu vois tout est
possible il suffit d’y croire !
- Donna la science n’est pas une croyance ne commence pas !
- Tu es vraiment un mec intolérant, j’avais oublié tu es une personne âgée maintenant.
Le professeur qui connaissait les humeurs de Donna ne voulait plus l’entendre parler de
vieillesse comme une enfant apeurée.
- Tu sais mieux que personne que j’ai toujours voulu jouer l’artiste ! Quand je pense que
Willy est mort…Au moins il ne me laissait pas tomber celui là !
- Et moi alors folle comme tu es ! Rouspéta le vieux scientifique.
- Oui mais toi c’est pas pareil ! dit-elle en l’embrassant sur la joue comme un vilain
garnement.
Donna voulait garder son enfant et sa jeunesse, Nathan avait bien compris, elle voulait encore
faire des siennes.
- Pas question, cria-t il plongé dans sa bergère.
- Tu aimes toujours les masques du royaume du Bénin parce que j’ai un ami marchand d’art
qui te fera un prix d’enfer.
- Non, arrête de m’acheter !
- S’il te plaît Aïssa veut aller aux puces de Clignancourt à Paris s’il te plait donne moi ce
flacon ! S’agenouilla Donna.
- Tu n’ y étais pas il y a un mois pour une conférence sur la reproduction assistée ou bien tu as
fait un tour chez ton drôle de fiancé ce Eric bizarre !
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- Le flacon ! dit elle les yeux en feu


Le professeur peu déstabilisé lui inscrit sur un papier l’adresse d’un confrère le Pr.
Andvanovitch le père de Maxime, finalement Donnatella avait obtenu ce qu’elle exigeait.
- Tiens il te donnera une ordonnance et suis bien toutes les recommandations, c’est le meilleur
dans son domaine !
- Je sais cher père !
Donna sortit du manoir familial et reprit le chemin de la maison. Aïssa promenait les chiens
dehors, elle aperçut sa mère qui courait comme une athlète car, la pluie commençait à tomber
violemment. Toutes les deux avaient prévu un déjeuner en ville mais il fallait trouver une
autre solution. Donna qui cherchait à obtenir son médicament proposa à sa fille d’appeler son
amie d’enfance histoire de se faire un après-midi au cinéma entre copines, l’étudiante ne s’y
opposa pas et partit de ce pas rendre visite à sa meilleure amie. Donnatella avait clairement un
plan, elle se dirigea vers la cuisine et sortit saladier et légumes étranges, apparemment elle
n’était pas devenue bonne cuisinière sans raison. Pourtant dès que Donna préparait un
mauvais coup le détective Krat n’était jamais loin de sa maison. Al était pour quelques jours
de retour dans sa ville natale Londres, il connaissait tous les coins de la ville, une vraie souris.
Il savait où les jolies filles se trouvaient par temps de pluie ; au cinéma ! Jamais solitaire il
était accompagné d’Elena sa fiancée, heureuse aux bras du magicien détective. Pour Al le
repos n’existait pas même au cinéma, il traquait des perles rares, il tomba par hasard sur la
fille de Donna qui le connaissait vaguement. Riant aux éclats avec son amie, Aïssa achetait
des sucreries.
- Salut miss Strasberg ; dit le charmant détective
L’amie d’Aïssa rougit sévèrement et ne put rester en face d’Al.
- Excuse je vais regarder les cafés qu’ils ont…
Le détective amusé dit en plaisantant :
- Un café à cette heure ci, elles est frigide ta copine !
- Monsieur Krat vous êtes lourd et vous m’empêchez de prendre mon pop corn.
- Je suis impressionnant n’est ce pas et appelle moi Al ma chérie.
- Je ne suis pas votre chérie, laissez moi tranquille, pourquoi vos m’espionnez tout le temps.
- J’adore les dominatrices ! Renchérit-il
- Je ne savais pas que vous aimiez les filles comme moi bon film quand même !! Et je suis
trop jeune…
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- Je n’ai que trente quatre ans et toutes mes dents pour mordre…
- OK c’est bon j’ai compris, vous allez voir Iron Man ? Demanda t-elle subitement.
- Non poupée.
Elle lui administra un coup de sac.
- Telle mère telle fille, tu parles c’est Donna qui devrait jouer Iron Man, cria Al à Aïssa qui
lui avait tourné le dos. Elena la petite amie avait assisté à la scène, elle massa délicatement la
joue d’Al.
Donna Strasberg de son nom, maîtresse de sa vie, avait la ferme intention d’éliminer son futur
gendre. C’est pour cette raison qu’elle frappa à la porte de l’anthropologue, installé dans sa
véranda, en plein jardinage d’os faits maisons, Donna fut accompagnée par le portier du
professeur, elle remercia le gentil monsieur aux gants blancs.
- Moi aussi je fais mes petites potions en écoutant du rock ! Bafouillait-elle.
L’anthropologue, surpris par la scientifique, interrompit son travail. Il se nettoya les mains
avant de dire quoique ce soit, il savait que la femme qui était là était une dure à cuire. On ne
s’amusait pas avec Donna, toujours à la conquête du phallus en or. Apparemment la
scientifique qui reconnaissait les alphas mâles au premier coup d’œil fut déçue. Ce monsieur
était mou comme un agneau.
- Je suis venue chercher votre B-26 Anti-âge, mon père m’a recommandé vos services. Vous
avez un fils ?
- Le B-26 n’est pas vraiment confortable, vous savez, il est encore en phase
d’expérimentation, sur ma femme dermatologue, plaisantait-il les mains plongées dans la
terre.
- En phase d’expérimentation ?
- C’est ça, vous connaissez Max ! Ce petit est brillant, d’ailleurs il aimerait suivre les cours de
votre père.
Donna riait jaune parce qu’elle ne s’attendait pas à trouver un faible, vexée elle répondit :
- Laissez tomber je reviendrai plus tard, mes amitiés à votre femme et vos charmants enfants !
Donna sortit de l’hôtel particulier, décontenancée, il va bien falloir trouver ce putain de
phallus ! Ruminait-elle.
Elle prit son vélo, et roula à vive allure la rue jalonnée de propriétés.
De retour de sa journée de cinéma, Aïssa, enthousiaste, retrouva une Donna, avachie sur son
divan préféré.
- Tu peux aller avec Maxime, ma chérie !
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Elle sauta de joie, prit sa mère dans les bras, Donna ne pleurait pas, car elle savait qu’un jour
ou l’autre elle compléterait son exposition sulfureuse.
Pendant ce temps-là, Al récupérait des forces dans les bras d’Elena, sa belle slovène.
Dans son appartement de jeune homme, il aimait lui relater ses exploits imitant les femmes
qu’il envoyait au laboratoire du professeur Nathan S.
Il ne pleuvait pas à Londres, Al toujours heureux dans son cocon naturel, avait toujours l’œil
sur les faux-pas des femmes surnaturelles. Fémininement vôtre aimait dire, le détective
illusionniste.

* androgynécologue. Néologisme, gynécologue des andro et des gyne


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MACHO MEN
ou le conte des coquins trompés

Il était une fois un homme macho, qui vivait sur les plaines de Genève. Sa femme bien que
soumise aux volontés de son mari, était une fausse coquine. A la maison, elle simulait la
soumission mais dehors, le macho c’était elle, avec tous ces défauts. Elle n’aimait pas voir les
femmes se pavaner comme des coqs, avec leurs formes dignes d’une Vénus de Botero, elle ne
supportait pas les visages trop confectionnés, car elle pensait que ça sentait le mensonge
périmé. Son homme ne pouvait se douter que celle qui courbait l’échine sans problèmes,
insultait les poulettes de la plaine.
Un jour, à la maison le macho rentra de son travail, le torse toujours bombé. Sa femme ne lui
avait pas préparé le dîner, cette dernière n’était pas à la cuisine. Soudain, il appela sa victime
facile.
- Que se passe t-il femme, où est mon repas ?
- Je ne cuisine plus, dit-elle sans frémir.
Le macho surpris par cette réaction, prit sa ceinture et tapa sur sa victime, un coup, deux
coups, elle supportait toujours, mais au troisième coup la main de la femme courbée enfla, et
le coup fut terrible pour le mari qui se retrouva plaqué au sol ; sa femme jouait-elle au rugby ?
Fière de son coup, elle dit à son mari que tous les coups n’étaient pas permis. En fait depuis
que la femme fréquentait un club de femmes macho, elle s’entraînait à combattre les hommes
faits de mousse. Un jour où l’autre, elle devait rendre les coups comme son coach lui rabattait
chaque seconde dans les oreilles. Un macho peut en cacher un autre !
Finalement un homme macho est une femme fragile !
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LA MERE COQUINE
Conte final

Il était une fois, une femme qui mentait sur son âge, tout le temps. Elle ne supportait pas
qu’on la regarde comme un vieux légume comestible. Cette dame, travaillait dans sa voiture,
comme chauffeur de taxi, pas n’importe où, sur l’avenue de Montaigne. Elle connaissait
toutes les boutiques, elle voyait les plus grands couturiers aller et venir, toute sa vie elle avait
conduit les gens, mais cette fois-ci, elle voulait être la reine tirée par des rênes en argent.
Un matin, un homme d’un certain âge entra dans la voiture, il ne parlait pas, et le chauffeur ne
comprenait pas pourquoi. Elle tenta de réveiller ce monsieur, riche comme Crésus, rien. Il ne
réagissait pas, ah si, un petit rictus !
- Il est mort, dit-elle cruellement.
Elle prit son portefeuille, emmena le corps jusqu’à chez lui, à deux pas d’ici. Elle fit le tour de
l’immeuble, afin d’admirer les pleurs de sa veuve. Elle compta l’argent dérobé, et pleura
comme une enfant faussement délaissée.
- Enfin, je vais pouvoir me refaire mon foutu nez ! dit-elle fière de sa journée.
De retour chez elle, le chauffeur de taxi femme, avait oublié que ses six enfants n’avaient pas
dîné, de toute façon, il y avait l’aîné pour la remplacer pensait-elle. L’aîné des garçons
attendait que sa mère parle.
- Tu étais où, encore, débita t-il sans états d’âmes.
- Au casino, mes chéris, on va déménager et habiter dans une plus grande maison !
Elle balança le lourd portefeuille sur la table en bois, et cria victoire.
Le lendemain, elle n’était plus chauffeur de taxi, elle gambadait comme une femme légère
dont le seul souci, était de dépenser avec mépris, l’argent du mari, qui l’avait engrossé six fois
avec folie.
Vous savez quoi ? Et bien la dame avait calculé son coup, ce monsieur était son amant depuis
seize ans, elle avait juré qu’elle lui arracherait les dents, son argent, ses maisons, ses comptes
en banques, ses bijoux de femme quoi !
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Le vieux monsieur, qui n’était qu’un homme comme les autres, ne savait pas vraiment qu’une
mère était capable du pire, pour nourrir ses enfants.

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