C2 Energie, EnR Et Biomasse M2GEER

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ENERGIE 
1. Définition

Le terme « énergie » recouvre des réalités nombreuses et diverses. L’énergie désigne une
capacité à agir quels qu’en soient les modes : mettre en mouvement, chauffer, comprimer,
éclairer, sonoriser, transmettre une information, etc.

2. Les différentes formes d'énergie

2.1. L'énergie mécanique

L'énergie mécanique, associée aux objets, est la somme de deux autres énergies : l'énergie
cinétique et l'énergie potentielle :

• L'énergie cinétique est l'énergie des objets en mouvement ; plus la vitesse d'un objet
est grande, plus son énergie cinétique est importante. L'énergie des cours d’eau
(énergie hydraulique) et celle du vent (énergie éolienne) sont des énergies cinétiques.
Elles peuvent être transformées en énergie mécanique (moulin à eau, moulin à vent,
pompe reliée à une éolienne) ou en électricité, si elles entraînent un générateur.

• L'énergie potentielle est l'énergie stockée dans les objets immobiles. Elle dépend de la
position de ces derniers. Comme son nom l'indique, elle existe potentiellement, c'est-
à-dire qu'elle ne se manifeste que lorsqu'elle est convertie en énergie cinétique. Par
exemple, une balle acquiert, quand on la soulève, une énergie potentielle dite de
pesanteur, qui ne devient apparente que lorsqu'on la laisse tomber.

2.2. L'énergie thermique

II s'agit tout simplement de la chaleur. Celle-ci est causée par l'agitation, au sein de la matière,
des molécules et des atomes. L'énergie thermique représente donc l'énergie cinétique d'un
ensemble au repos.

Dans une machine à vapeur, elle est transformée en énergie mécanique ; dans une
centralethermique, elle est convertie en électricité. Le sous-sol renferme de l'énergie
thermique(géothermie), qui est utilisée soit pour produire du chauffage, soit pour générer
del'électricité.

2.3. L'énergie chimique

L'énergie chimique est l'énergie associée aux liaisons entre les atomes constituant les
molécules. Certaines réactions chimiques sont capables de briser ces liaisons, ce qui libère leur
énergie (de telles réactions sont dites exothermiques).

Lors de la combustion, qui est l'une de ces réactions, le brut (pétrole), le gaz, le charbon ou
encore la biomasse convertissent leur énergie chimique en chaleur - et souvent en lumière.
Dans les piles, les réactions électrochimiques qui ont lieu produisent de l'électricité.

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2.4. L'énergie rayonnante

C'est l'énergie transportée par les rayonnements. L'énergie lumineuse en est une, ainsi que le
rayonnement infrarouge. Les deux sont émis, par exemple, par le Soleil ou les filaments des
ampoules électriques.

L'énergie des rayonnements solaires peut être récupérée et convertie en électricité (énergie
photovoltaïque) ou en chaleur solaire récupérée (solaire thermique).

2.5. L'énergie nucléaire

L'énergie nucléaire est l'énergie stockée au cœur des atomes, plus précisément dans les
liaisons entre les particules (proton et neutron) qui constituent leur noyau. En transformant
les noyaux atomiques, les réactions nucléaires s'accompagnent d'un dégagement de chaleur.

Dans les centrales nucléaires, on réalise des réactions de fission des noyaux d'uranium, et une
partie de la chaleur dégagée est transformée en électricité.

Dans les étoiles comme le Soleil, l'énergie des atomes est libérée par des réactions de fusion des
noyaux d'hydrogène.

2.6. L'énergie électrique

L'énergie électrique représente de l'énergie transférée d'un système à un autre (ou stockée
dans le cas de l'énergie électrostatique) grâce à l'électricité, c'est-à-dire par un mouvement de
charges électriques. Elle n'est donc pas une énergie en soi, mais un vecteur d'énergie. Le terme
est toutefois communément utilisé par commodité de langage. Les systèmes pouvant fournir
ces transferts électriques sont par exemple les alternateurs ou les piles. Les systèmes receveurs
de ces transferts sont par exemple les résistances, les lampes ou les moteurs électriques.

L'énergie se transfère d'un système à un autre, ou se convertit d'une forme en une autre ; dans
tous les cas l'énergie totale d'un système isolé est conservée.

• Transfert d'énergie d'un système à un autre. Par exemple : il existe un transfert


thermique par rayonnement entre le Soleil et la Terre.
• Conversion d'une forme à une autre (transformation d'énergie). Par exemple, dans
une pile en fonctionnement, l'énergie chimique est convertie en énergie électrique ;
dans l'alternateur, l'énergie mécanique est transformée en énergie électrique.
Lorsqu'une pomme tombe, son énergie potentielle de pesanteur se transforme en
énergie cinétique.
• Conservation de l'énergie d'un système isolé : au sein d'un système isolé l'énergie
est transférée d'une partie à une autre en gardant la même forme ou en changeant
de forme. L'énergie totale (c'est-à-dire qui prend en compte toutes les formes) d'un
système isolé est conservée.

Le tableau suivant donne la relation entre la source, la forme et l’utilisation de l’énergie.

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SOURCE FORME UTILISATION


D’ENERGIE Le corps humain utilise la nourriture pour
produire de l'énergie, par transformations
chimiques des aliments. Elles lui permettent
Les aliments Énergie chimique de maintenir une température constante
(environ 37°C), de faire fonctionner les
organes (le cœur, les poumons, le cerveau...)
et d'accomplir des mouvements.
Le Soleil Énergie solaire Le rayonnement solaire est utilisé pour
chauffer et pour produire de l'électricité.
Le déplacement de l'air est utilisé pour
naviguer (voiliers), pour voler (cerfs-
L'air en mouvement Énergie éolienne volants, parapentes), actionner des
mécanismes (éoliennes, moulins) qui
peuvent servir à produire de l'électricité.
L'eau en Le mouvement de l'eau est utilisé pour
Énergie hydraulique produire de l'électricité à l'aide de barrages
mouvement
hydrauliques ou d'usines marémotrices.
Le pétrole, le gaz, le Pétrole, gaz, charbon sont utilisés comme
charbon combustibles, principalement pour le
Énergie chimique transport, le chauffage et la production
(combustibles
fossiles) d'électricité, par transformation chimique
(combustion avec le dioxygène).
La fussion de l'uranium est une
L'uranium Énergie nucléaire transformation du noyau (transformation
nucléaire) utilisée pour produire de
Énergie thermique Le magma réchauffe des sources d'eau
Le magma souterraines. On peut utiliser cette eau pour
(géothermique)
le chauffage
La biomasse : La biomasse est transformée par voie
matières organiques chimique en espèces pouvant servir de
(végétaux, Énergie chimique carburants ou combustibles (méthane,
champignons, éthanol).
animaux)

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LES ENERGIES RENOUVELABLES


1. Le solaire

Le solaire photovoltaïque

Des modules solaires produisent de l’électricité à partir de la lumière du soleil. Ils alimentent des sites
isolés ou le réseau de distribution général. L’intégration à l’architecture est l’avenir du photovoltaïque
dans les pays industrialisés.

Le solaire thermique

Les capteurs solaires produisent de l’eau chaude sanitaire. Ils peuvent être aussi utilisés pour le
chauffage, idéalement par le sol. Plusieurs dizaines de millions de mètres carrés de capteurs sont
installés dans le monde. Les capteurs solaires dits “haute température” produisent de l’électricité par
vapeur interposée : quelques grandes centrales de ce type existent dans le monde.

2. L’éolien

Les aérogénérateurs, mis en mouvement par le vent, fabriquent des dizaines de millions de
mégawattheures. Utile dans les sites isolés, cette électricité alimente aussi les grands réseaux de
distribution.

Les éoliennes mécaniques servent à pomper de l'eau dans de nombreux pays.

3. La petite hydroélectricité

Elle désigne les centrales ne dépassant pas 10 MW de puissance. Des turbines installées sur les cours
d’eau utilisent la force motrice des chutes pour générer de l’électricité. Celle-ci est injectée dans le
réseau ou alimente des sites qui n’y sont pas raccordés. Les petites centrales avec les grands barrages
et les usines marémotrices forment la filière hydraulique, deuxième source d’énergie renouvelable
dans le monde.

4. La biomasse

(Masse des végétaux) réunit le bois, la paille, les rafles de maïs, le biogaz et les biocarburants :

Le bois énergie représente la majorité de la consommation énergétique mondiale. Issu des déchets de
la forêt ou des industries du bois, il est brûlé pour produire de la chaleur.

Le biogaz est issu de la fermentation des déchets organiques. Sa combustion produit de la chaleur,
mais également de l’électricité par cogénération.

Les biocarburants proviennent de plantes cultivées (tournesol, betterave, colza…).

Le biodiesel (ou ester méthylique d’huile végétale, EMHV), l’éthanol, et son dérivé, l’éthyl-tertio-
butyl-ether (ETBE) sont les plus courants. Ils sont mélangés à de l’essence ou à du gazole.

5. La géothermie

Cette énergie utilise la chaleur du sous-sol. Avec une température moyenne ou faible, on chauffe des
locaux, alors qu’une température élevée permet de produire de l’électricité par vapeur interposée.

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LA BIOMASSE
1. Définition :

La biomasse est définie comme « la fraction biodégradable des produits, déchets, et résidus
provenant de l’agriculture, y compris les substances végétales et animales issues de la terre et
de la mer, de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable
des déchets industriels et ménagers »

La biomasse est l'ensemble de la matière organique d'origine végétale ou animale. 


Les principales formes de l’énergie de biomasse sont: les biocarburants pour le transport
(produits essentiellement à partir de céréales, de sucre, d’oléagineux et d’huiles usagées) ; le
chauffage domestique (alimenté au bois) ; et la combustion de bois et de déchets dans des
centrales produisant de l’électricité, de la chaleur ou les deux. 

Nous distinguons deux formes de biomasse présentant des caractéristiques très variées :

 les solides (ex : paille, copeaux, bûches, déchets municipaux, commerciaux et


industriels) issus de la biomasse forestière et de la biomasse urbaine ;
 les liquides (ex : huiles végétales, bioalcools) issus principalement de la biomasse
agroalimentaire.

2. Les ressources constitutives de la biomasse

D’une manière générale, les ressources de la biomasse accessibles sur notre planète, issues de
grands domaines de production, peuvent être classées de la manière suivante :

 les produits issus de l’agriculture (blé, maïs, pommes de terre, betterave, canne à sucre, colza,
tournesol, soja, palme et autres) et de l’élevage (graisses notamment), tous dédiés initialement
du moins à l’alimentation humaine ou animale auxquels s’ajoutent des plantes dédiées à la
culture énergétique, comme le miscanthus géant pour le bioéthanol, le switchgrass ou le colza
pour le biodiesel ;
 les coproduits et résidus de l’agriculture et de l’élevage : pailles, pulpes, drèches, tourteaux,
fumier de bovins, lisier de porcs, fientes de volailles ;
 les ressources halieutiques : produits animaux de la mer et des zones humides et leurs déchets,
algues et microalgues, ces dernières promises à un grand avenir car très riches en énergie ;
 le bois des forêts qui fournit en majeure partie les ressources de bois-énergie, utilisées pour la
cuisson des aliments, le chauffage des logements et des collectivités que complètent aussi les
plantations d’arbres à vocation énergétique, comme le peuplier, le pin, l’eucalyptus ou les
taillis à courte rotation (TCR), soit quelques années, en saule notamment ;
 les déchets naturels du bois et de la sylviculture (plaquettes, sciure) ainsi que ceux des
industries du bois de construction (copeaux, sciure) et du bois d’emballage (cagettes, palettes,
tonnellerie), à l’exception de ceux traités par des produits chimiques toxiques ;
 les déchets issus des industries agro-alimentaires, des habitations et des collectivités urbaines,
souvent humides ou même liquides, parmi lesquels les boues des eaux usées, les ordures
ménagères et résidus organiques des déchetteries, les résidus de la distribution et des cafés-
restaurants ou ceux des espaces verts.

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3. Avantages et inconvénients

La biomasse est une source d’énergie :

 Renouvelable (à condition que les ressources naturelles ne soient pas surexploitées) ;


 Au bilan carbone neutre (le CO2 dégagé par la combustion des bioénergies est
compensé par le CO2 absorbé par les végétaux lors de leur croissance, à condition de
ne pas surexploiter les ressources) ;
 Bien distribuée (du fait de la grande diversité de ses constituants, elle est présente en
tout lieu) et particulièrement présente dans les pays développés qui génèrent beaucoup
de déchets ;
 Qui valorise des déchets ou coproduits (exemple des boues d’épuration) et règle une
partie de leurs problèmes de traitement.

Plusieurs problèmes spécifiques se posent avec la biomasse :

 Un approvisionnementcontinu de matière sur l’année, le mois ou la journée est


nécessaire mais pas toujours facile à assurer.
 Les processus industriels de méthanisation sont complexes et nécessitent de la
main d’œuvre qualifiée.
 Pour la méthanisation des coproduits, boues ou déchets, l’élimination de matières
dangereuses est nécessaire (métaux lourds, agents pathogènes…).

 Complexité de la valorisation de la biomasse urbaine, notamment en raison de la diversité des


déchets. Nécessite des activités de triage, l’utilisation de différentes technologies de
traitement, etc.

4. Biomasse et développement durable

Voici les principaux enjeux associés à la production d’électricité à partir de la biomasse forestière :

 Valorisation de déchets de bois industriels qui autrement seraient enfouis.


 Perte de biodiversité et appauvrissement des sols, si une quantité insuffisante de résidus de
coupe sont laissés sur place.
 Émission de contaminants atmosphériques lors de la combustion et du transport de la
biomasse (augmentation du transport routier pour les résidus de coupe).
 Impacts liés à l’entreposage de la biomasse : lixiviation de contaminants, nuisances visuelle et
olfactive.
 Production de résidus ultimes (par exemple, cendres de bois) parfois difficiles à valoriser, en
raison de la présence de métaux.

5. Composition de la biomasse

La biomasse est constituée majoritairement de carbone, d'hydrogène et d'oxygène.


Comparativement aux principaux combustibles d'origine fossile, les teneurs importantes
en oxygène des biomasses ont la particularité d'avoir un faible pouvoir calorifique.

Les composants de la biomasse incluent aussi la cellulose, l'hémicellulose, la lignine, les


lipides, les protéines, les sucres simples, l'amidon, l'eau, les hydrocarbures, les cendres et

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d'autres composés. Dans la biomasse, la cellulose constitue la fraction la plus large, suivie de
l'hémicellulose, la lignine, les cendres, etc.

6. Propriétés de la biomasse

Les combustibles biomasses possèdent des propriétés physico-chimiques relativement


différentes selon leur origine ou leur provenance.

On peut les caractériser par :

- un taux de matière volatile élevé, typiquement entre 65 à 70% et 80% ;


- une humidité variable selon les types de produits :

• Faible (15-30%) pour des combustibles comme la paille de céréales, des cultures
énergétiquesse récoltant en sec (miscanthus, panic érigé (Panicum virgatum)) et le
bois de recyclage (broyât de palettes),
• Elevé (40 à 60%) pour du bois issu de l'expiation forestière (plaquettes), de
l'industrie de transformation (écorces, coproduits de scieries).

- un taux de cendres également variables selon les types de biomasses :

• faible pour des plaquettes ou copeaux ( l à 2%) et certaines cultures énergétiques


comme le miscanthus (2 à 3%),
• un peu plus élevé (6 à 8%) pour des écorces (qui concentrent une bonne partie des
minéraux du bois) et des coproduits agricoles type paille de céréales (5 à 8%),

- un PCI sur sec autour de 500KWh/t, à 5% près (le PCI : est le pouvoir calorifique inférieur
qui est la quantité de chaleur maximale fournie par une unité de masse de combustible sec
lorsque l'eau formée par la combustion demeure à l'état de vapeur) ;
- une densité relativement faible (0.1 à 0.3) pour les combustibles les plus répandus. La
densité est plus élevée si la biomasse se trouve sous forme de pellets ou de granulés ;

- une teneur massique en carbone comprise entre 36 et 51% ;


- une teneur massique en azote généralement faible pour du bois (0.1 à 0.4%) mais qui peut
augmenter pour de la biomasse agricole (jusqu'à 1 à 1.5% d'azote avec de la paille) ;
- une teneur en soufre très faible (bois) à faible (paille de céréales) en vue de limiter les
émissions de SO2 et la corrosion de l'installation ;
- une faible teneur massique en chlore pour du bois non souillé (<0.05%) ; en faisant
attention à la paille de céréales qui peut contenir jusqu'à 1% de chlore (émission de HC1 et
corrosion).

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7. Application de la biomasse

8. Potentiel dans le monde

En 2018, la production d’électricité à partir des bioénergies renouvelables représente


518,5 TWh soit 1,9 % de la production mondiale d’électricité.

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Principaux producteurs

En 2018, les trois plus grands producteurs d’électricité à partir des bioénergies dans le monde
sont les États-Unis (59,5 TWh), la Chine (90,1 TWh) et le Brésil (53,9 TWh).

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9. Potentiel au Mali

D’après le SIE, 2014 la biomasse représente 78% de la consommation finale d’énergie.

Les surfaces totales des formations ligneuses sur les cinq (05) régions les mieux couvertes (Kayes,
Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti) sont estimées à près de 33 millions d’hectares avec un volume
sur pied d’environ 520 millions de m 3 et une productivité pondérée sur l’ensemble du pays d’environ
0,86m3/ha/an. En tant que pays à vocation agro-pastorale, le Mali dispose chaque année d’importantes
quantités de résidus agricoles et agro-industriels dont environ un million de tonnes de tiges de
cotonnier après la récolte et une appréciable quantité annuelle de balle de riz et de résidus d’autres
céréales (mil, maïs, etc.). Aussi, le pays dispose-t-il d’un potentiel énorme de production d’huile
végétale de substitution et d’alcool carburant. (PEN, 2006)

La biomasse est un dérivé de ressources forestières et de résidus agricoles, entre autres. Concernant les
ressources forestières, la diversité écologique du Mali comprend des sites forestiers composés de
savane au Nord, de brousse tigrée sur 25 % de la surface sud et de forêts dans la zone soudano-
guinéenne à l’Ouest. Le domaine forestier national s’étend sur une surface d’environ 100 millions
d’hectares (ha), dont approximativement 32 millions constituent la majeure partie des ressources en
bois. La zone d’exploitation contrôlée dépasse 350 000 ha. Les zones forestières et leur productivité
sont en déclin constant, principalement en raison de la consommation de bois combustible, du
pastoralisme et du déboisement au profit de l’agriculture (SIE, 2014).

D’après le rapport « Mali Forest Information and Data » l’exploitation de bois combustible et de
charbon, qui constituent les principales ressources énergétiques des ménages, est estimée à 5 millions
de tonnes par an (pour une exploitation de 400 000 ha). Ces chiffres devraient dépasser les 7 millions
de tonnes, ou 560 000 ha, dans un futur proche.

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Le principal défi consiste à assurer une utilisation durable de cette ressource, qui doit inclure une
transition partielle de combustible vers des sources d’énergies modernes, afin de respecter le rythme
de productivité des forêts naturelles.

En ce qui concerne les résidus agricoles, la base de données de l’IRENA fournit des chiffres en termes
de capacité et de potentiel de production d’électricité dans le pays.

Ces chiffres se basent sur des hypothèses de conversion en énergie, de facteur de charge et de
croissance d’exploitation jusqu’en 2050.

Il s’agit notamment du potentiel théorique de puissance installée et de production d’électricité. Des


analyses complémentaires doivent être menées pour identifier les résidus agricoles qui pourraient être
exploités de façon durable et rentable.

Tableau . Capacité potentielle pour la production d’électricité à partir de résidus agricoles du


Mali,2010–2050

Biocarburants

Au Mali, les biocarburants regroupent le bioéthanol issu de l’industrie sucrière et l’huile de jatropha.
Le tableau 5 précise les objectifs de déploiement de ces deux produits.

Les attentes en matière de biocarburants, en particulier concernant le jatropha, sont remises en


question au niveau national pour plusieurs raisons, notamment leur vulnérabilité face aux facteurs
extérieurs au marché, ainsi que leur faible rendement qui ont compromis la rentabilité de toute la
chaîne de valeur. Par ailleurs, la réduction globale des niveaux de prix du pétrole depuis 2013 a nui à
la compétitivité des biocarburants en tant qu’alternative.

Tableau : Objectifs de mélange de biocarburant du Mali, 2010–2030 (%)

10. Valorisation de la biomasse

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La biomasse produit in fine trois formes d’énergie :

 de la chaleur (la biomasse ou le biogaz est brûlé)


 de l’électricité (la biomasse ou le biogaz est brûlé pour alimenter des turbines)
 des carburants (la biomasse est raffinée)

On distingue trois procédés de valorisation de la biomasse : la voie sèche, la voie humide et la


production de biocarburants.

10.1. La voie sèche

La voie sèche est principalement constituée par la filière thermochimique, qui regroupe les
technologies de la combustion, de la gazéification et de la pyrolyse :

 la combustion produit de la chaleur par l'oxydation complète du combustible, en


général en présence d'un excès d'air. L'eau chaude ou la vapeur ainsi obtenues sont
utilisées dans les procédés industriels ou dans les réseaux de chauffage urbain. La
vapeur peut également être envoyée dans une turbine ou un moteur à vapeur pour la
production d'énergie mécanique ou, surtout, d'électricité. La production combinée de
chaleur et d'électricité est appelée cogénération ;
 la gazéification de la biomasse solide est réalisée dans un réacteur spécifique, le
gazogène. Elle consiste en une réaction entre le carbone issu de la biomasse et des gaz
réactants (la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone). Le résultat est la transformation
complète de la matière solide, hormis les cendres, en un gaz combustible composé
d’hydrogène et d’oxyde de carbone. Ce gaz, après épuration et filtration, est brûlé dans
un moteur à combustion pour la production d'énergie mécanique ou d'électricité. La
cogénération est également possible avec la technique de gazéification ;
 la pyrolyse est la décomposition de la matière carbonée sous l’action de la chaleur.
Elle conduit à la production d'un solide, le charbon de bois ou le charbon végétal, d'un
liquide, l'huile pyrolytique, et d'un gaz combustible. Une variante de la pyrolyse, la
thermolyse, est développée actuellement pour le traitement des déchets organiques
ménagers ou des biomasses contaminées.

10.2. La voie humide

La principale filière de cette voie est la méthanisation. Il s’agit d’un procédé basé sur la
dégradation par des micro-organismes de la matière organique. Elle s’opère dans un digesteur
chauffé et sans oxygène (réaction en milieu anaérobie). Ce procédé permet de produire :

 le biogaz qui est le produit de la digestion anaérobie des matériaux organiques ;


 le digestat qui est le produit résidu de la méthanisation, composé de matière organique
non biodégradable.

10.3. La production de biocarburants

Les biocarburants sont des carburants liquides ou gazeux créés à partir d’une réaction :

 entre l’huile (colza, tournesol) et l’alcool dans le cas du biodiesel ;


 à partir d’un mélange de sucre fermenté et d’essence dans le cas du bioéthanol .

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Il existe 3 générations de biocarburants :

 1re génération : biocarburants créés à partir des graines ;


 2e génération : biocarburants créés à partir des résidus non alimentaires des cultures
(paille, tiges, bois) ;
 3e génération : biocarburants créés à partir d’hydrogène produit par des micro-
organismes ou à partir d’huile produite par des microalgues.

Les biocarburants de 2e et 3e génération ont  entre autres pour vertu de ne pas « occuper » un
territoire agricole en compétition avec la production d’aliments pour l’homme. Leur maturité
industrielle, tout particulièrement pour la 3e génération, reste à établir.

Ces biocarburants peuvent prendre différentes formes :

 des esters d'huiles végétales produits, par exemple, à partir du colza (biodiesel) ;


 de l'éthanol, produit à partir de blé et de betterave, incorporable dans le super sans
plomb sous forme d'ETBE (éthyl tertio butylether).

11. Unités de mesure et chiffres clés

Pouvoir calorifique

Le pouvoir calorifique supérieur (PCS) désigne le dégagement maximal théorique de


chaleur qu'on peut tirer d'un combustible lors de sa combustion.

Le pouvoir calorifique inférieur (PCI) ne prend pas en compte la chaleur de condensation


de la vapeur d'eau qui se dégage lors de la combustion. Ce PCI est souvent employé pour
comparer l'intérêt calorifique de différents combustibles. Il peut être exprimé en mégajoules
par kg (MJ/kg) ou en kWh/kg, sachant que 1 kWh = 3,6 MJ.

Pour produire de l’énergie, il faut de grandes quantités de biomasse car son PCI n’est
globalement pas très élevé:

 Paille : 14,3 MJ/kg ;


 Bois (dans la nature) : 10,8 MJ/kg
 Déchets urbains, bagasse (résidu fibreux de la canne à sucre) : 7,77 MJ/kg.

Notons que le pouvoir calorifique du bois est directement lié à son taux d'humidité. Des
granulés de bois dont le taux d'humidité est très faible (5 à 10%) a un PCI bien meilleur, de
l'ordre de 18 MJ/kg. A titre de comparaison, le PCI du fioul domestique avoisine 42 MJ/kg
(26 MJ/kg pour la houille).

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ENERGIE DE LA BIOMASSE

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