CTCRCCM97

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I- Principes généraux

1- Objet :
L’objet des règles de conception et de calcul des structures en acier, est la codification du
dimensionnement par le calcul et des vérifications des structures de bâtiments à ossature en
acier.
2- Domaine d’application :
Ces règles contiennent des principes, des règles et des commentaires applicables aux
bâtiments courants.
3- Principes de justifications
Pour justifier la sécurité d’une structure, les calculs sont conduits selon la méthode des états
limites qui représentent des états au delà desquels la structure ne satisfait plus aux
exigences de performance pour lesquelles elle a été conçue.
- Les états limites sont classés en :
Etats limites ultimes : états associés à l’effondrement de la structure ou à d’autres formes
de ruine qui peuvent mettre en danger la sécurité des personnes.
Etats limites de service : ils correspondent aux états au-delà desquelles les critères
spécifiés d’exploitation ne sont plus satisfaits.
4- Situation des projets :
Les situations de projets sont classées en :
Situations durables : correspondant aux conditions normales d’exploitation de la
construction.
Situations transitoires : par exemple pendant les travaux de construction ou de réparation.
Situation accidentelles.
5- Notations :
Les notations utilisées pour les dimensions et les axes des sections sont indiquées sur lma
figure I-1. L’axe longitudinal des éléments structuraux est noté xx.

Figure I.1 Dimensions et axes de sections

II- Bases de calcul

1- Exigences fondamentales
- Exigences de sécurité : Le bâtiment doit rester stable durant son exécution
et son exploitation.
- Exigences d’aptitude au service : il doit être apte au service pour lequel il a
été conçu.
- Exigence de durabilité : il doit avoir une durabilité convenable au regard des
couts d’entretien.
2- Actions
La mise en place des codes de calcul des constructions à permis de généraliser à
l’ensemble des matériaux la justification de la sécurité par la méthode dite des états
limites. Dans ce cadre, les actions appliquées aux ouvrages sont classées en trois
catégories : Les charges permanentes G; Les actions variables Q; Les actions
accidentelles A.
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3- Combinaisons des charges pour les structures de bâtiments
- Etats limites ultimes (ELU)
Pour les structures de bâtiment, dans un but de simplification, la combinaison
fondamentale peut être remplacée par celle des combinaisons ci-après qui se révèle
la plus contraignante :
- avec prise en compte uniquement de l’action variable la plus défavorable :

- avec prise en compte de toutes les actions variables défavorables

- Etats limites de service


Pour les structures de bâtiment, dans un but de simplification, l’expression générale
pour la combinaison rare peut être remplacée par celle des deux combinaisons ci-
après qui se révèle la plus contraignante :
- avec prise en compte uniquement de l’action variable la plus défavorable :

- avec prise en compte de toutes les actions variables défavorables :

III- Matériaux
1- Aciers de construction :
Pour satisfaire les règles de conception et de calcul des structures en acier les
matériaux employés doivent avoir les propriétés indiquées ci-dessous :

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2- Moyens d’assemblage
Les moyens d’assemblage doivent être appropriés aux conditions spécifiées de leur
utilisation.
- Boulons, écrous et rondelles :

- Boulons précontraints
Les boulons à haute résistance peuvent être utilisés comme des boulons
précontraints à serrage contrôlé, à condition de se conformer aux stipulations
requises dans la Norme de Référence.

- Produits d’apport de soudage


Tous les produits d’apport de soudage doivent être conformes à la Norme de
Référence. Les valeurs spécifiées de la limite d’élasticité, de la résistance à la
traction, de l’allongement à la rupture et de l’énergie minimale de rupture de
l’éprouvette Charpy-V du métal d’apport doivent toutes être égales ou supérieures
aux valeurs correspondantes spécifiées pour la nuance d’acier à souder.

IV- Etat Limite de service

Les structures en acier doivent être dimensionnées de manières que les flèches
soient appropriées à la destination et à l’occupation envisagées de l’ouvrage ainsi
qu’à la nature des matériaux supportés.
On limitera les déformations et les flèches ainsi que les vibrations et les oscillations.
Les valeurs limites des flèches ci dessous seront comparées aux valeurs calculées à
partir des combinaisons rares.

1- Valeurs limites 
- Flèches verticales

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Valeurs limites recommandées pour les flèches verticales

- Flèches horizontales en tête de poteau


En ce qui concerne les bâtiments, les limites recommandées de flèches horizontales
en tête de poteaux sont:

- Portiques sans pont roulant : h/150


- Autres bâtiments à niveau unique : h/300

- Dans un bâtiment à plusieurs niveaux:


- . entre chaque étage h/300
- . pour la structure dans son ensemble ho/500

où h est la hauteur du poteau ou de l'étage ; ho est la hauteur totale de la structure.

- Portiques sans pont roulant

Les portiques sans pont roulant sont des portiques de bâtiments, à un niveau, sans
exigence particulièrement restrictive en matière de déformation.

Ces portiques peuvent être simples ou à travées multiples.

- Autres bâtiments à niveau unique 


Ce sont des bâtiments ayant des exigences particulières en matière de déformations
(ex. : fragilité des parois, aspect, confort, utilisation, etc...). Les portiques de ces
bâtiments peuvent être simples ou à travées multiples.

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Dans le cas de parois fragiles, la valeur limite de flèche horizontale peut être
supérieure lorsque des dispositions constructives des liaisons des parois à l'ossature
le permettent.

Ces limites concernent des bâtiments d'habitation ou recevant du public. Pour les
autres bâtiments, ces limites sont fixées par accord entre le client et le concepteur ou
l'autorité compétente.

Portiques avec ponts roulants

V- Etats limites ultimes

1- Bases de calcul

1-1- Principe de calcul


Les structures en acier ainsi que leurs éléments constitutifs doivent être
dimensionnés de manière que les conditions générales du calcul aux états
limites ultimes spécifiées au Chapitre2 soient satisfaites.
Le coefficient partiel de sécurité doit être pris égal aux valeurs suivantes:

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1-2- Calcul des ossatures

- de résistance des sections transversales ;


- de résistance des éléments ;
- de résistance des assemblages ;
- de stabilité globale ;
- d'équilibre statique.

1-3- Eléments tendus

- Les éléments tendus doivent être soumis à la vérification


- de résistance des sections transversales

1-4- Eléments comprimés

Les éléments comprimés doivent être soumis aux vérifications


- de résistance des sections transversales ;
- de résistance au flambement.

1-5- Eléments fléchis

Les éléments sollicités en flexion doivent être soumis aux vérifications


- de résistance des sections transversales ;
- de résistance au déversement ;
- de résistance au voilement par cisaillement ;
- de résistance au flambement de la semelle comprimée dans le plan de l'âme ;
- de résistance à l'enfoncement de l'âme.

1-6- Eléments soumis à une combinaison d'effort axial et de moment


fléchissant

Les éléments soumis à un effort axial combiné avec un moment fléchissant doivent
être soumis aux vérifications
- de résistance des sections aux effets combinés ;
- de résistance des éléments aux effets combinés ;
- des critères de résistance des éléments fléchis ;
- des critères de résistance des éléments tendus  ou, selon le cas, des éléments
comprimés.

1-7- Joints et assemblages

Les joints et les assemblages doivent satisfaire aux conditions spécifiées par le
règlement.

2- Calcul des sollicitations

2-1- Méthode d’analyse et effets des déformations

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2-1-1- Analyse globale élastique
- L'analyse globale élastique doit être fondée sur l'hypothèse d'un comportement
contrainte déformation du matériau linéaire, quel que soit le niveau de contrainte.
- Cette hypothèse peut être retenue pour l'analyse élastique au premier comme au
second ordre, même dans les éléments où la résistance de la section transversale
est basée sur sa résistance plastique;
- A la suite d'une analyse élastique au premier ordre, les moments calculés peuvent
être modifiés en redistribuant jusqu'à 15% du moment de pointe calculé dans
n'importe quel élément, à condition que:
(a) les sollicitations dans l'ossature restent en équilibre avec les charges appliquées,
et que
(b) tous les éléments dans lesquels les moments sont réduits aient des sections
transversales de Classe 1 ou de Classe 2.

2-1-2- Effets des déformations de la structure

Les sollicitations peuvent, en général, être déterminées en utilisant l'une des théories
suivantes:
- théorie du premier ordre, se référant à la géométrie initiale de la structure;
- théorie du second ordre, prenant en considération l'influence de la déformation de
la structure.
L'analyse globale peut être fondée sur la théorie du premier ordre dans les cas
suivants:
a) ossatures contreventées ;
b) ossatures rigides ;
c) utilisation de méthodes de calcul prenant indirectement en compte les effets du
second ordre.

2-2- Hypothèses de calcul

- Les hypothèses adoptées dans l'analyse globale de la structure doivent être


cohérentes avec le type de comportement prévisible des assemblages.
- Les hypothèses adoptées dans le calcul des éléments doivent être cohérentes
avec (ou placer en sécurité eu égard à) la méthode utilisée pour l'analyse globale
ainsi qu'avec le type de comportement prévisible des assemblages.

2-3- Systèmes structuraux


2-3-1- Structures
- L'étendue de l'analyse globale requise dépend du type de structure.
(a) Eléments structuraux simples
Les poutres à travée unique et les éléments isolés tendus ou comprimés sont
isostatiques. Les structures triangulées peuvent être isostatiques ou hyperstatiques.
(b) Poutres continues et ossatures rigides
Les poutres continues et les ossatures dans lesquelles les effets du second ordre
sont négligeables ou sont éliminés par des mesures adéquates, doivent être
analysées pour des dispositions appropriées de charges variables en vue de
déterminer les combinaisons de sollicitations les plus défavorables nécessaires à la
vérification de la résistance des éléments et des assemblages.
(c) Ossatures souples

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Les ossatures souples doivent être analysées pour les dispositions de charges
variables qui sont les plus défavorables eu égard à une ruine suivant un mode à
nœuds déplaçables. En outre, elles doivent également être analysées eu égard à
une ruine suivant un mode à nœuds fixes comme décrit en (b).
- Les imperfections initiales d'aplomb, ainsi que les imperfections des éléments où
cela est nécessaire, doivent être introduits dans l'analyse globale de toutes les
ossatures.

2-3-2- Sous-structuration
- Pour l'analyse globale, la structure peut être décomposée en un certain nombre de
sous structures, à condition que:
(a) l'interaction structurale entre les sous-structures soit correctement modélisée,
(b) la disposition des sous-structures soit appropriée au système structural utilisé,
(c) les éventuels effets défavorables, dus à l'interaction entre les sous-structures
soient pris en compte.

2-3-3- Rigidité des appuis


- On doit prendre en compte les caractéristiques de déformation des bases ou autres
fondations auxquelles les poteaux sont connectés par des assemblages résistant à
la rotation.
Des valeurs de rigidité appropriées doivent être adoptées dans toutes les méthodes
d'analyse globale autres que la méthode rigide-plastique.
- Lorsqu'un véritable axe d'articulation ou un grain est mis en œuvre, la rigidité de
rotation de l'appui doit être prise égale à zéro.

2-4- Prise en compte des imperfections

2-4-1- Bases
- Le calcul doit prendre en compte, par des moyens appropriés, les effets des
imperfections de réalisation, incluant les contraintes résiduelles et les imperfections
géométriques telles que défaut de verticalité, défaut de rectitude ou d'ajustage, ainsi
que les excentricités de moindre importance inévitables dans les assemblages réels.
- On peut utiliser des imperfections géométriques équivalentes adéquates, dont les
valeurs permettent de simuler les effets possibles de tous les types d'imperfections.

Les effets des imperfections doivent être pris en compte dans les cas suivantes:
(a) analyse globale,
(b) analyse des systèmes de contreventement,
(c) calcul des éléments.

2-4-2- Méthode d'application

Les imperfections doivent être prises en compte en incluant, dans l'analyse, des
quantités additionnelles adéquates représentant les imperfections globales de
l'ossature, les imperfections des éléments et les imperfections pour l'analyse des
systèmes de contreventement.

2-4-3- Imperfections globales d’ossature

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Les effets des imperfections doivent être pris en compte dans l'analyse de l'ossature
au moyen d'une imperfection géométrique équivalente ayant la forme d'un défaut
initial d'aplomb Φ déterminé par la formule:

Forces horizontales équivalentes aux imperfections initiales d’aplomb

Forces horizontales équivalentes

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2-5- Stabilité latérale

2-5-1- Rigidité latérale

- Toutes les structures doivent posséder une rigidité suffisante en vue de limiter la
déformation latérale. Ceci peut être assuré par:
a) la rigidité à la déformation latérale de systèmes de contreventement qui peuvent
être :
- des ossatures triangulées
- des ossatures à nœuds rigides
- des voiles, des noyaux et autres éléments de même type

b) la rigidité des ossatures elles-mêmes, qui peut faire appel à une ou plusieurs des
possibilités suivantes:
- triangulation
- rigidité des assemblages
- poteaux en console

2-5-2- Classification en ossatures souples ou rigides

Les ossatures planes de structures de bâtiments à étages avec, à chaque niveau,


des poutres assemblées à chaque poteau, peuvent être traitées comme ossatures
rigides, pour un cas de charge donné, si le critère qui suit est satisfait. Calculés à
l’aide d’une théorie du premier ordre, les déplacements horizontaux intrinsèques à
chaque étage, résultant de l’application des charges horizontales et verticales de
calcul, ainsi que de l’imperfection initiale d’aplomb appliquée sous forme de forces
horizontales équivalentes, doivent satisfaire au critère:

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3- Classification des sections transversales

Les profilés de construction, qu'ils soient laminés ou soudés, peuvent être


considérés comme constitués d’un ensemble de parois distinctes, dont certaines
sont internes (par exemple les âmes de poutres ouvertes ou les semelles de
caissons) et d'autres sont en console (par exemple les semelles des profils ouverts
et les ailes des cornières) (Figure 3-1). Comme les parois des profilés de
construction sont relativement minces comparées à leur largeur, lorsqu'elles sont
sollicitées en compression (par suite de l'application de charges axiales sur la totalité
de la section et / ou par suite de flexion) elles peuvent voiler localement. La
propension à voiler d'une paroi quelconque de la section transversale peut limiter la
capacité de résistance aux charges axiales ou la résistance à la flexion de la section,
en l'empêchant d'atteindre sa limite de résistance élastique ou plastique. On peut
éviter une ruine prématurée provoquée par les effets du voilement local en limitant le
rapport largeur / épaisseur des parois individuelles au sein de la section transversale.
Ceci constitue la base de l'approche par classification des sections transversales

Parois internes et parois en console

3-1- Bases

Lorsque l’on utilise une analyse globale élastique, les éléments peuvent avoir des
sections transversales de n’importe quelle classe, à condition que le calcul de ces
éléments prenne en compte la limitation éventuelle de la résistance de la section par
le voilement local.

3-2- Classifications

Quatre classes de sections transversales sont définies:

La classe à laquelle appartient une section transversale particulière dépend de


l'élancement de chaque élément (défini par un rapport largeur / épaisseur) et de la
distribution des contraintes de compression, uniforme ou linéaire. Les classes sont
définies en termes d'exigences de comportement pour la résistance aux moments
fléchissant :
Les sections transversales de Classe 1 sont celles qui peuvent former une rotule
plastique possédant la capacité de rotation exigée pour l'analyse plastique.

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Les sections transversales de Classe 2 sont celles qui, bien qu'elles soient
capables de développer un moment plastique, ont une capacité de rotation limitée et
ne conviennent donc pas pour les structures calculées par analyse plastique.
Les sections transversales de Classe 3 sont celles où la contrainte calculée dans
la fibre comprimée extrême peut atteindre la limite élasticité mais où le voilement
local empêche le développement du moment résistant plastique.
Les sections transversales de Classe 4 sont celles où le voilement local limite
fortement le moment résistant (ou la résistance à la compression pour les éléments
sous charges normales). Une prise en compte explicite des effets du voilement local
est nécessaire.
Le Tableau ci-dessous résume les classes en fonction du comportement, du
moment de résistance et de la capacité de rotation.

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3-3- Conditions sur les sections transversales pour une analyse globale
élastique

- Lorsque l’on utilise une analyse globale élastique, le rôle de la classification


des sections transversales est d’identifier à quel niveau la résistance d’une
section transversale est limitée par sa résistance au voilement local.

- Si toutes les parois comprimées d’une section transversale sont de Classe 2,


cette section peut être considérée comme capable d’atteindre son moment de
pleine résistance plastique.

- Si toutes les parois comprimées d’une section transversale sont de Classe 3,


la résistance de celle-ci peut être fondée sur une répartition élastique des
contraintes dans la section, ces contraintes étant plafonnées à la limite
d’élasticité dans les fibres extrêmes.

- Lorsque l’une quelconque des parois comprimées d’une section transversale


est de Classe 4, cette section doit être calculée comme une section de Classe
4.

En général, l’analyse globale des ossatures hyperstatiques doit être effectuée en


utilisant les caractéristiques des sections brutes. Toutefois, dans les cas où l’on
utilise des sections comportant des semelles de Classe 4 et où il est prévisible que le
voilement local influe notablement sur la distribution des sollicitations, il convient de
procéder à une analyse globale basée sur les caractéristiques des sections
efficaces.

Le Tableau ci-dessous donne les valeurs limites pour un profil laminé ou


reconstitué par soudage comprimé ou fléchi selon l'axe de forte inertie.

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4- Resistance des sections transversales

4-1- Effort axial de traction


- Dans les éléments sollicités en traction axiale, la valeur de calcul N Sd de l’effort de
traction dans chaque section transversale doit satisfaire à la condition:

Où Nt.Rd est la résistance de calcul de la section à la traction, prise comme la plus


petite des valeurs suivantes :

a) résistance plastique de calcul de la section brute

b) résistance ultime de calcul de la section nette au droit des trous de fixations

4-2- Effort axial de compression

- Pour les éléments sollicités en compression axiale, la valeur de calcul N Sd de l’effort


de compression dans chaque section transversale doit satisfaire à la condition:

Où Nc.Rd est la résistance de calcul à la compression de la section transversale, prise


comme la plus petite des valeurs suivantes:

a) résistance plastique de calcul de la section brute

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b) résistance de calcul de la section brute au voilement local

Où Aeff = aire efficace de la section

4-3- Moment fléchissant

4-3-1- Bases
En absence d’effort tranchant, la valeur de calcul M Sd du moment fléchissant dans
chaque section transversale doit satisfaire à la condition:

Où Mc.Rd est la résistance de calcul de la section transversale à la flexion, prise égale


à la plus petite des valeurs suivantes :

a) moment de résistance plastique de calcul de la section brute

b) moment de résistance de calcul de la section brute au voilement local

Où Weff est le module élastique de la section efficace

Pour les sections transversales de Classe 3, la résistance de calcul de la section


brute à la flexion doit être égale au moment de résistance élastique de calcul donné
par:

4-3-2- Flexion uniaxiale

En absence d’effort tranchant, la résistance de calcul à la flexion d’une section


transversale sans trous de fixations est déterminée comme suit:

4-3-3- Effort tranchant

La valeur de calcul VSd de l’effort tranchant dans chaque section transversale doit
satisfaire à la condition:

Où Vp_.Rd est la valeur de calcul de la résistance plastique au cisaillement donnée par:

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Où AV est l’aire de cisaillement.

L’aire de cisaillement Av peut être déterminée comme suit:

4-3-4- Moment fléchissant et effort tranchant

Le moment théorique de résistance plastique d’une section transversale est réduit


par la présence du cisaillement. Pour de petites valeurs d’effort tranchant, cette
réduction est si faible qu’elle est compensée par l’écrouissage du matériau et peut
donc être négligée. Toutefois, lorsque l’effort tranchant dépasse la moitié de la
résistance plastique au cisaillement, il faut tenir compte de son effet sur le moment
de résistance plastique.

- A condition que la valeur de calcul V Sd de l’effort tranchant ne dépasse pas 50% de


la résistance plastique de calcul au cisaillement V p,Rd, il n’est pas nécessaire de
réduire les résistances à la flexion.

- Lorsque l’effort tranchant VSd dépasse 50% de VpRd il convient de réduire la valeur
de calcul de la résistance de la section transversale à la flexion à M V.Rd, moment de
résistance plastique réduit compte tenu de l’effort tranchant, obtenu comme suit:

 pour les sections transversales à semelles égales, fléchies suivant l’axe de


forte inertie:

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4-3-5- Moment fléchissant et effort axial

- Sections transversales de Classes 1 et 2

- Pour les sections transversales de Classes 1 et 2, le critère à satisfaire en


l’absence d’effort tranchant est:
MSd < MN.Rd

Où MN.Rd est le moment de résistance plastique de calcul réduit par la prise en


compte de l’effort axial.

Pour les sections transversales sans trous de fixations des profils laminés en I ou H
normalisés, on peut utiliser approximations suivantes:

Ces expressions données peuvent également être utilisées pour les sections
soudées en, ou H à semelles égales.

- Flexion biaxiale

Dans le cas de flexion biaxiale, on peut utiliser le critère approché suivant:

Où et sont des exposants qui peuvent être pris, en sécurité, égaux à l’unité. Il est
également loisible de prendre les valeurs suivantes:

 Sections en I et H: = 2 = 5 n mais 1


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- Le critère suivant constitue une autre approximation qui place encore plus du côté
de la sécurité :

- Sections transversales de Classes 3

En l’absence d’effort tranchant, les sections transversales de Classe 3 sont


considérées comme satisfaisantes si:

-Sections transversales de Classes 4


En l’absence d’effort tranchant, les sections transversales de Classe 4 sont
considérées comme satisfaisante si :

5- Résistance des éléments

5-1 Eléments comprimés

5-1-1 Résistance au flambement

La résistance de calcul au flambement d’un élément comprimé doit être prise égale à

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5-1-2- Eléments uniformes
Pour les éléments à section transversale constante, sollicités en compression axiale
constante, la valeur de pour l’élancement réduit , peut être déterminée par la
formule:

- Longueur de flambement

La longueur de flambement d’un élément comprimé dont les deux extrémités sont
maintenues latéralement en position de manière effective, peut être prise en toute
sécurité égale à la longueur d’épure L de l’élément.

En alternative, la longueur de flambement peut être déterminée à l’aide de l’Annexe


E de EC3.

Le facteur d’imperfection correspondant à la courbe de flambement appropriée doit


être pris dans le tableau ci-dessous :

Facteurs d’imperfection

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Choix de la courbe de flambement correspondant à une section

5-2- Déversement des éléments fléchis

La résistance de calcul d’un élément fléchi non maintenu latéralement au


déversement doit être prise égale à

La valeur de LT pour l’élancement réduit peut être déterminée par la formule

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Il convient d’adopter la valeur suivante du facteur d’imperfection aLT pour le
déversement :

LT = 0,21 pour les profils laminés


LT = 0,49 pour les sections soudées

Le moment critique élastique de déversement Mcr doit être calculé avec les
caractéristiques de la section brute.

Lorsque l’élancement réduit < ou = 0.4, il n’est pas nécessaire de tenir compte du
déversement.

5-3- Eléments comprimés et fléchis

Les éléments à section transversale de Classe 1 ou 2 sollicités en flexion et en


compression axiale doivent satisfaire à la condition suivante:
Si :

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Les éléments à section transversale de Classe 1 ou 2 pour lesquels le déversement
représente un mode potentiel de ruine doivent également satisfaire à la condition:

Les éléments à section transversale de Classe 3 sollicités en flexion et compression


axiale doivent satisfaire à la condition :

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Les éléments à section transversale de Classe 3 pour lesquels le déversement
représente un mode potentiel de ruine doivent également satisfaire à la conditions :

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Facteurs de moment uniforme équivalent

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5-4- Résistance des âmes au voilement par cisaillement
5-4-1 Bases

La résistance au voilement par cisaillement doit être vérifiée pour les âmes
non raidies ayant un rapport d/tw supérieur à 69ε et pour les âmes raidies lorsque ce
rapport est supérieur à
30 ε √ k
τ . La distance d est à prendre ici comme la distance
entre nus intérieurs des semelles.

La résistance au voilement par cisaillement des âmes de poutres est définie


au chapitre 5.6 de l’RCCM97. Elle dépend du rapport hauteur-épaisseur d/tw ainsi
que de l’espacement des éventuels raidisseurs d’âme intermédiaires.

La résistance d’une âme au voilement par cisaillement peut dépendre également de


l’ancrage des zones tendues sur les raidisseurs d’extrémité ou sur les semelles.
L’ancrage réalisé par les semelles est réduit par les contraintes longitudinales dues
au moment fléchissant et à la charge axiale.

Des raidisseurs transversaux doivent être prévus au droit des appuis de toute âme
ayant un rapport d/tw supérieur à 69.

Nota : Il est facile de vérifier, dans les catalogues donnant les caractéristiques
géométriques des profilés laminés normalisés, que pour tous les profils IPE, HEA,
HEB (h=600mm), qui constituent l’essentiel des profils utilisés en bâtiment, on a bien
d/tw < 69 ce qui signifie qu’une vérification au voilement n’est pas nécessaire.
Elle le sera, par contre, pour tous les profilés reconstitués soudés (PRS).

5-4-2 Méthodes de calcul

La résistance au voilement des âmes non raidies et des âmes munies uniquement
de raidisseurs transversaux peut être vérifiée en appliquant soit :

a) la méthode post - critique simple, soit


b) la méthode du champ diagonal de traction.

Seule la méthode post – critique simple est développée dans l’RCCM97 parce que
d’application plus générale.
La méthode post - critique simple peut s’appliquer aux âmes de poutres à section en
I, avec ou sans raidisseurs transversaux intermédiaires, à condition que l’âme soit
munie de raidisseurs transversaux au droit des appuis.

il convient de vérifier les raidisseurs transversaux intermédiaires et les soudures


comme spécifié respectivement en 5.6.4 et 5.6.5 RCCM97.

5-4-3 Méthode post - critique simple


La méthode poste critique simple permet d’obtenir la résistance au voilement par
cisaillement par la formule :

où ba est la résistance post - critique simple au cisaillement

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La résistance pos - critique simple au cisaillement ba est déterminée ainsi:

- Le coefficient de voilement par cisaillement k est donné par les expressions


suivantes:

• Pour les âmes avec raidisseurs transversaux au droit appuis mais sans aucun
raidisseur transversal intermédiaire:

k= 5,34

• Pour les âmes raidies sur appuis et comportant des raidisseurs transversaux
Intermédiaires, avec a/d < 1:

• Pour les âmes raidies sur appuis et comportant des raidisseurs transversaux
intermédiaires, avec a/d >= 1.

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5-4-4- Raidisseurs transversaux intermédiaires

Pour la méthode post - critique simple , l’effort de compression N s dans un raidisseur


intermédiaire est donné par:

où bb est la résistance initiale au voilement par cisaillement (voir ci après).


Il convient d’utiliser la plus petite des valeurs de bb obtenues pour les deux
panneaux adjacents au raidisseur.

La résistance initiale au voilement par cisaillement bb est déterminée ainsi :

Il y a lieu de vérifier la résistance des raidisseurs au flambement ;


Il convient que les conditions suivantes sur le moment d’inertie de flexion d’un
raidisseur transversal intermédiaire soient satisfaites:

5-3-5- Soudures

- Les efforts utilisés pour vérifier les soudures âme-semelles doivent être
compatibles avec les champs de contraintes dans les panneaux d’âme,
conformément à la méthode appliquée pour déterminer la résistance au voilement
par cisaillement.
- Il convient également que le calcul des soudures âme-raidisseur soit en accord
avec les hypothèses de calcul des panneaux d’âme.

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6- Les assemblages sous charges statiques

6-1- Rôles des assemblages

Un assemblage est un dispositif qui permet de réunir et de solidariser plusieurs


pièces entre elles, en assurant la transition et la répartition des diverses sollicitations
entre les pièces, sans générer de sollicitations parasites.

6-2- Classification des assemblages

Pour conduire les calculs selon les schémas classiques de la résistance des
matériaux, il ya lieu de distinguer, parmi les assemblages :

- Assemblages de type articulé


Un assemblage de type articulé doit être conçu et dimensionné de sorte qu‘il ne
puisse développer de moments significatifs susceptibles d‘exercer une influence
défavorable sur les éléments de la structure.
Les assemblages de type articulé doivent être capables de transmettre les
sollicitations de calcul ainsi que d‘accepter les rotations qui en résultent.

- Assemblages rigides
Un assemblage rigide doit être conçu et dimensionné de sorte que sa déformation
n‘ait pas d‘influence significative sur la répartition des sollicitations dans la structure,
ni sur la déformation d‘ensemble de celle-ci.
Les articulations, réalisées par boulonnage, n’ont pas l’apparence d’articulations
classiques. Le critère caractéristique réside en fait dans la flexibilité à proximité du
nœud.

6-3- Les assemblages boulonnés


6-3-1- Positionnement des trous

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Notations pour l’espacement des éléments d’attache

Eléments comprimés : espacements en quinconce

Eléments tendus : espacements en quinconce

Tableau résumé pour le positionnement des trous de boulons

Calcul et vérifications des structures métalliques/ S.Menad Page 30


6-3-2- Résistances de calcul des boulons

Résistances de calcul des boulons

Les boulons soumis à des efforts combinés de cisaillement et de traction doivent, en


outre, satisfaire à la condition suivante :

Calcul et vérifications des structures métalliques/ S.Menad Page 31


6-3-3- Boulons à haute résistance dans les assemblages résistant au
glissement

- Résistance au glissement

Calcul et vérifications des structures métalliques/ S.Menad Page 32


Coefficient de frottement

7- Assemblages par soudures

La résistance d’une soudure d’angle peut être considérée suffisante si, en tout point,
la résultante de tous les efforts par unité de longueur transmis par la soudure ne
dépasse pas sa résistance de calcul Fw.Rd.

Indépendamment de l’orientation de la soudure, la résistance de calcul par unité de


longueur Fw.Rd est déterminée par la formule:

Calcul et vérifications des structures métalliques/ S.Menad Page 33


Bibliographie :

- Eurocode 3

Calcul et vérifications des structures métalliques/ S.Menad Page 34


Algorithmes de vérifications

Panorama global du diagnostic

Algorithme de vérification de la résistance des sections et des éléments d’un


treillis

Calcul et vérifications des structures métalliques/ S.Menad Page 35


Algorithme de vérification de la résistance des sections transversales
des éléments d’un portique

Calcul et vérifications des structures métalliques/ S.Menad Page 36


Algorithme de vérification de la résistance des éléments d’un portique

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Algorithme de calcul du coefficient de réduction 

Algorithme de calcul du coefficient de réduction χ LT

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