Can Cna
Can Cna
Can Cna
numérique-analogique
« L’inverse d’un énoncé scientifique vrai est un énoncé
scientifique faux. En philosophie, l’opposé d’une grande
vérité c’est une autre grande vérité. »
Niels Bohr
Résumé
La commande des processus industriels a de plus en plus recours aux systèmes numériques et aux
calculateurs pour effectuer le traitement des données. Les systèmes ont alors recours aux
convertisseurs analogique-numérique (CAN) pour transformer les signaux analogiques d’entrée de la
partie commande. Après traitement, le contrôle des préactionneurs sous forme analogique, fait appel
aux convertisseurs numérique-analogique (CNA).
Après la définition du signal analogique, les deux types de convertisseurs sont présentés. Puisque
les CAN sont d’un accès plus aisé (et contrairement à la progression la plus naturelle), ils sont
abordés en premier lieu. Après les définitions et caractéristiques de base, les deux structures de base
des CNA sont proposées : CNA à résistances pondérées et à réseau R-2R. Un exemple de circuit
intégré permet d’illustrer les principes abordés. Enfin, le paragraphe s’achève sur le filtrage possible
après la conversion pour atténuer le bruit de conversion.
En second lieu, le CAN est présenté et un développement particulier est effectué sur le processus
de conversion analogique-numérique pour introduire le vocabulaire et les notions importantes.
D’abord échantillonner le signal analogique à l’aide d’un échantillonneur, puis le mémoriser le temps
de la conversion grâce à un bloqueur. Le composant associé est d’ailleurs brièvement décrit. En
corrélat, une brève évocation de la condition de Shannon présente le moyen d’évaluer la juste
fréquence d’échantillonnage. Pour choisir les composants adaptés aux besoins, une partie présente
les caractéristiques essentielles des CAN. Enfin quelques structures simple de convertisseurs sont
décrites : convertisseur parallèle ou flash, à simple rampe, à double rampe, à pesées successives et
semi-parallèle pour terminer.
Sommaire
I. Traitement numérique du signal : mixité des signaux ........................................... 2
II. Convertisseurs numérique-analogique................................................................ 3
II.1. Présentation du CNA.......................................................................................................3
II.2. Caractéristiques essentielles ...........................................................................................3
II.3. Structures élémentaires...................................................................................................4
II.3.1. CNA à résistances pondérées ................................................................................................. 4
II.3.2. Convertisseur à réseau R–2R.................................................................................................. 5
II.3.3. Convertisseurs intégrés : exemple du DAC0800 ....................................................................... 5
II.4. Traitement possible après conversion ..............................................................................6
III. Convertisseurs analogique–numérique .............................................................. 7
III.1. Présentation du CAN......................................................................................................7
III.2. Les étapes de la conversion ...........................................................................................7
III.3. Comment « bien » échantillonner ....................................................................................9
III.4. Caractéristiques essentielles ..........................................................................................9
III.5. Quelques structures de CAN ........................................................................................10
III.5.1. Convertisseur parallèle ou « flash ».......................................................................................10
III.5.2. Convertisseur à simple rampe ..............................................................................................10
III.5.3. Convertisseur à double rampe ..............................................................................................10
III.5.4. Convertisseur à pesées successives .....................................................................................11
III.5.5. Convertisseur semi-parallèle ou semi flash ............................................................................12
IV. Bibliographie................................................................................................... 12
Signal analogique
Dans les environnements technologiques, les informations sont représentées par des signaux
variant continûment dans le temps : on dit que ce sont des signaux à temps continu (Figure 1).
Ensemble de
Capteurs conditionnement CAN
n bits
Amplificateurs, filtres, etc.
Processus à Calculateur
contrôler numérique
Perturbations
n bits
Adaptation de
Actionneurs puissance CNA
Contrairement à ce qu’incite le sens des informations, le plan imposerait que les CAN soient
traités en premier lieu. Cependant, les CNA sont des structures plus simples, d’accès plus aisé : ils
seront abordés d’abord.
#
N vs(t) ou N #/∩ vs(t)
n ∩ n
Caractéristiques de transfert
C’est la représentation graphique de la loi liant vs à N : On distingue deux types de convertisseurs
suivant le signe de vs :
• Unipolaire quand 0 ≤ vs ≤ Vmax sur la Figure 4,
• Bipolaire quand –Vmax ≤ vs ≤ +Vmax sur la Figure 5.
vs Caractéristique vs Caractéristique
théorique idéale théorique idéale
Quantum q
Caractéristique Caractéristique
théorique réelle théorique réelle
N
000 001 010 011 100 101 110 111 ← Binaire 000 001 010 011 100 101 110 111 ← Binaire
0 1 2 3 4 5 6 7 ← Déc. –4 –3 –2 –1 0 1 2 3 ← Déc.
vs Caractéristique vs
théorique idéale
Caractéristique
théorique réelle
Caractéristique
théorique idéale
Quantum q (gain G0)
Caractéristique
Erreur ε théorique réelle
(gain G)
N N
vs vs
Caractéristique
théorique réelle
Caractéristique
théorique idéale
εi Caractéristique théorique
réelle (non linéaire) Manifestation de la la
…
non-monotonicité
ε0 Caractéristique
théorique idéale N N
La monotonicité,
Cette propriété traduit la croissance de la sortie lorsque l’entrée augmente (Figure 9).
La précision
Elle regroupe les différentes erreurs évoquées précédemment en ramenant l’erreur maximale εmax à
l’excursion :
ε max
précision =
E
Le temps d’établissement (settling time, en anglais)
C’est le temps nécessaire au convertisseur dans le cas le plus défavorable pour établir la sortie à
un certain pourcentage de sa valeur finale. Ce temps limite la fréquence maximale de conversion.
Synthèse
En tenant compte des erreurs, la relation réelle entre l’entrée N et la sortie vs s’écrit :
4R
a1
2R R/2
a2
R
a3 ∞
-
Vref
+ Vs
Dans le cas général, la tension issue de ce convertisseur est donnée par la relation :
i = n −1
Vref
vs = −
2 n ∑a 2
i =0
i
i
où n est le nombre de bits du mot à convertir.
Pour garantir une conversion de qualité, il faut s’assurer que la tension de référence Vref soit la
plus constante possible (peu de courant extrait, indépendance vis-à-vis de la température, etc.). Elle
est souvent disponible sous forme intégrée.
Pour transformer cette structure en convertisseur bipolaire, on modifie la tension appliquée à
l’entrée plus de l’ALI.
R R R R
2R 2R 2R 2R 2R
Vref Convertisseur courant-tension
a3 a2 a1 a0
2R
– ∞
+ vs
Dans le cas général, la tension issue de ce convertisseur est donnée par la relation :
i = n −1
Vref
vs = −
2n
∑a 2
i =0
i
i
où n est le nombre de bits du mot à convertir.
La structure interne indiquée à la Figure 13 montre le bloc de décodage qui reçoit les 8 bits à
convertir (broches 5 à 12) et contrôle les commutateurs. Ici les courants sont entrant dans le
convertisseur et leurs poids binaires sont obtenus par des miroirs de courant. Les broches 4 et 2
fournissent les courants complémentaires, image de la conversion. La grandeur de référence, en
tension ou en courant, est appliquée au niveau des broches 14 et 15. La notice complète fournit le
mode de câblage et de nombreuses applications.
∩
vin(t) N ou vin(t) ∩/# N
# n n
Echantillonnage
t t
Te Te
Blocage
t t
n n
Te Te
Réalisation de l’échantillonneur-bloqueur
Pour laisser au CAN le temps d’agir, la tension d'entrée reste stable durant la phase de
conversion. Les deux opérations d’échantillonnage et de blocage sont associées dans un même bloc
technologique, c’est l’échantillonneur-bloqueur (sample and hold en anglo-américain) dont la
structure de principe est donnée (Figure 22).
– ∞
*
v (t)
v(t) K
+
C
Te
A titre d’exemple, la Figure 23 présente le circuit LF198. Le premier ALI à forte impédance
d’entrée évite de perturber la prise d’information. L’interrupteur est un transistor MOS à faible tension
en conduction. Les deux diodes tête-bêche assurent l’isolement de la tension prélevée lorsque
l’interrupteur est ouvert. Le condensateur est câblé extérieurement par l’utilisateur. La résistance de
300 Ω limite le courant de charge. Le deuxième ALI à faible impédance de sortie fournie la tension en
évitant de charger le condensateur de maintien (forte impédance d’entrée).
Quantification
t t
n n
Te Te
Echantillonneur-
bloqueur CAN
s(t) s*(n) ∩ N(t)
# m
Te
Caractéristiques de transfert
Comme pour le convertisseur dual, deux types de CAN coexistent : la caractéristique de
transfert d’un CAN unipolaire apparaît à la Figure 26 et bipolaire à la Figure 27.
N N
7 111 3 111
6 110 2 110
5 101 1 101
ve
4 100 0 100
q
3 011 Caractéristique -1 011
Caractéristique
théorique idéale
2 010 -2 010 théorique idéale
Caractéristique Caractéristique
1 001 théorique réelle -3 001 théorique réelle
ve
0 000 -4 000
Binaire Excursion E Binaire Excursion E
Décimal Décimal
Résolution et quantum
Comme pour le CNA, le quantum q est l’écart de tension conduisant à l'incrémentation du
nombre en sortie. Mais pour les CAN, on utilise plutôt la résolution qui est le nombre d’incréments
possibles pour le nombre de bits n, c'est-à-dire 2 n . On rencontre aussi parfois le terme « point ».
Temps de conversion Tc
C'est le temps minimum nécessaire au convertisseur pour stabiliser une donnée numérique en
sortie après avoir appliqué une tension analogique stable à l'entrée du CAN. Cette caractéristique fixe
la fréquence maximale de travail.
1 Claude Elwood Shannon (1914-2001), ingénieur américain, publie son article « Communication en présence de
bruit » en 1949. Cet article qui conduit au théorème de Shannon est fondamental en traitement du signal.
© YC/RN — CAN-CNA.doc mars 03 – V 2.50 9 / 12 Conversions analogique-numérique et numérique-analogique
Erreur de quantification
Durant la quantification, si le CAN N
7 111 Caractéristique théorique
choisit la tension par défaut, l’erreur pour εq = ½ LSB
de quantification εq est majorée par 6 110
3q/2
1 LSB. Si la règle est d’arrondir à la 5 101
plus proche valeur, l’erreur est divisée 4 100 Caractéristique
q q théorique idéale
par deux : ε q = . Cette solution 3 011
2
2 010 Caractéristique théorique
décale la caractéristique de transfert q/2
pour εq = 1 LSB
d’un demi quantum (Figure 28). 1 001
ve
0 000
Fin de
conversion
CK
n
D Q N
n
n n # vs
Bloc logique de séquencement
∩
Début
conversion CK
R
ve
– comp
D Q
+ n
D Q
n
Remarque : ce procédé est une méthode dichotomique de recherche de valeur utilisée depuis
toujours avec les balances à poids, d’où son nom « pesées ».
N
Nmax 111
11? 110
1?x 101
10? 100
?xx
011
01? 010
0?x
001
00? 000 t
Poids faibles
comp
+ ∩ 4 Q0
D Q1
ve ∩ 4 4 # # Q2
–
# ∩ Q3
4 Q4
CAN CNA
4 Q5
flash 4 bits
D Q6
Q7
Poids forts Verrou 8 bits
IV. Bibliographie
[1] C. Cimelli – R. Bourgeron. Guide du technicien en électronique. Hachette Technique.
[2] Notices techniques de composants « Data acquisition databook ». Motorola.
[3] Dominique Chevallier. http://courelectr.free.fr/base/elec.htm.
[4] S. Pinet. Polycopié. http://artemmis.univ-mrs.fr/iufm-genelec/. IUFM d'Aix-Marseille.