Comment Planter Et Entretenir Les Haies: Contenu

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PROMOTION DE LA BIODIVERSITÉ

Comment planter et
entretenir les haies
Contenu
De quoi se compose une haie ? 2
Quelles sont les conditions à
2
respecter et les contributions
attribuées ?
La plantation des haies 3
Le choix des espèces 4
Le plan de plantation 5
La bonne façon de planter 6
L’entretien des haies 7
Les différents types d’entretien 8
Quel type d’entretien pour quelles 9
espèces ?
Comment entretenir les différents
10
types de haies ?
Entretenir la bande herbeuse 11
Comment améliorer la qualité 12
écologique d’une haie ?
Pour en savoir plus 12 1

Les haies jouent un rôle important, non seulement du point de vue écologique,
car lorsqu’elles sont situées au bon endroit et entretenues de façon adéquate,
elles assurent de nombreuses fonctions, aussi bien pour la nature que pour
l’agriculture et le paysage.

• Pour beaucoup d’auxiliaires et d’autres animaux, les haies et les bandes herbeuses
qui les bordent sont une source de nourriture permanente ainsi qu’un lieu
de reproduction et d’hivernage.
• Les haies servent à relier des milieux naturels entre eux et sont utilisées comme
voie de circulation par la faune.
• Les haies, grâce à leur enracinement, consolident les talus et les berges des cours
d’eau, diminuent les risques de glissement de terrain et l’érosion superficielle.
• Lorsqu’elles atteignent une hauteur suffisante, les haies protègent les cultures
des effets négatifs du vent (action mécanique, évaporation du sol, etc.).

Quel est le but de ce document ?

Vous souhaitez planter une haie mais ne savez pas quelles espèces choisir ?

Vous devez entretenir une haie mais ne savez pas comment procéder ?

Ce document contient tous les renseignements nécessaires pour la plantation


des haies, leur entretien ainsi que des conseils pour l’amélioration de leur qualité
écologique.
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De quoi se compose une haie ?


La haie est une bande boisée formée de plusieurs strates d’éléments herbacés, arbustifs
et, le cas échéant, arborescents ; elle est composée des éléments suivants :
• un ourlet herbacé, zone de contact entre les milieux ouverts (herbages, cultures)
et la partie boisée de la haie. Entretenu de manière extensive, l’ourlet sert
de refuge à de nombreux insectes, notamment des auxiliaires des cultures,
et abrite une flore diversifiée ;
• une strate composée de buissons, comme le troène, le fusain, le sureau ou
la viorne, et de lianes ou plantes grimpantes, comme la clématite blanche
ou le lierre. Les buissons épineux et ceux à baies (p. ex. prunellier, églantier)
fournissent aux oiseaux protection, nourriture et sites de nidification ;
• éventuellement une strate de petits et / ou de grands arbres (p. ex. alisier, érable,
sorbier, chêne, noyer, merisier) utilisés par les oiseaux de proie, tels que le faucon
crécerelle, comme poste d’observation, depuis lesquels ils chassent dans les milieux
alentour. Toutefois, il est conseillé de ne pas laisser s’installer trop d’arbres,
car ils donnent beaucoup d’ombre et ne font pas toujours partie de la structure
typique d’une haie.

3
Le sorbier des oiseleurs, un petit arbre typique
des haies à large répartition.

4
5
L’alisier blanc, un petit arbre des emplacements
plus chauds. La structure de la haie peut varier en fonction de sa composition et du mode d’entretien.

Quelles sont les conditions à respecter et les contributions attribuées ?


Les haies font partie de la surface agricole utile (SAU) pour autant qu’elles ne soient pas classées comme forêt. Une haie avec
bande herbeuse extensive est imputable comme surface de promotion de la biodiversité (SPB) pour les prestations écologiques
requises (PER). Elle donne droit à des contributions à la biodiversité des niveaux de qualité I et II.
Les exigences et les contributions selon l’Ordonnance sur les paiements directs (OPD) sont résumées dans la fiche AGRIDEA
« Promotion de la biodiversité dans l’exploitation agricole ».
Dans le cadre des projets de mise en réseau, les haies peuvent donner droit à la contribution pour la mise en réseau.
Les exigences peuvent être adaptées par le canton en fonction des espèces cibles à favoriser.
Contacter les services cantonaux de l’agriculture et de la nature pour obtenir toute information liée à la mise en réseau.

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A quoi penser avant la plantation La plantation des haies


d’une haie ?
Le choix de l’emplacement
• Créer grâce aux haies un réseau Le choix de l’emplacement va dépendre en premier lieu des fonctions que la haie
reliant les autres milieux proches doit remplir. Dans le cadre d’un projet de mise en réseau par exemple, les haies devront
de l’état naturel (vergers, prairies être plantées de manière à relier les autres milieux proches de l’état naturel, en tenant
extensives, jachères, forêts, etc.). compte des besoins des espèces à favoriser. Au niveau de la parcelle, la haie sera
disposée de préférence dans les endroits peu productifs sur le plan agricole (talus,
digues, zones en pente ou autres accidents topographiques, bords de parcelles ou
de ruisseaux). Même dans ces emplacements, la haie contribuera à la protection contre
l’érosion ou à la régulation de l’humidité du sol et pourra donc avoir un impact positif
sur la production agricole.
6

• Placer les haies dans une direction


équivalente à l’exploitation usuelle
des parcelles, si possible dans le
sens nord-sud, pour ne pas gêner
le travail des machines et minimiser
l’ombre portée.

7
6
La haie comme élément paysager structure le territoire et relie des milieux proches de l’état naturel.
• Disposer les haies sur le côté sud
des chemins et ruisseaux, de sorte
que l’ombre tombe sur ces derniers
plutôt que sur les champs.

• Respecter les distances par rapport


aux propriétés voisines et aux
routes fixées par la législation
cantonale. Se renseigner auprès du
service cantonal de l’aménagement 7
du territoire et de la commune.
La haie protège le sol de l’érosion et permet de retenir l’eau dans le sol.

Les endroits à éviter

• Eviter les prairies sèches ou maigres de grande valeur biologique. Sur ces terrains, l’ombre portée des haies induirait
une modification indésirable du microclimat (température, humidité, etc.) et par conséquent un appauvrissement
de la composition botanique de ces herbages.
• En présence d’espèces qui ont besoin de milieux ouverts pour se nourrir et se reproduire, planter des haies ou des tronçons
de haie composés uniquement de petits buissons (maximum 3 m de haut). Par exemple dans les terres ouvertes fréquentées
par les alouettes des champs ou les prairies humides et les prés à litière occupés par le tarier des prés, le bruant proyer ou
le vanneau huppé. Pour savoir si ces espèces sont présentes à l’endroit choisi pour la plantation, se renseigner auprès
des associations locales de protection de la nature.

AGRIDEA 2021 3
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Attention au choix des espèces ! Le choix des espèces


A cause des maladies dont ils sont
vecteurs, éviter : N’utiliser que des plantes indigènes et adaptées à la région. Seules ces espèces peuvent
• les aubépines et les sorbiers près répondre aux besoins en nourriture de la faune sauvage locale, notamment des auxiliaires.
des arbres fruitiers à noyaux Favoriser en particulier les buissons épineux qui servent d’abri, de source de nourriture
(feu bactérien) ; et de site de reproduction à la faune.
• l’épine-vinette en zone de céréales Le choix des espèces dépendra toutefois de plusieurs facteurs :
et de vigne (rouille noire du blé) ; • des caractéristiques de la parcelle telles que l’humidité du sol et l’exposition.
La fiche AGRIDEA « Les plantes des haies » présente les exigences des principales
• le chèvrefeuille des haies à proximité
espèces de buissons et d’arbres pour le sol, la lumière, etc. ;
de vergers avec des cerisiers
• des fonctions de la haie. Une haie peut remplir plusieurs rôles, comme la protection
(mouche de la cerise) ;
contre l’érosion, la régulation du régime hydrique du sol ou / et elle peut offrir
• le genévrier à proximité de vergers de
un abri et de la nourriture à la faune sauvage, notamment aux auxiliaires ainsi
poiriers (rouille grillagée du poirier).
qu’aux pollinisateurs.

8 9 10
L’églantier, un buisson épineux typique. En automne, les baies du chèvrefeuille offrent Le gazé pondant ses œufs sur sa plante hôte
une nourriture bienvenue. typique, l’aubépine.

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A la sortie de l’hiver, le pollen précoce du saule Larve de syrphe dévorant des pucerons sur un Les coccinelles, dévoreuses de pucerons et de
est important pour les abeilles. sureau noir. cochenilles, se réfugient dans les haies l’hiver.

Où se procurer le matériel de plantation ?


Des plants d’espèces indigènes peuvent être obtenus dans la majorité des pépinières forestières cantonales (plants forestiers),
dans des pépinières ornementales ou des exploitations horticoles (généralement plants avec motte de terre).
• Les plants forestiers : particulièrement adaptés pour des haies épaisses et denses, favorables aux oiseaux :
– les buissons légers : âgés de 2 ans, avec 1 à 2 tiges et peu de racines, ils ont une croissance très rapide et
sont les plus facilement utilisables ;
– les buissons forts / denses : âgés de 3 à 4 ans, souvent livrés sans la motte de terre, ils ont une bonne croissance.
• Les plants de pépinière : plants vigoureux fournis avec la motte de terre. Ils sont cependant coûteux et subissent souvent
un choc de transplantation.
• Les jeunes pousses en provenance directe de la forêt : souvent mal pourvues en racines, elles reprennent mal voire
pas du tout ; beaucoup de travail et échecs fréquents.
Avec de jeunes plants, les haies deviennent rapidement très denses grâce à leur forte croissance. Leurs rameaux et racines
peuvent devenir en peu d’années plus gros et plus forts que ceux d’arbustes plantés à un âge plus avancé.
Conseil : planter les sureaux (noirs et à grappes) avec la motte de terre, car ils reprennent très mal, voire pas du tout,
lorsqu’ils sont plantés avec les racines nues.

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Le plan de plantation
Un plan de plantation permet de définir la disposition des différents types de plants
prévus en tenant compte des points suivants.
• Créer des sinuosités et prévoir des trouées. Plusieurs petits tronçons de haie
entrecoupés de zones enherbées (maximum 10 m de long) sont plus favorables
à la faune qu’une longue haie linéaire et ininterrompue.
• La longueur optimale d’une haie est de 100 à 150 m.
• Planter au moins un tiers de buissons épineux.
• Prévoir d’abord la disposition des grands arbres :
– les arbres ainsi que les buissons de haute taille font partie de l’intérieur de la haie ;
– les buissons de taille plus basse font partie de sa marge externe.
• Le nombre de rangs dépend de la largeur souhaitée de la haie ; en règle générale,
1 m de distance entre deux rangs. La distance entre les jeunes plants dans les rangs
dépendra de la manière dont l’herbe sera fauchée (faucille, faux, motofaucheuse ou
piétinement). Cependant, la distance entre deux buissons doit être d’au moins 1 m ;
celle entre deux arbres destinés à grandir, de 30 m.
• Regrouper plusieurs plants d’une même essence, afin d’éviter la compétition entre
les espèces :
– petits buissons comme le chèvrefeuille des haies, l’églantier :
planter 5 à 10 plants ensemble ;
– buissons épineux comme le prunellier, le nerprun, l’aubépine :
regrouper jusqu’à 10 plants ;
– buissons de taille moyenne comme les viornes lantane et obier :
regrouper au moins 5 plants ;
– arbustes comme le merisier ou le sorbier des oiseleurs :
doivent être plantés seuls ou jusqu’à 3 plants maximum.
• Respecter les besoins en lumière de chaque espèce en les plaçant soit du côté
ensoleillé, soit ombragé (voir la fiche AGRIDEA « Les plantes des haies »).

viornes*
1.00 m nord
nerprun purgatif
bourdaine
1.00 m

cornouiller
prunellier sanguin
chèvrefeuille fusain
des haies prunellier
églantier

* Alterner viornes lantane et obier (1 à 2 plants de chaque)

Quand procéder à la plantation ?

Planter durant la période de repos de la végétation (début novembre à fin avril), mais jamais lorsque le sol est détrempé,
gelé ou couvert de neige.

La plantation d’automne laisse aux plantes une plus longue période d’adaptation. Les racines formées durant les premiers jours
sans gel sont importantes pour supporter sans dommage les chaleurs de l’été suivant. Les bourgeons peuvent par contre être
endommagés lors des hivers très froids. De plus, les dégâts causés par le gibier et des campagnols peuvent être importants.

La plantation d’automne se prête bien aux sols légers tandis que la plantation printanière est mieux adaptée aux sols lourds.

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La bonne façon de planter


• Suivre les indications du plan de plantation.
• Une bonne préparation du sol influence favorablement le développement
de la haie, surtout les premières années, et diminue la pression des graminées
(en fonction du sol : travail superficiel ou / et sous-solage).
• Pendant les premières années, la végétation herbacée doit être maintenue à faible
hauteur (piétinement, fauche) pour diminuer la concurrence avec les buissons et
arbres ; une couverture du sol (paille, copeaux de bois, etc.) lors de la plantation
peut diminuer la levée de l’herbe et limite l’évaporation du sol.

14 15
Déroulage d’une botte de paille sur un sol bien préparé. Haie plantée à la limite de deux pâturages sur un sol recouvert
de copeaux de bois.

Mise en bauge des plants


• Ne tenir prêts qu’un petit nombre de plants à la fois, à planter de suite. Maintenir
le reste en terre (en bauge) ou entouré avec un tissu humide, de manière à ce que
les racines ne sèchent pas et restent protégées du vent et de la lumière. Lors de
la mise en bauge, regrouper plusieurs plants et les maintenir serrés les uns contre
les autres. De cette manière, il est possible de les garder pendant plusieurs semaines.

Au moment de la plantation
Enlever les parties faibles et blessées pour établir un poids équivalent entre
les masses foliaire et racinaire afin d’assurer un bon bilan hydrique.
• Rabattre les racines en taillant toutes les parties endommagées.
• Tailler les longues racines ou celles qui sont tordues de manière à ce que leur
longueur corresponde au trou de plantation ; la coupe doit toujours être « propre ».
• Rabattre les rameaux en taillant au niveau du premier œil (bourgeon) sain et fort ou,
mieux, rabattre les rameaux à deux tiers de la longueur de la plante.
16
Les plants mis en bauge peuvent être Procédé de plantation
conservés plusieurs semaines sans subir • Creuser avec une bêche un trou aussi gros que la masse racinaire.
de dégâts. • Maintenir les plants dans le trou et recouvrir de terre fine.
• Tirer ensuite les plants légèrement vers le haut pour que la terre tombe
entre les racines.
• Finir de remplir le trou avec de la terre et tasser avec les pieds.
• L’ajout d’engrais n’est pas nécessaire.

Après la plantation
Arroser abondamment, même en cas de pluie ! En période de sécheresse pendant
la croissance, arroser de manière répétée. Marquer les jeunes plants à l’aide d’un
piquet, afin d’éviter qu’ils ne soient coupés par erreur lors de la fauche de l’herbe.
Pendant les premières années, maintenir la végétation herbacée à faible hauteur.
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Les campagnols seront aussi moins enclins à s’installer.

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L’entretien des haies


Pourquoi entretenir les haies ?
Seule une haie entretenue associant diverses essences ligneuses et un ourlet composé
de plantes typiques offre aux animaux des sites de nutrition, de nidification
et de refuge.
En cas d’abandon, la haie va croître vers l’extérieur, devenir creuse à l’intérieur,
pour finir par s’écrouler sur elle-même. Ceci est une évolution naturelle mais
le danger existe alors de voir une seule espèce dominer lors d’une reprise
de croissance, ce qui conduit à une haie sans grande valeur.

18 19
Un entretien correct maintient l’étagement des différentes strates et Une haie délaissée et rabattue latéralement : la diversité des espèces
ménage les buissons à croissance lente. diminue et la haie ne remplit plus ses fonctions.

L’entretien doit surtout :


Travaux avec la tronçonneuse
• favoriser la diversité en espèces. Les espèces à croissance lente devront être moins
Porter des habits de protection, fréquemment taillées que celles à croissance rapide ;
c’est-à-dire pantalon de sécurité, • permettre de maintenir la stratification en fonction du type de haie souhaité, mais
bonnes chaussures, casque à visière, en tous les cas garantir un épais manteau de buissons bas et un ourlet herbacé ;
protection de l’ouïe et gants. • conserver une zone de transition avec les cultures, en fauchant l’ourlet tardivement
et de manière alternée.
L’outillage doit été révisé selon les
directives de sécurité. Lors de travaux Quand entretenir ?
avec la tronçonneuse, prendre conseil La taille doit avoir lieu seulement lors de la période de repos de la végétation,
auprès du service forestier régional. entre novembre et mars. Réaliser l’entretien d’une haie riche en espèces à fruits
uniquement en février / mars.

Quel outillage utiliser ?


Serpette : ébranchage des arbres tombés, pratique d’entailles dans la haie.
Sécateur, cisailles : taille des arbustes et égalisation latérale de la haie.
Scie à main, tronçonneuse : pour les gros travaux.
Epareuse : utilisée de plus en plus fréquemment pour ses avantages pratiques,
surtout dans le manteau et l’ourlet. Elle ne permet cependant pas un entretien sélectif
(voir page 8) et il en résulte une uniformisation indésirable.

Comment couper correctement ?


• La coupe doit toujours être « propre »
et franche.
• Ne pas laisser de trop grands segments
de branche ; ils meurent et constituent
des zones sensibles à la pourriture.
• Ne pas couper trop près du tronc pour
20 éviter de blesser les canaux principaux
conduisant la sève.

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Les différents types d’entretien


L’entretien d’une haie vise à maintenir une hauteur et une largeur fixes, à rajeunir la
haie et à la densifier. On peut procéder de deux manières, soit par recépage, soit par
une taille de rabattement. Dans les deux cas, l’entretien doit être répété régulièrement.

Recépage
Cette méthode d’entretien est souvent utilisée ; on peut procéder de deux manières :
• le recépage sélectif sert au rajeunissement courant des haies de taille modeste.
Il demande beaucoup de travail, mais permet de mieux favoriser les espèces
à croissance lente et de ramener de la lumière dans la haie. Dans un intervalle
de quelques années, ne recéper que quelques buissons ou arbres à croissance
rapide. Donner ainsi, de manière ciblée, un avantage aux espèces à croissance lente
(p. ex. aubépine, prunellier, églantier). La fréquence d’intervention est de 2 à 5 ans ;
• le recépage par tronçons est adapté pour des haies de grande taille. Recéper
systématiquement la haie sur 1⁄3 de sa longueur totale ou sur 20 m au maximum
et sur toute sa largeur. Ne jamais recéper entièrement la haie pour que la faune
puisse trouver un habitat dans la partie restée sur pied. Conserver intactes
les espèces rares ainsi que quelques buissons épineux à croissance lente.
La fréquence d’intervention est comprise entre 6 et 15 ans.

21 22
Recépage sélectif. Recépage par tronçons.

Taille de rabattement
Cette méthode consiste à tailler les branches pour limiter la croissance latérale
de la haie. Elle n’est pas efficace pour gérer la concurrence entre les différentes
espèces ni pour maintenir une haie diversifiée.

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Haie rabattue avec une épareuse. Ce type d’entretien ne devrait être utilisé que si la haie contient
plus de 70% de buissons épineux !

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Quel type d’entretien pour quelles espèces ?


Recépage Taille de formation Taille de densification

coupe
coupe
coupe

Pour les ligneux à forte croissance, très Pour les ligneux de port élevé. Couper les rameaux, en particulier des
ramifiés. Couper tous les rameaux Favoriser la tige centrale et tailler épineux, toujours au même endroit
à 10 – 20 cm au-dessus du sol. à hauteur voulue les branches de sorte que le buisson devienne très
La régénération s’effectue par rejets concurrentes (rejets de souche et branchu et perde sa forme d’origine.
à partir de la souche restante. rameaux latéraux). Le buisson offre alors aux oiseaux de
bonnes conditions de nidification à
Attention : le recépage provoque Entretien adapté pour : érable,
l’abri de certains prédateurs.
chez beaucoup d’espèces (p. ex. charme, chêne, orme, tilleul, frêne,
cornouiller sanguin, prunellier) le saule argenté, arbres fruitiers, alisier, Entretien adapté pour : aubépine,
développement de drageons (rejets à sorbier des oiseleurs ; et avec plus prunellier, nerprun, argousier,
partir des racines) ; une taille à hauteur de soins : sureau, aubépine, érable églantier ainsi qu’érable champêtre
de genou diminue ce risque. champêtre, cornouiller mâle, fusain, et merisier à grappes.
merisier, saule marsault.
Entretien adapté pour : noisetier,
charme, saules, cornouiller sanguin, Elargissement de haies
bourdaine, sureau noir et à grappes, Eclaircissement
frêne, érable champêtre, viornes, plier
chèvrefeuille des haies, troène,
tremble, peuplier blanc, argousier,
prunellier, églantier, fusain.
Non adapté pour : aubépine, buis,
poirier sauvage, pommier sauvage. coupe
Entailler les troncs à 30 cm au-dessus
Taille de rajeunissement Pour les ligneux arbustifs à forte du sol et plier. Ancrer la branche
croissance, très ramifiés. Rabattre tordue dans le sol. Des rejets en
les rameaux trop longs à env. 10 cm sortiront pour former une haie très
au-dessus du sol. La régénération dense. Ce type d’entretien est adapté
s’effectue par rejets à partir de la pour les haies servant de clôtures
coupe souche. de pâturage.

Entretien adapté pour : noisetier, Entretien adapté pour : aubépine,


cornouiller sanguin, fusain, saule prunellier, églantier.
Pour les espèces à croissance lente marsault, viornes, sureau noir et
et qui rejettent faiblement de souche. à grappes, chèvrefeuille des haies,
Une coupe modérée et respectueuse érable champêtre, charme. Formation de têtard
est nécessaire. Rabattre les rameaux
latéraux vigoureux, de manière à
former des branches de soutien.
La forme typique du buisson doit être
coupe
maintenue telle quelle ou favorisée.

Entretien adapté pour : aubépine,


prunellier, églantier, cornouiller mâle,
Tailler complètement les nouveaux
cerisier, merisier à grappes, alisier
rejets à la hauteur de la tête. Tous les
torminal, alisier blanc (alouchier),
1 à 5 ans pour les saules, tous les 3 à
sorbier des oiseleurs.
10 ans pour les autres arbres têtard.

Entretien adapté pour : saules,


peuplier noir, chêne pédonculé, frêne.

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Comment entretenir les différents types


de haies ?
La haie basse
La haie basse est composée de buissons de 1 à 3 m de haut et de large.

Entretien haie basse

• Recéper de manière sélective


tous les 2 à 5 ans (voir page 8) ou
• Rabattre par tronçon tous les
6 à 8 ans.

24

La haie haute
La haie haute comporte des buissons et des petits arbres d’environ 5 m de haut,
avec une largeur de 3 à 8 m.

Entretien haies haute et d’arbres

• Recéper de manière sélective ou


par tronçon tous les 2 à 15 ans
(voir page 8).
• Tous les 10 à 20 ans, couper
de manière sélective des arbres
choisis, par exemple ceux qui font
beaucoup d’ombre, qui sont
en surnombre dans la haie,
qui poussent trop près les uns
des autres ou les conifères.

Conseil
25
Lorsque c’est possible, laisser en place
les arbres particuliers (très vieux La haie d’arbres
ou caractéristiques du paysage). La haie d’arbres peut atteindre jusqu’à 25 m de haut et 15 m de large.
Les arbres à cavités, le bois mort et
les branches sèches représentent
des sites de reproduction pour
de nombreux animaux comme
les chauve-souris, oiseaux,
loirs et frelons.

Le lierre offre nourriture pour


les abeilles et les oiseaux.
Pour ces derniers, le lierre offre
également des sites de nidification.
La plante n’endommage pas les arbres
et peut donc être maintenue.

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Comment entretenir la bande herbeuse ?


La bande herbeuse nécessite un entretien différencié afin de favoriser le développement
Rappel
d’un ourlet :
Il est interdit d’épandre • faucher l’ourlet, qui correspond à une bande d’au moins 50 cm entre la haie
des engrais et d’employer et le milieu herbacé, tous les 2 ans, en alternance par tronçon. La petite faune
des produits phytosanitaires pourra ainsi se réfugier dans les zones non fauchées ou non pâturées.
dans les haies et sur une bande Dans la mesure du possible, ne pas pâturer l’ourlet ;
de 3 m le long de celles-ci • dans le reste de la bande herbeuse, adapter la fréquence d’utilisation au
(Ordonnance sur la réduction des développement de la végétation : si la végétation est maigre, une fauche
risques liés aux produits chimiques, ou une pâture tous les 2 ans est suffisante. Sinon, la fauche ou la pâture
ORRChim). peut être plus fréquente que dans la zone d’ourlet ;
• dans tous les cas, préférer une utilisation tardive (dès septembre), car l’ourlet
La bande herbeuse selon et la bande herbeuse représentent un refuge pour la faune, un réservoir
l’Ordonnance sur les paiements de plantes et de graines et aussi une source importante de nourriture
directs (OPD) peut avoir une largeur pour de nombreux animaux ;
max. de 6 m. • évacuer le produit de la coupe pour amaigrir l’herbage ;
• attention en cas de présence d’espèces à fort pouvoir de dissémination
(p. ex. prunellier) ! Procéder à une fauche régulière de l’ourlet et du reste
de la bande herbeuse, afin d’éviter leur propagation.

Ourlet

Bande herbeuse

Comment utiliser les déchets de taille ?

27

Les déchets issus de l’entretien peuvent être utilisés de différentes manières :


• bois de feu (en bûches, branches) ou de chauffage (plaquettes) ;
• couverture de chemins et sentiers (copeaux) ;
• compost, si de petites quantités seulement sont broyées ;
• tas de branches dans et au bord de la haie, utilisés comme cachette par
de nombreux petits mammifères, batraciens, reptiles, etc.
Si les déchets doivent être brûlés, brûler tout de suite après la coupe pour que
les tas ne soient pas colonisés par la faune.
Vérifier auprès du service cantonal compétent si une autorisation est nécessaire
pour les feux.
Il est interdit de brûler les déchets de taille dans ou près de la haie !

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Comment améliorer la qualité écologique


d’une haie ?
Les haies pauvres en espèces ou de structure uniforme ne sont utiles que pour peu
d’espèces animales. Les haies pures de noisetiers par exemple, ne permettent pas
aux oiseaux de nicher, car les branches s’élèvent trop droit et trop haut.

Les mesures suivantes peuvent être prises :


• Pour les haies pauvres en espèces : rabattre complètement l’essence ligneuse
dominante et au besoin enlever les plants de grande dimension, puis planter
différents buissons caractéristiques des haies, dont des épineux.
Les années suivantes, continuer à rabattre sévèrement l’espèce qui dominait,
jusqu’à ce que les nouveaux buissons aient atteint une taille suffisante pour
28 leur permettre de se maintenir d’eux-mêmes dans la haie.
• Favoriser les épineux, comme l’aubépine, le prunellier, l’églantier ou le nerprun,
Les haies relient des milieux semi-naturels
puisque ceux-ci fournissent à une faune typique de nombreux sites de nidification,
permettant à la faune, notamment aux
auxiliaires comme les carabes, de se disperser. de nourrissage et de refuge.
• Viser une grande diversité d’espèces et de structures végétales, qui amèneront
une forte diversité animale. Les espèces donnant des fruits en automne sont
particulièrement intéressantes.
• Laisser vieillir certains ligneux sans cesser l’entretien des autres.
• Créer des sinuosités dans la haie pour augmenter le nombre d’oiseaux nicheurs.
• Créer des tas d’épierrage en bordure ou dans la haie, par exemple pour les insectes,
les lézards et les orvets.
• Mettre en place des tas de branches et laisser le bois mort. Cela représente
de bonnes opportunités de cachette. Certaines espèces d’insectes ne vivent
que sur le bois mort.

Pour en savoir plus


Les publications AGRIDEA sont disponibles sur le site www.agridea.ch/shop.
• Promotion de la biodiversité dans l’exploitation agricole.
29 Exigences de base et niveaux de qualité, AGRIDEA, 2015 (article no 1443)
Le matériel de taille entassé dans ou • Les plantes des haies, AGRIDEA, 2010 (article no 1614)
au bord de la haie permet de favoriser
la petite faune. • Guide des buissons et arbres des haies et lisières. Identification et entretien,
AGRIDEA, 2002 (article no 1730)
Impressum
Edition AGRIDEA • Guide technique pour la conception de haies champêtres utiles en agriculture
Jordils 1 • CP 1080 dans le Cantal, Mission Haies Auvergne, 2008
CH-1001 Lausanne
• Planter des haies. Haies composées, haies d’aujourd’hui, D. Soltner,
T +41 (0)21 619 44 00
Collection Sciences et techniques agricoles, 1994
F +41 (0)21 617 02 61
www.agridea.ch

Auteur-e-s, Benz R., Jucker P., Koller N., Sources des photographies et illustrations


collaboration Kuchen S., Marendaz
Photos
technique Guignet E., Mulhauser G.,
Schiess-Bühler C.,
2, 5, 7, 21, 22, 23, 25, 26, 29 Benz Regula, AGRIDEA
AGRIDEA • Berchtold U., 3, 6, 8, 9, 11, 12, 13, 18, 20, 24, 28 Caillet-Bois David, AGRIDEA
Pro Natura • Glauser Ch., 1 Jucker Philipp, AGRIDEA
SVS / BirdLife  • Graf R., 16 Kuchen Sonya, AGRIDEA
Station ornithologique
17, 27 Lugon Alain, L’Azuré
suisse • Rohrbach E.,
14, 15, 19 Mission Haies Auvergne
Waldabteilung, Burgdorf-
Oberaargau 4 Opioła J., Wikimedia Commons
10 Zufferey Marie, Ayent
Groupe Environnement, Paysage
Illustrations
Mise en page Lila Bonhomme, AGRIDEA
R. Strickler, AGRIDEA (modifiés d’après A. Winkler et H. C. Salzmann, 1989)
Impression AGRIDEA, édition 2021 N. Zaric, Echo-communications, Lausanne

12 AGRIDEA 2021

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