Item 7 - Droits Des Patients - V2 - 0

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SFML 2019 - Drs C HERMELET et R BOUVET (faculté de médecine de Rennes) Révision 27/04/2020

ITEM 7 : DROITS COLLECTIFS ET INDIVIDUELS DES PATIENTS

Loi du 4 mars 2002 (Kouchner) : reconnaissance des droits collectifs et individuels des usagers du système de santé
- Droit à la protection de la santé
- Droit au respect de la dignité
- Droit à ne pas subir de discrimination dans l’accès à la prévention ou aux soins
- Droit de recevoir les traitements et les soins les plus appropriés et de bénéficier des thérapeutiques dont l’efficacité
est reconnue et qui garantissent la meilleure sécurité sanitaire et le meilleur apaisement possible de la souffrance au
regard des connaissances médicales avérées
- Droit de ne pas subir des actes témoignant d’une obstination déraisonnable
- Droit à une sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu’au décès
- Droit de recevoir des traitements et des soins visant à soulager la souffrance
- Droit d’accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement
- Droit de refuser ou de ne pas recevoir un traitement
Droits des patients

- Droit au respect de la vie privée et au secret des informations


- Droit d’être informé sur son état de santé :
. Information loyale, claire et appropriée
. ! Renversement de la charge de la preuve : il appartient au professionnel d’apporter la preuve de l’information
donnée au patient
- Droit à une information sur les frais auxquels l’usager pourrait être exposé à l’occasion d’activités de prévention, de
diagnostic et de soins
- Droit à l’information et au consentement dans toutes les pratiques en santé (prévention, dépistage, soin, recherche) :
. Consentement libre et éclairé (le patient est acteur de sa prise en charge)
. Consentement écrit nécessaire dans différentes situations (cf infra)
- Droit d’accès à son dossier médical
- Droit d’associer un proche de son choix dans son parcours de soin (désignation de la personne de confiance)
- Droit d’exercer un contrôle sur ses données de santé
Commission des Anciennement Commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en
Usagers (CDU) charge (CRUQPC) : veille au respect des droits des usagers

1) Nécessité médicale pour la personne ou (à titre exceptionnel) nécessité thérapeutique pour autrui
2) Recueil préalable du consentement :

Information loyale, claire, appropriée (sauf refus du patient d’être informé (hors exceptions prévues
par la loi))
Situations avec nécessité de consentement écrit
Conditions de licéité de l'acte médical

. IVG . Don et utilisation d’éléments et de produits


Consentement
. Recherche impliquant la personne humaine (RIPH) du corps humain (ex : prélèvement de moelle
recevable
. Prélèvement d’organe sur donneur vivant osseuse sur mineur ou personne sous tutelle,
. Prélèvement de sang ou de ses composants en vue don de gamète)
d’une utilisation thérapeutique pour autrui ou de . Procréation médicalement assistée (PMA)
l’étude des caractéristiques génétiques (ex : . Stérilisation à visée contraceptive
diagnostic prénatal sur cellules embryonnaires) . Identification par empreinte génétique
Pour cause d’incapacité physique ou psychique :
˗ Cas de l’urgence vitale
˗ Patient inconscient ou atteint de démence avancée
˗ Personne mineure ou majeure sous tutelle :
. Consentement des représentants légaux obligatoire (sauf IVG et contraception)
Consentement ˗ Actes usuels : d’au moins 1 des deux représentants légaux
non recevable ˗ Actes non usuels : des 2 représentants légaux
. Intérêt supérieur du mineur ou du majeur sous tutelle : en cas de mise en danger de la vie par la
décision des représentants légaux :
˗ Délivrance des soins jugés nécessaires par le médecin
˗ Possible saisie du Procureur de la République par le médecin (ordonnance de placement
provisoire OPP chez le mineur)

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DOSSIER MEDICAL
- Contient toutes les informations concernant le patient
- Confidentiel : règles de sécurité à appliquer pour la conservation du dossier
- Assurer la continuité et la qualité des soins
- Partager des informations entre les différents acteurs de soins (coordination entre soignants)
- Garantir le droit d’accès aux informations de santé par le patient
But

- Servir de preuve en cas de litige avec recherche de responsabilité médicale (pièce médico-légale pour assurer la
défense du médecin et/ou de l’établissement de santé)
- Evaluation et accréditation
- Recherche et enseignement
- Identification du patient (nom, prénom, date de naissance), informations administratives (coordonnées)
- Données d’alerte (allergies médicamenteuses)
- Identification du professionnel produisant les informations et date de production
- Toutes les informations à visée diagnostique et thérapeutique : antécédents, données cliniques et paracliniques…
- Formulaire de désignation d’une personne de confiance
- Directives personnelles anticipées (DPA)
- Feuille de recueil de consentement ou d’information
Informations formalisées recueillies lors des consultations externes, de l’accueil au service des urgences,
Contenu

de l’admission et au cours du séjour hospitalier : fiche d’identification du patient, lettres de médecins,


motifs d’hospitalisation, antécédents et facteurs de risque, examens cliniques, comptes-rendus
Partie 1
d’examens complémentaires, fiches de consultations préanesthésiques et feuilles de surveillance
anesthésique, comptes-rendus opératoires ou d’accouchement, prescriptions thérapeutiques, dossier de
soins infirmiers, dossier transfusionnel, directives anticipées et coordonnées de la personne de confiance
Informations formalisées établies à la fin du séjour : comptes-rendus d’hospitalisation, ordonnances de
Partie 2
sortie, fiches de liaison infirmière
Informations recueillies auprès de tiers n’intervenant pas dans la prise en charge thérapeutique ou
Partie 3 concernant de tels tiers
 Non transmissible au patient
Loi du 4 mars 2002 : le dossier peut être consulté directement ou par l’intermédiaire d’un médecin, par :
- Le patient lui-même
- Les ayants-droits, concubin ou partenaire de PACS après le décès du patient (sauf volonté contraire du patient) :
. Pour connaître la cause de la mort
. Pour défendre la mémoire du défunt
. Pour faire valoir leurs droits
- Représentants légaux
! Droit d’opposition :
Patient . Total : si le mineur a préalablement obtenu du médecin le secret des soins
Cas particuliers

mineur . Partiel : le mineur peut imposer l’accès par l’intermédiaire d’un médecin choisi par lui-
Accès au dossier

même, et décider qu’un seul de ses représentants légaux y ait accès


- Cas particulier des mineurs émancipés : cf. accès du patient majeur
Soins - Le médecin prenant en charge le patient peut demander que l’accès au dossier soit
psychiatriques subordonné à la présence d’un médecin désigné par le patient
sous - En cas de refus, la commission départementale des soins psychiatriques (CDSP) doit se
contrainte prononcer dans un délai de 2 mois : son avis s’impose au patient et à l’établissement

- Par lettre recommandée avec accusé de réception adressée au directeur de l’établissement


- L’établissement doit permettre l’accès après un délai minimum de réflexion de 48h :
. Si le dossier date de ≤ 5 ans : dans les 8 jours
Modalités . Si le dossier date de > 5 ans : dans les 2 mois
d’accès - Présence d’un médecin obligatoirement proposée pour la consultation (le patient peut refuser)
- Consultation sur place ou envoi de copies (à la charge du patient)
!! Le patient n’a pas accès à la partie des informations recueillies auprès des tiers ou relevant de
notes personnelles du professionnel de santé

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Dans les établissements de santé : 20 ans à compter de la dernière prise en charge (consultation
externe ou séjour hospitalier)
Exceptions et cas particuliers :
Durée de ˗ Mineur : jusqu’à l’âge de 28 ans
conservation ˗ Décès dans les 10 ans suivant le dernier passage : 10 ans après la date de décès
˗ Mise en cause de la responsabilité (médicale, hospitalière) : jusqu’à clôture de la procédure
˗ Dossier transfusionnel : 30 ans
˗ Génétique (comptes-rendus des caractéristiques ou identification à fins médicales) : 30 ans
- Refus ou non réponse de l’établissement ou du professionnel de santé dans les délais légaux : mise
en relation avec un médiateur-médecin avant présentation à la CDU, ou saisie de la Commission
d’accès aux documents administratifs (CADA)
En cas de litige
 Formulation d’un avis à l’établissement ou au professionnel de santé : délai de 1 mois
 Réponse de l’établissement ou du professionnel : délai de 1 mois
- En cas de refus réitéré : saisie du tribunal administratif (2 mois après la saisie de la CADA)

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INFORMATION ET CONSENTEMENT DU PATIENT


- Information : - Loyale, claire et appropriée : explicite, adaptée, compréhensible
- Orale, délivrée lors d’un entretien individuel (ou en présence de la personne de confiance)
- Concerne :
• L’état de santé du patient et son pronostic ;
• Tout type de traitements et d’investigations proposés : utilité, degré d’urgence, risques fréquents ou graves
normalement prévisibles ;
• Les alternatives possibles ;
• Les risques pris en cas de refus ;
• Les conditions financières de prise en charge des soins proposés.
- La preuve de l’information doit être apportée par le médecin en cas de litige (à apporter « par tout moyen » ; écrite mais pas
seulement : traces d’un entretien, schéma explicatif conservé dans le dossier, nombre de consultations avant l’acte,
témoignage d’un membre de l’équipe soignante…) : si défaut, les responsabilités civile et disciplinaire du médecin peuvent
être mises en jeu (aussi pénale dans cas rares, par ex. IVG ou RIPH 1 hors consentement)
- Délai de prescription = 10 ans
- En cas de refus de traitement mettant la vie du patient en danger : refus réitéré par le patient, après information des
conséquences de ce choix et de leur gravité par le médecin
- Respecter le refus du patient d’être informé sur le diagnostic ou pronostic de sa maladie, sauf en cas de risque de
transmission à un tiers
- Mineur et majeur sous tutelle : informer le représentant légal et le patient qui peut participer à la décision selon ses
facultés de compréhension (hors droit d’opposition du patient mineur)
Cas particuliers

- Obligation d’information renforcée (exhaustive) :


• Chirurgie esthétique
• IVG
• Don (prélèvement) d’organes sur personne vivante
• Recherche impliquant la personne humaine (RIPH) 1
• Stérilisation à visée contraceptive
• Procréation médicalement assistée (PMA)
• Prélèvement de sang ou de ses composants pour utilisation thérapeutique
• Étude des caractéristiques génétiques
• Don et utilisation d’éléments et de produits du corps humain
- Libre, éclairé et révocable à tout moment
- Tacite dans la majorité des cas
- Situations particulières : recueilli par écrit, après information sur le rapport bénéfice/risque (cf Obligation
Consentement

d’information renforcée)
- Personne hors d’état d’exprimer sa volonté (inconsciente) : le consentement aux soins nécessaires
n’est pas recherché (cas de « consentement non recevable », cf supra)
Cas - Mineur/majeur sous tutelle : consentement du patient systématiquement recherché
particuliers - Acte visant à sauvegarder la santé d’un mineur s’opposant formellement à la divulgation de son état
de santé aux représentants légaux : mettre tout en œuvre pour le convaincre d’informer au moins un
de ses représentants légaux ; sinon doit être accompagné d’une personne majeure de son choix
Instituée par la loi du 4 mars 2002 :
- Non obligatoire (obligation de proposition par le professionnel de santé, mais pas de désignation pour le
patient)
PERSONNE DE - Tout proche possible (membre de famille, ami, membre d’association, médecin…)
CONFIANCE - Rôles :
• Assister le patient dans ses démarches de soins (consultations, décisions)
• Témoigner de la volonté de la personne qui n’est plus en mesure de l’exprimer
- Désignation par un formulaire spécifique à chaque hospitalisation, valide sur la durée de l’hospitalisation
Concernent une situation de fin de vie, dans le cas où le patient ne serait plus en mesure d’exprimer sa
volonté, à propos de l’arrêt ou de la limitation des traitements en cours.
- Possibles par toute personne majeure
DIRECTIVES
- Écrites, datées et signées
ANTICIPÉES
- Sans limite de validité dans le temps
- Révocables ou révisable à tout moment
- Opposables au médecin (hiérarchie : directives anticipées > personne de confiance > autre proche)

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SECRET PROFESSIONNEL
Concerne « tout ce qui est venu à la connaissance du professionnel de santé durant son exercice professionnel, non
seulement ce qui lui a été confié mais aussi ce qu’il a vu, entendu et compris » (Code de déontologie médicale)
- S’applique à toute personne au contact du patient ou impliquée dans sa prise en charge : personnel médical (médecin,
dentiste, sage-femme, pharmacien), paramédical (infirmier, aide-soignant,…), administratif (secrétaire, assistante sociale,…)
ou autres (agents d’entretien, informaticiens, éducateurs…), titulaires ou en formation (étudiants)
- Non opposable au patient, le médecin en est dépositaire
- Respect du secret professionnel (document, personnel…) sous la responsabilité du médecin
- Persiste après le décès du patient
- Médecin du travail : ne transmettre à l’employeur que les conclusions concernant l’aptitude au poste (sans justification
médicale)
- Médecin-conseil d’une compagnie d’assurance : accès aux éléments médicaux communiqués uniquement par le
Cas

patient
- Médecin-conseil de la Sécurité sociale, médecin DIM, médecin inspecteur de Santé publique, médecin de l’ARS,
médecin membre de l’IGAS et de la CNIL ou expert HAS : accès aux seuls éléments nécessaires à l’exercice de leurs
missions
- Responsabilité pénale : jusqu’à 15 000€ d’amende et 1 an de prison
Violation

- Responsabilité disciplinaire : de l’avertissement à la radiation de l’Ordre


- Responsabilité civile (préjudice à un tiers)
- Responsabilité administrative
- Certificat de naissance
- Certificat de décès
- Déclaration obligatoire de maladies infectieuses (liste restrictive)
- Certificats de soins psychiatriques sous contrainte
Déclaration - Certificat médical circonstancié pour mesure de protection (sauvegarde de justice, curatelle, tutelle)
obligatoire - Déclaration des IVG
- Déclaration d’accident du travail et de maladie professionnelle
- Certificats de santé obligatoires de l’enfant
- Certificats des vaccinations obligatoires
- Dopage
Dérogation

- Sévices sur mineurs et majeurs vulnérables


Dérogation - Sévices sur majeur (avec son accord)
autorisée - Dénonciation du caractère dangereux pour lui-même ou pour autrui d’un patient (agir pour empêcher
par la loi un crime ou un délit ; ex : détenteur d’une arme ou ayant l’intention d’en acquérir une et de s’en servir)
- Certificat médical initial descriptif (« certificat de coups et blessures ») sous réquisition
- Médecin expert judiciaire (donne un avis technique à la justice pour les informations demandées par
écrit (mission) par l’autorité judiciaire) : pas de dérogation légale au secret ; dossier médical
communiqué soit directement par le patient ou ses ayant-droits (civil), soit par saisie du dossier (pénal)
- Médecin requis (demande d’informations par écrit (mission) par l’autorité judiciaire) : secret
Dérogation
professionnel levé uniquement pour les informations demandées
judiciaire - Médecin témoin : application du secret professionnel, le médecin peut l’invoquer pour ne pas
répondre aux questions de la justice ou décider de répondre
- Médecin accusé : possible levée partielle du secret professionnel (seules informations lui servant à
assurer sa défense)

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