Glossaire Du Conseil Détat

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Glossaire du Conseil d’État1

A
• Abrogation
fait de mettre fin, pour l'avenir, à une règle générale ou à une mesure individuelle.

• Acquiescement aux faits


si, malgré une mise en demeure adressée par la juridiction, une partie ne produit pas de mémoire en défense,, le
juge considère qu’elle a admis les faits tels qu’ils sont présentés dans la requête. Le juge vérifie néanmoins que
cette version des faits (présentés dans la requête) n’est pas contredite par les pièces du dossier et confronte les
faits aux règles de droit. L’acquiescement aux faits d’une partie n’implique pas nécessairement que le juge donne
raison à l’autre partie.

• Acte réglementaire
à la différence des actes administratifs "individuels", qui s'adressent à des destinataires identifiables, les actes
réglementaires ont une portée générale et impersonnelle et visent ou concernent des catégories envisagées
abstraitement et dans leur ensemble.

• Aide juridictionnelle
possibilité offerte aux personnes à faibles revenus de bénéficier d’une prise en charge totale ou partielle par l’État
de leurs frais de justice (honoraires d'avocat notamment) selon le niveau des ressources dont elles disposent.

• Amende pour recours abusif


lorsque le juge considère que le requérant a déposé un recours de façon abusive (c'est-à-dire sans cause réelle ou
sérieuse, ou en sachant sa requête manifestement mal fondée), il peut le condamner à payer une amende d'un
maximum de 10 000€.

• Amicus curiae
personne dont la compétence ou les connaissances peuvent éclairer les juges sur la solution à donner au litige.
Cette personne est invitée par les juges à produire des observations d’ordre général sur certains points, sans avoir
accès aux pièces du dossier. Son avis est consigné par écrit, puis communiqué aux parties. L’amicus curiae n’est ni
rémunéré, ni indemnisé.

• Annulation
anéantissement de l'acte par le juge. L'acte est alors censé n'avoir jamais existé et ne peut en principe produire
aucun effet. Le juge peut décider, en cas de nécessité, de donner à l'annulation un effet différé dans le temps.

• Appel
possibilité pour une partie de faire rejuger l'affaire par la juridiction supérieure si elle n’a pas obtenu, en tout ou
partie, satisfaction devant un tribunal administratif ou une autre juridiction de premier ressort. En règle générale,
c’est la cour administrative d’appel dont dépend le tribunal administratif qui a rendu le jugement contesté qui est
compétente. Dans certains cas particuliers, l’appel doit être porté devant le Conseil d'État.

• Appel incident
si une partie qui n’a pas obtenu satisfaction devant le juge en premier ressort forme un appel (dit principal), la
partie en défense peut elle aussi former un appel (dit incident) si le jugement de premier ressort ne lui avait pas
donné entièrement satisfaction. Cet appel incident formé en réaction à l’appel principal peut être dirigé contre
l’auteur de cet appel principal (l’appelant) ou contre d’autres parties en défense.

• Arrêt
décision rendue par une cour administrative d'appel. Pour le Conseil d'État, le terme employé est celui de «
décision ».

• Arrêté
acte émanant d'une autorité administrative autre que le Président de la République ou le Premier ministre
(ministre, préfet, maire).


1 Source : site internet du Conseil d’État.

1
• Assemblée du contentieux
l'Assemblée du contentieux est une des formations solennelles du Conseil d’État, où sont jugées les affaires qui
présentent une importance remarquable.

• Astreinte
lorsque le juge prononce une injonction, c'est-à-dire oblige l'administration à prendre certaines normes pour
exécuter sa décision, il peut prononcer une astreinte c'est-à-dire prévoir que l'administration devra verser une
somme d'argent en cas de retard d'exécution.

• Audience publique
séance publique à laquelle sont convoquées les parties (et leurs avocats lorsqu’elles sont représentées). Durant
l’audience publique, le rapporteur présente brièvement l’affaire. Puis, le rapporteur public prononce ses
conclusions sauf s’il en a été dispensé par le président de la formation de jugement. La parole est ensuite donnée
aux parties (ou à leurs avocats) qui peuvent présenter des observations orales.

• Autorité de chose jugée


lorsqu’un jugement est prononcé, on dit qu’il acquiert l’autorité de la chose jugée. Cette autorité fait obstacle à la
méconnaissance ou la contestation de ce qu’il juge.

• Avis consultatif
Le Conseil d'État peut ou doit être consulté par le Gouvernement sur ses projets de textes. Son avis est obligatoire
sur les projets de loi et d'ordonnance avant qu'ils ne soient soumis au Conseil des ministres, et sur certains projets
de décret, certaines grandes opérations d'équipement….. A l'issue de son examen, le Conseil d'État propose un
texte amendé au Gouvernement qui peut le suivre, ou non.

• Avis contentieux (article L. 113-1 du code de justice administrative)


La procédure d’avis contentieux permet à un tribunal administratif ou à une cour administrative d’appel de
transmettre au Conseil d’Etat une question de droit nouvelle posée dans une requête. Cette question doit
présenter une difficulté sérieuse et être posée dans de nombreux litiges. Le Conseil d’Etat examine alors la
question dans un délai de trois mois.

C
• Capacité pour agir
aptitude à déposer un recours devant un tribunal, reconnue à toute personne physique ou morale y ayant un
intérêt. Pour une personne privée, il faut être majeur et ne pas être sous tutelle.

• Cassation
le recours en cassation devant le Conseil d'État, juridiction suprême de l’ordre administratif, n'est pas destiné à
faire juger une nouvelle fois la totalité de l'affaire. Seuls un vice de forme, un vice de procédure, une erreur de
droit ou une violation de la loi commis par les juges du fond (c'est-à-dire du tribunal administratif ou de la cour
administrative d’appel) peuvent être invoqués devant le juge de cassation. En revanche, les appréciations de fait
(sauf dénaturation) ne peuvent plus être discutées.

• Chambre
les tribunaux administratifs et cours administratives d’appel sont organisés en chambres. Elles peuvent être
spécialisées dans une ou plusieurs matières. Une chambre est composée d’un président, d’un président assesseur
dans les cours administratives d’appel, d’un rapporteur public et de deux ou trois rapporteurs.
Au Conseil d’État, les anciennes « sous-sections » de la Section du contentieux sont désormais appelées «
chambres ». Chacune est composée d’un président, de deux présidents assesseurs, de deux rapporteurs publics et
de cinq à dix rapporteurs.

• Chambre jugeant seule


la chambre jugeant seule juge des affaires ne posant pas de difficultés particulières et, en particulier, rejette les
pourvois en cassation qui ne sont pas admis.
La formation de jugement est composée du président de la chambre chargée de l'affaire, de l'un de ses deux
assesseurs et du rapporteur (article R122-10 du code de justice administrative). La chambre jugeant seule ne peut
délibérer que si au moins trois membres ayant voix délibérative sont présents (article R122-14 du code de justice
administrative). Le rapporteur public expose la solution qui lui paraît devoir être adoptée, mais ne prend pas part
à la délibération.

2
• Chambres réunies
les chambres réunies jugent des affaires présentant une difficulté juridique particulière. La formation de «
chambres réunies » correspond à deux chambres, dont l'une a instruit l'affaire (considérée comme de difficulté
moyenne) et qui la juge avec l'appoint de certains membres d'une autre, sous la présidence de l'un des trois
présidents-adjoints de la section du contentieux, voire du président de cette section.

• Clôture de l'instruction
fin de l’instruction et du débat contradictoire entre les parties. La clôture de l’instruction intervient à l’initiative du
juge ou automatiquement à une date fixée par le code de justice administrative. Les mémoires produits après cette
date ne sont en principe pas pris en compte par la formation de jugement, qui considère que l’affaire est en état
d’être jugée.

• Code
recueil d'un ensemble de lois et de décrets dans une matière déterminée ; par exemple, code du travail, code de
l'urbanisme...

• Code de justice administrative


recueil des lois et décrets relatifs à l'organisation et au fonctionnement de la juridiction administrative.

• Compétence
- en parlant d'une autorité administrative : aptitude légale à prendre certains actes juridiques, dans un ensemble
de matières déterminées, une circonscription territoriale donnée, et pendant la période allant de sa nomination à
la fin de ses fonctions ;
- en parlant d'une juridiction : la question de la compétence consiste à se demander de quelle catégorie de
juridiction relève un litige : juge judiciaire (litiges relatifs à l'état civil, aux titres de propriété, aux accidents causés
par des véhicules...), ou juge administratif (montant des impôts directs, régularité des élections municipales,...) ;
puis à déterminer la juridiction qui, au sein de l'ordre juridictionnel compétent, doit être saisie en fonction de la
matière et du lieu.

• Compétence liée
une autorité administrative est en situation de compétence liée lorsqu’elle est obligée de prendre une décision
précise si elle constate que certaines conditions sont remplies. Elle n’a alors aucun pouvoir d’appréciation.

• Conclusions
1. les conclusions d’une requête ou d’un mémoire désignent ce que le justiciable, qu’il soit demandeur ou
défendeur, sollicite du juge administratif (par exemple, annulation d'une décision, condamnation d’une personne
publique au versement d’une indemnité, remboursement des frais de procédure, rejet de la requête).
2. les conclusions du rapporteur public sont l’exposé lors de l’audience par ce magistrat des éléments de l’affaire et
de la solution qu’il propose en toute indépendance à la formation de jugement. Dans certains contentieux, le
rapporteur public peut être dispensé, à sa demande, de prononcer lors de l’audience ses conclusions.

• Conseil d'État
le Conseil d’Etat est la juridiction suprême de l'ordre administratif. Principalement juge de cassation des décisions
de justice rendues par les cours administratives d’appel, les tribunaux administratifs et les juridictions
administratives spécialisées, le Conseil d’Etat est également juge d’appel et juge de premier ressort dans certaines
matières.
En plus de ces attributions contentieuses, il exerce un rôle de conseil juridique du Gouvernement : il est
obligatoirement consulté au cours de l’élaboration des projets de loi et de certains projets de décret (les décrets «
en Conseil d’Etat »). Il peut également être saisi par le Parlement, pour donner un avis juridique sur une
proposition de loi.

• Cour administrative d'appel


juridiction statuant en principe sur les appels dirigés contre les jugements rendus par les tribunaux administratifs.
Dans certaines matières, cette juridiction est saisie directement en premier ressort. Il y a huit cours
administratives d'appel (Bordeaux, Douai, Lyon, Marseille, Nancy, Nantes, Paris, Versailles.)

• Cour de cassation
juridiction placée au sommet de la hiérarchie des juridictions civiles et pénales de l'ordre judiciaire.

D
• Décharge
effacement d’une dette par le juge, notamment en matière fiscale.

3
• Décision
les « décisions » désignent les jugements rendus par le Conseil d’Etat. Au sens large, les décisions juridictionnelles
ou décisions de justice désignent tout jugement.

• Décision préalable
en principe, on ne peut former un recours que contre une décision. Ainsi, si l'on veut obtenir l'indemnisation d'un
dommage, il faut d'abord s'adresser à l'administration. Ce n'est qu'en cas de refus qu'il sera possible de soumettre
le litige au juge administratif.

• Décret
acte administratif signé par le Président de la République ou le Premier ministre. On distingue les décrets
individuels (nominations...) et les décrets réglementaires. Dans la hiérarchie des normes juridiques, au sommet de
laquelle se trouve la Constitution, les décrets occupent une place inférieure aux traités, aux lois et aux principes
généraux du droit mais supérieure aux arrêtés ministériels, préfectoraux, municipaux.

• Décret en Conseil d'État


décret pris après consultation obligatoire du Conseil d'État par le gouvernement sur son projet de décret.

• Défendeur
dans un procès devant une juridiction administrative, le défendeur est l'adversaire du requérant.

• Déféré préfectoral
recours par lequel le préfet demande au tribunal administratif d'annuler, pour cause d'illégalité, certaines
décisions des collectivités locales (commune, département, région...)

• Délai de recours contentieux


Période pendant laquelle peut être présentée au juge une requête en annulation d'un acte ou une demande
d'indemnisation. En principe, la requête doit être enregistrée au greffe de la juridiction dans un délai de deux
mois à partir de la publication ou de la notification de la décision contestée.

• Délibéré
phase du jugement d’une affaire. Le délibéré a lieu après l’audience publique, il est secret. Les membres de la
formation de jugement débattent alors de l’affaire et prennent une décision sur la solution à y donner. Le
rapporteur public n’y participe pas.

• Dépens
part des frais engendrés par le procès (frais d'expertise notamment) normalement supportés par la partie
perdante. Les honoraires d'avocat ne sont pas compris dans les dépens (voir frais exposés non compris dans les
dépens).

• Désistement
le requérant peut toujours se désister, c'est-à-dire renoncer à son recours avant que la juridiction ne se prononce.
Il le fait par exemple quand il a obtenu satisfaction, en tout ou partie, de l’administration avant le jugement, ou
quand l’affaire ne présente plus d’intérêt pour lui.

• Détournement de pouvoir
illégalité consistant, pour une autorité administrative, à mettre en œuvre l'un de ses pouvoirs dans un but autre
que celui pour lequel il lui a été confié (en poursuivant par exemple un intérêt purement personnel, ou un but
exclusivement financier).

• Directive (droit de l'Union européenne)


dans le but d'harmoniser les législations en vigueur dans les différents États membres de l'Union européenne, les
institutions de l'Union peuvent prendre des directives par lesquelles elles fixent aux États des résultats à atteindre,
dans un délai déterminé, mais en leur laissant le choix des formes et des moyens.

• Dispositif
partie finale d’une décision de justice, qui vient à la suite de l’exposé des motifs et statue sur les demandes dont le
juge est saisi (par exemple, annulation de la décision attaquée, rejet du recours, charge des dépens). Le dispositif
est présenté sous la forme d’articles.

• Dommage
demander la réparation d'un dommage, c'est réclamer l'indemnisation financière d'un accident, d'une nuisance
causés par l'activité administrative ou des conséquences d'une décision administrative illégale.

4
E
• Effet dévolutif de l'appel
obligation, pour le juge d’appel, de réexaminer l’ensemble du litige lorsqu’il n’annule pas le jugement de première
instance pour un vice de forme ou de procédure. Si le juge d’appel estime que les motifs du jugement du tribunal
administratif sont erronés, il réexamine les autres moyens qui avaient été présentés devant le tribunal
administratif.

• Erreur manifeste d'appréciation


une décision est entachée d'une erreur manifeste d'appréciation lorsque l'administration s'est trompée
grossièrement dans l'appréciation des faits qui ont motivé sa décision.

• Ester en justice
participer à une instance en justice en tant que requérant, défendeur ou intervenant.

• Evocation
pouvoir du juge d’appel de statuer directement sur le litige, tel que présenté devant le tribunal administratif,
lorsqu’il annule le jugement du tribunal administratif en raison d’un vice de forme ou de procédure.

• Exception d'illégalité
moyen soulevé par une des parties qui consiste à mettre en avant l'illégalité de l'acte administratif sur le
fondement duquel a été pris l'acte attaqué.

• Excès de pouvoir
recours dans lequel il est demandé au juge d’annuler un acte administratif en raison de son illégalité, pour l’avenir
mais également pour le passé (par exemple, incompétence de l’auteur de l’acte, violation de la loi).

• Exécution du jugement
les jugements et arrêts des juridictions s'imposent aux parties, qui doivent les exécuter. Il est possible de
demander au juge d'ordonner à l'administration qu'elle exécute le jugement dans un certain délai, sous astreinte le
cas échéant.

• Expertise
mesure ordonnée par le juge qui consiste à demander l'avis d'un expert sur des éléments techniques (par exemple
médicales, géologiques, d’ingénierie). Le rapport de l’expert aide le juge à apprécier, par exemple, la part de
responsabilité de chaque partie, le montant de chacun des préjudices subis, etc. Ce rapport est transmis par
l’expert à la juridiction, qui le communique aux parties, afin qu’elles puissent en prendre connaissance et en
débattre.

F
• Fin de non-recevoir
moyen de défense consistant à soutenir que la requête présentée au juge est irrecevable.

• Forclusion
irrecevabilité à saisir le juge au-delà de l'expiration du délai de recours contentieux.

• Frais exposés et non compris dans les dépens (article L. 761-1 du code de justice administrative)
frais de justice autres que les frais d’expertise et d’enquête (appelés les dépens, voir déf.). Il s’agit essentiellement
des honoraires d’avocats. A l’issue du procès, la partie perdante peut être tenue de rembourser les frais non
compris dans les dépens qu’une autre partie a exposés.

G
• Greffe
dans une juridiction, ensemble des agents qui sont chargés de la réception et de l’enregistrement des requêtes, qui
assistent les magistrats dans la conduite de l’instruction, qui organisent les audiences et qui notifient les décisions
de justice.

5
• Grief
1. une décision faisant grief est une décision qui a un impact sur la situation juridique d'une personne et qui peut
en conséquence être contestée devant le juge. A titre de contre-exemple, un avis donné par une commission
consultative ne fait pas grief et ne peut pas être attaqué : seule la décision prise par l'administration en se fondant
sur cet avis pourra l’être.
2. dans le contentieux électoral, le terme « grief » est synonyme de moyen. Il désigne les arguments juridiques mis
en avant pour demander l’annulation des résultats d’une élection.

I
• Incompétence
1. une décision administrative est entachée d’incompétence lorsque l’autorité qui l’a adoptée n’avait pas le pouvoir
de la prendre.
2. le juge administratif peut se déclarer incompétent pour examiner une affaire lorsque celle-ci ne devait pas être
présentée devant une juridiction de l’ordre administratif mais devant une juridiction de l’ordre judiciaire (par
exemple tribunal d’instance, tribunal de police…).

• Injonction
ordre adressé par le juge à l’administration afin qu’elle prenne les dispositions nécessaires à l’exécution d’une
décision de justice. Cet ordre peut consister à obliger l’administration à prendre une mesure dans un sens
déterminé ou bien à la contraindre à procéder à un nouvel examen d’une demande.

• Instance
succession des actes de procédure allant du dépôt de la requête jusqu'au moment où le jugement est rendu.

• Instruction
phase de la procédure qui débute par la communication de la requête au défendeur par la juridiction. Grâce aux
échanges de mémoires écrits contradictoires entre les parties et aux mesures qui peuvent être ordonnées par le
juge (par exemple demande de pièces, expertise), l’instruction a pour objet de mettre l’affaire en état d’être jugée.
Cette phase est secrète et prend fin lors de la clôture de l’instruction (voir Clôture de l’instruction)

• Intérêt à agir
pour saisir le juge d'un recours en annulation, un requérant doit justifier d'un intérêt pour agir : l'acte qu'il
conteste doit l'affecter de façon suffisamment directe et certaine.

• Intervention
fait pour une personne de se joindre spontanément à une procédure en cours devant le juge sans l’avoir initiée et
sans y être appelée par le juge. En général, l’intervention a pour objectif d’appuyer la position du requérant
(intervention en demande) ou celle du défendeur (intervention en défense).

• Irrecevabilité
une requête est irrecevable si elle ne respecte pas les règles de la procédure contentieuse (par exemple, dépôt de la
requête dans un délai précis, exposé de conclusions et moyens, intérêt pour agir). Dans ce cas, sauf régularisation
de l’irrecevabilité (quand elle est possible), la requête doit être rejetée par le juge.

J
• Jonction
fait de statuer par une seule décision sur plusieurs requêtes.

• Judiciaire (juridiction)
les juridictions de l'ordre judiciaire jugent d'une part, les affaires pénales, et d'autre part, les litiges entre les
particuliers mettant en jeu les règles du droit civil (droit de la famille, du droit du travail, du droit commercial... ).
Elles relèvent du contrôle de la Cour de cassation.

• Jugement
décision rendue par un tribunal administratif. Par extension, le mot « jugement » peut être employé comme un
synonyme de « décision de justice ».

• Jugement avant dire droit


jugement intervenant au cours de la procédure, notamment pour ordonner une mesure provisoire ou une mesure
d'instruction, avant qu'intervienne le jugement final sur la requête.

6
• Juridiction
institution (par exemple, tribunal, cour) chargée de juger au nom du peuple français.

• Jurisprudence
ensemble des décisions de justice qui interprètent, précisent le sens des textes de droit, et le cas échéant,
complètent les lois et les règlements.

L
• Lecture du jugement
date à laquelle le jugement est "lu", c'est-à-dire rendu public par le juge.

• Légalité externe
règles de compétence, de forme et de procédure que doit respecter une décision administrative pour être légale.

• Légalité interne
conditions de fond que doit respecter une décision administrative pour être légale.

• Litige
désaccord sur un fait ou un droit donnant lieu à un procès.

M
• Mémoire
document par lequel une partie (demandeur ou défendeur) présente ses conclusions (ce qu’elle demande au juge)
et les arguments de droit et de fait qui les appuient.

• Motifs
éléments de droit et de fait sur lesquels est fondée une décision administrative ou la solution retenue par une
décision de justice.

• Motivation
exposé des motifs d’une décision administrative ou d’une décision de justice. Une décision de justice comporte
obligatoirement une motivation.

• Moyen d'ordre public


moyen que le juge a l’obligation d’examiner, même s’il n’a pas été invoqué par les parties (par exemple, le moyen
tiré de l’incompétence de l’auteur de la décision administrative attaquée).

• Moyen inopérant
moyen invoqué par une partie mais qui n’a aucune conséquence sur la solution à apporter au litige (par exemple,
un moyen fondé sur la méconnaissance d’un texte non applicable à la situation du requérant).

• Moyens
pour convaincre le juge que ses demandes sont fondées, raisons argumentées en droit et/ou en fait, invoquées par
chaque partie dans son ou ses mémoires (par exemple, incompétence du signataire de l’acte, méconnaissance
d’une disposition législative ou réglementaire).

N
• Non-lieu
si le recours a perdu son utilité, le juge le constate en prononçant un non-lieu à statuer. Cette situation se produit
notamment lorsque l’administration a donné satisfaction au requérant en cours de procédure.

• Note en délibéré
observations écrites que les parties peuvent transmettre à la formation de jugement après la tenue de l’audience
lorsque l’affaire a été mise en délibéré et que la décision de justice n’a pas encore été rendue.

7
• Notification
1. fait pour l’administration de communiquer une décision à la personne directement concernée. La date de
notification marque le point de départ du délai de recours, durant lequel cette personne peut contester la décision.
2. fait de communiquer une décision de justice aux parties au procès. Le dernier article du dispositif de la décision
de justice précise les personnes auxquelles cette décision est notifiée. La date de notification fait courir le délai de
recours contre cette décision.

• N’est pas fondé à se plaindre


expression utilisée par le juge d’appel lorsqu’il confirme la solution du juge de première instance sur un
fondement différent.

O
• Ordonnance
1. décision de justice prise par un seul juge sans audience (par exemple, une ordonnance constatant l’irrecevabilité
de la requête) ou par le juge des référés.
2. le terme d’ordonnance désigne également certaines mesures d’instruction (par exemple, ordonnance de clôture
d’instruction).

• Ordre de juridiction
les juridictions sont groupées dans deux ordres : ordre judiciaire (contentieux civil et pénal), ordre administratif
(contentieux administratifs). Les conflits de compétence entre les deux ordres de juridictions sont réglés par le
Tribunal des conflits.

P
• Parties
ce sont le (les) requérant(s), le (les) défendeur(s), et dans certains cas les tiers intéressés par le litige.

• Pendante
se dit d'une affaire portée devant une juridiction et non encore tranchée.

• Plein contentieux (ou contentieux de pleine juridiction)


dans les matières qui relèvent du plein contentieux, le requérant peut obtenir du juge autre chose ou davantage
que l'annulation d’une décision administrative.
Le juge peut, par exemple, annuler ou valider un acte administratif mais également le réformer (modifier) voire
lui en substituer un nouveau. Il peut aussi condamner l’administration à des dommages et intérêts (indemnités).
Le contentieux de pleine juridiction recouvre des recours d’une très grande variété : contentieux contractuel,
contentieux de la responsabilité, contentieux fiscal, contentieux électoral…

• Pourvoi
nom donné au recours formé devant le Conseil d'État, afin d'obtenir la cassation d'une décision de justice rendue
en dernier ressort (dans la majorité des cas par une cour administrative d’appel).

• Préjudice
tort causé par une activité ou une décision. Les préjudices peuvent être essentiellement matériels (perte de
revenu...), corporels (invalidité...) ou moraux (perte d'un être cher...). On parle aussi de dommage.

• Prescription
délai dont l'expiration modifie une situation juridique (prescription quadriennale par exemple pour les dettes des
personnes publiques).

• Procédure d'admission des pourvois en cassation


procédure préalable qui permet de déterminer si un pourvoi en cassation présenté devant le Conseil d’Etat est, ou
non, admis à être jugé. Pour cet examen préalable, la procédure n’est pas contradictoire : le Conseil d’Etat
examine uniquement le pourvoi présenté par le requérant. Si ce pourvoi est irrecevable ou ne contient aucun
moyen sérieux, il peut faire l’objet d’une décision de non-admission, qui contient des motifs très brefs et met fin
au procès. Si, à l’inverse, le pourvoi est admis en cassation, il est alors communiqué au défendeur dans le cadre de
l’instruction contradictoire et fera l’objet d’une décision motivée.

• Protestation
nom donné au recours dirigé contre les résultats d’une élection.

8
Q
• Question préjudicielle
procédure qui permet au juge de transmettre une question échappant à sa compétence et posant une difficulté
sérieuse à la juridiction compétente et de sursoir à statuer dans l’attente de sa réponse (par exemple, lorsque le
juge administratif transmet au juge judiciaire une question portant sur la nationalité du requérant). Lorsque la
question pose une difficulté sérieuse portant sur l’interprétation ou la validité d’un acte de l’Union européenne,
elle est transmise à la Cour de justice de l’Union européenne.

• Question prioritaire de constitutionnalité (QPC)


procédure prévue par l'article 61-1 de la Constitution, par laquelle tout justiciable peut soutenir à l'occasion d'un
procès, qu’une loi porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit.
Lorsqu’une QPC est soulevée devant un tribunal administratif ou une cour administrative d’appel, celle-ci est
transmise au Conseil d’État dans les meilleurs délais, si les conditions légales sont remplies. Dans un délai de trois
mois, le Conseil d’État procède alors à un second examen de cette question. Il la transmet au Conseil
constitutionnel si la loi contestée est applicable au litige, si elle n’a pas déjà été déclarée conforme à la
Constitution et si la question est nouvelle ou présente un caractère sérieux. A l’occasion d’un litige porté devant
lui, le Conseil d’Etat peut aussi être directement saisi d’une telle question.

R
• Rapporteur
magistrat chargé de l’instruction de l’affaire. Il étudie l’affaire et la met en état d’être jugée en prenant ou
proposant les mesures d’instruction nécessaires (par exemple, communication de mémoire, demande de pièces,
expertise). Lors de l’audience, c’est le rapporteur qui présente brièvement le litige. Il prend part au délibéré et à la
rédaction du jugement.

• Rapporteur public
magistrat chargé de faire connaître, en toute indépendance, son appréciation de l’affaire et de proposer la solution
qu’il retiendrait à la formation de jugement. Il prononce ses conclusions au cours de l’audience publique, sauf
dispense (voir Conclusions). Ayant pris position publiquement, il ne participe pas au délibéré. Ses conclusions
peuvent être ou non suivies par la formation de jugement.

• Recevable
se dit d'une requête présentée conformément aux règles de la procédure contentieuse, notamment de délais.

• Recours
1. recours administratif : demande faite à l’administration de revenir sur sa décision. Il peut s’agir d’un recours
gracieux, adressé à l’autorité qui a pris la décision, ou bien d’un recours hiérarchique, adressé au supérieur. Dans
certains cas, ce recours est obligatoire avant la saisine du juge.
2. recours contentieux : action en justice par laquelle un requérant demande, par exemple, l’annulation d’une
décision administrative ou la condamnation d’une personne publique à réparer un préjudice. Ce terme désigne
aussi la demande d’annulation ou de réformation d’une décision juridictionnelle (par exemple, recours en appel).

• Recours en appréciation de légalité


recours visant à obtenir du juge administratif, non pas l'annulation d'un acte, mais la simple déclaration de son
illégalité. Il s'agit d'un recours exercé à l'occasion d'une instance devant le juge judiciaire, lorsque celui-ci,
confronté à la question de la légalité d'un acte administratif, sursoit à statuer jusqu'à ce que la juridiction
administrative se soit prononcée.

• Recours gracieux
recours administratif présenté à l'autorité qui a pris l'acte que l'on conteste.

• Recours hiérarchique
recours administratif présenté au supérieur hiérarchique de l'autorité qui a pris l'acte que l'on conteste.

• Recours pour excès de pouvoir


recours ayant pour objet de demander au juge l'annulation d'un acte administratif considéré comme illégal.

9
• Recours préalable
avant de saisir le juge, il est possible (et parfois obligatoire) de commencer par adresser une réclamation à l'auteur
de la décision contestée (recours gracieux) ou à son supérieur (recours hiérarchique) pour lui demander de retirer
sa décision ou d'attribuer une indemnité.

• Référé
procédure permettant à un justiciable d’obtenir rapidement des mesures provisoires.

• Référé constat
procédure visant à faire ordonner par le juge la constatation, par un expert, d'une situation de fait susceptible de
donner lieu à un litige, afin notamment de sauvegarder en temps utile des éléments de preuve.

• Référé instruction
procédure d'urgence permettant au juge d'ordonner toutes mesures d'instruction utiles en vue de la solution du
litige.

• Référé liberté
la procédure du référé liberté, prévue par l’article L. 521-2 du code de justice administrative, permet au juge
d’ordonner, dans un très bref délai (en principe 48 h), toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté
fondamentale à laquelle une administration aurait porté, dans l'exercice d'un de ses pouvoirs, une atteinte grave et
manifestement illégale. Pour obtenir satisfaction, le requérant doit justifier d’une situation d’urgence qui nécessite
que le juge intervienne dans les quarante-huit heures.

• Référé provision
procédure d'urgence permettant aux créanciers d'obtenir une avance sur la somme qui leur est due lorsque cette
dette n'est pas sérieusement contestable.

• Référé suspension
procédure qui permet à un justiciable d’obtenir dans un bref délai la suspension d’un acte administratif, en
attendant que le juge se prononce définitivement sur sa légalité, lorsque deux conditions sont réunies
simultanément: il faut qu’il y ait une situation d’urgence justifiant la suspension et qu’il y ait un doute sérieux sur
la légalité de la décision administrative contestée.

• Régularisation
acte de procédure accompli par une partie en temps utile durant l’instance, qui a pour effet de rendre recevable
son recours ou ses écritures (par exemple, lorsque le requérant n’a pas produit la décision qu’il attaque, il
régularise son recours en la versant au dossier).

• Requérant
personne qui s'adresse au tribunal pour lui soumettre un litige.

• Requête
document par lequel un justiciable saisit une juridiction d’un recours contentieux.

• Retrait
acte par lequel l’administration décide de faire disparaître pour l’avenir comme pour le passé une décision qu’elle
a prise. Cette décision est alors supposée n'avoir jamais existé.

• Rôle
liste des affaires inscrites à l'audience, en vue d’être jugées. Elle est affichée dans les locaux de la juridiction.

S
• Sans qu'il soit besoin de ...
formule employée par le juge lorsqu’il n’est pas nécessaire de trancher certaines questions ou de répondre à
certains moyens pour trancher le litige (par exemple, lorsque le juge peut annuler la décision attaquée en ne
retenant qu’un seul des moyens).

• Section du contentieux
la section du contentieux est divisée en 10 chambres chargées d'instruire les affaires. La section du contentieux,
comme les chambres sont assistées d'un secrétariat assurant le bon déroulement matériel de la procédure.
Chaque chambre, présidée par un conseiller d'État, assisté de deux assesseurs, également conseillers d'État,
comprend une dizaine de rapporteurs de grades différents.

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• Substitution de base légale
lorsque le fondement juridique (base légale) de la décision attaquée est erroné, mais que la même décision aurait
pu être prise sur un autre fondement juridique, le juge peut le substituer à celui que l’administration avait
initialement retenu. Le juge ne peut toutefois procéder à cette substitution que si elle ne prive le requérant
d’aucune garantie.

• Substitution de motifs
lorsque l’administration constate que les motifs de sa décision ne permettent pas de la justifier légalement, elle
peut demander au juge de leur substituer un autre motif.

• Sursis à statuer
report du jugement d’une affaire jusqu’à un événement déterminé (par exemple, la réponse à une question
préjudicielle, la remise d’un rapport d’expertise).

T
• Tribunal administratif
juridiction, distincte des tribunaux judiciaires, chargée de résoudre les conflits mettant en cause un acte ou une
décision de l'administration.

• Tribunal des conflits


composée paritairement de membres de Conseil d'État et de la Cour de cassation, cette juridiction est chargée
principalement de trancher les conflits de compétence qui surviennent entre les deux ordres de juridiction. Il peut
s'agir de "conflits positifs" (lorsque le préfet conteste la compétence d'un tribunal de l'ordre judiciaire pour juger
d'une affaire dont ce dernier est saisi) ou de "conflits négatifs" (lorsque deux ordres de juridiction se sont
successivement déclarés incompétents pour juger d'une affaire ou, depuis 1960, lorsque le deuxième ordre saisi
éprouve des doutes sur sa compétence).

V
• Visas
première partie d’une décision juridictionnelle, qui résume la procédure en présentant notamment l’ensemble des
mémoires produits par les parties, ce qu’elles demandent à la juridiction et les moyens qu’elles invoquent. Les
visas recensent ensuite les textes sur lesquels le juge s’appuie pour rendre sa décision.

• Voie de fait
il y a voie de fait de la part de l'administration lorsqu'elle procède irrégulièrement à l'exécution forcée d'une
décision et que cela porte atteinte à la liberté individuelle ou aboutit à une privation de propriété. Il y a également
voie de fait lorsque l'administration prend une décision qui a le même effet et ne se rattache à aucun de ses
pouvoirs. En cas de voie de fait, seul le juge judiciaire est compétent.

• Voies de recours
actions permettant un nouvel examen d'une décision, par l'administration elle-même ou par un tribunal (voir
appel, cassation).

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